• Décryptage
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Une grande et belle leçon de journalisme de l'A.F.P. Samedi 28 mai se tenait à Paris sur le parvis des Droits de l'Homme, place du Trocadéro, un rassemblement de soutien au gouvernement syrien. Plusieurs centaines de personnes ont ainsi bruyamment manifesté, brandissant le drapeau national, notamment contre le traitement apporté par les médias français sur les événements en cours en Syrie, autrement dit la désinformation pure et simple dont fait les frais leur pays. Ils ne croyaient pas si bien dire, [...]



Trucages…

Par Louis Denghien,



Une grande et belle leçon de journalisme de l’A.F.P.

Samedi 28 mai se tenait à Paris sur le parvis des Droits de l’Homme, place du Trocadéro, un rassemblement de soutien au gouvernement syrien. Plusieurs centaines de personnes ont ainsi bruyamment manifesté, brandissant le drapeau national, notamment contre le traitement apporté par les médias français sur les événements en cours en Syrie, autrement dit la désinformation pure et simple dont fait les frais leur pays. Ils ne croyaient pas si bien dire, ou crier : leur manifestation est devenue, selon le compte-rendu  du « journaliste » de l’Agence France Presse présent sur place, une manifestation… d’opposants à Bachar al-Assad ! Compte tenu du nombre de portraits du président Bachar brandis par les manifestants du Trocadéro, on peut expliquer l’attitude du journaliste de l’A.F.P. par les raisons suivantes (classées par ordre croissant de probabilité) :

-1 : la fatigue…

-2 : la méconnaissance de la langue syrienne (mais aussi française, certaines banderoles étant rédigées dans cette langue et les participant criant ) et de la physionomie du président Bachar…

-3 : un subtil mix de paresse professionnelle et de bonne conscience occidentale : pour le journaliste (très) moyen français, saturé d’idéologie dominante, un Syrien qui manifeste ne peut être qu’un opposant à son gouvernement, tout comme, il y a quelques semaines, un Ivoirien qui descendait dans la rue, y compris à Paris, ne pouvait être qu’un partisan d’Alassane Ouattara…

Nous suggérons donc à l’A.F.P. – qui alimente quand même en « informations » l’ensemble des médias français, écrits, audiovisuels ou internet – de donner à ses reporters des cours accélérés de professionnalisme et de sérieux, sinon de déontologie, et aux manifestants syriens de distribuer aux journalistes présents à leur prochaine manifestation un tract précisant (en gros caractères) pour quoi et qui ils manifestent, ou mieux, des paires de lunettes et des sonotones. Mais peut-être, comme le disait La Fontaine bien avant la création de l’AFP : « il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre »….

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