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L'opposition syrienne - enfin une des oppositions, la plus radicale, celle qui émet depuis la Turquie - a accusé, mercredi 20 juillet, Bachar al-Assad d'être à l'origine des troubles inter-religieux qui ont ensanglanté Homs ces derniers jours. Un des représentants de ce "Congrès du Salut national", Emadeddine el Rachid, a affirmé, depuis Istambul, que les Syriens ne répéteraient pas les erreurs commises en Irak, où la chute de Saddam Hussein a déclenché une guerre civile - larvée mais extrêmement sanglante [...]



Guerre confessionnelle : mensonges et voeux pieux de l’opposition

Par Guy Delorme,



Emadeddine el Rachid (à gauche) : une lecture très personnelles des événements de Homs

Emadeddine el Rachid (à gauche) : une lecture très personnelles des événements de Homs

L’opposition syrienne – enfin une des oppositions, la plus radicale, celle qui émet depuis la Turquie – a accusé, mercredi 20 juillet, Bachar al-Assad d’être à l’origine des troubles inter-religieux qui ont ensanglanté Homs ces derniers jours. Un des représentants de ce « Congrès du Salut national », Emadeddine el Rachid, a affirmé, depuis Istambul, que les Syriens ne répéteraient pas les erreurs commises en Irak, où la chute de Saddam Hussein a déclenché une guerre civile – larvée mais extrêmement sanglante – entre chiites et sunnites : « La Syrie ne suivra pas le chemin de l’Irak. Tous les Syriens veulent l’unité de la nation syrienne » a-t-il proclamé.

Il n’empêche que depuis le début de la crise, des amis – ou des alliés objectifs – de M. el Rachid sont à l’oeuvre en Syrie, de Jisr al-Choughour à Homs en passant par Hama, et que l’action de ces extrémistes sunnites liés aux monarchies pétrolières ne va pas vraiment dans le sens d’une réconciliation des communautés religieuses. A Homs ce sont des extrémistes islamistes qui ont déclenché les affrontements en assassinant trois Alaouites – et en mutilant leurs cadavres. Ces activistes, par idéologie fondamentaliste sunnite, mais aussi par tactique subversive, jouent la carte des tensions religieuses, désignant aujourd’hui les Alaouites – et peut-être demain les chrétiens – comme des minorités parasitaires ou oppressives. Et ça, c’est très exactement le chemin de l’Irak, tel que l’ont pavé, en deux guerres et un  blocus international, les Américains et leurs alliés européens et arabes. L’Irak ayant eu naguère en commun avec la Syrie de se revendiquer du baasisme et de la laïcité et de pratiquer, contrairement à l’Arabie Saoudite et pas mal d’émirats pro-occidentaux, une certaine neutralité religieuse. Et ce ne sont pas cette neutralité et ce pluralisme religieux que promeuvent prioritairement, jusqu’à preuve du contraire, les Frères musulmans qui dominent l’opposition extérieure syrienne.

Bref, Emadeddine el Rachid et ses amis d’Istambul se comportent très classiquement comme des pompiers pyromanes. Par inconscience (ou bonne conscience) ? Par cynisme révolutionnaire ?

 



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