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  Le désarroi entraîne décidément l'opposition radicale dans la fuite en avant. Jeudi 5 janvier, la page Facebook des cyber-activiste de Syrian Revolution 20011 - au fait, il va falloir mettre à jour le titre ! - annonce le thème de la journée de mobilisation du lendemain : "Nous demandons une internationalisation de la crise syrienne". En traduction simultanée cela donne "Nous voulons une intervention de l'OTAN". Il n'est pas certain qu'avec un mot d'ordre aussi anti-syrien, les opposants fassent le [...]



Mission arabe : le Qatar n’est -décidément – pas satisfait

Par Louis Denghien,



Cheikh Jassem al-Thani, PM qatari et homme (trop) fort de la Ligue arabe est mécontent de la mission arabe en Syrie : on le comprend !

 

Le désarroi entraîne décidément l’opposition radicale dans la fuite en avant. Jeudi 5 janvier, la page Facebook des cyber-activiste de Syrian Revolution 20011 – au fait, il va falloir mettre à jour le titre ! – annonce le thème de la journée de mobilisation du lendemain : « Nous demandons une internationalisation de la crise syrienne« . En traduction simultanée cela donne « Nous voulons une intervention de l’OTAN« . Il n’est pas certain qu’avec un mot d’ordre aussi anti-syrien, les opposants fassent le plein, alors que déjà la mobilisation du précédent vendredi, en dépit des statistiques outrageusement et grotesquement gonflées de l’OSDH, a été des plus faible.

Concrètement, pour obtenir l’agression militaire à direction américaine qui demeure leur seul espoir d’inverser le rapport de forces en Syrie, les anti-Bachar de Syrie et d’ailleurs espèrent un retour du dossier devant l’ONU et son Conseil de sécurité. Où, hélas pour eux, la Russie et les BRICS montent une garde vigilante face aux manoeuvres des bellicistes de Washington, Londres et Paris.

Le Qatar contre la Ligue arabe ?

Justement, l’âme véritablement damnée de la Ligue arabe, son excellence cheikh Hamas ben Jassem al-Thani, Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, s’est entretenu mercredi 4 janvier avec Ban Ki-moon de la possibilité d’associer l’ONU à la mission de la Ligue arabe en Syrie, afin que celle-ci profite de « l’expérience » de l’organisation internationale en matière de mission de paix et d’interposition. Il est fâcheux que parmi les récentes « expériences » de l’ONU figure le feu vert à l’OTAN – ou au moins la très grande complaisance vis-à-vis de l’organisation – pour le renversement et l’assassinat du colonel Kadhafi !

Ce faisant, al-Thani ne fait que traduire l’aigreur du Qatar et peut-être de l’Arabie Séoudite vis-à-vis de la tournure que prend depuis plusieurs jours le travail sur le terrain syrien de plusieurs dizaines d’observateurs de la Ligue arabe. Ceux-ci, en effet, ont recueilli et continuent de recueillir des plaintes de la part des populations civiles, à Homs, Hama ou Idleb, mais souvent celles-ci mettent en cause les exactions des groupes armés d’opposition. Les observateurs, et avec eux Nabil al-Arabi, n°1 de la Ligue arabe, ont également reconnu la présence de snipers entretenant une insécurité permanente, snipers évidemment affiliés à l’opposition, l’armée régulière syrienne s’étant retirée ces jours-ci des villes, ce qu’ont reconnu là aussi les observateurs et Nabi lal-Arabi.

C’est sans doute là ce que le Premier ministre qatari appelle des « erreurs » : « Sans l’ombre d’un doute, j’estime que des erreurs ont été commises, même si nous sommes allés en Syrie pour observer et non mettre fin aux violences » a déclaré le cheikh à l’issue de son entretien « technique » avec le secrétaire général de l’ONU.

Bref, la mission arabe ne donne pas satisfaction à son principal instigateur qatari et au parrain américain, qui comptaient bien étoffer de façon décisive leur acte d’accusation contrer Bachar avec les rapports des observateurs arabes : effectivement, pour l’heure c’est raté. Le cheikh Hamad a du reste laissé entendre que les membres de la mission seraient prochainement « auditionnés » par les instances de la Ligue, et sur la base de leurs , la Ligue – ou le Qatar ? – décidera de poursuivre ou non l’expérience.

On savait que le Qatar, Etat coffre-fort beaucoup plus qu’Etat-nation, ultra-libéral beaucoup plus qu’arabe, autocratique nettement plus que démocratique, défenseur des intérêts américains plutôt que de la foi, était contre le gouvernement syrien et l’apaisement en Syrie. Et on est en train de se demander s’il n’est pas en train de se retourner contre la Ligue arabe !

 



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16 commentaires à “Mission arabe : le Qatar n’est -décidément – pas satisfait”

  1. Mohamed dit :

    Protestations syriennes et confusion américaine !

    Les organismes occidentaux, américains et européens, saoudiens et golfiques, turcs et israéliens, ont été surpris par la non-réussite des activités de protestations politiques syriennes, soutenues par les étrangers et par les arabes, pour arriver à renverser le régime, et au lieu de cela, la scène politique syrienne a déçu les espoirs des adversaires de Damas, car Damas est devenu plus forte, alors que les capacités de ses ennemis ont beaucoup diminué : comment apparaît la confusion des adversaires extérieures de Damas, et jusqu’à quel point les calculs de ces adversaires ont été le plus perturbé et distingué par des signes inverses pleins d’incertitudes … ?
    • Les protestations politiques moyen-orientales : la confusion renouvelable de Washington.
    Les USA ont travaillé à construire un réseau, d’une grande complexité, de services de sécurité et de renseignements, soutenus par des centres d’études politiques et stratégiques, dans lesquels s’engagent des experts hautement qualifiés pour arrêter les attentes et mettre au point des prévisions de haute crédibilité, et malgré cela, aucun de ses organismes n’a réussi à tracer, ne serait-ce, qu’une seule ligne sur les éventualités du déclenchement des activités de protestations politiques moyen-orientales, et à cet égard, on peut décrire le dilemme actuel de Washington de la façon suivante :
    Pour lire la suite :
    http://www.infosyrie.fr/re-information/le-projet-de-resolution-russe-pourquoi-il-deplait-tant-a-clintonjuppe/#comment-20835

  2. lafleuriel dit :

    Tiens mais il n’est pas le seul; L’ Armée syrienne libre, elle, veut le départ des observateurs et que l’échec de la mission soit déclaré (sic);.On va voir si elle est obéit et par qui ? Très intéressant tout cela. ! Cela ferait pitié si…Et s ile Qatar se retournait contre la Ligue arabe ce serait franchement à mourir de rire mais encore si…

  3. Mohamed dit :

    Dans sa récente déclaration Nabil Al Arabi a fait savoir qu’il n’est pas question de retirer les observateurs de la Syrie, et que la ligue a un contrat à honorer avec la Syrie : la mission des observateurs va poursuivre son travail.

  4. l'étrangère dit :

    Mais alors pas satisfait du tout !!!

    http://www.arabi-press.com/?page=article&id=15848

    La Commission Générale de la Révolution Syrienne (CGRS) a déclaré qu’elle cessait toute coopération avec le Directeur du soi-disant OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme), Rami Abdel Rahman basé à Londres et dont le vrai nom est « Oussama Ali Suleiman ».

    Ce dernier est accusé d’avoir porté préjudice au Bureau du CGRS à travers sa manipulation du nombre des tués, de leur identité, et de ne pas avoir été en mesure de communiquer les noms des martyrs à la presse. Ceci, en plus du fait d’avoir tenté de brouiller les travaux des diverses organisations de la Révolution Syrienne à l’étranger, et particulièrement du CNS, tel qu’il est clairement apparu lorsque Rami Abdul Rahmane et Haytham Manna ont essayé de le délégitimer en prétendant que c’était plutôt l’ « Organe de coordination nationale » qui menait le mouvement révolutionnaire sur le terrain en Syrie.
    Source : Agence Arabe Presse

    • Souriya ya habibati dit :

      Gros bisous l’étrangère pour la nouvelle; à croire que les nostalgiques de la Syrie d’avant l’avènement du feu Président Hafez Al Assad commencent à s’entrainer pour reprendre la « tradition » des coups d’Etat!!! On n’arrête pas le progrés.. Khassi-etom! Les péripéties de l’accord mort-né entre le ghalioune et les autres en est la meilleure preuve..
      Allah yehmi Souriya de tous ces apprentis sorciers.

  5. Purpan dit :

    cyber-activiste de Syrian Revolution 20011 – au fait, il va falloir mettre à jour le titre ! –
    Ça m’a fait bien rire.
    Ils doivent être dans le gouffre pour avoir oublié une telle erreur et c’est tant mieux.

    Par contre, la suite m’a profondément choqué. Ils appellent a une internationalisation de la crise Syrienne. L’objectif : faire tomber Bachar al-Assad.

    Moi j’appelle ça une tentative de coup d’État ni plus ni moins.

    De toute façon, ils n’ont plus la moindre chance : la population syrienne en a marre de ces activistes dangereux.
    Les Syriens veulent une résolution pacifique de la crise.

    Si la Russie tient ses positions, l’issue restera favorable.
    C’est d’ailleurs la seule variable extérieure.

    D’ailleurs, les médias se font plutôt discret en ce début d’année.
    Lacement du public certainement.
    Et puis il faut commencer a penser aux prochaines élections…

    • NO PASARAN dit :

      Well, ils ne sont pas à un « détail près, les facebookiens « révolutionnaires » : Avant le deuxième lancement de la « Révolution 2011 » le 15 mars, ils avaient déjà essayé le 5 février. Chose curieuse (ou pas tellement), ils ont utilisé le mot « februar » utilisé en Egypte et inconnu en Syrie !!!

  6. Cécilia dit :

    RFI

    On commence à parler de « déstabilisation »

    Alléluia !

    « Au siège de la Ligue arabe, au Caire, on précise que le pays qui a demandé le retrait de la mission des observateurs en Syrie, est un État du Golfe.

    Les pays du Golfe sont les plus virulents dans la condamnation de la sanglante répression du soulèvement syrien. Un intérêt qui ne s’explique pas seulement par la pure défense des droits de l’homme. Il ne s’explique pas non plus par la volonté affichée du Qatar de devenir une puissance arabe, du moins diplomatiquement. En fait, les pays du Golfe, musulmans sunnites, sont préoccupés par la montée en puissance, depuis la chute de Saddam Hussein, d’un axe musulman chiite qui va du Hezbollah libanais aux Alaouites syriens, la branche du chiisme à laquelle appartient l’actuel chef de l’État Bachar el-Assad, jusqu’à, bien sûr, l’Iran.

    Déstabilisation interne ?

    L’Iran, devenu une grande puissance régionale, cherche à réimposer sa loi sur le golfe Persique. Beaucoup d’habitants de l’est de l’Arabie Saoudite et des autres États du Golfe sont chiites. Leur présence fait craindre une déstabilisation interne téléguidée par Téhéran. Pour contrer cet axe, les pays du Golfe soutiennent donc le soulèvement syrien.

    Si le régime de Damas tombait, c’est la majorité sunnite qui prendrait le pouvoir. La Syrie deviendrait alors un rempart, empêchant l’Iran de soutenir le Hezbollah au Liban. L’Iran chiite serait alors entouré d’un croissant sunnite composé des pays du Golfe, de la Syrie et de la Turquie.

    Lors de l’entretien accordé ce mardi matin à la chaîne de télévision I-Télé, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a indiqué : « Les conditions dans lesquelles se déroulent aujourd’hui cette mission d’observateurs méritent d’être clarifiées » en évoquant ses doutes sur son déroulement.

    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20120103-syrie-observateurs-ligue-arabe

  7. Cécilia dit :

    Visite des observations arabes à des familles agressées par les gangs armés, des pères, frères et cousins assassinés sans parler de dégâts matériels :

    http://www.youtube.com/watch?v=uKhuBTS0QVo

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