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Le site Info-Palestine.net vient de mettre en ligne une analyse des relations turco-syriennes, et aussi de la situation intérieure de la Syrie, due au journaliste australien Jeremy Salt. L'intérêt de ce long article est qu'il rappelle quelques réalités ignorées-minorées dans la grande presse, tout en ne cachant pas les points faibles ou contestables du régime Bachar. Donc Jeremy Salt parle de la violence des opposants armés dirigée contre les forces de l'ordre et les civils mal pensants, c'est-à-dire pro-régime ou [...]

"La lutte contre la Syrie englobait aussi le Hezbollah"

"Le Premier ministre turc aurait dit à Bashar al Assad que s’il laissait entrer les Frères Musulmans au gouvernement il l’aiderait à contrôler l’opposition"


Jeremy Salt : « Les Etats-Unis se sont employés ouvertement à aggraver la situation en Syrie par tous les moyens possible »

Par Louis Denghien,



Le site Info-Palestine.net vient de mettre en ligne une analyse des relations turco-syriennes, et aussi de la situation intérieure de la Syrie, due au journaliste australien Jeremy Salt. L’intérêt de ce long article est qu’il rappelle quelques réalités ignorées-minorées dans la grande presse, tout en ne cachant pas les points faibles ou contestables du régime Bachar. Donc Jeremy Salt parle de la violence des opposants armés dirigée contre les forces de l’ordre et les civils mal pensants, c’est-à-dire pro-régime ou anti-révolution. Il souligne qu’en conséquence l’armée ne peut se retirer des zones de troubles. Il ajoute que Bachar est « indéniablement populaire auprès d’une grande partie du peuple », et que cette popularité a sans doute crû depuis l’ostracisation de la Syrie par la Ligue arabe.

Selon le journaliste australien, Bachar est sans doute plus populaire que son régime : les réformes, dit-il, sont souhaitées par la plupart des Syriens. Qui, entre autres choses, n’apprécient pas la brutalité du « Mukhabarat » (service de renseignement), ou la corruption endémique. Mais les turpitudes du régime, c’est la thèse de Salt, ne changent rien au complot à direction américaine dont est victime le pays : Washington – et Tel Aviv – ont pas mal de comptes à régler au Proche-Orient : subvertir la Syrie, c’est porter un coup très dur au Hezbollah, et aussi à l’Iran. Les Etats-Unis et leurs alliés du Golfe ont été surpris comme tout le monde par le « printemps arabe » ; mais ils l’ont – pour le moment – récupéré, en Libye et en Tunisie, par islamistes interposés. Et ils s’efforcent de rebondir sur la montée en puissance du radicalisme sunnite, pour marginaliser et réduire le front du refus anti-israélien à dominante chiite : Américains, monarchies arabes, israéliens, et depuis peu Turcs – à qui Jeremy Salt consacre un long développement – tous y trouvent leur compte. C’est toute l’histoire, et tout le drame, de la situation syrienne, bien au-delà des insuffisances et erreurs du régime de Damas. Pour autant, et contrairement à l’intitulé de l’article de Salt, nous pensons qu’il n’est pas évident que la Guerre de Syrie ait jamais lieu..

La Turquie a des visées sur la Syrie : une nouvelle guerre se prépare

mardi 22 novembre 2011 – 06h:17

 

Pour la première fois sans doute dans l’histoire de la république turque, un gouvernement turc a adopté une politique de confrontation ouverte avec un autre pays qui ne l’avait en rien provoqué.

 

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Véhicules blindés de l’armée turque

Les citoyens de ce pays, la Syrie, sont sidérés. La Turquie a passé des années a réparer ses relations avec ses voisins en se prévalant d’une force douce mais profonde avec un objectif de « zéro problème ». A tous les niveaux cette politique a été un succès. Il y a quelques mois, cependant, sous l’impact du soi disant « printemps arabe », cette politique a été virtuellement abandonnée en l’espace d’une nuit. Elle a fait place à des menaces, une agressivité belliqueuse et le soutien d’un groupe armé qui cherche à renverser un gouvernement avec qui la Turquie avait des relations amicales jusqu’à il y a encore très peu de temps.

D’où vient la violence ?

Le premier ministre turc et son ministre des affaires étrangères ont appelé le gouvernement syrien à « cesser la violence », mais ils n’ont pas parlé de la violence dont le gouvernement syrien n’est pas responsable. Des gangs armés — dont certains sont apparemment salafistes et d’autres qui créent le chaos pour de l’argent— attaquent des soldats, des policiers et des civils depuis le début des manifestations.

Le gouvernement peut retirer tous ses tanks de la rue, cela n’arrêtera pas la violence de ces gangs (auxquels s’ajoutent maintenant les « transfuges de l’armée ») et cela peut même être considéré au contraire comme un signe de faiblesse et encourager la violence. Sur les 3 500 Syriens qui auraient été tués au cours de sept derniers mois, un grand nombre, dont de nombreux civils et plus de 1 100 soldats, ont été tués par ces gangs. La violence a complètement sapé le mouvement réformiste pacifique et, ajouté à la récente attaque contre la Libye, cela a fait prendre conscience aux Syriens de ce qui leur arriverait si les Etats-Unis et leurs alliés mettaient un pied dans la porte.

Bashar al Assad est indéniablement populaire après d’une grande partie du peuple et depuis les décisions hostiles prises par la Ligue Arabe sous l’influence du Qatar, les Syriens resserrent encore plus les rangs derrière leur président. Ils sont confrontés au spectre d’une intervention armée dans leur pays et d’une dévastation qui éclipserait ce que la Libye vient de subir au nom de la « responsabilité de protéger ».

Les Syriens sont très conscients de la brutalité du Mukhabarat (services de renseignement) et de la corruption qui règne dans les hautes sphères du gouvernement. On peut dire sans craindre de se tromper que la plupart d’entre eux souhaitent des réformes. La question est comment les obtenir et à quel prix. Il y a beaucoup de monde qui manifeste mais rien ne prouve que la majorité des gens (et cela inclut la plus grande partie de l’opposition intérieure) désire autre chose que des réformes politiques. Ils sont fortement opposés à une intervention étrangère et ils n’apprécient pas l’ingérence agressive de la Turquie dans leurs affaires intérieures.

Autrefois la Syrie a donné asile à Abdullah Ocalan. La Turquie a menacé d’attaquer le pays s’il ne se débarrassait pas de lui. Cela fait des décennies que la Turquie doit supporter des attaques du PKK contre ses soldats en provenance de l’autre côté de la frontière, et pourtant son gouvernement soutient maintenant un homme, Riad al Assad, dont « l’armée syrienne libre » fait exactement la même chose. de plus, en s’attaquant à la Syrie, la Turquie s’est mis en porte à faux avec l’allié de la Syrie, l’Iran, dont il a besoin pour l’aider contre le PKK. Cela serait certainement mal avisé de faire confiance aux Etats-Unis qui jouent avec la question kurde depuis des lustres.

La violence dirigée contre les soldats et les civils n’est pas « nouvelle », au contraire, cela fait des mois qu’elle dure. Les stocks d’armes trouvés dans une mosquée de Dar’a (ou Deraa), où les manifestations ont commencé quand des enfants ont été arrêtés pour avoir dessiné des graffitis anti-gouvernementaux sur un mur, laissent penser que des groupes syriens étaient prêts et attendaient. De grandes quantités d’armes — fusils à pompe, mitraillettes israéliennes et lance-roquettes— sont amenées en contrebande en Syrie ainsi que de l’argent en différentes devises et des systèmes de communication sophistiqués.

Il est prouvé que des hommes ont mis des uniformes de l’armée pour que l’armée soit accusée de tuer les manifestants. Des hommes arrêtés ont avoué avoir tiré sur les manifestants pour la même raison. Il y a bien sûr deux versions des faits qui s’opposent ici —la version d’alJazeera pour qui la violence était le fait d’un seul camp jusqu’à ce que des « transfuges » de l’armée se mettent à répondre aux tirs et la version du gouvernement syrien qui affirme que les gangs armés engendraient le chaos dans le pays bien avant que les « transfuges » ne se joignent à eux.

Comme pour toutes les versions, aucune n’est sans doute tout à fait vraie ou fausse, mais il y a beaucoup de preuves, même si elles sont passées sous silence, qui semblent corroborer ce qu’affirme le gouvernement syrien. Une grande partie des accusations formulées contre le gouvernement syrien viennent de groupes exilés comme l’Observatoire syrien des droits humains. Et al-Jazeera les reprend souvent sans les vérifier. Ghassan bin Jiddu, le responsable du bureau de Beyrouth, a trouvé le parti pris de la chaîne dans sa couverture de la Libye et de la Syrie si scandaleux qu’il a démissionné.

Washington à la manoeuvre

Ce qui arrive en Syrie porte la marque d’un plan concerté orchestré par les Etats-Unis et leurs alliés du golfe. Les réformes ne sont pas l’objectif parce qu’elles risqueraient de maintenir la parti Ba’ath au pouvoir. L’objectif est de renverser le gouvernement pour supprimer un obstacle de longue date aux politiques étasuniennes et israéliennes. Par ailleurs les Saoudiens aimeraient voir le pouvoir des Alawites —Shiites hétérodoxes— brisé à tout jamais.

Si l’on en juge par son passé, les Etats-Unis ne devraient pas manquer une occasion pareille. Ils se sont ingérés dans la politique syrienne depuis que la CIA a contribué à porter au pouvoir Husni al Zaim lors du premier des trois coups d’état de 1949. Le Département d’Etat a mis la Syrie sur la liste des états qui « sponsorisent le terrorisme » en 1979. Dans les années 1980, les Etats-Unis et Israël ont cherché des crosses à la Syrie au Liban mais Hafez al Assad s’est montré plus malin qu’eux. En 2005 les Etats-Unis et les Libanais qui travaillaient pour eux ont accusé la Syrie d’avoir assassiné Rafiq Hariri. Ils se sont servi de l’assassinat pour forcer la Syrie à sortir ses troupes du Liban mais leurs accusations se sont révélées sans fondement quand l’année suivante les quatre généraux arrêtés ont été relâchés par manque de preuve.

La lutte contre la Syrie englobait aussi le Hezbollah. En 2000 le Hezbollah avait réussi a forcer Israël à mettre fin à sa longue occupation du sud du Liban. Israël attendait sa revanche et en 2006 — avec le soutien des Etats-Unis— il a lancé une attaque dévastatrice contre le Liban dans l’intention de détruire le Hizbollah. Il a subi un revers très humiliant. Même avec la couverture de l’armée de l’air ses soldats n’ont pas réussi à garder le contrôle des villages situés à quelques kilomètres de la ligne d’armistice. La chute du gouvernement de Saad Hariri en janvier a souligné la puissance du Hezbollah et sa capacité à déjouer les manoeuvres de ses ennemis. Peu après, le soulèvement au Barhein semble avoir convaincu les Saoudiens qu’il faillait faire quelque chose contre le chiisme renaissant. L’objectif final demeure évidemment l’Iran.

Dans cette lutte contre le régime syrien, les Etats-Unis ont utilisé toutes les armes dont ils disposaient. En 2003, le Congrès étasunien a passé le Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Act—SALSA- (l’acte de la responsabilité de la Syrie et de la souveraineté du Liban) en 2003, qui interdisait aux compagnies américaines de faire du commerce avec la Syrie et en Syrie. Le lobby israélien portait largement la responsabilité du vote de cet acte au Congrès.

Par l’intermédiaire du State Department’s Middle East Partnership Initiative -MEPI- (Initiative de partenariat du Département d’Etat avec le Moyen Orient) les Etats-Unis avaient financé les exilés et les mouvements syriens et avaient aussi fait entrer de l’argent en Syrie grâce à des organisations à eux. On ne peut pas s’attendre à trouver des empreintes et encore moins un « fusil fumant » mais selon des sources dignes de confiance, l’ancien ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, le prince Bandar bin Sultan, et l’ancien ambassadeur étasunien au Liban actuellement secrétaire-adjoint d’Etat aux affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman, avaient commencé à travailler sur un projet de déstabilisation de la Syrie déjà en 2008. Le complot avait plusieurs niveaux, impliquait beaucoup de monde et disposait d’un budget de 2 milliards de dollars.

Le scénario libyen

Pris par surprise par la vague de révolutions populaires qui a submergé la région, les Etats-Unis et leurs alliés ont vite repris pied et ont fait de leur mieux pour tourner le « printemps arabe » à leur avantage. Il a fallu abandonner Ben Ali et Moubarak, mais dès que le soulèvement a commencé à Benghazi, ils sont intervenus rapidement. Sur la base des mensonges dont on avait abreuvé le Conseil des droits humains de l’ONU, le Conseil de sécurité a voté « une zone d’exclusion aérienne » qui est vite devenue le prétexte d’un assaut aérien généralisé contre la Libye pour renverser Kadhafi.

Le Qatar a joué son rôle, au même titre que les Etats-Unis, l’Angleterre et la France, en fournissant des centaines de soldats et le soutien de la propagande de sa chaîne satellite. Il n’y a pas eu de révolution populaire en Libye. Seule un infime minorité de Libyens souhaitaient une intervention étrangère. Kadhafi bénéficiait d’un large soutien populaire, n’en déplaise au reste du monde, mais, sept mois plus tard, les Etats-Unis et leurs alliés avaient ce qu’ils voulaient. Le centre de Syrte est en ruines, et des dizaines de milliers de Libyens ont été tués sous prétexte de les protéger. Le pays le plus développé d’Afrique a été réduit à néant non pas par son propre peuple mais par l’intervention de puissances étrangères. Elles ont maintenant les mains libres pour s’occuper de la Syrie.

En plus de leur soutien financier et autre aux exilés syriens, et en plus du soutien et de la couverture qu’ils assurent à l’opposition à l’intérieur de la Syrie, les Etats-Unis se sont employés ouvertement à aggraver la situation en Syrie par tous les moyens possibles. Leur ambassadeur est allé à Hama avant les prières du vendredi en prévenant à l’avance qu’il serait là. Quand le gouvernement syrien a proposé d’amnistier ceux qui rendaient les armes, s’ils n’avaient pas commis de grave délit, les Etats-Unis ont conseillé aux Syriens de ne pas rendre leurs armes.

Derrière l’écran du « printemps arabe » les Etats-Unis semblent s’être embarqués dans un grand nettoyage de printemps. L’Irak a été mise hors de combat en 2003 et maintenant s’en est fait de la Libye, mais il reste trois obstacles sur la route —le Hezbollah, la Syrie et l’Iran— dont il faut se débarrasser. Pour régler la question, en plus de la guerre économique, de la subversion et d’une éventuelle attaque militaire, il y a la stratégie du « dialogue » avec les musulmans sunnites hostiles à la fois à l’Iran et à l’Islam shiite. Au sommet de la liste se trouvent les Frères Musulmans qui sont sur le point de prendre le pouvoir en Egypte. L’idéologie du Parti pour la Justice et le développement en Turquie est une version libérale des positions politiques des Frères Musulmans sous la forme qu’elles prendront nécessairement en Egypte.

Entre Erdogan et Abdallah (ici en 2010) la communication n'a jamais été interrompue

Convergences islamistes turques et arabes

Le lien qui relie les deux est l’Arabie Saoudite qui investit énormément en Turquie et qui sera le principal pilier financier des Frères si (et plus exactement quand) ils arrivent au gouvernement en Egypte. Selon l’Agence France Presse, une source sûre, l’été dernier, le Premier ministre turc aurait dit à Bashar al Assad que s’il laissait entrer les Frères Musulmans au gouvernement il l’aiderait à contrôler l’opposition. Comme les Frères Musulmans sont interdits en Syrie, cela revient, à peu de choses près, à dire au Premier ministre turc que s’il intégrait le PKK dans son gouvernement, on l’aiderait à contrôler les Kurdes. Evidemment Bashar aurait répondu non. La manière dont le Premier ministre turc attaque maintenant le président syrien —en disant qu’il se nourrit du sang de son propre peuple et des choses de ce genre— laisse penser qu’il a vécu ce refus comme une offense personnelle.

Certaines voix parmi les plus extrémistes du monde musulman appellent maintenant au renversement du gouvernement séculaire « hérétique » de Damas. Une d’entre elles est celle du véhément Yusuf Qaradawi qui vit au Qatar. Al-Jazeera, qui appartient au gouvernement du Qatar joue son rôle en répandant de la propagande dans le monde comme il l’a fait pendant l’attaque contre la Libye (un critique arabe l’a qualifié de « voix de l’OTAN« ).

Maintenant la Ligue Arabe, un organisme inutile entre tous, lance des ultimatums auxquels le gouvernement syrien est dans l’incapacité de se plier. Il ne peut pas mettre fin à la violence parce qu’elle n’est pas entièrement de son fait mais le script a été écrit et il faut le lire. La Ligue Arabe met simplement un visage arabe sur des plans occidentaux. L’ingérence de cette organisation arabe qui n’a jamais rien fait pour la Palestine ni aucune autre cause arabe a mis le peuple syrien en colère. Petit à petit la crise est délibérément aggravée dans l’intention d’acculer la Syrie et de préparer la scène pour une intervention armée. Si les Etats-Unis ne parviennent pas à obtenir du Conseil de Sécurité de l’ONU les résolutions qu’ils veulent, à cause du veto russe et chinois, la Turquie sera amenée à jouer le rôle central dans ce processus.

Comme tous les petits pays, la Libye n’avait pas les moyens de se défendre contre les attaques aériennes conjuguées de l’Angleterre, la France et les Etats-Unis. Mais la Syrie n’est pas la Libye. Elle a une bien plus grande armée et elle ripostera à une attaque militaire. Elle a dû se battre pour sa survie contre les Français, les Américains et les Israéliens, et il ne faut donc pas se faire d’illusions sur la manière dont elle réagira à toute tentative de traverser ses frontières et d’instaurer une « zone tampon ». Aucun pays n’a le droit d’empiéter sur le territoire d’une autre pays et une telle entreprise provoquerait probablement une guerre. On ne sait pas où ni quand, ni comment une telle guerre se déroulerait ni qui y participerait en fin de compte. L’Iran a un traitée défense avec la Syrie et donc il faut s’attendre à ce qu’elle s’y implique. Le Hezbollah a déjà menacé de riposter en attaquant Israël.

Un conflit entre la Turquie et la Syrie ouvrirait la porte à une intervention de l’OTAN. Pour empêcher l’encerclement du Moyen Orient et l’invasion de l’Asie Centrale et du Caucase par l’armée étasunienne, la Russie et la Chine pourraient décider de tirer un trait dans le sable. Il faut prendre au sérieux l’avertissement de Bashar comme quoi ce serait une grave erreur attaquer la Syrie. Les Etats-Unis et leurs alliés ont semé la destruction dans deux pays arabes dans les huit dernières années et maintenant ils en ont un troisième en ligne de mire. Il ne s’agit pas seulement ici du Moyen Orient ou de la région mais de l’équilibre du pouvoir dans le monde. On doit se demander si les dirigeants de la Turquie se rendent vraiment compte de ce qui est en jeu.

Dans une courte liste des acteurs qui croient pouvoir tirer profit d’une guerre figurent les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe, Israël (bien que les avis y divergent), les frères Musulmans et des groupes salafistes du Moyen Orient dont le but est d’instaurer des états islamiques. A Washington le même groupe de gens discrédités —les néo-conservateurs— qui ont fait campagne en faveur de la guerre en Irak et qui veulent maintenant faire la guerre à l’Iran sont enchantés de ce qui se passe à la frontière turco-syrienne. Ils ne voient sans doute pas beaucoup plus loin que le bout de leurs nez, mais leurs projets de guerre contre la Syrie et l’Iran remontent à loin.

La destruction du gouvernement syrien et des alliances stratégiques entre l’Iran, la Syrie et le Hezbollah serait une victoire stratégique d’une valeur incomparable pour les Etats-Unis et leurs alliés arabes. La plupart de ces gouvernements n’accordent pas à leurs ressortissants les libertés qu’ils revendiquent pour le peuple syrien. En Arabie Saoudite les femmes n’ont pas le droit de conduire. Au Qatar elles le peuvent mais le Qatar n’a pas de constitution, pas de parlement, pas de syndicats et a un système de travail « sponsorisé » (le qafil, qui est le nom qu’on donnait au joug de bois que l’on mettait aux cous des Africains pour les emmener en esclavage) qui permet aux employeurs d’empêcher les travailleurs d’entrer et de sortir du pays.

En tant que négociateur et facilitateur entre le gouvernement syrien et l’opposition internationale, la Turquie a un rôle à jouer mais provoquer la Syrie à la frontière, faire la leçon à Bashar al Assad comme s’il était un gouverneur de province réfractaire de l’époque ottomane et soutenir ceux qui tuent des citoyens syriens n’est pas la bonne méthode.

Trois hommes, trois nations à abattre pour Washington, Tel Aviv, Ryad et Ankara

Jeremy Salt enseigne l’histoire du Moyen Orient moderne dans le département de science politique de Bilkent University, Ankara. Auparavant il a enseigné à Bogazici (Bosporus) University à Istambul et à l’Université de Melbourne. Il a publié divers ouvrages dont The Unmaking of the Middle East : A History of Western Disorder in Arab Lands (University of California Press, 2008).



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18 commentaires à “Jeremy Salt : « Les Etats-Unis se sont employés ouvertement à aggraver la situation en Syrie par tous les moyens possible »”

  1. Mohamed dit :

    Merci à la communauté d’Infosyrie, administration et rédaction, et visiteurs. Quel beau travail d’équipe !
    Merci à Hamed !

  2. Briouzga dit :

    Une vue d’ensemble des tenants et aboutissants des préparatifs de guerre contre la Syrie très instructive; Elle gagnerait à être diffusée et partagée bien au delà du cercle des lecteurs d’Infosyrie.
    Hélas, on ne peut guère compter sur les médias français pour le faire en France, tant la chappe de plomb idéologique qu’ils font peser sur les gens est hermétique à de tels efforts d’argumentation et d’explication.

  3. sowhat dit :

    « Le lien qui relie les deux est l’Arabie Saoudite qui investit énormément en Turquie »

    j’ai signalé dans un post précédent des bruits sur des transferts très importants des pays du Golfe vers la Turquie. L’économie turque serait au bord du gouffre et avec l’aggravation de la situation en Europe les choses ne vont pas s’arranger. Pour commencer, les syriens et probablement les irakiens aussi vont boycotter massivement les produits turcs …

  4. Fonti dit :

    Cet article confirme en tout mon sentiment sur le rôle très important que les tenants du « nouvel ordre » veulent donner à la Turquie tant au Moyen-Orient qu’en Europe du Sud et peut-être même en Arrique du Nord. Il faut même craindre qu’il y ait sérieusement le projet de reconstituer un genre de nouvel empire ottoman avec la Grèce et l’ex-Yougoslavie inclus. Je ne sais pas si vous avez noté que l’armée turque est intervenue en Libye et y a joué un rôle important. D’ailleurs, l’élection d’Obama (voulu par les tenants du Nouvel Ordre) pouvait laisser prévoir, à mon sens, une inflexiuon dans ce sens de la politique américaine !
    Toute la question est de savoir s’ils vont gagner ! Par rapport à l’Europe, ils semblent avoir gagné et mis les gouvernements démocratiques sous contrôle des technocrates soumis à cette coalition internationele sous direction américiane. Mais nous voyons que partout des mouvements patriotiques émergent, encore confuses, mais qui vont certainement être très actifs très prochainement. Il y a évidemment une lutte à l’échelle planétaire qui se prépare, et toute la question est de savoir qui va gagner ? A terme, ce sont les peuples bien sûr, cela ne fait pas de doute !

  5. marip dit :

    Je fais suivre cet article à tous mes contacts .Confirmation par téléphone hier , les syriens sont de plus en plus unis autour de leur président , n’en déplaise aux opposants basés hors Syrie.

  6. Mohamed dit :

    Merci à Hamed pour le lien,

    Les disciples de Goebbels à l’œuvre contre la Syrie
    par Domenico Losurdo
    Mondialisation.ca, Le 22 novembre 2011

    Quelle est la nature du conflit qui investit la Syrie depuis quelques mois ? Je voudrais avec cet article inviter tous ceux qui ont à cœur la cause de la paix et de la démocratie dans les rapports internationaux à se poser quelques questions élémentaires, auxquelles, de mon côté, j’essaierai de répondre en laissant la parole à des organes de presse et journalistes qu’on ne peut suspecter de complicité avec les dirigeants de Damas.

    1. Il convient en premier lieu de se demander quelle était la condition du pays moyen-oriental avant l’arrivée au pouvoir, en 1970, des Assad (père puis fils) et du régime actuel. Eh bien avant cette date, « la république syrienne était un Etat faible et instable, une arène pour les rivalités régionales et internationales » ; les événements des derniers mois signifient le retour à la « situation précédant 1970 ». En ces termes s’exprime Itamar Rabinovitch, ancien ambassadeur d’Israël à Washington, dans The International Herald Tribune du 19-20 novembre 2011. Nous pouvons tirer une première conclusion : la révolte appuyée en premier lieu par les USA et l’Union européenne risque de ramener la Syrie dans une condition semi-coloniale.

    2. Les condamnations et les sanctions de l’Occident et son aspiration au changement de régime en Syrie sont-elles inspirées par l’indignation pour la « brutale répression » de manifestations pacifiques dont le pouvoir se serait rendu responsable? En réalité, en 2005 déjà, « George W. Bush désirait renverser Bachar al Assad, alors premier ministre »[1]. C’est ce que rapporte encore l’ex-ambassadeur israélien à Washington, lequel ajoute que la politique de regime change en Syrie est maintenant celle que poursuit aussi le gouvernement de Tel Aviv : il convient d’en finir avec un groupe dirigeant qui appuie depuis Damas « le Hezbollah au Liban et le Hamas en Syrie » et qui a des liens étroits avec Téhéran. Oui, « profondément préoccupé par la menace iranienne, Israël pense qu’enlever la brique syrienne du mur iranien pourrait déboucher sur une nouvelle phase de la politique régionale. Il est clair que soit le Hezbollah soit le Hamas avancent à présent avec davantage de prudence ». Donc, la cible de la révolte et des manœuvres qui lui sont connexes n’est pas seulement la Syrie, mais aussi la Palestine, le Liban et l’Iran : il s’agit d’asséner un coup décisif à la cause du peuple palestinien et de consolider la domination néo-coloniale d’Israël et de l’Occident dans une aire d’importance géopolitique et géo-économique décisive.

    3. Comment poursuivre cet objectif ? Guido Olimpio nous l’explique dans le Corriere della Sera du 29 octobre : à Antakya (Antioche), dans une région turque frontalière de la Syrie, est déjà à l’œuvre « l’Armée syrienne libre, une organisation qui mène la lutte armée contre le régime d’Assad ». C’est une armée qui a l’usufruit des armes et de l’assistance militaire de la Turquie. De plus -ajoute Olimpio- (dans le Corriere della Sera du 13 novembre) Ankara « a exercé des menaces contre la création d’une zone tampon de trente kilomètres en terre syrienne ». Donc, le gouvernement de Damas non seulement doit faire face à une révolte armée, mais une révolte armée appuyée par un pays qui dispose d’un dispositif militaire de première importance, qui est membre de l’OTAN et qui menace d’envahir la Syrie. Quelles qu’aient été les erreurs et les fautes de ses dirigeants, ce petit pays est à présent l’objet d’une agression militaire. Depuis des années en forte croissance économique, la Turquie depuis quelques temps montrait des signes d’impatience à l’égard de la domination exercée au Moyen-Orient par Israël et les USA. Obama répond à cette impatience en poussant les dirigeants d’Ankara à un sous-impérialisme néo-ottoman, contrôlé évidemment par Washington.

    4. Comme il résulte des analyses et témoignages que j’ai rapportés, la Syrie est contrainte à lutter dans des conditions assez difficiles pour garder son indépendance, elle doit dores et déjà affronter une formidable puissance économique, politique et militaire. De plus, l’OTAN menace, directement ou indirectement, les dirigeants de Damas de leur infliger le lynchage et l’assassinat qui ont scellé la mort de Kadhafi. L’infamie de l’agression devrait être claire pour tous ceux qui sont disposés à accomplir un ne serait-ce que modeste effort intellectuel. Si ce n’est que, se prévalant de sa terrible puissance de feu multimédiatique et des nouvelles technologies de manipulations rendues possibles par Internet, l’Occident présente la crise syrienne en cours comme l’exercice d’une violence brutale et gratuite contre les manifestants pacifiques et non-violents. Il ne fait aucun doute que Goebbels, le maléfique et brillant ministre du Troisième Reich, a fait école ; il convient même de reconnaître que ses disciples à Washington et Bruxelles ont même à présent dépassé leur maître jamais oublié.

    Publié lundi 21 novembre 2011 sur le blog de l’auteur
    http://domenicolosurdo.blogspot.com/
    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

    [1] Erreur dans la déclaration de l’ambassadeur israélien : Bachar al Assad n’a jamais été premier ministre, mais directement président de la République, à la mort de son père. NdT.

    Domenico Losurdo est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Domenico Losurdo publiés par Mondialisation.ca
    http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27814

  7. Ken dit :

    Pure propagande alaouite

  8. Ken dit :

    A celui qui va lire ce message et le censurer ensuite (comme toujours sur ce site de propagande), Oui les alaouite sont des hérétique, ils sont étrangés à l’islam, alors que 80% des syriens sont de vrai musulmans (sunnites évidemment). Ce sont ces vrais musulmans qui reprendront bientot le pouvoir en syrie, et des têtes vont tomber ce jour là.

    • Cécilia dit :

      Êtes-vous le nouvel inquisiteur, Ken ?

      Sommes-nous où pour nous parler des « hérétique » ?
      Vivez-vous encore au Moyen-Age, Ken ?

      « vrai musulmans (sunnites évidemment) »
      D’où vous nous sortez cela ?
      Chez votre fou Arrour ou d’autres fous d’Arabie ?

      « ils sont étrangers à l’islam, alors que 80% des syriens sont de vrai musulmans ».
      Mais d’où vous nous sortez votre chiffre ?

      Pire, vous ignorez complétement la Syrie et les Syriens.
      Il n’y a pas de chrétiens en Syrie ?
      Sont-ils des « hérétiques » aussi car ils ne sont pas musulmans non plus ?
      Savez-vous que les chrétiens syriens habitent la Syrie sept siècles avant l’arrivée des musulmans ?
      Non, je rectifie, la Syrie était chrétienne, évangélisée depuis l’apôtre Paul.

      Votre ignorance de la Syrie est plus que frappant encore car vous oubliez d’autres minorités.
      Les druzes ne sont pas à vos yeux des « vrais » musulmans » aussi ?
      Ils habitent aussi en Syrie et le Grand Chef de la Révolution syrienne contre ls Français était un druze, Sultan Pacha al-Atrach ?

      Et que dites vous de chiites syriens ?
      Sont-ils aussi « hérétiques » car les seuls vrais musulmans sont « les sunnites »
      Et les ismaëliens, sont-ils aussi des « hérétiques » ?
      Et combien d’autres minorités que vous oubliez encore en Syrie ?

      Doit-on massacrer tous ces « hérétiques » en Syrie pour établir le royaume des « vrais musulmans » en Syrie pour vous faire plaisir car ils « sont hérétiques »?

      NON, espèce de monstre que vous êtes. S’il y a une loi contre tels propos, vous devez être arrêté et jugé pour tels propos; incitation à la haine.
      En France, des lois pour condamner la haine et l’antisémitisme et doit faire quelque choses contre les fous de votre espèce.

      Vos propos reflètent votre fanatisme.
      Vos propos démontrent votre ignorance de la Syrie car vous ignorez la composition de la société syrienne.
      Vous n’êtes pas Syrien, alors éloignez-vous de nous.
      C’est vous qui êtes étranger à la Syrie et aux Syriens, car toutes ces minorités sont des Syriens et la Syrie est leur pays que cela vous déplaise ou non.
      C’est vous et vos semblables qui n’ont pas une place en Syrie.

      « des têtes vont tomber ce jour là »,
      En effet, c’est la vôtre en premier car dire des propos fanatiques en Syrie, la rue syrienne, croyez-moi, se chargera de vous, bien comme il faut.

      Retournez chez votre Arrour et allez faire l’inquisition ailleurs, le plus loin possible !

      Que les diables vous emportent !

      Cécilia, fille de Damas

      • Cécilia dit :

        Vu le commentaire de Ken, je tiens à mettre un lien sur les fatwas des cheikhes d’Arabie et Qatar contre les minorités, décryptes et analysés par la chaine al-Dalil.

        L’attaque de l’église d’al-Najaf en Irak qui a causé des dizaines des morts, est survenue après une fatwa contre les chrétiens.

        Actuellement, c’est Bachar qui est devenu « l’ennemi numéro Un avec la minorité alaouite en Syrie » des fanatiques d’Arabie d’où l’appelle au djihad en Syrie.

        Vidéo pour les arabisants.
        C’est plus que terrifiant d’entendre tels propos; des insultes et appelle au djihad tout en qualifiant les manifestants syriens de « moudjahidin » :

        http://www.youtube.com/watch?v=wNwjbckvPDI&feature=share

      • NO PASARAN dit :

        Exactement, Cecilia, incitation a la haine de la part de qqn qui, m’a l’air au courant de la mosaique syrienne (je parrierais qu’il est syrien) mais qui est un raciste comme on dit ici, soit un religieux (en l’occurence sunnite) raciste et dangereux.

        J’espere que la ligne de censure d’Infosyrie a pour but de laisser s’exprimer meme les pires horreurs afin que l’honnete lecteur puisse se faire une idee de ce qui se passe dans le cerveau de certains fanatiques…

      • Etudiant dit :

        J’adhère.

    • Kinan dit :

      S’il te plait, récite nous un peu de Ibn Taymia…

    • NO PASARAN dit :

      Ah, je vois, c’est Ken le Survivant ! Barbare comme lui ! Tout dans les muscles, rien dans la tete !

    • ALWATANI dit :

      KEN

      Vous avez l’air sérieux.

      « des têtes vont tomber ». Mon dieu !. Mais qui êtes vous pour écrire avec tant de haine ?.

      J’espére vraiment q’une lumière d’intelligence va s’illuminer un jour dans votre ridicule réseau neuronal.

      • joska dit :

        Ken est un être qui réfléchit par des diarrhées verbales, qu’il n’oublie pas de bien rincer ses pages d’excréments car il juge le pays sans en connaître ni les tenants, ni les aboutissants, alors l’histoire a déjà parlé dans le passé comme vous l’avez fait bien au par avant avec vos récits, l’actualité c’est l’histoire de demain, alors Monsieur doit s’en retourner à madame Barbie, blonde comme lui (pas péjoratif messieurs dames)! Il est très dangereux de pousser les gens à la haine et à la violence, le mot musulman a été dit et l’origine de ce mot, monsieur devrait en faire la recherche car dans le coran, il n’est nullement écrit, tu dois tuer ou torturer tes frères et soeurs sous prétexte qu’il ne sont pas de la même confession que vous! Vous blasfémez et déshonorez les musulmans de toutes parties, les allaouites sont des sages comme tout le monde monsieur KEN ou KHAÏN (traite en phonétique)! Apprenez à écrire les arguments qui vous mèneront à votre perte de malheureux imbécile que vous êtes et je suis très correct car vous insulter vous rendrait trop intelligent et interressant à lire mais bon, il n’en est rien car par manque de maturité dans vos fausses allégations, vos réactions sont infondées!

        • No PASARAN dit :

          Mais quand meme, meme s’il y a des differences, les alaouites sont aussi des musulmans !!! Sauf pour les racistes sunnites…
          Peut-etre, ce qui les derange, c’est que certains alaouites ne se cachent pas pour vivre leur vie de maniere plutot ouverte : on ne porte generalement pas de voile, on boit a l’occasion et est plus souple que la moyenne en ce qui concerne les mariages mixtes…
          Ce qui n’empeche pas d’observer le ramadan, par exemple.

          Mais, en revanche, on cache l  »tawator », les tensions internes qui brulent les jeunes de l’interieur (et les moins jeunes) : sages fiancailles avec sa cousine d’un cote, mais on va voir les putes de l’autre. On va manifester avec sa famille akhouanji (feres musulmans)le vendredi apres-midi, puis on va boire avec ses ptits copains.

          J’ai connu un champion de la religion qui, priait 5 fois par jours mais qui m’a vole dans ma propre maison alors que j’etais de sa famille. Je prefere un athee humaniste a un croyant apeure et faux. Cet islam hypocrite-la, je n’en veux pas. Pas plus que celui illustre dans ce triste trait d’humour concernant les gens de Douma : les femmes que vous voyez dans la rue, couverte de la tete au pieds par un voile noir (pire encore que les afghanes au,elles au moins on un grillage devant les yeux) ont de la chance, leurs maris sont les plus ouverts de la ville ! Les autres ne laissent tout simplement meme pas sortir leurs femmes…

          Je prefere a cela les gens  »normaux », comme dans mon quartier, certes, conservateurs (ils font des commentaires si l’une de mes etudiante vient chez moi en manches courtes) mais, dans l’ensemble sont plutot respecteux, tout comme je le suis avec eux.

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