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Nous publions bien volontiers ce message de Nabil Antzaki, médecin à Alep. M. Antaki, en effet, se livre à une recension systématique sinon exhaustive des mensonges, manipulations, simplifications dont son pays fait l'objet depuis plus de trois mois. Il pointe les responsables de cette propagande, rappelle quelles sont leurs motivations, de l'Amérique à l'Europe en passant par la Turquie. Il témoigne de l'état d'esprit dominant en Syrie - sans nier que cette majorité aspire à une libéralisation - progressive - [...]

"La vie continue normalement à Damas et à Alep avec les embouteillages habituels, les cafés-trottoir bondés et les très nombreux piétons qui vaquent à leurs occupations. Les examens officiels (brevet et Bac.) se déroulent normalement etc... Les amis étrangers qui sont déjà venus à Alep ou Damas ne verraient rien d’anormal s’ils revenaient maintenant. Il n y a ni police ni armée dans les rues et en ville."


Ce qui se passe en Syrie…

Par Dr. Nabil Antaki,



Nous publions bien volontiers ce message de Nabil Antzaki, médecin à Alep. M. Antaki, en effet, se livre à une recension systématique sinon exhaustive des mensonges, manipulations, simplifications dont son pays fait l’objet depuis plus de trois mois. Il pointe les responsables de cette propagande, rappelle quelles sont leurs motivations, de l’Amérique à l’Europe en passant par la Turquie. Il témoigne de l’état d’esprit dominant en Syrie – sans nier que cette majorité aspire à une libéralisation – progressive – du régime baassiste, un état d’esprit qui n’a rien à voir avec l’atmosphère d’oppression et de révolte décrit chez nous. Enfin, Nabil Antaki dénonce vigoureusement l’hypocrisie des gouvernements occidentaux, dont la principale philosophie (géo)politique semble bien être le « deux poids deux mesures ». Un texte roboratif !

Ce qui se passe en Syrie  depuis maintenant trois mois n’a rien à voir avec une révolution et est loin d’aboutir à un « printemps ». Il s’agit d’un mouvement de sédition (selon le Larousse, la sédition est un soulèvement concerté et préparé contre l’autorité établie) préparé depuis longtemps avec une distribution des rôles et une logistique préparées à l’avance, et qui n’attendait qu’une occasion pour mettre à exécution le plan déjà établi. L’occasion s’est présentée à la mi-mars avec une très grosse bavure des forces de sécurité à Dara’a (petite ville du sud à la frontière avec la Jordanie).

Ce mouvement de sédition est armé. Il ne s’agit pas du tout, comme le disent les médias occidentaux, de manifestations pacifiques.

- Les manifestants tuent. Ils ont besoin qu’il y ait un maximum de tués des 2 bords pour aggraver la situation, créer un point de non-retour et émouvoir l’opinion publique locale et étrangère.

- Le nombre de membres des forces de l’ordre tués est impressionnant (et il ne s’agit pas de soldats tués par leurs supérieurs parce qu’ils n’ont pas tiré sur la foule comme le colportent les opposants et les médias… quelle blague !!! si c’était vrai, la plupart des soldats auraient su et déserté pour ne pas subir le même sort).

- Les manifestations commencent par des slogans appelant au renversement du régime et se terminent par des tirs sur les forces de l’ordre, le saccage et l’incendie des bâtiments publics (bureau de poste, Cie d’électricité…).

- Un exemple parmi d’autres : Jisr Al Shougour, la dernière ville citée par les médias. Un de mes malades qui vient de cette ville me raconte : « Heureusement que l’armée est intervenue pour nous débarrasser de ces « protestataires ». Depuis un mois, des bandes armées circulaient à moto ou en voiture dans la ville et les environs et y semaient la terreur. Puis ils ont tué des policiers (Les TV ont montré 2 charniers découverts par l’armée après son entrée dans la ville), ont mis le feu aux bâtiments publics et ont détruit à l’explosif l’immeuble des forces de sécurité tuant 67 personnes ». Ce n’est que trois jours plus tard que l’armée est entrée dans la ville.

Ce mouvement de sédition est soutenu par des médias (qui manipulent l’information, truquent les vidéos, exagèrent les faits et tout simplement incitent à la rébellion et au soulèvement) qui pratiquent plus la désinformation que l’information ; des exemples :

Beaucoup de mensonges : Les titres de la une d’aujourd’hui samedi 18 juin : « Alep gagnée par la contestation, un tué… ». Ceci est complètement faux, il n y a pas eu de manifestations à Alep et une personne est décédée hier en sortant de la prière du vendredi succombant à une crise cardiaque (rapport du médecin légiste et témoignage du frère du défunt qui l’accompagnait).

Beaucoup d’exagération et d’incitation à la sédition : « l’horreur en Syrie » ; « on tire sans sommation sur les manifestants non armés » ; « comment peut-on se taire devant ces actes de barbarie ? » ; « comment l’OTAN n’est-elle pas encore intervenue en Syrie ? » ; etc.…

Beaucoup de parti-pris : le 5 juin, anniversaire de la triste guerre des 6 jours, des manifestants pacifiques non armés ont décidé de traverser la ligne de démarcation entre la Syrie et le Golan occupé (que tous les pays, même les plus pro-israéliens considèrent comme occupé et ne reconnaissent pas l’annexion par Israël). L’armée israélienne leur a tiré dessus et a tué 15 manifestants. Cette information a été presque occultée par les médias occidentaux et quand ils en ont parlé, ce fut pour répéter avec conviction ce que le 1er ministre Netanyahou avait dit qu’Israël avait le droit de se défendre !!!

Beaucoup de vidéos diffusées se sont avérées être des vidéos d’archives des guerres au Liban et en Irak.

Beaucoup d’information erronées : Il y a 10 jours, les TV satellitaires ont annoncé, avec vidéo à l’appui, que des hélicoptères ont tiré sur les manifestants à Marrât ; 2 jours plus tard, ils confirment l’histoire des hélicoptères mais en ajoutant qu’il n’y a pas eu de tirs sur les manifestants. Mais le mal était déjà fait avec les protestations et les menaces de sanctions.

La fameuse femme lesbienne syro-américaine qui avait diffusé plein de fausses informations sur le Web relayées par les médias, et qui aurait été enlevée par les services syriens s’est avérée une mystification d’un Américain qui a volé l’identité d’une personne et la photo d’une autre sur Facebook.

L’Ambassadeur de France en Syrie, Mr Eric Chevallier, un homme remarquable, s’est vu tirer dessus à boulets rouges par les médias français parce qu’il a osé leur dire qu’ils mentaient. Ils l’ont accusé d’être l’Ambassadeur d’Assad en France.

Les TV françaises annoncent sans prendre la peine de vérifier la démission de Mme l’Ambassadeur de Syrie en France qui se serait ralliée aux protestataires. Démenti le lendemain.

Les réfugiés de Jisr en Turquie : Dix mille au total, la plupart sont des familles des personnes armées qui avaient semé la terreur ou des personnes ayant fui les zones de combat par peur. Or, cette nouvelle fait la une de tous les journaux télévisés depuis 6 jours. Quand on pense que lors de l’invasion de l’Irak par l’armée américaine et ses alliés en 2003, il y a eu UN MILLION ET DEMI de réfugiés irakiens en Syrie et cette information n’avait jamais eu la faveur des médias alors que dix mille, il faut en parler tous les jours … Et encore, les réfugiés irakiens sont restés en Syrie des années alors que les réfugiés syriens de Jisr ont été invités à rentrer chez eux maintenant que leur ville a retrouvé son calme.

Ce mouvement de sédition est composé :

-de quelques opposants historiques au régime, de quelques centaines de militants des droits de l’homme qui ont passé par les prisons syriennes et, idéalistes, continuent leur combat, de beaucoup d’opportunistes ex-membres du régime qui en avaient beaucoup profité dans le passé, de nombreuses personnes qui sont armées d’un désir de vengeance à cause de la perte de personnes chères tuées ou emprisonnées dans le passé, de gens payés pour manifester et semer le désordre, et surtout d’islamistes et de frères musulmans (dont les fiefs depuis les années 1980 sont justement les villes citées beaucoup par les médias : Marrât Al Nooman, Hama, Idlib, Jisr Al Shougour…). Et puis les médias, à chaque fois qu’ils citent Hama, parlent de la répression sanglante qui a touché les islamistes de Hama en 1982 avec la mort, dit-on, de vingt mille personnes. Il serait plus objectif de dire qu’avant que le régime n’attaque Hama, haut lieu des frères musulmans, c.a.d. de 1979 à 1982, ceux-ci avaient tenté de le renverser par les armes, en assassinant des médecins, des avocats et des doyens d’université, en terrorisant la population par des explosions dans les gares et lieux publics et, pour couronner le tout, en tuant de sang froid 200 cadets alaouites de l’école d’artillerie de l’armée.

Ce mouvement de sédition est parrainé, sinon commandité par des gouvernements arabes (Arabie Saoudite, Qatar et le Libano-saoudien Hariri) et occidentaux (France, Grande-Bretagne et USA en tête) dans le cadre d’un plan préétabli ou, disons le franchement, d’un complot :

Des armes avaient été introduites en Syrie et cachées.

Des activistes avaient suivi, depuis 2 ans, en Jordanie, en Turquie et aux USA des séminaires sur les moyens de transmission et des appareils ultrasophistiqués avaient été introduits clandestinement (cf. le nouvel observateur du 19 mai).

Certains médias étaient préparés à propager les nouvelles vraies et surtout fausses dont la Arabia, BBC, France 24 et surtout Al Jazeera (connue pour la diffusion en exclusivité des déclarations de Ben Laden) qui appartient à l’Emir du Qatar. Celui-ci avait renversé son père avec l’aide des Américains qui avaient obtenu, en contrepartie, l’installation de la plus grande base navale de la région, le gaz et Al Jazeera (la CNN arabe !!!).

Enfin les dirigeants occidentaux, dès le début, font des déclarations tonitruantes et émettent des menaces non justifiées dans le but de discréditer et de déstabiliser le régime.

Restait la Turquie qui, depuis des années, avait des relations privilégiées avec la Syrie et ses dirigeants. Il fallait qu’elle retourne sa veste et elle l’a fait !!! Pourquoi ? Il y a 3 semaines, sort comme d’un chapeau d’un magicien une proposition de loi à la Knesset israélienne visant à reconnaître le génocide arménien perpétué par les Ottomans en 1915 ; sujet hautement sensible pour les Turcs (le bâton). Quelques jours après la volte-face de la Turquie, la France arrête 3 membres du PKK (la carotte) et bien sûr, la proposition de loi a subitement disparu comme elle avait apparu.

Le mot de la fin à ce sujet revient au ministre adjoint des Affaires étrangères américain qui a déclaré que les troubles finiront en Syrie si elle coupe ses liens avec l’Iran et arrête de soutenir le Hezbollah !!!

La majorité des 23 millions de Syriens sont contre le mouvement de sédition qui vise à renverser le régime (aucune personne : amis, parents, connaissances, collègues, clients et malades qui viennent me voir de toutes les régions de la Syrie, ne m’a dit approuver la sédition). Ils aspirent à la sécurité et à la stabilité qui caractérisaient la vie en Syrie et que nous enviaient la plupart des pays voisins. Ils aspirent à cette relative prospérité qui existe depuis une décennie (croissance du PNB de 4-5%/an, depuis des années) et à la libéralisation lente mais progressive du régime. La vie continue normalement à Damas et à Alep avec les embouteillages habituels, les cafés-trottoir bondés et les très nombreux piétons qui vaquent à leurs occupations. Les examens officiels (brevet et Bac.) se déroulent normalement etc… Les amis étrangers qui sont déjà venus à Alep ou Damas ne verraient rien d’anormal s’ils revenaient maintenant. Il n y a ni police ni armée dans les rues et en ville.

Avant le 15 mars, cette même majorité critiquait le régime pour avoir plus de liberté, plus de démocratie et moins de corruption ; mais, d’une façon pacifique et sans mettre en péril le pays. La majorité des Syriens estiment que si le mouvement de sédition continue, la Syrie ne s’acheminera pas vers un scénario pacifique à la tunisienne ou à l’égyptienne (et encore… beaucoup d’Egyptiens, qui avaient soutenu les manifestants, commencent se mordre les doigts par crainte d’un régime islamiste qui s’annonce et qu’ils ne veulent pas) mais aboutira à une des 3 hypothèses :

-la moins mauvaise : Un régime islamiste alors que le régime actuel était laïque et traitait toutes les confessions à pied d’égalité.

-la mauvaise : une guerre civile puisque l’armée, (contrairement à l’armée tunisienne ou égyptienne qui étaient neutres au début des événements et qui, en prenant le parti des insurgés, avaient donné la victoire aux « révolutionnaires ») en Syrie est loyale au régime.

-la pire : un éclatement de la Syrie à l’irakienne avec un découpage confessionnel ou ethnique.

Ces scénarios, la majorité des Syriens les refusent et ils sont révoltés par ce plan diabolique qui vise à détruire leur pays et à y mettre le chaos. La majorité du peuple n’est ni assez pauvre ni assez opprimée pour faire une révolution. Alors, messieurs les dirigeants des pays étrangers, cessez de vous immiscer dans les affaires de la Syrie et occupez-vous plutôt des problèmes de vos pays qui sont au bord de la faillite, et dont vous augmentez la dette en dépensant des milliards d’euro dans la guerre en Irak et par vos frappes en Libye ; et vous, Messieurs les journalistes des médias malhonnêtes, occupez-vous plutôt des faits-divers de vos pays avec le scandale Berlusconi, l’affaire DSK etc.…

Alep le 19/6/2011

Nabil Antaki, médecin

PS : En annexe, quelques réflexions sur la politique des pays occidentaux

1- Droit et devoir d’ingérence :

Cette comédie du « devoir d’ingérence humanitaire » a été inventée pour justifier l’ingérence de certains pays dans les affaires intérieures des autres, en d’autres termes, le devoir d’ingérence, c’est la loi du plus fort, c’est le colonialisme des temps modernes. Un exemple ? La France et ses alliés ont évoqué les raisons humanitaires pour intervenir en Libye et protéger les « civils désarmés attaqués par les forces de Kadhafi ». Quelle blague ! Ils ont pris le parti des insurgés contre le pouvoir en place et ont bombardé des villes dont Tripoli en tuant beaucoup de civils. Ils veulent traduire les dirigeants syriens et libyens en justice pour crime contre l’humanité ? C’est Sarkozy, Juppé et consorts qu’il faut accuser de crimes contre l’humanité. Le droit d’ingérence humanitaire les autorise t-il à renverser les pouvoirs en place ? Au nom de quel droit, Sarkozy peut décider que ce président, fût-il un dictateur, devrait être renversé ? Que les pays occidentaux commencent à balayer devant leurs portes et qu’ils renversent les dictateurs qu’ils ont soutenus depuis des années. Qu’auriez-vous fait si un président du tiers monde avait déclaré, lors des émeutes des banlieues en France ou des manifestations contre le nouveau régime des retraites, que la situation en France est intolérable et que le président français devrait quitter le pouvoir ?

2- Droits de l’Homme.

Une autre mascarade de la diplomatie occidentale. Elle l’utilise quand bon lui semble et toujours à sens unique. La diplomatie américaine répète depuis le début de la crise syrienne que les droits de l’Homme sont bafoués en Syrie par l’arrestation arbitraire des personnes et par leur détention sans jugement. Est-ce que Guantanamo vous dit quelque chose ? Les USA y ont détenu des centaines de personnes arbitrairement, sans jugement et sans le recours à des avocats et ce depuis DIX ANS. Alors, qu’on commence d’abord par traduire les dirigeants américains en justice… Après cela, on passera à la Syrie.

3- Démocratie.

Les dirigeants occidentaux nous veulent beaucoup de bien. Ils sont tellement amoureux de la démocratie qu’ils veulent l’imposer chez les autres de force au risque de détruire la Libye ou la Syrie. Bien sûr, ces 2 pays ne sont pas très démocratiques mais il y a pire ; l’Arabie Saoudite est le pays où il y a le moins de démocratie et pourtant on n’entend aucun dirigeant occidental réclamer plus de démocratie à leur fidèle allié ou appeler au renversement du régime en place. Le pétrole remplace-t-il la démocratie ?

4- Al Qu’aida.

Oui, c’est l’ennemi public No 1. Ce qu’il a fait le 11 septembre 2001 est horrible et inacceptable. Or, les 3 pays où Al Qu’aida n’existait pas et où il était même combattu, c’était l’Irak, la Libye et la Syrie. Et pourtant, les occidentaux ont envahi l’un et sont entrain de détruire les 2 autres. Alors !!!

5- La politique du mensonge.

La politique des pays occidentaux est basée sur le mensonge depuis des siècles et pourtant ils tiennent des discours moralisateurs aux autres pays.  Quelle hypocrisie !

Voulez-vous des exemples ? En voici quelques uns (liste qui est loin d’être exhaustive) :

Lors de la 1ère guerre mondiale, la France et la Grande Bretagne avait promis au Chérif Hussein l’indépendance d’un grand royaume arabe si les Arabes aidaient les alliés en se soulevant contre les Ottomans. Entre-temps, les ministres français et anglais des affaires étrangères ont signé les accords Sykes-Picot pour se partager la région. Hypocrisie…

Après la 2ème guerre mondiale, les pays occidentaux ont fait circuler l’idée d’ « un pays sans peuple pour un peuple sans pays » pour justifier l’installation de millions de juifs européens en Palestine. Quel mensonge ! la Palestine était habitée… par les Palestiniens.

Vous-rappelez vous Timisoara ? En 1989, les médias occidentaux, surtout français, et les dirigeants européens annoncent la découverte d’un charnier (avec vidéos et photos à l’appui), dans cette ville de Roumanie, qui contiendrait des milliers de cadavres d’opposants et de manifestants et appellent donc, devant cette horreur, à la chute de Ceausescu. Deux mois plus tard, le monde, stupéfait, découvre qu’il n y avait pas de charnier et que les cadavres montrés avaient été déterrés des cimetières !!

En 2002, GW Bush invoque la présence d’armes de destruction massive en Irak pour justifier l’invasion de l’Irak et le renversement de Saddam. Ce mensonge était le prétexte à l’invasion et tout le monde savait que ce n’était pas vrai. Mais de quel droit Bush et ses acolytes peuvent décider le renversement de Saddam, tout dictateur qu’il fut ? A voir le chaos qui existe en Irak maintenant, même les plus farouches opposants à Saddam regrettent son régime.



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1 commentaire à “Ce qui se passe en Syrie…”

  1. Victor 974 dit :

    Quand le citoyen ordinaire parle.

    Samedi, 25.06.2011.

    Nous partageons intégralement le contenu et les analyses fines de cet article car l’auteur vit à Alep, la capitale du nord, deuxième ville après Damas et le coeur agricole, industriel, commerciel et touristique de la Syrie; car l’auteur est un homme de terrain et en contacte quotidien avec les citoyens. C’est un vraie termomètre de la situation. Là, il ne s’agit pas d’un témoin occulaire sur al jazeera, ou sur la bbc ou sur……. il n’est pas un témoin occulaire dans une ville et il voit et décrit des événements à 300 ou 400 km plus loin de lui. Il s’agit d’un témoin qui voit ce qui se passe dans sa propre ville.

    Nous ne pouvons pas comprendre l’attitude de la Turquie, je voulais dire, l’attitude du gouvernement turc de Monsieur Rajab Tayyeb Erdogan. Il est inquiét à cause des réfugiés. Mais personne lui a demandé d’installer des camps 7 jours à l’avance. Le nombre des syriens poussés par des hommes armés à franchir les frontières est de loin, de très loin de celui des irakiens qui ont quitté leur pays sous le bombardement et la peur de la machine de guerre étatsunienne. Un million et demi de réfugiés irakiens ont traversé les frontières en direction de la Syrie. Aucune télé, ni un média occidental voir turc s’est donné le mal de se déplacer et voir le malheur de cette population. Silence radio, silence radio terrible.

    Pendant ce temps, le gouvernement syrien s’est chargé à assurer leur sécurité, à assurer les fondamentaux pour que cette population appeurée vivre avec dignité : logement, soins de santé, travail et la scolarité des enfants. La Syrie n’a pas crié sur le toit de l’ONU (ce machin qui ne fait rien), le peuple syrien a accueilli les réfugiés irakiens avec l’honneur et en dignité à tel point que certains sont restés définitivement dans le pays.

    Il existe également 500.000 palastiniens qui vivent depuis 1948 en Syrie, ils ont le même droit des citoyens syriens, certains parmi eux ont fini par occuper des places importantes au sein de l’état qui l’a accueillie.

    En 2006, le peuple syrien a ouvert ses bras pour héberger 700.000 frères libannais fuiant le bombardement israelien. Monsieur Erdogan, était bien vivant, il était un témoin occulaire des malheurs répétitifs des citoyens du sud du Liban, mais qu’a-t-il fait?

    Il est douleureux, voir scandaleux de voir le cinéma qu’il nous offre quotidiennement Monsieur Erdogan et son ministre endormant des affaires étrangères. Inviter le média dans le camps des syriens est un act d’humiliation avec prémédité. Filmer des gens qui souffrent pour des fins politiques c’est le somment de la malveillance politique.

    La Syrie a traité avec hônnéteté et respect son voisin turc en lui accordant un accès vers le monde arabe et en lui accordant l’exclusivité de négocier la paix avec Israël.

    Les opposants (principalement des barbophles) que Monsieur Erdogan invitent chez lui pour faire de bruits et tappade diurne et nocturne médiatique contre son fidèle voisin, ces mêmes opposants ont accusé le gouvernement syrien de vendre la Syrie à cause des facilités et des privilèges accordés aux sociétés turques.

    Dommage, très dommage cette défaillance politique et intelectuelle de Monsieur Tayyeb Rajab Erdogan, mais c’est dans l’adversité que les amis se reconnaissent. A bon entendeur, salut.

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