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Nous venons de consacrer un article à la tuerie de Homs, qui a fait, selon des opposants et l'OSDH une cinquantaine de victimes, femmes et enfants, égorgées, poignardées, après viol pour les femmes. Ce carnage a immédiatement été attribué, malgré certaines invraisemblances - notamment le transfert part des opposants des dépouilles d'un quartier à l'autre de Homs - aux soldats et miliciens du régime, et le CNS a sauté sur l'occasion pour relancer ses amis au Conseil de sécurité pour [...]



Tuerie de Homs : voilà qui nous rappelle quelque chose…

Par Louis Denghien,



La manipulation de cadavres est une arme de désinformation massive de l'opposition

Nous venons de consacrer un article à la tuerie de Homs, qui a fait, selon des opposants et l’OSDH une cinquantaine de victimes, femmes et enfants, égorgées, poignardées, après viol pour les femmes. Ce carnage a immédiatement été attribué, malgré certaines invraisemblances – notamment le transfert part des opposants des dépouilles d’un quartier à l’autre de Homs – aux soldats et miliciens du régime, et le CNS a sauté sur l’occasion pour relancer ses amis au Conseil de sécurité pour une réunion « urgente« .

Une provocation d’ampleur à l’étude

Mais en y réfléchissant, il nous revient que le 24 février notre collaborateur Guy Delorme se faisait l’écho d’un avertissement lancé par un de nos lecteurs syriens, avertissement relatif au meurtre par un groupe armé d’une quinzaine d’enfants, meurtre qui aurait pu servir à une manipulation politico-médiatique d’ampleur, à l’occasion du sommet dit des « Amis de la Syrie« , à Tunis. L’horreur de la nouvelle aurait pu permettre aux Américains, Européens et dirigeants arabes hostiles à Damas réunis à Tunis de prendre plus facilement des décisions radicales à l’encontre du gouvernement syrien (voir notre article « Avertissement à toutes fins utiles : une sanglante et imminente manipulation de l’opinion ?« , mis en ligne le 24 février).

De fait rien ne s’est passé au moment de Tunis. Mais moins de trois semaines plus tard, la découverte, dans des circonstances pas très claires, de ce nouveau charnier de femmes et d’enfants, qui intervient après la chute de Bab Amr, et qui permet au CNS d’exiger une nouvelle réunion du Conseil de sécurité, nous rappelle ce que nous écrivions alors. Dans une guerre qui est au moins autant psychologique que militaire, tous les coups semblent permis, surtout de la part d’une opposition qui a basé l’essentiel de sa propagande sur des affirmations invérifiables ou l’attribution au régime de ses propres turpitudes – cf notamment le attentats à la voiture piégée de Damas, ou la mort à Homs de l’enfant Sari Saoud.

Quant à savoir s’il est plausible, justement, que des groupes d’insurgés aient maquillé leurs propres crimes en crimes de l’armée et donc du pouvoir, et n’aient pas hésité, pour faire un gros coup médiatique, à massacrer des femmes et des enfants, nous ne pouvons que répéter ce que nous disions le 24 février : « Les groupes armés djihadistes ont déjà fait la preuve de leur froide détermination et même de leur cruauté depuis des mois : assassinats, décapitations de soldats, profanations de cadavres figurent à leur actif ». Et nous rappelions, nous basant notamment sur des témoignages d’amies syriennes, que les crimes religieux ne faisaient pas peur à ces fanatiques plus ou moins inspirés par le cheikh Aroor : tuer des femmes et des enfants, pourvu qu’ils appartinssent à la minorité alaouite tant haïe, ne leur font pas peur. Et là, ce que nous avançons n’a rien de complotiste : il y a en Syrie des gens qui ne reculeront devant aucun crime – surtout s’il touche des « hérétiques » -, aucune manipulation pour parvenir à leurs fins.

Nous ne sommes pas certains de ne pas nous tromper, mais l’interprétation que nous donnons nous parait plausible, surtout en la rapprochant de cet avertissement d’il y a d’il y a quinze jours. A suivre (avec attention).

 

 

 

 



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54 commentaires à “Tuerie de Homs : voilà qui nous rappelle quelque chose…”

  1. Souriya ya habibati dit :

    A suivre avec beaucoup d’attention.
    Allah yehmi Souriya

    • ourika dit :

      sur la chaîne, Arte info, je crois, une homsi parlant arabe, évidemment, avec une traduction en off explique que ces victimes étaient de pauvres gens vivant à côté et qui ont été abattus pas les militants parce qu’ils étaient opposés à eux.
      question: comment le terme en arabe a été traduit « militants » en français et qui sont ces militants? Ils militent pourquoi? le gouvernement actuel ou les salafistes armés? ce mot a un double sens: si cela avait été l’armée, cette homsi l’aurait dit, si c’est les militants(salsfistes), termes que nous utiliserions dans notre langue française pour les opposer aux acteurs nationaux, pourquoi alors polimiquer pour savoir qui a fait quoi. Cette homsi a donc dit que les militants (les salafistes) ont tué. Et ce ci correspond à ce que me disent mes amis homsi en syrie, et à ce qui a été développé dans la guerre à Bab Amr avec les informations données par Thierry Messan. les salafistes n’hésitent pas à tuer pour déstabiliser le peuple syrien et le conduire à être obligé à demander le départ de Al Assad.

  2. l'étrangère dit :

    « Nous ne sommes pas certains de ne pas nous tromper, mais l’interprétation que nous donnons nous parait plausible, surtout en la rapprochant de cet avertissement d’il y a d’il y a quinze jours. A suivre (avec attention) ».

    Non, vous ne vous trompez pas! Ils ont leurs sources et nous avons les nôtres… Elles n’émanent pas d’exilés rancuniers… de reporters vendus ou en mal d’aventures… de politiciens qui ont oublié les règles élémentaires du respect de leuts propres peuples. Elles émanent de nos familles, de nos amis, de nos proches. Ils ne vous contredisent en rien !
    Merci Monsieur Denghien… un proverbe dit : la corde du mensonge est courte. Pour l’instant, ils ont pu s’en offrir une très… trop… longue. Leur chute n’en sera que plus douloureuse. Ce qui n’est pas pour nous réjouir. Ce qui nous réjouirait c’est que vous gagniez votre pari face à la désinformation : raison de ce site et de notre participation.

  3. joseph cotton dit :

    Pourquoi les tueurs auraien-il essayé de rendre meconnaissables les victimes en les défigurant? Il n’ont toujours pas éte identifiés. Si ce sont des habitants de Karm Al Zeytun, au moins connaitrait on le nom de famille. Dans la vidéo, un homme crie que ce sont les iraniens et les shiites qui sont en train de tuer les sunnites.

    SANA explique que des gens de Homs ont cru reconnaitre les leurs qui avaient ete kidnappés et visiblement torturés, tués et transportés à Karm Al Zaytun pour une mise en scène impliquant l’armée visant ainsi à influencer la réunion du Conseil de Sécurité de lundi.
    Cependant la plupart des medias on mis des guillemets autour du mot massacre, reflétant peut-être un certain doute quant à la véracité des faits tels que rapportés par l’Observatoire et la vidéo.

    • RoyL dit :

      > Pourquoi les tueurs auraien-il essayé de rendre meconnaissables
      les victimes en les défigurant?

      [… L]es victimes soutenaient le régime […]^1

      [… D]es habitants des quartiers de Bab Sibah, de Nazihine et de
      Nazha ont affirmé avoir identifié les corps de leurs proches,
      signalant qu’ils avaient été ENLEVÉS DEPUIS DES MOIS. […]^1
      [Emphase ajoutée]

      1.
      http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=54459&cid=18&fromval=1
      « Massacre » à Homs: un ministre syrien accuse des « terroristes »
      12-03-2012

    • RoyL dit :

      Est-ce que vous avez déjà vu Banlieue 13, Mad Max, Le sang des
      héros pour ne pas nommer qu’une poignée de titres de films du
      genre soi-disant *dystopien*^1?

      James Petras — dans The Bloody Road to Damascus: The Triple
      Alliance’s War on a Sovereign State^2 — parle de:

      [… c]lassic case of armed gangs using civilians as shields and
      as propaganda fodder in demonizing the government […]

      Et ici l’on peut (re)voir — une poignée seulement toujours —
      quelques exemples de ça:

      http://www.youtube.com/watch?v=4yDsKYy-Hls
      CNN’s ANDERSON COOPER Caught Red-Handed Making FAKE NEWS

      ***

      Je me demande même si l’absurdité proposée par ceux qui
      *managent* les terroristes ne servirait plutôt, ou en partie au
      moins — certaines élections incombentes oblige, — à *forcer la
      main* aux autorités syriennes pour qu’elles délivrent MAINTENANT
      les bordées dont la dévastation se manifestera en plein le moment
      où d’autres preuves indéniables — dont les mêmes autorités
      semblent être en possession en quantité — viendront révélées.

      1. [wiki] dystopie ou contre-utopie — un récit de fiction
      peignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle
      empêche ses membres d’atteindre le bonheur et contre l’avènement
      de laquelle l’on voudrait mettre en garde.

      2. http://petras.lahaine.org/?p=1891
      03.09.2012

      ainsi que

      http://www.voltairenet.org/The-Bloody-Road-to-Damascus-The
      The Bloody Road to Damascus: The Triple Alliance’s War on a
      Sovereign State
      by James Petras
      11 March 2012

  4. Marie-Christine dit :

    Et pendant ce temps-là, actuellement, Israël assassine à Gaza en toute « transparence », sans équivoque possible !
    Et que fait la « communauté internationale ? quand elle ne soutient pas directement l’assassin : »Israël a le droit de se défendre », elle se « préoccupe »… et demande aux « deux » parties « d’arrêter l’escalade » ; elle est d’une infinie patience… Personne pour tenter d’imposer une « no fly » zone, menacer Israël d’une intervention militaire, ni même de sanctions… Où sont nos belliqueuses Altesses qatarie et saoudienne…?
    Excusez-moi d’être un peu hors-sujet, mais SVP, ne pas oublier non plus les Gazaouis !

  5. semoule. dit :

    Tuerie de Homs : voilà qui nous rappelle quelque chose…

    Ça me rapelle la tuerie de 1982 fait par le bon ami du créateur de ce ste…

  6. semoule. dit :

    La manipulation de cadavres est une arme de désinformation massive de l’opposition
    ================================================================

    Faite gâffe, info-syrie, on va le hacker votre site de merde!!!

    • Purpan dit :

      Semoule : ça c’est de la démocratie. Ça ne m’étonne pas : les pro-régimes n’ont pas le droit a la parole ?

      Mais on est sur que les gentils rebelles armés de fleurs vont faire pleins de cadeaux aux minorités.

      De toute façon, Bachar va écraser les salafistes comme des mouches et c’est ça qui met en colère le Qatar et l’Arabie saoudite (et vous même d’ailleurs).
      Avec les Russes, les Américains sont en train de négocier le maintien du régime en place.

      Trop de désinformation tue la désinformation. Les lecteurs se désensibilisent d’une propagande anti-régime pure et dure.

      Tout le monde se rapproche de la vision Russe : on les a critiqué énormément mais au final, c’est eux qui auront le dernier mot.

      Ça c’est la force des grands !!

    • Ulpien dit :

      @ semoule.

      Pourquoi êtes-vous tant en colère? Parce que nous défendons la vérité? Ce qui concerne la merde, elle vient plutôt de votre part.

      D’ailleurs: gaffe s’écrit sans accent circonflexe

      • SORISHARIF dit :

        Faite attention infosyrie, pour l’instant, Semoule de koskos vous menace de hacker votre site, mais si vous continuez, il vous coupe la tête et vous jette dans l’Oronte.

    • joska dit :

      Semoule, ton adresse IP va être dévoilée et nous te reconnaitrons, mongolien

      • Akyliss dit :

        Ahh non Joska stp n’insulte pas les mongoliens, ils sont nés avec ce défauts malheureusement, quand à ariel semoule il a le défaut de ne pas utiliser son cerveau…

        • Merrick dit :

          Effectivement ! De plus, utiliser une « tare » comme insulte peut être assimilé à de l’eugénisme ! Un trisomique est un éternel enfant … en quoi cela peut-il être comparable à ces barbares de terroristes salafo-sionistes !!

      • salut. dit :

        plutot facile de le faire, surtout pour l’armée électronique du régime…

    • Cécilia dit :

      Allez aux diables semoule, tasse de café ou SYRIEN LIBRE !

      Vous êtes démasqué car vous êtes stupide!

      L’armée syrienne va faire le nettoyage bien qu’il faut de vos amis cannibales égorgeurs et buveurs du sang.

      A bas les fanatiques et les comploteurs !
      Vive la Syrie !

  7. semoule. dit :

    Vous essayez tout le tems que c’est juste une révolution de térroriste, pourquoi? pourquoi vous êtes des chiens comme ça?

    • Purpan dit :

      La révolution est faite par des opposants armés : il y a 2 types de mouvements qui prônent la révolution => le communisme et le terrorisme. L’un est athée, l’autre religieux.

      Les manifestations pacifiques, ça c’est de la démocratie.

      Mais bon, quand on prend les armes au bout de 2-3 mois, ça montre l’état d’esprit. Je suis sur que les opposants d’aujourd’hui n’ont rien a voir avec les opposants d’hier.

      Au Bahrein, les manifestations durent depuis plus d’un an, et on ne prend toujours pas les armes : ça c’est de la démocratie et de la tolérance.

      Quand on entend : Bachar a mort, ça c’est de l’obscurantisme. Et alouites et chrétiens a mort : ça c’est du terrorisme.

      Mais malheureusement, la Russie orthodoxe et pacifiste veille et espère réémerger dans la scène internationale pour le plus grand malheur des rebelles armés !

      • Jo dit :

        Laiisez tomber ,depuis que leur amis terroristes ont subi une raclée a Homs , les pseudo révolutionnaires viennent déblatérer leurs rages ici

      • NO PASARAN dit :

        Purpan, les armes étaient présentes dès les premiers jours… Pour rappel, le tunnel à Deraa pour acheminer les armes (stockées dans la mosquée) : un tunnel, ça n’a rien à voir avec une manifestation pacifique spontannée… (ça, je dis pas ça pour vous, on est du même bord)

        • Purpan dit :

          No Pasaran : je suis d’accord avec vous. Mais au début, les manifestations étaient plus ou moins pacifiques. On ne demandait pas le départ pur et dur de Bachar al-Assad mais l’organisation de plus d’élections pour une transition démocratique, on demandait le multipartisme avec des partis sunnites, des partis chrétiens etc..
          Vous remarquerez que ces exigences ont plus ou moins été pris en compte lors de la nouvelle constitution.

          Et puis on le dit partout, des groupes hostiles a la Syrie se sont mêlés aux manifestations comme les casseurs de chez nous.
          Le problème c’est que l’on peut facilement se procurer des armes dans cette partie de la région.

          Ces personnes que l’on peut appeler des racailles n’ont pas lancé des pierres sur la police mais bien tirer sur eux les tuant.

          C’est la qu’est intervenue l’armée.
          D’abord pour protéger les syriens et sécuriser les quartiers sensibles.

          Mais ça a dégénéré car il y avait, a coté, la Libye qui a réussit son coup d’État, les télévisions étrangères se sont intéressés au cas Syrien etc…

          Qui dit média dit donner sa vision des faits.
          Donc entretient de la violence pour faire croire a une répression aveugle et illégitime.
          Fausses images, on se présente comme les libérateurs et comme des démocrates. A coté, il ne faut pas que le camp d’en face riposte et puisse afficher ses soutiens d’où les enlèvements, les quartiers paralysés etc…

          Vous connaissez l’Histoire autant que moi voir plus !

          Pour le régime, je pense qu’il a fait les bons choix jusqu’à présent (d’ailleurs s’il tient depuis plus de 1 an, c’est la preuve qu’il a bien géré la situation).

          • FRANCOSYRIEN dit :

            PURPAN,dès le début rien n’a été innocent c’était simplement une mise en scène pour justifier ce que se passe actuellement.D’après les informations que j’ai eues dès le début des évènements à DAMAS et ailleurs la plus part des manifestants étaient très jeunes, meme des enfants, payés par certaines personnes pour scander des slogans hostiles.ce sont des info qui m’ont été données par des gents qui ont vu de leurs propres yeux et qui n’ont pas d’interet à mentir et que je connais très bien.

          • NO PASARAN dit :

            Il y avait des personnes de bonne foi qui sont descendues dans la rue au début mais, de manière générale, tout cela était planifié par le plan bandar : piano au début PUIS on réclame le départ de Bachar (pas un mot avant), techniques de séduction du public pour qu’il se ralie à la « cause ».

            Quant aux revendications, j’en ai maintes fois parlé, il n’y avait pas que du bon sens démocratique mais tout et n’importe quoi ! Des gens qui demandaient « abou tarek » (le père de tarek parce qu’il ne comprenaient pas le mot « tawareq » abolition de l’état d’urgence), réclamations d’ordre religieuses (plus d’intégrisme), libérer les violeurs de petites filles, etc.

            Je penche pour ce que dit francosyrien : mise en scène.

          • NO PASARAN dit :

            Oui, vous averz raison, francosyrien : du jour au lendemain, mes amis sans boulot (mais qui n’en cherchaient pas non plus) et venant de familles plutôt conservatrices ou Frères Musulmans ont changé d’attitude du jour au lendemain : regarder absolument les news sur Al jazeera alors qu’ils ne regardaient que les Simpsons, dire des trucs genre « on veut briser le mur du silence » (slogan jazeera) alors qu’ils ne s’y connaissent absolument pas en politique et n’en ont JAMAIS parlé et, bien sûr, aller manifester tous les vendredis. (En plus, tout à coup, eux qui étaient toujours fauchés ont eu un peu d’argent…)

    • Ulpien dit :

      @semoule

      Nous ne sommes pas des chiens, mais des êtres humains.

      D’ailleurs, « temps » s’écrit avec un « p », et « terroriste » sans accent aigu…

    • joska dit :

      semoule faites gaffe aux chiens leur sommeil est léger mais leur crocs sont de taille pour vous faire détaler « un repli tactique » NON?

  8. AVICENNE dit :

    SVP, arrêtez !

    Il sagit d’innocents. Ils méritent un minimum de respect.

    Semoule, allez vous battre auprès de vos protégés Syriens au lieu de déblatérer des insultes stériles.
    Vous montrerez alors votre courage de grand démocrate et j’aurai alors, un peu (mais vraiment un tout petit peu…) de respect (non pour vos faits d’arme mais pour votre engagement)pour vous.

    Sinon, si vous n’avez rien de plus intelligent à écrire, installez-vous dans votre canapé, sirotez une bière devant la télé et ne nous faites plus ch..!.

  9. NO PASARAN dit :

    Hyper intéressant : un Allemand qui connaît bien la Syrie, qui était sur place il y a un mois et qui a rencontré le président en personne. Pas particulièrement « pro » à la base : donc témoignage de valeur !

    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=29696

  10. sirènelibre dit :

    j’ai remarqué à la veille de chaque vote à l’onu ,le lendemain ,une nouvelle
    propagande fabriquée avec soin par ghalioun +asl et la compagnie pour accuser l’armée syrienne nationale ! a bas les traîtres ,les mercenaires
    qui sont financés ,armés par le démocrate qatari qui ne sait même pas ce que veut dire la démocratie !

  11. salut. dit :

    Salut, petite question: info-syrie a-t-elle des journalistes sur le terrain?

    • joska dit :

      et vous salut.dit? avez-vous des journalistes sur place? Mais voyons donc, vous n’êtes mauvais parleur, provocateur et pitoyable menteur comme vos patrons ou êtes vous seul propagandiste doublé d’ignorance d’envergure

  12. zidane dit :

    pour vaincre le terrorisme ,il faut la participation du peuple.et quadriller
    tout le pays. et le plus important c’est passer a l’offensif da

  13. bramso.media dit :

    Bonjour a tous je vous unvite d’allez sur le site du http://www.lefigaro.fr et regardez les commentaires laissée sur tout les debats de la Syrie c’est incroyable mais c’est sa la verité le peuple Européen en a marre de la politique de leurs dirigeants assoiffée de pouvoir. Coup mediatique pour la democracie .

  14. phénicien jazaïri dit :

    La question classique qui doit être posée est  » à qui profite le crime? »

    Et dans ce cas, la réponse est claire: cela ne profite nullement au régime légal syrien qui n’a aucun intérêt politique et médiatique à perpétrer ce genre de tueries!!!

    Seuls les terroristes ont le « courage » de faire ce genre d’actions et de les utilser comme propagande qu’ils considèrent payantes!

    Enfin depuis l’exfiltration des journalistes occidentaux et la reprise de Homs par les forces régulières, les médias avaient un peu oublié la Syrie! Et ce massacre tombe décidemment à pic pour relancer la machine médiatique et détourner quelque peu le regard de ce qui se passe à Gaza!!

    Les voies de la propagandes sont vraiment trés pénétrables!

    Rappelons nous de Timisoara en Roumanie et les fameuses couveuses du Koweit!
    http://www.youtube.com/watch?v=ZbnyAIjh0aE

    • Cécilia dit :

      Très exacte phénicien.
      Heureuse de constater que vous êtes nombreux à soulever des questions intelligentes et à faire référence à l’histoire. On dit à juste titre que l’histoire se répète !

      Merci pour toutes les références et informations.

  15. phénicien jazaïri dit :

    A LIRE/
    §§§§Les vautours de Timisoara
    par Serge Halimi, le octobre 2000

    Avant la guerre du Golfe, avant le Kosovo, une autre  » juste cause  » avait mobilisé les médias occidentaux…

    C’était il y a un peu plus de dix ans, quelques jours avant Noël. L’actualité était à l’époque occupée par deux événements de politique internationale. A Panama, l’armée américaine intervenait pour expatrier manu militari avant de le juger à Miami le chef de l’Etat panaméen, Manuel Noriega, un ancien agent de la CIA qui avait cessé d’être utile à George Bush, lui même ancien directeur de la CIA devenu président des Etats-Unis. Cette opération de police internationale fut présentée par la plupart des grands médias comme une promenade de campagne. On apprendrait plus tard qu’elle avait fait près de 2000 morts.

    C’était il y a un peu plus de dix ans, quelques jours avant Noël. En Roumanie, une dictature s’écroulait devant les caméras. On parla beaucoup de sang. TF1 expliqua :  » Ceaucescu, atteint de leucémie, aurait eu besoin de changer son sang tous les mois. Des jeunes gens vidés de leur sang auraient été découverts dans la forêt des Carpates. Ceaucescu vampire ? Comment y croire ? La rumeur avait annoncé des charniers. On les a trouvés à Timisora. Et ce ne sont pas les derniers. [1] » L’Evénement du jeudi titra :  » Dracula était communiste.  » (28/12/1989)

    On parla de  » génocide « , de  » charniers « , de  » massacres « , de  » femmes enceintes éventrées « , de  » tortures « , de  » corps brûlés dans un crématorium ». On évoqua ces  » chauffeurs de camions qui transportaient des mètres cubes de corps, qui étaient abattus d’une balle dans la nuque par la police secrète pour éliminer tout témoin. [2] » On parla de 70 000 morts en quelques jours. Sur TF1, Gérard Carreyrou lança un appel à la formation de brigades internationales prêtes à  » Mourir à Bucarest.  » Il ne dit pas s’il aurait été volontaire. Mais on devina que non.

    On parla de Timisoara. Timisoara, 350 000 habitants. Ville martyre. Le 23 décembre 1989, on chiffrait à plus de 10 000 morts le nombre des victimes de la Securitate, la police du régime. Selon l’envoyé spécial d’El Pais,  » A Timisoara, l’armée a découvert des chambres de torture où, systématiquement, on défigurait à l’acide les visages des dissidents et des leaders ouvriers pour éviter que leurs cadavres ne soient identifiés.  » On découvrit un charnier gigantesque. D’ailleurs, à titre d’exemple, mais seulement à titre d’exemple, on exposa devant les caméras dix-neuf corps, côte à côte, plus ou moins décomposés. Dont celui d’un bébé posé sur le cadavre d’une femme, qu’on imaginait être sa maman. Tous extraits d’une fosse commune. Le 22 décembre, les agences hongroise, est-allemande et yougoslave, qui seront reprises par l’AFP à 18h 54, parlaient de 4 632 cadavres de victimes des émeutes des 17 et 19 décembre,  » soit par balles soit par baïonnette  » (Tanjung), de 7 614 manifestants fusillés par la Securitate. Un chapeau du Monde annonçait 4 000 à 5000 morts.

    Sur la Cinq, Guillaume Durand donna le chiffre de 4 630 corps comme un  » bilan tristement officiel. »Sur France Inter, le correspondant de la station annonça à son tour comme une certitude avérée la découverte de 4630 cadavres à Timisoara. Derrière lui, en plateau, le commentateur reprit :  » 4630 cadavres, vous avez bien entendu, dans une seule fosse commune ! » A quatre reprises au cours de ce journal, le chiffre de 4 630 cadavres fut cité sans que nulle source ne fût jamais indiquée. Dans Libération (23/12/1989), un titre sur deux pages fit état des 4 630 cadavres ; il était accompagné d’un éditorial de Serge July titré  » Boucherie « . On lisait :  » Timisoara libéré découvre un charnier. Des milliers de corps nus tout juste exhumés, terreux et mutilés, prix insupportable de son insurrection.  » Le rédacteur en chef, Dominique Pouchin, expliqua :  » Tout nous laissait penser, y compris les images qui arrivaient, que l’info était vraie.  » (Libé, 4/4/90) Le Monde félicita La Cinq d’avoir  » révélé l’horrible charnier des victimes des manifestations du dimanche ?précédent ?  » [3].

    Le bilan officiel des victimes pour toute la Roumanie est de 689 morts, pas 70 000. A Timisoara, il y aurait eu entre 90 et 147 victimes, pas 12 000. Et, comme le remarqua Jean-Claude Guillebaud,  » 90 morts dans une ville de province, c’est beaucoup.  » La maman présumée avait succombé à une cirrhose du foie le 8 novembre 1989. La petite fille, qui n’était pas sa fille, avait péri de la mort subite du nourrisson [4]. On avait déterré leurs corps de la fosse commune.

    A Panama, il y avait eu 2000 morts, civils pour la plupart, soit trois fois plus de victimes qu’en Roumanie. Personne n’avait cependant parlé de  » génocide panaméen  » ou de  » charnier « . On s’était même amusé des techniques de l’armée américaine qui, pendant des jours entiers, essaya de déloger Manuel Noriega du bâtiment consulaire où il était réfugié en jouant au volume maximum la musique qu’il détestait le plus. Tant d’humanité …

    Mais comme il est dur, dans ce métier, en France, de faire son autocritique. Trois mois après l’imposture de Timisoara, Guillaume Durand prétendait encore :  » Le bilan est satisfaisant professionnellement. Si les éditorialistes assis dans leurs fauteuils cherchent la bagarre, ils vont l’avoir.  » [5] Un an après la guerre du Kosovo, Jacques Julliard a l’audace de se montrer tout aussi offensif :  » Nous n’avons que faire, je le dis hautement, de ces réquisitoires de procureurs et de pions ; de ces tonitruants discours de tranche-montagnes, entrecoupés des gémissements de tous les déçus de l’Histoire. Nous sommes de bonne volonté. Mais si l’on nous cherche, on nous trouvera.  » [6]

    Serge Halimi§§§

    • NO PASARAN dit :

      Merci !!! Comme quoi, c’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleurs plats…

      Jules César déjà traitait les Gaulois de la même façon…

  16. phénicien jazaïri dit :

    A LIRE AUSSI/

    Mythes et délires des médias

    Télévision nécrophile

    Le faux « scoop du siècle » diffusé par la télévision italienne le 5 février fera probablement date dans l’histoire des médias. Ce jour-là, Gianni Minoli présentateur à la RAI-2 du magazine « Mixer », un hebdomadaire d’informations, annonça la diffusion d’un « document majeur » : la confession du juge Sansovino, qui avouait avoir truqué, avec l’accord des autres membres du tribunal électoral, les résultats du référendum de 1946 qui permit à l’Italie d’abolir la monarchie et de devenir une république. A la fin de la projection, et alors que le pays était sous le choc, Minoli dévoila la supercherie : le juge était un comédien, les « documents anciens », en noir et blanc, avaient été tournés en studio, avec des figurants ; bref, tout était faux, sauf l’émotion profonde ressentie par des millions de téléspectateurs. « Nous avons voulu montrer, disait en conclusion Gianni Minoli, comment on peut manipuler l’information télévisée. Il faut apprendre à se méfier de la télévision et des images qui nous sont présentées. »

    Une telle leçon de morale devenait en effet nécessaire après la révélation fin janvier, que les images atroces du charnier de Timisoara, en Roumanie étaient le résultat d’une mise en scène (1) ; que les cadavres alignés sur des draps blancs n’étaient pas les victimes des massacres du 17 décembre, mais des morts déterrés du cimetière des pauvres et offerts complaisamment à la nécrophilie de la télévision.

    Le faux charnier de Timisoara est sans doute la plus importante tromperie depuis l’invention de la télévision. Ces images ont eu un formidable impact sur les téléspectateurs qui suivaient depuis plusieurs jours avec passion les événements de la « révolution roumaine ». La « guerre des rues » se poursuivait alors à Bucarest, et le pays paraissait pouvoir retomber dans les mains des hommes de la Securitate quand ce « charnier » est venu soudain confirmer l’horreur de la répression.

    Ces corps déformés s’ajoutaient dans notre esprit à ceux que nous avions déjà vus, gisant, entassés, dans les morgues des hôpitaux, et corroboraient le chiffre de « 4 000 » victimes des massacres de Timisoara. « 4 630 » précisait, par ailleurs, un « envoyé spécial » de Libération ; et certains articles de la presse écrite intensifiaient le dramatisme : « On a parlé de bennes à ordures transportant d’innombrables cadavres vers des endroits secrets pour y être enterrés ou brûlés », rapportait une journaliste du Nouvel Observateur (28 décembre 1989) ; « Comment savoir le nombre de morts ? Les chauffeurs de camions qui transportaient des mètres cubes de corps étaient abattus d’une balle dans la nuque par la police secrète pour éliminer tout témoin », écrivait l’envoyé spécial de l’AFP (Libération, 23 décembre 1989).

    En voyant les cadavres de Timisoara sur le petit écran, on ne pouvait mettre en doute le chiffre de « 60 000 morts », certains parlaient même de 70 000, qu’aurait provoqués en quelques jours l’insurrection roumaine (2). Les images de ce charnier donnaient du crédit aux affirmations les plus délirantes.

    Diffusées le samedi 23 décembre à 20 heures, elles contrastaient avec l’atmosphère de la plupart des foyers où l’on préparait les fêtes de Noël. Comment ne pas être bouleversé par l’image de ce « témoin », en chemise à carreaux, tirant à l’aide d’un fil et soulevant par les chevilles les jambes d’une victime que l’on imaginait morte sous d’horribles tortures (3). D’autant que d’autres témoignages écrits le confirmaient, en ajoutant des détails épouvantables : « A Timisoara, racontait par exemple l’envoyé spécial d’El Pais, l’armée a découvert des chambres de torture où, systématiquement, on défigurait à l’acide les visages des dissidents et des leaders ouvriers pour éviter que leurs cadavres ne soient identifiés (4). »

    Devant cet alignement de corps nus suppliciés, devant certaines expressions lues – « des mètres cubes de corps », « des bennes à ordures transportant des cadavres »… – d’autres images venaient inévitablement à la mémoire : celles des documentaires sur les horreurs des camps nazis. C’était insoutenable et nous regardions tout de même comme par devoir, en pensant à la phrase de Robert Capa, le grand photographe de guerre : « Ces morts auraient péri en vain si les vivants refusent de les voir. »

    Les téléspectateurs éprouvaient une profonde compassion pour ces morts : « Beaucoup ont pleuré en voyant les images du charnier de Timisoara », constate un journaliste (5). D’autres ont senti naître en eux un irrésistible sentiment de révolte et de solidarité : « J’ai vu toutes ces horreurs à la télé, raconte un témoin, alors que je préparais le réveillon ; j’étais pratiquement obligé de faire quelque chose (6) « Electrisé par la Cinq et France-Info, avoue un journaliste, j’enrageais ; allions-nous abandonner un peuple entier aux bouchers de la Securitate ? (7). »

    Les esprits s’enflammaient ; Gérard Carreyrou, après avoir vu de telles images, lançait sur TF1 un véritable appel à la formation de brigades internationales pour partir « mourir à Bucarest ». Jean Daniel, constatant « le divorce entre l’intensité dramatique des faits rapportés par la télévision et le ton des gouvernants », se demandait « si nos gouvernants n’auraient pas intérêt de temps à autre à puiser leur inspiration dans la rue (8). » Et M. Roland Dumas, ministre des affaires étrangères, semblait lui donner raison en déclarant : « On ne peut assister en spectateur à un tel massacre. »

    Le Panama moins palpitant que la Roumanie
    Ainsi, à partir d’images dont personne n’avait songé à vérifier l’authenticité, on en était arrivé à envisager une action guerrière, on parlait de droit d’ingérence et certains réclamaient même une intervention militaire soviétique pour écraser les partisans de Ceausescu…

    On avait oublié qu’aujourd’hui l’information télévisée est essentiellement un divertissement, un spectacle. Qu’elle se nourrit fondamentalement de sang, de violence et de mort. En outre, la concurrence effrénée que se livrent les chaînes incite le journaliste à rechercher le sensationnel à tout prix, à vouloir être le premier sur le terrain et à envoyer sur le champ des images fortes, même s’il est matériellement impossible de vérifier que l’on n’est pas victime d’une manipulation ; et sans avoir le temps d’analyser sérieusement la situation (cela avait été le cas lors des événements de Pékin au printemps 1989). Ce rythme frénétique, insensé, la télévision l’impose aussi à la presse écrite, contrainte de renchérir sur le sensationnel au risque de s’engager dans les mêmes travers (9).

    Les pouvoirs politiques, en revanche, n’ignorent pas cette perversion nécrophilique de la télévision, ni ses redoutables effets sur les spectateurs. En cas de conflit armé, on le sait, ils contrôlent strictement le parcours des caméras et ne laissent pas filmer librement. Un exemple récent : l’invasion américaine du Panama, contemporaine des événements de Bucarest. Alors que le nombre de morts y a été deux fois supérieur (environ 2 000, civils pour la plupart), personne n’a parlé de « génocide panaméen », ni de « charniers ». Parce que l’armée américaine n’a pas permis aux journalistes de filmer les scènes de guerre. Et une guerre « invisible » n’impressionne pas, ne révolte pas l’opinion publique. « Pas d’images de combats, constate un critique de télévision, déçu par les reportages sur le Panama, si ce n’est quelques plans confus de soldats braquant leurs armes vers une poignée de résistants dans le hall d’un immeuble (10). »

    Le Panama était infiniment moins palpitant que la Roumanie, devenue, comme l’ensemble des pays de l’Est depuis quelques mois, une sorte de territoire sauvage où n’existe aucune réglementation en matière de tournage. Tout y est filmable. C’est pourquoi les caméras, bridées par de multiples interdits à l’Ouest (11), s’enivraient soudain de liberté et s’abandonnaient à leurs pires penchants, à leur fascination morbide pour le scabreux, le sordide, le nauséeux.

    La Roumanie était un pays fermé et secret. Peu de spécialistes en connaissaient les réalités. Et voilà que, à la faveur des événements, des centaines de journalistes (12) se retrouvaient au cœur d’une situation confuse, et devaient, en quelques heures, sans le secours des habituels attachés de presse, expliquer ce qui se passait à des millions de téléspectateurs. L’analyse montre qu’ils se sont bornés le plus souvent à reprendre des rumeurs insistantes, qu’ils ont reproduit, inconsciemment, de vieux mythes politiques ; et ont, paresseusement, raisonné par simple analogie.

    Dans cette affaire roumaine, un mythe domine : celui de la conspiration. Et une analogie : celle qui assimile le communisme au nazisme. Ce mythe et cette analogie structurent presque tout le discours des médias sur la « révolution roumaine ». La conspiration est celle des « hommes de la Securitate », décrits comme innombrables, invisibles, insaisissables ; surgissant la nuit, à l’improviste, de souterrains labyrinthiques et ténébreux, ou de toits inaccessibles ; des hommes surpuissants, surarmés, principalement étrangers (arabes, surtout, palestiniens, syriens, libyens) ou nouveaux janissaires, orphelins élevés et éduqués pour servir aveuglément leur maître ; capables de la plus totale cruauté, d’entrer dans les hôpitaux, par exemple, et de tirer sur tous les malades, d’achever les mourants, d’éventrer les femmes enceintes, d’empoisonner l’eau des villes…

    Tous ces aspects horribles que la télévision confirmait sont – on le sait aujourd’hui – faux. Ni souterrains, ni Arabes, ni empoisonnement, ni enfants enlevés à leurs mères… Tout cela était pure invention, rumeur. En revanche, chacun des termes de ces récits – « D’un bunker mystérieux, racontait par exemple une journaliste, Ceausescu et sa femme commandaient la contre-révolution, ces bataillons noirs, chevaliers de la mort, courant, invisibles, dans les souterrains… (13) » correspond exactement au fantasme de la conspiration, un mythe politique classique ayant servi à accuser, en d’autres temps, les jésuites, les juifs et les francs-maçons. « Le souterrain, explique le professeur Raoul Girardet, joue dans le légendaire symbolique de la conspiration un rôle toujours essentiel (…). Jamais ne cesse d’être sentie la présence d’une certaine angoisse, celle des trappes brusquement ouvertes, des labyrinthes sans espoir, des corridors infiniment allongés (…). La victime voit chacun de ses actes surveillé et épié par mille regards clandestins (…). Hommes de l’ombre, les hommes du complot échappent par définition aux règles les plus élémentaires de la normalité sociale (…). Surgis d’autre part ou de nulle part, les séides de la conspiration incarnent l’étranger au sens plein du terme (14). »

    Ce mythe de la conspiration est complété par celui du « monstre ». Au pays de Dracula, il était facile de faire de Ceausescu (qui était incontestablement un dictateur et un autocrate) un vampire, un ogre, un satanique prince des ténèbres. Il incarne dans le récit mythique proposé par les médias le mal absolu, « celui qui s’empare des enfants dans la nuit, qui porte en lui le poison et la corruption (15) ». Seul moyen de le combattre : l’exorcisme, ou son équivalent, le procès (en sorcellerie), car alors « expulsé du mystère, exposé en pleine lumière et au regard de tous, il peut enfin être dénoncé, affronté, défié (16) ». Telle fut la fonction, mythique, cathartique (et non politique), du procès du couple Ceausescu qui, jadis, aurait sans doute péri sur un bûcher.

    L’autre grande figure du discours sur la Roumanie est l’analogie. Analogie du communisme et du nazisme.

    Les événements de Bucarest se sont produits après que tous les autres pays de l’Est – à l’exception de l’Albanie – eurent connu une « révolution démocratique ». Certains journalistes ont senti comme un risque que le communisme, « autre barbarie du vingtième siècle » avec le nazisme, achève son parcours historique sans que sa fin puisse être associée à des images fortes, symboliques de sa « cruelle nature ».

    Il fallait donc des images tragiques. Tout au long du dernier trimestre de 1989, l’effondrement du communisme s’était fait dans la joie (images festives de Berlin, images joyeuses des Tchèques place Venceslas…). Ce qui avait été une « tragédie » pour des millions d’hommes ne pouvait s’achever sur des images euphoriques. « Il était trop terriblement absurde, écrit par exemple un éditorialiste, que le communisme se dissolve sans bruit et sans éclat dans le seul reniement de ses acteurs. Le communisme, ce rêve immense de l’humanité, pouvait-il s’écrouler sans un fracas rappelant sa monstrueuse puissance (17) ? » C’est cette logique qui, par avance, fait accepter les images du charnier de Timisoara. Ce charnier venait enfin confirmer l’analogie que beaucoup avaient à l’esprit. « J’aurai donc vu cela, s’exclame une journaliste devant les images du charnier, la fin du nazisme et aujourd’hui la fin du communisme (18). »

    Images nécessaires en quelque sorte. Aucun scepticisme, aucun sens critique ne pouvait les récuser, elles tombaient juste et arrivaient à point. Elles clôturaient la guerre froide et condamnaient à jamais le communisme dans l’esprit des hommes, comme les images des camps d’extermination avaient, en 1945, définitivement condamné le nazisme.

    Mensongères, ces images étaient vraiment logiques. Et venaient ratifier la fonction de la télévision dans un monde où l’on tend à remplacer la réalité par sa mise en scène.

    Ignacio Ramonet

    Directeur du Monde diplomatique de 1990 à 2008

  17. phénicien jazaïri dit :

    Une partie d’un article de Paul Villach qui a été notamment enseignant en Algérie:

    La représentation par les leurres
    Mais on n’en a pas fini avec la complexité de « la représentation d’un fait ». Car les hommes (et les femmes), eux-mêmes, ajoutent aux illusions structurelles de l’univers médiatique, comme l’illusion d’une saisie directe de la réalité, leurs propres leurres selon les conjonctures et leurs stratégies d’information. Le 20ème anniversaire du prétendu charnier de Timisoara le rappelle utilement.
    Les stratèges roumains dont la motivation était de convaincre l’étranger de la barbarie de la dictature qu’ils renversaient, ont su à merveille capter l’attention et déclencher les réflexes aveuglants appropriés en usant d’un leurre redoutable, le leurre d’appel humanitaire.
    Ce leurre est, en effet, dangereux, puisqu’il fait appel à ce qui en chaque être humain constitue le cœur même de son humanité, l’inclination à ne pas rester insensible au malheur de son semblable et à lui porter assistance. Les stratèges cyniques tiennent un ressort quasi irrésistible pour « mettre en mouvement » leurs cibles, c’est-à-dire les émouvoir, au sens étymologique du verbe latin « moveo ».
    L’exhibition du malheur d’autrui ou son simulacre déclenche invariablement le réflexe de voyeurisme qui est aussitôt suivi par le réflexe de compassion en certaines circonstances. Tel a été l’effet recherché par l’exposition de cadavres mutilés exhumés à Timisoara, et présentés comme ceux de victimes d’une police barbare.
    Mais encore faut-il que, selon une distribution manichéenne des rôles, les victimes apparaissent bien comme innocentes pour que les réflexes jouent à plein, d’un côté, le réflexe de compassion envers elles et, de l’autre, le réflexe symétrique inversé souvent associé, le réflexe de révolte et de condamnation de leurs bourreaux. Aussi ces cyniques ont-ils choisi d’exhiber prioritairement un nouveau-né sur le ventre d’une femme (voir photo ci-contre) : peut-on trouver victime plus innocente qu’un nouveau-né martyrisé ? La violence qui lui a été infligée conduit à crier sinon vengeance, du moins justice !
    Sous l’empire du leurre d’appel humanitaire et des réflexes qu’il stimule, la représentationdu charnier n’est pas perçue comme telle, pas plus que la représentation du nouveau-né martyr : on croit voir directement le charnier lui-même et le nouveau-né martyr ! Et pourtant, ce n’est qu’un bobard, un bobard vraisemblable, mais un pur bobard ! Avant de le diffuser à travers le monde, les médias auraient été bien inspirés de se souvenir de la leçon de Magritte et de commencer par écrire sous la photo du charnier : « Ceci n’est pas un charnier » !
    Mais les journalistes s’assignent une vocation prophétique. Ils ont fait leur cette définition flatteuse de leur rôle donnée par Albert Londres, : « Notre métier, disait-il, n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie ». Ils se veulent dispensateurs de « faits » et de « vérité » quand ils ne peuvent rapporter d’ « un terrain » où ils enquêtent qu’ « une carte plus ou moins fidèle ». Ils ne tolèrent pas qu’il existe un écart irréductible entre les images et les mots dont ils usent, d’une part, et la réalité que ceux-ci représentent, d’autre part. Ils s’emploient quotidiennement à faire croire le contraire. Ils pensent gagner à ce prix un crédit quand au contraire, ils s’exposent au discrédit puisque, par la méconnaissance des illusions de la représentation, une erreur comme celle du charnier de Timisoara est vite commise.

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