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Nous publions à présent un extrait d'une longue analyse de la situation syrienne par Mère Agnès-Mariam de la Croix - mise en ligne le 15 août. Cette religieuse catholique de l'église grecque melkite de Syrie - de nationalité franco-libanaise - sait de quoi elle parle : Supérieure du couvent de Saint-Jacques l'Intercis de Qâra - situé  dans le secteur "difficile" de Homs-Hama - elle contribue, depuis 17 ans, à animer ce monastère, devenu au fil des ans un centre spirituel [...]

"Les Alaouites au tombeau, les chrétiens à Beyrouth !" (slogan des manifestants extrémistes de Homs)

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Une religieuse syrienne : mensonges médiatiques & réalités de terrain

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Mère Agnès-Mariam, témoin privilégié des tensions religieuses de la société syrienne et dénonciatrice résolue de ceux qui les exacerbent

Mère Agnès-Mariam, témoin privilégié des tensions religieuses de la société syrienne et dénonciatrice résolue de ceux qui les exacerbent

Nous publions à présent un extrait d’une longue analyse de la situation syrienne par Mère Agnès-Mariam de la Croix – mise en ligne le 15 août. Cette religieuse catholique de l’église grecque melkite de Syrie – de nationalité franco-libanaise – sait de quoi elle parle : Supérieure du couvent de Saint-Jacques l’Intercis de Qâra – situé  dans le secteur « difficile » de Homs-Hama – elle contribue, depuis 17 ans, à animer ce monastère, devenu au fil des ans un centre spirituel connu du Proche-Orient, qui attire 15 à 20 000 personnes par an.

Dans un premier écrit – publié le 1er mai dernier – Mère Agnès-Mariam avait déjà dénoncé la désinformation médiatique, et au premier chef celle véhiculée par les télés satellitaires arabes comme al-Jazeera ou al-Arabiya, ou encore Barada TV, chaîne proche des opposants syriens radicaux et financée grassement par le Département d’Etat américain, sans oublier bien sûr les Américains de CNN et les Britanniques de BBC News, qui tous, sur la Syrie, « évoluaient en parfaite harmonie idéologique avec les aréopages du net : les leurs propres ainsi que Facebook, Tweeter, Youtube », ces réseaux étant relayés par la presse écrite en ligne.

La religieuse pointait, dès cette époque (Infosyrie était encore dans les limbes au début des événements) la non fiabilité des sources de l' »information » distillée en Occident sur la Syrie : des SMS envoyés clandestinement à partir de téléphones portables aux chaînes satellitaires, dont certaines n’hésitaient pas à promettre des rétributions à leurs « correspondants improvisés » : Mère Agnès-Mariam a personnellement reçu des témoignages de jeunes chrétiens syriens en ce sens. Et puis, bien sûr, elle dénonçait les ingérences étrangères dans la crise syrienne, et notamment la collusion entre le clan libanais Hariri et les Américains. Mère Agnès-Mariam produisait une suite de témoignages sur la réalité de trafics d’armes en provenance du Liban et à destination des insurgés sunnites radicaux, et décrivant notamment leurs agissements – et leur équipement – à Homs.

Guerre religieuse : l’inquiétant scénario de Mhardeh

Dans ce second texte dont nous présentons un large extrait – Mère Agnès-Mariam revient sur l’alliance funeste – pour la Syrie et bien au-delà de ses frontières – « entre les grandes puissances et des mouvements armés fondamentalistes ». Les grandes puissances, ce sont of course les Etats-Unis, mais aussi, hélas, la France de Sarkozy qui a, dans cette histoire, sacrifié des liens culturels anciens avec la Syrie. La religieuse rappelle à ce propos que la visite des ambassadeurs américain et français auprès des insurgés de Hama « a été vécue chez nous comme une démarche injustifiable ».

Et les fondamentalistes, ce sont bien sûr ces groupes armés (par des factions libanaises, notamment) dont Mère Agnès-Mariam, s’appuyant sur des témoignages d’amis locaux, décrit les agissements à Hama et dans des localités du gouvernorat comme Mhardeh, petite ville de population grecque orthodoxe, et assaillie, le 1er août dernier, par des centaines de jeunes hommes armés, venus de villages sunnites voisins, qui ont mis la ville en coupe réglée : à Mhardeh, les forces de police sont en nombre insuffisant et bientôt ce sont les habitants qui doivent résister, à coups de fusil, aux agresseurs, finalement repoussés. Le scénario – de conflit communautaire – se reproduit au même moment dans le village chrétien de Sqailbiyyeh, lui aussi « visité » par ses voisins sunnites.

Cette pression religieuse musulmane fondamentaliste s’exerce encore,  de façon moins directement violente, jusque dans une grande ville moderne comme Damas, où Mère Agnès-Mariam rapporte que des chrétiennes sont obligées de porter le tchador pour éviter les ennuis !

Mais encore une fois, et malheureusement, la pression fondamentaliste ne s’exprime pas que par des intimidations vestimentaires : sur le littoral, entre autres, la tension est devenue vive entre alaouites chiites et sunnites, les deux communautés étant armées. Et à Homs, nombre de manifestants anti-Bachar scandaient des slogans du type « Les alaouites au tombeau et les chrétiens à Beyrouth ! ».

Un spectre hante donc vraiment la Syrie, celui de la guerre de religions. Même si Mère Agnès-Mariam souligne que les musulmans sunnites modérés – et majoritaires – sont aussi menacés par les apprentis djihadistes. D’autres exemples et témoignages de ce déplorable état de fait sont cités dans ce texte. Dans l’esprit de dialogue et de réconciliation qui lui tient très à coeur, la religieuse catholique a organisé, le 30 mai, au monastère Saint-Jacques de Qâra, une rencontre entre chrétiens et opposants sunnites, alaouites, kurdes et druzes, réunion qui a accouché d’un communiqué commun dénonçant les manipulations médiatiques et l’ingérence étrangère, soulignant la justesse des revendications de l’opposition, et prônant en conséquence un « dialogue confiant et serein, sans compromission avec les erreurs passées ». Force est de constater que, malheureusement, ces hommes de bonne volonté n’ont pas été écoutés et que la société syrienne sort tout juste de la tempête, deux mois et demi après le colloque du monastère Saint-Jacques.

Mère Agnès-Mariam se veut malgré tout plutôt raisonnablement optimiste : « La Syrie, dit-elle, est loin de l’effondrement », les foyers d’antagonismes confessionnels ont été « isolés et contrôlés » et la fragile harmonie de la « mosaïque » syrienne a été jusqu’à présent maintenue tant bien que mal par le régime baasiste, dont la religieuse déplore néanmoins le caractère longtemps « totalitaire et corrompu ». Mais Mère Agnès-Mariam salue la « saine autocritique à l’oeuvre  » actuellement, qui s’exprime par de nouvelles lois promulguées et des réformes mises en route.

Dans la dernière partie de son texte, la religieuse revient rapidement sur l’histoire et la situation présente des chrétiens d’Orient, et les perspectives – inquiétantes – que leur ménage « l’entente désormais affichée entre les Etats-Unis et les Frères musulmans ». Au total une contribution peu orthodoxe – si l’on peut dire – à l’analyse des événements de Syrie. Et l’on se pose la question : qu’aurait à répondre un Alain Juppé aux arguments de Mère Agnès-Mariam ?

L.D.

Une vue du monastère Saint-Jacques de Qâra

Une vue du monastère Saint-Jacques de Qâra

 

EXTRAITS DU TEXTE DE MERE AGNES-MARIAM

Évolution de la situation en Syrie

Aujourd’hui il ne fait aucun doute qu’il y a ingérence étrangère, refusée fièrement par une partie de l’opposition. Aujourd’hui il ne fait aucun doute que l’opposition s’est muée en divers endroits en une insurrection armée qui commet des atrocités contre la population civile et contre les forces de l’ordre et l’armée. Enfin, aujourd’hui, l’exacerbation du clivage confessionnel est une triste réalité. Ces trois facteurs convergent pour réanimer le spectre de l’affrontement interconfessionnel, voire de la guerre civile. J’aimerais m’arrêter sur ces points :

Ingérence étrangère : l’impensable alliance entre les grandes puissances et des mouvements armés fondamentalistes

Ahuris nous assistons à un stratagème destructeur : telles grandes puissances, à grand renfort d’endoctrinement médiatique, jouent sur la corde du fondamentalisme religieux pour mettre en relief les différences qui séparent alors que les points communs qui unissent sont bien plus nombreux. La position de certains pays par rapport à la Syrie constitue pour nous un dépaysement surréaliste en regard du bon voisinage arabe et méditerranéen. Par exemple nous ne sommes pas habitués à une France belliqueuse, menant d’un bras de fer une incursion guerrière en Libye et marquant la rupture avec la Syrie. Ceci est culturellement inexplicable : que la France, qui sait découvrir et accueillir les cultures les plus variées, favorise l’extrémisme et ressuscite les vieux démons des clivages confessionnels. D’ailleurs dans les prises de position de la France c’est le côté culturel qui a été sacrifié puisque les grands centres culturels français en Syrie comme l’IFEAD et l’IFPO ont été fermés. Même surprise désabusée avec les Etats-Unis. N’ont-ils pas envahi l’Afghanistan pour se défaire d’Al Qaeda ? Comment pouvons-nous voir aujourd’hui les fondamentalistes les plus farouches proclamer leur sympathie et solliciter l’aide des États-Unis ? C’est le monde à l’envers.

La visite des ambassadeurs US et français à Hama a été vécue chez nous comme une démarche injustifiable. Cette ville est, bien sûr, le symbole d’une répression sanglante que personne n’approuve. Mais Hama est aussi le porte-flambeau de l’idéologie islamiste qui cherche à faire tomber les régimes nationalistes arabes au profit d’une transformation confessionnelle islamisante de l’espace politique. Que cherche l’Occident ? La liberté ou l’islamisme ? Ou est-ce la liberté donnée à l’islamisme ? Or cet islamisme nous savons qu’il s’oppose comme l’onagre biblique autant aux musulmans modérés qu’aux non-musulmans. Pourquoi abonder dans son sens ? On n’y comprend plus rien.

Pourquoi les Occidentaux encouragent-ils une insurrection armée, confessionnelle et fondamentaliste de surcroît, qui risque de s’étendre comme une tache d’huile ? Aucune explication ne saurait légitimer une telle attitude. Aussi, l’ingérence subversive des puissances occidentales ou arabes dans les affaires internes du pays est-elle vigoureusement dénoncée par les autorités religieuses. Le 16 juin, les évêques de Damas ont publié un communiqué déplorant cette ingérence et appelant à l’unité nationale et au dialogue [7].

C’est aussi ce qui ressort de la lettre ouverte que le P. Elie Zahlawi a adressée au Premier Ministre français Alain Juppé le 30 juillet 2011 [8]. De son côté le Patriarche maronite Mar Béchara Boutros Raï a une lecture plus globale de la situation. Il dénonce le « projet du Nouveau Moyen-Orient qui est à l’œuvre pour morceler le monde arabe dans le but qu’Israël vive en paix en en sécurité » [9]. D’après cette lecture, les évènements en Syrie sont mis à profit pour un remodelage géopolitique sur fond d’affrontement interconfessionnel. Certains d’entre nous ont fait l’expérience de ces manipulations au Liban durant la guerre civile, expérience partagée par nos frères et sœurs irakiens, boutés hors de leur pays et présents par milliers à Damas. La tendance mondialiste qui prévaut c’est de promouvoir le choc des civilisations pour asseoir la légitimité des regroupements ethniques ou confessionnels qui, à leur tour, légitiment l’existence d’Israël [10].

Opposition pacifique ou insurrection armée ?

Activistes armés à Hama

Activistes armés à Hama

La Syrie vit depuis des mois des coups d’État larvés car ce remodelage ne peut être instauré sans la force des armes. L’insurrection armée en Syrie est une tumeur inoculée qu’on cherche à faire crever un peu partout dans le pays au gré des clivages confessionnels ou tribaux, avec son cortège de haine, de vengeances, de victimes et de désastres socio-économiques. Cette situation ouvre la voie à la loi du plus fort et marginalise les justes réclamations des Syriens pour un changement sociopolitique rationnel et en profondeur. Elle est dénoncée autant par les Syriens de l’opposition que par ceux qui sont restés fidèles à ce que le régime a de sécurisant et qui sont, reconnaissons-le, l’immense majorité qui a joui d’une réelle stabilité civile. En disant cela, je n’exonère pas le régime de ses responsabilités éthiques pour avoir été totalitaire et oppressif avec les dissidents ou pour avoir laissé proliférer la corruption et le clientélisme.

Dans la plus récente de ses interviews l’intellectuel syrien dissident Borhan Ghalioun, professeur à la Sorbonne, insiste sur le fait que « l’opposition rejette avec véhémence l’intervention militaire ou tout usage de la force, la sédition ou le sectarisme » [11].

Le Blog de Joshua Landis [12] a enfin reconnu que l’opposition était devenue une insurrection armée, démentant les allégations des chaînes satellitaires selon lesquelles les soldats tués l’ont été par leurs pairs parce qu’ils refusaient de tirer sur les manifestants.

« Aujourd’hui, une vidéo corrobore la version gouvernementale des événements : les soldats stationnés en ville furent attaqués par une opposition organisée et armée. Voici une vidéo montrant certains de ces soldats avant qu’ils ne soient tués :

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=TKGJOfrFQc0]

Les premières minutes de celle-ci montrent les soldats après qu’ils aient été tués :

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=CoFg8vcf1IM&feature=player_embedded#at=310]

Voici la vidéo originale, non éditée, des corps avant qu’ils ne soient placés sur les camions :

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=hjyCbmPHHTM]

Dans l’affrontement d’Hama, la vidéo montrant des corps jetés depuis un pont dans une rivière a été sujette à controverses. Cette vidéo, faite en comparant les vues du pont de Google Earth avec ce qu’on aperçoit dans la vidéo prouve que le film est récent, provient de Hama, et montre des éléments d’opposition jetant des corps de soldats depuis le pont autoroutier dans la rivière ‘Asi, au nord de Hama, sur l’autoroute vers Alep. »

Cette insurrection reçoit depuis plusieurs années des armes par les frontières très perméables avec le Liban, la Turquie, la Jordanie ou l’Irak. Cette contrebande juteuse a joui de la permissivité des douaniers qui en profitaient. Aujourd’hui on le regrette vivement. Le 6 août, j’ai lu dans les journaux libanais que l’armée libanaise a intercepté une livraison de mille fusils à destination de la Syrie de la part de particuliers sunnites, basés à Beyrouth Ouest, près du lieu où le Premier Ministre Hariri a été assassiné. Les personnes interpellées ont avoué qu’elles en étaient à leur trentième livraison de fusils : cela ferait, rien que pour ce poste de contrebande, trente mille fusils.

La majorité des musulmans et des chrétiens syriens se sont d’abord tenus à l’écart du mouvement de contestation pour diverses raisons, puis ils l’ont boycotté, et enfin certains s’y sont opposés. C’est face à la violence croissante des manifestants que les citoyens, à travers les comités populaires, se sont armés pour défendre leurs quartiers. Les manifestations ont eu très tôt un double visage : un visage pacifiste de façade destiné à faire la vedette dans les médias [13] à travers les vidéo-montages bricolés et autres messages pathétiques de (faux) témoins en retransmission audio, et un visage occulte anarchiste, où des activistes ou des agents infiltrés sont chargés de semer la pagaille et de provoquer la violence. Vivre au jour le jour les revendications de certaines couches de la société syrienne peut donner une idée des « dessous » occultes que recouvrent les manifestations qui ont dépassé le cadre des revendications légitimes en faveur d’une réforme civile, pour instaurer par le vandalisme un régime de terreur propice à un remodelage religieux à caractère islamique sunnite, comme c’est le cas dans la région de Tal Khalakh en symbiose avec les villages haririens du Liban Nord, à Jisr El Chagour au Nord, à Daraa au Sud, dans la Jezzirah, à Hama fief de l’opposition ultra-sunnite, à Abou Kamal près de la frontière irakienne ou à Deir Ezzor, enclave multiethnique où l’embrasement intertribal pourrait affecter le tissu social syrien [14]. Les manifestations se sont transformées en un mouvement insurrectionnel armé et subversif qui s’en prend même aux musulmans récalcitrants qui subissent menaces et exactions.

À Hama, beaucoup de gens, chrétiens y compris, n’ont pu quitter la ville à temps. Les pauvres sont restés chez eux pour garder le peu qu’ils possèdent et faute de lieu où se réfugier. Tant que le téléphone n’était pas coupé on nous informait d’une situation des plus précaires, bien différente de celle retransmise au même moment par les médias. « On entend des tirs un peu partout. Ce ne sont pas les tirs de l’armée qui n’est pas encore entrée mais ceux des gangs armés qui, le visage couvert, circulent partout sur leurs motos ou dans leur 4×4, et imposent la loi martiale. Les quartiers islamistes de Hader, Arb’in, Qoussour, Jisr el Mazareb et autres sont devenus des places fortes retranchées avec force blocs de béton, pylônes d’électricité, et tout autre matériel récupéré. Hama a proclamé sa mutinerie et son indépendance de la République Arabe Syrienne. Deviendra-t-elle une autre Bengazi ? Ce sont ces barricades qui seront les lieux de l’affrontement avec l’armée. Une véritable guerre des rues. Hier déjà un colonel a été tué et sept soldats. Les insurgés ont brûlé tous les bâtiments gouvernementaux y inclus le club des officiers. Sur Facebook le Hama News Network [15] informe que l’hôpital Hourani dont la propriétaire, Fida’, est une dissidente, distribue des armes aux insurgés ».

L’insurrection de Hama a eu des retombées inquiétantes dans sa propre province. Le dimanche 1er août, un téléphone de la ville de Mhardeh, grecque orthodoxe en sa totalité, nous alerte que des centaines d’hommes et d’adolescents ont déferlé dans la ville, armés de fusils, de machettes et de bâtons. Ils tirent en l’air et avancent en brûlant des pneus, en saccageant les magasins et en incendiant les voitures et les motos. Ils proviennent des villages sunnites de Seijar, Treimseh, Me’rzâv, Jdeideh autour de Mhardeh. Les prêtres ont fermé les églises, sacrifiant les services liturgiques dominicaux. Tout le monde est terré chez soi. La population réclame l’intervention des forces de l’ordre. Police et services secrets sont en petit nombre dans une région qui n’a jamais connu de troubles. Ils demandent à la population de se protéger comme elle peut. Les hommes montent sur les toits et font face aux assaillants avec leurs fusils. Des rixes s’ensuivent. Les assaillants sont repoussés vers midi. Le soir une réunion entre les Imams de ces villages et les curés de Mhardeh ne donne aucun résultat. Les Imams reconnaissent qu’ils sont impuissants à contrôler leurs ouailles qui représentent pourtant chez eux un faible pourcentage de la population sunnite (entre 5 et 7%). Le lendemain, 2 août, les gens de Mhardeh peuvent faire leur constat : c’est pour distraire l’armée qui investissait Hama que les villages sunnites des alentours s’en sont pris à leur village. On compte plusieurs blessés. Même scénario pour le village chrétien de Sqailbiyyeh : les sunnites de Qalaat Al Maddiq ont essayé de s’y introduire pour créer des troubles, mais la population les en a empêchés. De ces incidents dramatiques, aucun mot n’a été dit sur les chaînes satellitaires.

La guerre confessionnelle, une réalité qui pointe

Armers saisies par les douaniers syriens à la frontière libanaise

Armers saisies par les douaniers syriens à la frontière libanaise

Les incitations à l’insurrection sur base confessionnelle produisent un glissement dangereux dans les relations sociales. Une anecdote vécue montre combien les esprits faibles sont perméables au matraquage des médias :

Un bijoutier du nom de N.L. [16] nous raconte qu’une dame chrétienne de Jdeidet Artouz était à Damas pour faire des emplettes. Surchargée, elle prend un taxi pour la déposer au terminal des minibus en direction de son domicile. En chemin elle contacte avec son portable son mari pour lui dire où elle est. Quand elle a terminé sa conversation le chauffeur de taxi se retourne pour l’invectiver : « Vous, les chrétiens, ne durerez que deux mois, le régime va tomber et votre manière de vous habiller ne survivra plus en Syrie ». La dame, craignant le pire, voulut quitter ce taxi mais le chauffeur refusa de s’arrêter. Elle appela au secours par la fenêtre. Un policier la vit et poursuivit le taxi. Le chauffeur fut remis à la sécurité pour intimidation confessionnelle.

La tendance est assez répandue pour qu’à Mazzeh, avenue chic de Damas, des chrétiennes prennent le parti de porter le tchador, suprême démission, de peur d’être molestées par les islamistes. Dans les milieux fondamentalistes on réclame que la première dame, qui est sunnite, porte le tchador.

Ceux qui ne comprennent pas l’arabe ne pourront pas se rendre compte par eux-mêmes comment, à l’orchestration habile des médias « professionnels » s’ajoutent des stations satellitaires islamistes émettant d’Égypte ou d’Arabie Saoudite, comme Al Wissâl ou Safa, pour haranguer les sunnites à l’insurrection confessionnelle. L’étoile de ces émissions est un imam wahhabite qui s’appelle Cheikh ‘Ar’our. Il s’agit d’un officier de l’armée syrienne relevé de ses fonctions suite à un scandale de mœurs. Il s’est transformé en un prédicateur de l’Islam le plus fondamentaliste, basé en Arabie Séoudite.

Cette situation passe très vite de l’anecdote passagère à la gravité d’un conflit, larvé mais redoutable

Nous avons su par des témoins fiables que dans les régions où coexistent les sunnites et les alaouites (entre Tartous et Lattaquieh) la population est armée. Il faut préciser que les sunnites sont nombreux sur le littoral tandis que les alaouites vivent dans les villages en hauteur. Dans ces régions les civils dressent des barrages aux abords de leurs villages ou quartiers pour s’enquérir sur l’identité confessionnelle du passant. S’il s’avère qu’il est d’une autre confession que la leur il subit des sévices. Le régime contient jusqu’à présent les alaouites. Ce sont les insurgés sunnites qui défient les lois de la convivialité. Nous venons de savoir que la contagion confessionnelle a gagné Damas ; le frère d’une de nos résidentes, de confession Alaouite, chauffeur de taxi, a été pris dans une manifestation aux abords de Damas. Les manifestants lui ont demandé de montrer ses papiers et, en voyant qu’il était alaouite, ils l’ont battu et ont brisé sa voiture. Même scénario à Qusayr, dans la région de Homs où les chrétiens ont dû se défendre des manifestants sunnites qui faisaient des incursions tapageuses et hostiles dans leurs quartiers. Là aussi les forces de l’ordre n’ont pas bougé car elles étaient débordées. Ce n’est que la semaine passée que l’armée est intervenue à Qusayr pour instaurer le calme.

Lorsque, durant les manifestations de Homs, le désormais célèbre slogan a été scandé : « les Alaouites au tombeau et les chrétiens à Beyrouth » (Al 3alawiyé Bil tâbût wil massihiyé 3a Beyrouth), et le sinistre cri de ralliement à la guerre de religion a retenti : « Debout, allons au Djihad » (hayya 3alla ljihâd), on a cru à une effervescence passagère. Malheureusement, aujourd’hui, en dehors des remous des manifestations, certains musulmans fanatisés ne craignent plus de manifester ouvertement aux chrétiens leur antipathie viscérale et leur disent ouvertement : « préparez-vous, votre fin est proche ». Le tabou confessionnel imposé par le régime Baathiste sous peine de graves sanctions avait assuré à la Syrie une stabilité sociale enviable pendant des décennies. Des chaînes satellitaires comme Al Jazirah ou Al Arabiya ont contribué directement à inoculer la mentalité discriminatoire confessionnelle. Invité en permanence, le Cheikh Al Qaradawi n’a pas mâché ses mots, invitant les musulmans à s’insurger contre les « infidèles », y-inclus par la force des armes, des fatwas, ou bulles légales, ont « permis » aux musulmans de verser le sang des « infidèles », les Kuffâr (musulmans modérés, alaouites et chrétiens), de violer leurs femmes et de kidnapper leurs enfants.

Certains villages sunnites dressent des barrages sur la route internationale Alep-Hama et arrêtent voitures et autobus. Ils vérifient l’identité des voyageurs et molestent les alaouites allant jusqu’à les battre ou les tuer. C’est ainsi qu’une femme alaouite avec sa fille ont été torturées à mort. A Hama trois enfants alaouites on été sauvagement mutilés. L’émissaire turc a vu leurs dépouilles de ses yeux. Dans les faubourgs de Homs, un jeune chrétien du nom de Gayyath Al Turk de Kfarram a été kidnappé dans la rue Hadarat par les Salafistes, torturé puis dépecé ; on l’a mis dans un sac sur lequel on a écrit le nom musulman de « Ahmad » de sorte que la communauté musulmane croie que ce sont les alaouites qui ont perpétré ce crime et s’en venge. L’intention était d’ attiser la haine confessionnelle. Le 2 août dans l’après-midi, Bassam Nakhlé, un petit commerçant du village de Yabroud, à 30 km de chez nous, a été froidement abattu à côté de chez lui par des islamistes montés sur des motos. On a bien senti que le mot d’ordre de s’en prendre aux chrétiens était désormais lancé. Par qui ? Nous ne pouvons pas le certifier.

Les syndromes de la vague antichrétienne ont touché notre petit village de Qâra. Le 30 juillet, j’ai reçu cette lettre manuscrite signée par un sunnite de Qâra. Je la traduis aussi fidèlement que possible.

« A la respectable Dame du monastère Saint Jacques,

Nous vous informons, Madame, qu’il existe dans la ville de Qâra un groupe de terroristes qui n’ont ni foi ni loi qui instiguent au nom de l’Islam à tuer et à expulser nos frères chrétiens. De ces gens l’Islam est innocent et nous autres nous n’acceptons pas ces instigations qui proviennent d’une Fatwa (décret légal islamique) impie où on leur dit que les chrétiens n’ont ni foi ni loi et qu’ils sont des impies, qu’il nous faut les expulser de la ville de Qâra, brûler leurs maisons et violer toute femme parmi les leurs. Ils sont en train de monter le plus grand nombre (possible) de manifestant pour qu’ils puissent commencer à brûler les maisons des chrétiens ainsi que leurs églises et le monastère et ils ont l’intention de couper la route internationale, de saccager les propriétés publiques et privées et veulent agresser toute personne qui appuie Monsieur le Président et de s’en prendre aux chrétiens. Nous, dans la ville de Qâra, nous contrecarrons ces impies et nous sommes innocents d’eux jusqu’au jour du jugement. Chrétiens et musulmans, nous formons un seul rang face à ces traîtres et nous regrettons de rapporter ces faits avec de telles paroles mais la nécessité n’a pas de loi. Ces personnes sont : Abou N .Al M. et ses fils, le grand instigateur (suivent huit autres noms). Ils disent aussi que le monastère, celui de Saint Jacques, revient de droit aux gens de Qâra (…) il faut donc qu’on rende le monastère aux habitants de Qâra, en d’autres termes aux musulmans et non aux chrétiens.

De plus, lorsqu’une manifestation est sortie pour appuyer Monsieur le Président ils avaient planifié de brûler les maisons de ceux qui ont répandu du riz et des sucreries sur la manifestation mais ils se sont rétractés à cause de leur nombre réduit, mais ils assurent : « dès que nous aurons un nombre plus élevé de manifestants nous voulons brûler leurs maisons pour qu’ils apprennent à ne (pas) répandre les roses et le riz sur les traîtres », suivant leurs propres termes, puisque d’après eux celui qui appuie Monsieur le Président est un traître. Toutes ces choses proviennent d’instigateurs qui payent l’argent et donnent des armes à ces chômeurs ou ces recherchés par la justice et nous, en leur nom, nous nous excusons auprès de vous, nos honorables et illustres frères. ».
Signé Amjad L.

Nous connaissons les personnes mentionnées : ce sont des islamistes qui vivaient de contrebande. Leur Imam lançait des messages incendiaires envers les chrétiens durant les prêches du vendredi (ce qui amenait les gens de la sécurité à les remettre au pas). Amjad nous précise que ce groupuscule reçoit de l’argent en provenance des Émirats et le distribuent pour que les enfants et les femmes viennent grossir leurs rangs dans leurs manifestations hebdomadaires.

Cette mise en garde à notre encontre avait été précédée par deux incidents : Fin juin, des inconnus sur des motos, interceptés par les caméras de la paroisse, ont jeté des cocktails Molotov sur deux maisons chrétiennes à Qâra. Le même jour, des malfaisants avaient coupé tous les arbres d’un terrain appartenant à un chrétien aux abords de notre monastère. De concert avec le curé du village et les victimes de ces attentats, nous avons décidé de nous taire pour ne pas attiser les tensions, nous limitant à transmettre les faits aux autorités concernées. Quelle que soit sa teneur véritable, cette lettre permet de jauger à quel point les esprits sont surchauffés et nous alerte pour prévoir le pire : qu’à un moment donné des esprits faibles et influençables perdent le contrôle d’eux-mêmes.

A Qâra, c’est devenu un rituel qui se répète chaque semaine. Au sortir de la mosquée le vendredi, une cinquantaine de personnes font le tour du village pour scander des slogans indécents contre le Président Bashar El Assad et proclamer leur allégeance au Cheikh Aaraour dont nous avons déjà parlé. Depuis quatre mois ils chantent à tue-tête, parfaitement impunis : « Bonne Nouvelle, bonne nouvelle pour toi Aaraour, notre Bashar s’est révélé être un sarsour » c’est-à-dire un cafard (Absher absher ya Aaraour, Basharna tole’sarsour). Ils ont vandalisé la mosaïque qui représente feu le Président Hafez El Assad à l’entrée du village. De temps en temps les forces de l’ordre arrêtent les instigateurs et entendent leurs dépositions puis les relaxent. Le chef des gendarmes explique « ce sont de pauvres bougres ». La situation à Qâra, où transparaît la bonhomie de la population locale, forces de l’ordre comprises, ne correspond pas au tableau qui en est brossé sur le site « Syrian revolution 2011 » qui rapporte :

« Province de Damas : Qâra : Urgent : les intrépides de Qâra ont fait descendre le prédicateur de la grande mosquée de son pupitre et ont interrompu son discours….et cela à cause de sa lâcheté et de sa servilité…et ils mettent en garde les prédicateurs de ne pas faire comme lui car sinon ils auront le même sort…Les indépendants continuent à occuper les rues de Qâra en grand nombre pour faire tomber le régime » [17]

Or les manifestants de Qâra sont en trop petit nombre (quelques centaines sur vingt trois mille habitants) pour faire quoi que ce soit de représentatif. Au contraire, ce sont eux qui reçoivent souvent des semonces de la part de leurs parents ou amis. Le Cheikh Mouhammad Omar qui a été victime de leur discrimination est la personnalité musulmane la plus en vue. Le village en sa majorité a désapprouvé l’intervention intempestive de la poignée des opposants.

Scénario similaire à Jdeidet Artouz, dans la banlieue de Damas. Des nouvelles circulaient dans les médias au sujet de grosses manifestations et de l’intervention musclée des forces de l’ordre. Ce jour même je rencontre fortuitement le curé du la cité. Il était étonné de mon émoi : « Les manifestations les plus nombreuses chez nous ne réunissent qu’une centaine de personnes dont plus de la moitié sont des étrangers venus d’autres villages. Les forces de l’ordre n’ont pas à s’opposer. Elles laissent faire et ce nombre insignifiant n’a d’autre alternative que de se disperser ».

En fait, chez nous comme à Damas ou à Alep, les stratagèmes pour galvaniser la vindicte sunnite contre le régime « alaouite » ne prennent pas. Du moins jusqu’à présent [18]. C’est une minorité qui s’engage dans le mouvement de contestation au point de descendre dans la rue.

Je dois ajouter que le 11 août des membres de l’opposition de Qâra ont demandé à me voir. Ils avaient eu vent de la mise en garde qui nous était parvenue et ils venaient nous rassurer : « Cette lettre est le fait des services secrets, nous et les chrétiens nous sommes une seule famille, jamais nous ne vous ferons le moindre mal. Nous réclamons pour vous et pour nous la liberté, l’égalité des chances, la justice, la fin de la corruption ». Je leur ai dit que ces réclamations étaient sacrées mais qu’il fallait prendre la bonne voie pour les obtenir. Ils ont promis de revenir plus nombreux.

En Syrie, une partie de l'opposition avance (à peine) voilée

En Syrie, une partie de l'opposition avance (à peine) voilée

Malgré les paroles d’apaisement que nous avons entendues de la part des opposants, ce même jour les manifestants ont exprimé leur irritation face aux chrétiens qui ne partagent pas leur engagement à faire tomber le régime. Les slogans étaient franchement confessionnels. La minorité des opposants de Qâra rejoint en cela les opposants de Daraa, Homs, Banias ou Hama qui sommaient les chrétiens de manifester avec eux ou de partir . Pour les chrétiens qui sont malmenés parce qu’ils ne participent pas aux manifestations, la réponse est limpide : « comment voulez-vous qu’on participe lorsque vos slogans sont confessionnels, nous n’y trouvons pas notre place de citoyens à part entière ».

Nos concitoyens de Qâra sont solidaires de leurs frères martyrisés à Daraa, Hama, Jisr El Chaghour, Tel Khalakh. Ils affirment, et cette version est intéressante parce qu’elle rejoint la nôtre, que les manifestations étaient pacifiques mais que des intrus ont tiré simultanément sur les forces de sécurité et sur les manifestants. Ces derniers se sont « défendus » en massacrant les forces de l’ordre et en leur volant leurs armes. Au Liban, la guerre « civile » a été entretenue pendant des années grâce à des « intrus » qui tiraient sur les uns et les autres pour attiser leurs rancœurs mutuelles et les inciter à l’affrontement idéologique et confessionnel.

Les opposants de Qâra, comme la majorité des opposants en Syrie sont, comme les qualifient les américains, des personnes rurales à la culture restreinte. Il est facile de les enrôler par des arguments fallacieux qu’ils adoptent par rectitude d’intention sans voir où mène le mouvement insurrectionnel. Même dérapage à bon escient de la part de syriens qui vivent à l’étranger, tel le petit groupe qui réclamait le départ du « sanguinaire » Bashar El Assad le 12 août devant le consulat syrien de Genève. Vivant hors de la Syrie ils ne se rendent pas compte que la situation est autrement compliquée et dangereuse.

Pour nous, la solidarité de nos frères sunnites de Qâra nous touche, qu’ils soient loyaux ou opposants. En renouvelant notre foi en le Seigneur Jésus-Christ qui est Maître de l’histoire nous avons renouvelé notre choix de demeurer en Syrie. Mais comme pour les moines de Tibhérine nous savons que, dans une situation de confusion comme celle qui régnait alors en Algérie et celle qui règne aujourd’hui en Syrie, l’irréparable peut se produire pour nous à n’importe quel moment, sans qu’on sache exactement qui l’a perpétré et pour quel motif. Cela semble bien loin de nous actuellement où la sagesse des Syriens, leur cohésion nationale et leur bon sens leur fait dépasser, à part des cas ponctuels, les instigations à la guerre civile et confessionnelle. Cependant cette dernière se profile à l’horizon comme une menace probable.

(…)

A Alep, mosquée et église cohabitent quotidiennement

A Alep, mosquée et église cohabitent quotidiennement



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29 commentaires à “Une religieuse syrienne : mensonges médiatiques & réalités de terrain”

  1. Christian dit :

    Excellent article… Je l’ai lu hier sur le site de Silvia Cattori (www.silviacattori.net)

  2. Cécilia dit :

    Merci infiniment pour cet article qui ne fait que refléter une fois de plus ce que se PASSE RÉELLEMENT EN SYRIE, mais les médias étrangers refusent de reconnaître.
    Moi qui suis d’origine syrienne, je reconnais la Syrie aujourd’hui dans cet article car il reflète tout ce que ma famille à Damas, Daraa et Alep dit et redit.
    De même, il confirme le dire de mes amis, toutes confessions, les Syriens de France.
    Bien qu’il soit minoritaire, c’est un islam fanatique qui est en train de gagner le terrain de ce beau pays. Les slogans fanatiques scandés font froid au dos.
    La triste réalité dépasse encore beaucoup cet article!

    Londres, Paris, Berlin, Washington sont-ils conscients de ce qu’ils sont en train de faire ?
    En Syrie, c’est la laïcité qui est visée!

    • Akyliss dit :

      Cécilia, les pays européen ont peur que la Syrie devienne une vraie démocratie et laic, ils ont peur que leurs peuples se réveilent et demande une vraie démocratie pas celle qui existe actuellement et qui c’est vrai permet de critiquer et d’insulter un président sans être areté et torturé mais à côté les autres droits c’est de payer des impots de plus en plus nombreux, d’avoir des voleurs au pouvoir sans qu’ils soient inquiété, de donner des tic tac en guise de retraite à des personnes qui ont travailé toute leurs vie durement! la démocratie occidentale n’est pas juste et ne fait que profiter de la majorité du peuple alors que les riches ne sont pas inquiété et ne risque pas de perdre gros…

  3. Mohamed dit :

    Voilà un témoignage accablant qui montre que ce qui ce passe est loin d’être des contestations paisibles qui veulent changer au mieux la situation démocratique en Syrie.
    Que Dieu protège la Syrie et les Syriens!

  4. Adam dit :

    Le slogan « les Alaouites au tombeau et les chrétiens à Beyrouth » a été chanté par des sbires du régimes qui veulent faire jouer la peur confessionnelle. Plusieurs vidéos circulent de manifestations contre le pouvoir où quelques hommes crient des slogans radicaux mais sont ensuite encerclés par les manifestants, puis détenus; ils avouent alors avoir été payés pour faire dégénérer les manifestations et aider aux arrestations lorsque les forces de sécurité interviennent.

    Le rédacteur en chef du célèbre site Syria News (pro-régime) le dit lui-même, « au cours de nos infiltrations nombreuses des manifestations, nous n’avons quasiment jamais entendu de slogans extrémistes. »
    Ce qui lui a valut une pluie de critiques plus absurdes les unes que les autres de la part des inconditionnels du régime.

    La contestation en elle-même n’a aucun but religieux; il s’agit de liberté et de dignité avant tout. Il est possible que certains prennent les armes (c’est le cas), mais il est ridicule de présenter le soulèvement en Syrie comme si c’était l’affaire d’extrémistes désirant établir un émirat ou je ne sais quoi.

    Michel Kilo, une des grosses pointures des contestataires, n’est-il pas lui-même chrétien?? Il y a également des alaouites dans l’opposition.

    Enfin voici une vidéo d’une manifestation à Homs, en passant devant une église les manifestants ont la délicatesse de changer leurs slogans pour faire plaisir aux chrétiens: http://www.youtube.com/watch?v=00B14nxJOVA&feature=player_embedded

    • Syrienne libre dit :

      merci, je voulais ecrire la meme chose!

    • stephane dit :

      mais bien sur et la marmotte elle met le chocolat dans el papier d’alu

      • stephane dit :

        j’aimerais ajouter qu’il ne faut pas confndre les opposants historique et les nouveaux téléguidés depuuis les usa et l’arabie saoufite. Nous somme tous d’accord en réalité mais il ne faut pas faire d’amalgame. C’est ce qu’il ya de plus dangereux en Syrie. Il y a des gens qui voulaient plus de droit mais croyez moi ils sont vite rentré chez eux quand les slogans sont devenu haineux et anti régime.
        Je suis syriens francais, je nai jamais eu de problème de dignité en Syrie et c’est tout à fait le contraire, cest là bas qu’il y a je pense le plus de libertés ( hormis politique même si en France je ne pense pas qu’on puisse s’opposer vraiment à l’Etat).
        Les nombreux syriens de l’etranger pourront confirmer ce que je dis.

        • Lubnan dit :

          Stéphane,

           » plus de libertés ( hormis politique…) »

          je suis sûr que ça se défend parfaitement.

          Bien à vous.

        • Adam dit :

          Pourtant une grande partie des syriens vivant à l’étranger soutiennent le mouvement.

          Plus généralement, il me semble que tu es jeune et que ta famille appartient à une classe aisée. Tu as la double nationnalité, et la conversion de tes euros en livres ouvre beaucoup de portes qui sont fermées au syrien ordinaire. Tu ne connais rien des tracas de l’administration, de la corruption des moukhabarrat, des cas d’arrestations avec fabrication de preuves ou de la torture en prisons. Peut-être que tes oncles sont plus au courant à ce sujet. Si tu ne passe que 2 mois de l’année dans ce magnifique pays qu’est la Syrie mais que tu reste dans le cocon doré familiale, tu ne peux pas voir tout ce qui ne va pas.

          Ceci dit, je ne comprends pas la logique qui fait dire que les frères musulmans vont amener le pays à se soumettre aux USA. C’est même antinomique tant que les US soutiennent aveuglement Israel. Les frères musulmans syriens ne sont pas non plus des terroristes et ne sont pas à la solde de l’Arabie Saoudite, puisqu’ils méprisent les Saoud. Ils sont porteurs d’un projet nationaliste et pan-arabe, tout comme le Baath en fait.

          Toutefois, il n’y a pas lieu d’avoir une vision manichéenne de l’avenir. Les frères musulmans ne sont qu’une composante de l’opposition, et les Syriens ont un esprit de cohabitation inter-religieux millénaire.
          La cohabitation entre les communauté était là bien avant le Baath, et incha’Allah le restera après (as-tu vu le personnage d’Om Joseph dans « Bab al Hara »?).

          Pour moi le vrai problème aujourd’hui est que le projet à l’origine noble du Baath s’est transformé en mafiaïsation du pays. J’espère que la démocratie permettra de faire jouer la concurrence entre les partis pour faire avancer le pays de la meilleure façon possible.

          • Aleph dit :

            Je ne crois pas qu’une grande partie des syriens vivants à l’étranger ou en Syrie soutiennent le mouvement. Ceci est une affirmation non fondée.

            Peu importe. Vous nous expliquez la pauvreté et la corruption. Comme raison de manifester. Je suis absolument d’accord. Ce sont des raisons tout à fait valables.

            Mais je constate que les manifestants ne scandent pas des slogans pour avoir du travail, un logement, une aide alimentaire ou même contre la corruption.
            Pourtant il y aurait de quoi demander toutes ces choses la. Non il n’en ont pas idée.

            La pauvreté en Syrie n’est pas le fait du régime. Elle ne se résoudra pas avec la fin du régime. En Syrie, les ressources sont peu nombreuses et la population augmente d’une manière exponentielle.

            Les manifestants semblent le savoir (votre vidéo en fait foi. Merci) et ne demandent rien de tel.

            La corruption? Tous les syriens savent que la corruption est devenue une institution en Syrie. Hélas.

            Chacun a son niveau est corrompu. Du policier de circulation au petit fonctionnaire qui vous bloque vos formalités pour avoir son billet.
            Il s’agit d’une institution nationale partagée par tous, chacun a son niveau et quelle qu’en soit sa religion.

            Bashar a beaucoup fait pour lutter contre la corruption
            Mais de l’avis de tous la corruption diminue mais il reste beaucoup à faire.
            Cela n’a rien a voir avec le régime mais avec une dégénérescence des valeurs dans le pays.

            La aussi, les manifestants de votre vidéo ne demandent rien à ce niveau.

            Enfin vous limitez la corruption aux Moukhabarat et vous mentionnez la torture comme si les syriens étaient torturés en masse et pour le plaisir et sans raison. Comme un sport national quoi. En sommes, vous diabolisez le pays vous aussi.

            C’est pas grave. Mais je constate que les manifestants eux même n’en disent rien.
            Par exemple, ici en France, les manifestants crient CRS SS, ou ce genre des choses.

            Apparemment tous ces manifestants, torturés arbitrairement et en masse les moukhabart, (si on vous lis entre les lignes) n’en veulent pas du tout à leurs tortionnaires et oublient de les maudire durant leur manifestation. Quel pardon touchant!

            Les frères musulmans ne sont pas une composante de l’opposition. Non.

            La loi interdit les partis politiques basés sur la religion. Ce qui est normal pour un pays Laïque. Si on veut un projet pour tous, on ne s’appelle pas les frères musulmans et on n’a pas des pratiques terroristes.

            En tout cas les USA font de sacrés pressions sur le gouvernement syrien pour qu’il laisse la rue et l’insurrection semer la chaos dans le pays.
            Vous avez une explication pour cela? Les USA aimeraient-ils les frères musulmans?

            Quant aux chrétiens. Je ne crois pas qu’il y en ait dans la rue. Et Michel Kilo, comme beaucoup d’autre contestataires syriens, chrétiens ou non, préféreraient probablement abandonner la contestation plutôt que de s’associer dans la contestation avec les frères musulmans.

          • Aleph dit :

            Deuxièmement j’aurai une question svp:

            Les manifestants scandent, entre autres insultes, liberté.

            Expliquez nous quelles sont les libertés demandées. Parce que c’est bien beau le mot liberté. C’est très poétique. Mais liberté de quoi au juste?

            Je veux dire plus exactement ceci : Pour une frère musulman, c’est quoi la liberté. A part la liberté de faire tomber le régime en oubliant de demander des élections.

            Liberté + chute du pouvoir = anarchie. Oui ou non?

            Voila ce qui me fait penser à une farce quand je vois ces manifestations et ces slogans honteux et indignes de gens ayant un projet démocratique.

            Et après la chute du régime. On fait quoi?

            C’est bien une farce saoudo, sionisto américaine. Ils l’ont crée, la nourrissent et la protègent.

          • Cécilia dit :

            Les frères musulmans sont les mieux organisés.
            Ils ont le soutient des monarchies du Golfe, l’Oncle Sam, Israël, la Turquie

            Leurs cheikhs ont appelé ouvertement et avec force ai « dhjihad » contre le régime en place et Bachar en personne lançant même des fatwas autorisant de tuer le tiers de la population pour que la « révolution » marche.

            Je vous laisse une des ces nombreuses vidéos célèbres en la matière.
            Attention, des propos graves!

            http://www.youtube.com/watch?v=cAkDXLilblI&feature=related

          • Aleph dit :

            Et voici ce que dit Al Bouti, qui est syrien non expatrié et ne fait pas danseuse du ventre sur des chaînes satellitaires pour inciter les gens à descendre dans la rue et semer la discorde au nom de la religion et en assimilant devoirs religieux et visées de clan (frères musulmans).

            Il dit qu’il ne suffit pas de se faire pousser la barbe et de s’habiller en sheikh pour devenir un savant de l’Islam. Il dit qu’on ne peut pas suivre n’importe qui sans savoir de qui il s’agit surtout quand il s’agit de matières importantes pouvant conduire à une explosion volcanique dans le pays.

            Il dit qu’on ne peut pas exclure la main d’Israel derrière tout cela.

            Enfin il dit qu’il faut des réformes. Qu’il faut un dialogue avec tous et il n’exclut personne. Il dit aussi que le dialogue ne se passe pas dans la rue. http://www.youtube.com/watch?v=FcUG0JE6L28

            Désolé pour ceux qui ne parlent pas l’arabe. Mais il suffit d’entendre pour comprendre qu’Al Bouti n’invective pas, il fait appel à la réflexion et à la raison de ceux qui l’écoutent.

            Voila l’esprit de l’Islam traditionnel syrien à comparer avec ces charlatans du golf remplis de haine et de folie et qui remuent et instrumentalisent les frustrations et l’ignorance via les chaînes satellitaires pour servir un agenda sioniste et atlantiste.

          • Aleph dit :

            Je précise qu’Al Bouti arrive en second dans la vidéo. Après environ une minute.

          • Fatima dit :

            C’est vrai, aucun manifestant a demandé l’amélioration de sa vie quotidienne !!!. Je pense que la liberté commence par « la liberté sociale ». Cela veut dire que chaque individue est libre de faire ce qu’il a « envie » sans déranger l’autre. Les gens en Syrie ne sont plus libres à l’intérieure de chez eux. La fille n’a pas le droit de s’exprimer !! Ce sont les frères qui commandent (ça dans la moitié de la société syrienne). Coome disait mon père (allah erhamou) : « la pauvreté n’attaque personne, c’est nous qui l’ont crée ». EX. quelqu’un qui n’a pas les moyens de faire vivre une famille avec de faible revenue, a de dizaines d’enfants !!. Ce que je remarque, certains syriens sont restés ignorants

        • Cécilia dit :

          Stéphane,
          Merci pour votre commentaire constructif!
          En effet, moi, Syrienne-Française, je confirme ce que vous venez de dire!
          Moi aussi, je n’ai jamais eu de problème. J’ai été toujours respecté, libre dans ma pensée et de m’exprimer entre amis et collègues à la fac comme à la maison de tous les sujets sans tabou (hormis politique).
          En France, la liberté de l’expression est garantie mais dans ses limites!
          Injures, diffamation, insultes…sont des délits.(il faut écouter les slogans des manif syriens!)
          Manifester! d’accord mais avec une autorisation seulement!
          « La rue a le droit de s’exprimer, mais ce n’est pas la rue qui gouverne »!
          Cela a été dit à propos de CPE

          • Aleph dit :

            Je signe et je confirme.

            Je dirais même que je me suis souvent senti « challangé » en Syrie que ce soit au niveau de mon degré d’ouverture d’esprit, de ma culture et de mon savoir.

            A niveau social et éducatif égal (nombre d’années d’études, revenu moyen …etc, les syriens sont bien plus ouverts dignes et respectés et ne voient pas leurs valeurs personnelles, sociales ou spirituelles contrariées ni par le régime ni par la société.

            Le respect et la dignité émanent des gens et de la société. c’est culturel. Ca sont pas insufflé par les pouvoirs en place, que ce soit en Syrie ou ailleurs.

    • Julie dit :

      Vous vous voillez la face Adam? nous avons tous entendu, dès le début, les cris haineux des manifestants. A Deraa déjà et à la première manifestation on entendait: ni le Hezbollah ni l’Iran. Et c’était très clair. Plus tard, ils ont mis une sourdine mais allez donc jeter un oeil sur les forums d’Al – Arabiya et Al – Jazeerah mais aussi sur les pages Facebook des révolutionnaires. Plus grave encore, ces propos (toujours sur la Syrie) circulent depuis des années sur les sites des chaînes citées. Consultez leurs archives si vous n’êtes pas convaincu et vous aurez l’estomac tout retourné. Pour ma part, lorsque je lisais ces posts, j’avais l’impression de m’enfoncer dans un tas d’immondices mais cela a, d’un autre côté, atténué l’effet surprise qui aurait pu être plus dur à supporter si je n’avais pas vu venir la catastrophe qui ébranle mon pays. Je termine en disant que, n’en deplaise aux sceptiques, les autorités Syriennes gèrent magistralement cette crise, et que je craignais une guerre civile à la Libanaise qui, je crois, n’aura heureusement pas lieu.

      • Cécilia dit :

        Merci Jolie, vous avez dit tout ce que j’ai constaté moi-même sur plusieurs sites mêmes de la « révolutions ».
        Non seulement des insultes à caractères confessionnels, mais aussi des anathèmes qui font froid au dos,
        sans parler de quelques vidéos de Arrour qui disait qu’il va découper au moulinexe des personnes d’autres confession en jetant leurs restes aux chiens!
        Cette nuit, je ne pas pu dormir, je tremblais comme une feuille imaginant des humaines dans des machines à découper!
        Moi, je n’ai jamais pu tuer une mouche et pour cuisiner avec la viande,
        je n’arrive pas encore à mon âge, à le faire. Je suis même végétarienne.
        Que Dieu protège la Syrie d’une irako-libanisation!

    • jibril dit :

      Adam j’ai regardé la vidéo à laquelle vous faites allusion et j’aimerais vous poser cette question:
      Si les revendications des manifestants est centrée uniquement sur davantage de liberté et de dignité pourquoi devraient-il scander ‘Allah Akbar, il n’y a que Allah, Mohamad et Issa(Jésus)… ‘?

      • Julie dit :

        Rien de nouveau, dans nos contrées plusieurs fois saintes, on a toujours accomodé Dieu à toutes les sauces, en ce moment, c’est sauce révolution-Molotov-mensonges-contre-mensonges-appels-au-jihad-appel-à-une-intervention-de-l’ONU, etc..etc…… et dès qu’on dit: allah akbar, tout nous est pardonné même le fait de le clamer en jetant les corps des soldats dans une rivière. J’imagine que les autres ont au moins été découpés à la manière Halal. Désolée pour le cynisme, mais il y a de quoi devenir barjot.

      • Adam dit :

        Jibril, lorsque quelqu’un cri « Allah Akbar », c’est le cri de celui qui se révolte contre une injustice et qui prend Dieu à témoin.
        Tu peux aussi parfois entendre « Allah Akbar 3alal zalem » (« zalem » je ne sais pas bien le traduire en français, c’est comme l’oppresseur) qui est une forme plus complète. Ici, les manifestants scandent « Dieu, Mohamed, Jésus, et c’est tout » ou « Dieu, la Syrie, liberté et c’est tout » par opposition aux slogans du régime qui placent Bachar comme centre de tout, jusqu’à en faire une sorte de demi-dieu et de déjà prédestiner son fils à la succession (« Abou Hafez! »), ils font comme si la Syrie était la propriété d’Al Assad.

        Ensuite certains affirment que les manifestations ne se font qu’à la sortie des mosquée: non seulement c’est faux, car beaucoup de manifestations ont pour point de départ des écoles élémentaires, mais en plus c’est quelque chose de facilement compréhensible puisque la prière du vendredi rassemble naturellement beaucoup de monde. Sans compter que les regroupements anti-régime sont toujours difficiles, les autorisations pour manifester étant quasi inexistantes sur le terrain.

        • Lubnan dit :

          Adam,

          « les manifestants scandent « Dieu, Mohamed, Jésus, et c’est tout » ou « Dieu, la Syrie, liberté et c’est tout » »

          Adam, pouvez nous fournir des vidéos où ces slogans sont scandées?

          « jusqu’à en faire une sorte de demi-dieu et de déjà prédestiner son fils à la succession (« Abou Hafez! »), ils font comme si la Syrie était la propriété d’Al Assad. »

          Disons qu’ils ont plutôt peur de l’inconnu, surtout quand des groupes armés demandent le pouvoir et un régime islamique (pas à l’iranienne mais à la saoudienne).

          De plus Bachar Al Assad a, depuis 10 ans, mené une très bonne politique étrangère fidèle aux idées de la Syrie (contrairement à l’Egypte).

          Sur le plan interne, le résultat est peut-être moins satisfaisant mais la situation actuelle est assez bien (stabilité, sécurité, laïcité (encore une fois elle n’a rien a envié à la France pays de la laïcité, elle est même un modèle à ce niveau), pilier du Moyen-Orient, soutient les résistances) et la Syrie n’a pas à avoir honte des ses problèmes (surtout au sujet de la corruption, clientélisme,…france, usa, israel…ce n’est pas mieux).

          Bien sûr comme dans tous les autres pays, des problèmes se posent:
          corruption, clientélisme, problèmes sociaux, manque de liberté d’expression envers le pouvoir, problèmes économiques (ne pas oublier que la Syrie a reçu des sanctions économiques depuis 8 9 ans), présence importante des moukhabarats (cela s’explique en ne dissociant pas la situation interne syrienne de sa politique étrangère).
          Bref espérons que les réformes changeront quelque chose sans que la Syrie baisse sa garde à côté de son grand ennemi d’à côté: Donc une situation interne difficile à gérer.

          Qui peut remplacer Assad?
          Déjà l’opposition est divisée.
          Avec une telle opposition, la Syrie fonce droit dans le mur.
          Le régime Assad est très très fort, inébranlable.

          « beaucoup de manifestations ont pour point de départ des écoles élémentaires, »

          Sur toutes les chaines TV (quelque soit leur origine), ils disent que les manifestations se font à la sortie des mosquées (la plupart).

          Pouvez nous mettre des liens qui montrent que beaucoup de ces manifs se font à la sortie de ces écoles élémentaires svp?

           » la prière du vendredi rassemble naturellement beaucoup de monde »

          Vrai mais à ce moment là les manifestations sont plus à caractère confessionnel puisque les manifestants ne sont que des musulmans (sunnites pour une très grande majorité puisque c’est à la sortie des mosquées).
          Le fait de prononcer Allah Akbar à la sortie des mosquées, surtout quand c’est à la demande de certains imams ou de frères musulmans, oui on peut croire que les manifestations sont à caractère confessionnel, voire dans la ligne de pensée des salafistes.

          « Sans compter que les regroupements anti-régime sont toujours difficiles, les autorisations pour manifester étant quasi inexistantes sur le terrain. »

          Euh…je ne pense pas que les manifestants demandent une autorisation pour manifester à l’heure actuelle.

          Bien à vous.

  5. Lubnan dit :

    Voici un autre article de Mère Agnès-Mariam de la Croix:

    http://www.silviacattori.net/article1819.html

    Bien à vous.

  6. La « liberté » que les Frères Musulmans veulent ? Comme ils le scandaient à Banyas et à Deraa, au début de la tentative de déstabilisation de la Syrie, c’est l’imposition du voile intégral aux institutrices et la séparation des garçons et des filles à l’école… dès la maternelle…

    De là, il n’y a qu’un pas jusqu’à l’excision des fillettes pratiquée de manière massive comme en Egypte (peut-être 99% ?)… Cela fait froid dans le dos, en effet…

    Merci à InfoSyria et à ses bloggeurs pour se battre contre la désinformation…

    Notre belle Syrie en ressortira meurtrie… mais grandie !!!

  7. Fatima dit :

    Les occidentaux ont fini presque avec la Libye. Hier Alain Jupée (tête de mule) comme il a déclaré sur TF1, que « le tour de la Syrie viendra sans intervenir militairement mais l’intervention sera d’une autre manière « …
    Je tiens à lui dire que « le peuple syrien va lui faire face : chrétiens comme des musulmans..Ce peuple malgrè les évènements veut l’unité de son pays et l’unité entre les différentes communautés..Et je lui demande de régler les problèmes des français car un jour ça va péter par une violence inoui et ce serait pire que la Syrie. Ce que les occidentaux sèment comme division dans nos pays, le jour viendra et ils récolteront les pires.. »
    Gar à vous « jupette »..

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