La télévision syrienne a annoncé le 5 juin que 80 soldats et policiers avaient été tués par des groupes armées à Jisr al-Choughour, dans la province d’Idlib au nord-ouest du pays. Au 7 juin, un nouveau bilan fait état de 120 tués (et combien de blessés ?). L’information a été relayée, avec des pincettes, par les médias occidentaux qui parlent de « bilan difficile à vérifier ». On comprend leur gêne : avec un tel bilan, il ne sera plus possible de parler de manifestants désarmés et pacifiques. Il est clair que la crise en Syrie vient de connaître un tournant : c’est une vraie guerre civile que les opposants à Bachar al-Assad cherchent à importer en Syrie, avec l’aide de leurs mentors, arabes ou non.
La fable d’une opposition pacifique et démocratique
- en supervisant, ou en se laissant déborder par des groupes armés salafistes qui rêvent de mettre la Syrie, grande nation arabe moderne, laïque et respectueuse de l’Islam, à l’heure de l’Arabie Saoudite, bastion du wahabisme et porte-avions américain.
- en se laissant instrumentaliser par les ennemis de toujours de la nation arabe que sont les Américains, et ce pour le plus grand profit d’Israël. Israël qui en dépit de toutes les résolutions onusiennes et « pressions » de l’administration Obama, continue de coloniser des terres arabes, à commencer par le Golan où ses soldats viennent de tuer une trentaine de manifestants palestiniens.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que des soldats et des policiers tombent victimes de terroristes infiltrés dans les manifestations, ou organisés en commandos. Sans prétendre à l’exhaustivité voici le rappel de quelques faits :
-première semaine d’avril : l’agence syrienne Sana fait était de la mort de 6 policiers dans une série d’attaques à Deraa, Rif-Damas, Lattaquié et Homs ; le même bilan donne 170 membres des forces de l’ordre blessés pour la même période ;
-le 10 avril, 9 soldats sont tués dans une embuscade tendue contre leur bus sur l’autoroute Lattaquié-Tartous dans la région de Banias (côte méditerranéenne) ;
-le 29 avril, 4 soldats sont tués et 2 enlevés dans l’attaque d’un poste militaire à Deraa (sud du pays) ;
-le 6 mai, 10 soldats et policiers, dont 1 officier, sont tués, et de nombreux autres blessés, à Homs (nord du pays) lors de l’attaque d’un poste de contrôle ;
-le 11 mai, 2 soldats sont tués et 5 blessés dans des incidents les ayant opposé à des groupes armés à Deraa et Homs ;
-le 17 mai, 13 soldats sont tués dans des accrochages à Deraa et Homs ; le même jour 8 autres soldats sont tués près de Talkalah (près de la frontière libanaise) au cours d’une opération contre des « paramilitaires » ;
-le 25 mai, 3 soldats sont tués dans une embuscade tendue près de Homs.
A suivre…