Le site du Point organise régulièrement des sondages en ligne sur un thème d’actualité. L’actualité syrienne – et, d’une certaine façon, libyenne – a tout naturellement dicté une enquête sur le thème du droit d’ingérence, principe conceptualisé par Bernard Kouchner et qui inspire, on ne l’a que trop vu, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Le Point a donc posé aux visiteurs de son site une question d’une grande simplicité, et même empreinte d’un certain simplisme : « Le droit d’ingérence, est-ce bien ?« , questionnement décliné il est vrai en six propositions, trois approbatives de l’ingérence, trois au contraire hostiles.
- Oui, quand un pays dérive dans la violence… Il faut toujours empêcher les hommes de se tuer : 3 406 votes soit 18,3% ;
- Oui, car un pays démocratique et pacifique doit aider les pays moins évolués à progresser : 1 028 votes soit 5,5% ;
- Oui, car un conflit dans un pays retentit toujours sur les autres pays et devient une menace pour tous : 2 009 votants soit 10,8%.
Soit 6 443 votes et donc 34,6% en faveur du droit d’ingérence.
- Non, c’est à chaque pays de résoudre ses tensions, il y va du respect de la souveraineté de chacun : 3 650 votes soit 19,7% ;
- Non, car l’ingérence n’est qu’un prétexte pour faire tourner les industries de guerre : 2 520 votes soit 13,6% ;
- Non, car les valeurs morales ne s’exportent pas, au nom de quoi imposerions-nous les droits de l’homme et notre conception de la paix ? : 5 961 votes soit 32,1%.
Soit 12 131 votes et 65,4% contre le droit d’ingérence.
Sans surinterprétrer ce type de sondage – où les plus militants ont tendance à se mobiliser d’avantage que les autres surtout si leur cause est médiatiquement minoritaire – on constatera que le rejet de l’ingérence est nettement majoritaire dans l’opinion française, pour diverses – mais toutes excellentes – raisons. Et ce rapport de 6 à 10 est incontestablement un échec de la propagande de masse qui s’est déversé depuis plus d’un an à propos de la Libye et de la Syrie. Une forte majorité de citoyens n’a pas « gobé » les pauses d’humanistes militants et les condamnations vertueuses du binôme atlantiste Sarkozy/Juppé. Gageons que ce dernier, s’il prend connaissance de ce sondage, aura un froncement de sourcils agacé. Il n’aura, à vrai dire, qu’à s’en prendre à lui-même, et à ce qu’il a laissé faire, puis légitimé en Libye, une expérience « ingérente » qui a laissé quelques traces dans l’opinion…
Mais nous prenons les résultats de cette enquête comme un signe de la maturité d’un certain nombre d’habitants de ce pays, dont l’esprit critique a résisté à 12 et quelques mois de désinformation massive et quotidienne. En ce qui concerne le tiers de partisans du droit d’ingérence, on relèvera la naïveté de ces 3 406 personnes qui semblent avoir cru que Sarkozy intervenait en Libye, ou aurait pu le faire en Syrie, pour « empêcher les hommes de se tuer » ! Cette naïveté est, comme toujours, le fruit de l’ignorance. Et l’ignorance des Français, et de pas mal d’autres peuples d’ailleurs, en matière de questions internationale est encyclopédique et, elle, nettement majoritaire. Mais même quand l’ignorance règne, le bon sens peut lui disputer – marginalement – la prééminence.
Sans vouloir défendre les Français je dirais qu’il faut prendre en compte leur situation.
Depuis 5 ans ils sont soumis a un matraquage des médias dans un seul sens Depuis 20 ans ils ont l’épée de Damoclès du chômage sur leur tête et le chantage des patrons qui mènent certains jusqu’au suicide…
Pour ma part je sais que, depuis plus d’un an, j’ai eu quelques difficultés a convaincre ma famille et mes amis des contre vérités sur La Syrie.
Je ne pense pas être le seul a avoir fait ce devoir d’information et je rêve d’un sursaut des Français contre ces politiciens qui ont réduit notre pays au niveau d’une colonie USraelienne.
J’ai été très déçu de voir qu’aucun des prétendants au poste de Président de notre pays n’a osé dire la vérité sur ce qui se passe en Syrie.
Ceci donne une idée du pouvoir que les forces occultes USraeliennes ont sur ce pays et du niveau de contamination de ce cancer.
Les actes d’allégeance au CRIF de nos politiciens et leur visite par leur représentant auprès de l’émir du Qatar ne sont vraiment pas encourageant pour trouver la bonne personne pour ce poste.
La France était la fille ainée de l’Église elle est devenu celle du temple de Jérusalem.
Il nous faut un De Gaulle et nous n’avons que des Pompidou (ex bras droit de Rothschild) des Giscard d’Estaing (élu grâce aux finances de UIMM)….
Il nous faut un vrai nationaliste qui travaille pour le peuple et non pour des pays étrangers.
FRANCE REVEILLE TOI
Bien dit !!!
Bien dit sauf que « Il nous faut un vrai nationaliste qui travaille pour le peuple et non pour des pays étrangers »
je dirais qu’il nous faut un vrai patriote qui travaille pour son peuple et collabore avec les pays étranger seulement pour l’intérêt de son peuple et non pas pour les intérêts financiers de sa bande..
Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ? par Jean Bricmont.
http://www.legrandsoir.info/Imperialisme-humanitaire-Droits-de-l-homme-droit-d-ingerence.html
5 novembre 2005
« Toute idée, aussi légitime soit-elle, court le risque d’être transformée en idéologie et d’être utilisée par les pouvoirs en place à des fins qui leur sont propres. C’est ce qui arrive avec l’idée de la défense des droits de l’homme lorsqu’elle se transforme en légitimation de l’ingérence militaire unilatérale et qu’elle appuie le rejet du droit international ».
Faudrait voir les resultats sur d’autres journaux tel Liberation ou le Figaro,journaux connue pour etre des enragés anti-Bachar et autrement plus « interventionistes ». A mon avis sur ces supports mediatiques les resultats seraient moins net contre le droit d’ingerence.
Je réponds à nos trois infosyriens : Malja, L’Etrangère et Camilo.
Vos analyses sont tout à fait réalistes. Mais, 1- je pense que les français sont toujours endormis. L’épreuve, la montée de sarko dans les sondages, ils refisent de se réveiller. 2- quant aux médias, presses et audios-visuels, tous ne parlent que de sarko. Ils ne disent pas du mal de lui. Au contraire, si vous regardez les revues et les magazines, dans un kiosque,sur leurs couvertures, il n’y a que sarko !!!??Que veut dire cette présence dans tous les médias ? . 3- oui, ce qui est bizarre, aucun candidat parle de la politique étrangère de la France, d’ailleurs, même pas de la Syrie ? . Bien que la France soit impliquée militairement et politiquement jusqu’au bout dans cette crise. Les deux seuls candidats qui ont parlé sont Marine Le Pen et Dupont- d’Aignan. Et moi, j’ai lu sur un site (j’ai oublié le nom, je m’excuse) que Hollande a envoyé un émissaire à Damas ?! est-ce juste, est-ce faux? je n’en sais rien.
Quant au journal « Libération », depuis l’achat de ce journal par les Rotchilde, il a changé sa ligne politique. Et le Figaro est toujours sous les bottes de sarko.
Bien dit
Triste tableau, en effet ! Mais beaucoup de Français, de plus en plus, n’en pensent pas moins et se posent des questions sur l’information qui est donnée au sujet de la Syrie mais il n’y a aucun lieu de débat prévu pour cela – c’est une minorité qui participe aux forums sur Internet.
C’est la classe politique dans son ensemble qui est la plus consternante (euphémisme) sur ces questions -Libye, Syrie- et la première responsable de « l’endormissement » apparent des Français et leur confusion. Que seuls les candidats d’extrême droite s’opposent à la position officielle de la doxa, est un sujet de consternation supplémentaire!
Mais il est à noter que cette situation n’est hélas pas propre à la France (ce n’est pas une consolation -au contraire-, mais un constat) et que la mise sous la botte des médias pour un formatage de propagande « uniforme » est largement mondialisée.
Pour compléter, la contamination de la propagande et le suivisme de la classe politique est largement mondialisée.
La décontamination, dans ce contexte « globalisé », peut difficilement être effectué « complètement » dans un seul pays, aussi glorieux soient les idéaux du passé, dont les « nostalgiques » (!?) se réclament ; en tout cas pas sans tenir compte de ce contexte.
« C’est la classe politique dans son ensemble qui est la plus consternante (euphémisme) « ..
oui, c’est vraiment cela qui est sidérant et vous avez complètement raison.
Pourquoi ce silence radio de différents candidats à la présidentille au sujet de la Syrie, la Libye, et même de l’Afghanistan ?? Est-ce qu’ils sont complices avec sarko ? ou ils ont peur de prendre position afin de ne pas perdre des voix de certains français ?
Beaucoup de questions qui n’ont pas de réponses ..
En tout cas,la Syrie s’en sortira pour plusieurs raisons : 1- les Syriens ont des alliés dans le monde,2-la politique du Président Bachar est efficace et 3- le peuple syrien ,très éveillé, défend beaucoup son pays et il se laisse pas faire..
ne se laisse pas faire.
Donc, nous
Toute cette guerre médiatico terroriste qu’à subit la Syrie après la Libye aura au moins permis de mettre à jour tous les collabos de France et de Navarre que ce soit les politiciens comme les médias et aussi de juger a leur juste valeur les organisme internationaux et ONG qui sont sensés défendre la paix dans le monde.
Et le résultat final est catastrophique pour la LIBERTE l’EGALITE et la FRATERNITE
Droit d’ingérence, devoir d’ingérence, assistance à humains en danger …
Tout çà, s’imposerait à chacun et à chaque Etat…..si ce n’est pas fait à la « tête du client » .
Une Grande Puissance, « Axe du Bien », a bloqué tout vote au CS de l’ONU quand il s’agissait d’ordonner le cesez-le-feu à Gaza ou au Liban, au lieu de venir au secours des bombardés napalmés uraniumisés !
J’arrête là, car les volumes sur le sujet, qui pourraient être écrits, occuperaient des murs entiers de bibliothèques. Et, surtout, d’autres, historiens, le feraient bien mieux que moi.
Un très important article à lire :
Au lendemain du « Printemps arabe », une saison de « Pèlerinage » à Damas
Comment le régime est sorti gagnant de la « guerre universelle » contre la Syrie
par Fida Dakroub
Mondialisation.ca, Le 28 mars 2012
Généralités
Au lendemain de la défaite décisive des groupes wahabites au bastion rebelle de Baba Amr, entrainant la fuite des milliers de mercenaires à travers la frontière avec le Liban, les appels des dirigeants atlantiques et des émirs et sultans arabes du Golfe à renverser le régime du président syrien, Bachar al-Assad, paraissent plus futiles que jamais. En effet, après un an de « guerre universelle », la Syrie a réussi jusqu’à présent à dépasser l’étape la plus dangereuse de la conjuration arabo-atlantique, celle du soulèvement armé des groupes islamistes appuyés par des milliers de mercenaires étrangers[1].
Le front diplomatique : la Syrie sur la défensive
Dans le domaine de la diplomatie, la Syrie a pris, depuis le début de la crise, une position défensive en essayant de repousser les « attaques » continues qui la frappaient de tout côté.
Le régime visait toujours à laisser le dossier syrien dans son cadre arabe –la Ligue – et à ne pas donner d’excuses aux conjurateurs pour le transférer au Conseil de sécurité (CS). Pour compléter cet objectif, la Syrie a pris plusieurs mesures concrètes : premièrement, le président Assad a entamé une série de réformes politiques et constitutionnelles ; deuxièmement, les autorités ont libéré des centaines de détenus politiques ; troisièmement, le régime a salué toute initiative arabe visant à trouver une solution à la crise ; et quatrièmement, les autorités ont collaboré au maximum avec le comité des observateurs arabes et ont facilité leur mission. Cependant, quand le comité a soumis son rapport à la Ligue, cette dernière l’a rejeté ; pour la simple raison que le rapport indiquait la présence de groupes armés dans les rangs de l’ « opposition », et il les rendait aussi responsables des violences et des pertes humaines que le régime. En plus, le rapport a souligné la collaboration des autorités syriennes avec les observateurs.
Évidemment, une telle réalité ne servait pas les objectifs des conjurateurs qui augmentaient leur pression sur la Syrie en transférant le dossier syrien au Conseil de sécurité (CS), le 4 février.
Après le deuxième échec de la Sainte-Alliance arabo-atlantique au sein du CS[2], grâce au veto chinois et russe, le président syrien, Bachar al-Assad, voyait le summum de la campagne arabo-atlantique contre la Syrie. Ainsi, dans le domaine diplomatique, la campagne arabo-atlantique commença à dessiner une ligne descendante. Rien de pire ne pourrait arriver après l’échec du projet de résolution ; le message du double veto était précis et bien déterminé : non à l’intervention militaire directe en Syrie ; non à une résolution du CS entrainant une intervention militaire sous prétextes de type « humanitaire » ; non au renversement du président Assad.
La Syrie a déjà gagné la bataille dans l’arène du CS.
Le front militaire : la Syrie à l’offensive
Au lendemain de la visite du ministre des Affaires étrangères de Russie, Serguei Lavrov, accompagné du directeur du Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie, monsieur Dmitri Medvedev, le 7 février[3], le président Assad donna le feu vert pour une opération militaire majeure contre les bastions rebelles à Homs, à Idlib et au Rif de Damas. Après quelques semaines de combats féroces, l’armée syrienne a mené une victoire décisive sur les groupes wahabites, armés et appuyés par des milliers de mercenaires arabes et atlantiques ; d’abord au Rif de Damas, puis à Baba Amr, enfin à Idlib. Grâce à cette opération militaire, la plupart des villes et des régions infestées par des combattants wahabites et des mercenaires ont été libérées.
Il est évident que le régime vise à mener une victoire décisive dans les villes principales avant la fin du mois d’avril et de sécuriser les autoroutes principales pour relier les villes l’une à l’autre. Pourtant, jusqu’à présent, le régime ne fait aucune illusion que les opérations militaires pourraient durer longtemps avant qu’il puisse détruire complètement les réseaux de bandits, de mercenaires et de groupes armés.
Le président Assad avait attendu un an avant qu’il a donné le feu vert à une telle opération militaire. À fortiori, le président Assad attendait la présence de deux conditions :
Premièrement, entraîner et préparer les troupes aux tactiques des guerres de villes et des combats de rues. Les résultats d’une telle préparation se sont apparus aux combats de Baba Amr, où l’armée syrienne utilisait les tactiques des forces spéciales, lui permettant de prendre le bastion rebelle ruelle après ruelle, maison après maison, avec un minimum de pertes.
Deuxièmement, choisir le moment politique le plus convenable pour écraser les groupes armés. À preuve, dès le début des violences en Syrie, le président Assad insistait à « traiter les groupes armés en tant que champignon de peau qu’il fallait laisser s’étendre avant de le brûler à l’aide d’un remède le plus efficace »[4]. Dans ce sens, il ne reste plus secret que le président Assad n’aurait pas déclenché l’opération militaire sans la protection diplomatique du double veto chinois et russe.
La victoire décisive à Baba Amr « a cassé le dos » des groupes rebelles et des mercenaires étrangers – selon une expression en dialecte syro-libanais – et des milliers de combattants islamistes et étrangers se sont enfuis à travers la frontière avec le Liban et la Turquie. L’ambassadrice étatsunienne au Liban, Maura Connelly a demandé au gouvernement libanais d’appuyer les soldats syriens désertés et les membres de groupes armés qui s’enfuyaient par milliers à travers la frontière avec le Liban[5].
Une victoire diplomatique au sein du CS et une autre militaire à Baba Amr, la Syrie fut couronnée !
Le début de la « saison de pèlerinage » à Damas
Parallèlement à la fuite des combattants et des mercenaires[6], des diplomates et des émissaires se sont dirigés vers « la capitale des Omeyyades », Damas, pour faire le pèlerinage au sein du « Qasr al-Mouhajerine », le palais présidentiel. La Syrie a approuvé la venue de la responsable des opérations humanitaires de l’ONU Valérie Amos, qui avait auparavant annoncé qu’elle allait se rendre en Syrie pour tenter d’obtenir un accès humanitaire « sans entrave ». Elle était arrivée à Damas le 7 mars et est partie le 9 mars[7]. Par ailleurs, la Syrie avait salué la visite de l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, qui est arrivé le 10 mars à Damas : « la Syrie salue la visite de Kofi Annan, émissaire du secrétaire général de l’ONU », a indiqué la chaîne d’État, citant un responsable sous couvert de l’anonymat[8]. M. Annan était accompagné de son adjoint, l’ancien ministre palestinien des Affaires étrangères Nasser al-Qidwa, pour cette première mission en Syrie[9]. Pour rappel, l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a été nommé le 23 février « émissaire conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe sur la crise en Syrie ». La mission déclarée de M. Annan visait à arriver à un cessez-le-feu dans toutes les régions syriennes, sécuriser des accès humanitaires et libérer des milliers de détenus.
En revanche, ce qu’on a déclaré devant les microphones et les caméras ne reflète pas nécessairement ce qu’on avait dit dans les coulisses. On parlait dans ces coulisses que lors de son arrivée au palais présidentiel, monsieur Annan a présenté le projet de la Ligue arabe, mais sans l’appel au renversement du président Assad. M. Annan demandait au président syrien un cessez-le-feu, la libération des milliers de détenus et des accès humanitaires. Pourtant, le président Assad s’est interrogé devant son « hôte » : « comment pouvons-nous arriver à un accord avec l’opposition en présence de groupes armés ? Qui pourrait garantir que ces derniers respecteraient un tel accord ? » ; le président Assad a ajouté : « il n’en reste qu’à dévoiler ceux qui appuient, financent et arment les groupes armés. Il est ridicule de croire que toutes ces armes et tout cet argent tombent du ciel »[10] ; mais l’émissaire international n’a rien dit pour calmer les inquiétudes du président Assad ; il a seulement haussé la tête en murmurant : « vos suggestions méritent d’être étudiées ». Par cette phrase très courte, la rencontre entre les deux hommes a été conclue.
Par ailleurs, et selon la même source d’« informations », les dirigeants syriens auraient retardé leur réponse aux « propositions » de monsieur l’émissaire, pour qu’ils pussent les discuter avec Moscou ; car Damas n’avait confiance ni en l’ONU ni en monsieur Kofi Annan[11].
En effet, ce qui a renforcé la méfiance des dirigeants syriens c’est que l’émissaire a quitté la Syrie vers le Qatar pour rencontrer son premier ministre, Hamad. On se demande ici, n’aurait-il pas été plus « démonstratif » si l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe s’était réuni avec le secrétaire de la Ligue, M. Nabil al-Arabi, ou avec le secrétaire de l’ONU, M. Ban-ki Moon ? Au moins que monsieur Annan considérait le Qatar « en état de guerre » avec la Syrie, qu’il fallait négocier avec son émir !
Le début de la fin
Ne trouvant que les injures et la profération de menaces pour exprimer leur indignation face aux victoires de la Syrie, les dirigeant atlantiques, accompagnés des émirs et sultans arabes du Golfe, se rassemblèrent à une conférence à Tunis, dite la « Conférence des amis du peuple syrien »[12]. Cette conférence d’ « Amis », dont le but déclaré prétendait l’offre de l’aide à la prétendue « révolution » syrienne, visait en effet à renforcer et à rassembler la foule opposante qui commença à se disperser en toute direction. L’émir du Qatar, Hamad, et le sultan du Royaume de l’Arabie Saoudite, Faysal, entrèrent la salle de conférence en hurlant la célèbre phrase de Karl Jaspers : « Le désespoir est une défaite anticipée » ; Camarades révolutionnaires printaniers, il ne faut pas désespérer !
Par contre, l’objectif réel caché derrière le vacarme créé par la conférence d’ « amis » avait un usage de « bombe à lacrymogène » plutôt qu’une utilité politique. La foule d’ « amis », rassemblée à Tunis, choisit l’ancien secrétaire général de l’ONU, monsieur Kofi Annan comme émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie.
Malheureusement, ce vacarme « à l’Arabique » n’avait aucun effet sur le terrain et n’a laissé qu’un écho sourd à Damas. Pour ces conférenciers audacieux, la bataille au CS a été déjà perdue, ainsi que celle à Baba Amr.
Ainsi, des figures les plus célèbres du despotisme obscurantiste arabe coalisé avec l’impérialisme occidental, telles que les émirs et sultans de la péninsule Arabique, se précipitèrent au microphone prêchant à la Syrie la démocratie et les droits de l’homme. En définitive, la guerre contre la Syrie constituait le summum de la mascarade du discours philanthrope impérialiste. D’un côté on prêche la démocratie et les droits de l’homme ; de l’autre côté on s’allie au despotisme obscurantiste arabe ; on se précipite « au secours » du peuple syrien, mais on tourne le dos à l’élimination systématique du peuple palestinien.
La déclaration du Conseil de sécurité : la Syrie victorieuse
Loin des brouhahas arabo-atlantiques qui voyaient dans la déclaration du CS[13] une victoire décisive sur le régime syrien, cette déclaration a mis fin aux illusions qui faisaient croire que « les jours du président Assad se comptaient sur les doigts »[14]. À plus forte raison, la déclaration du CS sur la Syrie, le 21 mars, a envoyé plusieurs messages :
Premièrement, la déclaration ne portait aucune allusion au renversement du président Assad, contrairement aux «vœux » du Conseil national syrien et des émirs et sultans arabes du Golfe. En effet, la déclaration a reconnu – sous entendu – le président Assad comme seul représentant de la République arabe syrienne et du peuple syrien.
Deuxièmement, la déclaration a dénoncé les actes de violences venant de tous les partis du conflit ; ceci entraine une reconnaissance sous entendue de la présence de groupes armés et terroristes sur le territoire syrien, qui visent à détruire les infrastructures de l’État. Après cette déclaration, aucune parole sur la nature « pacifique » des oppositions syriennes ne serait échangée au souk d’injures et d’accusations contre le régime syrien.
Troisièmement, la déclaration prenait comme titre principal la reconnaissance du rôle du président Assad dans toute solution future. La communauté internationale semble finalement convaincue que toute solution à la crise syrienne ne pourrait passer sans l’accord du président Assad, et à travers lui ; et que sans lui, aucune solution n’est possible. Désormais, les appels au renversement du président Assad sont devenus des vacarmes du passé.
Quatrièmement, la déclaration a insisté et encouragé le dialogue entre le régime et les oppositions « sous le parapluie du président Assad » et selon son agenda. Ce qui mène à conclure que la communauté internationale ne peut désormais dépasser le rôle du président Assad, non seulement concernant le dossier de la crise syrienne, mais bien plutôt tous les dossiers « chauds » de la région : la Palestine, le Liban, l’Irak et l’Iran.
Maintenant que la Syrie a franchit les deux tunnels les plus obscurs de sa crise, c’est-à-dire l’offensive diplomatique et le soulèvement militaire wahabite, il lui reste deux défis à relever : l’économie et la sécurité.
La Fable des deux Chèvres
En guise de conclusion, il nous reste à dire que le sort du Conseil national syrien et des monarchies absolutistes du Golfe – maintenant que la déclaration du Conseil de sécurité a pris comme titre principal la reconnaissance du rôle du président Assad dans toute solution future – ne semble pas assez étincelant ; ce qui évoque en nous la fable de La Fontaine, Les deux Chèvres :
Faute de reculer, leur chute fut commune.
Toutes deux tombèrent dans l’eau.
Cet accident n’est pas nouveau
Dans le chemin de la fortune.
(Fables de La Fontaine / Les deux Chèvres / Livre XII, Fable 4)
Fida Dakroub, Ph.D
Pour communiquer avec l’auteure : http://bofdakroub.blogspot.com/
Notes
[1] http://rt.com/news/french-army-officers-syria-893/
[2] http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=29229
[3] http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/07/97001-20120207FILWWW00364-serguei-lavrov-est-arrive-a-damas.php
[4] https://www.al-akhbar.com/node/45483
[5] http://www.presstv.ir/detail/230600.html
[6] http://www.presstv.ir/detail/230600.html
[7] http://www.journaldequebec.com/2012/03/05/damas-salue-la-visite-de-kofi-annan
[8] http://www.journaldequebec.com/2012/03/05/damas-salue-la-visite-de-kofi-annan
[9] http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/03/05/97001-20120305FILWWW00250-kofi-annan-se-rendra-a-damas.php
[10] https://www.al-akhbar.com/node/45483
[11] https://www.al-akhbar.com/node/45483
[12] http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/conference-des-amis-de-la-syrie-a-tunis_1086471.html
[13] http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2012/03/21/003-declaration-onu-conseil-damas-syrie-bombardements.shtml
[14] http://www.thenews.com.pk/article-38006-Assads-days-are-numbered,-says-Obama
Docteur en Études françaises (UWO, 2010), Fida Dakroub est écrivaine et chercheure, membre du « Groupe de recherche et d’études sur les littératures et cultures de l’espace francophone » (GRELCEF) à l’Université Western Ontario. Elle est l’auteur de « L’Orient d’Amin Maalouf, Écriture et construction identitaire dans les romans historiques d’Amin Maalouf » (2011).
Fida Dakroub est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Fida Dakroub publiés par Mondialisation.ca
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=30020
Pour rire.
Mitt Romney, le retour à la guerre froide
VIDEO traduite sous-titrée en français :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=k3Gd_yDkXII
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J’avais vu ce sondage j’ai effectivement voté la réponse la plus nombreuse.
Du bon sens, surtout quand la violence reste à prouver et/ou qu’elle est un peu trop partagée par les deux camps ou que soi-même on a des choses à se reprocher.
La Providence a préservé la Syrie de « l’amour » (plus précisment, de l’appétit vorace) étouffant et cannibale de ses « Amis » surgis, par magie, de la corbeille de Wall Street et des puits de pétrole et de gaz.
Il s’agira bientôt, après les élections législatives qui se tiendront dans quelques semaines, de parfaire l’unité, de panser les blessures, et de reconstruire.
Hélas ! on peut compter sur les pays de « l’Axe du Bien », pour, par leurs décisions hostiles, s’opposer à la reconstruction du pays.
La tâche sera longue, dure et demandera de grands sacrifices aux Syriens.
Un pays affirme le droit de neutralité, un autre le droit d’intervenir, le troisième affirme que c’est même un devoir, il existe un flou juridique autorisant toutes les manipulations.
Alors voici des propositions pour éclaircir cet imbroglio:
http://www.trazibule.fr/ingerence.php
Il existe certainement de meilleures solutions mais lesquelles ?