Les autorités syriennes ont autorisé des représentants du Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) et du Commissariat international de la Croix Rouge (CICR) à se rendre dans les zones du nord du pays récemment reconquises par l’armée, et à visiter les populations civiles ainsi que les personnes arrêtées, a déclaré à Genève, le 21 juin, le président du CICR, Jakob Kellenberger. Cet accès aux zones touchées par les troubles est « sans restrictions » a précisé M. Kallenberger, qui a indiqué que les discussions, « franches et concrètes« , avec les autorités de Damas avaient porté exclusivement sur des questions humanitaires. Au cours de sa visite de deux jours en Syrie, les 19 et 20 juin, le président du CICR s’est entretenu avec le Premier ministre syrien, Adel Safar, et le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, Walid Muallem.
« Les responsables syriens se sont montrés réceptifs et ont accepté d’accorder au CICR et au Croissant Rouge un accès plus large aux zones où sévissent des troubles. Je vais suivre personnellement de près comment cet accord sera mis en pratique. » M. Kellenberger a encore indiqué qu’il avait demandé à ses interlocuteurs syriens à ce que les délégués du CICR soient autorisés à rendre visite aux détenus conformément aux modalités de travail habituelles de l’institution. Les autorités de Damas se sont déclarées prêtes à discuter de ces conditions : « C’est un premier pas en avant » a estimé le président du CICR, qui s’est aussi entretenu avec le président du Croissant Rouge syrien, Abdul Rahman al-Attar, à propos des moyens à mettre en oeuvre pour « renforcer la coopération et la coordination » des secours. « Le Croissant Rouge syrien demeure notre principal partenaire dans l’action que nous menons pour répondre aux besoins de la population touchée par la situation de violence » a ajouté M. Kellenberger.
Au cours de sa visite à Damas, M. Kellenberger a également participé à une réunion au centre de distribution des secours d’urgence Al-Zahera : l’occasion de rencontrer les volontaires du Croissant Rouge arabe syrien, qui sont sur le terrain depuis le début des troubles, voici trois mois.
On constatera simplement qu’apparemment les autorités de Damas n’entendent pas faire de la Syrie, comme le suggèrent fortement les médias américains et européens, une « zone interdite » où l’on réprimerait tranquillement. Une telle transparence est-elle toujours de mise dans les zones insurrectionnelles d’Afghanistan ou à Guantanamo ?