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La dernière tendance en date de la désinformation est la réactivation du thème des "réfugiés syriens fuyant la répression", très en vogue l'été dernier : ils sont aujourd'hui 30 000 clament à l'unisson nos journaux, à la suite de l'OSDH, auxquels ils ajoutent pour faire bonne mesure le chiffre encore plus invérifiable de 200 000 personnes déplacées par les violences à l'intérieur du pays. La Turquie est un peu plus précise, sinon crédible, qui annonce un total de 14 700 [...]



Vous avez dit « réfugiés » ?

Par Louis Denghien,



Depuis plus de vingt ans, la Syrie a accueilli un million et demi d'Irakiens, chassés de leur pays par la politique des prédécesseurs de Barack Obama et d'Hillary Clinton

Depuis plus de vingt ans, la Syrie a accueilli un million et demi d'Irakiens, chassés de leur pays par la politique des prédécesseurs de Barack Obama et d'Hillary Clinton

La dernière tendance en date de la désinformation est la réactivation du thème des « réfugiés syriens fuyant la répression« , très en vogue l’été dernier : ils sont aujourd’hui 30 000 clament à l’unisson nos journaux, à la suite de l’OSDH, auxquels ils ajoutent pour faire bonne mesure le chiffre encore plus invérifiable de 200 000 personnes déplacées par les violences à l’intérieur du pays. La Turquie est un peu plus précise, sinon crédible, qui annonce un total de 14 700 Syriens actuellement sur son territoire, dont un millier seraient arrivés jeudi 16 mars – il était de 7 000 à 8 000 quelques semaines auparavant. Cet afflux ayant d’ailleurs servi à Erdogan pour de nouveaux effets de manche anti-syriens. Le gros des autres réfugiés se trouvent au Liban.

Syrie, terre d’asile massif

Disons tout d’abord qu’on aimerait bien voir mieux à quoi ressemblent ces « réfugiés » : un guérilléro ASL ou salafiste, chassé d’Idleb ou de Homs, ce n’est pas une femme, un vieillard, un enfant, même si ça « étoffe » les statistiques. Ensuite, et on l’a constaté après le premier exode de juin-juillet au moment des combats pour Jisr al-Choughour, un certain nombre – plusieurs milliers tout de même – des quelque 15 000 réfugiés « revendiqués » alors par le gouvernement turc ont fini par regagner la Syrie (voir nos articles « Près de 6 000 réfugiés syriens ont regagné leur pays » et « Les réfugiés de Turquie continuent de rentrer« , mis en ligne les 7 et 13 juillet).

Enfin, vouloir faire pleurer dans les chaumières occidentales sur le sort des réfugiés de l’opposition syrienne, qui a promu une insurrection sanglante, c’est manquer, non seulement d’honnêteté, mais de recul historique : plus d’un million d’Irakiens – 1 500 000 selon certaines estimations -, souvent des chrétiens, se sont réfugiés en Syrie depuis 2003, fuyant le chaos et l’insécurité et y ont rebâti une nouvelle vie. Des centaines de milliers de Palestiniens ont fait de même, à l’ouest du pays. Les premiers étaient des victimes directes de la folle politique des néoconservateurs américains, une politique qu’ils ont tenté d’appliquer à la Syrie. Les seconds étaient des victimes directes de l’Etat d’Israël, auquel le Qatar fait nombre de « risettes » diplomatiques.

Mais il n’est pire désinformateur que celui qui ne veut pas se souvenir…

D'autres réfugiés irakiens de Syrie...

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9 commentaires à “Vous avez dit « réfugiés » ?”

  1. Merrick dit :

    Est-ce que l’OSDH a comptabilisé Angelina Jolie et la flopée de journalistes qui la suit !?

  2. Byblos dit :

    Peut-être faudra-t-il un jour une enquête pour établir l’identité des responsables de la tragédie des chrétiens d’Iraq.
    M. Juppé serait sans doute alors bien mal à l’aise dans ses jupes, lui qui prétend donner des conseils «amicaux» et soi-disant «éclairés» aux chrétiens d’Orient.

    • Cécilia dit :

      Que monsieur Juppé apprenne à tourner sa langue sept fois avant de parler !
      De quel droit ose-t-il donner des conseils aux chrétiens syriens ?

      Ces chrétiens là, monsieur Juppé, ils sont avant tout des Syriens, des Syriens habitant la Syrie avant même les musulmans. Ils sont surtout des vrais patriotes. Je vais vous raconter l’histoire de l’un d’eux, Fares al-Khouri. Fares al-Khouri était député au Parlement ottoman en 1908, devient ministre des Finances, puis ministre de l’Enseignement en 1926 (d’avril à juillet), député à l’Assemblée constituante syrienne en 1928, élu au Parlement syrien en 1932, réélu en 1936 (et président du parlement jusqu’en 1939), 1943 (et président du parlement jusqu’en 1944).

      Il est premier ministre de novembre 1944 à septembre 1945 (date à laquelle il redevient président du parlement jusqu’au coup d’État de Hosni Zaïm en 1949) et 1947, premier ministre du 25 octobre 1954 au 13 février 1955.

      Il est cette même personne qui a dit sa célèbre phrase « Si la France est là pour protéger les chrétiens, alors là, je suis un musulman ». Cette célèbre phrase a été dit même à la mosquée des Omeyyades à Damas. A l’époque, la Syrie ne connaissait pas vos amis démocrates, les salafistes wahhabites, qui sèment la terreur et une certaine forme d’inquisition en Syrie comme ils l’ont fait en Irak.
      Avez-vois entendu les déclarations récentes du grand Mufti d’Arabie Saoudite au Koweït appelant à détruire les églises qui se trouvent dans al-Jazeera al-arabyah car le Koweït, selon lui, en fait partie, raison de plus, « il n’y a pas une autre religion en dehors de l’islam » selon lui.
      La Syrie, un paradis de paix et de tolérance est en train de devenir grâce à votre politique associée avec USA et les monarchies du Golfe une nouvelle Irak.
      Les chrétiens syriens veulent une protection contre votre politique catastrophique, monsieur Juppé, grâce à Dieu, il y a la Russie. Le meilleur service que vous rendez aux Syriens, d’ailleurs à tous les Syriens est de les laisser tranquilles. Nous sommes assez grands et nous sommes, avant tout, tous Syriens.
      Les chrétiens syriens qui constituent une classe d’élite intellectuelle savent parfaitement ce qu’ils veulent et ils n’ont en aucun cas besoin de vos conseilles. Ils sont tous des Fares al-Khouri, cher monsieur Juppé. Par ailleurs, sa petite-fille, Colette al-Khouri, écrivain et romancière, est la conseillère de Bachar à la question cultuelle.

      Monsieur Juppé, à ma modeste connaissance, vous avez beaucoup de chats à fouettez en France.

      Cécilia, une Syrienne de religion

  3. machiavel dit :

    « Les seconds étaient des victimes directes de l’Etat d’Israël, auquel le Qatar fait nombre de « risettes » diplomatiques. » ; il serait préférable Mr Denghien de dire « …victimes directes de l’entité sioniste colonisatrice de la Palestine… »; parler d’Etat me semble très exagéré pour des mercenaires sans territoire délimité, ni population bien comptée à l’instar des Etats normaux.
    Autre précision, la Syrie a aussi accueilli avec toute la fraternité humaine,des centaines de milliers de libanais fuyant les bombardements sionistes de 2006.

  4. Joseph Cotton dit :

    La loi turque ne reconnait le statut de ‘réfugiés’ qu’à ceux qui proviennent de pays européens.
    Donc les syriens en Turquie sont des ‘invités’ et ne bénéficient d’aucun statut legal ou de protection vis a vis les Nations-Unies.
    Ils sont en fait des ‘invités’ dont la Turquie aimerait se débarrasser au plus vite en créant une zone tampon en Syrie et en y renvoyant ces ‘invités’ gênants et couteux.
    Les Syriens ont prévu le coup et miné la future zone tampon.

  5. sowhat dit :

    Des quotidiens turcs très respectés avaient fait part de maltraitances diverses et variées, d’intimidations, d’abus sexuels, de travail et de prostitution forcés à l’encontre des réfugiés syriens. Des centaines de réfugiés qui sont rentrés au pays ont livré des témoignages accablants et on donné les noms des individus responsables de ces exactions, syriens et turcs. Je crois savoir que les autorités turques ont interdit l’entrée des camps à la presse. Et qu’en est-il des « camps de réfugiés » de Turquie et de Jordanie à partir desquels s’infiltrent les bandes armées ? Alors s’ils veulent soulever le dossier des réfugiés en Turquie, il y a fort à parier qu’ils vont le regretter.

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