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C'est un très intéressant entretien que nous empruntons au site lesinfos.com. Intéressant d'abord par la personnalité de l'interviewé : Antoine Sfeir, 62 ans, franco-libanais, directeur des Cahiers de l'Orient, est bien connu des téléspectateurs français, du moins ceux qui s'intéressent aux questions arabes, car il a très souvent été l'invité, en tant que spécialiste, des plateaux de télévision français. C'est, comme on dit en français populaire, une "pointure" dans son domaine et en tout cas une autorité médiatique. Il a [...]

"L’OTAN dans son aveuglement a lâché des armes à n’en plus finir, récupérées à 80% par les islamistes."

"Si demain la Syrie bascule, avec les Alaouites qui contrôlent la façade maritime dans leur pays la vallée des Nazaréens, Wadi Nassara, s’il y a la partition institutionnalisée au Liban, c’est foutu."

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Antoine Sfeir : « En Syrie on commence à critiquer la radicalisation de l’opposition »

Par Louis Denghien,



Antoine Sfeir : 2 ou 3 choses vues en Syrie, et pas mal d'imagination pour le reste

Antoine Sfeir : 2 ou 3 choses vues en Syrie, et pas mal d'imagination pour le reste

C’est un très intéressant entretien que nous empruntons au site lesinfos.com. Intéressant d’abord par la personnalité de l’interviewé : Antoine Sfeir, 62 ans, franco-libanais, directeur des Cahiers de l’Orient, est bien connu des téléspectateurs français, du moins ceux qui s’intéressent aux questions arabes, car il a très souvent été l’invité, en tant que spécialiste, des plateaux de télévision français. C’est, comme on dit en français populaire, une « pointure » dans son domaine et en tout cas une autorité médiatique. Il a essentiellement défendu une vision « occidentaliste » modérée de l’avenir souhaitable des sociétés arabes, tout en ne perdant jamais de vue les réalités de terrain, un terrain arabo-musulman dont il est un des meilleurs connaisseurs français.

Cet entretien, à vrai dire,  ne concerne pas exclusivement la situation syrienne, Sfeir analysant les jeux diplomatiques des différents acteurs de la région – Turquie, Iran – mais aussi l’évolution de certains « points chauds » comme la Palestine, la Tunisie et la Libye. Antoine Sfeir ne cache pas son inquiétude quant à ce dernier pays et, tout en mettant en cause la pratique gouvernementale de Kadhafi, il pointe l' »aveuglement » de l’OTAN dans cette affaire.

La thèse centrale de Sfeir est que les Etats-unis vont lâcher les Etats sunnites, à commencer l’Arabie saoudite. Sfeir dit en substance que les Américains jouent les chiites en Irak, pays dont ils feraient « cadeau » à l’Iran. Washington, que Sfeir crédite – un peu vite nous semble-t-il – d’une « véritable architecture » diplomatique dans cette région, voudrait, pour contrôler le pétrole arabe et son acheminement, s’appuyer sur trois pôles stables : un Etat juif, un Etat chiite et un Etat sunnite « mais à constitution laïque« . Ces trois Etats ce sont donc Israël, l’Iran et la Turquie qui, croit constater Sfeir, « se battent entre eux maintenant« . Avec, aux extrémités et au centre de l’arc arabe, l’Algérie pour contrôler l’Afrique du Nord, l’Egypte pour la vallée stratégique du Nil et l’Arabie Saoudite pour la péninsule arabique (Sfeir se contredit un peu là, nous semble-t-il).

Et voilà qui nous ramène à la Syrie : Antoine Sfeir imagine que, dans le cadre de cette redistribution américano-iranienne des cartes, Téhéran pourrait lâcher la Syrie et le Hezbollah libanais, en échange donc de l’Irak. Mais de son côté, pour sortir de l’isolement et apparaître comme un « nouveau Sadate« , Bachar al-Assad pourrait, lui, faire la paix avec Israël, ce qui lui permettrait en outre de récupérer le Golan.

Syrie : de la fiction aux constatations

Ouais. Malgré tout le respect que nous devons aux connaissances de M. Sfeir, tout cela nous parait surtout relever de la géopolitique-fiction. Notre spécialiste en vient aussi à imaginer, en cas d’aggravation de la crise intérieure syrienne – et donc de lâchage concomitant de l’Iran – la constitution d’un micro-Etat alaouite sur le littoral syrien, auquel il « annexe » Alep, et qui fusionnerait avec une partie – chiite – du Liban ! Restera un « triangle enclavé Homs-Hama-Damas sunnite« . Enclavé, si nous avons bien compris, entre l’Etat littoral alaouito-libanais et l’Irak a dominante chiite. Bref, Antoine Sfeir s’amuse bien avec ses ciseaux de visionnaire géostratégique !

Ce ne sont pas ses scénario – stimulants intellectuellement mais très hasardeux et même improbables pour le quart d’heure – qu’il faut retenir de cet entretien, à notre sens, mais ces quelques données objectives, cette analyse ponctuelle que notre expert tire de l’observation de la situation présente en Syrie.

Sfeir vient de faire une brève incursion en Syrie depuis la Turquie : il a eu le temps de constater que beaucoup de gens sur place « commençaient à critiquer l’opposition et notamment cette radicalisation de l’opposition« . Dans ce secteur septentrional et frontalier de la Syrie, il n’a vu ni grèves ni manifestations, même s’il a senti « une atmosphère très lourde« . Plus loin il croit constater que Bachar al-Assad est en train de reprendre la main sur le terrain de la sécurité intérieure.

Un dernier point : Antoine Sfeir conclut son entretien en disant qu’il n’a jamais vu, « depuis Nasser », une « haine aussi accrue envers les Etats-Unis (…) que ce soit en Libye, que ce soit en Tunisie, absolument partout« . Comme quoi, avoir une « véritable architecture de la diplomatie » – et les moyens militaires et financiers qui vont avec –  ne garantit pas contre le ratage final. On l’a déjà constaté en Afghanistan et en Irak, on devrait effectivement le voir assez vite en Libye. Un message  d’espoir pour les Syriens et pas mal d’autres Arabes conscients !

 

Bachar recevant l'envoyé spécial irakien le 26 juillet..

Ahmadinejad, al-Assad et Nasrallah en février 2010 : autant d'amitiés que Sfeir voit brisées dans sa boule de cristal

Ahmadinejad, al-Assad et Nasrallah en février 2010 : autant d'amitiés que Sfeir voit brisées dans sa boule de cristal

 

 

Interview / Antoine Sfeir : “l’Iran est l’allié objectif des Etats-Unis”

28 octobre 2011

Antoine Sfeir, vous rentrez de Syrie, pouvez-vous nous éclairer sur la situation actuelle du pays ?

Antoine Sfeir : Je ne suis pas allé jusqu’à Damas, je me suis rendu à l’intérieur de la frontière par Iskenderun où j’ai pu constater qu’il y avait beaucoup de réfugiés. Mais surtout des personnes qui commençaient à critiquer l’opposition et notamment cette radicalisation de l’opposition en disant que les laïcs allaient être laminés. La vie dans les villages par lesquels je suis passé était normale. Il n’y avait pas de grèves, ou de manifestations, si ce n’est le vendredi. J’ai trouvé l’atmosphère très lourde mais finalement on tend vers une certaine banalisation de la violence. Lorsque l’on commence à raconter des anecdotes sur les évènements ou sur les savates des soldats syriens par exemple, on rentre dans une forme de normalisation de la situation. J’ai l’impression, hélas, que la population s’est habituée à ça, un peu comme au Liban. Puis, je ne me suis pas attardé car ça devenait dangereux et j’ai passé l’âge d’être inconscient ! En revanche j’ai vu beaucoup de Turcs et ce qui est intéressant et nouveau en Turquie, c’est cette volonté d’afficher les ambitions impérialistes de la Turquie. C’est la première fois que le je le constate.

Alors justement on parle beaucoup de la Turquie en ce moment, est ce qu’on ne reviendrait pas à une sorte d’empire Ottoman ?

A.S : Oui effectivement, le ministre turc des Affaires Etrangères, Ahmet Davutoglu, qui est lui-même le concepteur de cette nouvelle diplomatie ne se rend pas compte, à mon sens, que les arabes n’en veulent pas, comme ils ne veulent pas voir l’imposture du modèle turc. Alors je leur ai dit, “ chez vous la laïcité est inscrite dans la constitution alors qu’elle n’est inscrite dans aucun autre pays arabes” et à ce moment la, je me suis dit, c’est moi qui suis entrain de me tromper, car quand Recep Tayyip Erdogan à gagné les élections en juin dernier, il les a en fait perdues. Il voulait les deux tiers pour changer la constitution, et il n’a eu que la majorité absolue donc la constitution reste laïque, il n’a pas le choix. Mais ce n’est pas ce qu’il voulait réellement. Si à la prochaine législature, il n’obtient pas les 2/3 des sièges, la Turquie est sortie de l’ornière.

Pourtant on parle beaucoup du modèle turc, présenté comme un islam modéré, Ennahda en Tunisie s’en inspirerait…

A.S: Non c’est une imposture ! Si Monsieur Ghannouchi, le président du parti Ennahda commence par dire, « inscrivons la laïcité dans la nouvelle constitution et ensuite, faisons de l’islam modéré », je suis d’accord. Par contre, si à l’inverse Monsieur Ghannouchi m’explique qu’il faut mettre dans la constitution que le coran est source de législation, à ce moment-là, je ne marche plus. Je pense que le danger est là, on a libéré la Libye et Moustapha Abdeljalil (le président du CNT : ndlr) a dit, on instaure la Charia, à tel point que Mahmoud Jibril (le numéro 2 du Conseil National de Transition : ndlr), et personne n’en parle, s’est retiré à cause de ça et pas pour des raisons personnelles.

L’instauration de la Charia en Lybie inquiète tout le monde. Pourtant, elle est appliquée dans de nombreux pays aujourd’hui …

A.S: Il faut effectivement savoir de quoi on parle : la Charia, elle n’existe plus, ce sont certains interprétants qui ont tiré du Coran la substantifique moelle et qui l’ont établi comme loi islamique.

Vous voulez dire qu’il y a des défauts d’interprétation…

A.S : Non pas du tout, la charia fait l’unanimité mais on est au septième siècle, on coupe la main au voleur, on lapide la femme adultère. Très bien, mais si on en revient au Coran, elle est lapidée à condition que quatre témoins aient vu qu’entre les deux corps des adultérins, pas même un papier de cigarette ne puisse passer ! Qui va vérifier ça ?
Par exemple ils parlent de la polygamie, là aussi c’est une imposture ! Si l’on relit le Coran, il est dit dans ce verset que parmi les veuves et les orphelines, tu peux prendre jusqu’à 4 épouses maximum, à condition de les traiter équitablement. Alors j’aimerais bien voir l’homme, capable tous les soirs de coucher avec une femme différente, et équitablement. Et ce verset se conclut de la manière suivante : et comme je sais que tu ne peux pas, alors contente toi d’une. Il n’y a pas de plus monogame que l’Islam. Les interprétants s’arrêtent avant la deuxième partie de phrase et l’on se retrouve avec des gens illettrés dans un village, auquel l’imam dit « tu dois prendre 4 épouses » ! Par contre il est certain que l’instrumentalisation de la religion ira à l’encontre des femmes. Par exemple penons le cas du voile, il y a un verset qui en parle de façon détaillée, c’est la sourate 33 versets 54 à 59. Il y est dit que les épouses du Prophète, les croyantes cachent leurs atouts. Et certains ont traduit par “voile” leurs “atouts”. Quels sont les atouts des femmes dans le désert arabique par 50 degrés à l’ombre ? Et bien ce sont “les seins à l’air”. Et d’ailleurs il précise dans le verset qui suit qu’elles doivent porter leurs djellabas mais à aucun moment dans le Coran on lit le mot « cheveux ». Ce sont des questions d’interprétants. Tout cela relève de beaucoup d’imposture. On ne peut pas leurs faire la leçon car que ce soit les juifs ou les chrétiens, dans leur histoire, ont, eux aussi, beaucoup interprété leurs livres sacrés à leur manière.

L’actualité dans le monde arabe est très vaste en ce moment, mais revenons en à l’actualité la plus récente, la victoire d’Ennahda en Tunisie. Est-ce qu’Ennahda va tenir cette promesse d’islam modéré ?

A.S: Monsieur Ghannouchi nous dit “la charia ne sera pas appliquée”, les femmes auront même le choix de travailler à mi-temps, on ne les obligera pas à porter le voile, on n’interdira pas l’alcool etc. Aujourd’hui je suis le menteur jusqu’à sa porte. Je ne peux pas dire si le parti islamiste dit la vérité ou pas. Je l’ai bien suivi, dès le départ la fondation du MTI (Mouvement de la Tendance Islamique) puis ensuite de la fondation d’Ennahda en 1989, donc nous verrons bien… Si demain, il dit que l’alcool c’est uniquement pour les touristes et pas pour les Tunisiens, je commencerais à émettre certains doutes. Il faut être vigilant. Mais je suis moins inquiet maintenant pour la Tunisie, car si Ennahda a fait 90 sièges, les autres partis ont remporté des sièges également. On peut dire que la Tunisie a gardé une forme de sécularité, à défaut de laïcité.

Mais comment expliquez-vous le fait que les Tunisiens aient voté pour un parti islamiste et non pas, pour une majorité d’entre eux, pour les autres partis?

A.S: C’est une question démographique, 60 à 70 % de la Tunisie est rurale et donc pauvre et le parti Ennahda à travers ses réseaux, même en exil, a travaillé la campagne de manière systématique et méthodique et même dans les quartiers pauvres des villes, c’est-à-dire les banlieues de Tunis, La Marsa, Sidi Bou Saïd, de Sfax, de Sousse, de Monastir etc… Moi je m’y attendais. Donc les Tunisiens ruraux ont votés pour Ennahda car ce parti a articulé tout sa campagne sur la moralisation de la vie publique. Et à mon avis la Tunisie n’est pas la seule à avoir besoin d’une moralisation donc je crois que c’est important.

Pour en revenir à la Libye, quel sera l’avenir de ce pays selon vous ?

A.S : Je suis très inquiet pour la Libye. Kadhafi avait tué toute institution civile. Il a cassé l’équilibre régional et tribal ce qui constitue la base de la Libye et il en a fait des clients : celui qui était sage avait le droit à de l’argent et celui qui ne l’était pas, n’en avait pas. A partir de là, il y a eu beaucoup d’excès. Aujourd’hui, le CNT ne parvient même pas à former un gouvernement car chacun veut être représenté. L’OTAN dans son aveuglement a lâché des armes à n’en plus finir, récupérées à 80% par les islamistes.

En Libye on risque d’avoir un islamisme beaucoup plus radicalisé ?

A.S : Revenons à l’étymologie des termes, aujourd’hui, l’islamiste c’est celui qui cherche à islamiser le champ social, juridique, administratif, politique, économique. Donc autrement dit c’est comme si on revenait au temps ou les papes disaient : “celui-là est roi, celui-ci est empereur, je l’adoube, je l’accepte et je le confirme”.

Pour ce qui est du Proche-Orient, les Palestiniens commencent à adopter une autre politique, une sorte de lutte diplomatique et médiatique donc ils ont renoncé officiellement à la lutte armée, est-ce que cela peut aboutir à quelque chose ?

Oui ! Ils sont entrain de faire ce qu’Israël à fait. Quand David Ben Gourion a proclamé l’Etat d’Israël en mai 1948, il l’a fait grâce aux Nations Unies. Lorsque l’on entend Benyamin Netanyahu dire que les Nations Unies, c’est rien ! Il est mal en point ! On constate désormais d’une manière criarde qu’il n’y a plus d’homme d’Etat en Israël, donc on se met a regretter Golda Meir, même Yitzhac Rabin qui était un faucon, même Ariel Sharon qui a démontré à la fin de sa vie qu’il était un homme d’Etat, Moshe Dayan, etc. Tous ceux-là n’existent plus ! Benyamin Netanyahu n’est pas un Israélien, il a vécu de l’âge de 7 ans à 45 ans aux Etats-Unis, c’est un américain qui vit en Israël, à l’inverse de son frère qui n’a jamais quitté Israël. Netanyahu n’a aucun charisme, il est en retrait à chaque fois. Ensuite, il est en train de mener un véritable grignotage du territoire. Il faut y aller et voir comme dans certains villages, on ne peut pas entrer. Ce qui est terrible dans ce sens là, c’est qu’ils sont en train de fermer les destins des Palestiniens et un homme sans destin peut devenir terroriste, il n’a plus rien à perdre. Par exemple un homme qui fait des études et qui devient médecin, il a des patients qui ne peuvent plus le payer donc il leur fait crédit et ce médecin a besoin d’un crédit chez l’épicier, qui lui-même demande crédit à son fournisseur, mais à un moment donné le cercle se casse et le destin se brise.

Comment visualisez-vous une paix au Moyen-Orient ? Israël aurait-il intérêt à faire la paix avec les Palestiniens aujourd’hui ou devrait-il attendre de voir comment sont redistribuées les cartes dans la région ?

Quand je regarde une carte, je m’aperçois qu’en quelques années, le Proche-Orient a été « atomisé » et je dirai même communautarisé. Cela me rappelle une phrase dans ses mémoires de Moshé Sharett, ministre israélien des Affaires étrangères, qui disait : « Le devenir d’Israël dans cette région du monde ne peut se faire que dans le cadre d’entités communautaires, éthiques ou religieuses ». Aujourd’hui, c’est fait. L’Irak, c’est trois pays en un, des fédérations ; cela a été acté par le parlement. Les bouc-émissaires ont été les chrétiens. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient sur tout le territoire, ils n’avaient pas de territoire homogène. Le Liban, c’est fait aussi. A Beyrouth on s’embrasse sur la bouche pour signer un contrat. Mais les chrétiens ont une entité homogène, les druzes un territoire homogène, les sunnites sont sur le littoral. Les seuls qui n’ont pas un territoire homogène ce sont les chiites car 40% de la population du Liban-sud n’est pas chiite et 55% de la population de la Bekaa ne l’est pas non plus. Donc cela fait beaucoup et dans un pays aussi grand que la Dordogne, on ne va pas déplacer des populations éthiquement ou confessionnellement. On a dit dès le début que la guerre au Liban était une guerre civile. Or pendant 8 ans cela était faux, il y avait toujours un élément extérieur. Les Palestiniens en 75, les Syriens en 76, les Arabes en 77 avec la force arabe de dissuasion, c’est-à-dire les Saoudiens, les Soudanais, les Libyens et les Emiratis. 78 c’est Israël, 82 aussi. Ce n’est qu’en septembre 83 qu’on a assisté à la première confrontation entre milices druzes et milices chrétiennes. Et on constate que les milices représentaient, y compris les Palestiniens, 30 000 personnes armées et qui tenaient en otage 1% de la population. Aujourd’hui, le résultat c’est qu’il y a la peur de l’autre.
Si demain la Syrie bascule, avec les Alaouites qui contrôlent la façade maritime dans leur pays la vallée des nazaréens, Wadi Nassara, s’il y a la partition institutionnalisée au Liban, c’est foutu.
Bien entendu Israël aura gagné puisqu’il prêche l’Etat hébreu, il demande à Mahmoud Abbas de reconnaître Israël en tant qu’Etat pour les juifs uniquement. Donc cela veut dire que ce qu’ils appellent d’une manière fausse les arabes israéliens qui sont en fait des Israéliens qui ne sont pas juifs, c’est tout, or Netanyahu veut cela pour faire comprendre que l’on ne peut pas être Israélien si l’on n’est pas juif. C’est cela qui est terrible et auquel les gens ne font pas attention. Toutes ces choses-là sont à mettre en perspective. J’ai très peur de voir la chose s’enliser. Imaginez ce que ferait le Syrien demain, si Bachar El-Assad reprenait la main sur le pouvoir sécuritaire, ce qui est en train d’être fait. Il est isolé, il est affaibli. Comment sortir de l’isolement ou de l’affaiblissement ? Il fait la paix avec Israël. Dans la foulée, le Liban signe immédiatement parce que les habitants de la région des fermes de Chebaa et du Golan ont déjà dit, «nous on s’en moque, pourvu que l’on nous laisse travailler notre vin, nos artisanats.. ». Les Druzes du Golan, qui sont quand même la majorité dans la région, demandent à redevenir Syriens depuis toujours.

Cela veut dire que les Syriens abandonneraient la solidarité qu’ils ont pour les Palestiniens ?

Evidemment, la solidarité des Syriens, vis-à-vis des Palestiniens ne vaut qu’instrumentalisation. C’est la puissance de nuisance de la Syrie. Mais si demain la Syrie et le Liban font la paix avec Israël, Bachar El-Assad apparaît comme le nouveau Sadate. Il sort de l’isolement, il sort de l’affaiblissement et qui en est le bouc-émissaire ? Les Palestiniens. On est vraiment dans une redistribution totale des cartes aujourd’hui.

Ce n’est pas ça pourtant qui fait peur à Israël ?

Mais Israël est en train, bien au contraire, de gagner sur le plan philosophique. L’Iran est une puissance régionale. Cette puissance régionale a réussi pour la première fois depuis le Xeme siècle, à faire en sorte, en instrumentalisant le chiisme, donc la religion, que l’empire perse repousse ses frontières dans l’espace arabe, ce qui ne s’était jamais vu. C’est une guerre millénaire entre Perses et Arabes. Souvenez-vous de la guerre en Irak. C’était une guerre entre Sunnite et Chiites, entre Perses et Arabes et stratégique pour le contrôle du golfe par lequel passe 65% de notre approvisionnement énergétique, à nous Occidentaux, y compris le Japon. Aujourd’hui on ne peut pas faire la paix en ignorant l’Iran.

Justement, concernant l’Iran, les Américains ont annoncé le retrait de leurs troupes d’Irak très prochainement. Est-ce que les Iraniens ne vont pas s’engouffrer dans la brèche ?

Ils sont déjà dans la brèche. On a l’exemple d’un ministre du gouvernement d’Ahmadinejad qui est Iranien, naturalisé Irakien. Son frère est ministre en Iran… Ils sont dans la brèche, complètement. Cela dit, il faut se rappeler que, y compris chez les chiites, ils sont plus arabes que perses et cela ne changera pas. Néanmoins et on le sait, l’Iran aujourd’hui est l’allié objectif des Etats-Unis. Je l’ai dit, je l’ai écrit moi-même en 2006 en voyant un Israélien en Iran à cette époque. J’en ai la preuve aujourd’hui. Il y a deux mois, dans le journal La Tribune, un article annonçait que 200 entreprises israéliennes avaient été épinglées par les Américains pour avoir travaillé en Iran. Pas « avec », mais « en »Iran. Ils ont continué, mais un diplomate israélien m’a dit qu’ils avaient été épinglés parce qu’ils commençaient à faire plus de chiffre d’affaire que les entreprises américaines qui travaillent en Iran, sous pavillon canadien. Eux-mêmes me l’ont dit ! Donc, parmi les trois puissances qui font partie de l’alliance stratégique permettant aux Etats-Unis de se retirer d’Irak, aucune n’est arabe : l’Iran, la Turquie et Israël. Ces trois « empires » se battent entre eux maintenant. Enfin, se battre est un grand mot, la Turquie malgré tout n’a jamais rompu ses relations avec Israël, pour savoir qui va être le « primus inter pares » (le premier entre les égaux ndlr) dans la relation avec les USA.

On peut alors voir le scénario suivant : les Etats-Unis lâchent l’Irak, en font cadeau à l’Iran, les Turcs se repositionnent comme des « ottomans » avec un islam modéré, l’Iran lâche Hamas et la Syrie, puisqu’on a vu qu’Ahmadinejad condamnait El-Assad et les menaces contre Israël en échange. Est-ce que cela vous paraît logique comme analyse ?

Oui, parce que votre analyse rejoint la mienne, sauf que le scénario est stratégique. Les Américains ont besoin de contrôler le pétrole et son acheminement dans une région qui est à plus de 10 000 kilomètres. Donc ils ont besoin des trois : un Etat juif, un état chiite et un état sunnite mais à constitution laïque. On a les ingrédients. L’Arabie Saoudite restera peu ou prou le gestionnaire de la péninsule arabique, l’Algérie pour l’Afrique du Nord et l’Egypte pour la vallée du Nil. Voila ce dont hériteront les pays arabes. En revanche il y a désormais une méfiance des Etats-Unis totale vis-à-vis des sunnites. A mon avis c’est ce qui les amènera à toucher à l’Arabie Saoudite. La preuve c’est qu’ils sont en train d’enclaver les Sunnites, en Irak autour de Bagdad et si demain les Alaouites doivent laisser le pouvoir ils se replieront sur la façade maritime et il restera le triangle enclavé Homs-Hama-Damas des sunnites. Les Alaouites arriveront à piquer Alep pour leurs chrétiens. Donc il y a un lâchage des sunnites, c’est pour ça que je pense qu’ils toucheront à l’Arabie Saoudite.

En début d’année, l’Occident, les Etats-Unis en tête ont vanté ce printemps arabe. Or les islamistes commencent à l’emporter… Les Américains, ont-ils une stratégie bien établie ou alors naviguent-ils à vue ?

Je crois que les Américains ont une véritable architecture de la diplomatie depuis les années 50. Je crois qu’ils connaissent beaucoup mieux le terrain qu’on ne le pense. Beaucoup mieux que les Européens, qui eux après l’avoir très bien connu, après avoir confié le pouvoir aux minorités pour les préserver, ont aujourd’hui, une définition de la démocratie, qui est premièrement la loi de la majorité, un homme une voix. Au Liban, une communauté avec 7.2% de natalité deviendra la majorité en un siècle. Autant faire l’économie d’un siècle, et que les 17 autres communautés fassent leurs valises et leurs cartons. Mais ce qui est intéressant c’est que les Etats-Unis ont à la fois une architecture et sont pragmatiques. Quand dans leur architecture, ils ont le choix, ils lâchent, ils font autre chose, mais toujours pour le même objectif : la communautarisation, parce que l’on traite toujours mieux avec des Etats, des entités plutôt qu’avec des blocs et faire en sorte qu’aucune décision ne se prenne sans les Etats-Unis. Ils sont un interlocuteur incontournable. Tout cela est essentiel dans l’architecture américaine et l’on voit depuis 53, c’est-à-dire le coup d’Etat de Mossadegh, que tout se tient. Il y a une véritable vision, or, en Europe et hélas en France, on manque beaucoup de vision.

Justement, quel peut-être le rôle de la France aujourd’hui, pourquoi n’a-t-elle pas cherché à se positionner en tant que médiateur au Proche-Orient ?

Malgré tout ce que j’ai pu dire, je n’ai jamais vu depuis Nasser, une haine aussi accrue envers les Etats-Unis, ce qui est paradoxal. Que ce soit en Libye, que ce soit en Tunisie, absolument partout. Pas seulement à cause du véto pour Israël. Je n’ai jamais constaté concomitamment une telle demande de France, peut-être à cause du ras-le-bol du tête à tête imposé avec les USA. La France a un avantage certain, c’est le pays qui parle avec tout le monde, y compris avec Israël, qui n’en voulait pas avant. Grâce à Michel Barnier, nous nous sommes réconciliés avec Israël. Aujourd’hui, pour faire la politique de la France, il faut une vision. Du temps de De Gaulle, Pompidou ou Mitterrand il y avait une vision qu’appliquait le ministre des Affaires Etrangères. On peut espérer aujourd’hui qu’Alain Juppé puisse le faire. Avant on avait plutôt, hélas, des ministres étrangers aux affaires, autant je dis « respect » à Kouchner pour Médecins du Monde, à MSF, même en tant que ministre de la Santé, autant il n’était manifestement pas à sa place aux Affaires Etrangères. Ne parlons pas Douste-Blazy, lui c’était le serviteur inutile de dieu. A partir de cette vision là et du refus de faire de la politique étrangère seulement à partir uniquement des plateaux télévisés, on pourra reprendre. Partir à la reconquête. Mais pour cela il faut de la conviction, il faut avoir du courage et ne pas être à la merci d’une réélection.

Propos recueillis par Florence Kammermann et David Bercher.

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31 commentaires à “Antoine Sfeir : « En Syrie on commence à critiquer la radicalisation de l’opposition »”

  1. Mohamed dit :

    Al Miqdad : Un avenir de démocratie, de pluralisme politique et liberté de la presse attend la Syrie !

    L’émission « Hadith Al Yaoum », diffusée par « Russia Al Yaoum », le 01.10.2011, a invité Fayçal Al Miqdad, vice ministre des affaires étrangères syriennes, qui a parlé des développements actuels de la situation dans son pays, ainsi que sur leurs impacts sur l’avenir de la Syrie et sur sa position sur l’échiquier mondial.
    La traduction intégrale sera mise en ligne d’ici peu!

    • Mohamed dit :

      Al Miqdad : Un avenir de démocratie, de pluralisme politique et liberté de la presse attend la Syrie !

      L’émission « Hadith Al Yaoum », diffusée par « Russia Al Yaoum », le 01.10.2011, a invité Fayçal Al Miqdad, vice ministre des affaires étrangères syriennes, qui a parlé des développements actuels de la situation dans son pays, ainsi que sur leurs impacts sur l’avenir de la Syrie et sur sa position sur l’échiquier mondial.
      Q. Selon des comptes redus des organisations des droits de l’homme il y’a plus de 3000 manifestants qui sont tués en Syrie, depuis le début des contestations en mars dernier, certains s’interrogent, jusqu’à quand la direction syrienne va-t-elle continuer à opprimer son peuple ?
      R. Je crois que la question doit être inversée, qu’est ce qui se passe en Syrie ? Certaines organisations gouvernementales et internationales ont perdu leur crédibilité… Elles examinent les faits d’un seul œil, et ne voient pas ce qui se passe réellement. Ces organisations écoutent les rumeurs par ci par là qui parlent de chiffres falsifiés, et aucune de ces organisations n’a mentionné la mort de 1150 éléments de l’armée et des forces de sécurité syriens, est –ce que vous croyez que c’est une approche logique ? Certainement pas. Certes, beaucoup de civils sont morts assassinés, mais la question qui se pose est la suivante : qui tue et assassine ces civils ? Plusieurs criminels, arrêtés par les forces de sécurité ont avoué avoir tué des civils et avoir tirés sur des manifestants pour faire durer les mouvements de protestations. D’autres ont avoués avoir tués des civils pour préserver les constructions illégales, car ils ne peuvent pas enfreindre la loi s’il n’y a pas de manifestations et de protestations. Voilà les véritables mobiles. En ce qui nous concerne, nous croyons que la mort d’une seule personne est une chose triste, et c’est pour faire face à ces défis que le gouvernement a mis en place une commission judiciaire dont la fonction est d’enquêter sur les affaires de meurtres, et d’exposer les raisons d’assassinats de civils, et nous vous assurons que toute personne responsable de la mort de civils, de quel bord qu’elle puisse être, sera traduite devant la justice.
      Q. Vous avez dit que la vie d’une seule personne est importante, mais les affrontements persistent encore, peut-on dire que la Syrie est au bord de la guerre civile ?
      R. Absolument pas, ce sont ceux qui attisent le feu de ces évènements qui veulent que la Syrie entre dans le moulin de la guerre civile, mais la cohésion de la société syrienne et l’histoire commune contrecarrent ce dessein, nous avons les religions monothéistes, les trois grandes religions en Syrie, et pour chacune d’entre elles, il y’a des confessions diverses – et ceux qui attisent les évènements sont ceux qui veulent la guerre civile – et nous avons identifié ces derniers et je peux vous dire qu’il s’agit d’extrémistes islamistes, de salafistes, de trafiquants de drogues et de contrebandiers, et ils sont équipés avec des moyens de communications très sophistiqués par des parties étrangères – en plus du terrorisme et des terroristes – , des millions de dollars ont été passés en contrebande en Syrie, en plus des armes et de matériel provenant de pays voisins, tels la Turquie et le Liban, l’objectif étant de porter atteinte à la stabilité et à la paix en Syrie.
      Q. Peut-on dire que toute l’opposition est formée d’islamistes et qu’il n’y a pas de civils qui militent pour une vie meilleure ?
      R. Absolument pas ; nous avons une opposition intérieure dont les avis et les points de vue sont pris en compte par le pouvoir syrien, et nous allons œuvrer avec elle à l’édification de la Syrie nouvelle.
      Q. Nous sommes au courant que votre gouvernement entreprend des dialogues avec des partis de l’opposition et que certaines de leurs revendications ont été satisfaites, mais vous ne pouvez pas ignorer le fait que la survenue de manifestations en Syrie, s’inscrit dans le cadre des soulèvements survenus et surviennent dans la région. Personne ne croyait que le régime de Moubarak allait s’effondrer, ou le régime de Ben Ali, et personne n’a pensé que qu’une certaine force allait s’attaquer à Kadhafi, – pour tout ceci, vous ne pouvez pas considérer la Syrie comme un pays à part – les évènements vont de façon concomitante – croyez-vous que des évènements similaires peuvent arriver en Syrie ?
      R. Pour être franc – nous reconnaissons les erreurs et que le processus de réforme n’a pas commencé comme prévu. Ces faits nous devons les admettre, mais ce que nous ne pouvons prévoir c’est que les évènements prennent cette évolution violente – et cela contraste avec la nature et l’esprit du peuple syrien et contraste aussi avec les réformes annoncées par le président Al Assad. Prenons des exemples d’autres pays – l’Egypte – qu’est ce qu’il y’a là bas, un régime entièrement soutenu par les Etats-Unis et les pays occidentaux, et des milliards de dollars dépensés par les américains annuellement pour faire taire le peuple égyptien en regard des politiques du régime égyptien d’alors, et la même chose prévaut pour la Tunisie. En Syrie, la situation est différente – nous sommes conscients qu’il y’a des erreurs et que des révisions et des réformes sont nécessaires et n’ont pas commencé, mais pourquoi ? Lorsque le président est arrivé au pouvoir en 2000, il a présenté un programme de réformes intégré, mais l’occupation de l’Irak par les américains en 2003, et ils avaient l’intention d’occuper également la Syrie, ce ne sont pas des secrets, c’est connu par tous, et en 2005, une fois encore, nous avons voulu lancer le programme des réformes, mais à peine avions-nous commencé à planifier que l’ancien premier ministre libanais fut assassiné et que, tout de suite et dans les premières dix minutes qui ont suivi, la Syrie fut accusée d’être derrière cet assassinat, et nous avons du défendre l’indépendance de la Syrie, et l’affaire fut portée devant la scène internationale – à ce moment j’étais ambassadeur de la Syrie au conseil national de sécurité – et nous avons été occupé par cette affaire durant 2 à 3 années avec l’imposition de sanctions économiques et les mesures d’isolement de la Syrie, avant de découvrir que la Syrie n’avait rien à voir avec l’assassinat et qu’il y’avait un autre groupe qui était responsable, et nous avions du subir ce que nous avons souffert, et les réformes s’en sont trouvées retardées une fois de plus, et maintenant je peux supposer que votre prochaine question serait quelles étaient ces réformes présentées par le président Al Assad, et où en sommes nous dans leur mise en œuvre.
      Q. Nous sommes au courant que les réseaux de communication sociale ont joué un rôle actif en Egypte, quel rôle ces réseaux jouent-ils en Syrie ?
      R. Elles y jouent un grand rôle aussi – nous avons saisi plusieurs appareils de communications dans certains véhicules de certaines missions diplomatiques en Syrie – et à ce sujet, avant le déclenchement de ces évènements il y avait des restrictions imposées sur l’internet mais le président a donné ses instructions pour lever ces mesures restrictives pour que les syriens puissent utiliser le web librement, malgré l’utilisation abusive.
      Q. Il y’a un long conflit entre la minorité alaouite au pouvoir et la majorité sunnite, croyez-vous que cette négligence de la majorité sunnite a contribué, d’une certaine façon, à cette insurrection ?
      R. C’est une question extrêmement grave, nous ne pensons pas de la logique de la majorité et de la minorité en Syrie, parce que cela va entraîner des déchirures dans le pays, certaines parties ont joué sur cette question et l’ont exploité contre les intérêts des peuples – quand un président de la majorité est au pouvoir, ils prétendent que la majorité opprime la minorité, et quand le président est de la minorité, ils disent que la minorité opprime la majorité – et il s’agit d’un jeu très sale, qu’ils jouent pour le compte des puissances occidentales qui l’exploitent sous prétexte des droits de l’homme et de la démocratie, n’est-il pas le droit de chacun de devenir président, abstraction faite de son appartenance à la minorité ou à la majorité ? C’est un crime, comme nous le croyons, nous, en Syrie. Nous ne parlons absolument pas ce langage de majorité et de minorité – dans ce sens – tous en Syrie ont le droit de devenir président ou premier ministre, saviez-vous que le premier chef du gouvernement syrien était un chrétien orthodoxe, que peut – on reprocher à cela ? Maintenant, ils cherchent à tromper le peuple syrien et à tromper l’opinion publique mondiale, en évoquant certaines questions derrière lesquelles ils essayent de diviser la Syrie et diviser le peuple syrien, et de là nous sommes différents de l’Egypte et de la Tunisie, ici nous avons un régime politique qui œuvre à protéger la souveraineté et l’indépendance de la Syrie et nous sommes fiers de le faire. Contrairement à l’Egypte et à la Tunisie où les deux systèmes politiques sont totalement gérés et tournent exclusivement autour des intérêts américains, ici, nous faisons l’objet d’attaques acharnées à cause de notre opposition aux politiques des Etats-Unis dans la région qui cherchent à dominer la région toute entière et à apporter son plein soutien à Israël, à travers l’affaiblissement des régimes, et à travers la domination du peuple palestinien pour qu’Israël puisse vivre dans la prospérité.
      Q. Bachar Al Assad a menacé d’attaquer Israël si la Syrie est attaquée par l’OTAN, pourquoi impliquer Israël qui n’est pas membre de l’OTAN ?
      R. Non, Non ce n’est pas vrai du tout. Nous ne voulons pas utiliser ce qui se passe en Syrie comme une monnaie d’échange sur d’autres questions. Le président Al Assad ne fera pas cela, et immédiatement quand ces rumeurs ont été lancées, une source autorisée a déclaré que la Syrie fait la distinction entre ce qui se passe à l’intérieur du pays et le conflit arabo-israélien. Nous avons un mécanisme pour aborder les faits intérieurs, et la question de l’occupation israélienne de nos terres et des territoires palestiniens est une affaire tout à fait différente. Notre stratégie est de ne pas faire de liaison entre les deux questions. Nous savons que la question des équilibres au Moyen Orient est une affaire très délicate, mais quand Israël nous menace nous nous défendrons.
      Q. Parlons un peu de l’OTAN, vous savez que l’OTAN a une politique dérisoire dans son intervention dans certains et pas dans d’autres, pourquoi croyez – vous qu’ils ne vont pas intervenir en Syrie ?
      R. Pour l’instant ils ne peuvent pas attaquer la Syrie, parce qu’ils savent que si l’action contre la Syrie était facile, ils l’auraient fait. Ils ne le peuvent pas car ils savent que la région toute entière est contre l’intervention en Syrie. Lorsqu’ils sont allé en Libye, sous prétexte des droits de l’homme et de la protection des libyens, je crois que si Kaddafi aurait vécu cent ans de plus, il n’aurait pas tué une infime partie des morts qui sont tombés du fait des agressions de l’OTAN – 50 000 libyens sont morts du fait des attaques des forces de l’OTAN et nous croyons que les responsables doivent être traduits devant la justice internationale pour répondre de leurs crimes. Nous ne croyons pas que l’OTAN va intervenir en Syrie, parce que les peuples de la région ne vont pas accepter, d’une part, et d’autre part nous avons des amis dans la communauté internationale. Si l’OTAN croit qu’il a le feu vert pour conquérir le monde, il va le faire, mais il y’a des pays qui sont contre l’ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie, tels : l’Union Soviétique, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud, le Brésil et autres. Pour l’instant, ils ne peuvent faire cela malgré leurs tentatives d’adopter une résolution au Conseil de Sécurité de L’ONU, où le veto russe les en a empêché.
      Q. Croyez-vous que la Russie et la Chine soutiennent les politiques syriennes ?
      R. Non, je ne peux pas dire que la Russie et la chine soutiennent les politiques de notre pays. Je me suis réuni avec le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, et nous avons longuement discuté de la façon de travailler ensemble pour éviter une telle situation, et pour élaborer des politiques et engager des réformes, nous ne voulons pas mettre nos amis russes et chinois dans l’embarras d’avoir à prendre des décisions difficiles, ce n’est absolument pas notre orientation, mais quand l’OTAN se permet de prendre la décision d’attaquer n’importe quel pays, à n’importe quel moment, quel est donc l’intérêt du conseil de sécurité ? Est-ce pour approuver les résolutions d’agressions ? Certainement pas – nous voyons que ni en Syrie, ni en Libye, il n’y a aucune menace de la communauté internationale – par conséquent, la Russie et la Chine et d’autres pays au sein du conseil de sécurité, ont maintenant annoncé le refus de la façon criminelle, dont l’OTAN a appliqué la résolution 1973, c’est pourquoi nous croyons que la Russie ne travaille pas seulement pour l’intérêt de la Syrie, mais pour l’intérêt de la paix et de la stabilité dans le monde, ainsi que pour les intérêts de la Russie elle-même, en tant que superpuissance pacifique qui œuvre à la réalisation de la paix et de la stabilité dans le monde, et si ces pays arrivent à secouer la stabilité et la paix au Moyen Orient, ils vont certainement chercher à les secouer dans le reste du monde, et maintenant nous assistons au partage des butins de guerre entre elles, c’est pourquoi nous croyons que la Russie et la Chine et les autres pays ont intérêt à asseoir la paix et la stabilité dans le monde entier.
      Q. Il est clair que le cours des évènements en Syrie est influencé par des rôles étrangers, la Turquie par exemple, qui veut devenir une force protectrice des sunnites qui représentent le noyau de l’opposition syrienne, comme elle apporte son soutien au CNS, n’y voyez-vous pas une politique à double mesure ?
      R. Les portes ont été ouvertes à la Turquie pour se rapprocher des pays de la région et tourner les pages de son histoire avec eux, sur initiative du président Bachar précisément, mais si le gouvernement turc continue à poursuivre sa politique, de façon impérialiste, conformément à la réglementation ottomane, elle commet de ce fait une grosse erreur, à l’encontre de la Turquie et vis-à-vis des positions turques dans la région. Qui leur a demandé de protéger les sunnites dans le monde, moi je crois que les sunnites souffrent dans d’autres pays plus qu’il n’en est question en Syrie. Je suis sunnite, quoique je n’accepte absolument pas la logique de ces appellations, je suis un humain et je suis musulman, et je ne fais pas de distinction entre un musulman sunnite et chiite, nous sommes tous musulmans, mais en Syrie nous sommes dans un état laïc, nous n’insistons pas sur ces questions, nous avons en Syrie, comme je l’ai souligné, des juifs, des chrétiens, qui sont arrivés en Syrie bien avant l’arrivée de l’islam, si nous voulons suivre cette logique, en Syrie, vous pouvez voir dans la même rue, un synagogue, une mosquée et une église, et cela ne me gêne pas en tant que musulman. C’est la Syrie, et c’est très beau – mais quand une partie arrive de l’extérieur de la Syrie et dit qu’elle veut protéger une composante interne, quel sera le devenir des autres composantes ? La Syrie est l’ensemble de ses composantes, et nous voulons protéger cette mosaïque syrienne, c’est pourquoi personne n’a le droit de s’ingérer dans ses affaires intérieures, car cela va occasionner une tragédie pour la Turquie, la région et le monde entier.
      Q. La Turquie n’est pas seule, la TV syrienne a présenté des aveux de terroristes qui ont avoué avoir reçu le soutien de l’Arabie saoudite et de la Jordanie, quel est l’intérêt de ces deux pays dans tout cela ?
      R. Assurément, c’est une grosse erreur, je ne peux pas admettre cela, et je voudrais parler d’un sujet très sensible, représenté par le financement du terrorisme, nous ne voulons pas croire que les gouvernements saoudiens, jordaniens, libanais ou turc, soient eux qui financent les groupements de terroristes, mais nous croyons que les sommes d’argent proviennent de ces pays – de sources non officielles – c’est pourquoi nous demandons à nos frères de ne pas permettre cela, car, selon les lois de l’ONU, cela s’appelle le financement du terrorisme, ils adressent de l’argent pour tuer des syriens et nous croyons que cela doit être stoppé.
      Q. Les confrontations continuent ainsi que les manifestations, quelle lecture faîtes-vous de l’avenir de la Syrie ? Que va-t-il arriver ?
      R. Les protestations diminuent, si vous regardez aujourd’hui à la syrie, il y’a des manifestations de soutien maintenant. A Damas, 2 millions de manifestants sont descendus dans la rue, d’autres disent 2 millions et ½, à Al Hasaka, près des frontières turques, plus d’un million de personnes ont annoncé leur soutien à la Syrie, à la paix et aux réformes en syrie, et ont dit non au terrorisme et à l’intervention étrangère, mais, certes, il y’a encore quelques confrontations entre les groupements armés et les forces de sécurité, et nous espérons que cet aspect s’arrête prochainement, car tuer un seul syrien est très triste pour nous. Mais vous allez demander quelle est la solution ? La solution est de réformer, au lieu de détruire notre pays et appeler à l’ingérence étrangère, le président Al Assad a présenté un programme de réformes global et intégré, représenté par des législations spéciales ayant trait au pluralisme politique, conformément à la constitution, et avant que je ne quitte Damas, 15 partis nouveaux ont déposé leurs dossiers constitutifs, il y’a une législation pour la liberté de la presse, et nous souhaitons qu’une page nouvelle soit ouverte comme c’est le cas ici en Russie, aux Etats-Unis et dans d’autres pays, il y’a un nouveau décret d’administration locale, les candidats sont en cours en cours d’inscriptions, et nous nous attendons à ce que les élections générales pour les conseils de municipalités ait lieu le 12 décembre, et nous avons des lois organisant des élections qui seront soumises au contrôle législatif sans aucun parti pris, et la dernière réforme est la question de la constitution, une nouveau comité a été formé pour élaborer la constitution nouvelle de la Syrie, et de là seront organisées les élections législatives en février prochain, et après tout cela avions-nous encore besoin de nous entretuer si la question concerne l’avenir de la Syrie ? Les jeux sont faits, et les réformes sont en cours de mise en œuvre, au lieu de tuer les civils, les militaires et les agents de sécurité par ces bandes – les urnes seront elles qui vont déterminer qui va gouverner la Syrie, et comme je l’ai dit à plusieurs reprises, le président Al Assad est l’un des présidents qui tiennent le moins aux postes politiques – mais il ne va pas s’écarter de la conduite de la syrie vers les réformes actuellement – , c’est pourquoi nous affirmons qu’un avenir emprunt de démocratie, de pluralisme politique et de liberté d’expression attend la Syrie. Voilà l’avenir auquel nous aspirons en Syrie.

      http://arabic.rt.com/prg/telecast/656823

    • Mohamed dit :

      Voilà des émissios d’analyses et de commentaires des derniers développements en syrie :
      Maa Al Hadath, du 31.10.2011 :
      http://www.youtube.com/user/tamadonte#p/u/0/J_wyHzLkUic
      Et sarkiss Abou zaid, le 31.10.2011 :
      http://www.youtube.com/user/tamadonte#p/u/3/zJ5A6KWTFfY (1ère partie);
      http://www.youtube.com/user/tamadonte#p/u/2/vtzTSA3Ixv8 (2ème partie);
      http://www.youtube.com/user/tamadonte#p/u/1/M3KV0_6SFIQ (3ème partie).
      Et de Fadi Al Aouar, le 31.10.2011 :
      http://www.youtube.com/user/tamadonte#p/u/6/RWAonz6KCmE (1ère partie)
      http://www.youtube.com/user/tamadonte#p/u/5/FCLu-CD0sEE (2ème partie)
      Et le lien vers une liste de personnalités de l’opposition qui ont été financées de l’étranger, liste diffusée par Addounia TV :
      http://www.youtube.com/user/tamadonte#p/u/4/3c14z-4NniU

    • Souriya ya habibati dit :

      Gros bisous cher Mohamed et MERCI pour tous ces efforts de traduction afin que nos amis Français entendent un autre son de cloche que celui martelé par les médias machines à lobotomiser les citoyens.

      • L'étrangère dit :

        Vous avez dit lobotomie ?
        Je vous propose quand même une petite séquence de « Harold à la carte » / BFM TV.
        http://www.bfmtv.com/video-infos-actualite/detail/syrie-un-plan-arabe-fragile-pour-stopper-la-violence-1858051/
        15 minutes après, rebelote, notre Harold jubilait et s’est même laissé aller à esquisser un petit pas de danse !
        C’est dingue !

        • Souriya ya habibati dit :

          Ma chère étrangère, c’est quoi ces clowns?!!! ça se veut pédagogues voulant éclairer les humains?!!! J’imagine ce que ça donnerait au moment de la grande bataille de l’élection présidentielle.. Est-ce possible de prendre les gens pour des idiots à ce point?!! C’est dingue! vous l’avez bien dit mais la caravane de Syrie passe mahma ‘awat al-kilab..

        • Souriya ya habibati dit :

          A propos chère Etrangère, je ne sais si vous avez eu l’occasion de lire le 6ème épisode de l’opération « Jasmin bleu » qui a été publié hier sur jpnews-sy?!! je vous assure que ça vous consolera et vous fera oublier la bêtise et la mauvaise foi des deux clowns de BFM TV. (Je n’oublie pas de saluer notre ami Mohamed pour les traductions qu’il fait)

        • Alexandra BIHAY dit :

          Vraiment débile, ce truc !!! Sans queue ni tête… Vous avez raison de dire lobotomisation…

  2. L'étrangère dit :

    « Il a essentiellement défendu une vision « occidentaliste » modérée de l’avenir souhaitable des sociétés arabes, tout en ne perdant jamais de vue les réalités de terrain, un terrain arabo-musulman dont il est un des meilleurs connaisseurs français ». Les premières contradictions sont là !
    Une fois de plus, nous devrions nous incliner devant la définition simpliste d’un « terrain arabo-musulman » où vivent de sombres chiites, sunnites, druzzes, alaouites… et prêter le flanc à tous ceux qui souhaiteraient qu’il n’en soit qu’ainsi, pour permettre à l’Occident ruiné et/ou écrasé par son sentiment de culpabilité de « démanteler notre région sur des bases religieuses pour qu’Israël puisse vivre en paix ! ». En Irak, non seulement les chrétiens ne sont que des bouc-émissaires pour musulmans, mais la guerre est d’abord entre sunnites et chiites… et ensuite « stratégique pour le contrôle du golfe par lequel passe 65% de notre approvisionnement énergétique, à nous Occidentaux, y compris le Japon ».
    Loin de moi l’idée de prêter une quelconque mauvaise intention à Mr Antoine Sfeir que vous qualifiez « d’autorité médiatique ». En l’occurrence, il aurait été bien inspiré de reconnaître, à un moment ou à un autre de cet article, qu’en Syrie et au Liban il n’ya ni majorités, ni minorités, mais des Syriens et des Libanais qui font face aux mêmes manipulations machiavéliques, aux mêmes ennemis. Ce n’étaient peut-être pas vrai hier (pour le Liban), mais ça l’est aujourd’hui, et ça le sera encore plus si des personnes de sa stature le clament haut et fort. Qu’attend-il donc de Mr Juppé, aujourd’hui Ministre des Affaires Etrangères de Sarkozy, court-circuité volontiers par BHL et ses amis ? A-t-il modéré ses prises de position depuis que les « événements » en Syrie lui ont donné tort ? A-t-il bronché devant la tragédie libyenne ? Bronchera t-il si la Syrie devait bénéficier de son intervention humanitaire désintéressée ?
    Croit-il vraiment que les forces « otanesques » et leurs alliés vont lâcher ? Dans les alliés : il y a la Turquie certes, mais le CNS aussi ! Et c’est de la Turquie que Mr Sfeir nous parle de la Syrie !
    Bref, Monsieur Sfeir a raison lorsqu’il dit : « c’est cela qui est terrible et auquel les gens ne font pas attention » !!!
    A chacun sa vision : un autre lien
    http://www.renenaba.com/syrie-des-dangers-d%E2%80%99une-lecture-occidentaliste-des-soulevements-dans-le-monde-arabe/

  3. Lafleuriel zakri dit :

    D Alep ou je suis depuis quelques jours je vois bien que mr sfeir n as pas mis les pieds très. Loin en Syrie. Ici. Tout est comme d habitude très calme les gens préparent la fête les rues sont animées le souk près de chez moi plein revendeurs installes partout je reviens d un quartier très populaire ou je suis allée avec un connaisseur acheter du fa am
    Charbon de bois pou mon manqal. Il fait un frais la nuit, il y avait tellement de monde. Et tout plein. D enfants sortante l école.les étals deobordent de fruits et de légumes coings grenades kakis agrumes etc. Je vais aller a Brad. Et un aire Kent de raqua un autre va chaque semaine en bus de jour a Damas ou son fils fait son service militaire sans problème leurre de mapart a mame. Kodmani que les pharmacies sont bien pourvues comme d habitude mais comme je racontais ses articles ils Veulent quelle sache qu ilsn ont pas letemps d’être malade ils ont desgateaux pou la fête dans la famille. Par ailleurs je trouve que mr sfeir aitre la politique fiction ce serait amusant si ce n était pas sii dangereux. Ici les alepins me posent des questions sr comment l Europe va se sortir de la crise etavec la Grèce …oui sfeir a raison obAma et Sarkozy ne sont pasdans leur meilleure cote de popularité. .excusez la frappe j’ai emprunte un iPad j apprends…

  4. Lafleuriel zakri dit :

    Mr sfeir n a pas mis les pieds en Syrie. Faire un saut a la frontière. N est rien. D Alep ou je suis,tout est comme avant et toujours. Tout le monde prépare la fête.je reviens d un quartier très populaire..ba biss. Derrire kallaseh les rues sont bondées.les étals débordent des fruits et produits de saison les enfants rentraient de l école. De gamins en sigrand nombre ..avant hier un match de l’école française filleset garçons en short tous disputant n matcher..foot »’ des amis rentrent de raqua. Tout est ok. Un amiva chaque semaine visiter son fils a Damas en bus..mais la nuit la région de homs en est pas sure une dame a dit la même chose. Des gens non connus font rener la peur surtout dans certains quartiers. Sfeir qui fait de la politique fiction ver ses pp. rés. Recettes sic a vu au moins une chose la mauvaise cote d Obama…je vais aller dans la région nord. Je vous raconte ..

  5. Souriya ya habibati dit :

    « puisqu’on a vu qu’Ahmadinejad condamnait El-Assad et les menaces contre Israël en échange. Est-ce que cela vous paraît logique comme analyse ? »

    Le seul mérite de voir AS. sur infosyrie est de donner l’idée aux deux journalistes qui l’ont interrogé, de feuilleter un peu les pages d’infosyrie.fr et notamment l’article consacré aux propos d’Ahmadinejad.. A leur prochaine interview, avec une autre « autorité médiatique » ils feraient moins preuve d’ignorance..

    J’aime beaucoup votre évocation de la boule de cristal..

  6. BWANE dit :

    Quoi que j’approuve votre article, je ne laisse pas de trouver cet Antoine Sfeir fort suspect, et doute fortement de ses capacités de connaisseur de l’orient, à causes de ses nombreux partis pris néoconservateurs. Je livre le premier lien qui me tombe sous la main aux lecteurs :
    http://nawaat.org/portail/2011/03/20/les-thuriferaires-libanais-de-la-dictature-ben-ali-sur-le-grill-tunisien/

    • sowhat dit :

      Le sieur Sfeir ex-journaliste du quotidien libanais An-Nahar est une girouette qui a – notoirement – mangé à tous les rateliers et qui a tellement tourné et retourné sa veste que plus personne ne lui fait confiance. Il n’y a qu’auprès de quelques médias parisiens qu’il jouit encore d’un certain crédit. Allez comprendre pourquoi. Il a même été suspecté à un moment de servir d’intermédiaire à Saddam pour l’achat d’armes et le contournement des sanctions qui frappaient l’Irak avant la guerre. Que fait-il donc en Turquie tout près de la frontière syrienne ? Je doute fort que ce soit en qualité de reporter.

  7. Bahia dit :

    Je partage complètement votre avis Bwane, je n’ai jamais apprécié ses interventions télévisuelles ni celles d’Antoine Basbous d’ailleurs.

    Merci pour la rapidité avec laquelle vous nous adressez vos traductions Mohamed.

  8. marip dit :

    Revoir C’dans l’air au moment de la guerre en Irak, Sfeir a eu tout faux sur ses prévisions

  9. SULTAN AL KAWMI dit :

    L’IRAN EST UN ALLIE FIDELE A LA SYRIE ET CELA LE RESTERA, ET VIVE LA SYRIE NATIONALISTE UNIS, CHRETIEN MUSULMANS DRUZE… NOUS SOMMES TOUS DES SYRIENS, ET VIVE LA GRANDE SYRIE UNIS (IRAK LIBAN SYRIE PALESTINE)IL NE FAUT PAS OUBLIER QUE C’EST L’OCCIDENT QUI NOUS ONT DIVISE CAR C’EST BIEN LEUR POLITIQUE DU DIVISER POUR MIEUX REGNER,

  10. Hadi dit :

    Anthoine Sfeir, pathétique comme à son habitude

  11. stephane dit :

    j’aime beaucoup les petits commentaires en bas des photos, ils sont très drôle.

  12. Cécilia dit :

    La Russie va livrer les missiles anti-navires à la Syrie selon le contrat signé :

    http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=36826&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=33&s1=1

  13. spartacus dit :

    bonsoir à tous ,un grand merci à Mohamed pour sa traduction super boulot .
    comme tu dit Souriya ,Sfeir est une « autorité médiatique » en occident toutes les interventions que j’ai vu de cette personne depuis des années étaient pro occidental ,là pour le coup avec les journalistes d’info syrie il mettait un peu d’eau dans son vin ,mais son analyse de la région reste un phantasme « d’intellectuel » de plateau télé ,pour ne pas être plus méchant .
    j’ai l’impression que les mensonges sur la Syrie prennent beaucoup moins continuons à informer et à lutter pour une Syrie libre de toutes ingérence
    amicalement

  14. T2O dit :

    C’est pas de la fiction ce que dit Antoine Sfeir, il fait l’éloge de la carte du projet sioniste en terre d’Islam. En faite « son » analyse est simple, c’est pratiquement la photocopie des plan sionistes qui était prévu pour le moyen orient et le maghreb avec la laïcité qui doit être imposé de force dans les pays musulmans et un remodelage des frontières des pays arabe et partitionner diviser les musulmans le peuple en fraction chiite contre sunnite . Son analyse est une photocopie du projet sioniste dans le monde arabo-musulmans, finalement leurs projets a échoué puisque les parti islamique ont remporté les élections dans les pays musulmans et que les chiites et les sunnites sont resté unis, même en syrie avec les révoltes, même avec la révolution contre le tyran Bachar al assad de la secte chiite alaouite du parti bass ,il sont resté uni malgré la volonté des sionistes de les diviser. C’est bien les dictateurs des états arabe soumis au américano sioniste qui ont créer la réalité du peuple palestiniens, les etats arabe sont responsable de ça et les dirigents sionistes ont vonlontaire laissé les dictateurs arabe au pouvoir quitte a faire souffrir notre peuple pendant pres d’un sciècle, tous ça pour pouvoir préserver l’etat voleur d’israel dans la région mais la roue tourne avec les pritemps arabe et l’accétion des parti islamique au pouvoir, l’etat d’israel est de plus en plus isoler et il court a ça perte surtout dernierement en voulant attaquer l’iran avec une bombe nucléaire . Bachar al assad et sa secte chiite alaouite et leur parti bass est une situation favorable pour l’existance d’israel et sa secte et son parti massacre son peuple sans pitier, ils doivent partir quitter le pouvoir pour faire place a la liberté des peuples musulmans avec de nouveaux gouvernement islamique qui représente le peuple et qui prendront soin de notre peuple et de ses intérets. Antoine Sfeir déclare dans son analyse que l’iran travaille avec les américains et parle en bien des relation politique de l’arabie saoudite alors qu’ils sont les plus grand alliés d’israel et des américains.

    Regardez la source de l’article c’est des nom juifs.
    Propos recueillis par Florence Kammermann et David Bercher

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