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A défaut de pouvoir renverser Bachar al-Assad comme un vulgaire Ben Ali, l'opposition-radicale-exilée syrienne ne cesse de se restructurer à grands coups de réunions et de communiqués repris avec empressement par les médias occidentaux. Le dernier avatar politique en date de la dite opposition remonte au jeudi 15 septembre : ce jour-là, un "Conseil national" de 140 membres s'est constitué à Istambul, avec pour mission sacrée : 1) la continuation de la lutte jusqu'à la chute du régime de Bachar al-Assad [...]



L’opposition de Sa Majesté Erdogan

Par Guy Delorme,



Une réunion préparatoire du Conseil national syrien à Istambul, fin août : ils auraient quand même pu déployer un drapeau turc, par simple reconnaissance

Une réunion préparatoire du Conseil national syrien à Istambul, fin août : ils auraient quand même pu déployer un drapeau turc, par simple reconnaissance

A défaut de pouvoir renverser Bachar al-Assad comme un vulgaire Ben Ali, l’opposition-radicale-exilée syrienne ne cesse de se restructurer à grands coups de réunions et de communiqués repris avec empressement par les médias occidentaux. Le dernier avatar politique en date de la dite opposition remonte au jeudi 15 septembre : ce jour-là, un « Conseil national » de 140 membres s’est constitué à Istambul, avec pour mission sacrée :

1) la continuation de la lutte jusqu’à la chute du régime de Bachar al-Assad ;

2) le recours à des moyens pacifiques ;

3) le maintien de l’intégrité territoriale de la Syrie.

On nous permettra une rapide exégèse critique de cette profession de foi. D’abord, ne laisser à un pouvoir qui jouit du soutien – résolu ou tacite – d’une majorité de la population que le choix entre la valise et le cercueil, c’est souffler sur les braises de la guerre civile, les manifs de rue minoritaires et violentes ne pouvant en aucune façon intimider le gouvernement de Damas, ni convaincre une « masse critique » de Syriens. Ensuite, il ne sera pas évident de « maintenir l’intégrité territoriale » de la Syrie quand on attise les rivalités confessionnelles – sunnites contre alaouites et chrétiens – ou ethniques – Kurdes contre Arabes – comme le font objectivement sinon officiellement les porte-voix de l’opposition. Et là encore, il suffit de regarder chez le voisin irakien, où depuis la chute de Saddam Hussein le pays est ravagé par une guerre civile – larvée mais sanglante – entre chiites et sunnites, et où l’unité territoriale irakienne est compromise de fait par l’existence d’un Kurdistan quasi-indépendant.

Erdogan, parrain voire patron de l’opposition « syrienne »

Dans une conférence de de presse destinée à « vendre » ce nouveau « Conseil national » de l’opposition, un de ses porte-paroles, Abdulbaset Sida, a tenu à préciser que « 60% » des 140 membres vivaient actuellement en Syrie. Il est vrai que depuis des mois, cette « opposition d’Antalya » (du nom de la station balnéaire turque où elle s’est réunie dès le début de la crise) avait un peu de mal à faire oublier la grande ombre d’Erdogan, en quelque sorte son « parrain » politique. Celui-ci, d’ailleurs, vient de se fendre, vendredi 16, d’une nouvelle déclaration menaçante vis-à-vis du gouvernement de Damas : « Ceux qui en Syrie sont responsables de la répression contre le peuple ne pourront pas rester debout ! »

Il faut préciser que le Premier ministre turc a lancé cette « prédiction » en Libye, devant une foule rassemblée sur une place de Tripoli. Où l’on voit qu’Erdogan menace la Syrie à partie de la Libye « sous contrôle » de l’OTAN, et donne en exemple une révolte clanique ou, au mieux, régionale, prise en mains de A à Z par des Occidentaux soucieux de casser une nation pas assez obéissante et de s’assurer les revenus pétroliers de celle-ci. On a les exemples que l’on peut. Mais les Occidentaux auraient, à notre humble avis, tort de se réjouir trop vite des sorties anti-syriennes de ce « grand Turc » : on sait qu’Erdogan est, ces derniers temps, très irritable et irrité, et a eu des mots assez durs pour Israël, et des frappes assez sévères contre les Kurdes réfugiés en Irak. Bref, M. Erdogan peut bien raconter tout ce qu’il veut sur Bachar et son gouvernement, il n’a pas les moyens de se mettre à dos l’Iran, la Russie et une majorité des Syriens.

Pour en revenir à l’opposition syro-turque, on ne s’étonnera pas que la diplomatie française lui ait déroulé le tapis rouge, recevant une délégation de ce « CNT à la syrienne » au Quai d’Orsay, et lui prêtant le Palais des Congrès de la porte Maillot pour une réunion, les samedi 17 et dimanche 18 septembre. On notera que le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, parle à ce sujet d’une « mouvance non islamique« . Ce alors que les Frères musulmans représentent le gros des troupes de cette opposition sous licence turque. Il est vrai que le même Valero et son patron Alain Juppé affectent de ne remarquer aucun islamiste ou djihadiste aux commandes du CNT libyen…

Un « exemple » libyen qui donne visiblement des ailes interventionnistes à Sarkozy, plutôt en déconfiture politique et économique sur le plan intérieur. L’hôte provisoire de l’Elysée se rêve peut-être en Erdogan européen. Un Erdogan qui resterait très poli et compréhensif vis-à-vis de Tel Aviv…



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20 commentaires à “L’opposition de Sa Majesté Erdogan”

  1. Souriya ya habibati dit :

    Les vassaux du grand Mamamouchi des temps modernes.

    • Cécilia dit :

      Le Bourgeois Gentilhomme de la crise syrienne à la recherche d’une reconnaissance!

    • Mohamed dit :

      Sourya Ya habibati,
      La TV syrienne a diffusé les témoignages des filles et femmes violées, droguées, exploitées, et obligées par le chantage à se prostituer par et pour des turcs, dans des camps de réfugiés syriens en turquie. Certaines filles, dont des mineurs ont été violées devant leurs mères. Le nombre dépasserait les 400 victimes de viols, de violences et d’exploitation sexuelle et porno.
      A signaler également que l’évacuation des réfugiées (apeurées) de de la Syrie aux camps en turquie a été effectuée par des bus turcs.
      Ce sont des témoignages très émouvants, et je pense qu’il serait peut-être d’un grand intérêt à ce que les Français soient informés sur la façon dont la turquie et ses protégés respectent et promouvoient les droits de l’homme, et DE LA FEMME.
      Si vous pouvez traduire, ce serait très utile pour la cause, parce qu’elle incrimine Erdogan…et ses pseudos défendeurs de la démocratie en syrie.
      Merci.

      • Souriya ya habibati dit :

        http://www.sana.sy/ara/336/2011/09/20/370373.htm

        http://www.sana.sy/fra/338/2011/09/20/370364.htm

        Mohamed,
        Voici les liens sur SANA en arabe et en français; j’ai regardé les témoignages hier sur la TV et j’attends de mettre la main sur la vidéo pour faire le nécessaire, c’est mon projet pour ce WE.

        • Cécilia dit :

          Sourya ya habibati,

          Voilà la vidéo que je mets en ligne pour la deuxième fois sur le viol des jeunes
          syriennes dans les camps turc.

          Elles ont été filmées afin de les faire chanter pour les obliger à la prostitution en Turquie.

          Pour les violer, ces criminels ont utilisé plusieurs méthodes comme de mettre de la drogue dans le thé ou la nourriture ou venir dans les tentes la nuit les violer à plusieurs, parfois ils violaient même toute la famille qui se trouvait
          dans la tente.

          Il faut faire un dossier sur cette question. Les coupables doivent être punis et la justice doit être faite.

          Je vous laisse la vidéo de la télé syrienne:

          http://www.youtube.com/watch?v=t286NjSyFYw

  2. Jean D. dit :

    Bonjour à tous,

    Le plus étonnant – pour ne pas dire plus – c’est que la Syrie a voté, à l’Assemblée Générale de l’ONU, en faveur de l’attribution du siège de la Libye au « CNT » de Benghazi.

    Comment peut-on, d’un côté, résister à l’OTAN, et de l’autre, faire le jeu de cette organisation ?

    On comprend à la rigueur que la Syrie ait voulu imiter ses alliés l’Iran et le Liban (tous deux anti-Kadhafi), mais tandis que ces deux pays ont leurs raisons d’agir ainsi (ils pensent que Kadhafi a fait assassiner, en 1978, l’imam chiite libanais Moussa Sadr, fondateur du mouvement Amal, alors que c’est probablement le Mossad qui a fait le coup), la Syrie n’a absolument aucun intérêt à le faire.

    On rira bien (c’est une façon de parler) lorsque l’ONU attribuera le siège de la Syrie aux représentants du « CNT » d’Antalya.

    Le drame des victimes de l’Empire américano-israélien, c’est qu’elles vont à l’abattoir en ordre dispersé.

    Jean D.

    • Candide dit :

      La roue tourne…

    • stephane dit :

      C’est une information surprenante. Vous en êtes sûr?
      Quoi qu’il en soit, il est des choses dans les coulisses de la politiques internationales que nous ignorons. LE « CNT syrien » ne représentera jamais une menace. Ce n’est qu’une réunion de pantins piochés à droite à gaucxhe pour légitimer la politique des empires occidentaux. Notre problème c’est la ces tartuffes, mais bien leurs maîtres, et certainement pas erdogan, qui comme les bedouins du golfe ne sont pas maîtres de leurs décisions. Son rapprochement avec la Syrie coincide avec celui du Qatar et surtout de Sarkozy. Cette pièce de théâtre touche à sa fin je pense et aujourd’hui ils pataugent dans la choucroute, ayant omis la présence d’un certain Brics qui a tout fait capoter

      • Jean D. dit :

        Bonsoir Stéphane,

        Désolé de ne pas avoir réagi plus rapidement.

        Pour ce qui est du vote de la Syrie (en faveur du « CNT » libyen), c’est vrai – hélas ! Voir ici : http://sergeadam.blogspot.com/

        114 sur 193 pays ont voté pour, dont le Liban, l’Iran, la Syrie et les BRICS (Russie, Brésil, Inde, Chine, mais sans l’Afrique du Sud).

        17 pays ont voté contre, dont 5 pays d’Amérique latine – ALBA (Venezuela, Équateur, Bolivie, Nicaragua, Cuba) et 12 pays africains (Afrique du Sud, Angola, RD Congo, Guinée-Équatoriale, Kenya, Lesotho, Malawi, Namibie, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe). Aucun pays arabe ou musulman.

        15 pays se sont abstenus, dont 4 pays arabes ou musulmans (Algérie, Arabie Saoudite, Mauritanie et Indonésie) et 3 autres pays africains (Cameroun, Mali, Ouganda).

        47 n’ont pas participé au vote.

        Cordialement

        Jean

  3. joujou dit :

    On se perd completement en suivant les infos sur les differentes representations de l’ opposition syrienne. l’opposition ne se retouve plus non plus. un coup a istanboul, un coup a damas , ou paris. il faut bien trouver le just milieu pour nous pauvre peuple incapable de suivre!
    ceci prouve qu’il n’ ya pas d’opposition reelle, c’est a la hate qu’ils ont regroupe pour dire quelleque chose et pour montrer au gens combien cette opposition est loin de la democratie et de la liberte. daurant le derniere reunion dans la region de damas ils ont refuser que la tele syrienne soit presente ( liberte exige!). et ils ont oublie de signaler que les bandes armees sont dans les rues et continuent de tuer et de faire peur au gens qui s’eloignent de plus en plus de ce mouvement et cette opposition.
    les enfants ont repris le chemin des ecoles et la syrie est bien

  4. Joseph Cotton dit :

    Il est clair que Erdogan pense n’avoir plus besoin de la Syrie. Le marché egyptien et libyen (et de surcroit musulman sunnite) est bien plus intéressant que les vétilles de la Syrie avec ses communautés ethniques et religieuses et ses problèmes avec l’occident qui complique les échanges économiques.
    l’investissement en Egypte est de loin plus prometteur surtout si l’Egypte se détourne de l’occident pour profiter des prix concurrentiels de l’industrie turque.
    Néanmoins, tant que la Syrie sera alliée avec l’Iran, Erdogan devra mesurer ses paroles car l’approvisionement en pétrole de la Turquie est dépendant de l’Iran, le marché iranienne est énorme et ils ont le même probleme des kurdes dissidents.

    Il semble donc que la Syrie va miser à fond sur ses deux alliés proches: L’Iran et l’Iraq tous deux à majorité sunnite.
    On voit donc se profiler clairement les deux blocs:
    a) Sunnite: Turquie, Egypte, Libye, Jordanie, Arabie Saoudite et pays deu Golfe( Bahrain excepté)
    b) Shiite: Iran, Syrie, Iraq, Liban et possiblement Bahrain

    Le groupe sunnite (soutenue par les E.U) tente d’arracher la Syrie,l’Iraq, Liban et Bahrain du bloc shiite à coup d’actions subversives.

    Les jeux sont ouverts.

    • Cécilia dit :

      Joseph Cotton,

      Je crois qu’il y a une erreur dans votre texte:

      «  »L’Iran et l’Irak tous deux à majorité sunnite » .

      C’est tout à fait le contraire.
      La majorité dans ces deux pays est chiite.

      Je pense que cela que vous vouliez dire.

      Bien à vous!

    • sowhat dit :

      Erdogan va finir pas se mettre tout le monde à dos. Après Israel et la Syrie, maintenant c’est Chypre et bientôt la Grèce dans la foulée. Ce type est un mégalomaniaque inculte et dangereux. Les israéliens vont commencer à réaliser qu’une Syrie stable est le mailleur garant pour parvenir à une paix juste et à la stabilité dans cette région. Mais peut-être qu’il est trop tard ?

  5. stephane dit :

    LA Syrie est la plaque tournante de la région. De là nous pouvons emettre des hypothèses sur les possibles enjeux à changer un régime, ou même à lui faire la guerre.
    Pour ma part je pense que l’option militaire si souvent aboyée n’est qu’une pression parmi d’autres.
    L’unique but de tout ce remue ménages n’est autre que d’affaiblir le pays à l’aide de sanctions internationales, afin de soit l’obliger à collaborer, soit à la manière de Saddam le ruiner et l’affamé pour plus facilement le frapper.
    Cepandant la Syrie n’est pas l’Irak. Comme dit plus haut elle est une plaque tournante et representerait une grosse déconvenu pour les pays de la régions si elle décidait de couper les flux passant par son territoire.
    En gros l’équation syrienne n’est pas simple pour les euo-américains.
    Comment changer de régime et y mettre des pantins sans entrainer toute la régions dans le chaos?
    Ma conclusion et ce qui me permet d’être confiant pour l’avenir est la suivante :
    Personne n’a jamais eu envie de frapper la Syrie ni même de changer de régime!
    tout ce que l’on peut voir sur la Syrie n’est qu’une facon de faire plier psychologiquement le président. On crie, on hurle, l’on tape du poing, mais celui qui veut attaquer ne prévient jamais avec autant de hargne. C’est en quelque sorte un coup de poker, mais qui s’est révélé perdant. Reste plus qu’à sauver les meubles en essayant d’affaiblir économiquement le pays, mais sans trop de réussite non plus. Que reste-t-il? des coups de desespoir et plus le temps passe et moins les gens sont crédules.
    Alors je pense qu’il ne faut y avoir de craintes. Lorsque le président parle avec assurance, il sait ce qu’il fait. La Syrie est de fait un pays dans la ligtne de mir, mais aussi protégé par ce même enjeu géostratégique.

    • sowhat dit :

      Vous oubliez que les saoudiens et les qataris ont largement arrosé. Il fallait bien honorer les contrats passés avec eux quitte plus tard à constater l’échec et se résoudre à rétorquer aux généreux arroseurs : nous avons fait ce que nous avons pu, nous ne pouvons pas faire plus que ça. Ils ont empoché l’oseille mais n’ont pas pu remplir la tâche. Mais ils ont quand même affaibli la Syrie.

  6. Alexandra BIHAY dit :

    Même Michel Kilo,l’un des opposants syriens les plus importants, vient
    de laisser tomber les bras devant l’impossibilité de l’opposition à se mettre d’accord ; il songerait à se retirer de la politique…

    • sowhat dit :

      La délégation russe qui est sur le point de terminer sa visite en Syrie et qui a rencontré des membres de l’opposition (les russes avaient également rencontré des opposants de l’extérieur) a fait le constat que celle-ci était désunie et regroupait des personnalités et des tendances très hétérogènes voire antagonistes. Les membres de la délégation n’ont pas été avares de déclaration en ce sens. Une conférence des comités nationaux de coordination se tient actuellement dans un village proche de Damas. Les autorités n’ont pas empêché ce rassemblement, le premier dans son genre puisque plus de 300 personnalités y participent. Espérons qu’il en sortira quelque chose qui ressemble à une plateforme commune. A rappeler que les élections législatives sont prévues pour février 2012.

  7. Mohamed dit :

    Traduction d’un article de Sati3e Noureddine, publié sur les colonnes du journal libanais, « Assafir », dans sa livraison du 20.09.2011, N° 11991, sous le titre :

    Syrie, dernière escale (terminus) : Humilité Syrienne.

    Si ce que font les opposants syriens, ces derniers jours, n’est pas l’exécution d’un plan délibérément élaboré pour éparpiller les forces du président Assad, et affaiblir ses services de sécurité pour les détourner de la répression des jeunes manifestants (des deux sexes) dans les villes syriennes, par contre avec leurs manœuvres/complots qui ont battu les chiffres records, et leurs luttes « intellectuelles » qui sont, tout d’un coup, remontées en surface, ils présentent un modèle d’exercice politique déroutant et suspect, à un moment de mutation fondamentale dans l’histoire de la Syrie.
    On avance qu’il s’agit là d’un phénomène naturel et sain dans une société qui vient juste de sortir de l’obscurité, de l’oppression et de l’injustice vers la lumière de la liberté relative, et la vie politique normale, et qui renoue avec son passé traditionnel antérieur d’avant l’asservissement par le parti baath, et que le pays se réconcilie avec son rôle de leadership arabe, dans la production des idées, des partis et des courants, et dans la transformation de chaque ville et village en un centre permanent d’échanges politiques, où le dialogue ne s’arrête pas entre les citoyens, qui ont toujours été les premiers à considérer que le débat est un art et que la discussion est un plaisir.
    On avance aussi que ces conférences ne sont qu’une sorte de tente sous laquelle se tiennent un nombre de « vétérans » qui ont raté le train politique et qui veulent se venger du régime qui les a longtemps humilié, et à maintes reprises, dans les prisons, uniquement pour apparaître publiquement comme défiant la machine d’oppression, et faisant preuve d’audace à réfuter ses politiques internes et externes, et prétendre présenter un projet alternatif, portant une forme de vengeance, plus qu’il n’apporte d’idées de changement vers une ère nouvelle.
    Appréciation juste jusqu’à un certain point : la découverte de la vie politique naturelle suppose cette diversité politique énorme. Mais l’organisation de trois conférences publiques de l’opposition, de façon simultanée, en fin de semaine dernière, en plus des réunions qui se sont tenues de façon secrètes, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Syrie, est une chose pas tout à fait compréhensible : une conférence de l’instance de coordination nationale pour les partis de l’opposition interne, à la périphérie de Damas, la conférence de députés, de personnalités et organisations ayant gardé une distance avec le régime syrien, et une conférence des partis, des mouvements et des personnalités laïques à Paris, accompagnée d’une rencontre similaire à Berlin, et en concomitance avec la rencontre concurrente des partis et des forces islamiques, précédée par une réunion à Istambul, qui prévoit une conférence à Londres et une autre à Bruxelles (ce qui dénote que le courant islamiste est le plus discret et le moins uni). Ceci si on n’exclut pas les réunions qui se tiennent, de façon quasi-permanente, par des opposants syriens de différentes appartenances, au Caire, choisie pour s’appuyer sur l’expérience de la révolution égyptienne, et en tirer profit.
    Et, ce qui est étrange, c’est que toutes ces conférences, sans exception, font preuve d’une dose étrange d’humilité, quand elles déclarent d’une seule voix, et parfois sous une même forme, qu’elles ne sont pas à l’origine de l’explosion de la révolution syrienne, qu’elles ne la dirigent pas, et qu’elles ne comptent pas la contenir, mais qu’elles sont là pour aider les jeunes (des deux sexes), qui ont surmonté la barrière de la peur et de la crainte du régime, et ont présenté de grands sacrifices pour le faire chuter.
    Aucune preuve à part le recours à la violence par le régime pour avancer que ce dernier s’effrite. Pas de preuves sauf l’utilisation des armes pour dire que la rue se perd. Pas de preuves à part les conférences pour affirmer que l’opposition existe et que la libération de la Syrie est proche.

  8. Splash dit :

    Bonjour,

    J’essaie de suivre tant bien que mal les évènements en Syrie. Les vidéos me heurtent.nous ne savons plus quoi croire et qui croire.

    La Syrie était un pays ou il faisait bon vivre peut être moins pour les ambitieux politiques puisque dans le monde arabe un homme qui prend le pouvoir ne le lâche jamais et s’il peut, il le transmettre à sa descendance telle une monarchie.

    A côté de toutes les manipulations, les enjeux, le désir de déstabiliser la Syrie, j’ai vu des vidéos de manifestants non armés se faire tuer dans les rues.
    Un président n’est il pas supposé représenter son pays ? son peuple ? et me protéger ? Écouter la contestation ? Pourquoi cette peur viscérale de perdre le pouvoir dès qu’une contestation s’installe ?

    J’étais plutôt admirative de la famille Assad rien qu’en vivant dans la société syrienne et côtoyer le peuple syrien que je trouve cultivé, intéressant, hospitalier et éduqué. C’est un peuple qui a son élite et ne mérite pas d’être muselé.

    Je ne comprends ce que je vois aujourd’hui, doit on mourir pour avoir exprimé sa désapprobation ?
    On ne doit pas tirer sur des gens non armés, torturer et humilier des manifestants ?
    La Syrie appartient à tous les syriens et non pas au président tout seul et son armée. Le peuple doit être écouté car c’est lui qui porte son président.
    Le peuple est oublié maltraité et on a l’impression que tout se passe entre les dirigeants syriens et étrangers et que le peuple est à la marge et ne doit rien demander, juste applaudir le président et penser que tous ses maux viennent de l’étranger.

    Il y a certes des pressions de l’extérieur, peut être des complots et un désir fort de déstabiliser la Syrie, mais cela justifie t il de tirer et tuer le peuple ?

    Qu’il y ait complot ou non, la vie d’un citoyen syrien est aussi chère que n’importe quelle vie de citoyen dans ce monde.

    Quand les citoyens arabes seront ils respectés et écoutés de leurs propres dirigeants dans leurs contestations, dans leurs aspirations, dans leurs difficultés ? Quand leur vie deviendra aussi chère que celle de leur dirigeant ? que celle d’un européen ? d’un israélien ? d’un américain ?

    N’importe quelle société a ses atouts et ses difficultés; C’est une illusion de penser qu’il n’y a pas de difficultés, de mécontentements en occident comme dans le monde arabe. Manifester ne signifie pas le rejet de tout, c’est juste un droit que les pays arabes devraient octroyer à leur peuple. Construire l’avenir avec le peuple syrien et pour le peuple syrien. Sans les syriens il n’y a pas de Syrie.

    Ce que j’ai pu ressentir en Syrie est que les Syriens aiment leur pays et aimaient pour la majorité leur président. Ils ont aspiré à des changements et aujourd’hui vivent dans la terreur du pouvoir.

    Des enfants sont morts, des syriens sont morts , pourquoi ? pour qui ?

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