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Assied-toi au bord de l'oued et tu verras passer le corps de tes ennemis... qui se seront préalablement entretués ! Le torchon brûle entre le Conseil national syrien et Rami Abdel Rahmane, patron de l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Une émanation du CNS, la "Commission générale de la Révolution syrienne", vient d'annoncer qu'elle cessait toute coopération avec R.A. Rahmane - de son vrai nom, semble-t-il, Oussama (ouille !) Ali Suleiman. Le bureau du CGRS accuse le patron de l'OSDH [...]



La discorde chez l’ennemi : rien ne va plus entre Rami Abdel Rahmane et le CNS !

Par Louis Denghien,



Neuf mois après le début de la crise syrienne - et des émissions de l'OSDH - il est pratiquement impossible de trouver, sur toute la toile, une seule photo de Rami Abdel Rahmane. A défaut voici la page d'accueil du site de ses correspondants des CLC, désormais en guerre ouverte contre le CNS

Assied-toi au bord de l’oued et tu verras passer le corps de tes ennemis… qui se seront préalablement entretués ! Le torchon brûle entre le Conseil national syrien et Rami Abdel Rahmane, patron de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Une émanation du CNS, la « Commission générale de la Révolution syrienne », vient d’annoncer qu’elle cessait toute coopération avec R.A. Rahmane – de son vrai nom, semble-t-il, Oussama (ouille !) Ali Suleiman. Le bureau du CGRS accuse le patron de l’OSDH d’avoir porté préjudice au CNS et d’une manière générale aux « diverses organisations de la révolution syrienne à l’étranger« .

Sensationnel : le CNS accuse l’OSDH de bidonnage statistique !

Mais quelle peut bien être la nature du préjudice porté à la « révolution » syrienne par son comptable et propagandiste attitré depuis des mois ? Eh bien, d’abord Rami Abdel Rahmane et un de ses complices nommé Haytham Manna auraient, assure le bureau du CGRS, tenté de « délégitimer » le CNS/CGRS au profit de l' »Organe de la coordination nationale« , un bidule oppositionnel  émanant semble-t-il des Comités locaux de coordination, qui regroupe en Syrie les informateurs de l’OSDH et lanceurs de manifestations.

En plus, et les lecteurs d’Infosyrie apprécieront cette accusation du CGRS à sa juste valeur, l’OSDH aurait « manipulé » le nombre des tués, et bidonné leur identité ! Mais alors, quid des 5 000 et quelques victimes de la répression bachariste homologués par les comptables partisans de l’OSDH, estimation reprise par toute la presse d’Occident et jusqu’à l’ONU ?

Rami Abdel Rahmane – pardon, Oussama Ali Suleiman – truqueur, falsificateur, manipulateur ? Mais que vont dire Arte, France 2, I-Télé, L’Express, Le Monde, Libération quand ils vont apprendre cette terrible nouvelle, émanant des plus hautes instances de l’opposition officielle et agrée à Bachar al-Assad ?!

Un règlement de comptes turco-français ?

Burhan Ghalion et son protecteur Juppé : des victimes collatérales et tardives du génocide arménien ?

Au-delà de la satisfaction de voir le n°1 de la désinformation sur la Syrie désavoué et dénoncé par ses propres alliés politiques, au-delà de l’ironie qui voit le CNS rejoindre (sur ce point) avec retard Infosyrie, on ne peut que constater que la crise se précise au sein de l’opposition radicale syrienne, crise dont cette affaire Rami Abdel Rahmane est une péripétie aussi spectaculaire qu’inattendue. Certes, on savait depuis quelque temps les tensions opposant les CLC présents pour partie en Syrie – et donc l’OSDH – au CNS exilé en Turquie. Il nous est difficile de bien cerner les forces qui s’opposent dans ce conflit – quelle cheval jouent, par exemple, les Frères musulmans ? En tout cas, tout cela sent la recomposition, sinon la décomposition.

Proposons néanmoins une piste : cette brouille entre ces deux factions de l’opposition radicale pourrait être une mesure de rétorsion du gouvernement Erdogan contre Sarkozy qui, à l’approche des élections, a réactivé la question de la reconnaissance du génocide arménien : or le président du CNS, Burhan Ghalioun, vit en France et est un protégé d’Alain Juppé. Du coup, Erdogan, qui contrôle déjà l’état-major – sinon les troupes – de l’ASL aurait décidé dde jouer les CLC et la « Coordination nationale » contre la structure CNS. Ce n’est qu’une hypothèse, mais elle nous parait assez plausible pour que nous osions la formuler ici !

En tout cas, si la scission se confirme, c’est un tournant dans la crise, ou au moins dans l’histoire de l’opposition radicale syrienne. En prenant les choses d’un peu plus haut, tout cela nous semble être la rançon de l’échec politique de cette opposition radicale, exilée, maximaliste, voire terroriste – au fait, de quel côté va pencher l’ASL dans ce combat de titans démocrates ? – tiraillée entre laïcs et fondamentalistes, entre Euro-américains et Turcs et totalement incapable d’attirer à elle un seuil critique de Syriens. Et si l’opposition syrienne était le premier atout de Bachar al-Assad ?



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37 commentaires à “La discorde chez l’ennemi : rien ne va plus entre Rami Abdel Rahmane et le CNS !”

  1. Souriya ya habibati dit :

    ha ha ha..

  2. Etudiant dit :

    Problème.
    Les CLC font partie du CNS. Une guerre ouverte entre eux ? Les CLC ont ne nombreux sièges au sein du CNS, donc votre raisonnement fourre-tout ne fonctionne pas.
    L’OSDH et les CLC s’ils sont en contact n’ont rien de structurellement commum. Votre raisonnement fourre-tout ne fonctionne pas

    Quant à Haytham Manaa il fait partie du CNDC, groupe de l’opposition non-rallié au CNS.

    Cette information est quoiqu’il en soit douteuse.
    Il ne serait pas étonnant que l’on tente de diviser le CNS et le CNDC alors que des tentatives (très maladroites) de rapprochement sont en cours.
    Mais bon, vous faites votre boulot de propagandiste.

    Et quand bien même, l’OSDH a des chiffres que des militants de l’intérieur de la Syrie jugent incorrect car trop faible. En effet, peu de chance de retrouver des traces des milliers de « disparus »… Et si vous en doutez, demandez donc aux mères et aux femmes libanaises faisant le pied de grue depuis 6 ans pour savoir ce qu’il est advenu de leurs fils ou maris disparu durant l’occupation syrienne.

    • vilistia dit :

      Etudiant dit :

      « Et si vous en doutez, demandez donc aux mères et aux femmes libanaises faisant le pied de grue depuis 6 ans pour savoir ce qu’il est advenu de leurs fils ou maris disparu durant l’occupation syrienne. »

      ————-

      Aucun rapport direct avec le sujet.

      1/ Vous manquez d’arguments

      2/ Vivement qu’on en termine avec tous ces zozos revanchards ou rats qui vendent la Syrie pour un plat de lentilles.

      3/ l’Etudiant est un idiot utile

      4/ Et on s’en fout du CNDC et du CNDC et de leurs rapprochements. Tout ce beau monde va baisser culotte devant la Russie.

      5/ On ne va pas s’offrir une 3ème guerre mondiale pour l’Etudiant et ces médiocres CNS et le VNDC.

    • NO PASARAN dit :

      Ca fait quand même un peu beaucoup de Cmachin, non ? Plus l’ASL et les autres groupes armés, ça doit être difficile de savoir à quel clan on appartient, quand on est un opposant ! Ok, on est contre le président, mais ensuite ??? Il y aurait un émir à Homs, un représentant d’un Cmachin à la frontière turque, etc. Avouez que c’est quand même pas franchement glorieux ni super crédible, comme opposition…

      • vilistia dit :

        NO PASARAN dit :

        « Il y aurait un émir à Homs, un représentant d’un Cmachin à la frontière turque, etc. Avouez que c’est quand même pas franchement glorieux ni super crédible, comme opposition… »

        C’est ce que voudrait les USA mais tous ces prétentieux qui voudraient s’approprier de la Syrie, il faudrait qu’ils sachent que les USA s’en fichent.Et que ces crétins pourraient éventuellement connaître le même sort désiré à Bachar par eux.

        Le but des USA par la Syrie est de casser l’axe qui mène à l’Iran et par la-même, pouvoir attaquer la Russie et la Chine.

        Tous ces crétins CNS et autres ont une responsabilité devant le peuple syrien:

         » Messieurs, voulez-vous que vos frères et soeurs de sang finissent comme en Irak ?

    • sowhat dit :

      « Et si vous en doutez, demandez donc aux mères et aux femmes libanaises faisant le pied de grue depuis 6 ans pour savoir ce qu’il est advenu de leurs fils ou maris disparu durant l’occupation syrienne »

      hahaha un bout de désinformation haririste qu’on nous ressort régulièrement et qui montre bien d’ailleurs l’affiliation nationale de l’Etudiant . Eh bien Etudiant vous savez très bien que ces individus que vous et les désinformateurs anti-syriens de la clique des voyous du 14 mars et du docteur Geagea présentent à qui veut bien les croire comme des disparus, coulent des jours paisibles en Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe quand ce n’est pas aux EU d’où d’ailleurs ils envoient de l’argent à leurs parents et obligés occupés comme vous à réclamer leur libération des gêoles syriennes.

  3. ALWATANI dit :

    J’espère que cela est le début de la fin de 10 mois de manipulations tout azimut.

    Quelqu’un peut-il me donner des infos sur ce Mahmoud Suleiman Haj Hamad qui semble avoir fait défection du gouvernement Syrien ?.

    Merci pour vos commentaires

    • Mohamed dit :

      C’est un pauvre type de plus qui cherche à diaboliser le pouvoir, et qui prétend que tous ceux qui sont à l’intérieur de la Syrie sont des prisonniers de fait, écouter à la 3’51 », et que 80 % des fonctionnaires de l’Etat veulent faire défection à la 5’01; il répète les mêmes salades qui sont complètement périmées :
      http://www.youtube.com/watch?v=E5n3tyBHqTs
      Aucune valeur ni du postiche ni de ses déclarations, ci ce n’est un écran de fumée d’Al Jazeera pour cacher la cruauté de la réalité du terrain qui commence à être saisie par beaucoup de monde dont de vrais témoins sur place.

      • Cécilia dit :

        Merci Mohamed pour le lien.

        Ce nouveau crabe dans le panier de l’opposition m’ a bien amusé.

        Il peut mâcher sa salade mais la caravane passe.

  4. cmoi dit :

    « Les chiens finissent par se bouffer entre eux!!! » el hamdullillah!
    Par contre je ne pense que les journaux vont s’empressé de relier cette info!

    ALLAH SOURYA BACHAR OUBESS!!!!! 😉

    Wa salam,

    ALLAH MAAKOUM INCHAALLAH

  5. NO PASARAN dit :

    On commence à s’amuser au-delà des espérances !!! Décidément, j’aime bien 2012 !!! Il est de qui, votre proverbe ? J’aime beaucoup !!!

  6. ourika dit :

    Pour information, voici l’interview publié ce matin dans Marianne2.

    Marianne2 : Vendredi, au Caire, le Conseil national syrien (CNS) et le Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCD) ont signé un projet d’accord sur la lutte et la transition politique. Est-ce que vous pouvez nous dire ce qu’est le Conseil National Syrien ?

    Ignace Leverrier :
    « Le Conseil national Syrien a été établi dans sa forme actuelle le 2 octobre à Istanbul. Il est le résultat d’un processus qui a débuté il y a plusieurs mois sous la forme de rassemblements en vue de mettre en place une sorte de gouvernement en exil. Cela n’a pas débouché. Mais un groupe de personnalités qui se définissaient comme des technocrates plus que comme des personnalités politiques et qui agissaient à titre indépendant ont tenté de tirer des enseignements de cette expérience. Après 40 ans d’absence de vie politique en Syrie et de contrainte de vie en exil pour certains, ils avaient une expérience de la vie et du travail politique très limitée donc ils ont compris qu’il fallait se remettre à travailler, à se confronter, chercher des consensus. Les Frères Musulmans ont invité tous ceux qui le voulaient à venir à Istanbul pour envisager ce qu’il y avait à faire après cette première tentative. C’est à cette occasion qu’est né le Conseil national syrien. Le groupe réunissait plus de 220 personnes. Ils ont élu un secrétariat général de 29 membres où chaque faction était représentée et enfin un bureau exécutif de six ou sept personnes dont le président est Bhuran Ghalioun ».

    Qui est son président, Bhuran Ghalioun ?

    « C’est un opposant depuis très longtemps qui a quitté la Syrie dans les années 70. Il s’est réfugié à Beyrouth puis s’est installé à Paris et il est professeur de sociologie à la Sorbonne. Il a écrit un Manifeste pour la démocratie, paru alors que le président Hafez el-Assad faisait face à une opposition intérieure virulente et consolidait son emprise sur le pouvoir. C’est un laïque convaincu, un démocrate, il a jadis été membre du parti communiste de Ryad Turk. Comme c’est un intellectuel de très bon niveau, il est régulièrement sollicité par les télévisions arabes comme Al Jazeera ou Al Arabiya pour s’exprimer. Il est quelqu’un de très respecté à Homs particulièrement qui est sa ville natale. Simplement, il est beaucoup plus connu dans le monde arabe que dans le monde occidental, ce qui constitue une forme d’handicap dans la mesure où le CNS agit de l’extérieur. »

    Le CNT Libyen avait rapidement obtenu le soutien de la communauté internationale, par le truchement de certains intellectuels, politiques, des médias largement favorables… On a l’impression que le CNS ne suscite pas la même « curiosité », ni la même adhésion même si Burhan Ghalioun a déclaré qu’il ne voulait pas du soutien d’un BHL ?

    « C’est vrai mais Kadhafi était l’ennemi idéal donc il a rapidement fait l’unanimité contre lui. Bachar El Assad apparaissait, pour les gens qui regardent les choses de loin, comme anti-impérialiste, opposé à Israël, défenseur de la cause palestinienne, et donc pour un certain nombre d’intellectuels de « gauche », il défendait des positions qui méritaient de passer sur le fait qu’en Syrie, il n’y avait aucune liberté. Parmi les gouvernements, les choses aussi sont ambiguës. C’est vrai que Sarkozy a reçu Bachar el Assad pour le défilé militaire du 14 juillet en 2008 dans la tribune officielle et que la France a mis du temps à demander le départ du président syrien.
    Mais Alain Juppé a reçu Burhan Ghaliun. Le message était « vous êtes les représentants légitimes du peuple syrien mais on ne vous reconnaît pas comme le représentant du peuple syrien ». C’est une attitude relativement hypocrite. Si la diplomatie française avait choisi de reconnaître le CNS comme le représentant officiel du peuple syrien il aurait peut-être permis au conseil de s’élargir et d’attirer à lui des gens qui lui tiennent tête. Nous avons choisi une autre stratégie, c’est notre responsabilité mais elle est tout à fait conforme de ce que l’on sait de notre diplomatie. »

    Est-ce que la crainte d’une montée en puissance des fondamentalistes islamistes, Frères Musulmans ou salafistes, peut expliquer cette « retenue » ?

    « Certains observateurs disent, en effet, qu’il y aurait 50% d’islamistes mais ce sont des gens qui sont démocrates en économie, libéraux en économie et conservateurs du point de vue social et moral. La population syrienne est majoritairement conservatrice. Il y a bien entendu aussi des Frères Musulmans mais qui ne représentent pas forcément un danger, parce qu’ils veulent intégrer la démocratie. Je comprends que la montée en puissance des islamistes en Egypte, Tunisie et Lybie, à la suite du printemps arabe puisse susciter certaines craintes mais il est vain d’avoir des aspirations qui sont très au-delà de ce que peut et veut une population. Et la Syrie n’est ni l’Egypte ni la Tunisie. Il faut distinguer tous les cas de figure. La Syrie a connu autrefois une expérience de vie politique en Syrie. La Syrie a connu la démocratie. Les femmes ont voté en Syrie avant les françaises. »

    Dans l’hypothèse d’une chute du régime, est-ce que le CNS représente une alternative politique crédible ?

    « Aujourd’hui, le gros problème du CNS, mais aussi de toute l’opposition syrienne, c’est qu’elle a était tenu à l’écart de la vie politique depuis des décennies. Ce sont des gens qui dans leur majorité n’ont jamais été en poste de responsabilité politique. Quasiment aucun n’a été député. Ils n’ont ni l’expertise, ni les connaissances de la vie politique. Certains sauront certainement trouver leur place dans un système politique. Mais le fait est qu’on ne voit pas bien qui pourrait remplacer Bachar El Assad et le système. Le CNS peut-être, au prix de nombreux tâtonnements, mais comme en Tunisie ou en Libye, c’est l’apprentissage de la démocratie. »

    Est-ce que le CNS représente une forme d’opposition unie ou des groupes hétérogènes ?

    « Le CNS regroupe une série de représentants issus de sept factions : les comités locaux de coordination, qui organisent les manifestations sur le terrain ; les Frères Musulmans, interdits en Syrie ; les partis de l’opposition laïque de la Déclaration de Damas ; le groupe dit des « indépendants » parce qu’ils n’appartiennent à aucun parti, des technocrates, les Kurdes et les tribus. Ce sont des groupes très hétérogènes indubitablement. Mais ce qui les unit, c’est le programme politique : la chute du régime, le refus de toute intervention étrangère et l’objectif de mettre en place un état démocratique et civil. La difficulté c’est que compte tenu de leurs idéologies différentes et l’absence de vie politique en Syrie depuis 40 ans, ils n’ont pas l’habitude de travailler en commun dans le cadre d’une institution, d’un parti. Le problème de ce type d’organisation c’est que tout le monde parle, exprime ses idées alors qu’ils devraient désigner un porte-parole pour éviter les propos contradictoires même s’il n’est parfois question que de nuances. »

    Vous dîtes qu’ils refusent toute intervention étrangère mais hier dans le Washington Times, un représentant du CNS, Samir Nashar, disait « soutenir une intervention internationale en Syrie et le plus rapidement possible » ?

    « Samir Nashar fait parti du comité exécutif, il est membre de la Déclaration de Damas et il a quitté la Syrie récemment, c’est un représentant de l’intérieur, donc il se fait le porte voix des revendications des révolutionnaires.
    A priori, le CNS était opposé à une intervention étrangère, c’est à dire que des forces étrangères décident d’elles-mêmes d’intervenir. Mais ce qui le force à se contredire, c’est que le CNS se veut l’expression à l’extérieur de la révolution à l’intérieur. Donc ils ne veulent pas se distancier des demandes de la rue et ces demandes évoluent. Dans un premier temps, les syriens ne voulaient pas d’intervention. Aujourd’hui, ils demandent une protection de la communauté internationale. Sans préciser comment parce qu’il y a encore un certain nombre de personnes notamment au sein du comité de coordination pour un changement démocratique qui affirment encore qu’ils préfèrent résister plutôt que de voir les étrangers intervenir chez eux. Mais les gens du comité de coordination ne risquent pas leur vie, ne descendent pas dans la rue… »

    Pensez-vous aujourd’hui que la « rue syrienne » serait favorable à une intervention étrangère ?

    « C’est difficile à dire. On voit dans les rues des gens qui brandissent des panneaux, lancent des appels à une intervention étrangère. Sous quelle forme ? Zones de non survol ? Zones protégées ? Couloirs humanitaires ? Observateurs sur le terrain ? Je ne sais pas. La difficulté, c’est que la révolution n’est pas un mouvement unifié. Au début, les manifestants demandaient la liberté, ils se faisaient tirer dessus et tuer, ils ont réclamé la chute du régime. Mais dans d’autres villes, les manifestants n’en étaient pas à ce stade là. C’est comme cela que le mouvement évolue. A Homs, où il y a eu plus d’un millier de morts, c’est certain qu’une grande partie des manifestants réclame la chute du régime mais à Damas, qui est le cœur du régime, et à Alep, villes dont les centres villes ont moins bougé parce qu’ils sont très protégés, il y a eu beaucoup moins de contestations. En revanche, dans les banlieues, les gens descendent massivement »

    Que retenez vous de la mission des observateurs de la Ligue arabe ?

    « Elle est tout à fait conforme à ce que l’on pouvait en attendre sachant ce qu’est la Ligue arabe, c’est à dire que le courage n’est pas sa qualité première. Sa composition est suspecte. Celui qui dirige cette mission est un chef des renseignements soudanais impliqué jusqu’au cou dans les massacres commis au Darfour. Et le régime syrien montre ce qu’il veut bien montrer. Mais ils ont vu des choses et le seul fait qu’ils soient allés là-bas a permis aux Syriens de sortir dans les rues, ce qui prouve que la contestation n’est pas morte. »

    Comment vous envisagez la suite des événements ?

    « Dans un premier temps les syriens ne demandaient pas la chute du régime mais des réformes. La répression a été forte et c’est tardivement que le régime a proposé de dialoguer mais c’est « un dialogue avec sa tête » comme on dit en arabe. Bachar El Assad n’a aucune intention de dialoguer. Aujourd’hui, il y a 6000 morts auxquels il faut ajouter des milliers de disparus. Bachar ne pourra pas s’en sortir.
    Je pense que le régime ne tombera pas facilement mais je suis convaincu qu’il finira par tomber sous les effets conjugués de la pression intérieure, internationale, des dissensions internes etc. Personnellement, je ne souhaite pas une intervention étrangère car j’aimerais croire en une solution syrienne. Mais si la situation n’évolue pas, une intervention étrangère sera inéluctable. »

    Une intervention étrangère nécessiterait une résolution de l’ONU et la Russie ne semble pas prête à bouger ?

    « Beaucoup de gens estiment que la Russie ne bougera pas pour des raisons stratégiques, notamment la nécessité de préserver sa base navale de Tartous. Cette base offre un accès méditerranéen hautement stratégique à la Russie. Je suis persuadé qu’il y a une bonne part de tactique dans l’attitude de Poutine. C’est un problème qui pourra être résolu en mars après les élections russes. Poutine ne peut pas céder à l’occident à deux mois des élections mais certaines de ses déclarations montrent déjà qu’il ne se tiendra pas indéfiniment au côté du régime syrien. Son soutien n’est pas aussi inconditionnel qu’il y paraît. Les pressions d’autres partenaires, plus importants que la Syrie, pèsent dans la définition de la politique étrangère russe.
    Et avant d’en arriver là, on peut imaginer que les Syriens préféreront garder une base russe sur leur territoire pour ne pas tomber sous l’influence des Etats-Unis qui sont déjà partout dans la région du Golfe et en Israël donc ce serait de bonne stratégie pour les Syriens de laisser la Russie bénéficier de la base de Tartous.

    • vilistia dit :

      « C’est un problème qui pourra être résolu en mars après les élections russes. Poutine ne peut pas céder à l’occident à deux mois des élections mais certaines de ses déclarations montrent déjà qu’il ne se tiendra pas indéfiniment au côté du régime syrien. Son soutien n’est pas aussi inconditionnel qu’il y paraît. Les pressions d’autres partenaires, plus importants que la Syrie, pèsent dans la définition de la politique étrangère russe. »

      _____________

      Je crains que ce monsieur rêve et que les pressions d’autres partenaires, etc .

      1/ Lesquels, partenaires ?

      2/ Poutine élu, ce sea pire pour le CNS et consorts.La base..Oui, il y tient mais il est très sensible a ce que les USA et consorts ne viennent pas piétiner l’Irak et l’Iran.

      3/ Ou ce monsieur ment ou c’est un imbécile. Il est évident que les USA veulent que les russes s’en aillent de Tartous.

      Le but des USA est bien de remodeler le Moyen-Orient alors la Russie est dérangeante car le but du jeu est de créer un arc contraignant à l’Eurasie.

  7. Cécilia dit :

    Ghalyou n’a pas tardé à réagir !

    Dans un interview accordé ce jeudi 5 décembre au BBC, il demande « une zone d’exclusion aérienne en Syrie » soulignant que le dossier syrien ne nécessite pas une intervention aussi importante que celle de l’OTAN en Libye .
    Donc, si je comprends bien il appelle à une intervention limitée de l’OTAN, un sujet évoqué par d’autres.

    De même, il appelle les observateurs à faire correctement leur travail ou partir. Il souhaite en effet que » l’ONU reprenne le dossier syrien à la place de la ligue arabe ».

    http://alkhabarpress.com/SiteNews/details.php?docId=27934

    • Jo dit :

      Ghalioum n’est qu’un traitre , ce persoonage abject est la honte de la Syrie ,personne n’en veut de ce clown et surtout pas les Syriens

  8. Cécilia dit :

    AUCUNE SURPRISE !

    J’ai bien écrit ici que « c’est la révolution démocratique la plus stupide de l’histoire ».

    Le feuilleton continue !

    On va bien s’amuser chers amis !

  9. NO PASARAN dit :

    Un article, pas très réjouissant, sur la politique française envers les exclus… Le troisième Reich guette…

    http://www.mleray.info/article-invisibles-96172605.html

  10. NO PASARAN dit :

    Silence,on meurt du cancer en Syrie !

    Si la Syrie, forte de plus d’une cinquantaine de sociétés pharmaceutiques s’étant développées ces trente dernières années face à l’embargo occidental imposé dans les années 80, n’a a craindre aucune pénurie de médicaments généraux (les matières premières servant à les fabriquer provenant généralement de pays tels l’Inde), il est encore certains médicaments, nouveaux, qui ne sont pas produits localement.

    C’est notament le cas de certains médicaments anti-cancer, qui, jusqu’à il y a peu, arrivaient sur le marché syrien (et, malgré que leur prix soit exhorbitant, je crois vers 650 euros pour une dose, ils étaient payés, pour les plus pauvres, par l’Etat, d’après ce que j’ai entendu). Avec les sanctions occidentales, ces médicaments ne parviennent plus aux malades… qui n’ont d’autre choix que de mourir. C’est là sans doute l’un des pires effets des sanctions…

    L’Iran, qui connaît un semblable embargo depuis longue date, serait arrivé à fabriquer ledit médicament et serait sur le point de le commercialiser. Gageons qu’ils le vendront à la Syrie, mais quand ??? Combien de cancéreux seront-ils morts entre-temps ???

    Ceci n’est pas tiré de quelques sources officielles, juste le recoupement de quelques témoignages. Si d’autres lecteurs pouvaient témoigner….

  11. touri dit :

    L´Opposition syrienne c´est un peu comme les philosophes, sachant qu´il y autant de philosophies que de philosophes; il y aura forcément donc autant d´opposants qui s´opposent entre eux. Mais en vérité, les chiens aboient et la caravane passe. Simple précision: Bashar est dans la caravane…

  12. sowhat dit :

    Cet article apporte une preuve de plus s’il en est encore besoin que la « révolution syrienne » n’a jamais existé. Cette prétendue révolution est une création artificielle fabriquée de toutes pièces par l’agit-prop euro-atlantiste et par ses relais saoudiens et qataris à seule fin de détruire la Syrie et de recomposer cette partie du moyen-orient conformément çà un plan qui n’a rien à avoir avec les intérêts des syriens et leur aspiration à la démocratie.

    La vraie et authentique révolution syrienne est aujourd’hui menée par le président Bashar el-Assad, la direction syrienne ensemble avec la population qui demeure majoritairement favorable aux autorités légales et aux réformes qui ont été planifiées. Mais forcément cela ne plaît pas à tout le monde.

  13. djizehel dit :

    Prière de lire attentivement ce qui suit. Après ça Meyssan pourra t-il encore prétendre qu’Israël préfèBachar sous prétexte, je le cite, « Qu’il vaut mieux le diable que l’on connait à l’ange que l’on ne connait pas » ?
    http://www.planetenonviolence.org/Plan-De-Guerre-Contre-La-Syrie-Concu-Par-Un-Lobby-Britannique-Neo-Con-Sioniste-HJS_a2535.html

  14. pierre dit :

    Bonjour,
    pourriez-vous citer vos sources pour cet article.
    Je ne trouve aucune mention sur le net de la fronde du CGRS contre l’OSDH, ni de ce nouveau patronyme Oussama Ali Suleiman.
    Si l’on peut discréditer définitivement ce zozo en relayant l’info, je crois que ce serait une formidable percée pour la contre-propagande.
    merci donc de nous fournir les renseignements nécessaires pour que nous puissions étayer l’info à travers nos propres sites.
    merci encore pour votre travail.
    pierre

  15. salim dit :

    Un autre excellent article de René Naba qui donne une vision factuelle, globale et systémique des enjeux géostratégiques explicitant la pression et l’agression entretenues par le bloc US-Europe occidentale à l’encontre de la Syrie.
    Les Etudiants, les Candides, les Neuneuh et autre « syrienne enchaînée » devraient, aprés sa lecture, a minima requestionner certaines de leurs certitudes assénées actuellement… s’ils sont véritablement syriens et s’ils sont véritablement animés par des valeurs de justice, d’intrégrité, d’objectivité/rationalité, de transparence et d’universalisme…
    En tout les cas, une chose m’apparaît de plus en plus certaine : le régime syrien mutera à l’avenir, mais en aucun cas il ne tombera comme un fruit mur entre les mains des « boukerches » galiounesques et du gros porc-laquais catin-rien… euh, pardon, j’voulais dire qatarien! 🙂 ces clowns n’ont plus qu’à chercher un nouveau métier… je leurs suggères un reclassement professionnel tendant vers les métiers de « mange merde », ils en ont tous les talents et cela correspond à leurs aspirations profondes 🙂

    http://www.renenaba.com/la-bataille-de-syrie-et-la-capture-par-l%e2%80%99iran-d%e2%80%99un-drone-americain-sophistique/

  16. salim dit :

    dans la continuité de mon précédent post, voici une lecture supplémentaire (par Robert Bibeau), et complèmentaire à celle apportée par René Naba, qui éclaire également sur les enjeux géostratégiques relatifs à la question syrienne actuelle… et surtout qui donne une explication qui tient rationnellement et factuellement la route sur les motifs de l’excitation de notre petit naboléon et de son écuyer du quai d’Orsay! j’ai tout particulièrement savouré le passage suivant : « Le soutien européen aux milliardaires voleurs d’élections de l’opposition russe contre les voleurs d’élections du parti Russie Unie n’ira pas très loin. La Russie n’est pas une « République de bananes » ni une « législature du café » et l’armée Rouge est bien en laisse sous la poigne de Vladimir… J’en conclue que l’Euroland devra réviser sa stratégie syro-iranienne en 2012″… Alors pour qui, de Bachar ou des galiounesques, les carottes sont-elles dors et déjà cuites??!! hé, hé, hé!

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/deux-mille-douze-avant-et-apres-107411

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