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Nous publions l'entretien que la journaliste indépendante suisse Silvia Cattori, bien connue des "alter-internautes" pour ses analyses et critiques de la politique occidentale au Proche-Orient, a mis en ligne sur son site. Silvia Cattori a interrogé ici un Syrien "de base", habitant la région de Homs, à la mi-mars, soit deux semaines après la reprise de contrôle de Bab Amr. L'homme, âgé de 75 ans, donne ici le point de vue de tous ces Syriens, ces Homsis qui, contrairement aux [...]



Un Homsi parle de récents massacres

Par Louis Denghien,



Le 11 mars dernier, le massacre de Karm al-Zeitoun a été médiatisé par l'opposition et attribué généreusement à l'armée : mais des Homsis l'ont attribué, eux, aux radicaux armés. Et la presse occidentale a fait preuve sur ce dossier d'une prudence inhabituelle...

Nous publions l’entretien que la journaliste indépendante suisse Silvia Cattori, bien connue des « alter-internautes » pour ses analyses et critiques de la politique occidentale au Proche-Orient, a mis en ligne sur son site. Silvia Cattori a interrogé ici un Syrien « de base », habitant la région de Homs, à la mi-mars, soit deux semaines après la reprise de contrôle de Bab Amr. L’homme, âgé de 75 ans, donne ici le point de vue de tous ces Syriens, ces Homsis qui, contrairement aux Edith Bouvier et William Daniels des médias français, n’ont certes pas vu dans les groupes armés qui tenaient certains quartiers de Homs des « combattants de la liberté » ou des « gens extraordinaires », mais des terroristes, persécuteurs de minorités et décidé à mettre tout un pays à feu et à sang pourvu que l régime syrien tombe. C’est ni plus ni moins le point de vue de la « majorité silencieuse » syrienne, de ce peuple réel et opposé au chaos, superbement ignoré sinon nié par les commentateurs mainstream, que Silvia Cattori relaie ici.

Notamment, le témoin syrien revient sur le massacre de 47 femmes et enfants de Homs, dont les opposants avaient accusé naturellement les autorités, après avoir diffusé, le 11 mars, des images des cadavres et expliqué à leur façon les circonstances de leur découverte (voir notre article « A Homs, l’ASL déplace et fait parler des cadavres », mis en ligne le 12 mars). Le gouvernement syrien avait aussitôt accusé les groupes armés d’être les vrais auteurs de ce carnage, opportunément médiatisé pour permettre au CNS, en panne politique et diplomatique, de réclamer une réunion « urgente » du Conseil de sécurité. Nous avions alors fait part de nos doutes (voir nos articles « Tuerie de Homs : voilà qui nous rappelle quelque chose » et « L’opposition tente de rebondir sur des cadavres », mis en ligne les 12 et 13 mars) : nous faisions notamment valoir que le gouvernement syrien n’avait aucun intérêt, après sa victoire politico-militaire de Bab Amr, à laisser perpétrer des représailles sanglantes ; et nous pointions l’invraisemblance du scénario proposé par les militants – transfert en pleine nuit de la cinquantaine de corps du quartier où ils auraient été exécutés à un autre réputé plus sûr.

A noter que la presse mainstream, notamment l’AFP, avait semblé elle aussi faire preuve d’une prudence inhabituelle sur ce sujet, précisant que la version proposée par l’opposition était invérifiable et, de fait, n’exploitant pas l’affaire contre le régime syrien.

Le témoin, certes pro-Bachar, ou au moins anti-ASL, pointe le fait qu’un certain nombre de victimes ont été reconnues par des Homsis comme de parents ou relations dont on savait qu’ils avaient été enlevés par des insurgés, ou des « mercenaires », ce terme désignant dan sa bouche des combattants  non syriens. Il rapporte aussi ce que lui a dit le petit-fils d’un ami, qui lui a raconté comment les activistes l’avaient contraint lui et d’autres habitants de Bab Amr à prendre les armes contre l’armée. Mais, devant l’évolution de la situation, un certain nombre de ces « malgré nous » avaient déserté la cause de l’insurrection. Ce qui avait entraîné des représailles sanglantes de la part des jusqu’au-boutistes salafistes syriens mais surtout irakiens, libyens, égyptiens et même français selon lui : le père et deux frères du jeune homme rencontré par le Syrien interrogé par S. Cattori ont ainsi été égorgés par leurs anciens « camarades de combat » ; le jeune homme a reconnu les corps de ses parents lorsque l’armée syrienne a découvert ceux-ci, le 10 mars, dans le quartier de Shomari à Homs.

On pourra toujours parler de « témoignage de deuxième main », rapporté par un partisan du régime dans un entretien avec une journaliste connue pour son opposition à l’atlantisme et au sionisme, qui soutient le point de vue pro-syrien depuis le début de la crise. Mais tout ce que dit son interlocuteur nous parait crédibilisé par certains détails qu’il donne sur la « carte politique » des environs de Homs. Et par certaines réalités de terrain : même s’ils n »ont pas été relayés en général par la presse franco-occidentale, les témoignages d’habitants de Homs dans les médias syriens ou pro-syriens sur les crimes et la terreur des bandes armées ont été nombreux ; et on a découvert d’autres massacres imputables, de par les circonstances, à l’opposition armée, comme celui de Karm al-Loz (voir notre article « A Homs, le crimes avérés et probables des insurgés », mis en ligne le 14 mars).

 

Deux des quinze civils tués par des insurgés le 13 mars à Karm al-Loz, à Homs

 

 

Entretiens avec Silvia Cattori

Témoignage sur le récent massacre de civils à Homs

Les journalistes encartés qui cherchent à discréditer les témoignages de Syriens qui affirment, depuis le débout des troubles, que les actes de barbarie en Syrie sont commis par des bandes islamistes extrémistes, devraient avoir aujourd’hui l’humilité de reconnaître qu’ils se sont trompés.
20 mars 2012 | Thèmes (S.Cattori) : Syrie

Donner la parole à « l’autre côté », c’est-à-dire aux victimes d’une prétendue Armée syrienne de libération, n’a rien de grotesque. N’en déplaise à ces journalistes et autres « spécialistes de l’extrême droite » qui depuis quelques semaines tentent de discréditer – en les qualifiant de pro-Assad, conspirationnistes, négationnistes, etc – les rares journalistes qui n’ont relayé ni la propagande de l’« Armée syrienne libre », ni celle d’un « l’Observatoire syrien des droits de l’homme » des plus douteux.

Faire entendre la voix de Syriens qui continuent d’exprimer leur soutien au président Assad et souffrent de voir leur pays mis à feu et à sang par des bandes armées, est une question d’éthique. Un journaliste a le devoir de « rechercher la vérité, en raison du droit qu’a le public de la connaître et quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même ».

Le Syrien qui s’exprime ici est âgé de 75 ans et vit dans un village dans la province de Homs.

-Silvia Cattori :

Le 12 mars, les images insoutenables de 47 femmes, hommes, enfants mutilés, égorgés, certains carbonisés, à Homs, nous ont laissés sans voix. L’opposant Hadi Abdallah a attribué ce massacre « aux milices d’el-Assad » et a affirmé que des membres de « l’armée libre » avaient retrouvés ces corps dans les quartiers de Karm al-Zeitoun et d’al-Adawiyé et qu’ils les ont transportés dans le quartier de Baba Seeba où il les a filmés. Selon vous l’armée gouvernementale serait-elle impliquée dans ces massacres barbares ?

-Réponse :

Ce qui se passe ici est tout le contraire de ce qui se dit chez vous. Je vous demande pardon, Madame. Nos soldats ne sont pas des mercenaires. Ce sont les fils de ce peuple, toutes religions mélangées. Ce sont mon frère, mon fils, mon oncle. C’est cela notre armée. Il est impossible que le fils tue délibérément son père. Nos soldats font face depuis de longs mois à des mercenaires payés par des fonds extérieurs pour commettre des meurtres. Le massacre de ces femmes et enfants, dans les quartiers de Karm al-Zeitoun et d’al-Adawiyé, ce sont eux qui l’ont commis, pour ensuite en imputer la responsabilité aux forces du gouvernement. Il y a des preuves : les habitants des quartiers de Bab Sebaa, Nazihine et Nazha ont reconnu parmi les victimes de ce massacre des proches kidnappés et rançonnés par les mercenaires.

Je puis vous parler d’un autre massacre qui a été découvert par nos soldats [le 10 mars] dans le quartier de Shomari, proche de Baba Amro. Mon père avait des amis musulmans à Shomari. Je suis allé plusieurs fois leur rendre visite avec lui. Il y a quelques jours un jeune homme a frappé à ma porte. Il a dit : « Je suis le petit-fils de l’ami de votre père ». Je vous dis de mémoire ce qu’il m’a raconté.

« Tous les hommes de notre quartier étaient contraints par les milices de Baba Amro à porter des armes et à les retourner contre le régime. Ils nous disaient que celui qui refusait serait égorgé. Mon père, mes frères et moi avons alors pris les armes. Après la prise de Baba Amro, le 1er mars, quand le gouvernement a appelé à rendre les armes, mon père, mes frères et moi, les avons rendues. Le 10 mars, quand nos soldats ont découvert de nombreux hommes égorgés à Shomari, j’ai reconnu parmi les corps mon père et mes deux frères. Les milices avaient égorgé tous ces hommes parce qu’ils avaient rendu les armes. Je me suis tout de suite enfui du côté des soldats, je leur ai demandé de me protéger et de m’accompagner chez vous ».

Ce que je rapporte est la vérité Madame. Je ne suis pas ici pour défendre le gouvernement. Tous les hommes égorgés à Shomari étaient des musulmans. Les milices les ont égorgés parce qu’ils avaient rendu les armes et étaient en désaccord avec eux. Ce qu’il m’a raconté a été confirmé par un homme qui était encore en vie. Transporté à l’hôpital il a raconté ce qui s’est passé.

Parmi ces musulmans armés qui massacrent il y a des fanatiques. Mais ils sont une petite minorité. Ce sont surtout des jeunes. Parmi eux, il y a des hommes venus de l’étranger. Le jeune homme dont je viens de vous parler a dit qu’il y avait à Baba Amro des Irakiens, des Libyens, des Français, des Qatari, des Égyptiens, etc. Le pouvoir fait ce qu’il peut pour les combattre. S’il a pris son temps avant de prendre d’assaut Baba Amro en février, c’est qu’il voulait parvenir à les déloger en causant le moins de pertes possibles parmi les civils.

Dans la campagne de Homs il n’y a que deux villages qui sont contre le gouvernement : Qousseir et Al Bowayda. Hormis ces deux villages, il n’y a pas de problème entre les chrétiens et les musulmans. Nous avons de très bons contacts avec tous nos voisins. Dans le petit village où j’habite avec ma famille, nous sommes entourés de musulmans. Ils sont nos amis ; ils ne nous attaquent pas. Nous nous sentons bien avec eux, ils se sentent bien avec nous. Nous allons à leurs fêtes, ils viennent à nos noces. Ces liens intenses sont très anciens. Quand nous discutons avec eux ils sont aussi affligés que nous de ce que ces jeunes musulmans fanatiques font. Ils nous disent qu’ils ne peuvent pas contrôler leurs fils, qu’ils ne savent pas comment les faire cesser de tuer, car ils reçoivent beaucoup d’argent.

-Silvia Cattori :

Savez-vous que, sauf rares exceptions, les reporters qui sont venus à Homs – et quasiment tous les journalistes qui commentent ce qui se passe en Syrie en Europe – qualifient Bachar el-Assad d’assassin ?

-Réponse :

Qui sont ces journalistes ? Croyez-vous que ce sont des journalistes honnêtes ? Depuis que ces actes de terreur ont commencé nous vivons un enfer à cause de ces mercenaires. Ces journalistes qui mentent portent une lourde responsabilité.

J’ai vécu la plus grande partie de ma vie en dehors de la Syrie. Ma culture est presque européenne. Quand je suis revenu en Syrie j’étais en désaccord avec la politique de mon pays ; mais comparé à ce que nous subissons maintenant je me dis que c’était un moindre mal. Nous vivions paisiblement. Nous vivions en paix, nous étions contents, même si il y avait des choses qui n’étaient pas parfaites. Ma fille pouvait aller de Homs à Damas, voyager la nuit sans aucun problème.

Nous n’imaginions pas qu’un jour, chrétiens, druzes, alaouites et musulmans seraient soudainement victimes du fanatisme de ces extrémistes musulmans. Tout cela pour déstabiliser l’État syrien. Les jeunes se sont laissé embrigader dans les villages pour commencer. Ils ont reçu de l’argent ; ils ont reçu des armes. Ils mènent des attaques contre des édifices gouvernementaux, tirent sur les policiers, les forces armées, sur les Syriens qui s’opposent à eux. Un policier de notre village a été tué à Homs en août.

Ce fléau nous est venu du dehors. Les Syriens ne tuent pas pour tuer Madame. Ce sont des gens très cultivés et de nature paisible. J’ai parlé au début avec ces jeunes embrigadés. Je leur ai demandé : « Pourquoi agissez-vous comme cela ? » Ils m’ont répondu : « Parce qu’on est bien payés. Les hommes reçoivent 600 livres par jour [10 dollars US] et les femmes 400 livres ; ceci rien que pour aller manifester et se laisser filmer. C’est plus agréable que d’aller travailler dans les champs et bien mieux payé. » Voilà pourquoi on ne trouve plus de jeunes pour travailler la terre ; les gens ordinaires ne peuvent pas payer ce prix. Et voilà pourquoi les parents ne peuvent plus contrôler leurs enfants. C’est comme cela que le sang a commencé à couler. Chaque meurtre, chaque attentat, a un salaire.

-Silvia Cattori :

Début mars, la révélation par la presse que les médecins syriens torturent les blessés a fait sensation. Cela aussi vous le réfutez ?-

-Réponse :

Je suis très étonné Madame d’apprendre cela ! Ce n’est pas de la Syrie qu’ils parlent ! Ici c’est tout à fait le contraire. Pourquoi un médecin ferait-il cela ? En Syrie, les médecins ne sont pas des tortionnaires. Ce sont des gens dévoués à soigner les patients comme dans n’importe quel hôpital du monde ! Tous les médecins travaillent d’arrache-pied depuis des mois. Ici, les gens qui ne sont pas embrigadés par les mercenaires ne croiraient jamais ce que racontent vos journalistes…Pourquoi ces gens inventent-ils ces accusations ? Pourquoi sont-ils si acharnés contre notre pays ? Veulent-ils détruire la Syrie parce que c’est un pays qui résiste contre l’occupation du Golan par Israël ? Je vous prie de chercher à savoir quels liens ces journalistes ont avec Israël. Ces graves accusations ne sont pas sans conséquences pour nous.

Je puis vous parler de mon médecin. Dès le début des troubles, lui, et tous ses confrères de Damas, sont tout de suite allés apporter leur aide aux médecins de l’hôpital Al Ahli, à Homs. Ils travaillent jours et nuits s’il le faut. Questionné au sujet des rumeurs disant que les manifestants blessés ne recevraient pas les mêmes soins que les soldats du gouvernement il a répondu : « Comment vous voulez qu’on fasse la différence ? Notre travail est de soigner du mieux que l’on peut tous les blessés et les malades. De quel bord ils sont ne rentre pas en considération. Notre geste envers tout blessé est d’empathie humaine avant tout. »

-Silvia Cattori :

Pensez-vous que la Syrie pourra retrouver la vie paisible d’avant ?

-Réponse :

Les chrétiens et les musulmans qui en leur majorité portent la Syrie en leur cœur sont convaincus qu’elle sortira gagnante. Vous savez que les cheikhs et des prêtres prient ensemble à l’église et dans les mosquées. La Syrie et le Liban sont le paradis du monde. Ce sont des pays ou les prophètes ont vécu. Une terre bénie.

Propos recueillis le 14 mars 2012.

URL de cet article :
http://www.silviacattori.net/article3000.html

Silvia Cattori

 

Silvia Cattori : une voix dissidente, et sérieuse, dans la couverture des questions arabe et syrienne



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21 commentaires à “Un Homsi parle de récents massacres”

  1. Mohamed Ouadi dit :

    En complément de cet article qui donne un témoignage fort sur les atrocités des crimes commis par les mercenaires terroristes qaidistes, de la pseudo ASL, à Homs, permettez-moi de remettre ici le commentaire d’une récente vidéo, sur les crimes de Karm Zeytoun, diffusée il y’a deux jours par Addunia TV :
    http://www.infosyrie.fr/actualite/onu-le-chemin-de-damas-passe-par-moscou/#comment-35618

  2. vilistia dit :

    (*) Extraits du Rapport du CF2R (Centre français de recherche sur le renseignement) en collaboration avec le CIRET-AVT (Centre international de recherches et d’études sur le terrorisme & l’aide aux victimes du terrorisme), publié en janvier 2012 : « Syrie, une libanisation fabriquée », consultable en PDF en cliquant

    http://www.cf2r.org/images/stories/RR/rr11-syrie-une-libanisation-fabriquee.pdf

    _________________________________
    (…) « Les techniques de désinformation à l’œuvre » (Ch. 5, p. 33)

    La rédaction d’Al-Jazeera a fait un travail très précis de sélection d’éléments de langage (wording) destiné à cibler le pouvoir syrien et à légitimer les manifestations, y compris les actes de violence et de terrorisme :

    * technique de généralisation : on ne cite pas telle ou telle localité, on parle toujours de « la Syrie » ou d’un « pays occupé par une famille » ;
    * technique de labellisation : on ne parle pas de groupes salafistes, mais de « l’armée syrienne libre » ou des « forces de la résistance » ;

    * technique d’abolition du temps : on antidate les événements, on annonce des affrontements avant qu’ils n’aient lieu.

    * technique de falsification : plusieurs chaîne satellitaires arabes ont diffusé des images d’Egypte ou du Yémen (anciennes de plusieurs semaines à plusieurs mois), affirmant qu’elles avaient été tournées en Syrie.

    * Souvent, ces prises de vue ne correspondaient ni à la saison, ni à la météo du jour, montrant des individus défilant en manteaux en plein été 2011.

    Les reportages sont rarement « sourcés ». A la manière de Fox-News, le commentaire parle de « l’opposition » et de « la résistance ». Les expressions – « certains pensent que… », « en ville on raconte que… » ou « des habitants ont vu que… » – reviennent souvent.

    On cite, la plupart du temps, des « témoins oculaires » en mentionnant rarement le nom ou la qualité des victimes. Les lieux et la datation restent souvent approximatifs et les images d’archives ne sont pratiquement jamais citées comme telles.

    Dans les médias, divers individus se présentant comme des « activistes syriens » sont régulièrement interviewés, sans que les spectateurs obtiennent la moindre preuve de leur qualité. Un cas précis a permis d’identifier que le pseudo témoin était en fait un journaliste libanais vivant aux Pays-Bas.

    Plusieurs correspondants de télévisions françaises, « témoins oculaires de massacres », ont pu être identifiés comme vivant à Dubaï, en Jordanie et au Koweït.

    Enfin, l’une des principales sources des médias occidentaux au sujet des exactions du régime syrien et du nombre de morts dus à la répression est l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), reconnu par l’Union européenne, qui prétend reprendre les chiffres de Comités locaux de coordination recensant les victimes sur le terrain. Mais sa légitimité apparaît plus que discutable.

    L’Observatoire a en effet été créé par des Frères musulmans vivant en exil à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, avant de s’installer à Londres. Son dirigeant, l’avocat Al-Maleh, 81 ans, président de la Commission syrienne des droits de l’Homme, a été emprisonné pendant huit ans pour appartenance à la Confrérie. Il n’est sorti de prison qu’en 2010.

    Surtout, la chaîne qatarie AI-Jazeera consacre depuis 5 mois près de 70% de son temps d’antenne à la crise syrienne :

    – est-ce que ce pays justifie objectivement une telle couverture ? Comme en Libye, on peut légitimement se demander au service de quel agenda politique, cette chaîne met autant d’insistance à déployer un travail qui s’apparente davantage à une couverture militante qu’à de l’information.

    Nombre d’exemples de manipulations médiatiques peuvent être cités :

    * A Lattaquié, le 11 septembre 2011, Al-Jazeera et Al-Arabiya annoncent sur leur antenne des tirs à 2h du matin. Or ceux-ci ne commenceront que deux heures plus tard, à 4 h du matin…

    * A Damas, le 23 septembre 2011, les deux mêmes chaines font état d’importantes manifestations sur la place des Abbassides… qui n’auront lieu que le samedi suivant.

    * A Douma, en novembre 2011, Al-Jazeera et Al-Arabiya annoncent à 1 h 30 qu’un centre de sécurité syrien a été attaqué et bombardé. La TV syrienne envoie une équipe sur place à 2 h 30 pour montrer qu’il ne se passe rien. Néanmoins, ce centre sera bien attaqué… à 3 h 00 !

    * Régulièrement, les queues d’attente de taxi particulièrement longues sur la place Umawiyeen, en raison des embouteillages, sont présentées comme des manifestations contre le régime.

    * A Homs, début décembre 2011, une manifestation a eu lieu pour réclamer le départ du gouverneur qui ne protège pas efficacement la population contre les insurgés. Elle a été présentée par les médias étrangers comme une manifestation contre le régime. (…)

  3. vilistia dit :

    Syrie: Rafik Lotfi, l’homme par qui le malheur de CNN et d’Aljazeera arrive !
    ____________

    TRIBUNE LIBRE DE DJERRAD AMAR
    _________________________________

    La chaine syrienne « Eddounia » qui met à nu quotidiennement les mensonges et ‘fabrications’ d’évènements – en guise d’infos des chaines de télévision – surtout d’Aljazeera du Qatar et d’Alarabia la saoudienne, vient d’inviter, pour la seconde fois, le redoutable « Rafik Lotfi », un syrien, membre de l’Union des médias arabes aux États Unis. Ce qu’il nous a encore révélé est indiscutablement compromettant pour CNN l’américaine et Aljazeera puisque les enregistrements dévoilés impliquent directement ces deux chaines dans le complot contre la Syrie par leur participation active dans les actions criminelles dans ce pays.

    LA SUITE………….

    http://allainjules.com/2012/03/25/syrie-rafik-lotfi-lhomme-par-qui-le-malheur-de-cnn-et-daljazeera-arrive/
    ______________________________________________

  4. perlimpimpim dit :

    voici la deshumanisation du monde, c est vraiment terrible.

  5. Akyliss dit :

    Bonjour Louis,
    la photo de la femme ci dessus et celle de Hedy Epstein et non celle de Silvia Cattori

    voici la photo de Silvia Cattori :
    http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Silvia_Cattori.010707.htm

  6. NO PASARAN dit :

    Tres bonne initiative ! Cet article est essentiel !!! Et, en general, les temoignages repris par Sylvia Cattori sont tres instructifs (en plus d’etre poignants SANS sensationnalisme). Je trouve que, s’il n’y avait qu’un seul article a lire sur la Syrie, ce serait celui-ci : il resume vraiment tout…

  7. NO PASARAN dit :

    Je ne sais pas si c’est le meme lien que qqn a deja poste… Et je ne sais pas s’il y a des sous-titres, mais jettez un oeil…

    http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3D5XMh5mseIfk%26feature%3Dyoutu.be&h=eAQFs2zshAQF8GRG-8SLMgw8Lik_2iThyux6qQ5z4FQu-IA

  8. BWANE dit :

    La ville de Homs a-t-elle été bombardée le 23 mars ?
    http://www.silviacattori.net/article3018.html

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