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Les autorités syriennes ont annoncé, dimanche 2 octobre, avoir repris le contrôle de Rastan, ville moyenne située à une vingtaine de kilomètres au nord de Homs et dont la cyber-opposition - et donc les médias occidentaux - avait fait ces derniers jours le nouveau bastion de la "résistance" à Bachar al-Assad. Rastan, à les en croire, était devenu le point de regroupement de "centaines" -  de déserteurs de l'armée, plus ou moins structurés en une "Armée syrienne libre" dirigée par [...]



A Rastan, l’ « armée syrienne libre » a perdu la bataille

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Quatre des soldats blessés dans les combats de Rastan, interrogés par la télévision syrienne

Quatre des soldats blessés dans les combats de Rastan, interrogés par la télévision syrienne

Les autorités syriennes ont annoncé, dimanche 2 octobre, avoir repris le contrôle de Rastan, ville moyenne située à une vingtaine de kilomètres au nord de Homs et dont la cyber-opposition – et donc les médias occidentaux – avait fait ces derniers jours le nouveau bastion de la « résistance » à Bachar al-Assad. Rastan, à les en croire, était devenu le point de regroupement de « centaines » –  de déserteurs de l’armée, plus ou moins structurés en une « Armée syrienne libre » dirigée par le colonel – entre-temps auto-promu, parait-il, « général » – Ryad al-Assad (voir notre article « On a trouvé un remplaçant au colonel Harmouche« , mis en ligne le 19 septembre). L’Associated Press, qui n’en est plus à un bobard anti-Bachar près,  n’hésitait pas, dimanche, à faire état, via les confidences d’un « militant des droits de l’homme s’exprimant sous le couvert de l’anonymat« , du chiffre de « 2 000 déserteurs » affrontant les forces loyalistes non seulement à Rastan, mais dans la ville voisine de Talbiseh et dans la région de Jabal al-Zaouiyah, dans le gouvernorat d’Idleb (nord du pays).

Des combats, mais combien de combattants ?

En tout cas, à Rastan, l' »Armée syrienne libre » (FSA) ne semble pas avoir fait des miracles, en dépit des rodomontades et des menaces du « colonel-puis-général » al Assad (voir notre article « Buzz & désinformation : c’est à Rastan que ça se passe« , mis en ligne le 28 septembre) : commencés mardi dernier, les combats auraient été, assure cette fois l’OSDH, « parmi les plus violents depuis le début du mouvement de contestation ». C’est possible si, effectivement, les forces de l’ordre affrontaient cette fois des déserteurs ayant conservé tout ou partie de leur équipement. Reste qu’il est difficile d’apprécier l’importante numérique de cette dissidence armée à Rastan : tout le monde sait que dans un contexte urbain, un nombre réduit de combattants peut donner longtemps du fil à retordre à une armée organisée et supérieure en nombre. La guérilla urbaine n’a pas besoin de gros bataillons, mais de dizaines de snipers embusqués sur les toits ou aux fenêtres des immeubles. De quoi tenir un certain temps contre les troupes loyalistes équipées de blindés et d »hélicoptères, mais pas de quoi « tenir » durablement la ville.

A Rastan c’est, si l’on croit l’agence Reuters, un certain « capitaine » Abdelrahman Cheikh qui dirigerait les « troupes » dissidentes, en l’occurence le « bataillon Khaled Ibn al Walid » (en référence à un conquérant arabe de la Syrie). Cette « unité » était celle présentée, début septembre, comme une « brigade » au reporter d’al-Jazeera Nir Rosen (voir notre article « Al-Jazeera a – enfin – rencontré les groupes armés« , mis en ligne le 27 septembre). Un de ses interlocuteurs – qui s’est avéré être par la suite le colonel Ryad al-Assad – avait alors dit à Rosen qu’il estimait le nombre de déserteurs présents dans la région de Homs à 500, pas tous forcément organisés et armés.

Cette estimation doit donc être considérée comme maximale, et certainement gonflée, eu égard à certaine tradition de « lyrisme » des opposants. Il y a fort à parier que les troupes syriennes ont affronté à Rastan quelques dizaines de desperados bien retranchés, et se servant des populations civiles comme de « boucliers humains ». L’agence gouvernementale Sana rend compte, le 1er octobre, d’interviews de soldats blessés – dont un colonel – dans les combats de Rastan qui racontent que leurs adversaires étaient notamment équipés de RPG (lance-roquettes). La chaîne française, et globalement désinformatrice, France 24 parle quant à elle d’une « quinzaine de morts » en « trois jours » de combat, ce qui resitue la « bataille » de Rastan à son vrai niveau, qui n’est pas celui de Stalingrad !

Sana fait également état des obsèques, lundi 3 octobre à Homs, de 4 sous-officiers et 4 appelés tombés dans des missions de maintien de l’ordre à Homs et à Hama. Et la veille, ce sont pas moins de 13 « martyrs » de l’armée et de la police qui étaient conduits à leur dernière demeure, depuis Damas et Homs.

Bref, si l’opposition « manifestante » recule, les groupes armés – notamment par le trafic d’armes aux frontières – s’efforcent toujours de créer un climat « à l’irakienne ». A notre avis, sans support d’une fraction conséquente de la population, cette guérilla est vouée à l’extinction militaire, et elle ne peut, par les dégâts humain qu’elle cause, que desservir la cause, déjà quelque peu discréditée, de l’opposition radicale « politique ».

Obsèques de militaires victimes du devoir, le 3 octobre

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31 commentaires à “A Rastan, l’ « armée syrienne libre » a perdu la bataille”

  1. Mohamed dit :

    La ville de Rastan a été transformée en ruines par les rebelles selon les reportages diffusés par les chaînes syriennes.

    • Mohamed dit :

      la guérilla n’a de chance de réussir que si elle baigne dans un milieu favorable, comme un poisson dans l’eau, ce qui n’est pas le cas pour les terroristes en syrie, qui ne font rien pour gagner et pour conserver la sympathie populaire. Au contraire, ils cultivent l’hostilité. Et ce n’est pas en faisant régner la terreur dans le milieu qui est censé la soutenir et la protéger, qu’elle puisse s’attendre à gagner.
      De toutes façons, l’opposition armée a brûlé ses dernières cartes en s’attaquant à des médecins, des professeurs universitaires, des savants, et des symboles de la société, tel le fils du Mufti de la république. Les obsèques de ce dernier ont été très émouvantes, du fait de l’allocution faite par le père-mufti dans, certainement, l’un des moments forts de cet épisode d’effusion du sang syrien.

      • Hadi dit :

        Le discours du grand mufti était très émouvant, et reflète a mon avis l’Islam présent (en très grande majorité) en Syrie.

        Nous pouvons êtres fiers d’avoir un mufti tel que ce cheik qui n’a jamais appeler a la haine, ni à la violence qui même après le meurtre de son fils demande au président d’amnistié les personnes qui ont pris les armes et qui ce rendent.

        Il faudrait que quelqu’un traduise son discours et qu’il soit diffuser le plus possible.

      • BWANE dit :

        Le jornal de France 24 d’hier, a montré certaines de ces images hier tout en même temps qu’il brodait sur l’armée syrienne, de sorte que le téléspectateur non-averti croira que ces destructions ont été causées par cette dernière.

      • Fatima dit :

        Moufti Hassou est une personnalité émminente. C’est le meilleur Moufti es Syrie depuis 40 ans. C’est une Homme religieux très, très ouvert, très cultivé et très tolérent. Je ne trouve pas les mots pour le définir.
        Les terroristes qui ont tué son fils sont des lâches. Ils n’appartiennent plus à l’espèce humaine. Que dire de tous ces crimes commis contre des Syriens qui servent leur pays ?????
        En tout cas, ces terroristes n’arriveront jamais à leurs buts car le peuple syriens a des valeurs basées sur la tolérence, la vie commune entre toutes les communautés. Allah yerham jami’h alchouhada

    • Etudiant dit :

      Bizarre qu’il ait réussi à réduire la ville à la ruine, vu qu’ils sont si peu nombreux, si peu armés, si peu organisés…
      Faudrait que le régime sache ce qu’il veut à la fin on sait plus ou donner de la tête !!!

      • Hadi dit :

        Pas besoin d’etre nombreux pour mettre en ruine une ville (emeutes mos angeles 1992, emeutes France 2005, emeutes londres 2011…).
        Etudiant que pense tu des appels aux meurtres des imams radicaux salafistes ????
        Pour ma part je n’ai jamais entendu personne du « régime » ni les imams sunnites (al bouti, al hassoun) appeler au meurtres des manifestants.

        • Candide dit :

          « Pas besoin d’etre nombreux pour mettre en ruine une ville (emeutes mos angeles 1992, emeutes France 2005, emeutes londres 2011…) »

          Hadi,

          A ma connaissance, ces villes n’ont pas été mises en ruines, au sens propre du terme. Mais peut-être parlais-tu au sens figuré…

      • sowhat dit :

        « réduire la ville à la ruine » (sic)

        c’est un gros mensonge. La ville n’est pas en ruines.

        • Candide dit :

          « c’est un gros mensonge. La ville n’est pas en ruines. »

          Sowhat, c’est pourtant Mohamed qui l’a écrit :

          « La ville de Rastan a été transformée en ruines par les rebelles selon les reportages diffusés par les chaînes syriennes »

          En ruine, à la ruine, faudrait savoir…

          • Cécilia dit :

            Candide,

            Ville « transformé en ruine » est une façon de parler.
            Évidement, ce n’est pas toute la ville. heureusement d’ailleurs.

            Je vous laisse cette vidéo que je l’ai déjà posté ailleurs sur Rastan, un reportage de la télé Ddounia après la prise de l’armée syrienne du contrôle de la ville.

            http://www.youtube.com/watch?v=WVBfj7kgLrg

            Cependant, je vous laisse une deuxième vidéo d’un reportage tourné, le 1er octobre, donc plus récent, où la vie se reprend petit à petit dans la ville.

            Voici le lien:

            http://www.youtube.com/watch?v=l3AU7oB34Yg&NR=1

          • sowhat dit :

            vos vétilles de vocabulaire n’empêchent pas que c’est un mensonge . Al Rastan n’est pas en ruines et ce n’est pas parce que Etudiant le dit que c’est vrai

        • BWANE dit :

          Certes, la ville n’a pas été réduite en ruine, mais les gangs armés ont littéralement détruit certains bâtiments publics. Le plus infâme, est que certaines chaînes imputent ensuite ces destructions à qui vous savez. Misère de l’information !

      • Akyliss dit :

        pas besoin d’armes lourdes pour détruire des habitations ou des lieux publics, les terroristes fabriques des bombes artisanales et cela suffit pour faire des degats…

    • Candide dit :

      « La ville de Rastan a été transformée en ruines par les rebelles »

      Mohamed,

      Sans vouloir remettre en cause la réalité des troubles à Rastan, il s’agit tout de même d’une ville de 40 000 habitants (équivalent à la ville de Sète). Pour mettre en ruines une ville de cette importance, il faut des moyens lourds, une armée importante et beaucoup de temps en cas de résistance. Faire tous ces dégats avec 500 pékins, même sanguinairement motivés, ça me semble disproportionné…

      Maintenant, tout dépend de l’importance que les médias syriens accordent à la notion de ruines.

      • Etudiant dit :

        Trop de calcul candide Candide.
        Tu pense trop.
        Soumes toi à la divine loi de Sana. Hek aldounia 😉

        • SORISHARIF dit :

          A Etudiant et Candide
          Racontez ce que vous voulez,vous avez le droit de vous énervez en écoutant Sana ou en regardant Aldounia.
          On est passé de la période défensive à la période offénsive et toutes les rebelles seront éliminées quelque soit le prix .

        • Akyliss dit :

          « Soumes toi à la divine loi de Sana. Hek aldounia 😉 »
          ou tu peux boire du Lactel car c’est essentiel …

      • Mohamed dit :

        Pour créer des ruines, il faut moins que ça, il suffit d’utiliser des explosifs, comme appâts et pièges à plusieurs endroits, par des petits groupes.

      • stephane dit :

        Qui a dit qu’elle était en ruine?

        • Candide observateur dit :

          « Qui a dit qu’elle était en ruines? »

          C’est toi qui a dit ça Stéphane et je te cite :

          « La ville de Rastan a été transformée en ruines par les rebelles selon les reportages diffusés par les chaînes syriennes »

          Comme tu peux le constater les mots ont une grande importance et les approximations génèrent des prises de têtes…

      • Akyliss dit :

        Candide, la télévision logiquement ne peut te montrer toute la ville, elle te montre les endroits détruits par les terroristes mêmes avec 500 terroristes c’est suffisant pour faire beaucoup de dégats sans aller dire que toute la ville a été détruite ! c’est une façon de parler que de dire que toute la ville de Rastan a été détruite !

        • sowhat dit :

          exact Akyliss. La télé syrienne n’a montré que les endroits où les combats ont fait rage car contrairement aux médias corrompus la télé syrienne ne prend pas les gens pour des imbéciles. Son souci n’est pas de faire de la propagande mais de montrer ce qu’il faut montrer pour donner aux téléspectateurs syriens l’image la plus proche de la vérité de la dureté des combats et des destructions causées par les terroristes.

      • Cécilia dit :

        Candide,

        la notion de « ruine » est subjective, souvent une façon de parler.
        Les médias syriens n’ont pas parlé de cette façon. Cependant, ils ont parlé de la destruction des bâtiments publiques, des maisons aussi, des biens publiques…

        Je viens de mettre en lien une vidéo plus récent d’un reportage par la télé DDounia à Rastan.

        Ces bandes armées, aidées par des déserteurs, des hors de la loi, essayent de semer le chaos dans le pays, mais elles se trouvent toujours en échec. C’était comme à Jisr al-Choughour, Hama ou Daraa.

        L’Armée syrienne est toujours aidée par des simples citoyens partout elle opère en Syrie.
        Il ne faut pas oublier que la Syrie possède une très bonne armée, bien organisée et surtout très patriotique.

        Donc, à mon message plus haut avec les vidéos.

        Amitié à tous!!

  2. Souriya ya habibati dit :

    « auto-promu général » dites-vous?! et comment appelle-t-on celui qui se trouve déjà dans une souricière? Attendons voir la confirmation officielle.

  3. Fed Up dit :

    Si Khaled Ibn al Walid est encore vivant, il allait pleurer voyant des hors de loi sont en train de briser la tranquilié des citoyens.

  4. rerdine dit :

    bonsoir a tous ,pourriez-vous nous donné une vue d’ensemble de la situation,car ici en France tout est confus que ce soit sur la Syrie ou la Libye en vous remerciant d’avance .

  5. joujou dit :

    casser les ecoles, bruler les batiments officiels, tirer a tous ce qui bougent, menacer la polpulation c’est rendre en ruine une ville.
    les bandes armees se regroupent dans un endroit et attaquent.
    les armes sont la, les moujahidines sont pret motives par leur haine et les appelles de Arour pour tuer les prfesseurs d’universite, des chercheures, des innocents et vandaliser la ville.

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