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  Les sept ingénieurs iraniens enlevés les 20 et 21 décembre alors qu'ils se trouvaient à Homs ne l'ont pas été par hasard ou par erreur. Mardi 3 janvier un groupe s'intitulant le "Mouvement contre l'expansion chiite en Syrie" a revendiqué auprès du bureau de Nicosie de l'AFP ce quintuple enlèvement dans un communiqué aussi explicite que la dénomination du groupe : "Nous nous sommes emparés de cinq Iraniens pour lancer une première mise en garde à l'Iran et au Hezbollah [...]



Rapt idéologique anti-iranien (et même anti-chiite)

Par Guy Delorme,



Certains des ingénieurs iraniens kidnappés voici 15 jours à Homs

 

Les sept ingénieurs iraniens enlevés les 20 et 21 décembre alors qu’ils se trouvaient à Homs ne l’ont pas été par hasard ou par erreur. Mardi 3 janvier un groupe s’intitulant le « Mouvement contre l’expansion chiite en Syrie » a revendiqué auprès du bureau de Nicosie de l’AFP ce quintuple enlèvement dans un communiqué aussi explicite que la dénomination du groupe : « Nous nous sommes emparés de cinq Iraniens pour lancer une première mise en garde à l’Iran et au Hezbollah contre la poursuite de leur soutien au régime syrien dans la répression de la révolte dans tout le pays et à Homs en particulier, le coeur battant de la révolution« . Et le M.E.C.S. de promettre aux « éléments » iraniens ou hezbollah (comprendre les miliciens ou conseillers iraniens ou libanais qui se trouveraient en Syrie au côté de forces de répression) un sort identique à celui des cinq ingénieurs s’ils ne cessaient pas immédiatement leur soutien au régime de Bachar. Le groupe prétend avoir transmis la semaine dernière les conditions de leur éventuelle libération à l’ambassade iranienne de Damas. De son côté, l’Iran a officiellement réclamé mercredi 4 janvier la libération de ses ressortissants.

Un incident dans un conflit (bien) plus vaste ?

Rappelons que cinq Iraniens travaillaient sur un projet de construction de centrale électrique à Jandar, près de Homs, quand leur voiture a été interceptée par un commando sur le chemin du chantier. Deux de leurs collègues partis à leur recherche ont été enlevés à leur tour le lendemain. Ces hommes étaient employés par le groupe Mapna, une société iranienne spécialisée dans la construction de centrales électriques et d’équipements destinés au secteur de l’électricité.

Il est plus que douteux que Téhéran – ou le Hezbollah – défère aux exigences des ravisseurs, clairement des extrémistes sunnites. On est donc en droit de s’inquiéter pour le sort des ingénieurs. Même si, pour l’heure, « ils sont en bonne santé » selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Le gouvernement syrien, comme bien on l’imagine, s’est quant à lui dit résolu à tout faire pour obtenir la libération des Iraniens.

On peut imaginer que les autorités iraniennes vont exercer quelque pression sur le gouvernement turc, dont le ministre des Affaires étrangères se trouve actuellement à Téhéran pour discuter du problème du nucléaire iranien : car nul n’ignore du soutien logistique et e l’ascendant politique que peut avoir le gouvernement Erdogan sur les groupes plus ou moins affilés à l’ASL. Mais on est en droit de se demander si les ravisseurs ne bénéficient du soutien d’agents d’une autre puissance, vu ce qu’on sait de la tension régnant ces jours-ci entre la république islamique d’Iran et les Etats-Unis…

En tous cas la couleur confessionnelle de certaines tendances agressives de l’opposition syrienne reçoit là une nouvelle confirmation : quel avenir ces gens-là réservent-ils à la communauté alaouite et, au-delà, à toutes les communautés non sunnites ? La valise ou le cercueil ?

On peut cependant être à peu près certains d’une chose : cet acte, quel que soit son issue, ne pourra que resserrer les liens entre Damas, Beyrouth et Téhéran qui n’ont rien à espérer ou à négocier d’adversaires de ce genre.

 



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4 commentaires à “Rapt idéologique anti-iranien (et même anti-chiite)”

  1. Mohamed dit :

    C’est du brigandage !

  2. NO PASARAN dit :

    De plus, ils essaient de faire croire que ces ingénieurs sont des ingénieurs spécialisés dans des attaques au(sortes de bombes, mais je n’y connais rien) alors que ce sont d’ordinaires ingénieurs électriques.

    Leur truc qu’il y a des envoyés du Hezbollah ou de l’Iran, c’est du délire !!! La Syrie a assez de forces de l’ordre…

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