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Nous devons au zèle militant de notre ami Bwane la traduction, semble-t-il intégrale, de l'entretien accordé par Bachar al-Assad à la télévision russe Russie 24, et qui a été assez médiatisée ici pour sa partie concernant Hollande et la France. Certes, le président syrien n'a pas affaire à des journalistes hostiles ou sournois (cf l'entretien tronqué de la chaîne américaine ABC News en décembre 2011), mais la journaliste russe aborde pas mal de problèmes sans circonlocutions courtisanes : le rôle [...]

"Les résultats indiquent que le peuple syrien continue à soutenir les réformes que nous avons entreprises depuis un an environ, et sa majorité soutient le l’ordre politique établi"


Ce qu’a dit Bachar à la télévision russe (version complète)

Par Bwane et Louis Denghien,



Nous devons au zèle militant de notre ami Bwane la traduction, semble-t-il intégrale, de l’entretien accordé par Bachar al-Assad à la télévision russe Russie 24, et qui a été assez médiatisée ici pour sa partie concernant Hollande et la France. Certes, le président syrien n’a pas affaire à des journalistes hostiles ou sournois (cf l’entretien tronqué de la chaîne américaine ABC News en décembre 2011), mais la journaliste russe aborde pas mal de problèmes sans circonlocutions courtisanes : le rôle de la Turquie, du Qatar, de l’Arabie séoudite et des pays occidentaux – et l’attitude de la France – sont franchement abordés. Et Bachar y répond non moins franchement, sans détours. Idem pour la question des infiltrations d’armes et de combattants aux frontières. Idem encore sur la présence des combattants islamistes étrangers, Bachar annonçant même une prochaine opération de communication du gouvernement syrien à ce sujet.
Le président syrien manie parfois l’ironie, se moquant ouvertement des leçons de démocratie de la pétro-monarchie séoudienne, ou comparant les errements diplomatiques d’Erdogan et de ses amis à un dysfonctionnement informatique. Bref, tout en martelant ses analyses et en restant sur ses positions, Bachar ne fait pas vraiment dans la langue de bois, appelant un chat un chat, et, par exemple, ne se méprenant pas sur les raisons du changement d’attitude d’un Sarkozy à l’égard de la Syrie : le refus de la direction syrienne de changer de position vis-à-vis de l’Iran.
Interrogé sur l’impact des sanctions économiques, Bachar ne le nie pas. Mais il dit que les bonnes relations qu’a la Syrie avec de nombreux pays du monde, ce qui permet d »envisager des « solutions de rechange » : « Le monde ne se réduit pas aux États-Unis et à l’Europe » dit Bachar. Sur la guerre médiatique, il reconnaît que cette guerre-là a été perdue par la Syrie dès le départ, mais qu’elle ne pouvait être gagnée. Mais, ajoute-t-il, ce qui compte, c’est la victoire « dans la vie réelle », et tant pis pour les désinformateurs, qui se prendront à leurs mensonges.
Il se confirme que la Syrie a un chef d’État à sa tête, quoi qu’on en pense par ailleurs. Un chef qui n’est pas effleuré par le doute quant à sa légitimité ni quant à la justesse du combat qu’il dirige contre les adversaires de son pays. Pour ce qui est de sa politique intérieure, on pourrait la comparer à la formule de de Gaulle en 1968 : « La réforme oui, la chienlit non ! ». Sauf que la chienlit des agitateurs syriens et autrement dramatique et sanglante que celle animée voici plus de 40 ans par les enfants gâtés de la bourgeoisie française…
Voici donc la transcription-traduction de cette interview (intertitres de la rédaction) :

Sur les élections
Q : Je vous remercie, Monsieur le président, de nous accorder cet entretien. Permettez-moi de commencer par le plus important, c’est-à-dire par les élections législatives. Qu’en est-il de leur importance en tant que pas essentiel dans le processus politique ? Et comment évaluez-vous leurs résultats ?
R : Naturellement, il s’agit d’un pas important, puisqu’elles sont une partie des réformes que nous avons commencées depuis un an environ. Les centres de vote reflètent l’opinion du peuple. Ces élections sont un message sérieux à tous, aussi bien à l’intérieur du pays qu’ à l’étranger, et dont le sens est que peuple syrien n’a pas peur des menaces des terroristes qui ont essayer de faire échouer les élections et de nous obliger à les annuler. Les résultats indiquent que le peuple syrien continue à soutenir les réformes que nous avons entreprises depuis un an environ, et sa majorité soutient le l’ordre politique établi. C’est tout cela qui explique l’importance de ces élections législatives.

Q : Certains opposants, dont Qadri Jamil (chef du Parti de la Volonté populaire, ex-communiste, NdlR), disent que les élections n’ont pas été transparentes, et ils agitent la menace de quitter le parlement. Quelle en est la cause à votre avis ?

R : Il est naturel que chaque personne ait son opinion sur la manière d’organiser les élections – le plus probable étant que la loi électorale elle-même ne semble pas leur convenir – mais nous pouvons discuter avec eux à ce propos plus tard.

Q : Le CNS a appelé, depuis l’étranger, à boycotter les élections. Qui sont ces gens ? Et est-il loisible de de les considérer comme des opposants ?

R : Appeller à boycotter les élections équivaut à appeler à boycotter le peuple. Comment pouvez-vous appeler à boycotter les gens dont vous vous considérez les représentants ? C’est la raison pourquoi  je ne crois pas que ces personnes possèdent aucun poids à l’intérieur de la Syrie.

Sur l’ASL, les groupes armés, les mercenaires étrangers

Q : Mais ces opposants disposent de l’ASL, dont les membres sont armés, et combattent ici en Syrie. Est ce que certains d’entre eux sont étrangers, ou bien sont-ils tous syriens ?

R : Premièrement, ils ne constituent pas une armée, et ne sont pas libres. Les armes et le financement leur sont assurés par l’étranger, par différents pays. Certains d’entre eux sont des extrémistes religieux de la mouvance d’al-Qaïda. Et je ne vise pas ici seulement cette dernière organisation, mais aussi une idéologie ; je dis qu’ils partagent avec al-Qaïda la même idéologie extrémiste et terroriste. Il y a aussi en Syrie des mercenaires étrangers, dont certains ont été arrêtés et dont nous préparons l’exhibition au monde entier, et dont d’autres ont été tués. Nous n’avions pas encore parlé de ces mercenaires, parce que nous ne disposions pas des documents qui prouvent leurs nationalités étrangères. Il était certes facile de l’affirmer à partir de leur aspect extérieur, mais cela ne suffit pas pour annoncer publiquement qu’il s’agit d’étrangers. Quant à ceux qui ont été arrêtés, il s’agit de mercenaires en provenances de différents pays, en particulier arabes.

Q : Les renseignements russes disposent d’informations selon lesquelles l’ASL possède des centres d’entrainement au Kosovo, et qu’il y a des négociations relatives à la reconnaissance par les opposants armés de l’indépendance du Kosovo une fois arrivés au pouvoir en contre partie du soutien actuel du Kosovo à ces opposants.

R : Je ne sais s’il s’agit d’opposants armés ou d’autres personnes, mais nous possédons des informations selon lesquelles un groupe de l’opposition – ou plutôt ceux qui prétendent faire partie de l’opposition – s’est rendu au Kosovo afin de profiter de l’expertise que ce pays possède dans l’organisation d’une intervention étrangère et notamment la façon de provoquer une intervention de l’OTAN en Syrie. Oui, nous possédons de telles informations et nous sommes sûrs de leur véracité.

Sur l’attitude turque

Q : La Turquie a dit qu’elle veut toujours la création d’une zone tampon en Syrie sur les frontières entre les deux pays, sous le contrôle des forces turques et qui contiendraient de tels centres d’entrainement. Mais pourquoi Erdogan croit-il que la chute du régime syrien est proche ? Et quels sont les intérêts de la Turquie à la lumière de ces déclarations ?

R : Ils n’y ont aucun intérêt. Selon les informations que nous obtenons d’autres personnalités des milieux politiques influents turcs, avec lesquelles nous entretenons encore des relations solides, les Turcs n’ont pas ces intentions. Certains leaders turcs ont une imagination débordante. Mais la plupart de ceux que nous avons rencontrés pendant la crise connaissent la situation véritable en Syrie, avec ses points aussi bien positifs que négatifs. Ils réalisent parfaitement que tout état de crise dans la région se répercutera de manière directe ou indirecte sur la situation en Turquie elle-même. Le désordre et le terrorisme, voilà ce qui en résultera pour la Turquie et tout autre pays de la région, parce que nous sommes des voisins. Ils comprennent cela parfaitement. Mais je reviens sur ce que j’ai dit au début, à savoir que certains hommes politiques ont beaucoup d’imagination, et se considèrent comme des gens très intelligents. Tu peux être intelligent et posséder les ordinateurs munis des composants électroniques les plus développés, mais si ce système a un mauvais mode d’organisation, il n’est pas sérieux d’en attendre de bons résultats.

Sur l’attitude française

Q : En ce qui concerne le rôle de la France, qu’est ce qui va changer dans la politique de cet État, après l’arrivée d’un nouveau président au pouvoir ?

R : Je pense que le rôle de tout président doit se résumer à travailler pour le bien et les intérêts de son pays. Et la question est : qu’a gagné la France à travers sa politique durant une année entière envers la Syrie, la Libye ou tout autre pays ? Comme vous le savez, la France a participé à l’agression armée contre la Libye, et est à ce titre responsable de la mort de centaines, ou plutôt de milliers de civils libyens. Dans tous les cas, les désordres et le terrorisme que connaît la région en ce moment ne laisseront pas d’influer négativement sur l’Europe, parce qu’elle est proche de notre région. On peut nous considérer comme les voisins sudistes de l’Europe. J’espère que le nouveau président français va penser aux intérêts de son pays, car je pense qu’il n’est pas dans les intérêts de celui-ci de continuer à attiser le feu du chaos et de la crise au Moyen-Orient et au monde arabe en entier.

Q : Et que veulent les Français ? Pourquoi tiennent-ils à un changement du régime en Syrie ?

R : La raison en réside peut-être dans la différence de la position de la Syrie d’avec la leur dans beaucoup d’affaires, comme par exemple le dossier du programme nucléaire iranien, ou bien encore la question palestinienne et le mouvement de la résistance. Nous avons une position indépendante sur toutes ces questions.

Sur le trafic d’armes et l’attitude des pays voisins (Liban Jordanie, Turquie) à ce sujet

Q : En ce qui concerne la contrebande d’armes en direction de la Syrie, il se dit que leur introduction se fait à travers les frontières avec le Liban, l’Irak et la Jordanie. Les positions de ces pays ont-elles changé, sachant qu’au début de la crise, ils fermaient les yeux sur ces trafics d’armes ?

R : Permettez-moi de commencer par le cas du Liban : il est bien connu que les autorités libanaise ont arraisonné ces derniers temps un bateau qui transportait des armes et elles les ont confisquées, la plus grande partie de cette cargaison d’armes – y compris des missiles anti-aériens – provenait de Libye. Selon nos informations, le gouvernement libanais est au courant de ce trafic d’armes, mais en vérité il est très difficile pour quiconque de contrôler parfaitement les frontières de son pays, et le cas de la Syrie est celui de tous les autres. Vous pouvez diminuer la taille de ce trafic d’armes, mais vous ne pouvez hermétiquement fermer les frontières. Jusqu’à maintenant, la plus grande quantité de ces armes provenait du Liban et de la Turquie, mais nous n’avons pas de preuve que les autorités de ces deux pays ont par le passé facilité le trafic d’armes en direction de la Syrie. Ces derniers temps, les autorités libanaise et jordaniennes ont essayé de lutter contre ce phénomène. Je ne veux pas dire par là que la position de ces pays a subi un quelconque changement. Mais les autorités de ces pays voient clairement qu’il ne s’agit nullement d’un printemps (arabe) mais plutôt d’une anarchie (au sens général de désordre, et non en référence à la théorie de Bakounine, ndt.). J’ai déjà dit ailleurs : si vous semez l’anarchie en Syrie, cette dernière ne manquera pas de s’installer chez vous, et ils en sont parfaitement conscients.

Q : Donc la Turquie soutient l’opposition ?

R : Oui, le soutien politique est bien présent. Il y a certains hommes et certaines institutions politiques qui font celà. Quant aux autres, nous n’avons pas de preuves qui attestent leur soutien à l’opposition. Mais nous sommes conscients qu’ils ferment les yeux sur l’activisme et le trafic des premiers. en faveur de l’opposition.

Q : Vous voulez parler de trafic d’armes et d’argent ?

R : De toutes sortes de trafic.

Q : Il a été dit qu’un grand nombre de Libyens ont été massés le long de la frontière de la Syrie avec la Jordanie, et qu’il était à craindre qu’une frappe par missiles soit menée contre la ville de Deraa ?

R : Nous n’avons pas d’informations précises à ce propos. Il s’agit de rumeurs qui grossissent le problème, de même qu’on publie sciemment certaines rumeurs dans le but de terroriser. Mais certaines d’entre elles expriment simplement les vœux impuissants de certains.

Sur les raisons de l’hostilité du Qatar, de l’Arabie et de l’Occident

Q : Passons maintenant au Qatar. Il est bien connu que le Qatar veut augmenter son pouvoir dans les marchés européens, et pour ce faire, il disposait de projets pour la construction de gazoducs. Se peut-il qu’il s’agisse là du véritable problème entre le Qatar et la Syrie ?

R :  Je n’ai aucune idée à propos de ce sujet, nous n’avons jamais discuté avec le Qatar sur le gaz. Et même au temps des bonnes relations entre nos deux pays, nous n’avons jamais discuté ce sujet. La Syrie a toujours proposé son territoire pour acheminer le gaz et le pétrole d’Irak, d’Iran et de Jordanie aux pays de la méditerranée. Ou bien des pays du Golfe vers la Turquie et les pays européens. Le sujet du transport du gaz et du pétrole, nous l’avons discuté aussi bien avec la Turquie, l’Azerbaïdjan, l’Irak et la Jordanie, mais jamais avec le Qatar.

Q : Dans le passé, certains parlaient des guerres du pétrole, mais maintenant les mêmes parlent des guerres pour le gaz. Peut-on dire que la Syrie est devenue un théâtre d’un genre nouveau, c’est-à-dire d’une guerre pour les ressources naturelles ?

R : Lorsque votre pays occupe une position importante d’un point de vue stratégique, et que vous avez un accès sur la Méditerranée, et que toutes les routes du nord au sud, d’est en ouest, passent par vos terres, dans ces conditions, dis-je, toute guerre provoquée par la course aux ressources vous touchera nécessairement, le sujet n’est pas seulement relatif au gaz, mais il est lié à une autre chose très importante, à savoir notre position et notre rôle dans la région. C’est un rôle historique, dont certains essaient continuellement de minimiser l’importance, afin de réduire le poids de la Syrie aux dimensions de ses strictes frontières. Mais c’est impossible, notre rôle sera toujours plus grand. Les guerres pour le gaz et le pétrole sont possibles, il s’agit de guerres qui ont déjà débuté en Asie Centrale, sur les frontières du sud de la Russie et dans d’autres régions. Mais en Syrie il y a un autre élément à prendre en considération.

Q : S’il ne s’agit pas d’une guerre pour le gaz, pourquoi la Syrie, et pourquoi maintenant ?

R : Parce qu’ils cherchent toujours des pions à eux, je parle des pays occidentaux. La Syrie ne permettra jamais qu’on fasse d’elle un pion dans une quelconque affaire. Ils ont essayé ça plusieurs fois et actuellement ils continuent le même jeu.

Q : Et que veut l’Arabie Saoudite et a-t-elle les mêmes ambitions ?

R : Nous n’avons jamais discuté avec eux, ces gens se sont permis de nous conseiller à propos de l’édification de la démocratie en Syrie, c’est une chose par trop comique !

Sur le plan Annan et la situation sécuritaire

Q : Nous étions à Homs, avec les éléments de la police, et nous sommes ainsi devenus des témoins oculaires de l’exposition de ces derniers aux attaques terroristes des groupes armées ; est ce que la situation est devenue plus calme, après l’arrivée des observateurs onusiens ?

R : Oui, mais d’un seul côté et ce seulement dans l’affrontement direct. C’est-à-dire, nous avons bien changé le positionnement de nos forces, mais le nombre des attaques terroristes a beaucoup augmenté par rapport au début de la crise. Je pense que vous avez en mémoire les derniers attentats terroristes à Damas, où des dizaines de citadins pacifiques sont tombés, sans compter des centaines de blessés. De ce point de vue, la situation ne s’est nullement améliorée.

Q : Mais de quel côté la situation s’améliore-t-elle ?

R : Le plus horrible à mon avis, c’est l’assassinat des citoyens paisibles et pacifiques. Maintenant, ils commencent à tuer un plus grand nombre de civils, des instituteurs, des professeurs et des chefs de tribus ; ceux-là n’ont aucun rapport avec la chose politique. De même, ils essaient de propager un climat d’anarchie. Le plan de Kofi Annan ne se résume pas seulement à arrêter cette violence, mais encore à aider les gens à revenir à leurs foyers, foyers que les terroristes les ont obligés à quitter. De même, il revient à ce plan de mettre fin au trafic d’armes et au financement des terroristes. Ainsi que de faire pression sur d’autres pays et de leur demander des comptes sur leurs déclarations irresponsables à propos la situation tendue en Syrie. Le plan Annan ne devrait pas se limiter seulement à ce terrorisme destructeur et aux affrontements quotidiens qu’il occasionne, mais aussi à son financement et à ses soutiens.

Q : Est-ce que le travail des observateurs a produit quelque résultat ?

R : Ils parlent de violence, mais seulement du côté du gouvernement. Et ne prononcent pas un seul mot à propos des terroristes. Nous attendons la visite de Monsieur Annan ce mois, et le questionnerons à ce propos.

Q : L’union européenne a adopté de nouvelles sanctions économiques contre la Syrie. Qui en souffre ? les gens modestes ou bien les responsables de l’administration ?

R : Ce sont les gens modestes qui en souffrent, et non le gouvernement. Naturellement, ces sanctions ont eu un impact sur l’économie du pays, et la Syrie a dû affronter énormément de difficultés. Mais lorsqu’ils parlent de l’application de ces sanctions à la Syrie, ils veulent parler de celles adoptées par les pays occidentaux. Nous avons d’excellentes relations avec la plupart des pays du monde, à l’exception de l’Occident, c’est la raison pourquoi il est en notre pouvoir de trouver des solutions de rechange. Le monde n’est pas réduit aux États-Unis et à l’Europe. Nous avons trouvé des solutions alternatives qui nous ont permis de surmonter ces difficultés. Nous sommes capables de soutenir nos petites et moyennes entreprises, pivot de notre économie. Du reste, il est difficile d’imaginer que ces sanctions puissent avoir un impact négatif sur l’agriculture.

Sur sa gestion de la crise

Q : Avez-vous commis des fautes durant l’année dernière ? Et si vous aviez l’occasion de modifier quelque chose, que voudriez-vous changer ?

R : Nous commettons tous des erreurs, parce que nous sommes tous des êtres humains. Et plus nous travaillons, plus le nombre de nos erreurs augmente. Mais il y a une différence entre commettre une faute et échouer. Lorsque vous travaillez dans le secteur social, vous êtes confronté aux affaires de millions de gens et aux problèmes de la vie sociale. Il est impossible que vos décisions s’accordent avec les intérêts de tous, et quelques fois vous êtes obligés de changer vos décisions. Pour revenir à la discussion à propos des fautes que l’on a pu commettre, je dis qu’il est impossible de les chercher pendant la crise. Vous ne pouvez pas rester objectif si vous faites abstraction du fait de savoir si c’est vous qui parlez de vous-même, ou bien si ce sont d’autres qui parlent de vous. Naturellement, lorsque vous parlez de vous-même, vous n’êtes jamais objectif. Deuxièmement, plus tard, l’opinion publique vous aidera à trouver vos fautes dans les cas où vous n’aviez pas la raison de votre côté. Et il vous sera possible d’examiner le chemin que vous avez suivi. Mais maintenant notre crise est à son apogée. Nous nous sommes pas encore débarrassés de cette situation. C’est pour cela, que nous parlerons des fautes plus tard.

Q : Croyez-vous qu’un tel soutien au parti Baath au sein du parlement (allusion aux résultats ds élections législatives, NdlR) signifie que vous avez commis peu d’erreurs ?

R : C’est la proportion la plus grande depuis la création du parlement en 1973. Et nous avons obtenu cette victoire sans aucun soutien constitutionnel. Cela montre notre popularité réelle en Syrie. Nous gouvernons depuis 50 ans. Le Baath n’est pas un parti nouveau : il a été fondé en 1947. Et il est naturel que nous soyons encore forts. Et le fond de ceci ne se résume pas à je ne sais quelles fautes.

Q : La Syrie a perdu sur un seul plan. le ministre de l’information a reconnu devant nous que la Syrie a perdu la guerre médiatique. Pourquoi ceci est-il arrivé et quelle sera votre action à ce propos ?

R : Nous ne pouvions pas vaincre dans cette guerre. Le plus important, à nos yeux, est la victoire dans la vie réelle, les médias peuvent fabriquer des images imaginaires, mais ces images s’évanouissent dans un laps de temps très court. Seule la réalité demeure après ces images. Ils nous ont vaincu au début de la crise, lorsqu’ils ont fabriqué des fables et diffusé des mensonges. Mais, avec le temps, tout a changé, parce que la réalité diffère de ce que racontent ces médias- là. Les médias ne peuvent pas changer la réalité, si nous nous plaçons du point de vue du long terme, et, nous, nous comptons justement sur la réalité du terrain. D’un autre côté, nous avons essayé de faire part de notre point de vue à des journalistes de différents pays, mais nous n’y avons pas toujours réussi, parce qu’ils boycottent la Syrie et y envoient des journalistes qui racontent les mêmes mensonges, et ce de façon certaine. Ainsi étaient les choses au début de la crise. Nous avons fait tout ce que nous pouvions. Mais je voudrai faire observer une fois encore que nous devons nous concentrer sur la réalité du terrain, et non sur ce que diffusent les médias.

Q : Vous n’êtes pas touché – en tant qu’être humain ordinaire – par ces mensonges diffusés partout, je veux parler de vous même et de Madame votre épouse ?

R : Tout cela était mensonges, fausses suppositions et accusations fausses. On peut l’appeler de n’importe quel nom. Ce sont des bulles de savon dont la vie est courte. Si vous vivez dans le monde réel, vous ne faites pas attention à cela, leur but est d’occuper votre attention à l’aide de ces accusations ; et si vous n’y répondez pas, vous gagnez doublement : au lieu de vous causer des soucis, ils s’en créent à eux-mêmes et à leurs amis ; et avec le temps, il en arrivent à croire à leurs propres mensonges et à leur vision faussée de la réalité, de sorte qu’ils en arrivent à prendre leurs décisions futures à partir de mensonges. Je vous rappelle que ne nous voulons pas démentir ces accusations, mais que nous gardons le silence. Beaucoup nous demandent : pourquoi nous ne répondez-vous pas à ces accusations ? Pourquoi ne dites-vous pas qu’il s’agit de mensonges ? Mais nous, nous disons : c’est une excellente chose, laissez-les réfléchir ainsi, un de ces jours, les gens sauront qu’il s’agissait de mensonges. Mais maintenant, profitons de notre position actuelle. Personnellement, je n’accorde aucune attention à ce qu’ils disent, mais je parle à l’occasion de la façon dont on pourrait tirer profit de ces accusations politiques.

Sur les réformes

Q : Quelles sont et votre vision de l’avenir de la Syrie, et la nature des prochaines étapes ?

R : Nous aurons un parlement nouveau, et nous planifions aussi le lancement d’un dialogue direct avec les différents partis et leaders politiques en Syrie. Nous poursuivons les réformes, dans le cadre du dialogue national ; nous y discuterons tous les articles de lois adoptés lors de la crise, peut-être même que nous y discuterons de la constitution elle-même. Tels sont nos plans. Et le plus important est le gouvernement sous l’égide duquel se déroulera le dialogue entre les différents courants politiques.

Q : Le Ministre des affaires étrangères russes aussi a déclaré à maintes reprises que les réformes en Syrie sont trop lentes, qu’est-ce qui explique cette difficulté excessive ?

R : Votre ministre des affaires étrangères, ne m’a pas dit ces paroles-là, mais lorsque nous discutons de ce qui est venu trop tôt, à point, ou à temps, il nous faut décider quel est le temps exact. Maintenant, le problème du terrorisme est l’un des plus importants en Syrie. Certains imaginent que si nous avions entrepris les réformes plutôt, la situation aurait été meilleure que maintenant. Mais ceci n’est pas vrai, pour cette unique raison que les terroristes ne s’intéressent pas aux réformes, mais seulement au terrorisme. Votre pays a également été victime d’actes terroristes, dont le but aussi n’était pas précisément les réformes… Tôt, tard, ou à temps, cela ne change rien, et ne relève pas d’une vision objective. Qui fixe les limites ? Beaucoup de Syriens considèrent que ces réformes sont précoces. Nous avons rédigé une nouvelle constitution, et nous l’avons adoptée en seulement quatre mois ; c’est une période trop courte pour réviser toutes les lois et les discuter. En général, cette opération exige une durée entre six mois et une année entière. L’essentiel est de distinguer ce qui relève du terrorisme, et ce qui relève de la vie politique normale du pays. Aucune ligne politique ne nous débarrassera du phénomène terrorisme. C’est pourquoi, nous ne sommes tenus à aucun rendez-vous ; il y a des terroristes, et il faut les combattre.

Q : Que pensez-vous du soutien que la Russie et la Chine témoignent ?

R : Ils ne me soutiennent pas en tant que président. Ils ne soutiennent pas davantage l’ordre établi en Syrie. Et je n’aime pas cette expression, parce que nous sommes un État constitutionnel. En fait ces deux pays soutiennent plutôt la stabilité de notre région. Ils sont parfaitement conscients du rôle géostratégique de la Syrie. Sans leur soutien, la région tombera dans l’anarchie, qui ne manquera pas de se répandre à d’autres régions après la Syrie. Par conséquent, la Syrie n’est pas la seule impliquée, mais il s’agit bel et bien de la stabilité mondiale. Je vous remercie infiniment.

 



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31 commentaires à “Ce qu’a dit Bachar à la télévision russe (version complète)”

  1. Mohamed Ouadi dit :

    Merci les amis pour la traduction et pour l’article.
    Il y’a peut être une suite à attendre de notre ami Bwane.

  2. BWANE dit :

    Bonjour Louis,
    En fait, il me reste un tiers à traduire. Je le posterai cete après-midi.
    Cordialement.

  3. سوريا.خالدة-Syrie.Eternelle dit :

    Merci, de tout coeur, de donner la parole à un Responsabvle Syrien, pour les Français, victimes d’une information tellement unilatérale qu’elle en est ridicule.

  4. NO PASARAN dit :

    C’est sur la Russie, mais les procédés sont les mêmes…
    Comment on fabrique l’image (ici : durant des manifestations)

    http://fr.rian.ru/tribune/20120516/194720517.html

  5. The Truth dit :

    Le pire, sur M6, c’est qu’ils ont dit que B. al Assad a proféré des menaces contre la France lorsqu’il parlait des répercussions de sa politique sur les pays arabes. Il faut que ces journalistes, que dis-je, ces animaux arrêtent leurs manipulations. Ils vont contribuer à provoquer une nouvelle guerre mondiale qui sera bien pire que les deux premières. Ces criminels de guerre doivent être jugés.

  6. RoyL dit :

    > R: [… N]ous n’avions pas encore parlé de ces mercenaires,
    parce que nous ne disposions pas des documents qui prouvent leurs
    nationalités étrangères. Il était certes facile de l’affirmer à
    partir de leur aspect extérieur, mais cela ne suffit pas pour
    annoncer publiquement qu’il s’agit d’étrangers.

    http://sana.sy/fra/55/2012/05/18/419897.htm
    Les AUTORITÉS TUNISIENNES CONFIRMENT la présence des Tunisiens
    parmi les groupes terroristes armés en Syrie [Emphase ajoutée]
    18 Mai 2012

  7. BWANE dit :

    (Suite et fin de l’interview de Bachar)
    Q : – Est ce que le travail des observateurs a produit quelque résultat?
    R : – Ils parlent de violence, mais seulement du côté du gouvernement. Et ne prononcent pas un seul mot à propos des terroristes. Nous attendons la visite de Monsieur Annan ce mois, et le questionneront à ce propos.
    Q : – L’union européenne a adopté de nouvelles sanctions économiques contre la Syrie. Qui en souffre ? les gens modestes ou bien les responsables de l’administration ?
    R : – Ce sont les gens modestes qui en souffrent, et non le gouvernement. Naturellement, ces sanctions ont eu un impact sur l’économie du pays, et la Syrie a dû affronter énormément de difficultés. Mais lorsqu’ils parlent de l’application de ces sanctions à la Syrie, ils veulent parler de celles adoptées par les pays occidentaux. Nous avons d’excellentes relations avec la plupart des pays du monde, à l’exception de l’occident, c’est la raison pourquoi il est en notre pouvoir de trouver des solutions de rechange. Le monde n’est pas réduit aux États-Unis et à l’Europe. Nous avons trouvé des solutions alternatives qui nous ont permis de surmonter ces difficultés. Nous sommes capables de soutenir nos petites et moyennes entreprises, pivot de notre économie. Du reste, il est difficile d’imaginer que ces sanctions puissent avoir un impact négatif sur l’agriculture.
    Q : – Avez-vous commis des fautes durant l’année dernière ? Et si vous aviez l’occasion de modifier quelque chose, que voudriez-vous changer ?
    R : – Nous commettons tous des erreurs, parce que nous sommes tous des êtres humains. Et plus nous travaillons, plus le nombre de nos erreurs augmente. Mais il y a une différence entre commettre une faute et échouer. Lorsque vous travaillez dans le secteur social, vous êtes en face des affaires de millions de gens et des problèmes de la vie sociale. Il est impossible que vos décisions s’accordent avec les intérêts de tous, et quelques fois vous êtes obligés à changer vos décisions. Pour revenir à la discussion à propos des fautes que l’on a pu commettre, je dis qu’il est impossible de les chercher pendant la crise. Vous ne pouvez pas rester objectif si vous faites abstraction du fait que , si c’est vous qui parlez de vous-même, ou bien si ce sont d’autres qui parlent de vous. Naturellement, lorsque vous parlez de vous même, vous n’êtes jamais objectif. Deuxièmement, plus tard, l’opinion publique vous aidera à trouver vos fautes dans les cas où vous n’aviez pas la raison de votre côté. Et il vous sera possible d’examiner le chemin que vous avez suivi . Mais maintenant notre crise et à son apogée. Nous nous sommes pas encore débarassés de cette situation. C’est pour cela, que nous parlerons des fautes plus tard.
    Q : – Croyez-vous qu’un tel soutien au parti Baath au sein du parlement signifie que vous avez commis peu d’erreurs ?
    R : – C’est la proportion la plus grande depuis la création du parlement en 1973. Et nous avons réalisé cette victoire sans aucun soutien constitutionnel. Cela montre notre popularité réelle en Syrie. Nous gouvernons depuis 50 ans. Le Baath n’est pas un parti nouveau : il a été fondé en 1947. Et il est naturel que nous soyons encore forts. Et le fond de ceci ne se résume pas à je ne sais quelles fautes.
    Q : – La Syrie a perdu sur un seul plan. le ministre de l’information a reconnu devant nous que la Syrie a perdu la guerre médiatique. Pourquoi ceci est-il arrivé et quelle sera votre action à ce propos ?
    R : -Nous ne pouvions pas vaincre dans cette guerre. Le plus important à nos yeux, est la réalisation de la victoire dans la vie réelle, les média peuvent fabriquer des images imaginaires, mais ces images s’évanouissent dans un laps de temps très court, Seule la réalité demeure après ces images. Ils nous ont vaincu au début de la crise, lorsqu’ils ont fabriqué des fables et diffusé des mensonges. Mais, avec la passage du temps, tout a changé, parce que la réalité diffère de ce que racontent ces média là. Les média ne peuvent pas changer la réalité, si nous nous plaçons du point de vue du long terme, et -nous-, nous comptons justement sur la réalité du terrain. Ceci premièrement. D’un autre côté, nous avons essayé de faire part de notre point de vue à des journalistes de différents pays, mais nous n’y avons pas toujours réussi, parce qu’ils boycottent la Syrie et y envoient des journalistes qui racontent les mêmes mensonges, et ce de, façon sûre. Ainsi éraient les choses au début de la crise. Nous avons fait tout ce que nous pouvions. Mais je voudrai faire observer une fois encore que nous devons nous concentrer sur la réalité du terrain, et non sur ce que diffusent les média.
    Q : – Vous n’êtes pas touché – en tant qu’être humain ordinaire – par ces mensonges diffusés partout -, je veux parler de vous même et de Madame votre épouse (la Première Dame) ?
    R : – Tout cela était mensonges, fausses suppositions et accusations fausses. On peut l’appeler de n’importe quel nom. Ce sont des bulles de savon dont la vie est courte. Si vous vivez dans le monde réel, vous ne faites pas attention à cela, leur but est d’occuper votre attention à l’aide de ces accusations ; et si vous n’y répondez pas, vous gagnez doublement : – Ou lieu de vous causer des soucis, ils s’en créent à eux mêmes et à leurs amis ; – et avec le passage du temps, il en arrivent à croire à leurs propres mensonges et à leur vision faussée de la réalité, de sorte qu’ils en arrivent à prendre leurs décisions futures à partir de mensonges, sans qu’ils perdent pour autant. Je vous rappelle que ne nous voulons pas démentir ces accusations, mais que nous gardons le silence. Beaucoup nous demandent : Pourquoi nous ne répondez-vous pas à ces accusations ? Pourquoi ne dites-vous pas qu’il s’agit de mensonges. ? Mais nous disons : c’est une excellente chose, – laissez-les réfléchir ainsi, un de ces jours, les gens sauront qu’il s’agissait de mensonges. -Mais maintenant, profitons de notre position actuelle. Mais personnellement, je n’accorde aucune attention à ce qu’ils disent, mais je parle à l’occasion de la façon dont on pourrait tirer profil de ces accusations politiques.
    Q : – Quelles sont et votre visions de l’avenir de la Syrie, et la nature des prochaines étapes ?
    R : – Nous aurons un parlement nouveau, et nous planifions aussi le lancement d’un dialogue direct avec les différents partis et leaders politiques en Syrie. Nous poursuivons les réformes, dans le cadre du dialogue national ; nous y discuterons tous les articles de lois adoptés lors de la crise, peut-être même que nous y discuteront de la constitution elle-même. Tels sont nos plans. Et le plus important est le gouvernement sous l’égide duquel se déroulera le dialogue entre les différents courants politiques.
    Q : -Le Ministre des affaires étrangères russes aussi a déclaré à maintes reprises que les réformes en Syrie sont trop lentes, qu’est ce qui explique cette difficulté excessive ?
    R : – Votre ministre des affaires étrangères, ne m’a pas dit ces paroles, -mais lorsque nous discutons de ce qui est venu trop tôt, à point, ou à temps, il nous faut décider quel est le temps exact. Maintenant, le problème du terrorisme est l’un des plus importants en Syrie. Certains imaginent que si nous avions entrepris les réformes plutôt, la situation aurait été meilleure que maintenant. Mais ceci n’est pas vrai, pour cette unique raison que les terroristes ne s’intéressent pas aux réformes, mais seulement au terrorisme. Votre pays a également été victime d’actes terroristes, dont le but aussi n’était pas précisément les réformes, -tôt, tard, ou à temps, cela ne change rien, et ne relève pas d’une vision objective. Qui fixe les limites ? Beaucoup de syriens considèrent que ces réformes sont précoces. Nous avons rédigé une nouvelle constitution, et nous l’avons adoptée en seulement quatre mois ; c’est une période trop courte pour réviser toutes les lois et les discuter. En général, cette opération exige une durée entre six mois et une année entière. L’essentiel est de distinguer ce qui relève du terrorisme, et ce qui relève de la vie politique normale du pays. Aucune ligne politique ne nous débarrassera du phénomène terrorisme. C’est pourquoi, nous ne sommes tenus à aucun rendez-vous ; il y a des terroristes, et il faut les combattre.
    Q : – Que pensez-vous du soutien que la Russie et la Chine témoignent ?
    R : – Ils ne me soutiennent pas en tant que président (nous à infosyrie : SI ntd.). Ils ne soutiennent pas davantage l’ordre établi en Syrie. Et je n’aime pas cette expression, parce que nous sommes un État constitutionnel. En fait ces deux pays soutiennent plutôt la stabilité de notre région. Ils sont parfaitement conscients du rôle géo-stratégique de la Syrie. Sans leur soutien, la région tombera dans l’anarchie, qui ne manquera pas de se répandre à d’autres régions après la Syrie. Par conséquent, la Syrie n’est pas la seule impliquée, mais il s’agit bel et bien de la stabilité mondiale. Remercie infiniment.

    • BWANE dit :

      Pardon pour ce « Remercie infiniment ». Suite aux remerciements de la journaliste qui remerciait Bachar de lui avoir accordée cette interview, ce dernier s’est empressé de la remercier de visiter son pays.

      • Cécilia dit :

        Merci, cher BWANE, pour votre traduction.

        • Akyliss dit :

          Merci cher Bwane pour cet excellent travail !

          comme le dit The Truth dans son commentaire plus haut M6 a annoncé que Bachar EL Assad a menacé la France…

          mes amis « révolutionnaire » via Al Jazzeera comme source d’information m’ont annoncé que Bachar a menacé le Qatar et l’Arabie Saoudite…

          décidément les journalistes occidentaux et arabes sont toujours aussi compétant et dans compétant il y a …

          • BWANE dit :

            Cher Akyliss, la « révolutionnite anti-syrienne aigue » est une affection deu système nerveux central bénigne dans la plus part des cas. Elle est causée par les virus de la désinformation, dont les plus virulents sont la C.Q, France 24, BBC, CNN, Le Monde, Libération, Le Figaro. Ses symptômes sont : 1)le délire démocratique, 2)l’assimilation de Dieu à l’OTAN et d’Israël à son prophète, 3)antéchrist, le diable, le malin, Lucifer… se sont anthropomorphisés, pour ces pauvres hallucinés, en Bachar, 4)salapisme, 5)ils croient que des terroristes sont des pacifiques désarmés…etc. La presse spécialisée décrit des cas désespérés (Samuel, Samy,..), des cas chroniques (Candide, Etudiant) et des cas incurables (SL). Si on détecte l’infection asses tôt grâce au test BACHAR (on prononce ce mot trois fois devant le patient, s’il se met à hurler, à gesticuler, à vociférer…, il est déclaré positif), le cas est guérissable et le traitement est le suivant :
            -le matin : lire un article d’Infosyrie, rubrique ré-information,
            -à midi : idem mais avec rubrique décryptage,
            -le soir : idem mais rubrique actualités.
            Si en revanche l’infection n’a pas été détectée assez tôt, aucune guérison n’est possible et seules des injures apportent quelques soulagements à ces malheureux, comme l’expérience clinique de votre serviteur.

          • BWANE dit :

            comme l’expérience clinique de votre serviteur le prouve.

  8. Cécilia dit :

    Manœuvres américano-jordanienne sur une guerre non conventionnelle

    Les deux armées jordanienne et américaine effectuent de grandes manœuvres militaires aux frontières sud de la Syrie, avec la participation de 19 pays, dont 9 pays arabes.

    Bien que la Jordanie confirme que ces manœuvres n’ont rien à voir avec la situation en Syrie, des rapports de presse locaux ont établi un lien entre les deux, soulignant que les forces tentent de sécuriser les frontières de la Jordanie.

    Selon des observateurs, ces manœuvres seront un prélude à l’établissement d’une zone tampon à la frontière syro-jordanienne, ce qui permettrait aux forces de l’opposition syrienne de s’y positionner et de viser des cibles du régime de Bachar elAssad.

    Le commandant en chef des forces spéciales américaines, le colonel Ken Tofu a expliqué qu’il s’agit de plus grands exercices militaires dans la région depuis une décennie. « Ces exercices ont pour objectif de simuler une guerre non conventionnelle et vont durer deux semaines », a-t-il ajouté.

    Les manœuvres ont coïncidé avec l’arrivée d’un navire d’assaut amphibie au port de Jeddah, selon des informations publiées par le site israélien Debka news.

    « Pour la première fois depuis 21 ans, les Saoudiens permettent à une force maritime et aérienne américaine de cette ampleur de descendre dans la base saoudienne et montrent publiquement la présence militaire américaine dans ce pays », précisent des observateurs, qui évoquent un certain rôle militaire de ce navire.

    Le même site internet a révélé « la tenue de la plus importante manœuvre aérienne et maritime tout au long de la côte de la Palestine occupée, entre la marine américaine et israélienne, des manœuvres sans précédent qui ont pris fin le 13 mai ».

    http://www3.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=64559&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=153&s1=1

    • ريا.خالدة-Syrie.Eternelle dit :

      Dans ma naïveté, j’ai voulu croire que tous ces pays arabes avaient réussi à convaincre les Etats-Unis de. faire des manoeuvres communes aux frontières d’Israël.
      Ah! que je suis bête. !l

  9. RoyL dit :

    R : [… C]es élections sont un message sérieux à tous, aussi
    bien à l’intérieur du pays qu’ à l’étranger, et dont le sens est
    que peuple syrien n’a pas peur des menaces des terroristes qui
    ont essayer de faire échouer les élections et de nous obliger à
    les annuler. Les résultats indiquent que le peuple syrien
    continue à soutenir les réformes que nous avons entreprises
    depuis un an environ, et sa majorité soutient le l’ordre
    politique établi. […]

    http://sana.sy/fra/55/2012/05/18/419924.htm
    Penseurs et analystes russes : Les élections législatives en
    Syrie étaient transparentes
    18 Mai 2012

    « Les ennemis de la Syrie ont PERDU LA BATAILLE et que le front
    des forces réactionnaires s’est EFFONDRÉ », ont-ils mentionné.
    [Emphase ajoutée]

  10. Romain dit :

    Bravo a BWANE pour ce gros travail de traduction/rédaction qui nous permet d’avoir le Président Assad « en direct » sans l’AFP et ses commentaires partisans !

  11. Mohamed Ouadi dit :

    Pour satisfaire aux attentes de nos lecteurs infosyriens non arabophones, nous allons essayer, à partir d’aujourd’hui, de rendre compte et de commenter l’émission diffusée par la TV syrienne, sur les secrets de Bab Amr, ce quartier de la ville de Homs, qui a fait la une des médias mainstream pour longtemps, au point il a été qualifié par certains de Stalingrad syrien, ou de capitale le l’Emirat Islamique de Bab Amr, par d’autres.

    Les secrets de Bab Amr : 3ème épisode !

    Dans le cadre de la série des émissions consacrées aux secrets du désormais fameux quartier Bab Amr, la télévision syrienne a diffusé, jeudi 17 à 20 h 30, le troisième épisode, animé par le journaliste syrien Rafiq Lotf.

    Introduction : Réactions à l’émission précédente

    L’émission du lundi 07 mai, a connu un grand écho, qui a embarrassé plus d’une partie. Car parmi la matière médiatique présentée – celle filmée par Ali Othmane (1) lui-même – qui montre des opposants armés qui faisaient exploser des maisons, dont ils ont fait chasser leurs occupants, pour les filmer et les adresser à certaines chaînes de TV, dont Al Jazeera, Al Arabya, CNN, et autres, pour faire croire aux bombardements de l’armée syrienne. Et les scènes de ces mêmes groupes armés qui tiraient, à volonté, par des rafales de balles réelles, et à obus de mortiers sur des immeubles désertés, ou carrément sur des quartiers habités pour faire croire aux habitants que ces tirs aveugles sont dus à la sauvagerie des forces gouvernementales, et pour les filmer et les diffuser sur ces chaînes TV, en particulier à la veille des réunions de discussion de la question syrienne, dans les instances internationales, pour influencer les décisions de ces dernières, et les pousser à adopter une résolution pour une intervention humanitaire.
    Ces scènes, montrent aux spectateurs que ces chaînes TV, à cause de ces images qu’elles cherchent à avoir ont, malheureusement, détruit la ville de Homs, et les groupes armés sont maintenant en train de reproduire la même chose dans d’autres endroits, d’autres provinces. Ces sabotages et leur tournage se font pour de l’argent, car ces groupes savent que pour chaque image, ils perçoivent une contre partie monétaire : c’est pourquoi ils plaçaient des explosifs sur certains toits, sur des poteaux ou dans certains endroits, puis ils tiraient dessus avec des fusils à lunettes, ou des lanceurs d’obus, et lors des tirs il y’ a des explosions, qu’une équipe filme en toute sérénité, tandis que dans des situations réelles, il est difficile de filmer, car la réponse instinctive est de fuir le danger et de chercher à se protéger, ou du moins de filmer de loin, et non pas à filmer de très près et de façon tout à fait calme et sereine. On peut même observer des étincelles pas loin de la caméra, ou cette dernière qui se secoue carrément au rythme des tirs, et nous entendons même dans une scène une mise en garde « Fais attention à ton visage ! Wishak ! Wishak ! Wishak ! …». On peut aussi voir la trajectoire lumineuse du projectile. Ces éléments sont mis en évidence par des ralentissements, des cercles rouges, et sous un autre angle, à partir de la mn 10.10 de la vidéo ci-jointe, qui montre ces hommes armés presque en train de jouer à tirer à balles réelles, de façon ludique et anarchique : http://www.youtube.com/watch?v=65WYmz3wqqg&list=UUZ-8I5p6mxrzchZuMpTbLWg&index=1&feature=plcp
    Et, pour ceux qui cherchent à prétendre que ces scènes ne sont pas filmées par Ali Othmane, Lotf leur conseille de revenir aux reportages des journalistes étrangers, pour s’apercevoir qu’il s’agit des mêmes scènes que celles qui sont diffusées, soit dans le reportage de Sofia et autres… Ils ont filmés les mêmes scènes et les ont présentées comme étant des tirs de l’armée syrienne, affirme – t – il.
    Et devant ce comportement ludique, irresponsablement grave, de ces groupes armés, le journaliste souligne la grande patience et la sagesse des dirigeants syriens, qui ont donné leurs consignes aux forces armées de ne tirer que sous force majeure et à bout portant sur les hommes armés, laissant chance après chance aux syriens égarés et embourbés, pour se repentir et revenir à la raison …
    Et nous, au vu de ces scènes, nous ne pouvons nous empêcher de poser des questions sur ce que deviendrait la réaction d’un pays occidental, Etats-Unis ou France ou autres si le 1/100ème de ces troubles se passe dans leurs villes, ou leurs territoires, n’auraient-ils pas utilisé, de façon tout à fait légale, la puissance de feu dont ils disposent pour faire taire ces troubles et rétablir la stabilité et la sécurité et l’état de droit … ?! N’auraient-ils pas déclaré l’état de guerre, contre ces terroristes, ceux qui les hébergent, les financent et les soutiennent … ?!
    (1) Ali Othman est le directeur de la photographie au centre de presse de Bab Amr, connu de tous les journalistes qui ont été en visite à ce quartier, et qui est actuellement, sous la main des autorités syriennes, et avec lequel Rafiq Lotf réalise un entretien …

    A suivre ….

  12. RoyL dit :

    R: [… I]ls n’y [zone tampon en Syrie, etc.] ont aucun intérêt.
    Selon les informations que nous obtenons d’autres personnalités
    des milieux politiques influents turcs, avec lesquelles nous
    entretenons encore des relations solides, les Turcs n’ont pas ces
    intentions. […]

    http://sana.sy/fra/55/2012/05/19/419937.htm
    Député turc affirme le REFUS DU PEUPLE TURC DE LA POLITIQUE DE
    SON GOUVERNEMENT
    19 Mai 2012

    [… D]ans une déclaration À UN QUOTIDIEN TURC, le député a
    indiqué que la tension entre la Turquie et la Syrie a engendré un
    recul dans les transactions commerciales surtout dans les zones
    frontalières entre les deux pays voisins.

    [… P]our l’idée de l’établissement d’une zone tampon à la
    frontière entre les deux pays, le peuple est très embarrassé
    d’entendre cela de son gouvernement mais personne n’ose en
    parler. [Emphase ajoutée]

  13. RoyL dit :

    R: [… P]ourquoi ne dites-vous pas qu’il s’agit de mensonges ?
    Mais nous, nous disons : c’est une excellente chose, laissez-les
    réfléchir ainsi, un de ces jours, les gens sauront qu’il
    s’agissait de mensonges. […]

    Je me demande si Bachar al-Assad ait jamais lu Angelus Novus, de
    Walter Benjamin (un livre que Adorno aurait très probablement
    aimé avoir écrit lui même) — parce que il vient d’avoir exprimé
    PRÉCISÉMENT le *secret* du livre entier.

  14. Frantz Fanon dit :

    Un grand merci pour la traduction de cet entretien. J’ai adoré les propos de M. Assad. Et il y a pour tout le monde. Ce qui compte, il a rappelé, ce n’est pas le virtuel, mais la réalité sur le terrain! A une époque où nous avons tous tendance à confondre le virtuel avec le réel, il faut le dire! Bon, direz-vous, mais l’image du pays! Mais la Syrie, elle, elle n’a pas besoin de fabriquer une certaine image d’elle même à l’étranger. LA SYRIE N’A BESOIN DE PERSONNE. Car la Syrie est, comme a bien di le président, un pays largement autosuffisant, un pays réellement SOUVERAIN. Je pense, c’est là le grand mérite du gouvernement Baath: avoir préservé une AGRICULTURE et tout un réseau de petites et moyennes entreprises capables de produire (presque) tout ce que nécessite le pays. Personne ne parle de cette politique économique! J’ADORE LA SYRIE, J’AIME BACHAR!

    • sowhat dit :

      Merci FF

      En effet, il y a beaucoup de réalisations à porter à l’actif du Baath. Et même sans le Baath il n’y aurait pas de transition démocratique. Car c’est le Baath qui a en préparé le cadre conceptuel au travers de la laïcité.

      Un grave problème en Syrie (parmi d’autres) c’est qu’il y a environ le quart de la poulation (cette proportion peut varier d’un pays à l’autre dans cette aire géographique au sens large) composée excusez le mot de tourbe et cette composante est travaillée entre autres démons par l’islamisme radical régressif (grâce en grande partie au wahabisme importé d’où vous savez) et la violence atavique. Pour des tas de raisons, ce fait relève du tabou pour la bien-pensence bobo occidentale mais c’est un fait.

      Or il se trouve que les génialissimes stratèges occidentaux et leurs alliés ultra-sionistes ont pris le parti – le plus cyniquement du monde – de soutenir ce quart malade au détriment de la majorité et en particulier au détriment de ce qui dans cette majorité constitue des forces résilientes. Cela relève du colonialisme qui est une forme de racisme appliqué.

      • RoyL dit :

        > Or il se trouve que les génialissimes stratèges occidentaux et
        > leurs alliés ultra-sionistes ont pris le parti […] racisme
        > appliqué

        Tout à fait d’accord avec votre remarque.

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