• Actualité
  •  

Pour la première fois, semble-t-il, les médias français font état de violences opposant partisans et opposants au régime, à Homs (grande ville d'1,6 million d'habitants au nord de Damas et proche de la frontière libanaise). Ces heurts, survenus samedi 16 juillet et dimanche 17 juillet, auraient fait trente morts civils, les forces de l'ordre n'étant globalement pas intervenu dans les incidents. Il n'est pas indifférent de noter que l'info émane - comme très souvent - d'une déclaration de Rami Abdel [...]



Un départ de guerre confessionnelle à Homs ?

Par Pierre Marulaz,



Une rue - jusque-là paisible - de Homs

Une rue - jusque-là paisible - de Homs

Pour la première fois, semble-t-il, les médias français font état de violences opposant partisans et opposants au régime, à Homs (grande ville d’1,6 million d’habitants au nord de Damas et proche de la frontière libanaise). Ces heurts, survenus samedi 16 juillet et dimanche 17 juillet, auraient fait trente morts civils, les forces de l’ordre n’étant globalement pas intervenu dans les incidents. Il n’est pas indifférent de noter que l’info émane – comme très souvent – d’une déclaration de Rami Abdel Rahmane, opposant déclaré et professionnel au régime de Bachar al-Assad (voir notre article « R.A. Rahmane, fournisseur (quasi) exclusif de fausses nouvelles »). Selon Rahmane, ces heurts ont trouvé leur origine dans la découverte puis la remise à leurs familles des cadavres mutilés de trois partisans du régime en place, membres de la minorité alaouite (branche du chiisme à laquelle appartient le président Bachar et ses proches), qui avaient été enlevés la semaine précédente par des inconnus. Dès samedi soir, amis des victimes et partisans de Bachar descendaient dans les rues du quartier Hadara pour protester et s’en prendre à des membres de la communauté sunnite, suspectée de protéger les assassins. Les violences entre Alaouites et Sunnites se sont ensuite étendues à d’autres quartiers de la ville. Selon Rami Abdel Rahmane, les affrontements ont commencé à coups de batons pour se poursuivre à l’arme à feu. Des magasins appartenant à l’une ou l’autre des communautés ont été mis à sac.

Dimanche soir, l’armée s’était déployée dans différents quartiers de Homs, imposant un calme précaire. Outre les Sunnites et les Alaouites, la ville abrite une importante communauté chrétienne, notamment catholique.

Pompiers pyromanes

Il convient d’être prudent avec les informations et analyses fournies par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), officine basée à Londres dont on ne connait pas bien les financements et dont le directeur Rahmane, jordanien établi en Suède, est à l’origine de la majeure part des fausses nouvelles et exagérations concernant la Syrie. Mais si, pour une fois, la version des incidents de Homs fournie par l’OSDH était la bonne, ce serait un signe très préoccupant d’une confessionnalisation des tensions intra-syriennes, la Syrie étant un Etat multi-confessionnel comme nul ne l’ignore, et jusque-là cimenté par la laïcité – et les mauvais exemples irakien et libanais.

Rami Abdel Rahmane a déclaré à l’AFP que « ces affrontements  représentent un changement dangereux qui porte atteinte à la révolution (des opposants syriens, Ndlr) et servent les intérêts de ses ennemis qui veulent la transformer en guerre civile. » Voilà qui ne manque pas d’air de la part d’un des principaux semeurs d’huile sur le feu, acharné depuis des semaines à exacerber les tensions internes du pays, aidant en cela ses alliés objectifs – sinon bailleurs de fonds – américains, qatari ou saoudiens. S’il y a une chose qu’a réussi le régime baasiste, c’est bien de faire vivre en harmonie, depuis des dizaines d’années, au moins quatre communautés religieuses importantes.



Vous pouvez suivre les réponses à cet articles avec le flux RSS.
Vous pouvez répondre, ou faire un lien depuis votre site.

1 commentaire à “Un départ de guerre confessionnelle à Homs ?”

  1. marip dit :

    Suite à la manifestation de vendredi,un des fauteurs de troubles s’est réfugié dans un petit immeuble quartier bab al sbae ,la police est venue l’arrêter.Le lendemain, des hommes armés de l’entourage de ce jeune, ont pénétré dans l’immeuble ,ont pris le seul homme présent,chrétien, 40 ans et père de 2 enfants,lui ont tiré une balle dans chaque pied,puis mis sur la voie publique et l’ont découpé en plusieurs morceaux.L’enterrement a eu lieu le lundi 18/07/11.Cet homme est le fils de la cousine germaine de mon mari.
    Suite à 2 séjours en Syrie,J’ai déjà écrit en avril et début juillet aux médias ,à M Juppé…pour qui tout rebelle est épris de liberté, de démocratie,et droit de l’hommiste !!!Que faire ?

Commenter