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  Nous publions une relation de voyage - un voyage intervenu dans la deuxième quinzaine de novembre - d'une Française, Marie-Ange Patrizio. Pendant une quinzaine de jours, elle s'est déplacée le long du littoral syrien, de Banyas à Tartous, interrogeant tous les gens qu'elle pouvait, avec l'aide d'interprètes. Marie-Ange Patrizio n'est pas une journaliste. Est-elle une militante ?  Sans doute un peu, puisqu'elle a fait le voyage avec Thierry Meyssan, figure de proue - et controversée - de l'alter-information. Oui, une [...]



Paroles de soldats blessés

Par Guy Delorme,



Le Point avait rendu compte, "à sa manière", du guet-apens du pont de Banyas

Le Point avait rendu compte, "à sa manière", du guet-apens du pont de Banyas

 

Nous publions une relation de voyage – un voyage intervenu dans la deuxième quinzaine de novembre – d’une Française, Marie-Ange Patrizio. Pendant une quinzaine de jours, elle s’est déplacée le long du littoral syrien, de Banyas à Tartous, interrogeant tous les gens qu’elle pouvait, avec l’aide d’interprètes. Marie-Ange Patrizio n’est pas une journaliste. Est-elle une militante ?  Sans doute un peu, puisqu’elle a fait le voyage avec Thierry Meyssan, figure de proue – et controversée – de l’alter-information. Oui, une militante anti-désinformation, incrédule et irritée  comme nous l’avons été nous-mêmes face au manichéisme tranquille des médias français sur la Syrie. Et qui s’est efforcée de recueillir des infos à la source, et de les confronter, autant que possible, à ce que raconte la « grande » presse.

Voici la première partie de son récit, avec les entretiens qu’elle a eus avec un soldats blessé dans une embuscade à Banyas, et les membres de leur famille ou de leur voisinage. L’embuscade est survenue le 10 avril contre un convoi de l’armée, et nous avions eu l’occasion d’en parler, via Joshua Landis (voir notre article « Joshua Landis : le gouvernement syrien a raison, des groupes armés sont à l’oeuvre en Syrie« , mis en ligne le 4 août).

C’est long, mais cela mérite d’être lu : ces hommes et ces femmes, Syriens « de base » racontent ce qui leur est arrivé, ce à quoi ils sont confrontés, avec beaucoup de détails et peu de fioritures. Ils ont d’ailleurs généralement accepté de se laisser photographier. Un récit qui en dit beaucoup, et même plus, que pas mal d’articles de spécialistes et de journalistes « pro ». Du reste, notre reporter improvisée – mais assez scrupuleuse – ne nous cache pas ses difficultés, l’environnement politique – pro-Bachar – dans lequel elle mène son « enquête » : elle dit même que la présence de membres du Baas sur le lieu de l’entretien gêne ses interlocuteurs, affilés au PSNS, formation nationaliste arabe longtemps en délicatesse avec le régime d’Hafez al-Assad.

Marie-Ange Patrizio a pris le parti de retranscrire « en temps réel » les interventions des différents témoins de l’embuscade de Banyas. D’où parfois une lecture un peu chaotique, mais qui restitue assez bien l’atmosphère de ces entretiens, avec des témoins heureux et pressés de faire entendre leur son de cloche, si délibérément ignorés par la grande majorité des journalistes occidentaux. Justement, Meyssan et Patrizio évoquent des journalistes belges. Peut-être bien ceux de la RTBF et de La Libre Belgique dont nous avons relayé récemment le témoignage sur Homs (voir notre article « A Homs, la grande presse belge n’a pas vu la même chose que sa consoeur française« , mis en ligne le 29 novembre).

Les deux Français ont en tout cas été frappés par le courage, la ferme résolution de ces gens qui se disent prêts à défendre jusqu’au bout leur pays contre les terroristes, sans se soucier du qu’en-dira-t-on médiatique. Ces gens sont d’autant plus héroïques qu’ils sont ignorés !

Nous publierons très prochainement la deuxième partie de ce récit.

(Les intertitres et les passages soulignés en gras sont de notre fait)

 

 

Les orangers de Banyas

 Ou :

Récits de visites à des blessés (de « l’armée des barbouzes »[i] ?)

 

Chers amis, je reprends mon récit de voyage avec deux étapes que j’évoquerai en réaction à la lecture d’articles parus récemment dans quelques uns de nos media dits indépendants (Monde Diplomatique, Libération, La Vie, Le Monde) et dépêches de l’AFP (tout à fait indépendante elle aussi).

Il s’agit maintenant pour nos journalistes – anonymes ou pas – de donner davantage de détails sur l’« au-delà de la barbarie » : « Les enfants sont-ils l’une des cibles privilégiées des forces de Bachar al-Assad, en particulier des terrifiants snipers qui mitraillent systématiquement les manifestations ? A l’évidence » [ii].

Mon récit ne se fonde pas, comme les articles de J-P Perrin (Libération et autres), sur des « évidences », et ne prétend pas donner une image exhaustive et « neutre » de la réalité actuelle en Syrie ; il s’agit pour moi de restituer le plus fidèlement possible les méandres de ce séjour, par une description détaillée et circonstanciée, sincère jusque dans ses confusions et erreurs dans mes prises de notes. Ce que j’ai vu et entendu, chez ceux qui nous ont reçus avec confiance et courage, en nous demandant de relayer leur témoignage. Je n’ai pas toujours noté les noms des interlocuteurs mais ils les ont donnés et ont accepté d’être filmés à visage découvert.

 

Mercredi 16 novembre, à Baniyas

Le sergent Jihad Mohamad a perdu deux jambes dans l'embuscade du 9 avril

Nous arrivons en début d’après-midi dans une maison de la banlieue de Baniyas, surplombant la ville (et la mer) ; l’accès à la maison est bordé d’agrumes chargés de fruits et de diverses herbes et plantes indiquant une famille qui cultive avec soin tout son espace environnant.

Nous avons été guidés depuis la sortie de l’autoroute par un religieux (Frère André) qui nous attendait.

Nous entrons dans une pièce où se trouvent quelques tapis traditionnels et des chaises ; certains d’entre nous se déchaussent bien qu’un homme, assis par terre dans le coin opposé à l’entrée, nous invite à rester chaussés pour ne pas nous déranger. Cet homme n’a pas de jambes, son pantalon de survêtement est rabattu sous lui. Je me demande dès ce moment-là quelle est l’origine de son infirmité ; en Syrie, étant donné le développement des services de santé, si c’était de naissance ou pour une cause accidentelle mais non récente, il serait appareillé ; dès lors et jusqu’au moment où il prendra la parole, la question du lien éventuel entre son invalidité et les événements dont nous sommes venus parler va me tarauder : jusqu’à la révélation banale du drame dont il a été un des protagonistes.

On attend que les gens qui veulent nous parler viennent ici parce que « ceux qui ont déjà témoigné chez eux devant des journalistes arabes ont été tués le lendemain » nous dit-on.

Le religieux (catholique) qui est venu nous chercher les encourage à parler en toute sincérité et confiance et dit que nous avons l’autorisation du ministère. Il demande que chacun dise vraiment ce qui lui est arrivé en parlant en tant qu’être humain, vivant ici dans cette terre, indépendamment de tout parti. Il reste ensuite près de la porte et intervient peu, comme interprète.

Je m’assois à côté de l’hôte invalide ; étant donnée sa grande discrétion, c’est quasiment à la fin de la séance que je comprends que c’est bien chez lui que nous sommes reçus. Une femme (en pantalons et tête nue, pas de foulard) nous accueille avec du café, du thé, des oranges (du jardin) et plus tard nous sert des sandwichs. Une dame plus âgée (en vêtements traditionnels, foulard) fait le relais dans le couloir allant à la cuisine ; je comprends ensuite que ce sont l’épouse et la mère de notre hôte. Son père va s’occuper tout au long de l’après-midi de l’alimentation électrique pour la caméra qui enregistre (le courant électrique saute plusieurs fois dans l’après-midi et des voisins sont venus installer une sorte de groupe électrogène).

Nous sommes chez Jihad Mohamad, sergent, 27 années de carrière, amputé des deux jambes après l’embuscade du 10 avril 2011, à la sortie de la ville de Baniyas.

Le déroulement de la rencontre, qui a duré environ quatre heures, va être chaotique pendant plus d’une heure ; plusieurs hommes viennent témoigner, l’un après l’autre, introduits par des personnages que je supposerai, au fil de la rencontre, être membres du parti Baas, restant près de la porte et surveillant la route d’accès. A la fin de leur témoignage ils partent très rapidement.

Une réunion du Parti social nationaliste syrien

Baas & PSNS

Nous n’avons finalement pas d’autre interprète (le religieux s’est mis en retrait, et, près de la porte, il n’assure pas vraiment la traduction) que Samira, qui va être tiraillée entre son travail (filmer et enregistrer) et nos demandes pressantes de traduction des interventions et de nos questions. Sa traduction, pour le premier témoin, va être d’autant plus difficile que le soldat qui est venu raconter cette embuscade parle -nous dit-elle ensuite et c’est confirmé par le Frère André – une sorte de dialecte difficile pour elle à décoder. Le récit initial de la séance s’avère ainsi assez confus, et semble susciter des mouvements de perplexité chez d’autres personnes présentes ; cela nous induit en erreur à plusieurs reprises. Au point qu’au bout de la première heure, Thierry Meyssan et moi posons plusieurs questions très directes, factuelles et parfois abruptes, pour essayer de remettre de l’ordre dans ce récit qui demeure jusque là parfois difficile à comprendre.

Avant de faire une pause dans ces interventions, TM (plus attentif que moi, de là où il est placé, aux mouvements des autres personnes), me fait passer un mot : « Depuis le début, il y a deux versions un peu différentes. Cela dépend de la présence dans la pièce ou non du Baas. Les quatre qui sont assis maintenant [sur les tapis à côté de moi et entourant notre hôte] sont du PSNS »[iii].

Il m’avait semblé évident, au cours de cette première heure, que la personne invalide restait un peu de côté dans l’ordonnancement des prises de parole : contingences extérieures, politesse de l’hôte ou autre chose ?

Nous intervenons avec plus d’insistance pour qu’on lui donne la parole et c’est à partir de là surtout que le récit de l’embuscade devient clair pour tout le monde : sa qualité de gradé, non moins sans doute que les lourdes séquelles chez lui de cette attaque, et une autre culture politique peut-être, vont faire la différence dans la logique de l’énonciation du récit.

Nous apprendrons (par eux-mêmes, je crois) ensuite que ce sergent, ses deux cousins et un quatrième homme – tous trois venus le secourir sur place – restés pendant tout le début de la séance un peu à l’écart, sont en effet membres ou sympathisants du PSNS, parti très radical et qui a été durement réprimé par le régime de Hafez al-Assad et le parti Baas.

Je rapporte ceci pour plusieurs raisons, et en toute connaissance de cause quant aux conséquences pour nos interlocuteurs : montrer d’abord que pour accéder à une vérité ne serait-ce que factuelle, il faut non pas des « images volées » (à moto…) et des pseudo-entretiens faits dans des circonstances jamais clairement exposées et assumées par les intervieweurs, mais plusieurs heures de dialogue (fût-il le plus sincère possible) contradictoire et de questions précises avant d’arriver à reconstituer un événement d’autant plus complexe qu’il a été lourd de conséquences dramatiques ; conséquences irrémédiables pour certains et mais peut-être non encore conclues, hélas. En effet, ces gens qui ont témoigné de l’agression dont ils ont été victimes, savent bien mieux que nous qu’ils continuent, et notamment par leur témoignage, à risquer des représailles de la part des groupes armés. Nous sommes sortis épuisés de cette confrontation et impressionnés par la détermination et la lucidité que révélaient les récits patients de ces hommes : attachés à témoigner le plus précisément possible de ce qu’ils avaient vécu, pour défendre leurs vies et leur pays. Hommes debouts, avec et malgré les séquelles de l’agression.

Je voudrais montrer aussi, dans le récit de cette séance éprouvante pour tous, à quel point la situation de la résistance du peuple syrien est plus complexe et multiple que nos media ignorants et aux ordres ne nous la présentent ici. Nous avons assisté dans cette séance aux effets difficiles et complexes de la réalité de cette non-hégémonie, justement, du parti Baas, quoi qu’en disent ici de pseudo- connaisseurs de la situation : il y a – aussi – des positions politiques qui s’affrontent (jusque dans cette rencontre pourtant acceptée par l’ensemble des interlocuteurs) à l’intérieur même de la lutte contre l’ingérence étrangère en œuvre, voire  à l’intérieur même du soutien au gouvernement chez des militants (et combattants) n’adhérant pas aux thèses du parti Baas. Et n’appartenant pas non plus, car ils sont d’un courant plus radical, à l’opposition intérieure dite – rapidement et schématiquement – « démocratique ».

Enfin, et en prenant l’initiative de mentionner ici non seulement la confusion initiale de cette rencontre mais jusqu’à ce billet qu’un des organisateurs me fait passer au milieu de la séance, j’espère que vous comprendrez, chers amis, à quel point les rendez-vous programmés et assurés cahin-caha par les initiateurs de ce voyage, étaient tout sauf cousus exclusivement du fil blanc du parti au pouvoir ou des hiérarchies des Eglises d’Orient : au risque même de se méprendre et/ou de passer à côté d’une réalité politique, au sens propre du terme, décidément complexe et multiple. Et, de ce fait justement, pour ce que j’en ai perçu, porteuse d’un véritable espoir pour le destin du peuple syrien.

Voici le récit que j’ai pu reconstituer ; je le livre en espérant que d’autres membres du groupe le contrôleront après-coup et y apporteront toutes corrections éventuelles nécessaires. Le lecteur soucieux de la vérité pourra le comparer avec le récit fait par le journal Le Monde dans son édition du 12 avril 2011 (fourni en pièce jointe).

 

Les récits de l’embuscade du sergent

D'autres témoins - civils - de l'embuscade du pont de Banyas

L’embuscade nous a d’abord été présentée comme n’impliquant que quelques soldats et 6 « voitures » (qui s’avèreront ensuite être des « véhicules », camions transportant chacun bien plus que quelques hommes), l’heure de l’attaque et les difficultés à être secourus restant incertains pour les auditeurs. Je vais rapporter le récit de cet événement tel qu’il est apparu dans son énonciation, provenant des divers interlocuteurs : énonciation telle que transmise par l’interprète, à la 3ème personne généralement, sauf exceptions dans des moments plus directs du fait de leur côté tragique. Je recopie ici mes notes in extenso, avec leur côté chaotique, sans respecter la chronologie des faits mais seulement celle du récit avec ses redites. A charge pour le lecteur de reconstituer l’ensemble, des faits et de la séance.

 

1er interlocuteur.

Ils allaient à Tartous, avant le pont ils ont eu un problème on leur a tiré dessus, des soldats dans les voitures qui les précédaient ont été les premiers à être sous les tirs. On leur tirait dessus de tous les côtés ; ils voulaient faire marche arrière mais n’ont pas pu ; ils sont descendus de leur voiture et ont commencé à être touchés par toutes sortes de balles ; lui au-dessus de la hanche, sortie de l’autre côté [il nous montre la blessure]. Lui il était derrière un véhicule de l’armée mais il a été attaqué pareil.

La nuit ils [groupes armés] coupaient les routes[iv], ils mettaient le feu aux voitures ; il y a eu 9 morts, « martyrs ».

Les terroristes ont filmé aussi tout ce qui se passait et ont envoyé les vidéos [aux gens de la ville] ; il y avait environ 2-300 terroristes [sur les vidéos], eux ne les ont pas tous vus de là où ils étaient.

10 jours après environ, la police a arrêté certains terroristes qui ont reconnu leurs crimes et la police a retrouvé les vidéos qu’ils avaient faites [et envoyées]. Ils ont été pris avec les preuves.

2 véhicules de l’armée étaient devant lui, et 4 derrière [en fait, des camions transportant les soldats].

Ils sont restés blessés pendant 4h30. Quand quelqu’un venait pour essayer de les secourir ils leur tiraient dessus. Celui qui est mort c’est quelqu’un qui est venu pour essayer de l’aider et ils lui ont tiré dessus. Quand ils sont venus voir s’il était mort, il a fait le mort. Et ils sont partis sans lui tirer dessus à nouveau.

Quand ils ont cru que les 2 étaient morts ils sont allés aux voitures (camions) de l’armée et ont pris tout ce qu’ils pouvaient puis ils sont revenus vers lui. Il y en a un qui a dit celui là a l’air encore vivant, il faut le tuer mais l’autre a dit c’est pas la peine de le tuer il n’arrivera pas à s’en sortir  le temps qu’on vienne le secourir il sera mort.

Les ambulances étaient très proches et essayaient de venir récupérer les blessés mais ils étaient prêts à tirer sur les ambulanciers.

Un seul soldat était encore vivant et ils l’ont emmené.

Les soldats n’ont pas riposté parce qu’ils n’avaient pas reçu l’ordre de riposter, il leur était interdit de riposter ; ils allaient prendre leur garde.

Apparemment ils (la police) ont relâché ensuite deux terroristes qui sont rentrés chez eux.

[Liste des victimes remise à TM].

Ce qui le choque c’est que ce soit un voisin qui puisse tirer sur un autre voisin alors que jusque là ils vivaient en totale harmonie (etc.).

Parmi les gens arrêtés il y avait des repris de justice, des gens fragiles, connus parce qu’ils avaient des précédents.

Il dit que l’attaque a été lancée au moment de l’appel à la prière [confus].

 

2ème interlocuteur.

Sa maison est à 3 Kms de la fusillade, des gens sont venus leur dire qu’il y avait des soldats attaqués et il a pris sa moto et il y est allé. C’était vers 15h30. L’appel à la tuerie a eu lieu entre 15 et 20h.

Un ministre [ancien ministre des affaires étrangères, A. Khaddam, natif de Baniyas] a lancé cet appel au Jihad et a ensuite pris la fuite et s’est réfugié à Paris, il est passé à la télé (ici). Ils ont fait tout ça poussés par Hariri, Bandar[v].

Ceux qui ont fait cet attentat prenaient des drogues.

[Billet de TM : dans cette pièce il y a des gens du Baas et du PSNS]

Dans les terroristes il y a aussi des déserteurs.

Le peuple syrien n’est pas armé comme les Libanais et tout d’un coup les gens ont eu des armes ?

[Reprise des questions de notre part :]

Maison à 3 Kms de l’attentat. Il a pris sa moto et a rencontré sur la route un soldat blessé qu’il a mis dans un taxi qui était arrivé et il a continué, rencontré un autre soldat blessé qu’il a transporté lui-même sur sa moto à l’hôpital. Il faut un quart d’heure, ça n’est pas loin.

Puis il est retourné au pont et a demandé (par SMS) pourquoi on n’envoyait pas d’ambulance pour secourir les blessés ; il a reçu un SMS d’un ami qui était à 50m du pont. Arrivé à 700m du pont environ il a rampé jusqu’à l’endroit où étaient les soldats (qui avaient pu s’enfuir) et là son ami l’a appelé et dit de ne pas y aller.

Ils tiraient sur les ambulanciers qui approchaient. En 10’ il y a eu 4 ambulances qui sont arrivées ; deux ont failli tomber dans le fossé et ils ont fait demi tour ; une 5ème est arrivée et le chauffeur lui a dit « tu vas te faire tuer !« .

Quand il est arrivé (en rampant) sous le pont il a vu deux soldats, un mort, et l’autre blessé qui lui a dit « ne me laisse pas ». Il a répondu : « Jamais je te laisserai ». Iil a pris le corps de celui qui était vivant pour l’amener dans l’ambulance et là ils lui ont tiré dessus, l’ont blessé à la cuisse, mais il a quand même pu porter le soldat vers l’ambulance. Quand ils lui ont retiré les balles ils ont vu que c’était des balles fabriquées en Chine ; il est resté à l’hôpital une 20aine de jours.

TM : beaucoup de courage, quelles étaient ses motivations ?

C’est Allah qui lui a donné la force d’aller secourir les soldats sans se préoccuper s’ils étaient alaouites sunnites chrétiens (etc.) ; c’est notre désir de sauver notre pays. Pendant qu’ils étaient là-bas il entendait l’imam appeler au jihad.

La police a eu peur et n’est pas venue ; il y a eu un ordre du gouvernement de Baniyas qui interdisait de riposter.

[Je continue à poser la question pourquoi la police n’était pas là et seulement des ambulances mais il ne répondent pas ; on saura ensuite qu’il y avait peu de forces de l’ordre dans la ville, qu’elles étaient déployées dans d’autres villes].

Dans l’appel au jihad l’imam a aussi dit de tirer sur toute personne portant un uniforme et les renforts militaires n’ont commencé à arriver qu’au bout de 24 heures, et c’est pour ça que ce sont des civils qui y sont allés (au pont pour secourir les blessés).

TM : que pensent-ils qu’il faut faire, eux, qui se sont portés volontaires pour aller secourir les blessés ?

Le peuple syrien est un peuple uni, mais quand les personnes arrêtées seront relâchées elles referont la même chose. Ceux qui ont commis des crimes doivent être jugés, et ça n’est pas une question qui concerne le gouverneur de Homs.

 

3ème interlocuteur (le sergent).

Un vendredi, bien avant l’attentat, il était à côté de la mosquée, ils (les manifestants) étaient sortis de la mosquée en demandant plus de liberté ; le dimanche d’après ils ont brûlé des voitures ; ils ont cassé des magasins […] d’après le jour de la semaine ils savent s’ils étaient musulmans ou chrétiens [ils parlent là du 1er martyr qui est tombé, un dimanche très tôt ; parlent de bombes artisanales].

[Quand ceux qui ont témoigné ont fini, ils partent très rapidement et disparaissent avec ceux qui les ont amenés ; on nous dit qu’ils doivent retourner à leur travail ; on sent une tension dans toute la séquence].

« Des soldats devaient aller déblayer la route, c’était le 10 avril à 15h30 (un dimanche) ; le convoi était formé de 105 soldats. Quand on est arrivé sous le pont, il n’y avait que quelques personnes visibles au-dessus du pont et à ce moment-là on a entendu l’appel au Jihad (venant d’une des mosquées de la ville). On a vu ensuite sur la vidéo (que les assaillants ont postée sur Internet, je crois) qu’il y avait au moins 200 personnes chez les assaillants, sur le pont. Nous allions là-bas pour déblayer la route ; quand les tirs ont commencé, nous avons vu qu’il y avait beaucoup plus de monde et qu’une partie de ceux qui regardaient, sur le pont, était des adolescents ; j’ai [sergent Mohamad] donné l’ordre de ne pas tirer pour épargner ces jeunes ». Ses hommes ont été la cible d’une première bombe « artisanale » qui en a tué plusieurs, à la 2ème il s’est jeté dessus pour que ça n’explose pas sur ses hommes ; il y a eu 9 morts en tout dont certains ont agonisé pendant plusieurs heures, les secours ne pouvant pas approcher.

51 victimes en tout (tués et blessés). Ne pouvant pas riposter, et voyant que certains de leurs camarades étaient gravement blessés (ou tués dans l’explosion de la première bombe), sans pouvoir les secourir, une partie des soldats a pris la fuite sous le feu des groupes armés.

Q. : Combien de temps est-il resté sur place avant d’être secouru ?

4 heures sur place ; ses jambes étaient en bouillie, il perdait son sang, il a perdu connaissance ensuite.

Ce sont ses cousins [maintenant assis à côté de lui pour l’interview] qui l’ont secouru ; ce sont des « civils, pas habitués à ces situations ». Ils avaient entendu des tirs vers 15h30. « Son cousin [le sergent] l’avait appelé sur son portable, lui avait dit qu’il était blessé, qu’il était gravement blessé, entre la vie et la mort et qu’il fallait le secourir ».

« Nous nous sommes approchés des lieux des tirs. Nous n’avions pas du tout d’armes, même pas des couteaux. Les balles nous passaient à côté, obligés de s’allonger ».

Ils ont dû reculer, ont demandé une ambulance qui est venue vers eux. Mais « les assaillants continuaient à tirer, même sur les ambulances, c’était très difficile. 5 ou 6 fois l’ambulance a essayé d’y aller mais reculait et voyait les soldats qui essayaient de s’enfuir. Les soldats blessés venaient aussi vers eux. On utilisait les motos [pas mal de gens ont des vieilles motos plutôt que des voitures, apparemment] aussi pour aller à l’hôpital (qui n’est pas loin) ».

Ils ont passé environ 1 heure à aller et venir, vers l’hôpital qui est à environ 2Kms.

Ensuite le soleil s’est couché, et ils étaient moins visibles et ont pu se déplacer plus rapidement jusqu’au lieu de la fusillade, et en rampant, tirer jusqu’à l’ambulance leur cousin blessé qui avait perdu connaissance.

Il y avait une (seule ?) voiture qui bloquait la route et ils ont pu la déblayer et passer avec les camions ; toutes les routes qui allaient à Baniyas étaient bloquées.

Ils (les soldats du convoi) étaient armés, mais personne n’a tiré, de leur côté (ordre donné à toutes les unités). « Même pas de gilet pare-balles ni de casque, on allait déblayer la route. C’est pour ça que ceux qui n’étaient pas blessés se sont enfuis ».

Il y avait déjà eu des attaques qui avaient entraîné les consignes de ne pas tirer, et des manifestations, avant cela, qui avaient entraîné l’ordre de ne pas tirer.

On [les assaillants] leur a « pris 22 fusils dans cette attaque ; les assaillants sont descendus achever des blessés et piller les armes (et autres équipements) » ; le sergent a fait le mort.

« Depuis la fondation de l’armée syrienne, en 1970, un seul mot d’ordre : défendre le peuple syrien ».

En réponse à nos questions le sergent Mohamad nous dit qu’il se sentait responsable de ses hommes ; qu’il fait ce métier depuis 27 ans. Qu’il est toujours dans l’armée – il nous montre sa carte de militaire- que son salaire est maintenu intégralement par l’armée. Le 28 novembre il doit aller à Damas pour une visite médicale ; il sera sans doute soigné ensuite à l’étranger, pour être appareillé et rééduqué (embargo et sanctions minent le système de santé jusque là très développé en Syrie).

Il a quatre enfants : nous voyons deux adolescentes (en pantalons et sans foulard) arriver discrètement du lycée en milieu d’après-midi, et un garçon plus jeune ; le dernier est tout petit.

 

Questions sur les armes.

Apparemment les armements sont livrés par la mer.

Selon un des hommes qui s’est assis à côté du sergent, à la fin de leur intervention, toute cette histoire (d’armes) existe depuis une dizaine d’années. Ils l’ont appris par ceux qui ont été arrêtés parce que reconnus sur les vidéos à la télé. Ceux qui n’étaient pas armés (cf. vidéo) ont été relâchés et amnistiés.

Ils désignent A. Khaddam[vi] comme responsable et commanditaire. « Il est de Baniyas. C’est le fils de Khaddam qui est à l’origine de pas mal de problèmes. [ils parlent de « nucléaire », je n’ai pas compris…] Il aurait  transporté des armes à Palmyre. Après la mort de Assad père, Khaddam a essayé de prendre le pouvoir, soutenu par les Etats du Golfe. Mais le peuple syrien ne voulait pas de lui et est descendu dans la rue pour demander que ce soit Bachar (qui prenne la succession de Hafez).

Ça a entraîné une crise entre Bachar el-Assad et Khaddam qui est parti à l’étranger (Paris, hébergé depuis 2005 dans un hôtel particulier appartenant à la famille Hariri) pour mettre en place des groupes terroristes. Après cela il n’est plus jamais revenu car sinon il serait jugé, ici.

Question : Quand les partenaires de Khaddam réclament plus de liberté, ça veut dire quoi pour vous ? Comme en Arabie saoudite (rires) ?

« Quand ils sont sortis le fameux vendredi (8 avril, voir le récit que Le Monde fait de  cette « insurrection » à la sortie des mosquées) pour casser, les autres Syriens sont aussi sortis dans la rue parce qu’ils sentaient comme un appel à la guerre civile ». Donc il (l’homme à droite de Jihad M.) est « monté en vitesse et est allé à Baniyas voir ce qui se passait ; il a trouvé l’armée postée partout et interdisant à tout civil d’entrer dans Baniyas, pour éviter des troubles ».

T. Meyssan : Monsieur Khaddam a donné une conférence de presse à Paris[1]

– « Il a fait une interview avec un journaliste israélien où il disait qu’il voulait revenir en Syrie sur un tank de l’armée américaine (étasunienne) ».

Khaddam est sunnite [eux aussi, rires sur le prénom du sergent : Jihad].

[Autre interlocuteur :] On a vécu ici 28 ans (son âge) en toute sécurité et tout d’un coup c’est [le bordel] et ce qui l’a le plus choqué c’est qu’on attaque l’armée [lui est civil].

« Tout ce qui se passe répond aux intentions de Khaddam, Hariri et des pays du Golfe, Usa et lobby sioniste qui veulent tout le Moyen-Orient »[vii].

 

Les soldats avaient l’ordre de ne pas répliquer

Question : la population a-t-elle la même conscience et analyse politique de ce qui se passe ?

– « Le peuple syrien est conscient en général que souvent ce sont des opposants de l’extérieur qui viennent semer le trouble et la discorde ici. Tout le peuple syrien est conscient. Tout ce qui les [ceux qui participent aux troubles] intéresse c’est l’argent, ça n’est pas du tout la situation politique ».

Question : comme Hariri au Liban ?

Il (notre interlocuteur) est « convaincu que si on fermait les robinets (des financements) tout s’arrêterait. Car ceux qui commettent ces actes (d’agression contre les civils et l’armée) ont des précédents judiciaires. Quand le gouvernement a fermé les portes des financements extérieurs, toutes les manifs ont diminué ».

Question : y a-t-il une bourgeoisie locale prête à s’intéresser à ces financements ?

– « Oui et ils sont connus – ici – par le gouvernement et ne veulent pas d’accord avec lui et sont soutenus eux aussi depuis l’étranger ».

Question : A-t-on fait quelque chose par rapport à la mosquée (d’où est parti l’appel au Jihad le jour de l’embuscade du 10 avril), par rapport à l’Imam qui a lancé cet appel ?

– « Il n’y a aucun problème entre les différentes confessions. Le nouvel imam de la mosquée est même venu ici aussi [chez le sergent] pour le visiter. »

Question : quelqu’un participait-il à ce complot en tant que responsable de la mosquée ou est-ce une coïncidence ?

l’Imam a été changé [Je ne sais pas quel est le mécanisme de nomination des imams dans les mosquées en Syrie] ».

Un jeune homme demande la parole, à côté du sergent. Il est civil, mais il a fait l’armée et son frère aussi et il dit que cette armée protège sa famille et tout le peuple. Il est allé, lui aussi, sur les lieux de l’embuscade, pour transporter les blessés ; au début il aidait les soldats qui essayaient de s’enfuir, sous le pont, puis il s’est occupé des blessés ; lui aussi a été blessé (légèrement). Il a été protégé par Allah et Allah protège la Syrie.

Les soldats se sont enfuis car bien qu’armés – et leurs armes chargées – ils avaient ordre de ne pas tirer ; ils ne pouvaient donc que s’enfuir pour sauver leur vie » [rien à voir avec les « déserteurs » de l’ « Armée libre syrienne » dont parlent les media occidentaux[viii]].

 

 Sur l’autoroute de Tartous

Nous levons la séance car la nuit tombe et on nous recommande de rentrer le plus tôt possible ; devant la maison, au milieu des agrumes, quelques mots pour remercier et saluer la famille de J. Mohamad ; sa femme a gardé un air inquiet et grave pendant toute l’après-midi, et ne sourit qu’à ce moment-là. Nous pouvons échanger quelques mots grâce à l’aînée qui commence à apprendre le français. La tension de toute cette séance retombe avec ces échanges affectueux, nous sommes tous émus par les attentions de leur hospitalité (le maître de maison, invalide, me voyant mal installée m’avait fait passer un coussin pour m’appuyer contre le mur) et par leur courage.

Avant de quitter Baniyas quelqu’un veut qu’on aille voir la mosquée d’où est parti l’appel au jihad. Une mosquée, banale, rien à voir. On quitte la ville à la nuit tombée. Le prêtre nous laisse à l’entrée de la grand route ; avant de nous saluer il a dit au chauffeur et à TM : si vous voyez un barrage ne vous arrêtez pas, foncez, foncez. Atmosphère un peu tendue dans le minicar…

Beaucoup plus loin, nous voyons le religieux nous doubler sur l’autoroute et nous faire signe de nous arrêter : il dit au chauffeur d’éviter Homs et de reculer pour prendre une autre route. Marche arrière à vive allure sur la bande d’arrêt d’urgence pendant un temps qui me semble vraiment, très, très long… Beaucoup de laisser-aller, dans cette dictature.

Nous longeons la côte (Tartous) en scrutant le large, c’est beau ; on parle de l’Amiral Kuznetsov[ix] qui devrait être arrivé à Tartous. Eh bien oui ; ça s’appelle force de dissuasion et pour moi c’est un grand soulagement après cette séance éprouvante. Et maintenant encore : je l’écris.

Quand on arrive au monastère (environ 100 Kms plus loin) la soupe de légumes nous attend au réfectoire. Le bonheur.

Bilan de la journée après le repas, dans ce même réfectoire où il fait chaud (température plus monacale dans les chambres). Nos compagnons journalistes belges sont retournés à Homs avec Mère Agnès-Mariam et Sœur Carmel, ils voulaient aller à la morgue, ils y sont allés. Ils sont aussi allés dans la famille d’un carreleur de trente ans, jeune père de famille, sa femme enceinte, enlevé alors qu’il rentrait du boulot, corps rendu dépecé à sa famille.

Eprouvés aussi, nos collègues journalistes. F. en entendant le récit de notre visite me dit ça a dû être intéressant ; oui. Bien plus. Les visages graves et attentifs de nos interlocuteurs, et de cette famille, sont là.  Aujourd’hui encore, pour moi.

Avec mon amie syrienne, ici, j’ai essayé de les joindre par téléphone aujourd’hui : personne n’a répondu. A bientôt, j’espère, amis de Baniyas.

 

Apostille :

Sur l’embuscade de Baniyas, extrait d’un article de Mère Agnès-Maryam de la Croix : « Le Colonel ‘Uday Ahmad témoigne qu’il roulait avec son beau-frère le Colonel Yasir Qash’ur sur l’autoroute près de Banyas le 10 avril 2011, lorsque des tirs les ont pris en chassé croisé et ont tué sur le coup Qash’ur et huit autres soldats dans leur camionnette. À qui voulait l’entendre le Colonel ‘Uday a affirmé qu’ils n’avaient pas été tués par l’armée mais dans un guet-apens d’inconnus, on lui a fait dire le contraire.

Vidéo de la fusillade diffusée par la chaîne privée syrienne Ad Dounia et montrant les snipers tirant sur les forces de l’ordre et la population

De même sur ce blog on fait état du journal anglais en ligne The Guardian [3] qui assure que des soldats syriens avaient été fusillés parce qu’ils refusaient de tirer sur la foule et se réfère à une vidéo sur YouTube où, en réalité, l’interviewer harcèle un soldat blessé pour lui arracher l’aveu qu’il avait refusé de tirer sur les gens. Question : quand vous n’avez pas tiré que s’est-il passé ? Mais le soldat ne comprend pas la question parce qu’il venait de dire qu’il n’avait pas reçu des ordres pour tirer sur les gens, aussi répond-t-il « Rien, les tirs ont commencé de toutes les directions ». L’interviewer répète sa question d’une autre manière en demandant « Pourquoi tiriez-vous sur nous, des musulmans ? » Le soldat lui répond : « Je suis aussi un musulman ». Alors l’interviewer lui demande : « Pourquoi alors alliez-vous tirer sur nous ? » et le soldat de répondre : « Nous n’avons pas tiré sur les gens, on nous a tiré dessus sur le pont ».

Non seulement ces pauvres soldats sont abattus cyniquement par des mercenaires mais les médias s’évertuent à en faire des bourreaux ! »

http://www.voltairenet.org/Au-crible-des-informations

 

 

NOTES

[i] « Syrie : un officier supérieur parle » par « Zénobie », mercredi 7 septembre 2011, publié sur le site du Monde Diplomatique : « »L’armée de la Syrie n’est que l’armée des services de sécurité syriens (jaych amni) « . Mon interlocuteur a prononcé ces mots gravement. On l’appellera Mohammed, c’est un officier supérieur sunnite […] Il ne faut pas attendre de cette armée le moindre soutien aux manifestants. Je le répète c’est une armée de barbouzes, jaych amni » : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-09-07-Syrie-un-officier-superieur-parle. Pour l’officier supérieur sunnite anonyme interviewé par une « Zénobie » non moins anonyme, jaych amni veut donc dire indifféremment barbouzes et services de sécurité syriens, NdR.

[ii] « Syrie, la stratégie contre les enfants. Récit. Les forces du régime n’hésitent pas à tuer les plus jeunes lors des manifestations, souvent volontairement exposés par leur famille. Objectif : la guerre civile ». Par Jean-Pierre Perrin http://www.liberation.fr/monde/01012375412-syrie-la-strategie-contre-les-enfants

[iv] Actions de guérilla revendiquées clairement à présent par les LCC « Comité Locaux de Coordination », dépêche AFP du 7 décembre 2011 :

« La grève de la dignité est un pas vers la désobéissance civile (…) pour couper les moyens financiers du régime avec lesquels il tue nos enfants », poursuit le communiqué […et ] demande aux étudiants de ne pas assister aux cours, ont indiqué les comités locaux de coordination (LCC), la principale force d’opposition. Cette première initiative sera suivie par d’autres formes de contestation comme la fermeture de routes secondaires, des sit-in, des grèves dans les universités, dans les transports, des coupures volontaires des téléphones portables, une grève des fonctionnaires et la fermeture de routes importantes et d’autoroutes ».

[vi] Ancien ministre des affaires étrangères, c’était la 2ème personnalité de l’Etat, après le président. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdel_Halim_Khaddam ;

et note 7 de l’article de Pepe Escobar : « La guerre de l’ombre en Syrie » :

http://www.legrandsoir.info/la-guerre-de-l-ombre-en-syrie-asia-times.html :

« Abdel Halim Khaddam, est un sunnite originaire de la ville côtière de Banyas, où il aurait conservé des partisans. Il a démissionné de son poste de vice-président syrien en 2005, alors qu’il subissait une marginalisation politique, et a dans la foulée témoigné contre Bachar devant le TSL, l’accusant de l’assassinat de Rafiq Hariri. Devenu proche des frères musulmans syriens et de leur ancien leader al-Bayanouni, il a fondé avec eux le Front du Salut National Syrien (Syrian National Salvation Front). A l’instar d’autres opposants syriens à Bachar al-Assad, et notamment d’anciens Frères musulmans syriens du Mouvement pour la Justice et le Développement, qui ont, comme l’a révélé un article du Washington Post basé sur des câbles Wikileaks ( cf : http://www.washingtonpost.com/world/us-secretly-backed-syria…), reçu à partir de 2005 de l’argent du gouvernement américain leur permettant de fonder la chaîne télévisée anti-Bachar ‘Barada TV’ (née en 2007), Abdel Halim Khaddam a lui aussi reçu de l’argent des USA et de la Grande-Bretagne pour ses activités d’opposition à Bachar al-Assad, comme il l’a avoué lors d’une interview à la deuxième chaîne de télévision israélienne : http://www.youtube.com/watch?v=COqBQYcrd9Q »

[viii] Sur l’ « Armée Libre Syrienne » : « La Secrétaire d’Etat américaine Hillary « nous sommes venus, nous avons vu, il est mort », Clinton a planté le décor sur la télévision indonésienne il y a quelques semaines, lorsqu’elle a prophétisé qu’il y aurait « une guerre civile en Syrie », avec une « opposition bien armée » et bien financée, bourrée de déserteurs de l’armée ». http://www.legrandsoir.info/la-guerre-de-l-ombre-en-syrie-asia-times.html .

Sur les mercenaires ancêtres des « armées libres », voir l’article de Terry Jones (Monty Python) : http://www.voltairenet.org/Roulements-de-tambour-contre-l .



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28 commentaires à “Paroles de soldats blessés”

  1. Mohamed dit :

    Ces témoignages sont à dédier à nos virtuels opposants « infosyriens » ou plutôt « infosyrieux ». Voilà leur révolution !

    • Mohamed dit :

      Les risques de l’intervention militaire en Syrie ;

      Le site électronique du Centre des Etudes Stratégiques et Internationales américain, a publié le mardi 13.12.11, au soir, une feuille de travail intitulée « les troubles en Syrie : quels sont les risques d’une intervention militaire ». Ce document de travail a été préparé par l’expert Aram Narcoesian, sous supervision de l’expert Anthony Cordesman, chairman Oorhah Burkh Strategic. Quelle est la vision de cette vision sur la situation en Syrie ? Et quelles sont les données de l’appréciation des risques de l’intervention dont a parlé le document ?

      1/ Description du document : les données formelles ;
      Le document du Centre des Etudes Statistiques sur la situation en Syrie compte 35 pages et a essayé d’aborder, de façon analytique, les développements du dossier syrien, sous trois articulations :
      • Appréciations des capacités de défenses syriennes : cette section a passé en revue les capacités de défenses aériennes, les capacités de guerre électronique, les capacités des forces aériennes, les capacités en missiles, les capacités de défenses anti-navires.
      • Les cartes d’interventions sauvages : cette articulation a passé en revue ce qu’elle a appelé « CROT », et les cartes d’interventions sauvages difficiles à comprendre ou à contrôler et tout particulièrement l’affirmation que la Syrie n’est pas la Libye, la carte démographique, la carte de l’armée syrienne, la cartes des déserteurs sous l’appellation de l’armée libre, la carte des risques de déstabilisation et de guerre civile, la carte de l’Iran, la carte du Hizbollah, la carte de la Russie, la carte de la réaction syrienne face aux pressions et à l’intervention, la carte des implications et des effets.
      • L’appréciation des effets sur la politique des USA et de ses alliés : a été en revue les effets auxquels peut être exposée la politique américaine et de ses alliés, suite à l’intervention contre la Syrie.
      Le document d’analyse a présenté les informations, et l’analyse étayée par des graphiques et des données statistiques.

      2/ Le résumé exécutif : points clés objet de l’analyse ;
      Le document a décrit la stabilité de la Syrie et son rôle dans les politiques de la sécurité régionale comme étant, depuis le début de l’année 2011, caractérisée par l’incertitude. Le document a ajouté que les souffrances des troubles des 9 derniers mois, ont joué un rôle dans cette incertitude, et à ce sujet, le document souligne les facteurs internes, de la façon suivante :
      • Manque de cohésion politique au sein des forces de l’opposition.
      • Manque d’unité d’objectif au sein des forces de l’opposition.
      • Augmentation des troubles armés dans les zones rurales et les petits villages, ainsi que dans les petites villes.
      • L’inachèvement de l’opération de conclusion des troubles.
      En plus de cela, le document a souligné les facteurs extérieurs, comme étant :
      • Les USA et les pays de l’UE ont imposa davantage de sanctions, de façon unilatérale contre Damas.
      • Les pays du triangle Washington – Paris – Londres, ont fait davantage de tentatives d’internationalisation du dossier syrien, à travers le Conseil de Sécurité Iternational.
      • L’augmentation des escalades et des réclamations qui cherchent à cibler/attaquer le régime de Damas.
      • Implication de la Turquie dans les activités de ciblage de Damas.
      • Implication des pays du CCG (Arabie Saoudite, Koweït, Qatar, Bahreïn, Emirats, Sultanat de Oman), dans ces activités de ciblage de Damas.
      • Implication de la ligue des pays arabes dans les potentialités de ciblage de Damas.
      Le sommaire exécutif a conclu que le développement des évènements extérieurs et intérieurs relatifs au dossier syrien, a entraîné une opération d’alignement intérieur, extérieur, régional, international dont les cartes se présentent comme suit :
      • Sur le plan intérieur : l’opposition protestataire s’est constituée dans certains milieux de la société à orientation religieuse salafite, et a trouvé le soutien des pays arabes du golf, sunnites, en plus du soutien de la Turquie, des USA, et des pays de l’Union Européenne.
      • Sur le plan extérieur – régional : s’est constituée un bloc régional hostile à Damas, qui comprend la Turquie, les 6 pays du CCG, en plus de la Libye, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, et l’autorité palestinienne.
      • Sur le plan extérieur international : s’est constitué un bloc international hostile à Damas, qui comporte les USA, la France, la Grande Bretagne, le Canada, et l’Australie.
      Et en face de ces alignements, ont apparu des alignements de l’autre côté, composés de :
      • Sur le plan intérieur, Damas bénéficie de l’appui de composantes sociales plus cohésives et plus grandes que celles de l’opposition, en plus de la jouissance de l’appui de l’institution militaire, des institutions civiles, en plus de l’appui des corps de populations urbaines principales formées par les villes de Damas, la capitale, d’Alep, deuxième grande ville, en plus de Lattaquié, Tartous, Al Reqqa, Al Souiedah.
      • Sur le plan extérieur – régional : Damas bénéficie de l’appui de la Russie et de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de l’Argentine, du Venezuela, en plus des pays qui s’opposent à Washington.
      Sur la base de ces alignements, le document souligne que la polarisation et les pressions courantes ont abouti aux résultats suivants :
      • Au sein du parcours de l’opposition syrienne ont émergé deux courants, l’un soutenat l’intervention militaire extérieure contre la Syrie, et l’autre refusant fermement cette intervention.
      • Dans le sens des forces extérieures, ce sont cristallisé deux courants, l’un rejette l’intervention et l’autre s’active pour une intervention.
      Dans le courant appuyant l’intervention militaire contre la Syrie, le document souligne les points suivants :
      • Washington et les pays de l’OTAN (France, GB, Turquie et autres), ont œuvré dans le sens de la prévision et de l’examen de la façon de mener une action militaire contre la Syrie, sur la base de la construction d’une campagne de prétextes nécessaires à l’obligation de mettre en place des « couloirs humanitaires », des « zones tampons » pour la protection des civils.
      • Toute action militaire de Washington et de l’OTAN comprendra l’exécution des plans militaires suivants : destruction des capacités de défenses aériennes syriennes, destruction des forces aériennes syriennes, destruction des capacités du bouclier syrien et précisément les capacités en missiles, sécurisation des plateaux du Golan de toute tentative de contrôle par l’armée syrienne, destruction des stocks d’armes et de munitions syriennes, destruction des réseaux de commandement et de contrôle, ce qui va entraîner l’incapacité et la paralysie totale de Damas.
      Le document a fait des commentaires à ce sujet, en disant que la mise en œuvre d’un tel plan indique, d’une part, la consolidation du point de vue américano-otanesque qui justifie cela, sur la base de considérations selon lesquelles cela va permettre de changer les rapports de forces au moyen orient, au profit des américains et de leurs alliés européens (France et GB), en plus de l’appui aux alliés américains moyen-orientaux (pays du CCG, Jordanie, Turquie), mais en même temps, il existe un autre point de vue selon lequel même si ces objectifs ont été réalisés, le but ne sera pas atteint, parce que la confrontation ne sera pas seulement entre Damas et les pays étrangers intervenants, mais elle sera entre ces forces étrangères et les forces intérieures soutenant Damas, et pour étayer cela, le point de vue souligne que ce qui s’est passé en Libye ne va pas se reproduire en Syrie.
      Le document a clarifié la différence entre la Syrie et la Libye, sur la base des données suivantes :
      • La Libye est un pays vaste, de superficie, et il est une sorte de sahara avec une bande côtière étroite, tandis que la géographie de la Syrie diffère de façon très nette.
      • La Libye se distingue par une faible densité démographique, concentrées dans les villes côtières, tandis que la Syrie se distingue par des masses démographiques plus grandes et qui se répartissent sur les différentes zones syriennes.
      • La Libye se distingue par une culture sociale prédominée par le caractère islamique sunnite rural pure, tandis qu’en Syrie, se trouvent diverses composantes confessionnelles et sectaires en plus de l’importance des composantes urbaines civiles.
      • La population de la Lybie constitue un bloc isolé des populations avoisinantes, tandis qu’en Syrie, les habitants ont des relations avec la population du voisinage régional, et en plus de cela, le document a souligné la différence significative entre la protestation en Libye et la protestation en Syrie, et à titre d’exemple, l’opposition libyenne a réussi, en s’appuyant sur ses capacités propres, pendant les premières semaines, à contrôler la zone de Benghazi nord-est qui représente près de 30% de la superficie totale de la Libye, tandis que l’opposition syrienne, jusqu’à maintenant, et après 9 mois, est encore incapable d’assurer son contrôle sur aucune partie du territoire syrien.
      Le document a conclu que les développements du dossier des protestations syriennes, va rester, pour une longue période à venir, caractérisé par l’incertitude. Et, en plus de cela, rien que l’apparition de cette protestation constitue en soi un défi embarrassant pour l’Iran et Hizbollah libanais, et reste des adversaires de Washington dans la région. De plus, le document a demandé aux américains et à leurs alliés la nécessité de considérer avec une attention soutenue la réalité selon laquelle l’intervention militaire en Syrie, va occasionner des pertes énormes, tant que la Syrie n’est pas la Libye, d’autant plus que la question ne concernera pas seulement Damas, mais les maillons dangereux liés à Damas dont le Hizbollah libanais à titre d’exemple.
      Al Jaml : Services des études et des traductions.

      Traduit en français, pour Infosyrie, à partir d’un article en arabe, dont le lien est le suivant :

      http://www.aljaml.com/node/78938

    • Mohamed dit :

      Analyse stratégique d’Amine Hoteit !
      Dans un entretien avec Addunia TV, le 08.12.2011

      Q. On parle de l’armement des groupes de terroristes et de l’entrainement de mercenaires sur les territoires turcs, il y’avait une tentative de la part des mercenaires de s’introduire dans les territoires syriens, à travers les frontières avec la turquie, on parle en gros de l’instauration d’une zone tampon, au nord de la syrie, près des frontières syro-turques, je veux votre opinion opérationnelle et stratégique ?
      Amine Hoteit : pour commencer, je vous salue, et je salue la TV Addunia, et tous les honorables spectateurs.
      A propos de ce qui se dit au sujet de la zone tampon, l’expression utilisée n’est pas appropriée, car dans le jargon militaire la zone tampon signifie une zone dépourvue d’armement, et qui sépare deux forces ennemies, qui se mettent d’accord pour une zone qu’ils évacuent tous les deux, pour qu’une tierce force s’y installe pour y imposer la sécurité, avec leurs accords, ou sur une résolution de l’ONU, sous l’article 7, et pour installer une telle zone, il faut l’accord des deux parties belligérantes.
      Ce dont parlent les pions du conseil d’istanbul, les turcs ou autres, ne peut pas être une zone tampon, ce qui est avancé c’est tout simplement l’occupation d’une partie du territoire syrien, qui compense le manque de popularité du conseil d’istanbul, pour que ce conseil puisse prétendre qu’il y’a une division de l’intérieur syrien et l’on doit mettre fin à cette scission, voilà l’objectif.
      Mais, sur le terrain de la réalité, il y’a une impossibilité absolue pour mettre en œuvre un objectif pareil, pour trois raisons :
      La première raison est que l’armée syrienne a pris les dispositions préventives ce qui empêche d’installer cette zone « occupée », à travers une opération militaire éclair, et maintenant toute partie qui veut occuper une partie des territoires syriens, va entrer en collision avec l’armée syrienne ce qui va déclencher une guerre, dont l’étincelle sera déclenchée au nord de la syrie pour s’étendre à la région.
      La deuxième raison est que l’instauration d’une zone tampon, suite à une résolution de l’ONU est de même une chose impossible à cause de la fermeture du Conseil de Sécurité avec les vetos russes et chinois, et par la suite, il n’y a pas de résolution.
      La troisième raison est que l’installation d’une zone tampon, par le fait accompli, c’est-à-dire le succès des miliciens à isoler une zone, puis à la fermer, puis à annoncer leur contrôle sur elle, est une chose improbable, pour eux, la preuve c’est qu’ils ont essayé à Daraa, Douma, Tal Kalakh, Jisr Achoughour, et toutes leurs tentatives ont été soldées par des échecs. Et c’est pourquoi, il est devenu une évidence, chez le pseudo conseil des agents d’istanbul, ou ceux qui se tiennent derrière eux, que toute intervention militaire sur le terrain contre la Syrie, que ce soit au titre de zone tampon, c’est-à-dire l’occupation, ou couloirs humanitaires, c’est-à-dire l’occupation, ou l’exclusion aérienne, c’est-à-dire l’occupation de l’espace aérien, ou la domination sur la souveraineté aérienne, tout cela n’est pas possible, selon les rapports de forces en vigueur et d’après les défaites, les échecs répétitifs, opérationnels sur le terrain, politiques et stratégiques, qui ont été enregistrés par les comploteurs et leurs pions, c’est pourquoi nous regardons à ce qui se dit autour de ce projet, avec un œil dérisoire, comme un gain de temps, car le temps où il était possible pour ces comploteurs de mettre en œuvre leur projet est très éloigné de la situation en vigueur. Ce qui se passe en Syrie, autour de la Syrie et de son environnement, représente une nouvelle étape, celle du passage de l’opposition défensive à la contre offensive et c’est ce qui est visible dans plusieurs points du système de l’opposition. Donc, toutes ces déclarations font partie du passé et n’ont aucune plateforme pour l’exécution.
      http://www.youtube.com/user/tamadonte?feature=mhee#p/u/81/KzengR3VBEE

  2. sowhat dit :

    Bravo pour ce travail remarquable et mille mercis.

    Voici par ailleurs l’adresse d’un blog qui recèle pas mal d’informations intéressantes :

    http://friday-lunch-club.blogspot.com/

  3. fareska dit :

    Syrie : une agression qui se précise

    mardi 13 décembre 2011 – 06h:46

    Ghali Hassan – Countercurrents

    quand le pillage devient un mode de vie pour un groupe d’hommes vivant en société, ils se fabriquent avec le temps un système légal qui l’autorise et un code moral qui le glorifie. » Frederic Bastiat, penseur français (1801-1850).

    (JPG)
    Enterrement de soldats syriens

    Les Etats-Unis et leurs alliés se préparent à agresser la Syrie dans le cadre du programme israélo-américain de déstabilisation de la région. Le prétexte est comme d’habitude de « protéger les civils » et d’instaurer une « démocratie » à l’occidentale. Mais bien sûr rien n’est moins vrai. Le but est de renverser le gouvernement syrien actuel et de le remplacer par un gouvernement fantoche au service des intérêts américano-israéliens sionistes.

    Il faut noter que, étant donné le soutien de la Syrie à la résistance libanaise et palestinienne contre le terrorisme israélien, et les liens de la Syrie avec l’Iran, le gouvernement du président Bashar al-Assad est considéré comme une « menace » aux intérêts d’Israël et des Etats-Unis. Dès lors, un gouvernement soumis aux dictats israélo-américains est vital pour isoler l’Iran et couvrir l’expansion sioniste israélienne.

    L’ingérence étrangère continuelle dans les affaires internes de la Syrie nous rappelle la récente ingérence étrangère criminelle en Libye, qui a commencé par la mise en place d’un « zone d’exclusion aérienne » qui était une invasion militaire illégale de la Libye. Les médias rapportent que les Etats-Unis et Israël ont loué les services de mercenaires saoudiens et libanais pour fomenter des troubles en Syrie et couper le gouvernement syrien de son peuple en attisant les divisions sectaires.

    La campagne de diabolisation menée par les Etats-Unis et leurs alliés pour délégitimer le gouvernement syrien est semblable à la campagne de diabolisation menée contre la Libye. Le 25 novembre 2011, la Ligue Arabe —une assemblée de despotes illégitimes contrôlée par l’Arabie Saoudite et autres fiefs pétroliers— a exclu la Syrie de la Ligue Arabe et réclamé des sanctions diplomatiques et économiques contre elle. Tout comme pour la Libye, l’exclusion de la Syrie de la Ligue Arabe fournit aux Etats-Unis et à leurs alliés une couverture pour attaquer la Syrie et envahir une nation musulmane de plus.

    La Ligue Arabe a un long passé de traîtrise et ne correspond plus à rien. Selon Mahdi Darius Nazemroaya* : « Ce sont l’Arabie Saoudite et le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) qui ont pris le pouvoir dans la Ligue. Le CCG comprend les royaumes pétroliers des Emirats Arabes Unis du Golfe Arabique,le Koweït, le Barhein, le Qatar, Oman et l’Arabie Saoudite. Aucun de ces pays n’est exemplaire sans même parler de démocratie. Leurs leaders mis en place par les Etats-Unis ont trahi les Palestiniens, aidé à attaquer l’Irak, soutenu Israël contre le Liban, détruit la Libye et maintenant ils conspirent contre la Syrie et ses alliés régionaux. » Il ajoute : « [La Ligue Arabe] a été phagocytée par Washington et sert ses intérêts et ceux de ses alliés au lieu des véritables intérêts arabes ». Comme le CCG, la Ligue arabe est un instrument de l’impérialisme américain. Son intervention honteuse contre la Syrie (une répétition de son intervention honteuse contre la Libye) constituent un acte de guerre contre un autre pays arabe.

    Le rôle joué par les despotes arabes soutenus par les Etats-Unis et menés par l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Jordanie et les Emirats Arabes Unis est méprisable. Et il est ironique que ces despotes se prétendent motivés par le souci des droits de l’homme et de la démocratie en Syrie. Des décennies de répression et de détournement des biens et des ressources individuels par ces régimes despotiques ont entraîné de hauts niveaux d’inégalité et de corruption dans leurs pays. En dépit de leur richesse ce sont des pays arriérés qui ont adopté le style de vie décadent des occidentaux et qui se sont détournés de l’Islam. Ils se sont ralliés à une secte (islamique) extrémiste qui détruit la grande religion qu’est l’Islam. Ce sont des dirigeants non élus, illégitimes qui ne tolèrent aucune opposition à leur pouvoir tyrannique.

    L’Arabie Saoudite, est évidemment le régime le plus répressif du monde. C’est aussi le plus proche allié des Etats-Unis. C’est une monarchie absolue qui considère que les droits humains et la liberté menacent sa classe dirigeante corrompue. Les femmes saoudiennes ordinaires sont exclues des emplois et le chômage des jeunes s’élève à 40%. Les lois saoudiennes appelées « anti-terroristes » criminalise la dissidence et autorise la détention de longue durée sans jugement. Les dissidents sont traités avec brutalité. Le 21 novembre 2011, les troupes saoudiennes ont ouvert le feu sur une manifestation pacifique dans une province saoudienne orientale, faisant 4 morts et plus de blessés encore. Les dirigeants saoudiens ne tolèrent pas non plus la dissension dans les pays voisins.

    En mars 2011, les forces saoudiennes ont envahi le Barhein et ont écrasé brutalement les manifestants pro-démocratie. L’invasion a été encouragée et soutenue par l’administration américaine. Le rapport publié par la Commission d’Enquête Indépendante du Barhein (CEIB) a essayé de justifier le comportement et les lois de la monarchie absolue. Toutefois le rapport faisait état de « violations systématiques des droits humains » durant les attaques du gouvernement contre les manifestants. Le rapport de 500 pages décrit diverses violations commises par le régime despotique du roi Hamad Bin Isa al-Khalifa. Selon le rapport, des détenus —y compris du personnel médical dont le seul crime était d’avoir soigné des manifestants— ont été torturés et ont subi des abus sexuels. Le rapport a été aussitôt enterré par les médias occidentaux.

    Etape par étape, le modèle libyen est reproduit en Syrie. Le 28 novembre, l’ONU —le bras armé de l’impérialisme étasunien— a accusé les forces syriennes, qui défendent la nation syrienne contre les gangs et les terroristes armés sponsorisés par l’occident, de « crimes contre l’humanité ». Le rapport du soi-disant « Conseil des droits de l’homme de l’ONU » est entièrement basé sur des mensonges fabriqués par des Syriens expatriés à Londres, Paris et Washington. Le rapport accuse le gouvernement de « commettre des atrocités » mais ne parle pas des milliers de Syriens, dont des soldats et des policiers, tués et torturés par les gangs armés. Le principal but du rapport est de diaboliser le gouvernement syrien et de justifier l’agression militaire occidentale. Le rapport a été immédiatement diffusé par les organes de propagande occidentaux comme la BBC, CNN, Fox News, Al-Jazeera et la presse dirigée par l’empire de presse de Murdoch.

    Le rapport était une copie conforme des rapports de l’ONU sur l’Irak et la Libye avant leur invasion et leur destruction par l’armée US-OTAN. Le même paquet de mensonges qui ont servi à justifier la barbare agression des Etats-Unis contre l’Irak a été recyclé contre la Syrie. le rapport est le prélude de l’agression US-OTAN contre la Syrie. Où était le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pendant le génocide commis par les Etats-Unis en Irak ? Il est clair que l’ONU couvre les crimes de guerre de l’occident. La désinformation joue un rôle important en manipulant l’opinion publique et en créant une atmosphère de guerre.

    Pendant que l’ONU s’occupe de manipuler l’opinion publique mondiale en faveur des armées US-OTAN, le premier ministre anglais David Cameron et le despote du Qatar ont promis de soutenir les « groupes d’opposition » syriens (comprendre : leur fournir des armes et de l’argent) afin de promouvoir la « démocratie ». David Cameron et le despote du Qatar ont amplement prouvé leur amour de la démocratie en détruisant brutalement la Libye. Aujourd’hui la Libye ressemble à l’Irak, pillée, ruinée et livrée à la violence. Des dizaines de milliers de Libyens (et d’Africains) ont été assassinés, des milliers se morfondent dans des prisons où on les torture et un tiers de la population est déplacée.

    Le président français Nicolas Sarkozy, toujours aussi assoiffé de sang, a appelé à la création d’une « zone humanitaire » de sécurité pour protéger les civils semblable à la « zone humanitaire » libyenne où des milliers de civils innocents ont été assassinés par les armées US-OTAN. Le prétexte des « droits humains » pour justifier l’agression est utilisé depuis l’essor de l’Allemagne d’Adolf Hitler. Les Nazis allemands ont justifié leurs invasions armées et leurs violences par la nécessité de « protéger des civils ». De fait depuis le début des années 1990, on constate la montée du fascisme anglo-américain qui envahit et terrorise des nations sans défense et les détruit complètement sous prétexte de « protéger les civils ».

    Selon le quotidien turc Milliyet (28 novembre 2011) : « La France a envoyé des forces armées d’entraînement en Turquie et au Liban pour former la soi-disant Armée Libre [syrienne] —un groupe de déserteurs syriens qui opère hors de Turquie et du Liban— pour préparer la guerre contre la Syrie ». Des mercenaires étrangers ont été envoyés en grand nombre en Syrie par le Liban. Comme je l’ai dit plus tôt, ils sont armés et financés par la CIA, le MI6 britannique, le Mossad israélien, l’Arabie Saoudite, la Turquie le Liban et la Jordanie.

    Il faut se rappeler que l’insurrection armée contre le gouvernement syrien —financée et armée par les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar, Israël, le Liban et la Jordanie— s’est confinée à des petites villes et villages situés le long des frontières avec la Jordanie, le Liban et la Turquie. (Pour plus de détails voir mon article Target Syria). La très grande majorité des Syriens soutient le président Bashar al-Assad, en particulier dans les grande agglomérations comme Damas, Latakieh et Alep. De récentes manifestations dans ces grandes villes ont rassemblé des millions de supporters de al-Assad.

    La Turquie, quant à elle, exploite la violence pour servir ses intérêts impérialistes et ceux de l’OTAN. La Turquie a appelé à la mise en place d’une « zone tampon » en Syrie pour entraîner et armer la soi-disante « résistance syrienne » au gouvernement syrien. C’est une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Syrie ; la Turquie a aussi organisé des conférences visant à construire une opposition au gouvernement syrien et elle a joué un grand rôle dans la création du soi-disant Conseil National Syrien (CNS) une coalition d’opposants expatriés et d’extrémistes armés. Leurs leaders ont déjà promis de couper les liens de la Syrie avec l’Iran, les Palestiniens et les mouvements de résistance libanais dès qu’ils seraient au « pouvoir » en Syrie.

    Selon Ibrahim al-Amin, rédacteur en chef de al-Akhbar news, dans un interview récent pour le Wall Street Journal, le porte-parole du CNS,  » Burhan Ghalioun, a été obligé (et c’est la seule explication) de dire clairement ce que l’opposition syrienne offrait à ses supporters des Etats-Unis, de Turquie, d’Europe et du Golfe en échange de leur soutien ». De grandes quantités d’armes ont été introduites en contrebande en Syrie à partir de la Turquie pour fomenter une guerre civile dans le pays. La Turquie envisage même d’envahir la Syrie si Ankara reçoit le feu vert de Washington. Ce n’est parce que les « Turcs Blancs » se sont mis tout à coup à se soucier des droits de l’homme et de la démocratie dans le monde arabe que la Turquie s’ingère dans les affaires intérieures de la Syrie, mais par intérêt personnel et pour servir les intérêts des Etats-Unis et des sionistes israéliens.

    La Turquie se présente comme un « médiateur » impartial dans la région, un « pont » entre l’Occident et les pays musulmans. En réalité, les Turcs Blancs sont au service de l’impérialisme occidental et promeuvent ses intérêts dans la région depuis le règne de Kamal Ataturk. La Turquie s’enorgueillit d’être un pays musulman mais elle épouse un « Islam calviniste » à l’occidentale qui est en contradiction flagrante avec les principes de l’Islam. Les décennies de relations entre la Turquie et l’état sioniste d’Israël et la participation de la Turquie aux guerres US-OTAN (La Turquie est membre de l’OTAN) contre les pays musulmans sont contraires à l’Islam. D’ailleurs de nombreux Turcs ont condamné le rôle de la Turquie dans la destruction de la Libye par l’armée US-OTAN et le meurtre de masse des civils libyens. De plus, la décision turque de permettre à l’US-OTAN de déployer un « bouclier » de missiles nucléaires sur son sol directement braqué sur l’Iran et d’autres pays musulmans est terriblement hypocrite et constitue une trahison de l’Islam.

    Le positionnement récent de la Turquie comme champion de la Palestine n’est qu’une rhétorique de façade destinée à la consommation intérieure et régionale. Si les Turcs Blancs se souciaient vraiment des droits de l’homme, ils mettraient fin à leur coopération avec Israël et imposeraient des sanctions à l’état sioniste. Les Turcs Blancs devraient balayer devant leur porte en ce qui concerne les droits de l’homme. Les Arabes peuvent et doivent rejeter le nouveau rôle de la Turquie comme gendarme de l’impérialisme et du sionisme.

    L’ingérence américaine dans les affaires de nations souveraines, dont les nations arabes, est bien connue. Les Etats-Unis sont le plus grand ennemi de la démocratie, des droits humains et du droit international. En ce qui concerne la démocratie, la classe dirigeante étasunienne préfère ce que Hillary Clinton a appelé « le type de démocratie que nous voulons voir ». Le type de démocratie qu’on trouve en Arabie Saoudite, au Barhein, au Koweït, au Qatar, en Iran à l’époque du tortionnaire Shah Reza Behlavi, en Egypte sous le tyrannique Moubarak et au Chili sous le régime fasciste de Augusto Pinochet. En fait, il serait difficile de nommer un seul dictateur meurtrier qui n’a pas été (porté au pouvoir), financé et armé par les Etats-Unis et leurs alliés. Les Etats-Unis ont de grandes histoires d’amour avec des dictateurs sanguinaires et des fascistes.

    Qui plus est, des agences et des think-tanks étasuniens comme la Fondation Nationale pour la démocratie (National Endowment for Democracy -NED), l’Agence Etasunienne pour le Développement International (U.S. Agency for International Development -USAID), L’Institut pour une Société Ouverte (Open Society Institute -OSI) de George Soros et l’Institut National démocratique (National Democratic Institute -NDI), sont directement impliqués dans le financement de groupes d’opposition du monde arabe et d’ailleurs. Le New York Times (14 avril 2011) a révélé « qu’une série d’organismes et d’individus étaient directement impliqués dans les révoltes et les mouvements réformistes qui soulèvent [le Moyen Orient], comme le Mouvement des Jeunes du 6 avril en Egypte, le Centre des Droits Humains du Barhein et des militants de base comme Entsar Qadhi, un jeune leader yéménite ; ils reçoivent des formations et des aides financières de groupes comme l’Institut International Républicain, l’Institut National Démocratique et la Maison de la Liberté, une ONG des droits de l’homme basée à Washington ».

    En Syrie, le NED est directement impliqué dans le financement de l’insurrection armée syrienne à travers son partenaire le Centre des Etudes des Droits de l’Homme, une organisation anti-syrienne. Dans le cas de l’Egypte, les Etats-Unis ont soutenu le régime de Moubarak jusqu’à la fin. Quand il a été finalement renversé, les Etats-Unis ont changé de camp et se sont employés à encourager les divisions et le sectarisme. En même temps les Etats-Unis ont continué à oeuvrer avec l’armée égyptienne, leur client fidèle, pour manipuler la « révolution » pour servir leurs intérêts et ceux des sionistes israéliens. Cependant, quand les Etats-Unis ne parviennent pas à provoquer des changements de régime à travers les soi-disant « révolutions de couleur » et les sanctions économiques, ils interviennent militairement (et illégalement). Ils l’ont fait en Irak, en Yougoslavie, en Libye et maintenant c’est la Syrie qui est menacée.

    Pour conclure, la Syrie n’est pas un pays parfait. Et comme dans tous les pays, l’opposition intérieure syrienne revêt différents aspects. Mais les Syriens sont contre la violence et l’ingérence étrangère dans les affaires de leur pays. Les Syriens veulent de vrais réformes —politiques et économiques— qui soient dans leur intérêt. le Peuple syrien a beaucoup souffert au cours de la dernière décennie. A cause des sanctions imposées par les Etats-Unis et de la présence en Syrie de plus de 2 millions de réfugiés irakiens, l’économie syrienne a stagné et les conditions de vie se sont détériorées. Le peuple syrien ne veut pas d’un changement de régime sponsorisé par les Etats-Unis. Un sondage de mars 2009 montre que plus des deux-tiers de la population syrienne ont une opinion défavorable des Etats-Unis. La décision de changer le gouvernement et le système politique syriens actuels doit reposer dans les mains du peuple syrien.

    De puissantes forces se rassemblent contre les Syriens qui sont aujourd’hui menacés d’une agression brutale visant à détruire et piller leur pays. Il ne faut pas rester sur la touche et se rendre complice par le fait de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Il faut poursuivre la lutte pour le respect du droit international et contre les agressions.

    * Ghali Hassan est un commentateur politique indépendant qui vit en Australie.

  4. BWANE dit :

    Interview de Thierry Meyssan par le temps d’Algérie (quotidien algérien) :
    http://www.letempsdz.com//content/view/67301/182/

  5. Bonsoir, je regrette qu’InfoSyrie se soit permis d’introduire mon récit -déjà asez long, d’ailleures- par un commentaire qui comporte notamment des choses fausses :
    « Pendant une quinzaine de jours, elle s’est déplacée le long du littoral syrien, de Banyas à Tartous, interrogeant tous les gens qu’elle pouvait, avec l’aide d’interprètes » : c’est faux et le lecteur pourra retrouver la vérité sur la version originale non commentée de mon séjour dans d’autres sites ; si les webmasters de Info Syrie avait lu le début de ce récit, ils n’auraient pas écrit cette introduction.
    Voir sur Le grand soir ou Comité Valmy.
    m-a p.

    • BWANE dit :

      Madame,
      je vous remercie de votre témoignage et de votre engagement au coté de la vérité. Mais je trouve votre post à Infosyrie quelque peu étrange, ce dernier site n’a en effet cessé depuis 6 mois d’essayer de rétablir la vérité à propos des événements en Syrie, il mérite à ce titre notre soutien total , regardez ce que font France 24 ou bien RFI par exemple ! Certes, il y a des inexactitudes dans l’introduction d’Infosyrie à votre précieux témoignage, mais ce sont là des inexactitudes qui ne relèvent pas d’une volonté de falsification ou de maspérisation et vous le savez très-bien. Donc, je me permets ci-dessous, de reproduire votre premier témoignage, en vous priant d’être plus lucide à l’avenir et aussi de recevoir l’expression de ma juste considération.
      http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2077

      • Cécilia dit :

        Madame,

        Je rejoins ma voix à celle de BANE, de même, je tiens à vous présenter mes remerciements pour votre travail que j’apprécie beaucoup.

        Nous travaillons tous pour la vérité car elle mérité d’être défendue. C’est aussi l’objectif d’infosyrie et je ne crois pas qu’il y a eu une mauvaise volonté de leur part.

        Cordialement

        Cécilia une Syrienne amoureuse de la vérité et de la Syrie

  6. Cécilia dit :

    Prière de la Nativité pour la paix en Syrie en l’église al-Zaitoun (L’Olivier) à Damas, mardi 13 décembre.

    La prière a été transmise comme d’habitude par la télé syrienne.

    Des représentants des Églises orthodoxe et catholiques arménienne syrienne ont y participé avec des chants en arménien que je n’ai rien compris.;)
    Il y avait aussi une délégation de Vatican (les religieux avec le calot rose)

    C’était aussi l’occasion de renouveler le soutien de l’Église aux réformes du gouvernement syrien et insister sur l’identité syrienne et arabe des chrétiens et mettant l’accent sur Damas la ville de l’Apôtre Paul et l’appartenance anciennement enracinée des chrétiens en Syrie.

    https://www.youtube.com/watch?v=4upDntvqhds&feature=related

    Le discours a aussi insisté sur la fermeté des chrétiens contre toute ingérence étrangère en Syrie quelque soit sa forme et sa provenance.
    Le Père Louqa a insisté aussi sur le dialogue entre Syriens qui doivent tous travailler ensemble pour établir la justice, légalité et la paix en Syrie.
    Il met aussi l’accent sur l’identité syrienne de ces églises et que les chrétiens syriens sont pour la Syrie forte, indépendante, résistante et souveraine dans ses décisions.
    Il ajoute que « nous, les chrétiens de Syrie, sommes Arabes qui savons comment gérer nos problèmes sans intervention étrangère.
    Nous savons comment travailler pour notre pays, comment demander ce que nous avons besoin et comment y parvenir.
    Nous n’avons absolument pas besoin de leçons à recevoir de quiconque et nous voulons le bien et la paix pour notre patrie et nous y travaillons ».

    De même, il a parlé des réformes et de la nécessité d’y participer aux élections pour jouer chacun son rôle pour bâtir la Syrie moderne.

    Le Père Louqa (Lucas) a insisté également sur la nécessité de régler la question clé du Proche-Orient à savoir la question palestinienne et Jérusalem en particulier. Il dit de maintenir les décisions du Synode des chrétiens syriens de l’année dernière concernant la question liée au Proche-Orient.

    Et il a fini par une prière pour les âmes de tous les Syriens morts pendant ces événement, pour tout malade, pour tout malheureux et faible souhaitant la guérison pour tous et demandant à Dieu de prendre le monde en pitié.

    • BWANE dit :

      Merci Cécilia pour cette vidéo, qui traduit bien la diversité et la richesse du peuple syrien, et qui montre en positif ce que le peuple syrien en particulier et l’humanité en général perdront si ce néfaste plan de déstabilisation de la Syrie réussit, en amenant ces takfiristes au pouvoir,qu’à Dieu ne plaise.

  7. Cécilia dit :

    ARROUR toujours va t-en-en-guerre.

    Après avoir menacé de couper la langue à celui qui ne demande pas une intervention militaire en Syrie et après avoir maudit Alep et ses habitants demandant de casser leurs commerces (ordre exécuté, une des plus grandes usines de textile au Proche-Orient a été incendié causant ainsi la mise au chômage de plus de trois MILLES ouvriers sans parler de la mort d’un de ses patrons terrassé par une crise cardiaque en apprenant la nouvelle)

    – Celui qui manifeste pas « kafer »
    – l’armée syrienne traitre.
    – la Syrie est occupée et il faut la libérer.
    – Israel est mieux.

    http://www.youtube.com/watch?v=1me90iLfsEc&feature=mfu_in_order&list=UL

  8. Syrian dit :

    Bonjour à tous,

    Veuillez trouver le lien pour une vidéo montrant des manifestants trop pacifiques:

    http://youtu.be/5WwcXqJ5Nkc

  9. Cécilia dit :

    L’armée syrienne accusée de tout et de n’importe quoi.
    Mais les Syriens lui font toujours confiance comme le montre cette vidéo où des hommes et jeunes filles de Lattaquié sont venus jeudi 15 décembre remercier leurs « protecteurs et protecteurs de la patrie » comme le disent, avec des cadeaux et des fleurs.

    http://www.youtube.com/watch?v=uX57WEFyRvg&feature=related

  10. habib dit :

    Joshua Landis, le gouvernement syrien a raison, des groupes armés sont à l’oeuvre en Syrie. Je dirais à Mr Landis que le gouvernement de BenAli et le gouvernement de Mubarak avaient également raison que des groupes armés chryptogènes opèraient sur leurs territoires. y a-t-il d’autre alternative devant ces gouvernements totalitaires, pour justifier leurs brutalité, que d’accuser leurs opposants de former de groupes armés.
    Revenons à ce reportage de très grand professionnalisme de deux journalistes professionnels, en l’occurence le très professionnel Mr Thiery Meyssan, reduit à l’etat vegetatif et redressé jusqu’à l’esclavagisme et Mme Patrizio M Ange, une victime, du lavage cerebral type Assadiste.
    Je suis de BANIAS, je suis né à Banias, j’ai grandi à Banias, j’ai passé mon enfance et ma jeunesse à Banias, j’ai glandé dans toutes ses ruelles, et impasses, je connais toutes les familles de ma ville bien aimée de Banias sans exception,
    D’emblée, je peux vous dire Mem Patrizio, vous êtes abusée, manipulée et dupée, par le service de renseignement d’Assad ,contrairement à votre collègue Mr Meyssan, qui en était plutôt complice. Mme Ptrizio! le gouvenement syrien vous a organisé un voyage payé à soit disant Banias, pour que constatiez vous même ce qui s’est passé en mois d’Avril à Banias. Mais hélas au lieu de faire un reportage sur les victimes vous avez pu faire un reportage sur les criminels. vous vous êtes trompée de personnes et de localités.
    Mme Patrizio, Banias ce n’était pas la banlieue et le quartier nor-est de Banias qu’il fallait visiter. Ces banlieues et ce quartier n’ont jamais eu le moindre probème et ils n’ont rien à montrer, rien à declarer , rien à temoigner, et ils ont beaucoup de choses à cacher.
    les familles de cette région de Banias envoient leurs enfants, accompagnés des agents de renseignement de des soldats de la quatrième division, pour tuer et semer l’horreur dans les quartiers appuvrés et ruinés de Banias historique, de l’ancienne ville. Il fallait visiter mon quartier, ALQOBYAT, pour rencontrer ma tante la mère de la victime OSSAMA ACHAIKHA, mort par des balles tirées par les fils de gens que vous avez rencontré, Mme Patrizio! il fallait visiter le quartier Almidane, le quartier de RAS ALNNAB’A pour rencontrer les familles des jeunes martyres Maher LOULOU, Amer ABDOU, et Abderrahman FOTAIMA, il fallait visier le village de ALMARQAB où les fils des gens que vous avez apprécié , ont tiré sur une manifestation composée exclusivement de femmes, quatre mortes sont tombées, Ahlam Houaiskia, Lila ASSAHYOUNI, Lila TAHA et Marwa ABBAS, IL fallait visiter le village Albeida pour rencontrer les parent de Abderrahman ACHOUGHRI et le chretien Rami HANNA pour y rencontrer aussi une centaine de personne pietinées et humilies et le visage difforme du barbier du village. Voyons Mme Patrizio comment une grande journaliste comme vous accepte un tel arrangment absurd et indignepour effectuer ce que vous appelez reportage. Comment ne pas reflechir, et ne pas s’intriguer devant cette mise en seine grotesque, de laisser défiler des témoins devant des agents de renseignement ou des militants Baassiste et du partie social national syrien féodalisés au clan ASSAD depuis dizaine d’années, et pour assurer la bonne qualité technique ils vous préparent le terrain, il mettent en oeuvre un générateur d’energie pour vous epargner les inconvenients de la coupure de l’electricité. tous ces efforts deployés pour vous accueillir, n’étaient ils pas suffisant pour exciter votre curiosité sur l’authenticité et la puissance de ces gens. L’electricité à Banias et coupée dans l’ancienne ville une heure sur deux et que les gens n’ont pas de fuele pour se chauffer dans la vielle ville et les quartier historiques de la ville. vous vous êtes pas posée la question comment s’offrire ce luxe, d’avoir la lumière à l’aide d’un générateur d’energie. Comment ces gent ont pu procurer un generateur de lumière et assurer la fuele necessaire. Pauvre Mme Patrizio! encore une victime de ce régime mais cette fois grace à l’aide et la complicité de votre cher Meyssan.
    Ce qui est encore grossier dans votre mascarade de reportage que les témoins ont peur de témoigner. Ce n’est pas eux , madame qui ont peur de témoigner , eux ont été payés copieusement pour témoigner, c’est une partie de leur travail de sbires de témoigner. Les gens qui ont peur de témoigner sont là-bas dans les quartier sud ouest de banias, ce sont les familles des victimes, des prisonniers et de tués. Il fallait aller les voir librement comme une journaliste libre qui cherche la verité non accompagnées des agents de renseignements et de sbires, franchement j’ai honte pour vous Mme Patrizio. Avoir accepter une telle condition pour effectuer un reportage authentique est indigne de journaliste libre digne ou bien la verité n’était pas votre objectif. Dommage que l’idéologie est plus forte chez vous que la verité . vous avez peut être beaucoup de qualité sauf de journaliste hônnete

    • Syrienne Libre dit :

      Merci pour votre précieux témoignage.

      Il y a des journalistes qui se laissent guider par les hommes du gouvernement pour nous pondre ce genre de témoignages mensongers.
      Seuls les partisans font mine d’y croire pour tromper les gens de bonne foi.
      D’autres qui préfèrent aller chercher l’information par eux même, pour nous témoigner de la réalité de la situation dans certaines régions.

    • Akyliss dit :

      tu n’as qu’a demandé à Sofia Amara et les autres groupies d’entrer clandestinement en Syrie et d’aller voir à Banias la réalité des faits, elle c’est une vraie jounraliste, d’ailleurs elle est même enqueteuse spécialisé dans la criminologie et elle n’hésitera pas à prouver que la balle qui a tué vient bien des sbires de Bachar.
      faut en parler aussi a George malbrunot aussi, il serait pret à témoigner des crimes commis par Bachar !
      tu as fait au moins une personne heureuse sur ce site : Syrienne Libre.

    • caius Gracchus dit :

      Comme vous ne pouvez nier qu’il y a des groupes armées et que le témoignage de Marie Ange Patrizio (que je connais bien personnellement par ailleurs)vous dérange, vous faites diversion et parler d’autres faits. Si vous êtes ce que vous affirmez être (comment savoir sur internet…)sans doute avez vous une connaissances des faits que vous rapportez (mais qui ont un parfum de reprise d’info de seconde mains), mais visiblement vous ne vivez plus à Banias..c’est fait vous ont donc été rapporté par vos amis? votre famille? ce n’est pas clair dans ce que vous dites. en outre vous connaissez toutes les familles de Banias sauf visiblement celle des personne interviewée c’est dommage. En tout cas à aucun moment vous ne pouvez nier les faits, simplement vous inverser les responsabiliés en traitant (sans preuve) les personnes interrogésde responsables des exactions que vous rapportez. Bref, visiblement vosu n’avez pas lu le reportage de MA Patrizio, puisque vous auriez pu y voir ses scrupules, vous aureiz lu qu’elle dit clairement avoir été amené là par des représentnat de l’eglise syrienne (tous des vendus sans doute…). Et qu’elle ne dit rien des faits que vous rapportez puisqu’elle n’en a eu ni le témoignage ni ne les a constaté.. elle dit ce qu’elle a vu, rien d eplus… vous vous niez des fiats largement avérés… pas elle

      • Syrienne Libre dit :

        Ils vous donne de vrais arguments et des noms et tout ce que vous trouvez a faire c’est remettre en cause son origine syrienne, parce que ses propos ne vous plaisent pas… Classique ici de la part de partisans!
        On ne sait pas non plus qui vous êtes et ce n’est pas parce que vous dites connaitre la journaliste (lol et on se moque bien de savoir si vous lui avez parlé), que ça vous donne un quelconque gage de vérité.

  11. habib dit :

    Cher Daius Gaccchus!effectivement je ne connais pas ces familles interviewées par Mme PATRIZIO par ce que, tout simplement, ces familles interrogées ne sont pas de Banias. Elle même a dit avoir été dans une maison qui donne sur Banias.

  12. Cécilia dit :

    Homs

    Un colonel de l’armée syrienne a eu les deux jambes amputées suite à bombe mise en bas de sa voiture garée devant sa maison.
    Il a survécu à deux guerres avec Israël.

    Il est à signaler que même pas un jour qui se passe sans avoir des victimes parmi les militaires.

    http://www.youtube.com/watch?v=v-CGdBzThQA

  13. habib dit :

    je suis tout à fait d’accord avec vous Cécilia, il n’ y a pa un jour sans victimes de no soldats
    Nos frères soldats sont tués dans les crconstances suivantes
    1: Si les soldats rfusent l’ordre de tirer sur les manifestants, très frequent
    2 : Les snipers postés sur les batiments qui donnent sur les manifestations, commencent par tirer sur les soldats face à face des manifestants, pour encourager les soldats derrière de tirer sur les manifestants et les pesuader que des groupes armés tirent sur leurs camarades
    3: les liquidations basées sur l’appartenance communitaires dans quelques unités de l’armée
    4: dans les combats qui opposent les jeunes soldats indignés contre les sbires appartenant aux phalangistes d’Assad
    le clan Assad et ses phalangistes sont très pervers dans leur creativité meurtrière

    • Cécilia dit :

      NON et NON et NON, nous ne sommes pas d’accord sur la question :

      Les soldats syriens défendent le peuple et ne tirent pas sur le lui. Les soldats syriens sont les enfants du peuple, le service militaire est obligatoire pour tout le monde toute confession comprise.
      L’Armée syrienne est patriotique et le peuple la soutien même après dix mois de ce mouvement.
      Les snipers tirent sur les soldats et les manifestants.
      Vous mentez concernant « la liquidation basée sur l’appartenance communautaire ».
      La grosse majorité de l’armée est SUNNITE soutenant le peuple avant le régime, tout comme le peuple qui dans sa majorité soutien son gouvernement.

      En effet, dix mois après, aucune démission même pas un seul dipolomate à l’étranger.
      L’armée est forte et soutien le gouvernement.
      Le peuple soutien son gouvernement. Des milliers voir même des centaines des milliers des Syriens dans les rues tous les vendredi parfois chaque jour même à Damas (Bab Thouma, Place al-Hijaz, Place Sept Fontaines ou Place des Omayades), Alep (Place Saad Allah al-Jabiri), Tartous, Raqa,
      Alors arrêtez SVP de nous raconter vos films hollywoodiens sur votre révolution virtuelle.
      La Syrie réelle a dit son mot: elle ne veulent pas de vous et vous n’avez aucune chance en Syrie.
      La Syrie est forte grâce à son trio : armée, peuple et gouvernement.
      Un peu de matière crise ainsi qu’une certaine donnée sont nécessaires pour analyser et comprendre ce que se passe en Syrie.

      • Akyliss dit :

        Tout à fait d’accord avec toi Cécilia, mais ne te fatigue pas à répondre car ils sont persuadé d’avoir raison et sont sûr d’être logique dans leurs raisonnement !
        c’est vrai quoi ! l’armée tire sur l’armée pour que cette dernière tire sur les manifestants !
        donc on fait dégager Bachar et tout les problèmes de la syrie seront résolus aussi simplement ! plus de chomage, plus de corruption, plus de pauvre et la démocratie, la liberté pour tous !

        si c’est aussi simple que ça, pourquoi ça ne fonctionne pas dans les pays golfiques ?

    • Akyliss dit :

      ben mince alors !
      à ce ryhtme là, il ne restera plus ni manifestants ni soldats !
      c’est d’une logique !

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