Dimanche 5 juin, les militaires israéliens ont ouvert le feu sur une foule de plusieurs centaines de Palestiniens qui tentaient symboliquement de pénétrer sur le plateau du Golan, territoire syrien annexé, comme chacun sait, par l’Etat hébreux à la faveur de sa victoire militaire de 1967. C’est du reste dans le cadre de la commémoration de l’anniversaire de cette guerre des Six Jours que les Palestiniens manifestaient, sur la frontière du Golan comme dans le reste des territoires occupés. Les manifestants brandissaient, il est important de le souligner, des drapeaux palestiniens et syriens, la spoliation du Golan étant liée à celles des territoires palestiniens stricto sensu.
La riposte israélienne contre des civils désarmés, dans le secteur de la ville frontalière de Majdal Chams, aurait fait 23 morts et quelque 350 blessés. Assez en tout cas pour que la diplomatie américaine se fende d’un de ses communiqués lénifiants dont elle a le secret quand il s’agit de réagir aux actions et exactions de son allié israélien : les Américains sont donc, qu’on se le dise, « profondément inquiets » de la situation sur la frontière israélo-syrienne.
Force est de constater que Washington, et avec elle, l’ensemble des chancelleries occidentales, est cependant beaucoup plus intéressée par ce qui se passe à l’intérieur des frontières syriennes. Mais on sait que du point de vue américain – qui semble être aussi celui de l’Union européenne – tous les morts et les blessés ne se valent pas, dans cette partie du monde, si stratégique pour les experts en manipulations de la Maison Blanche et du Pentagone…