Nous pourrions ouvrir sur ce site une rubrique intitulée « Ce n’est pas nous qui le disons« , pour y consigner les reconnaissances d’évidences que cette crise syrienne a – quand même – fini par susciter de la part de certains journalistes et médias mainstream, en marge du flot majestueux de la désinformation. Au fait, cette rubrique existe déjà ici et a pour nom – tout simlpment – « Réinformation« . Et nous nous réjouissons d’y accueillir un nouvel article de Georges Malbrunot, le M. Syrie/Proche-Orient du Figaro qui, après avoir pas mal donné dans le procès à charge de Bachar al-Assad et beaucoup relayé les thèses atlantiste de ses employeurs, témoigne ces derniers temps d’une lucidité épisodique et d’une honnêteté ponctuelle.
Cette fois, Georges Malbrunot, envoyé spécial du Figaro à Tripoli au Nord Liban, dit (le 22 mai sur le site du quotidien) ce qu’il a vu dans la deuxième ville du Liban, éclaboussée aujourd’hui par le conflit syrien avec des violences entre groupes extrémiste sunnites syro-libanais, partisans des gouvernement libanais et syriens, et militaires libanais. Le titre de son papier, « La Syrie, nouvelle terre d’élection des djihadistes« , en annonce assez le contenu. Malbrunot écrit tout haut ce que les diplomates et agents de la DGSE disaient tout bas jusque-là : « Plusieurs centaines de combattants étrangers ont afflué pour renverser le régime de Bachar al-Assad. Parmi eux, des Français, dont cinq ont été arrêtés au Liban« . Malbrunot ajoute que cette présence assez massive « fait redouter une implantation d’al-Qaïda dans un pays à la dérive« .
Le reporter a notamment rencontré un de ces « people » de la subversion islamiste syro-libanaise, cheikh Saadedine Ghia, un homme de 50 ans qui se présente comme un « vétéran du djihad« , qui reconnait avoir combattu avec al-Qaïda en Afghanistan puis en Irak. Et qui aujourd’hui, écrit Malbrunot, fait régulièrement l’aller-retour entre sa résidence tripolitaine du Liban-nord et le champ de bataille syrien, à quelques kilomètres de là : « Avant l’aube, je traverse la rivière qui marque la frontière, déguisé en paysan ; et je reviens à la nuit tombée, après avoir caché mon arme en territoire syrien » explique ce stakhanoviste du djihad. Qui n’est certes pas un cas extrême et isolé : Malbrunot donne des estimations assez précises du nombre total de ces brigadistes internationaux de type nouveau qui transitent – et se replient – à Tripoli et dans le nord du pays. « Une centaine de salafistes libanais et 300 à 400 autres volontaires non syriens, selon plusieurs sources concordantes, se sont infiltrés en Syrie pour combattre les partisans de Bachar al-Assad« . Certes, le journaliste – qui travaille tout de même au Figaro, et ne peut donc pas donner complètement raison au gouvernement syrien – indique que ces djihadistes venus d’ailleurs ne constituent pour l’heure qu’une part « minime » des insurgés syriens – ben voyons ! – mais il ajoute aussitôt que leur nombre est « en constante augmentation ces derniers mois » : disons cela comme ça…
Malbrunot touche juste en tous cas quand il note que cette présence littéralement envahissante constitue un sujet « tabou » pour l’opposition type CNS, qui nie tout lien avec ces supplétifs un rien encombrants pour l’image de la « révolution ». Une réalité encombrante et préoccupante aussi pour certains révolutionnaires « de base », tel Youssef, un activiste de Homs réfugié à Beyrouth : « Al-Jazeera n’en parle jamais » regrette-t-il. « C’est inquiétant, je n’ai pas envie qu’une dictature islamiste succède à une dictature laïque ».
Désolé pour Youssef qui, ayant vécu, et peut-être combattu, à Homs, est en effet bien placé pour voir de quel bois sont faits l’ASL et les groupes qui ont dévasté et terrorisé la ville pendant huit ou neuf mois. Mais il faut savoir qu’on veut et choisir son camp en conséquence. Mais peut-être Georges Malbrunot, qui s’est naguère inquiété du sort des chrétiens syriens, a-t-il mis dans la bouche de ce Youssef ses propres interrogations, voire celles du Figaro ? Un journal qui sur la Syrie a longtemps été comme l’écho français d’al-Jazeera. Encore une fois, à tout pécheur miséricorde…
Eh oui… Est-ce un tournant ?
Merci à Youssef-Malbrunot de commencer à poser à la fin quelques vraies questions…
Eh oui, à tout pécheur miséricorde, pourvu qu’il ne retombe pas dans ses péchés…
> pourvu qu’il ne retombe pas dans ses péchés
Retombe. Quel age aurait il Malbrunot: 18 ans? Et de quels
*péchés* il s’agirait — de voler des bombons?
Adorno (que j’ai plutôt lu pour ses analyses musicales) a écrit
— avec raison — qu’il se méfiait de la *rapidité* avec laquelle
l’Allemagne et l’Italie en particulier se seraient débarrassées
du nazisme et du fascisme respectivement, après avoir perdu la
guerre. Ça aurait du être — à cause des implications
psychologiques PROFONDES intéressées — un procès BEAUCOUP plus
long, personnellement et au niveau de société douloureux,
souffert et dramatique (comme dans beaucoup de traitement
psychanalytiques typiquement) pour être véritable, au lieu d’être
un refoulement ou une sorte de couvercle.
Est-ce que Malbrunot aurait commencé a souffrir de dépressions,
de crises; est-ce qu’il aurait demandé de l’aide à un psychiatre?
(Rappelons qu’il est professionnellement et personnellement
beaucoup plus impliqué dans « ses péchés » que ne le seraient pas
un coiffeur, un fruitier ou un pilote d’avions.)
Nota bene: bon courage — si ainsi ça serait le cas`– M.
Malbrunot. Et bon chemin sur un parcours qui sera LONG et autant
DOULOUREUX à suivre à mesure où vous découvrirez la source
véritable des vos *péchés*.
Si vous pouvez lire en anglais, je vous recommande:
http://www.journalof911studies.com/volume/2007/ManwellFaultyTowersofBeliefPartII.pdf
Faulty Towers of Belief: Part II.
Rebuilding the Road to Freedom of Reason
By Laurie A. Manwell
[…]
Timeless Lessons from Plato’s Allegory of the Cave: The War
Between Faulty Belief and Reality
[… a]ttitudes people already have can be automatically
activated by mere reminders of the events […], and the longer
and stronger these attitudes are held, the more resistant they
are to change. One mechanism of attitude change is through the
experience of cognitive dissonance, wherein tension arising from
conflicting beliefs, feelings, and actions compels one to resolve
the inconsistency. However, when people feel that they are under
some form of attack, including strong challenges to their
existing beliefs and worldview, they may also engage in various
defensive mechanisms, often in an effort to reassert a perceived
loss of control. […]
[… O]ne of the most poignant examples of the opening of one’s
mind goes far back to the teachings of Socrates and Plato, as
described in Plato’s most famous book, The Republic. The Allegory
of the Cave (included below) was designed to help a young
philosopher understand the world of naïvety and ignorance that
many people live in and their dependence upon it, even when they
are given a chance to be enlightened by the truth.
[A] brief synopsis shows Socrates giving Glaucon a description of
human prisoners in a cave, who have been shackled since childhood
and permitted only a very limited view of their surroundings,
including various shadows cast on a wall, but never the men that
cast them.
[S]ocrates then poses a series of questions to Glaucon regarding
the nature of the prisoners’ view of the world that is presented
to them by their captors. Socrates points out that, for the
prisoners, “the truth would literally be nothing but the shadows
of the images.”
[H]owever, if the prisoners were to be released from the cave,
this truth would be challenged, and this challenge could be
observed in the various responses of the newly liberated men.
[S]ocrates continues with the following pivotal question: “Will
he not fancy that the shadows which he formerly saw are truer
than the objects which are now shown to him?” However, liberation
is much more a state of mind than body. Thus, as the former
prisoners appear to be free to accept or reject it, their freedom
is largely based upon their ability to integrate the new
worldview with the old. Whereas some struggle to comprehend the
meaning of two opposing worldviews, some simply cannot. And only
a few can transcend both and truly be free in body and mind […]
Etc.
> Malbrunot ajoute que cette présence assez massive « fait
> redouter une implantation d’al-Qaïda dans un pays à la dérive«
Et pleure larmes de crocodile comme s’il serait un *consigliori*
français *redoutant une implantation* de, e.g., yakuza à
Marseille ou Paris.
Et encore: quelle « dérive, », celle de la
[Roland Barthes] *privation d’Histoire*? (« Le mythe prive l’objet
dont il parle de toute Histoire. » etc.)
D’où viendrait al-Qaïda — des germes de *semoule* (couscous) ou
des dattes pourris? De la face cachée de la lune?
Je crois d’avoir aussi lu la menace/intimidation d’un *aut aut*
assez explicite: al-Qaïda ou *nous*!!! Et ça serait à
voir/discuter si que pour faire l’âne en vue de procès à la
Norimbergue (qui arriveront) SEULEMENT.
d’où vient Al-Qaida ? ça tout le monde le sait mais fait semblant de ne pas le savoir : al-Qaida vient de l’Arabie Saoudite.
(Vous auriez du premettre: sarcasme ..)
> Je crois d’avoir aussi lu la menace/intimidation d’un *aut aut*
Merci, L’étrangère:
http://www.infosyrie.fr/actualite/enlevement-de-chiites-libanais-la-derniere-et-plus-grosse- provocation-de-lasl/#comment-47300
[… L]eur présence fait redouter une implantation d’al-qaida dans un
pays à la dérive.
Entre l’armée syrienne libre et nous, les choses ne vont pas
s’arranger et, au final, ce sera eux ou nous […]
***
Est-ce que il n’y aurait pas quelque chose de escher-esque^1
ci-dessus, un encouragement à devenir de supporters de l’armée
syrienne libre en cause de force majeure si non pas autrement,
parce que, « les choses n’allant pas s’arranger, » ce sera l’un des
deux?
(Ou l’appel — au secours!, à l’aide! — à *maman* OTAN?)
1. [wiki] Maurits Cornelis Escher — un artiste néerlandais,
connu pour ses gravures sur bois, lithographies et mezzotintos,
qui représentent des constructions IMPOSSIBLES, l’exploration de
l’infini, et des combinaisons de motifs qui se TRANSFORMENT
GRADUELLEMENT en des formes totalement différentes. […]
[Emphase ajoutée]
As salam alaykoum,
La question est : Qu’es-ce qui pousse ces jeunes à se rendre en Syrie ?
Ils ont subi un lavage du cerveau !
tout à fait d’accord avec Cécilia !
il y en a qui croit que c’est un signe pour la renaissance de l’Islam sauf que les « jihadistes » sont des kamikazes qui se font exploser là où se trouve les civils femmes enfants hommes qu’ils soient sunnites,chiites, chrétiens ou alaouites… « les jihadistes » des temps modernes comprennent tout de travers…
et le pire c’est que certains « intellectuels » musulmans de France, encourage au « jihad » tout en étant dans la logique de la colonisation des occidentaux dirigeants…
ARTICLE SUR RPL FRANCE:
http://rplfrance.org/index.php?content=eclairages/120525resistancepolitique2-eh.htm
Les USA ont armé Ben Laden pour combattre contre l’URSS. Une fois que les URSS ont quitté l’Afghanistan, Ben Laden a tourné ses armes contre les USA et l’Occident. Aujourd’hui, ces mêmes USA et Occidents arment des extrémistes dans tout le Moyen Orient et les aident à prendre le pouvoir. Une fois que ces jihadistes obtiennent leurs objectifs, ils tourneront leurs armes contre l’Occident. Je pensais que l’Occident était plus intelligent pour ne pas recommencer l’expérience de Ben Laden!! Je ne comprends pas pourquoi envoyer nos militaires se faire tuer en Afghanistan, sous prétexte de combattre Al Quaïda, alors que nous encourageons ces mêmes jihadistes dans d’autres pays!! Nos soldats meurent pour RIEN!!
Bien d’accord. C’est de la politique dite à courte vue. Même si les conflits enclenchés délibérément durent terriblement longtemps.
Les gens qui ne voient pas plus loin que leur intérêt immédiat (en se trompant de plus en plus) ne tirent aucune leçon de l’histoire. Ils recommencent, recommencent. Jusqu’à se réveiller un jour dans une situation très désagréable qu’ils ont pourtant construite eux-même.
Mais encore une fois, pour l’instant, c’est les peuples qui paient. Pas ceux qui financent les guerres et manipulent les révolutions et les medias.
Le Figaro devrait plutôt se faire appeler Au Bonheur des Dames
(le magasin du roman d’Émile Zola):
al-Qaïda?!!!!!!!!!
Regardons un peu de plus près:
** http://www.voltairenet.org/L-Armee-syrienne-libre-est
L’Armée syrienne libre est commandée par le gouverneur militaire
de Tripoli
par Thierry Meyssan, 18 décembre 2011
[À] la faveur du « printemps arabe » et des interventions de
l’OTAN, officielles ou secrètes, le Qatar tente d’imposer partout
où il le peut des dirigeants islamistes. Cette stratégie l’a
conduit non seulement à financer les Frères musulmans et à leur
offrir Al-Jazeera, mais aussi à soutenir les mercenaires d’Al
Qaida. Ces derniers encadrent désormais l’Armée syrienne libre.
Cependant, cette évolution soulève de vives inquiétudes en Israël
et parmi les partisans du « choc des civilisations ». […]
** http://www.infosyrie.fr/actualite/enlevement-de-chiites-libanais-la-derniere-et-plus-grosse-provocation-de-lasl/#comment-47300
Georges Malbrunot envoyé spécial à Tripoli (Liban)
Le Figaro, 22/5/2012
[… L]eur présence fait redouter une implantation d’al-qaida
dans un pays à la dérive. Entre l’armée syrienne libre et nous,
les choses ne vont pas s’arranger et, au final, ce sera eux ou
nous […]
***
Quelle coïncidence, eh?! Meyssan en parle en décembre de l’année
dernière déjà; Le Figaro maintenant, en termes de « peur,
incertitude et doute » exaspérés, bien sûr; et — petit détail —
en plaine phase de déroute (suivant de comme on l’on regarde).
Hmmm …