Des réfugiés syriens… de retour au pays, c’est-à-dire en Turquie ?
De Simone Lafleuriel-Zakri
Bonjour, ce 22 juin jour de soldes…
Bon ayant constaté que notre ministère des Affaires étrangères nous propose de lui faire des suggestions par mail et est très facilement accessible, j’ai donc fait cet courrier pour suggérer cette proposition que j’ai dû insérer dans un espace limité… Cela soulage mon très grand énervement. .Mon mari, à Alep, (il s’y était rendu contraint et forcé et à reculons à mon retour) me raconte que les gens sont confiants, qu’il a été témoin de rassemblements monstres, que les gens se rassemblent et discutent et commentent et que c’est une très étonnante ambaince… Et je peux vous dire que mon mari n’est pas un militant pro-Bachar.
Etant très touchée par la situation des réfugiés syriens de la région de Jisr el Shouggour, de la région de Gazientep et plus, je considére que la France aurait un rôle important aujourd’hui à jouer en faveur de ces malheureuses populations une fois de plus déplacées. Ce rôle se justifierait en raison de la politique française de notre pays dans les années 1920 et alors que la France était puissance mandataire en Syrie.
En effet il n’a sans doute pas échappé à monsieur le ministre des Affaires étrangères que la région qui accueille en Turquie ces réfugiés est celle connue comme le Hatay : une large bande fertile que nous avons jadis offert à la Turquie, puissance incontournable à cette lointaine époque (comme elle l’est encore aujourd’hui) et afin d’obtenir alors de ce pays quelques faveurs qu’il est inutile de rappeler ici.
C’est donc, mais avec beaucoup d’humilité bien sûr, que je me permets de faire une suggestion de solution qui grandirait beaucoup notre pays dans la région, et auprès de ces populations en déshérence. Cette proposition d’aide française soulagerait aussi notre allié turc dans son effort de porter assistance à ces familles. Mais surtout cela nous permettrait, enfin, de réparer le préjudice subi de notre fait par ces populations qui, on le sait, restent très attachées à la terre que nous leur avons enlevée. Ces gens parlent le turc, (certains le kurde aussi et tous l’arabe). Ils sont musulmans et pour certains très attachés à leur religion ce qui leur a valu de façon récurrente des démêlés avec ce régime syrien qu’ils rejettent ces jours-ci. Ce sont aussi de grandes familles désormais sans ressources et qui vont se trouver fort démunies si comme elle le désirent, elles décident de rester en Turquie mais pas dans ces camps…
Mon idée serait donc que notre ministère des Affaires étrangères propose à la Turquie de prendre en charge la ré-installation de ces nombreux réfugiés dans leur Hatay et sur leurs anciennes terres (certains ont encore leur titre de propriété y compris à Kelis où de nombreux habitants d’Alep se rendent d’autant plus facilement qu’ils n’ont plus besoin de visas). Ils ne seraient plus considérés comme réfugiés puisqu’ils sont de cette partie dont, on le sait aussi, la Syrie n’avait jamais accepté d’être amputée jusqu’à une période fort récente et après des accords de rapprochement avec la Turquie.
Je suis persuadée que la Turquie tirerait de son consentement à cette offre généreuse, un grand avantage pour sa future intégration à l’Union Européenne… Et notre pays par ce geste noble de réparation verrait son prestige grandi et son rayonnement s’affirmerait dans ces populations qui de plus, devenues aussi turques pourraient par la suite participer au développement d’une Europe méditerranéenne et donc multiculturelle.
Avec mes très vifs remerciements pour votre attention, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre l’expression de ma très haute considération …
S. Lafleuriel