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"Ce qui se passe en Syrie est bouleversant et scandaleux. D'un autre côté, je pense que ce serait une erreur de lancer, comme certains l'ont suggéré, une action militaire unilatérale ou de croire qu'il existe une solution simple". C'est ce que les vrais amis de la Syrie retiendront de la première conférence de presse de l'année de Barack Obama. Le président-candidat américain a ainsi sifflé la fin - au moins pour les huit mois de son mandat restant à venir [...]



Syrie : Obama – sinon les Etats-Unis – déclare forfait

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Obama jette l'éponge sur la Syrie, pour mieux jeter le gant aux républicains

« Ce qui se passe en Syrie est bouleversant et scandaleux. D’un autre côté, je pense que ce serait une erreur de lancer, comme certains l’ont suggéré, une action militaire unilatérale ou de croire qu’il existe une solution simple« . C’est ce que les vrais amis de la Syrie retiendront de la première conférence de presse de l’année de Barack Obama. Le président-candidat américain a ainsi sifflé la fin – au moins pour les huit mois de son mandat restant à venir – de la récréation belliciste.

Les Etats-Unis, par sa bouche présidentielle, renoncent donc, au moins jusqu’à la fin de cette année, à toute action militaire contre Damas. Contre Téhéran aussi d’ailleurs, Obama assurant faire d’avantage confiance aux sanctions économiques qu’aux bombardements pour dissuader l’Iran de poursuivre son programme nucléaire, et se disant prêt à négocier à ce sujet avec l’ennemi public n°1 des Etats-Unis.

Obama candidat plus pacifiste qu’Obama président – et que Romney quoi qu’il soit

Le contexte de ces déclarations d’apaisement – et de repli – n’est pas indifférent : la veille, le président américain avait dû marquer au moins sa réserve devant le ton et les mots, relativement à l’Iran, de Benjamin Netanyahu en visite à la Maison Blanche : Obama a osé déclarer à cette occasion qu’on parlait « trop de guerre« autour de lui. Car il y a aussi et surtout la compétition électorale en cours. Depuis quelque temps des personnalités républicaines de poids, l’ancien candidat John McCain et l’actuel favori des primaires Mitt Romney, ont multiplié les déclarations belliqueuses sur l’Iran et la Syrie. A prpos de ce dernier pays, Mc Cain et Romney se sont prononcés pour l’armement de rebelles et des frappes aériennes, des propositions qui ne prennent pas seulement le contrepied de l’administration Obama mais de la direction militaire américaine, dont deux hautes personnalités – les généraux Clappey et Dempsey – ont récemment exprimé la crainte qu’une aide américaine ne profite à al-Qaïda (voir notre article « Avec ou sans drones, les Américains sont impuissants », mis en ligne le 20 février). Mais rien ne semble calmer ces héritiers de George Bush Jr et de Donald Rumsfeld : pour eux, les « succès » irakien et afghan doivent être répétés en Syrie, en Iran, en attendant, qui sait, le Vénézuéla. Naturellement – et c’est le cas de le dire – Mitt Romney a fait entrevoir la possibilité d’une attaque contre l’Iran aux congressistes de l’AIPAC, le surpuissant lobby pro-israélien américain, dont il n’est ni exagéré ni antisémite de dire qu’il fait et défait les rois Outre-Atlantique.

« Quand je vois la légèreté avec laquelle certains parlent de guerre, a dit Barack Obama, j’en vois qui fanfaronnent et parlent beaucoup mais quand on leur demande ce qu’ils feraient, ils reprennent à leur compte les décisions que nous avons prises au cours des trois dernières années« .

Peut-être, mais le tandem Obama-Clinton n’est pas « blanc-bleu » : les Américains ont laissé la France et la Grande-Bretagne faire le gros du « job » en Libye, mais ils appuyaient clairement la manoeuvre. Et si la Russie et la Chine n’avaient pas opposé, à plusieurs reprises, leur véto au Conseil de sécurité, le ciel syrien aurait été chargé de menaces.

Et c’est aussi l’approche de la présidentielle qui pousse Obama à reprendre le costume – assez défraîchi – de Martin Luther King avec lequel il s’est fait élire : remobiliser l’électorat noir, la gauche démocrate, jouer même sur le sentiment isolationniste toujours fort aux Etats-Unis – on l’a oublié, mais c’est sur cette approche qu’avait été élu, en janvier 2001, George Bush Jr ! – c’est apparemment la stratégie d’Obama. Tant mieux pour la Syrie et l’Iran, mais ne soyons pas dupe et n’oublions pas que si c’est Romney qui remplace Obama à la Maison Blanche, les pacifistes et les souverainistes du monde entier ont du souci à se faire.

En attendant, ne boudons pas notre plaisir : les événement s’enchaînent dans le bon sens depuis peu pour la Syrie, et ses ennemis doivent tomber d’aussi haut que les avaient hissés leur arrogance.



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18 commentaires à “Syrie : Obama – sinon les Etats-Unis – déclare forfait”

  1. Charles dit :

    Et ne boudons pas non plus notre plaisir en constatant que Thierry Meyssan avait annoncé cela en clair il y a trois semaines, dans un article intitulé « Fin de partie au Proche-Orient » (http://www.voltairenet.org/Fin-de-partie-au-Proche-Orient). On pouvait y lire, entre autres, que « le département d’État des États-Unis a informé l’opposition syrienne en exil qu’elle ne devait plus compter sur une aide militaire US », information qui n’avait pas guère été reprise…

  2. RoyL dit :

    Pour ceux qui sont à l’aise avec l’anglais:

    World Crisis Radio
    from GCN-World Crisis Radio Podcast
    http://tarpley.net/world-crisis-radio/

    World Crisis Radio 03-03-12 Hr 1 – Webster Tarpley
    World Crisis Radio 03-03-12 Hr 2 – Webster Tarpley

    Très intéressant. (Sur la table: votations en Syrie, Russie,
    Iran, France et États Unis).

  3. Aghiles Zitouni dit :

    Une grande douche froide dont l’axe du mal imperial-sioniste restera groggy pour l’humanité, d’avoir échoué là où ils avaient maheuresement réussis en Lybie, Irak… Et s’il restait un soupçon de semblant de remord à Obama, il aurait dit que s’il savait que la Syrie était la cible de manipulations, il ne se serait jamais livré à cette campagne de pressions contre la Syrie qui n’est pas la coupable dans l’histoire.Comme Bush en 2009 qui avait exprimé de faux remords à sidérer le monde, sur la guerre en Irak, qu’il n’aurait jamais envahi ce pays s’il savait que la cia lui avait présenté de faux documents attestant faussement que l’Irak détient des armes de destructions massives et abrite des groupes d’al qaida. Alors que c’est Bush qui gambergeait une attaque contre l’Irak et d’autres pays (dont la Syrie) lors de son accesion à la MAison Blanche en 2001.

  4. Francis dit :

    «Le président-candidat américain a ainsi sifflé la fin – au moins pour les huit mois de son mandat restant à venir – de la récréation belliciste.»

    Je ne suis pas aussi optimiste que vous. J’ai l’impression qu’un sale coup est entrain d’être monté. Le fait que Londres, Paris et Washington évacuent soudainement leurs personnels et demandent à leurs ressortissants de quitter la Syrie ne me rassure guère. Il est évident que les pieds nickelés de l’ALS n’arriveront à rien face à l’Armée Nationale Syrienne. Une intervention militaire à la libyenne étant impossible, les stratèges diaboliques peuvent être tentés par un coup d’Etat au coeur de Damas.

    • Riviere nicolas dit :

      je suis d’accord avec toi, avec ces gens tout est possible !!! mais il est vrai que la regime syrien marque des points, les usa et la france disent ne pas vouloir intervenir, baba amr est tombé, encore un journalistes d’al jazeera demissionne à cause des mensonges, le cns s’entre déchire, l’egypte ne veut pas armer les insurgés, c’est beau tout ça…

      Mais soyons sur nos garde.

      Si le complot échoue, ce sera après la défaite contre le hezbollah une des plus grande victoire de la resistance !!

    • jk dit :

      c’est possible, le seul danger viendra d’un coup d’Etat de sa propre famille.

      • Marie-Christine dit :

        Oui, le peuple syrien, Bachar et nous-mêmes, ne sommes quand même pas à l’abri de surprises. Trop de choses positives arrivent tout un coup : l’euphorie n’est pas encore de mise, et prématurée, risque de nous endormir face à de mauvaises surprises.
        Mais, un coup d’Etat de sa propre famille !? Qu’est ce qui vous fait penser ça, jk?
        S’il s’avère que la « débandade » du système est complète, parce qu’elle a rencontré un vrai caillou dans ses rouages, est-ce que cela ne veut pas dire, que ce système est devenu, ou en passe de devenir, en fait, un tigre de papier ?
        On peut rêver en tout cas…

    • Byblos dit :

      Un coup d’État ne peut pas réussir dans la Syrie d’aujourd’hui. Et si malgré tout il réussissait, il ne ferait rien d’autre qu’accentuer la crise, en livrant la Syrie au désordre et à la guerre civile.

      Ces conséquences sont si évidentes que si le front israélo-occidental se commettait dans un tel complot, ce serait la dernière preuve s’ajoutant à tant d’autres que l’objectif visé est la désintégration de la Syrie et de plusieurs autres pays de la région. Ces plans existent d’ailleurs depuis plus de trente ans, peut-être davantage.

      Nous aurions alors la preuve irréfutable que les prétendues démocraties sont en réalité des États terroristes.

  5. lafleuriel dit :

    Sarkozy….aussi chanterait Bourvil…

    • Souriya ya habibati dit :

      Ils ont tous bu un peu de vodka.. ou quoi?!!!
      Souriya Allah hamiha

      • joska dit :

        Souriya vous avez raison car je ne crois pas à un coups d’état en Syrie de plus cela déstabiliserait toute la région même Israël, sans épargner les pays du Golf! Nous ne manquerons pas de signaler que l’occident serait peut-être la proie de terroristes (armés par leur soin) se vengeant de la déconvenue à Homs et le fait que les amis des ennemis de la Syrie les aient abandonnés à leur libre sort!… Je vous rappelle que la « momie » Clinton a bien dit, lors d’une conférence de presse que les USA avaient créé le groupe « AL Qaïda »!

  6. Loubnan dit :

    L’armée US est opposée à une guerre contre l’Iran. Les conséquences de cette guerre (illégale et impérialiste) sont totalement imprévisibles. L’administration Obama sait que l’armée US est « officieusement » contre cette guerre même si en publique de hauts gradés disent qu’ils sont prêts à une telle attaque. De plus l’Inde s’oppose aux sanctions anti-Iran et a prévenu qu’ils continueraient à commercer avec les iraniens. Cette information est capitale puisque les indiens ont souvent été « passifs » sur les « évènements brûlants » dans lesquelles est impliqué l’axe US/OTAN. De plus, les indiens ont clairement affirmer leur refus total à une ingérence (type Libye) en Syrie.

    à lire:

    http://www.solidariteetprogres.org/Les-militaires-a-Nerobama-pas-de-guerre-avec-l-Iran_08660

    http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_le_brics_l_ocs_et_poutine_07_03_2012.html

  7. machiavel dit :

    Ce n’est pas l’avis de Jean Daniel du nouvelobs qui lui croit fermement à une possible frappe militaire sioniste dans la région qu’il semble appeler de tous ses voeux ;ça n’est pas étonnant,venant de la part d’un sioniste avéré dont les écrits distillent un venin « hyper-palestinicide et islamicide »

  8. chb dit :

    Il y a quand même de gros efforts de propagande, et Obama le prix Nobel ne peut qu’attendre que son opinion le prie d’intevenir.
    Exemple de bluff de CNN décrypté, que vous avez peut être déjà vu :
    http://blog.alexanderhiggins.com/2012/03/07/caught-complete-cnn-syria-interviews-staged-by-activist-danny-91231/

    • chb dit :

      Autre approche :
      Obama et le Pentagone préparent les plans de guerre contre la Syrie
      Par Bill Van Auken, InternationalNews, le 9 mars 2012
      Cet article est relayé en traduction française par
      http://www.reopen911.info/News/2012/03/10/obama-et-le-pentagone-preparent-les-plans-de-guerre-contre-la-syrie/
      « C’est un fait avéré désormais, les Nations Unies sont bel et bien mortes en 2011 avec la guerre en Libye et le renversement du Colonel Kadhafi. La façade de la résolution 1973 établissant la « no-fly zone » au-dessus de la Libye n’avait dupé personne, malgré la propagande des médias occidentaux…. »
      Dans le florilège de paroles US relevées :
      « la chute d’Assad constituerait le pire revers stratégique de ces 20 dernières années pour l’Iran. » (Mattis)
      l’objectif de ces équipes des forces spéciales [US, en décembre] était de « commettre des attaques de guérilla et des séries de meurtres pour briser le dos des forces alaouites et de provoquer leur implosion de l’intérieur. » (Stratfor)

  9. zidane dit :

    il n’y aura ni guerre , c(est de l’intox.de plus leur sale besogne a ete faite avec le terrorisme .Qui est plus dangereux qu’une guerre .

Commenter chb