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Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid el Moualem, tenait une conférence de presse mercredi 22 juin. L'occasion de dénoncer le parti-pris et l'intransigeance de l'Union européenne, qui a réagi on ne peut plus négativement au dernier discours, le 20 juin, de Bachar al-Assad, dans lequel ce dernier avait pourtant annoncé ou confirmé tout un train de réformes concernant les libertés politiques et individuelles, ainsi que la lutte contre la corruption. Ce déni de la bonne volonté affichée du chef [...]



Le ministre syrien des Affaires étrangères réagit – fermement – à l’intransigeance de l’UE

Par Guy Delorme,



Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid el Moualem, réagit fermement face à l'intransigeance de l'UE

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid el Moualem, tenait une conférence de presse mercredi 22 juin. L’occasion de dénoncer le parti-pris et l’intransigeance de l’Union européenne, qui a réagi on ne peut plus négativement au dernier discours, le 20 juin, de Bachar al-Assad, dans lequel ce dernier avait pourtant annoncé ou confirmé tout un train de réformes concernant les libertés politiques et individuelles, ainsi que la lutte contre la corruption. Ce déni de la bonne volonté affichée du chef de l’Etat syrien – les eurocrates auraient pu lui laisser un délai raisonnable pour l’application des premières mesures – prouve selon Walid el Moualem que l’Union européenne est dans une logique de confrontation et non d’apaisement avec le régime syrien : « Les réactions des responsables de l’Union européenne au discours du président Assad (montrent qu’ils) ont un plan qu’ils veulent poursuivre afin de semer la dissension et le chaos en Syrie » a affirmé le ministre qui a aussitôt voulu tirer les conséquences diplomatiques de cette attitude européenne : « Nous oublierons que l’Europe figure sur la carte et nous nous tournerons vers l’est, le sud et partout où une main est tendue à la Syrie. Le monde ne se réduit pas à l’Europe. La Syrie reste ferme. »

En conséquence, M. el Moualem a rappelé que son pays n’accepterait aucune exigence venue de « l‘extérieur de la Syrie« . Et dans le même ordre d’idées, il a invité la Turquie, hier encore proche alliée de Damas et tentée à présent par une ligne hostile, à réviser sa position, soulignant que la Syrie aspirait à entretenir, comme dans un passé très récent, « les meilleures relations avec la Turquie. »

Au passage, le ministre a tenu à tordre le cou aux rumeurs ou « informations » selon lesquelles des miliciens iraniens ou du Hezbollah libanais participaient à la répression des opposants en Syrie. En revanche, il a pointé du doigt la forte présomption que ce soient des combattants affilés à Al Qaida qui aient été, au moins en partie, à l’origine de la mort de plusieurs dizaines de soldats et policiers syriens à Jisr al-Choughour :

« Je ne cacherai pas que certaines des méthodes que nous avons vu employer dans les meurtres de représentants de la sécurité laissaient penser que ces actes étaient le fait d’Al Qaïda » a déclaré M. el Moualem.



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1 commentaire à “Le ministre syrien des Affaires étrangères réagit – fermement – à l’intransigeance de l’UE”

  1. lafleuriel S dit :

    Il est sans aucun doute très regrettable que l’on arrive à ces relations détestables et surtout entre la Syrie et la France. C’est d’autant plus triste que les Européens: les touristes ou ceux qui pour différentes raisons séjournent en Syrie, eux, ont une tout autre approche et à l’opposé de leurs politiques. Ils sont unanimement enchantés de leur découverte et du patrimoine culturel syrien, et de la dignité, le sens de l’accueil et la générosité du peuple syrien. Ils témoignent san cesse de cette élégante gentillesse jamais servile et surtout remarquable dans les couches simples de cette société- la société syrienne plus favorisée, elle, étant moins abordable, obsédée par la représentation de sa réussite économique, son besoin de paraître et ses goûts de luxe (mais comme partout)..
    Mais les « clashs ne sont pas nouveaux et la Syrie a toujours survécu à ces politiques occidentales perverses et à l’application systématique du deux poids-deux mesures dont bénéficie, par contre et sans défaillance, Israêl car c’est bien, là, le noeud du problème et il ne se déserrera pas bien au contraire. Il étranglera toute la région tant qu’il n’y aura pas réglement de la question palestinienne et tant que nous aurons besoin des ressources de toute la région) . en cela d’ailleurs les peuples du monde arabe ne voient pas se faire trop d’illusions même si par nature ils sont plutôt europhiles…
    Cette récurrente partialité vise bien sûr avec une grande dureté et un cynisme insolent, l’ensemble des populations arabes qui, pourtant, ont toujours été victimes des puissances occidentales y compris de la France. Par contre ces mêmes politques s’accomodent parfaitement des régimes en place quelqu »ils soient, ou font et d’où qu’ils viennent pourvu que cela servent nos intérêts. Pour la plupart de ces régimes d’ailleurs, ce sont ces actuels donneurs de leçon qui ont contribué à les enraciner au coeur des populations désarmées.
    Sans revenir au temps lointain des Croisades, il semble malheureusement que l’idée que le Moyen-Orient nous appartient, est nécessaire à nos intérêts et doit nous être soumis.
    Les touristes viennent en Syrie sans idées préconçues pour découvrir avec bonheur les vestiges d’ une grande civilisation… Les politiques de tout bord arrivent, eux, pour justifier leurs procès d’intention mais sans jamais faire leur autocritique… à croire qu’ils ont décidé que notre histoire commune ne commence qu’à leur récente arrivée en politique…Gageons même qu’ils n’ont que de vagues idées de l’histoire de la région comme de notre histoire commune et ne veulent surtout pas plonger dans les détails tant les faits ne parlent que peu souvent en leur faveur…Et pour ne parler que d’ingérence, il leur faudrait reconnaître que nous, ex-puissances madataires, nous nous y sommes excercé et nos nos y exerçons avec une remarquable constance
    Alors que les politiques français ou britanniques viennent donner des leçons à un pays :la Syrie qu’ils ne cessent sciemment de vouloir destabiliser ou forcer à les suivre dans leurs efforts de contrôler toute cette aire des rives orientales de la Méditerranée aux abords de l’Océan indien, cela ne peut qu’inquiéter des populations qui voient bien qu’elle ne sont jamais au coeur des préoccupations humanistes proclamées…

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