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Des élections législatives se tiendront en Syrie le 7 mai prochain : l'annonce vient d'en être faite par Bachar al-Assad, ce mardi 13 mars. Le président syrien a promis un vote "libre et transparent". Bien sûr, les Occidentaux, politiques et journalistes, fournissent déjà leurs plus beaux ricanements. Qu'ils ricanent donc tout leur saoûl, mais il est certain que, pour la première fois, ces élections se tiendront sans l'article 8 qui verrouillait la vie politique syrienne autour du Baas et de la [...]



Et maintenant des législatives (sans l’article 8) !

Par Louis Denghien,



Bachar et son épouse Asma votant au référendum du 26 février

Bachar et son épouse Asma votant au référendum du 26 février

Des élections législatives se tiendront en Syrie le 7 mai prochain : l’annonce vient d’en être faite par Bachar al-Assad, ce mardi 13 mars. Le président syrien a promis un vote « libre et transparent« .

Bien sûr, les Occidentaux, politiques et journalistes, fournissent déjà leurs plus beaux ricanements. Qu’ils ricanent donc tout leur saoûl, mais il est certain que, pour la première fois, ces élections se tiendront sans l’article 8 qui verrouillait la vie politique syrienne autour du Baas et de la coalition du Front National Progressiste. En principe, un parti d’opposition, pourvu qu’il n’ait pas d’accointances avec les Frères musulmans, une couleur confessionnelle ou une clientèle ethnique, pourra concourir sous ses couleurs opposantes.

Un test littéralement sans précédents

On verra si les partis d’opposition qui se sont constitués depuis l’été dernier et ont été enregistrés officiellement, comme le Courant pour l’Edification de l’Etat syrien de Louay Hussein et Mona Ghanem ou le Parti démocrate social de Samira al-Massalma et Akram Khouzam  participeront à ces élections. On verra aussi qu’elle est l’attitude d’un Haytham Manaa et de ses amis du Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCD) qui ont coupé tous liens avec le binôme extrémiste CNS/ASL. Et l’on verra si ces élections auront un succès populaire, compte tenu des tentatives d’obstruction que tous les groupes armés encore actifs à cette époque ne manqueront pas de perpétrer.

Bref, ces élections seront un test grandeur nature à plusieurs titres. Le régime a, en quelque sorte, « répété » en organisant, dans le contexte difficile qu’on sait, le référendum du 26 février sur le changement de la constitution : avec une participation de 57%, il a obtenu un soutien minimum à son programme de réformes, soutien participatif dont on peut raisonnablement penser qu’il s’élargira si la situation sécuritaire s’améliore d’ici mai. En tous cas, bien plus que les Américains et leurs suiveurs européens – qui ne recherchent que la chute du régime et se moquent donc de ses réformes -, Bachar al-Assad lance un message clair, non seulement aux Syriens, mais à ses appuis russes, chinois et autres, qui demandent avec insistance des gestes d’ouverture effectifs en échange de leur appui international. Et puis, on espère que Kofi Annan, qui vient juste de rencontrer les dirigeants syriens et qui jouit d’une meilleure réputation, en termes d’honnêteté (pas difficile), que Ban Ki-moon, reconnaîtra cette annonce comme un geste concret de promotion de ce « dialogue » qu’il a demandé, après beaucoup d’autres, à Bachar.

On verra bien. Mais, si elles connaissent un taux honnête (60% disons), ces élections, quel que soit le détail de leurs résultats, qu’elles voient ou non l’association aux affaires de personnalités d’opposition, la fin effective de la suprématie du Baas – qui est contraint lui aussi par les événements à une certaine réforme intellectuelle et morale -, ces élections, disons-nous, redonneront un supplément de légitimité à un gouvernement qui, malgré ses fautes circonstancielles et ses lacunes structurelles, demeure, et ça nous en sommes certains, la seule garantie de l’indépendance, de la stabilité et de l’unité d’une nation que trop de puissances voudraient sacrifier, non sur l’autel de la démocratie, mais sur celui de leurs intérêts géostratégiques.



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9 commentaires à “Et maintenant des législatives (sans l’article 8) !”

  1. ourika dit :

    d’après ce que Kofi Annan a pu étudier, voir et entendre, ce que sollicitent les états mettant leur veto qui refusent toute ingérence étrangère et la reconnaissance d’une vraie opposition non armée, et la reconnaissance des faits de guerre commis par les opposants armés par l’étranger, cette nouvelle va obliger à bouger en occident et confortant la Russie et la Chine. Quid des occidents, même s’ils vont encore jouer des marionnettes pour la galerie?

  2. Suchite dit :

    Dictature ou démocratique, la Syrie est belle.

  3. Roland dit :

    « Qui a donc intérêt à faire s’affronter les peuples et les États ? Ceux qui veulent détruire ou empêcher l’union de ces deux camps. Or, l’union d’un peuple et de l’État qui le gouverne constitue une nation souveraine. Les ennemis objectifs des nations souveraines sont, comme nous l’avons dit, le capitalisme et le mondialisme – le second étant essentiellement l’instrument politique du premier. Le match pour la domination politique réelle et, donc, pour la maîtrise de son destin, est donc un match qui peut effectivement, au final, se réduire à deux camps, mais seulement lorsqu’on parle des deux suivants : les nations souveraines contre le capitalisme mondialisé [3]. Dans la politique bien comprise, tous les autres camps, s’ils ont certes des subjectivités très diverses, sont en réalité des alliés objectifs de l’un ou de l’autre de ces deux-là. Pour le dire autrement, aujourd’hui, l’affrontement entre nations souveraines et capitalisme mondialisé surdétermine la politique. » (source : Egalité et Réconciliation)

    • sowhat dit :

      peuple état nation c’est un vieux débat

      mais c’est un fait indéniable que l’existence d’une Syrie stable forte et prospère et de surcroit dotée d’une constitution et d’institutoins républicaine représente un danger mortel pour :

      – l’état d’Israel qui est contrôlé par la super-structure miltaro-industrielle avec sa composante religieuse ultra-nationaliste
      – les régimes autocratiques et obscurantistes de la région qui se trouvent à des degrés divers dans l’état de déliquescence voire de nullité politique que l’on connait

      notez que ces entités n’ont entrepris aucune réforme sérieuse depuis de nombreuses années, au contraire elles se sont rigidifiées dans les mêmes travers (militarisation croissante de la société
      israelienne, poids plus important des réligieux, main-mise des gérontocrates et raidissement face au péril chiite dans les pays du Golfe etc.. etc.. )

      d’un l’autre coté, la Syrrie est le seul état de la région à avoir entrepris des réformes sérieuses ne serait-ce qu’à cause de la nécessité de faire face à tous les problèmes et trouver des solutions
      et des voies de sortie, s’adapter à la nouvelle situation. En matière de réformes et d’ailleurs surtout depuis le deuxième mandat de Bachar, les syriens n’ont pas chomé. Car on oublie souvent que Bachar a
      édicté des centaines de décrets portant réforme dans tous les domaines et contrairement à une idée répandue, la direction syrienne n’a pas attendu cette crise pour entreprendre des réformes. Tout cela est amplement documenté
      et à la portée de tous les historiens qui veulent bien se donner la peine (n’est-ce pas M. Leverrier) d’étudier de près la société syrienne. Bachar a lui-même recconnu
      au moins à deux reprises à l’occasion de ses précédents discours publics que les réformes ont été ralenties. Gràace à quoi beacoup de chose ont changé en Syrie depuis que Bachar est à la tête de l’état.

      Aujord’hui le scénario de sortie de crise rigoureusement politique qui a été annoncé sans équivoque par le président lui-même et par la direction syrienne est le suivant :

      – gouvernement d’union nationale (je ne sais pas si cela a été exprimé clairement ou si c’est encore d’actualité)
      – élections législatives , annoncées pour mai
      – élection présidentielle théoriqument en 2014 mais il est plus probable que la date dépendra de la composition de l’Assemblée du Peuple qui sortira des urnes ainsi que de l’opinion publique syrienne

      pour Bachar la solution la plus élégante et la plus honorable est qu’il se représente sans attendre la fin de son mandat actuel soit par voie référendaire soit par des élections anticipées

      les autorités se sont clairement et solennellement engagées à ce que ces élections soient libres et transparentes. Rappelons que La population a déjà voté à deux reprises pour les élections locales et ensuite pour le référendum sur
      la constitution.

      à la lumière des faits et de ce que je viens d’avancer, on peut inférer que

      1) sauf imprévu exceptionnel, ce scénario n’entraînera pas de vacance du pouvoir et par conséquent il comporte peu de risque de guerre civile et si l’on est de bonne volonté c’est la solution la plus rationnelle

      2) la coalition anti-syrienne fera tout ce qu’il est possible de faire pour saboter cette solution

      l’objectif de la coalition n’est pas seulement d’abattre le régime syrien mais de détruire la Syrie en tant que telle, la Syrie telle qu’elle est aujourd’hui. C’était
      le même objectif pour la Lybie et c’est ce qu’ils ont fait. Donc même objectif avec la Syrie mais avec des méthodes différentes, entre autres et principalement une guerre de proxies
      avec la participation plus ou moins active des pays voisins et une déstabilisation intérieure qui ira crescendo afin de déborder les
      forces de maintien de l’ordre et de rendre impossible la tenue des élections annoncées.

      voilà-t-il pas que les américains s’empressent de déclarer « non mais voyons c’est ridicule alors qu’il y a des violences dans le pays » comme si tout le pays était à feu et à sang
      où est-ce que Clinton ou une des crapules qui a fait cette déclaration ne formulait pas des menaces prémonitoires et qu’il faut entendre « syriens nous préparons pour vous le feu et le sang »
      déclarations qui sont d’ailleurs en parfaite harmonie avec les bulletins haineux des terroristes de l’ASL.

  4. sirènelibre dit :

    un espoir pour la syrie grâce au président bashar el assad ,cette date est
    fixée plus tôt que prévu ,malgré tout ce qui se passe en ce moment difficil
    à bas les traitres étrangers des émirats qatar et arabie et les autres
    vive la syrie libre ,démocratique

  5. Djazaïri dit :

    Bravo à la Syrie pour ces élections à venir.
    Quand est ce l’Emir du Qatar en fera de même?

  6. l'ingenue dit :

    Le grand peuple syrien résistant à toute la planète saura donner une grande leçon à ces marionnettes de cheiks du golfe et ces leurs pétrodollars
    en tant que marocain j’admire le courage et la résistance de ce peuple
    et que les vrais révolutions et la renaissance arabe commence à partir justement de Damas mais dans le calme et loin de toute violence. A commencer par les pays des cheiks du golfe
    vive la Syrie libre et non soumise

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