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Une taxe de 30% sur les produits venant de Syrie. C'est apparemment la mesure "phare" de rétorsion prise mercredi 7 décembre par le gouvernement turc, dans le cadre de la poursuite de son harcèlement de la Syrie. Incidents de frontière, ou incidents à la frontière ? Un peu plus tôt dans la semaine le gouvernement turc avait fait savoir, cependant, qu'il ne tolérerait aucune attaque contre son voisin à partir de son territoire. C'est pourtant ce qui semble s'être passé mardi 6 [...]



Erdogan s’enfonce dans son impasse syrienne

Par Louis Denghien,



Une vue de la zone-frontière, côté syrien : Erdogan, pour se consoler de ne pouvoir y envoyer son armée, y infiltre-t-il des commandos de l'ASL ?

Une vue de la zone-frontière, côté syrien : Erdogan, pour se consoler de ne pouvoir y envoyer son armée, y infiltre-t-il des commandos de l'ASL ?

Une taxe de 30% sur les produits venant de Syrie. C’est apparemment la mesure « phare » de rétorsion prise mercredi 7 décembre par le gouvernement turc, dans le cadre de la poursuite de son harcèlement de la Syrie.

Incidents de frontière, ou incidents à la frontière ?

Un peu plus tôt dans la semaine le gouvernement turc avait fait savoir, cependant, qu’il ne tolérerait aucune attaque contre son voisin à partir de son territoire. C’est pourtant ce qui semble s’être passé mardi 6 novembre : selon le gouvernement syrien , ses forces armées ont repoussé une tentative d’infiltration de « 35 terroristes armés » venus de Turquie. Et le lendemain matin, selon des témoignages d’habitants de la région, de nouveaux tirs sont intervenus dans la zone-frontière.

De son côté, l' »Armée syrienne libre » a confirmé des combats dans la zone frontière, tout en démentant que ses hommes aient agi à partir de la Turquie.

Ces provocations de l’ASL dans un secteur aussi sensible ont un but évident : amener une confrontation directe entre la Turquie et la Syrie. La seule question qui vaille, c’est de savoir ce que veut exactement Erdogan. Qui contrôle, de l’aveu même du journaliste du Figaro Georges Malbrunot, l’ASL, du moins son état-major établi en Turquie (voir notre article « Georges Malbrunot du Figaro : l’ASL obéit à Erdogan et aux Frères musulmans, pas au CNS et à Burhan Ghalioun« , mis en ligne le 5 décembre). Il est donc douteux qu’un commando ASL puisse franchir la frontière syro-turque à l’insu des services turcs et sans leur autorisation.

Quand on sait aussi (voir notre article « A défaut d’intervention… Sarkozy prépare la guerre civile en Syrie« , mis en ligne le 30 novembre) que la Turquie a apparemment accueilli sur son sol des agents de la CIA, de la DGSE et du BND allemand pour former les troupes de l’ASL, on est fondé à se demander quelle déclaration d’Erdogan on doit croire, celle du lundi, celle du mardi, celle du mercredi ?

Mais cela fait plusieurs mois maintenant que le gouvernement Erdogan s’est mis dans la situation du bravache qui, incapable de dépasser le stade des invectives pour user de ses poings, crie « Retenez-moi ou je fais un malheur !« . Et de fait, le Premier ministre turc est bien parti pour se retenir longtemps encore. Parce qu’il sait trop bien qu’une guerre, même limitée, avec la Syrie aurait des conséquences nuisibles pour Ankara, tant avec les fractions armées kurdes qu’avec l’Iran et même la Russie. et surtout qu’elle le fragiliserait politiquement à l’intérieur de son pays, toute l’opposition turque contestant fermement son attitude vis-à-vis de Damas.

Sans doute, garde-t-il l’ASL comme un « fer au feu », un instrument de pression vis-à-vis de Damas. Dans quel but ultime ? Se poser en « parrain » politique d’un (très) hypothétique gouvernement post-Bachar ? Ou, plus vraisemblablement, s’offrir, via l’ASL, sa petite guérilla anti-syrienne qu’on réactiverait quand le besoin s’en ferait sentir, comme l’Irak de Saddam entretenait « son » opposition armée iranienne ? Mais , à notre avis, Erdogan joue là un jeu aussi dangereux que vain. Ou l’on fait la guerre, ou l’on négocie. Pour ne se décider à aucun choix clair, le Premier ministre turc, qui se rêvait en Bismarck, ou en Metternich, ottoman, risque de se retrouver dans la peau d’une sorte de « roquet » géopolitique, enfermé dans sa surenchère verbale.

 

 



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23 commentaires à “Erdogan s’enfonce dans son impasse syrienne”

  1. Mohamed dit :

    Erdogan et son équipe ont fait preuve d’une grande immaturité politique et diplomatique. Ils ont brûlé tous les liens et tous les moyens du retour à un repli stratégique en cas de besoin. Ils s’emballent, en kamikazes, dans cette aventure logorrhéique, dans laquelle ils sont les premiers et les derniers perdants.
    Voilà le lien d’une importante analyse stratégique du Général Amine Htait, en arabe, que je vais essayer de traduire en français, et mettre en ligne :
    http://www.youtube.com/user/tamadonte?feature=mhee#p/u/9/KzengR3VBEE

  2. Souriya ya habibati dit :

    Ne lui retirons pas la consolation de devoir se contenter.. de jouer le rôle du grand Mamamouchi..
    Souriya Allah hamiha

  3. Mohamed dit :

    Quelques indicateurs du rapport de force à propos de la Syrie :
    (A ajouter à ces indicateurs la position chinoise, du reste des pays du BRICS-ALBA ..).
    Nasrallah en public :
    RÉSEAU VOLTAIRE | 9 DÉCEMBRE 2011

    Le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nassralah, a déjoué les pronostics en apparaissant publiquement à Beyrouth ce mercredi à l’occasion de la commémoration du martyre de l’imam Hussein, petit fils du prophète Mohammed.

    Alors que les relais atlantistes invoquent avec insistance l’effondrement imminent de toute résistance à leur vision du monde dans la région, cet événement sonne comme un brusque retour à la réalité géopolitique.

    Premièrement, en rappelant que les États-Unis étaient contraints par la situation militaire de retirer jusqu’à leur dernier soldat d’Irak d’ici au 31 décembre 2011, Hassan Nasrallah attire l’attention sur l’évolution du rapport de force dans la région. Alors qu’il y avait fait construire les plus grandes bases militaires du monde, conçues en théorie pour des décennies, le Pentagone évacue en ce moment même ses troupes dans la précipitation, sous la menace de la Résistance irakienne. À ce jour il ne resterait sur place plus que 20 000 des 170 000 soldats initialement présents.

    Deuxièmement, prenant acte que l’objectif de l’opération contre Damas est l’affaiblissement de la résistance au projet israélo-étasunien de remodelage du « Moyen-Orient élargi » sur des bases ethniques et confessionnelles, un soutien clair est réaffirmé à la Syrie laïque. Aux cotés de l’Iran qui a annoncé qu’il répliquerait massivement à toute intrusion militaire en Syrie, le Hezbollah et sa puissance de feu vient compléter le dispositif de dissuasion contre toute intervention étrangère sous prétextes humanitaires.

    En précisant ces deux points, M. Nasrallah invite les états-majors occidentaux à reconsidérer le rapport coût-bénéfice d’une éventuelle guerre en Syrie, tenant compte du « Saigon » irakien et de l’alliance des Résistances Gaza-Beyrouth-Damas-Téhéran.

    Sur la même ligne, les superpuissance russes et chinoises ont assuré implicitement cet axe stratégique de leur soutien lors du vote du Conseil de sécurité du 5 octobre. Après les aventures dramatiques de l’OTAN en Libye, il ne semble plus approprié de céder aux diktats médiatico-diplomatiques d’un Empire qui donne de façon préoccupante le sentiment de prendre sa propagande de guerre pour la réalité.
    http://www.youtube.com/watch?v=RwcsiB3e-EQ&feature=player_embedded
    http://www.voltairenet.org/Hassan-Nasrallah-Aucune-guerre

    Soutien de Madvedev à la Syrie, 07.12.2011 :
    http://www.youtube.com/user/tamadonte?feature=mhee#p/u/0/hEBC1HhyY2A

    Déclaration de Serguei Lavrov, 08.12.2011 :
    http://www.youtube.com/user/tamadonte?feature=mhee#p/u/2/yApk48fPiJ0

    Délégations de dignitaires druzs en visite en Syrie, 08.12.2011 :
    http://www.youtube.com/user/tamadonte?feature=mhee#p/u/3/M5uGHINQqU0

  4. leloupgris dit :

    ce syrie commence a nous ennuyé qcque l armé turque attend pour bombardé ce pays arabe
    ils ont bcp de chance grace au-frontière
    encore la chance que si l otan ne fais rien ces grace encore a la turquie
    jespere que l armé turc prendra le gvrmt en main es chasse se troup d islamists d akp d erdogan !!!!!!!!
    slt a tout les loup gris de la turquie

    • Hadi dit :

      hein ??? encore un usage unique.
      j’ai rien compris

    • nadia farah dit :

      mdr !tu veux que la turquie bombarde la syrie ? avec l’aide de l’otan peut etre! depuis quand la turquie est une grande puissance?,elle n’arrive meme pas a bout de quelques combattants kurdes et tu crois qu’elle va arriver a bout de l’armée syrienne …arrete de rever et reviens sur terre !

    • Akyliss dit :

      LELOUPGRIS, tu as abusé de la série turque toi !
      il ne faut pas se passer et repasser ce genre de série car ça nuit gravement au cerveau !

      courage

      • Kinan dit :

        « Les Loups gris » sont une formation d’extrême-droite panturquiste (créer un Etat tournaien), partisans de solutions radicales quant à la question kurde (les massacrer) et dont les dirigeants étaient fortement liés à l’Etat profond turc.

  5. Fatima dit :

    Je tiens à vous signaler que Erdugan est gravement malade et il est à l’hôpital. selon le journal libanais AlSafir et d’après le journal turc AlTaraf….?????

    • Akyliss dit :

      il a des polypes et il c’est fait opérer
      les polypes étaient bénin et donc il n’a pas de cancer
      il se repose actuellement…il c’est fait opéré le 26 novembre dernier

      il va bien !

      • Joseph Cotton dit :

        Il est confirmé que Erdogan a subi une parosocopie pour sectionner et enlever une partie de son colon. Les rumeurs persistent que sa santé laisse à desirer et que la biopsie indiquait une tumeur maligne. Dans la photo avec l’émir du Qatar il avait l’air en effet tres affaibli.
        Le silence du gouvernemnt turque laisse présager que son état est plus grave qu’on ne l’avait pensé au début.
        Il y a une grande inquiétude en Turquie car beaucoup considère qu’il est le pilier principale du AKP et que sa disparation risquerait de désintégrer le parti.

        • fatima dit :

          Oui, Joseph… Vous avez tout à fait raison.
          C’est le secret total et d’après ce que j’ai lu que » l’hôpital a consacré totalement les deux derniers étages de ses locaux pour Erdugan et personne n’a le droit de le visiter !!!?? ».
          C’est le « silence radio » des membres du gouvernements turcs.
          C’est pourquoi, c’est le ministre des affaires étrangères qui fait des déclarations et non plus Erdogan !!!???

  6. Mohamed dit :

    L’armée syrienne libre: Couverture turque? Ou faux-nez islamiste?
    Par Georges Malbrunot le 9 décembre 2011 10h32 | 2 commentaires

    Après huit mois d’une sanglante répression qui a coûté la vie à 4 000 personnes, le soulèvement contre le régime de Bashar el-Assad est aujourd’hui à un tournant. La révolte est de moins en moins pacifique et de plus en plus militarisée.

    « A Homs, Idleb, dans trois ou quatre villes autour de Damas ainsi que dans certaines localités près de Daraa au sud, il n’y a plus que des affrontements armés », nous affirme Haytham Mana, le responsable de la Coordination nationale, une des formations de l’opposition syrienne en exil.

    Première conséquences de cette dérive : le bilan s’est dramatiquement alourdi, ces dernières semaines. Aux tortures – certes beaucoup plus nombreuses perpétrées par les sbires du régime – répondent désormais des actes de vengeance particulièrement sanglants, comme cette récente attaque d’un bus de pilotes (7 tués) près de Homs. Les affrontements confessionnels se durcissent également dans les zones mixtes, là où les ferments de guerre civile sont les plus inquiétants.

    Deuxième conséquence : les responsables de la Coordination et leurs rivaux du Conseil national syrien (CNS) sont en passe d’être dépassés par les radicaux, sur le terrain mais aussi en Turquie, où s’est réfugiée l’Armée syrienne libre (ASL), composée de quelques milliers de déserteurs, qui revendique désormais des attaques à la roquette contre ses bâtiments des services de renseignements de Bashar el-Assad.

    Une délégation du Conseil national, dirigée par son chef Bouran Ghalioun, est allée s’entretenir avec le colonel Riad el-Assaad (voir photo), qui commande l’ASL (sans lien de parenté avec le raïs syrien). Ghalioun, comme la Coordination nationale, s’oppose à ce que l’ASL attaque la troupe encore loyale à Assad. Pour deux raisons : cela précipiterait une guerre civile qui ferait le jeu du régime, qui en profiterait pour anéantir la contestation. Mais surtout parce que le CNS et la Coordination ne veulent pas être débordés par ceux qui, en coulisses, tirent les ficelles derrière le colonel Assaad.

    Qui sont-ils ? « Certains membres des Frères musulmans à l’extérieur de la Syrie, y compris en Turquie, et tous ceux qui à l’intérieur ne croient plus en des manifestations pacifiques et veulent désormais en découdre les armes à la main », souligne un membre du CNS, qui reconnait que ces derniers « sont de plus en plus nombreux ». Les Frères sont membres du Conseil national, mais à terme, leur agenda pourrait différer de celui des « laïcs », qui composent la principale organisation de l’opposition syrienne.

    Un retour en arrière s’impose. A partir de juin, les premières défections au sein de l’armée ont permis la création du Mouvement des officiels libres autour du colonel Hussein Harmoush. Mais depuis son campement turc dans la province d’Hatay, celui-ci refusa de passer sous les fourches caudines des Frères musulmans qui l’avaient approché. Quelques jours après, le colonel Harmoush était mystérieusement kidnappé par les services de renseignements syriens, grâce à une complicité d’Alevis – une branche voisine des alaouites au pouvoir en Syrie – au sein de l’appareil sécuritaire turc.

    Plusieurs responsables de l’opposition syrienne soupçonnent en fait les Turcs d’avoir tout simplement livré Harmoush aux Syriens pour lui faire payer son refus de collaborer avec les islamistes. Constatant leur échec, ces derniers se sont alors retournés vers l’Armée syrienne libre du Cel Assad, plus faible, donc moins à même de résister aux pressions.

    Pour certains au sein du CNS, « Assaad aujourd’hui n’est qu’une couverture utilisée par les autorités turques » qui le cantonnent lui et ses hommes dans une base de la province d’Hatay limitrophe de la Syrie. Le service de renseignements turc (Milli Istibarat Teskilati) contrôle ses mouvements tandis qu’un agent du ministère des Affaires étrangères répond aux demandes d’entretien que les journalistes souhaitent réaliser avec le chef de l’ASL.

    Selon les services de renseignements français, l’ASL est forte de quelques 8000 hommes, mais dans l’ensemble peu habitués aux combats, issus souvent de l’administration de l’armée. La majorité de ses membres sont en fait de jeunes appelés qui ne sont pas retournés à leurs casernes à l’issue d’une permission. Localement, ils s’appuieraient sur des milices qui ont décidé de rejoindre la contestation.

    Après leur rencontre il y a dix jours, le CNS et l’ASL ont publié des communiqués soulignant leur complémentarité. Mais il n’est pas sûr du tout que contrairement à ce qui a été annoncé, les déserteurs aient renoncé aux opérations armées contre la troupe de Bashar el-Assad. Et comme le rapporte ce vendredi matin, le New York Times, des divergences sont apparues dernièrement entre les deux entités.

    Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi l’ASL a besoin d’aide et d’encadrement : appui qui lui serait fourni par la Turquie et d’autres pays occidentaux. Un peu comme les rebelles libyens au début de la révolte contre Kadhafi. Sauf qu’avec Damas, les risques de représailles sont autrement plus élevés qu’avec le bouffon colonel libyen.
    http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/

  7. Kinan dit :

    Je copie ici la traduction d’un article de la presse turque sur la région alaouite du hatay (ex-Sanjak d’Alexandrette) et l’opposition d’une bonne partie de la population de cette région (souvent d’origine arabe et alaouite) à la politique d’Erdogan vis à vis de la Syrie. On trouvera un reportage similaire en vidéo sur le site de 20 Minutes Tv ici :
    http://www.20minutes.fr/tv/afp-actus/3977-les-alaouites-de-turquie-craignent-la-chute-de-bachar-al-assad

    Les Alaouites d’une ville frontalière turque redoutent la chute d’Assad

    A Antakya (Antioche), une cité cosmopolite à la frontière avec la Syrie, la minorité Alaouite a pris position contre Ankara en défendant avec acharnement Bachar al-Assad – craignant pour leur sort s’il est renversé.

    AFP, Cumhuriyet (Turquie) 10 décembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

    ANTAKYA- Rejetant la position ferme de leur gouvernement et les sanctions contre Damas, l’organisation conteste la réalité de la repression meurtrière qui a cause la mort de plus de 4 000 personnes en Syrie depuis mars, selon des chiffres de l’ONU.
    “Nous savons fort bien qu’il n’y a pas d’oppression en Syrie,” affirme Ali Yeral, president de l’association Ehli Beyt Alawite d’Antakya – résumant ainsi l’attitude prédominante.
    «Il y a certes quelques petits problèmes… mais il faut laisser du temps au régime du president Bachar al-Assad pour mettre en place des réformes démocratiques.»
    Les Alaouites sont une branche chiite minoritaire qui compte la famille Assad au pouvoir en Syrie parmi ses adhérents.
    Elle a environ deux millions d’adeptes en Syrie, fortement représentés dans la haute hiérarchie de l’armée et du parti Baath au pouvoir – et des centaines de milliers en Turquie, surtout autour d’Antakya où ils gardent des liens étroits avec leurs drères de l’autre côté de la frontière.
    Les Alaouites expatriés sont en majorité restés fidèles au régime assiégé de Damas.
    «Tout est calme dans les villes (syriennes). Il n’y a rien à Lattaquié (au nord-ouest du pays) ; les gens qui arrivent ici disent que la vie est normale,» affirme Suheyla Kocak, une actrice du théâtre municipal d’Antakya qui a mis en scène de nombreuses rpièces en Syrie.
    «Où les incidents se produisent-ils? Dans des zones reculées, où les gens sont ignorants et à qui on peut facilement tourner la tête. C’est dans ce genre d’endroits qu’ils se battent entre eux et s’entretuent. »
    «Des millions de personne sont dans les rues pour soutenir les réformes (d’Assad)», ajoute Ali Yeral.
    «Mais certaines chaînes de télévision, en particulier al Jazeera, font tout pour l’ignorer et nous montrent à la place 200 ou 300 membres d’une organisation terroriste sanguinaire qui manifestent, » explique Yeral.
    Ce qui sous-tend ce négationnisme est peut-être la crainte de représailles contre les Alaouites, en Syrie et ailleurs, si le régime d’Assad devait disparaître.
    “Si Assad est renversé, il est evident qu’il y aura un massacre d’Alaouites,” affirme Yeral.
    «Après ça, le Hezbollah libanais sera dans la ligne de mire, puis l’Irak, l’Iran, et cela touchera au passage la Turquie et l’Arabie Saoudite.»
    Yusuf Mutlu, un restaurateur, impute la violence en Syrie aux Frères Musulmans. Ce mouvement est interdit en Syrie et tous ses responsables vivent en exil.
    “Ce sont les Frères Musulmans qui créent tous ces incidents,” soutient-il.
    Mutlu dit avoir peu de sympathie pour les 7 500 réfugiés Syriens dans la region d’Antakye avec leurs récits terrifiants sur les dévastations perpétrées par l’armée syrienne.
    Il n’est pas convaincu par les appels d’Ankara à Assad pour qu’il démissionne, ni par la sagesse des sanctions contre Damas alors que les relations entre la Syrie et la Turquie étaient chaleureuses il y a seulement un an.
    «En tant qu’Alaouite, je suis profondément blessé … qu’un dirigeant politique de la république turque fasse de la discrimination religieuse, » ajoute-t-il, faisant référence à une déclaration d’Husseyin Celik,un haut responsable du parti AKP au pouvoir, dans laquelle il avait souligné le rôle des Alaouites dans la structure du pouvoir syrien.

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