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Après Homs, Idleb, l'opposition syrienne, suivie de très près par la presse française, semble vouloir décerner le titre envié de "capitale de la Révolution" à Rastan, où des combats semble-t-il violents - cette fois c'est peut-être vrai - se déroulent depuis au moins 48 heures. L'OSDH, comme de juste, est mobilisé pour décrire la geste des héroïques combattants de l'ASL et des habitants de Rastan qu'ils ont pris en otage, tous subissant, selon l'officine de Rami Abdel Rahmane, un pilonnage [...]



Et maintenant (selon l’OSDH) Homs se prononce « Rastan »

Par Guy Delorme,



Le général Mood, chef de la mission de l'ONU, au milieu de rebelles à Rastan le 4 mai dernier

Après Homs, Idleb, l’opposition syrienne, suivie de très près par la presse française, semble vouloir décerner le titre envié de « capitale de la Révolution » à Rastan, où des combats semble-t-il violents – cette fois c’est peut-être vrai – se déroulent depuis au moins 48 heures. L’OSDH, comme de juste, est mobilisé pour décrire la geste des héroïques combattants de l’ASL et des habitants de Rastan qu’ils ont pris en otage, tous subissant, selon l’officine de Rami Abdel Rahmane, un pilonnage en règle au rythme de « trois obus par minute » – pendant combien de minutes ? L’OSDH affirme que ces bombardements ont duré toute la nuit de mercredi à jeudi. Étendant pour l’occasion le spectre de ses compétences, Rami Abdel Rahmane a enjoint aux observateurs de l’ONU de se « diriger immédiatement vers la ville de Rastan que le régime cherche à détruire graduellement« . On verra si les bérets bleus défèrent aux injonction du grand manipulateur des médias occidentaux.

Sur la « bataille » de Rastan

L’AFP, qui, elle, relaie les moindres fausses nouvelles de M. Rahmane, reprend l’antienne de Rastane bastion « depuis plusieurs mois » de l’ASL, qui y abriterait tout un état-major. Redisons que l’OSDH est curieusement restée très discrète, depuis le début de l’année sur ce soi-disant bastion, située à mi-distance de Homs et Hama, sur le grand axe stratégique syrien que les forces armées se sont employées à recontrôler depuis trois mois. En fait, Rastan a fait l’actualité terroriste en septembre-octobre de l’année dernière. Le 14 mai, selon les communiqués ASL-OSDH, 23 soldats syriens auraient été tués dans un assaut contre la ville. Pourtant, l’agence officielle syrienne Sana qui tient, depuis le début des troubles, la chronique quasi-quotidienne des obsèques de militaires et de policiers, en donnant leur identité et le lieu de leur mort, n’a rendu compte, le 16 mai, que de l’enterrement de 11 soldats dont aucun n’est tombé à Rastane. Et apparemment pas d’obsèques le 15 et le 14 mai. À noter que Sana a déjà rendu compte de pertes relativement élevées : 16 victimes enterrées le 6 mai et surtout 24 le 29 avril. Le gouvernement n’a donc pas l’habitude d' »escamoter » ses « martyrs« . Il y a donc fort à parier que les exploits militaires de l’ASL ont été, à Rastan comme en d’autres endroits, quelque peu exagérés.

Pour autant, les bandes rebelles continuent de sévir. Là encore, lisons le bilan que dresse, pour le mercredi 16 mai Sana, qui ne fait grâce à l’opposition d’aucun de ses « hauts faits » :

-à Alep, l’ingénieur Hassan al-Ali a été tué, et son collègue Sobhi Jwein blessé, par les tirs d’un groupe armé qui les a surpris alors qu’ils se rendaient à leur bureau de la direction pour l’aménagement de la vallée du haut-Euphrate à Deir al-Hafer (ou Dayr Hafir, à une soixantaine de kilomètres à l’est d’Alep). Comme le fait remarquer notre collaborateur Mohamed, il y a une politique concertée de ces fanatiques pour décimer les élites syriennes, les ingénieurs, médecins et chefs d’entreprise devenant depuis des mois des cibles au même titre que les cadres militaires et politiques. Par ailleurs, une équipe du génie militaire a désamorcé une bombe placée sous le châssis d’une voiture d’un policier d’Alep.

-Dans le secteur d’Idleb, un attentat a détruit en partie une station d’essence près de Salqine (à une trentaine de kilomètres au nord-ouest d’Idleb, et à 5 kilomètres à peine de la frontière turque).

-à Homs, l’agent de police Hussein Ibrahim Cherbo a été abattu par un sniper. Et dans le quartier d’al-Zahra, un habitant, Maan Aboud, son fils de 9 ans Yaarob, et un autre habitant, Muntajeb Abdel Matif, ont été tués par un obus de mortier tiré par une bande. En outre, dans la région de Kafr Aya/al-Sultanyeh, un camion de transports de meubles s’est avéré receler une mitrailleuse, des obus RPG, six grenades et un grand nombre de balles. À noter que l'(OSDH a fait état d’un « massacre » de 15 civils qui auraient été « sommairement exécutés » dans la nuit de mardi à mercredi par les forces du régime dans le quartier homsi de Chammas : tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il est peu probable que l’armée se livre à des massacres de civils, alors que les observateurs de l’ONU sont là avec l’accord des autorités ; et on ajoutera qu’on a déjà vu l’OSDH « recycler » politiquement des victimes de bandes armées de Homs.

-à Deraa, dans le quartier d’al-Nazihine, une fillette de 3 ans, Hala Mohamed Rachid a été tuée, et 16 civils blessés, par une roquette RPG tirée dans la soirée du 15 par un groupe armé. Par ailleurs, un autre citoyen de Deraa a été blessé mortellement par un groupe qui avait attaqué sa maison de la localité de Zeizoune.

-à ar-Raqqah (nord-est de la Syrie, sur l’Euphrate), les douaniers ont saisi 13 fusils à lunette avec leurs munitions dans un camion venu d’al-Hassake (150 kilomètres à l’est d’ar-Raqqah).

Le bilan Sana pour les trente dernières heures s’établit donc à six civils et un policier tué, plus une vingtaine de blessés. apparemment pas de pertes militaires : on aimerait pouvoir mettre ce dernier fait au crédit des bérets bleus onusiens.

Les routiers syriens ne sont pas tous sympas...



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25 commentaires à “Et maintenant (selon l’OSDH) Homs se prononce « Rastan »”

  1. Mohamed Ouadi dit :

    Parallèlement à l’escalade de la violence terroriste en Syrie, soutenue officiellement, par certains pays fournisseurs d’armes, d’argent et de mercenaires, de volontaires combattants ou suicidaires, tels le Qatar et l’Arabie Saoudite, hébergée officiellement par la Turquie, ou de façon maquillée par des pays voisins tels le Liban, ou entraînée et appuyée logistiquement par des pays occidentaux « faux amis du peuple syrien », et ce, malgré la mise en œuvre du plan de sortie de crise de Kofi Annan, la guerre médiatique et psychologique bat son plein, où des menaces sont reprises et renforcées, notre ami l’étrangère venant de nous traduire un article publié par plusieurs médias arabes, http://www.infosyrie.fr/actualite/autrocadero-les-pariotes-syriens-contraignent-le-fan-club-de-ghalioun-et-de-bhl-a-un-repli-strategique/#comment-45467, qui décrit en détails les plans concoctés pour mettre la Syrie à genou, en l’inondant par le terrorisme et le chaos, pour obliger ses dirigeants à capituler ou à lâcher du lest, devant cette situation il me semble utile de rappeler ici un aveu de l’échec fait, il y’a déjà quelques temps par les responsables israéliens, pour dire que la situation est nettement mieux aujourd’hui qu’il y’a des mois.

    http://www.infosyrie.fr/decryptage/propagande-quand-amnesty-invente-le-chantage-a-la-transfusion/#comment-10717

    Echec de la guerre psychologique et médiatique contre la Syrie.

    Le journal israélien « Université de Haifa » a reconnu qu’Israël a essuyé un échec cuisant dans sa guerre psychologique contre le peuple syrien, en général, et le président Bachar Al Assad, en particulier, en dépit de son recours à des dizaines de psychologues, et à des articles de presse considérés comme « ayant une capacité de destruction équivalente à 10 tonnes d’explosifs enrichis à l’uranium ».
    Le Centre des Données et des Etudes Stratégiques à Damas a rapporté des deux rédactrices de l’article, en question, « Natalie Harel » et « Nir Hasson Stern », spécialistes des opérations de guerre, leurs informations selon lesquelles « l’armée israélienne participe à la guerre contre la Syrie », par une « guerre psychologique et médiatique » conduite par l’Unité de guerre psychologique israelienne, connue sous le nom de « MALAT » et qui concentre ses efforts à lancer une agression contre le président Bachar Al Assad.

    « 147 psychologues sionistes pour réaliser un vieux rêve sioniste ».

    Le journal ajoute que l’unité pré-citée, prépare des rapports sur une future célébration de l’affaiblissement et de la capitulation/chute de la syrie, et la réalisation du vieux rêve israelien de voir la défection du pouvoir syrien. Cette unité participe à toutes les opérations de guerre que lance l’armée, et tout particulièrement aux réunions de l’Etat-Major israelien contre la syrie.
    Le Centre d’Etudes a ajouté que les dirigeants militaires israeliens, ont pu s’assurer les services de 70 psychologues, parmi ceux qui maîtrisent l’arabe, avec professionnalisme, conduits par des officiers de renseignements, et leur ultime objectif est de s’occuper activement de la Syrie, après les évènements survenus en Tunisie et en Egypte, et le coup dur qui leur a été asséné par la chute du régime de Moubarak.
    Le nombre de psychologues s’est accru pour atteindre 147 spécialistes, avec le début des manifestations en Syrie, et parmi eux le chef du réseau « AMAN » Amos Milka.

    « Des articles de presse d’une capacité de destruction équivalente à 10 tonnes d’explosifs enrichis d’uranium »

    Amos et son équipe veillent à orienter les médias amis, à travers le monde, et selon les possibilités offertes et les moyens disponibles, pour adresser des messages spécifiques, que les spécialistes de « MALAT » s’attendent à ce qu’ils aient un impact direct sur les décisions du président Assad.
    A titre d’exemple, des articles ont été récemment publiés par le journal « Le Monde » en français, rédigés par un ami d’israel, dont le contenu a été minutieusement préparé par « MALAT » et sous la conduite de « Amos Milka »; dans cet article, le rédacteur « supposé » traite des personnalités très proches du président Assad, dans un style interrogatoire sur « qui gouverne en syrie » ? Le ciblage de ces personnalités, sous cette forme interrogatoire, vise à les discréditer et à pousser le président Assad à s’en séparer pour prouver le contraire de ce que prétend l’article devant l’opinion publique. Et, parmi les personnalités visées par l’article du « Monde » de hauts responsables politiques et militaires syriens. Et à « Yanif » d’affirmer que cet article possède une capacité de destruction équivalente à 10 tonnes d’explosifs mêlés à de l’uranium enrichi ».
    « La priorité à atteindre le moral de la direction politique, militaire et sécuritaire de la Syrie »
    Le Centre d’Etudes Syriens rapporte d’après le journal « Université de Haifa », que l’action de l’unité « MALAT » consiste à adresser des SMS aux citoyens Syriens, et à mobiliser les supporteurs de la « révolution syrienne » de « Facebook », et à fabriquer des rumeurs, les diffuser par le biais de médias arabes et syriens, les colporter par des personnes, et la diffusion de la propagande visant le peuple syrien à travers des « fenêtres/moyens » arabes amis, et la publication d’articles et de comptes rendus conçus spécifiquement pour toucher le moral des dirigeants politiques, militaires et sécuritaires syriens. Et, enfin, la section la plus importante sera dirigée par « Amos Milka », spécialisée dans la poursuite des informations et des déclarations ainsi que les déplacements du président Assad et ses proches. Le but de cette action est d’exercer une influence sur les décisions à travers les médias internationaux, arabes et locaux, et profiter des diplomates amis de Damas, qui disposent d’une capacité de communication directe avec les personnalités dont les avis sont écoutés par le président, telles que grands journalistes, rédacteurs en chef, et responsables des affaires étrangères de Syrie.

    « Un échec cuisant à cause de l’immunité du président et du peuple »

    Le journal de Haifa a conclu que l’action de « MALAT » a été soldée par un cuisant échec, et qu’Amos et son équipe sont très déçus parce que le président Assad n’a pas été atteint par cette guerre, et que lui et son peuple sont immunisés contre toutes sortes d’attaques psychologiques et médiatiques ».

    http://www.syriasteps.com/index.php?d=110&id=74851

    • RoyL dit :

      > Un échec cuisant

      [humour] et pourtant ils étaient si bien partis: MALAT?!, quel
      choix étonnamment (auto-référentiellment) inspiré!!!, *malato* en
      italien voulant dire: malade.

      (Quoi?! Bah, oui, il semblerait que ça soit la faute à Nusrallah
      — pour ne faire qu’un nom — si l’armée israélienne pullule, et
      est un nid, de psychologues.)

      😉

  2. Jo dit :

    Il parait que pendant la passation de pouvoir entre Juppé et Fabius , Juppé a exprimé sa frustration de n’avoir rien pu faire pour la Syrie.

    Message de Juppé a Fabius du style : essaie de faire la guerre que je n’ai pas pu faire

    Quel honte !

  3. Jo dit :

    ******Pierre Piccinin: pour une troisième fois en Syrie, totale liberté de mouvement….
    SYRIE – Pierre Piccinin Résumé de son 3eme jour ; très chaud…
    Arrivé à Homs, j’ai pu constater que l’armée a repris le contrôle de l’entièreté de la ville : les quartiers en rébellion ont été complètement anéantis et il n’y reste que quelques snipers embusqués. Les combats ont été effrayants. Les photos que j’y ai prises me font penser à celles que j’avais faites à Syrte, en Libye. C’est tout dire.
    A peine avais-je commencé à photographier que la police en civil m’a arrêté, emmené de force dans ma propre voiture ; au moment où nous sommes passés près d’un groupe de soldats, je les ai appelés ; un officier est monté dans la voiture avec nous et a pris les choses en main : quelques questions et la fouille de mon véhicule, et j’ai été libre de me déplacer partout dans Homs et de prendre toutes les photos que je souhaitais.
    De Homs, j’ai gagné Rastan. Sur le chemin, je suis entré dans la petite ville de Tal-Biseh, en partie détruite ; encerclée par l’armée régulière, elle est aux mains de l’Armée syrienne libre, que j’y ai rencontrée. Difficile d’en dire plus en étant toujours en Syrie…
    Arrivé à Rastan, j’ai été arrêté par l’armée. Rastan est en état de siège : la ville occupe une hauteur d’un côté de l’autoroute ; de l’autre, l’armée syrienne occupe elle aussi une colline et contrôle tout le trafic autoroutier. Etant le seul Européen de passage, j’ai bien évidemment défrayé la chronique et me suis retrouvé pendant une heure à l’interrogatoire (j’ai dû laisser ma voiture sur l’autoroute et monter jusqu’au campement de l’armée régulière). J’arrivais au camp, lorsque des tirs de mitrailleuse ont commencé de pleuvoir sur les positions de l’armée. Une seule chose à faire : courir vite et me planquer derrière une borne en béton, le temps que ça passe. J’avais connu ça en Libye, mais ça continue à faire son petit effet… Bref. Après le contrôle, j’ai gagné Hama. Tout y est calme, tout a été nettoyé et rien ne reste des émeutes auxquelles j’avais assisté en décembre dernier : malgré la présence des observateurs de l’ONU, pas la moindre manifestation. La ville est sous contrôle du gouvernement et de grands portraits de Bashar al-Assad trônent partout.
    La rébellion se réduit à peau de chagrin et se cantonne désormais sur les frontières du Liban et de la Turquie, derrière lesquelles elle trouve appui, dans les camps de réfugiés transformés en bases arrière par l’ASL.

  4. Mohamed Ouadi dit :

    Le site de l’opposition radicale a également parlé de Rastan, la brigade Al Farouk aurait massacré un bon nombre de militaires réguliers enlevés, il y’a deux jours sur un barrage à Rastan, pour en faire accuser le régime :
    http://www.infosyrie.fr/actualite/bachar-parle-a-la-television-russe-et-un-peu-a-hollande/#comment-46029

    • Mohamed Ouadi dit :

      L’ASL exécute des dizaines de militaires à Rasten
      L’équipe du site

      L’Armée syrienne libre (ASL) a exécuté des dizaines de militaires syriens après les avoir enlevés dans le gouvernorat de Rasten à Homs, affirme le site en ligne de l’opposition syrienne Syria Truth.

      C’est la brigade d’Al-Farouk dirigé par le sergent dissident Abdel Razzak Tlass qui avait mardi enlevé entre 20 et 30 soldats de l’armée régulière syrienne à partir d’un barrage et les a emmenés vers un lieu inconnu.

      Ils auraient été rassemblés et exécutés sommairement sur ordre de Tlass, qui aurait également ordonné de bombarder leur abri aux obus mortiers pour faire croire qu’ils ont été tués durant des accrochages avec l’armée syrienne.

      A noter que la messagerie du chef du Conseil national syrien (CNS) Bourhane Ghalioune dévoilé par le journal libanais AlAkhbar avait révélé les exactions de la brigade d’Al-Farouk qui tuent les civils innocents et bombardent les quartiers pro-régimes.
      Le lundi, cette milice avait déclaré avoir controlé cette région et l’a fêté en grandes pompes.

      Nouvelle défection du CNS

      Justement, au sein de ce conseil, les défections se poursuivent au lendemain de la troisième reconduction de Ghalioune.

      Ce jeudi, ce sont les Comités locaux de coordination (CLC) qui animent la contestation qui ont menacé dans un communiqué de se retirer de cette instance, accusant son chef de monopoliser le pouvoir. Le communiqué rappelle que les Comités se sont abstenus de participer aux réunions du CNS durant ces deux derniers mois, estimant que la situation s’y est dégradée, et lui reprochant son « impuissance et le décalage entre sa vision et celle de l’action révolutionnaire ».

      Directement après ce désistement, le deuxième du genre en deux jours (après la décision du membre du CNS Fawwaz Tello de se retirer), Ghalioune a affirmé qu’il était prêt à démissionner dès qu’un autre leader sera nommé.

      Dans un communiqué diffusé jeudi, il a dit : « Je n’accepterai pas d’être le candidat de la division, je ne suis pas attaché à un poste, j’annonce donc que je me retirerai dès que le choix se portera sur un nouveau candidat, soit par consensus ou à travers de nouvelles élections ».
      Il a toutefois précisé qu’il restera un membre du CNS, « main dans la main avec les jeunes qui luttent, les jeunes de la révolution de la dignité et de la liberté, jusqu’à la victoire », appelant « l’opposition sous toutes ces formes (…) à s’éloigner des divisions ».
      Le CNS est critiqué notamment pour la grande influence des Frères musulmans en son sein et pour ne pas assez coordonner son action avec les militants sur le terrain.
      Selon l’AFP, la réélection de M. Ghalioune a d’ailleurs été critiquée par des militants comme ayant été imposée par les influents Frères musulmans.

      Et une défection de l’ASL aussi

      Même phénomène sur le champ de la bataille où une défection a été signalée au sein de l’ASL. Selon le site Radar, un des chefs de cette milice s’est rendu aux autorités syriennes à Idlib. Il s’agit du neveu du général dissident Moustafa Cheikh qui est le chef du Conseil militaire affilié au CNS. Présenté sous les initiales B.Ch., il semble selon le site qu’il détient des informations très dangereuses sur les miliciens et le conseil militaire en Turquie.

      Alep dans le collimateur

      Sur le terrain, c’est surtout le gouvernorat d’Alep qui fait dernièrement le plus l’objet d’attentats perpétrés par les insurgés. Voici ci-dessus les principaux :
      Selon le site Syrian Documents, une charge explosive a explosé a proximité d’un bus des forces de l’ordre dans le quartier Fourkane, blessant plusieurs éléments.
      D’après le site Radar, trois engins ont été déposés a proximité d’un commissariat de police au quartier Boustane de la ville : le premier, sonore a explosé à l’aube ; le second estimé a 10-15 Kg d’explosifs a semble-t-il explosé alors que l’unité d’ingénierie tentait de le désamorcer. Cette unité est toutefois parvenue à en démanteler le troisième de 20 kg.
      Et puis, deux autres engins de 2 Kg chacun ont été démantelés a proximité de la faculté des droits de l’université d’Alep.

      Enlèvements et Liquidations aussi

      Dans la province d’Alep, cela fait deux jours que les employés la Direction de fonctionnement et de restauration du bassin de l’Euphrate affiliée à la Société de réhabilitation des terres se trouvent dans le collimateur des insurgés : Selon le site Arab Press, un ingénieur (Imad Tamim) et un contrôleur ont été kidnappés par un groupe armé alors qu’ils se rendaient au travail. Mercredi, les insurgés avaient tué à bout portant l’ingénieur (Hassan Ali) et blessé son compagnon.
      Toujours dans la ville d’Alep ont eu lieu les obsèques de 9 victimes de l’armée syrienne et des forces de l’ordre tués à Damas, et sa province, à Deraa, Hama et Alep.
      Alors que sur le chemin reliant la ville de Hama à Salmiyya, des hommes armés ont attaqué un bus transportant des soldats de l’armée régulière tuant un sergent et blessant son adjoint.
      http://www3.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=64489&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=37&s1=1

  5. Akyliss dit :

    Incroyable cet OSDH et ce Rami Abdel Rahmane, apparue de nul part quand les troubles ont commencé en Syrie, d’un coup on apprend qu’il y a 200 collabos qui travaillent et font le relai pour l’OSDH basé à Londres…

    mais au fait, où était l’OSDH et que faisait RAR avant mars 2011 ? la Syrie et son « régimeé son supposé être des tortionnaires depuis l’accession au pouvoir de Hafez El Assad il y a 40 ans…
    pourquoi les collabos et l’osdh n’ont jamais dénoncé les tortures et autres disparission avant mars 2011 tout comme les dirigeants occidentaux n’ont jamais demandé le départ de Bachar ou de Hafez avant cette fameuse « révolution » ?

    les mysteres des stratéges démocrates…

    • Etudiant dit :

      l’OSDH existe depuis longtemps. Elle avait notamment couvert les évènements dans la Jezireh, lorsque la population kurde s’était faite agressée suite à un match de foot. Je ne me rappelle plus en quelle année…

      • Akyliss dit :

        oui d’accord mais pourquoi rien de plus sur la Syrie avant mars 2011, une sorte de suivi journalier sur les événements de tous les jours avec ses 200 collabos c’était possible non ?
        aujourd’hui ils le font bien sans avoir peur de la repression du régime ? pourquoi pas avant ?

        • Etudiant dit :

          Mais Akyliss, l’OSDH l’a toujours fait. Elle informait de l’évolution des procès contre les opposants, elle montré comment des grèves dans des entreprises avaient été réprimées… ect … ect… Ce n’est pas parce que son nom est apparu du jours au lendemain aux yeux de beaucoup de monde à la faveur de la crise syrienne que l’OSDH n’existait pas et ne travaillait pas avant.
          La crise syrienne l’a rendu visible. Mais elle existait bien avant elle.

          Sur leur site il est marqué qu’ils existent depuis 2006 : http://www.syriahr.com/Who%20are%20we.html
          Depuis cette date elle produit des travaux (d’ailleurs correctif de mon commentaire précédent : ce n’était pas l’OSDH qui avait couvert la révolte kurde qui était en 2004 mais une organisation des DH kurdes justement…).

          Au plaisir en tout cas de parler calmement.

          • Candide dit :

            C’est toujours un plaisir de parler avec Akyliss. On n’est pas du même avis, mais on arrive à dial de manière cordiale. Je ne pourrai pas en dire autant avec tout le monde ici.

            Le problème c’est que les insultes empêchent de dire l’essentiel. Donc, on avance pas dans les idées et les propos qui suivent sont généralement radicalisés…

          • Akyliss dit :

            mais Etudiant on aurait pas eu l’atercation du tout début, on aurait toujours eu l’occasion de parler calmement sans insulte 😉 et merci à Candide pour son commentaire également 🙂

            justement Etudiant, je suis les informations sur la Syrie depuis 12 ans déjà et depuis 2006 je n’ai jamais entendu parler de l’OSDH, si ils sont bien basé à Londres comment se fait il que les journalistes occidentaux, n’ont jamais relayer leurs informations ? alors que maintenant les journalistes occidentaux ne font que ça ! « selon l’OSDH, d’après l’OSDH » et ne me dit pas que c’est par ce que la Syrie interdit aux journalistes d’entrer en Syrie, il y en a plein de journaliste étranger en Syrie, même les journalistes de la chaine de l’émir du Qatar s’y trouve !

            et juste une chose, ce n’est pas par ce que c’est écrit sur leur sites qu’ils font des rapports depuis 2006 que cela signifie que c’est vrai.

            je n’ai pas eu de trace d’eux, avant 2011.

          • Etudiant dit :

            Akyliss,
            C’est aussi le problème de la presse occidentale, qui n’accordait jusqu’à l’an passé que peu d’intérêt pour la Syrie. Peut être parce que les gouvernements occidentaux tentaient d’avoir les faveurs de Bachar contre l’Iran.
            Le fait est que la Syrie à la faveur des événements est devenu un centre d’intérêt croissant pour les médias. Ceux-ci font mal leurs boulot (on est d’accord là dessus je pense) et ne disposent que de trop peu de sources. Mais là ce n’est pas la faute de l’OSDH. C’est aux journalistes de se trouver des sources multiples pour les recouper. Mais il y a en France notamment une paresse intellectuelle…
            Mais bon, l’OSDH travaille bien depuis longtemps. Juste qu’elle n’a jamais bénéficié d’une telle publicité.
            Quant à ce fameux « rami » je ne peut pas dire gd chose…

          • Louis Denghien dit :

            N’est-il pas accablant pour la presse française qu’en plus d’une année se crise syrienne, PAS UN article de fond n’ait été consacré à l’OSDH et à Rami Abdel Rahmane (appellation non contrôlée) alors même que cette même presse tire 90% de ses « infos » et 100% de ses bilans statistiques de ces deux « entités ». On peut bien se moquer de Sana !

            Louis Denghien & Infosyrie

          • Etudiant dit :

            Il y a eu des articles sur l’OSDH Louis, mais trop peu c’est vrai, et je reonnaît bien volontier que ce n’est pas professionnel de la part des journalistes.
            A titre d’exemple (même si le contenu est nul, il évoque au moins la problématique de la « source unique ». J’espère que vous laisserez passer ce lien. Il ne fait l’apologie de rien du tout :
            http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Internet/Rami-Abdel-Rahmane-ou-la-repression-syrienne-en-direct-_EP_-2011-08-11-698350

            Au delà de la presse française, il y a eu en Suisse une interview de Gresh, avec Piccinin et d’autre, où le cas OSDH a été discuté.
            Donc dire que rien n’a été fait dessus c’est faux.
            Le vrai problème reste le travail des journalistes qui ne prennent pas le soin de recouper leurs sources.

          • Akyliss dit :

            Etudiant, c’est faux, avant ces événements, la presse française parlait de la Syrie…en mal ! sauf quand Sarkozy a essayé d’amadouer le président syrien avec son UPM…mais l’occident a toujours voulue avoir le controle sur la Syrie et notamment en l’éloignant de l’Iran, ça ne date d’hier ni de 5 ans !

            les occidentaux ont la main mise sur les médias, ils peuvent faire dire ce qu’ils veulent quand il le faut.

            ce qui est illogique, c’est de faire confiance à rami Abdel Rahmane et ses 2OO collabos en Syrie sans être certains de la réalité de ce groupe !

            ils auraient pu lui faire confiance depuis 2006 puisque ils ont toujours cherché à casser le gouvernement syrien.

            pourquoi tout basé ses informations sur l’OSDH qui n’est pas du tout connu des occidentaux et qu’on a même pas vérifier son authenticité alors que d’autres médias présent en Syrie tel les russes, les chinois, et tout les autres, on leurs accordent aucun crédit y compris SANA ?

            je ne vois pas où est la logique de faire confiance à un inconnu ? même si cet inconnu existait depuis 2006 …

  6. Cécilia dit :

    Très bon article. Merci Guy.

    Cependant, juste pour rétablir la VÉRITÉ concernant l’assassinat ciblé de l’élite syrienne. Moi aussi, je l’ai fait remarquer plusieurs fois mêmes avec des liens à l’appui et avec noms et fonction et lieu de l’assassinat comme le montre bien mon dernier lien que j’ai posté cette nuit.

    Merci Guy, merci infosyrie. Je constate une fois de plus que c’est plus facile d’oublier le travail d’une femme que celui d’un homme.
    Je commence réellement à me poser la question si infosyrie a un problème avec les femmes ?

    Bien Cordialement et sans rancune !

    Cécilia fièrement femme « Le bonheur est une femme « , Friedrich Nietzsche.

    Et voici une copie-collée de mon dernier lien en question :
    —————
    Cécilia dit :
    17 mai 2012 à 1 h 21 min

    L’assassinat de cadres syriens continue.

    Hassan al-Ali, un ingénieur à Alep a été assassiné aujourd’hui et son collègue Sobhi Jweid, blessé, par des tirs des terroristes au moment où ils se dirigeaient à leur lieu de travail à la direction de la vallée du haut Euphrate de l’entreprise publique de la mise en valeur des terres se trouvant à Deir al-Hafer à Alep.

    Cet assassinat est la suite d’autres assassinats commis par les terroristes comme :

    – Naief al-Dakhil, doyen de la faculté de chimie à l’université d’al-Baath à Homs.
    – Aws Abdel-Karim Khalil, savant en nucléaire.
    – Issa al-Khawli et Hassan id, médecins.
    – Issa aboud, inventeur
    – Salim al-Qanatri, pharmacien à Alep.
    – les pilotes syriens.

    Le journal jordanien, al-Dyar donne la réponse :  » Ces assassinats sont commandités par les mêmes qui ont œuvré pour assassiner les cadres et les scientifiques irakiens avec l’argent de pays du Golf et le cerveau américain pour rendre service à Israël ».

    http://www.youtube.com/watch?v=j9ocbO_A85c&feature=relmfu

  7. Cécilia dit :

    Rastan / Homs

    3O soldats syriens ont été mis à mort après avoir être enlevés par la brigade al-Farouq à Homs dans le but d’accuser l’armée syrienne. Ils ont été brûlés par ordre de ce criminel d’Bdel-Razzaq Tlas qui a demandé aussi de faire exploser l’endroit après leur exécution.

    المجرم عبد الرزاق طلاس يواصل وحشيه في حق حماة الديار .. قتل 30 جندياً ثم فجرهم وحرقهم لاتهام الجيش بهم
    ———————————————–
    قال مصدر موثوق من مدينة حمص، إن ما تسمى « كتيبة الفاروق » الإجرامية ، والتي تنشط في حمص والرستن وحولهما ، ارتكبت يوم أمس مجزرة مروعة بحق العسكريين المخطوفين لديها. وقال مصدر ميداني  » إن مجرمي « الكتيبة » المذكورة ، التي تتبع النهج الوهابي التكفيري ، أقدموا على تجميع ما بين عشرين وثلاثين جنديا في الجيش العربي السوري جرى اختطافهم أول أمس من أحد الحواجز في المدينة قبل إطلاق النار عليهم بأمر من المجرم عبد الرزق طلاس الذي أشرف شخصيا على عملية قتلهم . وقال المصدر إن المجرم طلاس ، وبعد أن قتل العسكريين، أمر بتفجير مكان احتجازهم بقذيفة هاون للإيحاء بأنهم قتلوا خلال تبادل إطلاق النار مع الجيش العربي السوري.
    وكان مسلحو « الكتيبة » المذكورة أقدموا أول أمس على اختطاف أكثر من عشرين عسكريا من أحد الحواجز في المدينة واقتيادهم إلى مكان مجهول. ومن المعلوم أن طلاس ، المعروف بوحشيته وساديته المرضية، يقف وراء معظم عمليات الخطف والقتل الجماعي في حمص ومحيطها ، بما في ذلك اختطاف المهندسين والتقنيين الإيرانيين ، الذين كانوا يعملون في محطة جندر الكهربائية، بتوجيهات من المخابرات التركية من أجل مبادلتهم بعناصر من المخابرات التركية معتقلين في سوريا منذ الشتاء الماضي . وكانت مراسلات المدعو برهان غليون السرية ، التي نشرتها صحيفة « الأخبار » اللبنانية بعد تمكن « هاكر » من الحصول عليها من بريده الشخصي ، كشفت جانبا من الأعمال الإجرامية التي تقوم بها « الكتيبة » في المدينة. حيث أظهر تقرير سري تلقاه غليون من مسؤول آخر في الكتيبة أن مسلحيها يقومون بقتل الأبرياء واستهداف « الأحياء الموالية » بمدافع الهاون بأوامر من دول خليجية تدفع لهم الأموال مقابل ذلك.
    الرحمة لشهداء الوطن والعزّة والنّصر لسوريا والموت للخونة الكفار

    Une photo en attendant d’autre information :

    http://www.facebook.com/photo.php?fbid=389921201049810&set=a.199219870119945.45478.199215260120406&type=1&theater

  8. Cécilia dit :

    Ghalyou à al-Arabiyah :

    « Ma lettre de démission est sur la table en attendant mon remplacement par quelqu’un d’autre. Je refuse d’être le candidat de la division », dit-il

    Il a appelé à une réunion de l’opposition pour trouver une sortie de sa division.

    http://alkhabarpress.com/%D8%BA%D9%84%D9%8A%D9%88%D9%86-%D9%8A%D8%B9%D9%84%D9%86-%D8%A7%D9%86%D8%B3%D8%AD%D8%A7%D8%A8%D9%87-%D9%85%D9%86-%D8%B1%D8%A6%D8%A7%D8%B3%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AC%D9%84%D8%B3-%D8%A7%D9%84%D9%88/

    • Cécilia dit :

      Syrie:le chef du CNS prêt à démissionner

      avec Reuter Mis à jour le 17/05/2012 à 14:34 | publié le 17/05/2012 à 14:24

      Le président du Conseil national syrien (CNS, opposition armée), Bourhan Ghalioun, a manifesté aujourd’hui son intention de démissionner en raison de la persistance des critiques à son égard. « Je soumettrai ma démission dès qu’un remplaçant sera trouvé par le biais d’élections ou part consensus », a-t-il confié à l’agence Reuters. Mardi, l’opposition syrienne l’avait pourtant reconduit à la tête du CNS dans l’espoir de renforcer la cohésion et d’asseoir la crédibilité internationale du principal mouvement d’opposition au président Bachar al Assad.

      Cet universitaire laïque de 67 ans avait été réélu avec une large majorité de 66% des voix pour un nouveau mandat de trois mois, avait-on appris auprès de deux sources présentes lors de la conférence du CNS réunie à Rome. Bourhan Ghalioun est accusé par ses détracteurs de négliger les contacts avec les groupes d’opposition en Syrie et de ne pas avoir su unifier les diverses composantes du CNS, qui aimerait être reconnu par la communauté internationale comme le représentant légitime du peuple syrien.

      Signe de désaccords persistants, une figure de l’opposition, le libéral Fawaz Tello, avait démissionné du CNS quelques heures après la réélection de Ghalioun. Il avait dénoncé les « ambitions personnelles » qui empêchent, selon lui, le Conseil de devenir une instance « démocratique ». Fawaz Tello a fui la Syrie il y a trois mois.

      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/05/17/97001-20120517FILWWW00499-syrie-le-chef-du-cns-pret-a-demissionner.php

  9. Cécilia dit :

    Cher Louis, Chère infosyrie, vous êtes sur al-Manar dont je fais-copie collée de l’article :

    Désinformation sur la Syrie : la banquise de la propagande se dégèle un peu à dr

    Nous avons assez épinglé dans ces pages l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, organe central de la droite libérale – et donc un rien atlantiste et sioniste -, et surtout son responsable des pages étrangères, Frédéric Pons, pour sa propagande anti-syrienne (peut-être un peu plus nuancée ces derniers mois), pour saluer comme il le mérite l’article que vient de signer, dans le Spectacle du Monde (pendant et complément mensuels de V.A.) le chroniqueur Patrice de Plunkett.

    Patrice de PlunkettDe Plunkett fut dans les années 80/90 un des dirigeants du Figaro-Magazine, avant que les aléas des restructurations économiques et politiques le contraignent à émigrer vers d’autres cieux éditoriaux.

    Donc, Patrice de Plunkett – qu’on peut définir sans le diffamer comme un catholique de droite (pas trop libérale, elle) – vient de consacrer un segment de sa longue chronique mensuelle à la Syrie (numéro de mai 2013 du SdM). Ou plutôt à la désinformation qui sévit à ce sujet en France. Il se trouve que de Plunkett était en visite en Israël – notamment pour y rencontrer les chrétiens de Palestine – quand il a rencontré, sur les rives du lac de Tibériade, un médecin français travaillant en Syrie et venu en Israël via le Golan occupé et Kuneitra. L’éditorialiste du Spectacle du Monde lui donne la parole, et c’est édifiant, ou ça devrait l’être pour Frédéric Pons et nombre de ses collègues.

    La vraie nature – et les vrais chefs – de l’ASL

    Eglise Oum Al Zanar à Homs« Sachant ce que racontent les médias et les politiques à Paris, j’hésite à témoigner de ce qui se passe réellement sur le terrain » commence par dire à de Plunkett son interlocuteur. Et ce qui se passe réellement en Syrie, ça ne surprendra éventuellement que certains lecteurs du Spectacle du Monde, c’est qu’à Homs, par exemple, « 90% des chrétiens mais aussi les alaouites et nombre de musulmans modérés, ont été forcés de partir sans rien emporter » écrit de Plunkett. Qui laisse ensuite la parole au médecin français : « Leurs maisons sont occupées par les familles des insurgés sunnites. On enlève des instituteurs, on assassine des chauffeurs de taxi pour prendre leur voiture, on tue des fonctionnaires : c’est une campagne d’éviction par la terreur ». Et il ajoute : « La presse à Paris croit devoir dire que les chrétiens de Syrie ont tort de soutenir Assad. Ont-ils le choix ? » Alain Juppé aussi disait cela.

    Patrice de Plunkett reprend la parole et la plume. Pour dire que jusqu’alors la Syrie, « véritable nation contrairement à l’Irak » , ignorait les haines communautaires. Et que ces haines, elles sont aujourd’hui « crées par les salafistes qui infiltrent l’Armée syrienne « libre » (les guillemets sont de de Plunkett).

    Belhadj (treillis), alHarati (gilet pare-balle) et Paul Connery journaliste du Sunday TimesS’appuyant sur un récent article du quotidien espagnol ABC, le chroniqueur du Spectacle écrit noir sur blanc que l’ASL est commandée sur le terrain par deux islamistes radicaux libyens, le désormais fameux Abdelhakim Belhadj, ex-compagnon de Ben Laden et un temps gouverneur de Tripoli par la grâce de l’OTAN, de Sarkozy et de Juppé, et Mahdi al-Harati, ex-commandant de la « brigade de Tripoli » pendant la guerre civile libyenne et ex-numéro 2 du « conseil militaire révolutionnaire » dans la capitale libyenne. Les deux hommes, peut-être un peu encombrants aux yeux du CNT, se sont donc « délocalisés » en Syrie, à la fin du mois de novembre dernier. Avec, rappelle là encore Patrice de Plunkett, 600 (700 selon d’autres sources) compatriotes armés. Qui s’acharnent depuis à mettre le nord de la Syrie à l’heure djihadiste : le journaliste donne l’exemple de la petite ville d’al-Kusayr (ou al-Qusayr), à mi-chemin de Homs et de la frontière libanaise, où les bandes ASL ont massacré plusieurs familles, au nom de l’éradication des « traîtres à l’Islam », contraignant le gros de la population – sunnites compris – à fuir. De Plunkett signale que la maison du curé local a été détruite à dessein à l’obus de mortier.

    Patrice de Plunkett précise que toutes les factions insurgées ne sont pas dans cette logique du djihad. Mais il pointe l’inspiration idéologique des fanatiques et des sanguinaires, le wahhabisme, et leurs soutiens : l’Arabie saoudite qui fournit les armes et le Qatar qui fournit l’argent : «deux alliés de l’OTAN, comme chacun sait » souligne de Plunkett, jetant une pierre dans le jardin fort embroussaillé de nombre de ses collègues de la presse « de droite ». Et pour conclure, il redonne la parole au médecin français du lac de Tibériade, un rien découragé : «L’Irak… la Libye… maintenant la Syrie… J’aimerais qu’on me dise pourquoi nous, Occidentaux, nous mettons systématiquement ces gens au pouvoir ? »
    Nous, on a bien des éléments de réponse, mais ce serait le sujet de nombreux autres articles.

    L’article de Plunkett est illustré, c’est à noter, d’une grande photo d’un de ces groupes « islamo-otanesques », avec une légende synthétisant le contenu de l’article : direction effective libyenne (on pourrait ajouter turque) de l’ASL, soutien financier et logistique de ces groupes par l’Arabie saoudite et le Qatar, et soutien politique de l’OTAN, de Londres et de Paris à cette « étrange ASL » qui « sème la terreur et attise des haines communautaires jusqu’alors ignorées en Syrie ». Une légende qui se conclut par une question : « Après l’Irak et la Libye, pourquoi l’Occident cherche-t-il à mettre systématiquement les salafistes au pouvoir ? »

    Et le Bahreïn aussi

    Et puis, la même livraison de ce magazine décidément bien inspiré consacre encore ceux pages à souligner dans quelles conditions de répression violente s’est déroulé le Grand Prix de Formule 1 au Bahreïn. Là encore tout est dit : injustice politique et sociale faite à la majorité chiite, rôle de l’Arabie saoudite, et attitude scandaleuse de M. Ecclestone, « grand argentier de la F1 », qui a décerné un satisfecit aux autorités bahreïnies. Le Spectacle épingle aussi au passage la chaîne TF1, « si soucieuse de la situation en Syrie » et qui, pour cette compétition automobile sous état d’urgence « a préféré faire officier ses commentateurs depuis Boulogne-Billancourt » : c’est en effet plus prudent et raccord avec la grande tradition d’hypocrisie des milieux d’affaires et d’argent pour qui les droits de l’homme sont un élément de marketing, et sûrement pas un concept universel.

    Ré information au sommet de la droite ?

    Pour revenir à la Syrie et à l’ASL, on aimerait, bien sûr, mettre cet article (après quelques autres) sous les yeux d’un Alain Juppé, ou d’une Édith Bouvier : mais ni le ministre atlantiste ni la journaliste bobo n’ont, en quelque sorte, le logiciel intellectuel pour assimiler ce genre d’information. Il n’en va pas de même, pensons-nous, de nombreux lecteurs de cette presse conservatrice française, qui sont très sensibles – non sans confusionnisme – à la question de l’islamisme radical et aussi de la défense des chrétiens d’Orient. Et c’est là que Patrice de Plunkett fait, selon nous, œuvre particulièrement utile, signalant et soulignant les aberrations de la position politique française sur la Syrie, ce dans un journal très lu par les élites dirigeantes de la droite (au sens large).

    Si le Spectacle du Monde et Valeurs Actuelles – dont nous avions signalé un reportage très intéressant sur le soutien turc aux terroristes – ré informent à leur tour sur la Syrie, le Figaro lui-même – où un Georges Malbrunot a une analyse (un peu) moins manichéenne qu’au début de la crise – devra, malgré son fort tropisme atlantiste, suivre, fut-ce à reculons. Reste à espérer que le futur ministre des Affaires étrangères de François Hollande lise lui aussi le Spectacle du Monde…

    Entre autres choses, de Plunkett rappelle que les bandes de l’ASL loin de représenter une force de libération, sont les vecteurs de la terreur et de la haine confessionnelle

    Louis Denghien

    Info Syrie

  10. Cécilia dit :

    Russie

    Medvedev met en garde contre les ingérences militaires

    Les interventions militaires dans les pays souverains sont susceptibles de provoquer une guerre, dont une guerre nucléaire, a déclaré jeudi le premier ministre russe Dmitri Medvedev lors du 2e Forum juridique international qui se déroule à Saint-Pétersbourg.

    « Les sanctions collectives imposées en contournant les institutions internationales n’améliorent pas la situation dans le monde, tandis que les opérations militaires décidées dans l’urgence se terminent d’habitude par l’arrivée au pouvoir de radicaux. Ces actions, qui minent la souveraineté de l’Etat, sont susceptibles de se solder par une véritable guerre régionale lors de laquelle, je ne veux faire peur à personne, l’arme nucléaire pourrait être utilisée », a estimé le chef du gouvernement russe.

    Rappelons que Vladimir Poutine avait déclaré, il y a quelques mois alors qu’il était encore premier ministre, dans un article consacré à la politique étrangère et publié dans le quotidien Moskovskie Novosti, que l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures de pays souverains peut inciter certains régimes à se doter de l’arme nucléaire..

    « Dans un contexte d’inquiétude autour des programmes nucléaires iranien et nord-coréen, on est tenté de s’interroger sur l’origine des risques de prolifération des armes nucléaires, et sur qui les alimente. (…) Les cas d’ingérence flagrante et parfois armée dans les affaires internes de certains pays peuvent inciter des régimes à posséder une arme nucléaire », écrit Vladimir Poutine.

    « Que ça nous plaise ou non, l’ingérence étrangère encourage ce genre d’idées, c’est un fait », a-t-il ajouté.

    http://www3.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=64439&cid=19&fromval=1&frid=19&seccatid=33&s1=1

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