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La télévision syrienne a diffusé lundi 7 novembre des témoignages d'habitants du quartier de Bab Amr de Homs, un des points très chauds de la contestation syrienne en ce moment, qui voit l'armée affronter des tireurs embusqués dans des immeubles, et aussi des accrochages entre alaouites et sunnites. Bien sûr, à la lecture de ce qui suit, toutes les "Syriennes libres" et tous les "Etudiants" de la terre et du net - c'est une allusion que seuls peuvent saisir les [...]



Paroles et visages d’habitants de Homs

Par Louis Denghien,



La télévision syrienne a diffusé lundi 7 novembre des témoignages d’habitants du quartier de Bab Amr de Homs, un des points très chauds de la contestation syrienne en ce moment, qui voit l’armée affronter des tireurs embusqués dans des immeubles, et aussi des accrochages entre alaouites et sunnites. Bien sûr, à la lecture de ce qui suit, toutes les « Syriennes libres » et tous les « Etudiants » de la terre et du net – c’est une allusion que seuls peuvent saisir les habitués de notre site – vont nous accuser de recycler la propagande d’Etat syrienne.

Des témoignages d’autant plus crédibles qu’ils sont risqués

Si nous prenons ce « risque », c’est que l’opposition OSDH/CNS – et les innombrables médias qui leur servent de porte-voix – ne se gênent pas pour produire des témoignages aussi anonymes et partisans qu’invérifiables. Or là, les témoins interrogés par la télévision syrienne parlent à visage découvert, donnent leurs noms et ce qu’ils racontent nous parait plausible, compte tenu de ce que l’on sait de la situation à Homs depuis l’été. Et qu’on ne nous dise pas que ces hommes risquent moins que les opposants : les groupes de tueurs sévissent et menacent quotidiennement, à Homs et ailleurs, ceux qui refusent de marcher avec eux.

Les habitants de Bab Amr racontent donc que les « groupes terroristes » les tenaient reclus de force dans leurs immeubles, posaient des « mines » et des « bombes » dans les rues du quartier. Quant aux « forces répressives« , Cheikh Abdel Ilah al-Soufi, imam de la mosquée de Samane, à Bab Amr, déclare :  » Nous n’avons constaté aucun bombardement ou pilonnage du quartier ou des maisons, à l’inverse de tout ce qui est diffusé en boucle sur les chaînes mensongères » (elles se reconnaîtront, Ndlr).

Samer Skeif, pharmacien, raconte que le quartier vivait au rythme des groupes armés qui tiraient dans les rues à l’aveuglette, et il se félicite du retour de l’ordre et de l’armée. Un autre habitant dit que lui et ses concitoyens sont restés enfermés chez eux pendant une dizaine de jours, pour les mêmes raisons.

Comme quoi, mais nous l’avons déjà écrit, l’armée syrienne n’est pas perçue par tous les Homsis comme une menace, tant s’en faut ! A ce propos, nous ne résistons pas longtemps à la tentation, pardon Syrienne libre et Etudiant, de mettre en ligne cette vidéo montrant l’évacuation d’un convoi de l’armée, sous les cris et coups de klaxon plutôt approbateurs et chaleureux de la population de Bab Amr, le 7 novembre. Spéciale dédicace aux « négationnistes » de l’OSDH !

(Vidéo visible sur Facebook uniquement)

http://ar-ar.facebook.com/photo.php?v=171636136263690



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22 commentaires à “Paroles et visages d’habitants de Homs”

  1. Mohamed dit :

    Ce sont les mêmes scénarios à peu près partout où passent les pseudo-démocrates armés : ils terrorisent les habitants, les séquestrent, la population fait appel à l’armée, qui libèrent les civils en payant un fort tribut en vies humaines parmi les militaires, en témoignent les cortèges quotidiens de martyrs.

  2. Alexandra BIHAY dit :

    Et, pour couper l’herbe sous le pied, il faudrait donc que la tv syrienne n’informe en rien la population quand a ce qui se passe ; il faudrait certainement passer des emissions neutres et sans interet comme  »chasse et peche ».

    Je souhaite a chaque pays d’avoir une telle chaine tv !!! Ils passent des ptits videoclips pour inciter les gens a faire preuve de civisme (comme ne pas bruler les feux rouges, par exemple) : super bien fait et drole !!! (animation)

    • Etudiant dit :

      Au moins on est d’accord sur le fait que la sécurité routière n’est pas le fort des Syriens.

    • sowhat dit :

      oui Alexandra j’ai vu ces clips qui c’est vrai sont assez bien faits. D’ailleurs ces comportements inciviques représentent une forme de sabotage pratiquée délibérément par une partie de la population encouragée par les discours des imams salfistes tels que Ar’our et ses pareils.

  3. Moad dit :

    Mais oui !

    rien ne prouve que ses habitants habitent bel et bien à Baba Amro

    quand on vit à Homs , on connait mieux les avis de la population , que ceux vivant ailleurs en France par exemple ,

    MDR , l’imam n’a aucune crédibilité pour moi , les vidéos très clairs témoignent qu’il y’a eu des bombardements 😀 , et c’est juste impossible que les habitants appellent à se faire bombarder 😀 !

    enfin bref , ce qui fait surtout rire c’est dire qu’il n’y’a eu aucun bombardement ni pillonage , c’est grave 😀

  4. Ulpien dit :

    J’espère de tout mon coeur qu’après tout les horreurs et la barbarie subie, Homs retrouvera enfin son calme et sa vie normale…

    Malheureusement, SANA a fait état hier des pillages dans le village de Kfar Takharim dans le gouvernorat d’Idlib, tout près de la frontière avec le Hatay… Que cette région ne devienne pas un nouveau point chaud…

    • Cécilia dit :

      Idleb donne beaucoup de soucis à l’armée.
      Hier des bandes armées ont volé des camions transportant des bouteilles de gaze ce qui a poussé le gouvernement à lancer un appel pour ne pas acheter des bouteilles que dans les magasins de peur que les terroristes mettent d’éléments explosifs dans les bouteilles volées.

      Sa position géographique proche de la Turquie la rende vulnérable.

  5. Julie dit :

    http://www.youtube.com/watch?v=kjkU0DotG8M&feature=share
    C’est assez intéressant venant d’une source étrnagère. La bande sonore est très belle aussi à mon avis, moi qui ne connaissais pas ces chants patriotiques je me surprends à les fredonner tout le temps (modeste contribution de ma part à l’effort national)
    Vive la Syrie (et les Syriens)

    • Cécilia dit :

      Jolie, c’est formidable cet article venant d’un journal allemand qui pose des très bonnes questions :

      – médias étrangers aveugles qui ont décidé d’ignorer les militaires morts chaque jour.

      – le trafic d’armes/
      – le besoins de ces démocrates opposants d’armes aussi sophistiquées pour réaliser leur « révolution » pacifique.

      Vive la Syrie grande et forte!
      Vive le peuple syrien grand et uni !
      Abats les traitres et les barbares !

  6. Michel dit :

    Mgr Jeanbart plaide pour une transition démocratique progressive

    Jacques Berset, Agence Apic

    Fribourg/Alep, 10 novembre 2011 (Apic) La chute brutale du régime laïc en Syrie provoquerait une grave hémorragie parmi les quelque 1,7 million de chrétiens qui font depuis un demi-siècle l’expérience d’une convivialité réelle avec la majorité musulmane du pays. Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque grec melkite catholique d’Alep, ne mâche pas ses mots: les chrétiens syriens craignent l’instauration d’un régime islamique fondamentaliste qui imposerait la charia, la loi islamique.

    Mgr Jean-Clément Jeanbart, métropolite melkite grec-catholique d’Alep (Photo: Jacques Berset)
    » autres photos

    « J’espère que la Syrie ne sera pas le 4e pays à connaître un brusque renversement du pouvoir, après la Tunisie, l’Egypte et la Libye. Ce serait une catastrophe pour toute la région, pas seulement pour les chrétiens », déclare à l’Apic Mgr Jeanbart, de passage à Fribourg. Visiteur apostolique de la diaspora grecque-melkite catholique en Europe occidentale (près de 25’000 âmes), Mgr Jeanbart a quitté la Syrie il y a un peu moins de dix jours, pour rencontrer ses coreligionnaires en Espagne et en Suisse notamment.

    De tous côtés, on lui recommande de faire profil bas, car les chrétiens pourraient payer le prix fort si les opposants arrivaient soudainement au pouvoir! Mais ce docteur en théologie morale de la Grégorienne de Rome, bardé de diplômes, dont un de journalisme et opinion publique obtenu également à Rome, tient à rectifier l’image de son pays véhiculé par les médias étrangers.

    La réalité sur le terrain est bien différente de ce que l’on voit à la TV

    « Sur le terrain, déclare-t-il, la situation est toute différente que ce que l’on voit chez vous à la télévision… Il y a une dizaine de jours, je me suis rendu d’Alep à Beyrouth, soit un trajet de 400 km: sur le territoire syrien, je n’ai vu ni soldats ni barrages sur les routes. Tout était calme et les voitures circulaient normalement. Il est vrai que je ne suis pas entré dans la ville d’Homs », témoigne le métropolite d’Alep, la deuxième ville du pays.

    « Alep est à 20 minutes de la frontière turque, à 1h de la ville turque d’Antakya, l’ancienne Antioche. La frontière est ouverte et les gens s’y rendent nombreux en voiture, pour y faire leurs courses. Les réfugiés syriens qui se sont installés au sud-est de la Turquie ne sont que quelques centaines, alors que le gouvernorat d’Alep compte près de 5 millions d’habitants. On a enregistré nombre de simples voyageurs en tant que réfugiés… », relève le prélat de 68 ans, que les fidèles dans les rues d’Alep appellent le ’moutrân’ (l’évêque).

    L’archevêque d’Alep n’a pas vu de ses propres yeux des combats, mais certains de ses prêtres ont été témoins de carnages commis par des groupes armés non identifiés, pour terroriser la population, comme à Jisr al-Choughour. « Si l’ONU parle de 3’500 morts, c’est possible, mais il y a de la violence des deux côtés. Ainsi, dans ces chiffres, il y a de nombreux membres des forces de sécurité et des soldats, car les insurgés armés tirent sans hésiter sur les forces de l’ordre. L’armée n’utilise pas des armes lourdes contre les insurgés, comme elle l’avait fait à Hama, en février 1982. Pour réprimer la violence d’extrémistes armés, soutenus par les Frères musulmans, elle avait alors démoli le centre ville, faisant 20’000 morts. Ce n’est pas ce qui se passe aujourd’hui en Syrie… »

    L’armée utilise des chars et des transports de troupe pour protéger ses soldats des tirs hostiles! Elle procède par ratissage dans les quartiers, pour arrêter les opposants armés, reconnaît Mgr Jeanbart.

    Les milieux qui veulent déstabiliser le pays sont minoritaires en Syrie

    Les milieux qui veulent déstabiliser le pays sont minoritaires en Syrie. Ils bénéficient de soutiens à l’étranger, notamment de la part de certains pays du Golfe, ou de fondamentalistes sunnites, comme un groupe salafiste proche d’Al-Qaïda basé à Tripoli, au Liban, note Mgr Jeanbart. Les télévisions de la région, comme Al-Jazira ou Al-Arabyia, ont pris partie pour les opposants qui veulent faire tomber le régime: elles donnent la parole à des cheikhs qui incitent à la violence; une manifestation de centaines d’opposants devient celle de milliers d’adversaires du régime… »Quand la majorité qui soutient Bachar el-Assad descend dans la rue par millions à Alep, Damas, Lattaquié ou dans d’autres villes, ces manifestants, pour les télévision du Golfe, ne sont plus que quelques milliers », déplore le métropolite d’Alep, grande métropole pluriethnique de 2,7 millions d’habitants située au Nord-Ouest de la Syrie

    « J’ose affirmer que le président Bachar el-Assad jouit du soutien d’une grande majorité et si l’on organisait un référendum, il serait soutenu par pas moins de 75% de la population, tant dans les villes que dans les campagnes. Les Syriens, dans leur immense majorité, ne veulent pas d’un régime islamiste. Ce serait retourner 50 ans en arrière! Notons que le général Daoud Rajha, le nouveau ministre de la Défense, est un chrétien, comme le directeur de la Banque centrale. Bachar el-Assad, pour sa part, est un homme cultivé, un docteur, qui a étudié et vécu en Europe… Rien à voir avec Mouammar Kadhafi! J’espère que la Syrie ne sera pas le 4e pays à connaître un brusque renversement du pouvoir, après l’Egypte, la Tunisie et la Libye », poursuit-il.

    « L’abolition du principe de citoyenneté, qui garantit l’égalité de traitement pour toutes les minorités – chrétiennes, druze, chiite, ismaélienne, alaouite – et le retour au confessionnalisme, serait une véritable catastrophe », lance-t-il.

    Le régime doit se réformer, pour ne pas laisser la place aux islamistes

    Sous prétexte de « démocratisation », relève-t-il, on prépare une situation bien pire si le régime actuel devait brusquement s’effondrer, car le vide serait alors immédiatement occupé par les mouvements fondamentalistes qui sont bien organisés.

    « Je suis par contre persuadé que le régime instauré par le parti « Baas » doit changer, qu’il doit accélérer les réformes que le président Bachar el-Assad a annoncées, mais qui doivent devenir réalité sur le terrain. Il faut sortir au plus vite de ce système à parti unique qui n’autorise que le leadership d’un seul parti, favorise la corruption et l’autoritarisme. L’état de siège a maintenant été levé, la liberté de la presse et la constitution de partis politiques autorisées. Cela met trop de temps à prendre forme. Mais c’est la seule façon d’aboutir progressivement à la démocratie tant souhaitée et de maintenir cette convivialité et cette laïcité positive qui distingue la société syrienne de ses voisines. Nous avons peur des islamistes, car pour eux, il n’y a pas de place pour des minorités différentes, ils sont exclusivistes! » JB

    Encadré

    #Dix frères et sœurs dans la diaspora syrienne

    Mgr Jeanbart est né à Alep dans une famille de 13 enfants, dont dix sont partis vivre à l’étranger: Genève, Paris, Montréal, Arabie Saoudite, Liban… »Nos jeunes sont littéralement ’aspirés’ par la diaspora. Pourtant le gouvernement nous protège… La société nous apprécie, les Syriens sont très tolérants ».

    « Chez nous, la convivialité islamo-chrétienne n’est pas un vain mot. Il n’y a pas de discriminations contre les chrétiens, ni du point de vue de l’Etat ni du point de vue de la loi ». Mais aujourd’hui le danger du confessionnalisme, éradiqué il y a près de quatre décennies, ressurgit. Et l’émigration des chrétiens, qui s’était ralentie ces 10 dernières années, risque de reprendre de plus belle. Mgr Jeanbart est pourtant persuadé que la jeunesse chrétienne doit rester au pays, qu’elle doit y remplir une mission: « La Syrie, après Jérusalem, n’est-elle pas le premier berceau du christianisme ? » Siège d’un diocèse depuis la fin du IIIe siècle, Alep connaît une présence chrétienne depuis le temps des apôtres. Mais aujourd’hui, plus de 200’000 grecs catholiques melkites originaires d’Alep vivent à l’étranger. (apic/be)

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