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  La Ligue arabe – qui s’efforce de retrouver une visibilité, sinon une crédibilité, à la faveur de la crise syrienne –a réagi à sa façon à l’initiative russe en annonçant, samedi 17 décembre, qu’elle « envisageait » de saisir le Conseil de sécurité afin, a expliqué l’homme fort de la Ligue, le Premier ministre qatari, qu’y soient adoptées « les décisions arabes sur la Syrie plutôt que d’autres ». « Que d’autres » ? On ne voit pas à qui peut faire allusion cheikh Hamad ben Jassem al-Khalifa, [...]



Diplomatie parallèle arabe : une prise de distance d’avec les Occidentaux ?

Par Louis Denghien,



Le président irakien Nouri al-Maliki a la confiance de Bachar et, semble-t-il, de la Ligue arabe

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a la confiance de Bachar et, semble-t-il, de la Ligue arabe

 

La Ligue arabe – qui s’efforce de retrouver une visibilité, sinon une crédibilité, à la faveur de la crise syrienne –a réagi à sa façon à l’initiative russe en annonçant, samedi 17 décembre, qu’elle « envisageait » de saisir le Conseil de sécurité afin, a expliqué l’homme fort de la Ligue, le Premier ministre qatari, qu’y soient adoptées « les décisions arabes sur la Syrie plutôt que d’autres ».

« Que d’autres » ? On ne voit pas à qui peut faire allusion cheikh Hamad ben Jassem al-Khalifa, sinon aux Euro-américains – et peut-être, mais en second lieu, aux Russes ! Voilà qui pourrait laisser supposer une troisième voie « arabe » de règlement de la crise.

Certes, son excellence ben Jassem al-Khalifa fustige ce qu’il appelle les « tergiversations » de la Syrie, constate – avec une apparence de lucidité – qu’en « l’état actuel il n’y a pas le moindre espoir pour sortir de la crise », prétend que lui et ses collègues de la Ligue ont « tout essayé » pour faire bouger Bachar al-Assad. Nos lecteurs fidèles savent ce que nous pensons de la sincérité des efforts de paix des émirs pétroliers.

Emissaires irakiens… émissaires de la Ligue arabe ?

Mais le fait est que le Premier ministre du Qatar et ses pairs semblent vouloir occuper le terrain diplomatique, quitte à couper l’herbe sous le pied des Américains et de leurs auxiliaires européens.

Ainsi le numéro 2 de la Ligue arabe, Ahmed ben Elli, a fait état le même jour de « signes positifs » de la part du gouvernement syrien, notamment sur le dossier de l’envoi des observateurs de la Ligue.

Et, toujours le samedi 17 décembre, une délégation irakienne s’est rendue à Damas avant d’annoncer, à son tour, avoir eu « des discussions positives avec le président Assad ». Cette délégation comprenait Fahled Fayad, « conseiller à la sécurité nationale », et le député Izzat Chahbandar, envoyés spéciaux du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. L’agence syrienne Sana écrit que ces entretiens se sont passés dans le meilleur climat et que le président syrien avait déclaré avoir toujours voulu traiter « positivement » toutes les propositions que la Ligue lui avait jusqu’ici présentées. Au-delà des formules officielles, il est clair que, pour une fois, Bachar n’avait pas affaire à des ennemis ou à des faux-amis : l’Irak a officiellement refusé d’appliquer la moindre sanction économique contre ce pays.

C’est jeudi que Nouri al-Maliki avait annoncé l’envoi de cette délégation extraordinaire, dans le but avoué de débloquer la situation entre pouvoir et opposition. Le chef du gouvernement irakien – bien placé pour savoir ce que vaut une démocratisation assistée par l’US Army – avait à cette occasion eu cette phrase étonnante : « Les Américains et l’Europe ont peur de l’après-Bachar al-Assad, c’est pourquoi ils comprennent notre initiative ». Et Nouri al-Maliki s’était même payé le luxe – sa façon de marquer le départ des troupes américaines de son pays ? – d’adresser un reproche implicite à Barack Obama, en disant que, contrairement à ce dernier, il ne se sentait pas le droit de demander le départ du président al-Assad.

Bref, si nous avons bien lu et compris, tant les Occidentaux que la Ligue arabe approuveraient, plus ou moins discrètement, la démarche des Irakiens, alliés de la Syrie et de l’Iran ! Par peur d’une guerre civile déstabilisatrice qu’ils ont pourtant tout fait pour provoquer… A moins que ce soient finalement les Etats arabes qui aient le plus peur d’une déstabilisation de tout le Proche-Orient à partir de la Syrie…

Que la Ligue arabe jusqu’à présent si hostile à Damas parraine une initiative d’un allié de la Syrie donne à réfléchir… Les lignes bougeraient-elles, au moins au niveau arabe ?

Projet de résolution russe, éventuel projet de la Ligue arabe, médiation irakienne : tout ceci est encore un peu confus, mais il se dessine peut-être une alternative diplomatique internationale à la ligne radicale euro-américaine. Et si c’est le cas, c’est plutôt une bonne nouvelle.

 



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25 commentaires à “Diplomatie parallèle arabe : une prise de distance d’avec les Occidentaux ?”

  1. Akyliss dit :

    L’ASL qu’aime Syrienne libre serait commandée par le gouverneur militaire de tripoli Aldelhakim Belhaj, leader historique d’Al Qaida en Libye, !!! tiens tiens

    L’Armée syrienne libre est commandée par le gouverneur militaire de Tripoli

    par Thierry Meyssan

    À la faveur du « printemps arabe » et des interventions de l’OTAN, officielles ou secrètes, le Qatar tente d’imposer partout où il le peut des dirigeants islamistes. Cette stratégie l’a conduit non seulement à financer les Frères musulmans et à leur offrir Al-Jazeera, mais aussi à soutenir les mercenaires d’Al Qaida. Ces derniers encadrent désormais l’Armée syrienne libre. Cependant, cette évolution soulève de vives inquiétudes en Israël et parmi les partisans du « choc des civilisations ».
    Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 18 décembre 2011

    Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies s’affrontent sur l’interprétation à donner des événements qui endeuillent la Syrie. Pour la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, une révolution agite le pays, dans le prolongement du « printemps arabe », et fait l’objet d’une répression sanglante. Au contraire, pour la Russie et la Chine, la Syrie fait face à des bandes armées, venues de l’étranger, qu’elle combat maladroitement en faisant des victimes collatérales parmi la population civile qu’elle tente de protéger.

    L’enquête que le Réseau Voltaire a menée sur place valide cette seconde interprétation [1]. Nous avons recueilli des témoignages directs des survivants des attaques de ces groupes armés. Ils décrivent certains agresseurs comme étant des Irakiens, des Jordaniens ou des Libyens, reconnaissables à leur accent, ainsi que des pachtounes.

    Au cours des derniers mois, certains journaux arabes, favorables à l’administration el-Assad, ont évoqué l’infiltration en Syrie de 600 à 1 500 combattants du Groupe islamique combattant en Libye (GICL) renommé depuis novembre 2007 Al Qaida en Libye. Fin novembre, la presse libyenne a relaté la tentative de la milice de Zintan d’arrêter Abdelhakim Belhaj, compagnon d’Oussama ben Laden [2], chef historique d’Al Qaida en Libye, devenu gouverneur militaire de Tripoli par la grâce de l’OTAN [3]. La scène a eu lieu à l’aéroport de Tripoli, alors qu’il partait en Turquie. Enfin, des journaux turcs ont évoqué la présence de M. Belhaj à la frontière turco-syrienne.

    Ces imputations se heurtent à l’incrédulité de tous ceux pour qui Al Qaida et l’OTAN sont des ennemis irréductibles entre lesquels aucune coopération n’est possible. Au contraire, elles confortent la thèse que je défends depuis les attentats du 11 septembre 2001, selon laquelle les combattants étiquetés Al Qaida sont des mercenaires utilisés par la CIA [4].

    Qui dit vrai ?

    Depuis une semaine le journal monarchiste espagnol ABC publie en épisode le reportage du photographe Daniel Iriarte. Ce journaliste côtoie l’Armée syrienne libre (ASL) dans le nord du pays, justement à la frontière turque. Il a pris fait et cause pour la « révolution » et n’a jamais de mots assez durs contre le « régime el-Assad ».

    L’Armée syrienne libre serait composée de plus de 20 00 hommes selon son chef politique, le colonel Riyad Al Asaad, de seulement quelques centaines selon les autorités syriennes [5].

    Pourtant, dans l’édition datée du samedi 17 décembre 2011, Daniel Iriarte témoigne d’une rencontre qui l’a choqué. Alors que ses amis de l’ASL le conduisait dans une nouvelle cachette, il se trouva avec d’étranges insurgés : trois Libyens [6].

    Le premier d’entre eux était Mahdi al-Hatari, un Libyen ayant vécu en Irlande avant de rejoindre Al Qaida. À la fin de la guerre de Libye, il devint le commandant de la Brigade de Tripoli, puis le numéro 2 du Conseil militaire de Tripoli dirigé par Abdelhakim Belhaj. Il démissionna de cette fonction, selon les uns parce qu’il était entré en conflit avec le Conseil national de transition, selon d’autres parce qu’il souhaitait rentrer en Irlande dont son épouse est ressortissante [7]. En réalité, il a rejoint la Syrie.

    Plus étrange encore : ce membre d’Al Qaida se trouvait, en juin dernier, parmi les militants pro-palestiniens embarqués sur le navire turc Mavi Marmara. Des agents de nombreux services secrets, notamment US, s’étaient infiltrés dans la « Flottille de la Liberté » [8]. Il fut blessé et retenu prisonnier durant neuf jours en Israël.

    Enfin, durant la bataille de Tripoli, Mahdi al-Harati a commandé le groupe d’Al Qaida qui a assiégé et attaqué l’hôtel Rixos, où je me trouvais avec mes compagnons du Réseau Voltaire et la presse internationale, et dont les sous-sols servaient d’abri à des dirigeants de la Jamahiriya sous la protection de la garde de Khamis Kadhafi [9]. Selon ce dernier, Mahdi al-Harati bénéficiait des conseils d’officiers français, présents sur le terrain.

    Le second Libyen rencontré par le photographe espagnol dans l’Armée syrienne libre n’est autre que Adem Kikli, un autre lieutenant d’Abdelhakim Belhaj. Enfin, Daniel Iriarte n’a pas été en mesure d’identifier le troisième Libyen que l’on appelait Fouad.

    Ce témoignage recoupe ce que les journaux arabes anti-Syriens clament depuis plusieurs semaines : l’Armée syrienne libre est encadrée par au moins 600 « volontaires » d’Al-Qaida en Libye [10]. Toute l’opération est dirigée par Abdelhakim Belhaj en personne avec l’aide du gouvernement Erdogan.

    Comment expliquer qu’un quotidien aussi anti-Assad qu’ABC ait décidé de publier le témoignage de son envoyé spécial alors qu’il met en lumière les méthodes nauséabondes de l’OTAN et confirme la thèse gouvernementale syrienne de la déstabilisation armée ? C’est que depuis une semaine, certains idéologues du choc des civilisations se rebellent contre ce dispositif qui intègre des extrémistes islamistes dans la stratégie du « monde libre ».

    Invité du blog de CNBC [11], l’ancien Premier ministre espagnol José Maria Aznar a révélé le 9 décembre 2011 qu’Abdelhakim Belhaj était suspecté d’être impliqué dans les attentats du 11 mars 2004 à Madrid [12] ; attentats qui mirent fin à la carrière politique nationale d’Aznar

    La sortie de M. Aznar correspond à des interventions de ses amis du Jerusalem Center for Public Affairs, le think tank dirigé par l’ancien ambassadeur israélien à l’ONU, Dore Gold [13]. Ils expriment publiquement leurs doutes sur le bien-fondé de la stratégie actuelle de la CIA de placer des islamistes au pouvoir partout en Afrique du Nord. Leur critique vise d’abord la très secrète confrérie des Frères musulmans, mais surtout deux personnalités libyennes : Abelhakim Belhadj et son ami le cheik Ali Al-Salibi. Ce dernier est considéré comme le nouvel homme fort du pays [14]. Les deux hommes sont réputés être les pions du Qatar dans la nouvelle Libye [15]. C’est d’ailleurs le cheik Salabi qui a distribué les 2 milliards de dollars d’aide qatariote à Al-Qaida en Libye [16].

    Ainsi la contradiction que l’on s’efforce de masquer depuis dix ans revient à la surface : les mercenaires, jadis rémunérés par Oussama Ben Laden, n’ont jamais cessé de travailler au service de la stratégie US depuis la première guerre d’Afghanistan, y compris durant la période des attentats du 11-Septembre. Ils sont pourtant présentés par les dirigeants occidentaux comme des ennemis irréductibles.

    Il est probable que les objections de M. Aznar et du Jerusalem Center for Public Affairs seront balayées par l’OTAN comme l’ont été celles du général Carter Ham, commandant en chef de l’Africom. Il s’indignait, au début de la guerre de Libye, de devoir protéger des jihadistes qui venaient de massacrer des GI’s en Irak.

    Loin de la réalité, le Comité anti-terroriste de l’ONU (dit « Comité d’application de la résolution 1267 ») et le département d’État des États-Unis maintiennent sur leur liste noire l’organisation d’Abdelhakim Belhaj et du cheik Salabi sous son ancienne dénomination de Groupe islamique combattant en Libye. Il est paraît-il du devoir de chaque État d’arrêter ces individus s’ils passent sur leur territoire.
    Thierry Meyssan

    [1] « Mensonges et vérités sur la Syrie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 27 novembre 2011.

    [2] « Libya’s Powerful Islamist Leader », par Babak Dehghanpisheh, The Daily Beast, 2 septembre 2011.

    [3] « Comment les hommes d’Al-Qaida sont arrivés au pouvoir en Libye », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 6 septembre 2011.

    [4] « Ennemis de l’OTAN en Irak et en Afghanistan, alliés en Libye », par Webster G. Tarpley, Réseau Voltaire, 21 mai 2011

    [5] « Syria’s opposition, rebels hold talks in Turkey », par Safak Timur, AFP, 1er décembre 2011.

    [6] « Islamistas libios se desplazan a Siria para « ayudar » a la revolución », par Daniel Iriarte, ABC (Espagne), 17 décembre 2011. Version française : « Des islamistes Libyens en Syrie pour « aider » la révolution », traduction de Mounadil Al-Djazaïri, Réseau Voltaire, 18 décembre 2011.

    [7] « Libyan-Irish commander resigns as deputy head of Tripoli military council », par Mary Fitzgerald, The Irish Times, 11 octobre 2011.

    [8] « Flottille de la liberté : le détail que Netanyahu ignorait », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 6 juin 2010.

    [9] « Thierry Meyssan et Mahdi Darius Nazemroaya menacés de mort à Tripoli », Réseau Voltaire, 22 août 2011.

    [10] « Libyan fighters join « free Syrian army » forces », Al Bawaba, 29 novembree 2011.

    [11] « Spain’s Former Prime Minister Jose Maria Aznar on the Arab Awakening and How the West Should React », CNBC.com., 9 décembre 2011.

    [12] « Attentats de Madrid : l’hypothèse atlantiste », par Mathieu Miquel, Réseau Voltaire, 6 novembre 2009.

    [13] « Diplomacy after the Arab uprisings », par Dore Gold, The Jerusalem Post, 15 décembre 2011.

    [14] « Meet the likely architect of the new Libya », par Marc Fisher, The Washington Post, 9 décembre 2011.

    [15] « Libyans wary over support from Qatar », par John Thorne, The National (Émirats arabes unis), 13 décembre 2011.

    [16] John Thorne, op. cit.

    • NO PASARAN dit :

      Si Ben Laden n’etait pas mort, ce serait peut-etre lui…

    • Kinan dit :

      Salut Akyliss,
      je ne sais pas d’où Meyssan tire que l’ASL serait dirigée par Belhaj, et il ne nous le dit pas. Tout ce qui est certain c’est que :
      1° – Belhaj a tenté de se rendre en Turquie muni de faux papiers (et qu’il y est peut-être en ce moment) et que le chef du CNT libyen devait être au courant puisqu’il l’a fait libérer illico presto (cf Tripoli Post et Ria Novosti)
      2° – que des mercenaires libyens ont été envoyés en Turquie auprès de l’ASL (cf al-Ray al-Arabi). Le chiffre de 600 étant avancé.
      3° – Que parmi ces mercenaires libyens une partie, si ce n’est tous, sont des hommes de Belhaj (notamment ses lieutenant) et que certains ont déjà réussi à s’infiltrer en Syrie (cf article d’ABC).

      Quand on tient des infos comme celles-là, il est inutile d’en rajouter, les supputations présentées comme des faits affaiblissent la force qu’ont en elles-mêmes ces infos avérées.

      Les précisions sur les seconds couteaux libyens de Belhaj, dans l’article de Meyssan, sont par contre intéressantes.

  2. malja dit :

    Tenez bon vous y arriverez Ils n’ont pas reussi a faire mettre a genoux le peuple des hommes debout. Les vrais amis de la Syrie vous soutiennent.
    Meme l’intoxiceur Ignace Leverrier n’a plus droit a la premiere page du Monde mais se cache dans la rubrique blog.
    Vous avez tant d’amis sincères a travers le monde qui s’inquiètent pour vous et essaie de rétablir la vérité dans leur réseau d’amis internationaux.
    Nous sommes fier d’être l’ami du peuple Syrien. Tenez bon vous représentez plus que vous même Vous représentez tous les hommes libres qui subissent la dictature Saxon Sioniste dans leur pays. Vive la Syrie

  3. Akyliss dit :

    Quelqu’un pourrais traduire ce lien ?
    c’est de l’espagnol et ils parlent de l’ASL à la frontière turco-syrienne et il y aurait de gentil libyen bien connu dans cette fameuse armée syrienne libre…

    http://www.abc.es/20111217/internacional/abcp-islamistas-libios-desplazan-siria-20111217.html

    • Akyliss dit :

      merci c’est bon !
      j’ai la traduction :

      Des islamistes Libyens en Syrie pour « aider » la révolution

      par Daniel Iriarte

      Le quotidien monarchiste espagnol ABC a publié, dans son édition datée du 17 décembre 2011, le témoignage de son envoyé spécial en Syrie, le célèbre reporter photographe Daniel Iriarte. Le journaliste a pénétré l’Armée libre syrienne et y a rencontré des responsables d’Al Qaida en Libye.
      Réseau Voltaire | 18 décembre 2011
      ABC s’est entretenu avec des Libyens liés à l’ex djihadiste Belhadj qui se sont rendus en Syrie pour « évaluer » les moyens de soutenir l’insurrection.

      Le milicien Brahim est soucieux, « Il y a un contrôle de l’armée à l’entrée de l’autoroute, » lui dit la paysanne, ce qui signifie que les routes pour sortir de Djebel Zawi sont fermées. Nous craignions quelque chose de ce genre, parce que les très rares journalistes étrangers que nous sommes, avons décidé de quitter la Syrie pour éviter de rester coincés. Mais il parait que nous arrivons un peu tard. Finalement, à la tombée de la nuit, Brahim trouve une solution. Il mobilise trois voitures qui, en roulant de nuit, s’efforcent de trouver une route alternative. Après trois heures d’attente, ils réussissent à nous faire traverser les lignes ennemies par un autre point de passage. Brahim rit, satisfait : « L’Armée Syrienne Libre a trouvé une sortie ! » dit-il.

      Le convoi nous emmène dans une ferme où nous attend un autre groupe qui va être évacué avec nous. C’est alors qu’arrive la surprise : ce sont trois Libyens qui, selon leurs propres termes, ne sont pas venus pour combattre mais pour « évaluer les besoins des frères révolutionnaires Syriens. » Les Libyens n’essayent pas de cacher leurs identités. Ce sont des hommes proches d’Abdelhakim Belhadj, actuel gouverneur militaire de Tripoli et ancien djihadiste lié autrefois à al Qaïda.

      L’un d’entre eux s’avère être une vieille connaissance des journalistes qui ont couvert la guerre en Libye : Mehdi al-Harati, ex commandant de la brigade de Tripoli qui a joué un rôle fondamental dans la prise de la capitale et le chute de Kadhafi. Le deuxième, Adem Kikli, dit travailler pour Belhadj et a passé presque une vingtaine d’années en exil au Royaume Uni. Le troisième, Fouad, semble être un garde du corps. « Nous sommes ici de notre propre initiative et à titre personnel, pas sur ordre de qui que ce soit », assure Adem. Et il souligne que Harati a renoncé publiquement à son poste à Tripoli le 11 octobre dernier. Adem affirme en outre qu’il était avec d’autres Libyens, « quelques dizaines », qui sont venus en Libye de leur propre chef pour aider les insurgés.

      Harati est, sans aucun doute, un homme d’action. Ce personnage est entré en lice en participant à la Flottille pour Gaza au printemps 2010. « J’ai été blessé pendant l’assaut contre le Mavi Marmara et je suis resté neuf jours dans une prison de Tel Aviv. » nous dit-il. En février, Harati, qui réside à Dublin et possède un passeport irlandais, a laissé femme et enfants et, avec d’autres exilés libyens en Irlande, s’est rendu en Libye. Là-bas, il a créé la brigade de Tripoli, un groupe de combattants d’élite, entraîné par des conseillers Qataris, qui ont combattu avec férocité dans la bataille finale pour la capitale.

      ABC a, de plus, constaté son passage récent dans des endroits comme Bahreïn, le Soudan et Ankara, dont on ignore les objectifs. Il y a peu, Harati a été impliqué dans un épisode étrange quand, selon ses propres dires, une bande de voleurs a pénétré à son domicile, s’emparant d’une grande quantité de bijoux et de 200 000 £ (environ 238 000 €). Harati a déclaré à la police que beaucoup d’argent lui avait été donné par un agent de la CIA pour financer la lutte de son organisation contre Kadhafi. Le combattant avait laissé ces 200 000 £ à sa femme au cas où il lui arriverait quelque chose, et avait emporté le reste en Libye.

      Pendant notre fuite vers la frontière, les Libyens nous ont donné quelques indications sur leur présence en Syrie. « Si cela ne dépendait que de nous, nous enverrions des armes aux Syriens dès demain. Nous n’en avons plus besoin », explique Harati. « mais il faudrait les faire passer par la Turquie, et les Turcs ne peuvent pas le permettre parce qu’il n’y a pas de consensus à l’intérieur de l’OTAN, » assure-t-il. À l’arrivée à la frontière, les trois Libyens disent qu’ils rentrent dans leur pays. C’est du moins ce qu’ils nous assurent.
      Daniel Iriarte

      Source
      ABC (Espagne)

  4. Kouyate dit :

    Que Dieu benisse le president Irakien.Un jour inch-Allah les anti connaitrons la honte et ils seront humiliés comme Sadam par ces meme occidentaux.

  5. Romain dit :

    Juste une précision: Al Maliki est le premier ministre de l’Irak, et non son président qui est Jalal Talabani. Je pense en ce qui me concerne que Maliki a offert une médiation « pro-syrienne » sur les conseils ( ordres ?) de Téhéran, qui est le parrain de la « coalition chiite » au pouvoir à Baghdad. N’oublions pas qu’Al Maliki a, il n’y a pas si longtemps, accusé la Syrie de servir de base arrière au Baas irakien et doit sa « réélection » en 2010 au fait que l’Iran a fait pression sur toutes les factions chiites pour soutenir ce dernier et couper l’herbe sous le pied à Iyad Allawi, réputé plus proche des Américains ( il a été « premier ministre de transition » en 2004-2005)

  6. L17 dit :

    Bonjour
    Analyse très intéressante du problème syrien dont je vous remercie : elle éclaircit l’horizon .
    Je désolée , excuser-moi de vous signaler une petite erreur de personne au début de l’article :

    «  » » » Certes, son excellence ben Jassem al-Khalifa fustige ce qu’il appelle les « tergiversations » de la Syrie, constate – avec une apparence de lucidité – qu’en « l’état actuel il n’y a pas le moindre espoir pour sortir de la crise », prétend que lui et ses collègues de la Ligue ont « tout essayé » pour faire bouger Hafez al-Assad . Nos lecteurs fidèles savent ce que nous pensons de la sincérité des efforts de paix des émirs pétroliers. » » »

    Cordialement

  7. Cécilia dit :

    SANA

    l-Mouallem: signature au Caire du protocole de la mission des superviseurs de la ligue arabe…Cette décision est nationale par excellence

    19 Déc 2011

    Damas / Le ministre des affaires étrangères et des émigrés, M. Walid al-Mouallem, a affirmé que le protocole de la mission de la ligue arabe a été signé aujourd’hui au siège de la ligue arabe au Caire.

    Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui, M. al-Mouallem a souligné qu’on a convenu à cette démarche avec le secrétaire général de la ligue arabe « qui est ami commun et ex-expert juridique », ajoutant que le secrétaire général de la ligue s’est mis d’accord sur l’introduction de certaines modifications sur le texte du projet de protocole.

    « Nous nous sommes accordées d’un ensemble d’annexions syriennes et le comité ministériel arabe s’est réuni à Doha pour approuver les modifications qui étaient au fond du projet de protocole », a indiqué M. al-Mouallem qui a souligné qu’il a constaté un souci de la souveraineté syrienne.

    M. al-Mouallem a affirmé, à cet effet, que la signature du protocole est le début d’une coopération ente la Syrie et la ligue arabe et que la Syrie accueillera la mission des superviseurs de la ligue qui représentent les pays arabes.

    « Nous allons traiter avec sérieux, professionnalisme et objectivité avec la mission dont la date de son séjour en Syrie est un mois renouvelable après l’approbation des deux parties pour un autre mois seulement », a-t-il précisé.

    évoquant la coordination entre la Syrie et la mission de la ligue arabe, M. al-Mouallem a dit: « nous accueillons favorablement tout effort arabe sincère qui contribue au règlement de la crise, et les superviseurs verrons avec leurs yeux que des groupes terroristes armés existent en Syrie et sèment la destruction et tuent les citoyens ».

    D’autre part, il a fait noter que certaines parties veulent internationalisation la crise syrienne et que ce qui s’est passé a dévoilé les intentions de ces parties, précisant que celui qui veut l’intérêt du peuple syrien n’y impose par des sanctions économiques et ne cherche pas à internationaliser sa crise au sein du conseil de sécurité.

    M. al-Mouallem a insisté que la souveraineté syrienne est protégée au fond du protocole et que la décision de la signature dudit protocole est nationale par excellence.

    « La direction syrienne prend les décisions qui protégent l’intérêt du peuple syrien », a précisé M. al-Mouallem qui a affirmé que la Syrie veut sortir de la crise en édifiant une Syrie sécurisée, moderne et un modèle de la démocratie et de la pluralisme.

    « Nous voulons sortir de cette crise mieux qu’auparavant pour édifier la Syrie et celui qui veut y contribuer sera le bien venu », a-t-il dit.

    Abordant la position russe, M. al-Mouallem a indiqué que pas de changement dans la position russe et que la coordination persiste avec la Russie, ajoutant que c’est elle qui nous a conseillé la Syrie de signer le protocole de la ligue, ce qui a été fait.

    Passant à la Turquie, M. al-Mouallem a affirmé que pas de contacts avec les turcs en raison de la position du Parti de la justice et du développement qui voit avec un seul œil et qui est parti jusqu’à l’imposition des sanctions à la Syrie.

    « Nous avons travaillé durant 10 années pour établir les meilleurs relations avec la Turquie et c’est elle qui les a sapé », a indiqué M. al-Mouallem.

    Questionné sur la tentative d’internationaliser les sanctions économiques imposées à la Syrie, M. al-Mouallem a affirmé que cela n’aura pas lieu.

    « Ils veulent internationaliser les sanctions économique et ceci estpeu probable. Auparavant Ils avaient menacé d’un acte militaire et nous avions dit aussi que ceci peu probable et qu’il n’aura pas lieu. Nous ne craignons par l’internationalisation car les intentions de l’Occident et de certains arabes sont dévoilées. La question n’allait pas dépassée les sanctions économiques », a affirmé M. al-Mouallem, qui a ajouté que la Syrie ne suppliera personne et que ceux qui croient que les sanctions affecteront le peuple syrien s’illusionnent.

    Il a exprimé, à cet effet, son souhait que la ligue arabe contribue au règlement de la crise syrien et n’y soit pas un fardeau.

    Répondant à une question sur le contenu du protocole, il a fait noter que le protocole prévoit l’accès de la mission aux points chauds et non pas aux points militaires sensibles et l’exécution du 1er article du plan d’action arabe.

    « Nous allons permettre aux journalistes d’entrer en Syrie tout en espérant qu’ils pratiquent leur mission honnête », a dit M. al-Mouallem, ajoutant que la mission des superviseurs sera sous la protection de l’Etat syrien, qu’elle serait libre dans ses déplacements et que ses rapports seront envoyés au secrétaire général de la ligue et à la partie syrienne pour les discuter avant tout acte conformément au protocole et aux modifications syriennes.

    Il a souligné que la coordination entre la mission et le gouvernement syrien sera à travers un comité national qui sera formé pour cet objectif.

    Questionné sur le règlement en Syrie, il a affirmé que le règlement politique doit être basé sur le dialogue et la réconciliation nationale, faisant noter que des parties de l’opposition à l’étranger refuse le dialogue.

    Voici la vidéo de la conférence de presse du ministre syrien des Affaires Étrangères

    http://www.youtube.com/watch?v=OIgfzNSsnw0

    Ses réponses aux questions des journalistes :

    – la duré est en un mois renouvelable un mois et ainsi tout de suite.
    – Si la commission arabe se noie dans les détails syriens, elle n’apprendre à nager.

    http://www.youtube.com/watch?v=4co3s2iEYc0

  8. NO PASARAN dit :

    Comme ils ont perdus, les chiens cherchent maintenant asouver la face, c’est tout…

  9. Ulpien dit :

    Reste à ajouter que l’Irak prendra la présidence de la Ligue Arabe dès le 1 janvier 2012.

    • ourika dit :

      ça c’est une bonne nouvelle, j’ignorais que l’Irak allait présider la Ligue en 2012
      je craignais un peu avec le Président ou secrétaire général de la Ligue Arabe, actuellement
      mais vu la position de l’Irak, cela va changer, sous réserve des « observateurs » américains restés sur place…

  10. Thomas dit :

    Analyse impeccable comme toujours !
    Un grand merci à Info Syrie que je lis tous les jours.

  11. BWANE dit :

    Des soldats fraîchement retirés d’Irak auraient été acheminés à la frontière jordano-syrienne :
    http://french.irib.ir/info/moyen-orient/item/159537-des-soldats-am%C3%A9ricains-d%C3%A9ploy%C3%A9s-%C3%A0-la-fronti%C3%A8re-syrienne-?
    et un long et bon article, qui donne une synthèse de la situation :
    http://french.irib.ir/analyses/articles/item/159536-la-ligue-anti-arabe-par-djerrad-amar

  12. l'ingenue dit :

    Article tres interressant de Jerrad amar sur les soit disant revolutionnaires arabes du golfe:

    LES « ÉTATS ARABES », OTAGES DE LEUR ‘LIGUE’ : Entre l’immobilisme, la subordination et l’attrape-nigaud
    TRIBUNE LIBRE DE DJERRAD AMAR
    http://allainjules.com/2011/12/19/onu-ligue-arabe-les-etats-arabes-otages-de-leur-ligue/

  13. sofiane dit :

    l’opposition syrienne est venu en Tunisie pour le weekend,ses images que vous ne verrez jamais!!
    Borhane Ghalioun, président du conseil national syrien, présent à Tunis depuis le 16 décembre, dans le cadre du conseil syrien de transition, s’est vu accorder un accueil des plus « chaleureux » par de nombreux Tunisiens, rassemblés devant l’hôtel où il séjournait à Gammarth, hurlant : « dégage ! dégage ! »

    Un accueil qui n’a pas manqué de susciter chez l’homme une réaction pour le moins inattendue. A la foule en colère, brandissant des slogans tels que « le peuple tunisien est un peuple libre », « ni US, ni Qatar » et agitant des drapeaux syriens, du haut d’une terrasse, Borhène Ghalioun – du moins celui qui semble être lui (également rapporté par le journal « Al Jarida ») – n’a pas trouvé d’autre moyen d’expression que de brandir sa chaussure haut devant les dizaines de manifestants en proférant des propos malheureusement inaudibles.
    Un geste interprété par de nombreux observateurs comme étant humiliant et irrespectueux envers la Tunisie et le peuple tunisien et qui n’a pas manqué de raviver la colère des manifestants. voici le lien video:http://www.alterinfo.net/Tunisie-Borhane-Ghaliounpresident-du-conseil-national-syrien-degage-a-Gammarth-riposte-par-une-chaussure_a68320.html

    • Syrienne Libre w nos dit :

      C’est que vous vous ridiculisez dans vos mensonges propagandistes!

      • fareska dit :

        pour l’homme sous le pseudonyme « syrienne libre »
        J »attends, toujours de votre part,que vous apportiez votre pierre à l’édifice de ce beau pays: la Syrie: à travers vos analyses constructives
        pour une pays moderne à travers le dialogue et non à travers le sang et tuerie barbare des civils dont, certains opposants armés et certains d’entre eux sont étrangers,font leur emblème et cela a été évoqué clairement par certains journaux qui n’ont aucune sympathie pour le régime.
        sans rancune

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