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Voici la traduction d'une dépêche de l'agence de presse russe Tass, traitant de la position exprimée le 9 juillet par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sur la question de la Syrie et de l'attitude des puissances occidentales vis-à-vis de cette question. La position du président russe Medvedev, identique, est rappelée par le même dépêche : la Russie s'oppose résolument à tout projet condamnant la Syrie à l'ONU. Parce que l'approche des Occidentaux est partiale - et partielle [...]



Moscou ne veut pas « lâcher » Damas

Par Pierre Marulaz,



Voici la traduction d’une dépêche de l’agence de presse russe Tass, traitant de la position exprimée le 9 juillet par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sur la question de la Syrie et de l’attitude des puissances occidentales vis-à-vis de cette question. La position du président russe Medvedev, identique, est rappelée par le même dépêche : la Russie s’oppose résolument à tout projet condamnant la Syrie à l’ONU. Parce que l’approche des Occidentaux est partiale – et partielle – mettant tous les torts sur le gouvernement syrien, alors que, comme le rappelle M. Lavrov, l’opposition utilise elle aussi la violence, et que le président Bachar al-Assad, qui doit absolument initier des réformes de fond, a proposé un dialogue national qui est, pour les Russes, « une façon optimale de régler la situation. » Toute langue de bois mise à part, une chose est évidente : la Russie ne « lâchera » pas la Syrie.

Medvedev et Bachar al-Assad

Itar-Tass

Le ministre des Affaires étrangères considère la politique occidentale de pression unilatérale sur la Syrie comme inacceptable

Moscou : Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov considère comme inacceptable le fait que l’Occident fasse, pour normaliser la situation  dans le pays, pression sur le seul gouvernement syrien.

« La position de nos partenaires occidentaux consiste à faire pression sur un seul côté – le gouvernement et le président syriens » a estimé M. Lavrov dans un entretien à la chaîne Rossiya 24, accordé jeudi 7 juillet. « Nous pensons que cette approche est mauvaise. Nous voulons que la même approche soit faite et au Yémen et en Syrie » a souligné le ministre russe.

 

« Quelle que soit la situation, les actions entraînant la mort de civils pacifiques sont inadmissibles. Comme il est inadmissible de la part de l’opposition d’utiliser la force et la violence, et de faire des manifestants une cible pour la police. » « Nous avons déjà abordé ce sujet sans faux-semblant et nous continuerons d’en parler » a ajouté M. Lavrov.

En juin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, avait dit que la Russie s’opposerait à une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la Syrie et la position russe est demeurée inchangée.

« Dans le contexte des discussions actuellement en cours à New York, je voudrais attirer votre attention sur une déclaration faite par le ministre Sergueï Lavrov à l’issue du sommet du SCO (Shangai Cooperation Organisation Ndlr) à Astana (Kazakhstan). M. Lavrov avait dit que nous nous étions opposés à une résolution sur la Syrie » avait rappelé le porte-parole.

« Notre position a été réaffirmée par le président russe il y a quelque temps déjà et elle demeure inchangée » disait Loukachevitch, qui ajoutait :  « Nous considérons que le dialogue qui est proposé par les autorités syriennes est une façon optimale de régler la situation. Nous pensons qu’il devrait être étayé de façon à franchir un pas supplémentaire vers des réformes démocratiques profondes, incluant la refonte démocratique de l’Etat et de la société syriens, un développement économique durable et le respect des droits de l’homme et des libertés« .

Dans cette même déclaration Alexandre Loukachevitch notait que la situation en Syrie « demeurait extrêmement tendue« . « Ces derniers jours, les médias ont parlé de manifestations pacifiques, mais aussi d’actions armées d’extrémistes et d’activistes tentant de s’emparer de positions dans les régions frontières, actions qui ont conduit au meurtre de civils, de représentants de la Loi, à la destruction d’institutions de l’Etat, et ont effrayé une population paisible. »

« Suite à l’action des forces armées, les autorités syriennes ont pris le contrôle sur l’ensemble des régions. » a-t-il encore ajouté.

M. Lavrov a précisé que la Russie était opposée à ce que la question syrienne soit débattue devant le Conseil de Sécurité de l’ONU. A noter que cette question était au programme du sommet du G8 à Deauville.

De son côté, le président Medvedev a indiqué que la Russie n’était pas en faveur de sanctions contre la Syrie, mais que le président Bachar devait garantir des changements démocratiques : « Quand on parle de sanctions contre la Syrie, a-t-il dit, on doit se rappeler que les Etats-Unis et l’Union européenne en ont déjà approuvées. En règle générale, les sanctions n’ont pas de résultats tangibles. Et personne n’a poussé à ce que des sanctions soient prises par le Conseil de Sécurité.  »

« J’ai eu voici deux jours une conversation téléphonique avec le président Bachar al-Assad. Nous ne sommes pas pour des sanctions. Nous pensons que le président doit passer des paroles aux actes et mener vraiment des changements démocratiques dans son pays : donner le droit de vote à l’opposition, modifier les lois électorales et empêcher la violence lors des manifestations de l’opposition. »

Le président Medvedev a dit encore qu’il espérait que la politique de réformes annoncée par le leader syrien devrait être « très énergique et conduite à travers un large dialogue avec la population« .



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