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Une fois encore, le zèle syrien et informatif de l'amie Cécilia nous nous vaut ce regard éminemment américain et "mondialiste", et d'autant plus surprenant dans ses termes et conclusions, sur la crise syrienne. Car Zbigniew Brzezinski n'est certes pas n'importe quel Américain et n'importe quel analyste. Ancien secrétaire d’État à la sécurité nationale, dans les années soixante-dix, du président Jimmy Carter, et plus tard,  inspirateur de Ronald Reagan et, une fois l'ennemi soviétique abattu, sous l'ère Bush, théoricien cynique, via ses [...]



Zbigniew Brzezinski : « La situation en Syrie n’est pas aussi horrible » qu’on le dit

Par Louis Denghien & Cécilia,



"Astonishing !" : le penseur de l'hégémonisme américain pense que la Syrie doit garder Bachar et les Américains négocier vraiment avec les Russes...

Une fois encore, le zèle syrien et informatif de l’amie Cécilia nous nous vaut ce regard éminemment américain et « mondialiste », et d’autant plus surprenant dans ses termes et conclusions, sur la crise syrienne. Car Zbigniew Brzezinski n’est certes pas n’importe quel Américain et n’importe quel analyste. Ancien secrétaire d’État à la sécurité nationale, dans les années soixante-dix, du président Jimmy Carter, et plus tard,  inspirateur de Ronald Reagan et, une fois l’ennemi soviétique abattu, sous l’ère Bush, théoricien cynique, via ses écrits (1) du Nouvel Ordre mondial à direction américaine, l’illustre Zbigniew Brzezinski a longtemps été un des hommes les plus influents de la planète, et conserve, à 84 ans, un grand prestige de « vieux sage » impérialiste dans les cercles dirigeants américains, et au-delà de l’Atlantique.

Et voilà que ce « tycoon » n’a pas hésité à afficher ses doutes quant à la couverture médiatique de l’insurrection en Syrie, estimant que la situation n’est pas aussi horrible ou dramatique qu’on la est dépeint aux États-Unis, du New York Times au Washington Post, en passant par CNN, CNS ou Fox-TV.

De la nécessité de « vivre avec Assad » (et de parler sérieusement à Poutine)

Ce qui se passe en Syrie, dixit donc Brzezinski, « n’est pas aussi horrible ou dramatique qu’il est dépeint. Surtout si vous regardez le monde ces dernières années, l’horrible guerre au Sri Lanka, les massacres au Rwanda, et les morts en Libye et ainsi de suite », a-t-il expliqué d’un entretien accordé à la télévision américaine MSNBC.

Et d’ajouter : « Vous savez, nous devons avoir le sens des proportions ici. Il s’agit (la Syrie) d’une partie du système nerveux du monde, où, si nous ne sommes pas assez intelligents, nous pouvons créer un lien entre un problème interne difficile mais qui n’a pas encore pris de proportions gigantesques et un problème régional ou mondial qui impliquera nos relations avec les autres grandes puissances, notamment la Russie, mais aussi les négociations avec l’Iran sur le problème nucléaire ».

Selon le Machiavel de la diplomatie américaine, le soulèvement syrien est différent des autres conflits arabes parce que la violence (contrairement à ce qu’affirment les médias des deux côtés de l’Atlantique) n’est pas très répandue géographiquement, l’armée est restée intacte et l’élite issue du monde des affaires continue de soutenir le gouvernement Assad.

L’auteur du tout récent ouvrage Vision stratégique : l’Amérique et la crise de la puissance mondiale avait auparavant rejeté une proposition du président du Conseil des Relations étrangères (CFR, important groupe de pression et laboratoire d’idées néoconservateur américain, NdlR) Richard Haas, qui préconisait que les pays voisins de la Syrie, pour montrer leur désapprobation du soutien de Moscou pour la Syrie,devaient retirer leurs diplomates en poste en Russie.
« Je ne pense pas que les Russes seront terriblement impressionnés… Si les ambassadeurs s’en vont quelle conséquence y aurait-t-il en Syrie ? » Cette question syrienne dit-il encore « ne sera pas résolue en rappelant les ambassadeurs de Moscou ni en disant aux Russes qu’ils se comportent comme des voyous », a-t-il averti.

« Mais alors que faire ? » pourraient se demander avec angoisse l’armée des lobbyistes et des essayistes atlanto-sionistes, de New York à San Francisco… Eh bien, Zbigniew Brzezinski de leur proposer, du haut de son expérience et de sa haute stature diplomatique, cette option sacrilège : « En vérité, tant qu’il n’y a pas de coopération internationale qui aboutisse à un gouvernement qui puisse vivre avec Assad, et qui implique une sorte d’effort assidu en vue d’établir un certain consensus national, ce conflit va continuer. Et il ne faut pas exagérer ce conflit ».

Et dans la logique de sa pensée, Brzezinski a déclaré qu’un accord sur la Syrie devrait impliquer la Russie, ainsi que la Chine et les grandes puissances européennes.

Un impérialiste US contre le lobby sioniste !

On l’a dit, Brzezinski n’est pas n’importe qui en Amérique, et c’est plutôt un gros pavé que vient de jeter le patriarche dans la mare fangeuse de la politique étrangère. Ennemi acharné de l’Union soviétique – après tout il est d’ascendance polonaise – Brzezinski s’est curieusement assez vite heurté à l’administration Bush (père et fils), prévoyant dès 1990 que la Russie survivrait à l’URSS et s’opposant à la première Guerre du Golfe, estimant qu’elle nuirait à la crédibilité des Américains dans le monde arabe. Pour autant, l’homme demeure un partisan de l’hégémonisme américain, notamment face au réveil russe, et soutient l’intervention de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999, et prend fait et cause pour les insurgés tchétchènes dès la première offensive russe – pour les mêmes raisons, Brzezinski a été plus tôt un ardent avocat de l’aide aux moudjahidines afghans. Du reste, à partir de l’arrivée de Poutine aux affaires, Brzezinski va plaider pour un renforcement de l’OTAN et son extension aux pays anciennement sous tutelle soviétique.

Sa vision du monde, réactualisée après le traumatisme du 11 septembre, ce nouvel Henry Kissinger l’a exposée dans un ouvrage à grand retentissement, The Choice : global domination or global leadership, paru en 2004. Le message de ce livre peut se résumer ainsi : l’équilibre et le bien-être du monde ne peuvent être garantis que par la suprématie américaine, laquelle doit donc s’opposer à toute puissance susceptible de menacer cette suprématie. Zbigniew Brzezinski assigne à l’Europe dans ce combat – essentiellement dirigé, on l’aura compris, contre la Russie de Poutine mais aussi la Chine – le rôle d’allié stratégique, d’aucuns diraient d' »auxiliaire ».

Pour autant, vis-à-vis monde arabe, Z.B. a un regard nettement plus aiguisé et fin que, disons George Bush Jr et Donald Rumsfeld. Pour lui, il n’y a pas d' »islamisme global », et il a toujours insisté auprès de ses compatriotes sur la très grande diversité de la sphère arabo-musulmane. Cette finesse d’analyse a apparemment survécu à l’effondrement des TwinTowers : Brzezinski a critiqué la « guerre contre la terreur » prônée par Bush Jr et son entourage néocon, et qui ont conduit les G.I.’s dans les désastreuses expériences irakienne et afghane. Ce refus des simplifications et de la logique de « choc des civilisations » l’a conduit d’ailleurs assez loin : quand en 2007 les essayistes américains John Mearsheimer et Stephen Walt ont essuyé les foudres de l’establishment avec leur livre Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, dénonçant entre autres le poids de l’AIPAC sur la politique intérieure et extérieure de leur pays, Z.B. a volé à leur secours. Ce qui lui a valu en retour des attaques du lobby en question. D’autant qu’il avait ensuite aggravé son cas en estimant, dans un  entretien à un quotidien américain accordé en septembre 2009, que les États-Unis devraient s’opposer à un survol de l’Irak par l’aviation israélienne au cas où celle-ci irait bombarder des installations iraniennes. Aux États-Unis, ce genre d’opinion est particulièrement sacrilège. Elle n’a cependant pas empêché son auteur de devenir le conseiller diplomatique de Barack Obama au moment de sa campagne présidentielle. Obama dont Brzezinski considère toujours qu’il a redonné une « légitimité internationale » à la politique étrangère américaine… On le voit, Zbigniew Brzezinski est un curieux cas d’impérialiste ou d’hégémoniste américain opposé au sionisme dans ce qu’il a de dangereux pour l’équilibre du monde et l’indépendance de la politique américaine. Constatons que, sur ce coup-là, il n’a pas été prophète en son pays !

Kissinger s’y met aussi !

Les prises de positions et analyses de Brzezinski sont à rapprocher de celles prises par la direction militaire américaine, qui a exprimé publiquement ses craintes de la montée en puissance d’al-Qaïda et des groupes islamistes radicaux à la faveur de la crise syrienne, premier bémol sérieux à la ligne interventionniste de l’administration Obama/Clinton (voir notre article « Avec ou sans drones, les Américains sont impuissants », mis en ligne le 20 février). Elles sont également à mettre en parallèle avec les doutes que vient d’exprimer l’autre « vieux sage » de la diplomatie américaine,Henry Kissinger, dans un entretien au Washington Post : le n°1 de la diplomatie des années Nixon pointe les risques de chaos généralisé qu’entraînerait un renversement de Bachar par un coup de force américain, rendant sa démonstration plus originale par une référence au Traité de Westphalie qui en 1648 mit fin à la sanglante guerre de Trente ans, d’origine religieuse, et jeta les bases d’une nouvelle approche de la diplomatie par les nation européennes, s’efforçant d’affirmer le principe de souveraineté nationale pour le problèmes internes, et le dissociant des questions à portée vraiment internationale.

Pour Kissinger, apôtre d’une certaine Realpolitik dégagée du moralisme et grand admirateur de Metternich, la politique étrangère occidentale pèche par humanitarisme messianique, un humanitarisme de façade et simplificateur qui a entraîné les dégâts que l’on sait en Irak et en Libye. Et relativement aux printemps arabes en général et à la Syrie en particulier, « Dear Henry » pose cette question qui doit, elle aussi, sonner comme un blasphème aux  oreilles démocrates-néoconservatrices de Miss Clinton : « L’Amérique doit-elle se sentir obligée de soutenir tous les soulèvements populaires contre tous les gouvernements non démocratiques, y compris ceux qui sont considérés jusqu’à maintenant comme essentiels dans le système international ? » Là, Kissinger fait allusion au cas syrien, mais il place l’administration américaine devants es contradictions et compromissions en ajoutant : « L’Arabie séoudite est-elle, par exemple, un allié uniquement tat que des manifestations politiques n’ont pas lieu sur son territoire ? »

Autre figure tutélaire de la diplomatie US, Kissinger critique, à travers le cas syrien, le dévoiement de la grande diplomatie à l'européenne par le messianisme et le moralisme "démocratiques" des Obama & Clinton

Ces grosses (mais vieilles) hirondelles peuvent-elles faire le printemps diplomatique américain ? De là à espérer que ces avis autorisés autant que prestigieux  pourraient entraîner un infléchissement de la politique de la Maison Blanche vis-à-vis de la Syrie… Au fait, que pourrait bien dire un Zbigniew Brzezinski à un énergumène sioniste interventionniste comme Mitt Romney, possible successeur d’Obama à la Maison Blanche ?

 



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27 commentaires à “Zbigniew Brzezinski : « La situation en Syrie n’est pas aussi horrible » qu’on le dit”

  1. Souriya ya habibati dit :

    Reste à savoir si les deux vieux renards – ne brillant pas vraiment par leur amitié pour les Syriens – ont jeté, avant de formuler leurs pronostics hautement éclairants, un petit coup d’oeil sur les travaux de piccinin et autre imberbe de service.. de quoi étayer leurs analyses.. et si affinité.. les orienter vers la brise si « suave » de l’OTAN.. sinon, il y aurait lieu de penser que leurs propos.. leur ont été dictés par les services de renseignements…moukhabarates, pour les intimes…

    Allah est Grand, disent nos amis musulmans.

    • Mohamed Ouadi dit :

      Les « Machaykhs» arabes, le Mossad et Al Qaida complotent contrent la Syrie !
      Confirme Mohammed Hassaneien Haykal.

      Le célèbre écrivain égyptien, Mohammed Hassaneien Haykal, a accusé les « Machaykhs » arabes, le Qatar en tête, de conspirer contre la Syrie, en collaboration avec le Mossad israélien et l’organisation Al Qaida, considérant qu’il y’a un changement dans la position étasunienne sur la crise syrienne.

      Le chef des armées étasuniennes, Général Martin Dempsey, a confirmé que toute intervention en Syrie serait extrêmement difficile, et a estimé qu’il est prématuré de penser à armer l’opposition s’interrogeant sur la nature de cette opposition, et révélant l’implication d’Al Qaida dans l’appui de l’opposition.

      Le site Al-Taqaddoumya, citant l’écrivain Mohammed Hassaneien Haykal, a rapporté que « la réalité des choses commence à révéler que la Syrie est l’objet d’un complot universel, accompagné de mensonges évidents dans le pompage médiatique, financier et militaire ».
      Haykal a ajouté : la conspiration est conduite par des petites Machyakhates qui ont des relations avec des forces extrémistes qui prétendent l’islam, alors qu’elles en sont très éloignées, sous formes d’Al Qaida et ses soutiens, en secret et en public, comme le Qatar et autres.

      Mohammed Hassaneien Haykal a poursuivi : il y’a des changements dans la position étasunienne, parce qu’ils sont clairement informés, par les déclarations d’Al Qaida, en particulier Ayman Al-Zawahiri, ainsi que des dirigeants de l’Irak, de la Jordanie, du Liban et de la Turquie.

      Haykal a indiqué que cette organisation criminelle s’est construit des appuis dans les pays de la région, et qu’elle a été mobilisée, en coopération avec le Mossad Israélien, et en coordination avec le CNS, pour importer un grand nombre d’éléments en Syrie.
      Il a souligné que l’objectif est de frapper le rôle historique, souverain et géopolitique de la Syrie, et de détruire le système de résistance dans la région.

      Haykal a considéré que le dernier veto russe et chinois au Conseil de Sécurité en faveur de la Syrie a barré la route devant ce complot et a tracé les contours d’un nouvel ordre mondial.
      Mohammed Hassaneien Haykal a salué la position chinoise sur la crise et ses efforts pour la résoudre, par le dialogue et la solution syrienne, confirmant que la nouvelle constitution est une grande porte pour la solution.
      Haykal a souligné que la nouvelle constitution adopte le pluralisme politique et économique et définit les pouvoirs et les répartit en conformité avec les normes de la construction d’un processus politique et d’un Etat démocratique libre.

      Source : article en arabe, publié par thawraonline, le 04 juin 2012, http://www.thawraonline.sy/index.php/press-and-media-list/5740-2012-06-04-19-18-29 traduit pour Infosyrie par Mohamed Ouadi

  2. sowhat dit :

    Quand on voit d’éminents responsables comme messieurs Fabius, Hollande et d’autres aller prêter allégeance à l’émir du Qatar – du jamais vu dans l’histoire de la République – on comprend mieux les positions françaises …

  3. sowhat dit :

    Le poête Adonis : la France trahit ses principes en soutenant des fondamentalistes

    http://www.lorientlejour.com/category/%C3%80+La+Une/article/762176/La_France_trahit_ses_principes_en_soutenant_des_fondamentalistes%2C_estime_Adonis.html

    bien sûr : la politique de la France a l’égard de la Syrie est contre-nature. D’autant plus qu’à beaucoup d’égards l’idéologie baathiste et par conséquent les fondements de l’état syrien sont les héritiers de la pensée politique française issue de la Révolution. C’est le monde à l’envers.

  4. Tarico dit :

    Si l’on considère la « guerre contre le terrorisme », contre Al-Qaida en somme, les USA ont, ces deux dernières années, concédé une territoire énorme à leurs ennemis.

    Au moment de la mort de Ben Laden, Al Qaida était pratiquement réduit, leurs derniers sanctuaires constamment survolés par les drones, pourchassés par l’armée des pays concernés, surtout dans l’ouest du Pakistan, au Yémen et dans le Sahara.
    L’Algérie avait presque complètement éradiqué AMQI sur son territoire.
    De leur côté, les russes ont expurgé l’islam radical et violent de la Tchétchénie et des républiques de sa zone d’influence.

    Mais aujourd’hui, grâce aux neo-cons US et leurs émules européennes, Al Qaida est comme un poisson dans l’eau en Tunisie, en Egypte, en Lybie, au nord-Mali, se finance ouvertement chez les princes milliardaires de la péninsule arabique, et métastase au moyen orient avec la plus grande facilité, entrainant le Liban et la Syrie dans la tourmente.

    Il y a de quoi se poser des questions quand, comme Brzezinski ou Kissinger, on a pas encore mis à jour le logiciel impérial.

    Je n’ai toujours pas compris quel peut être l’intérêt d’Israël dans cette stratégie. Créer une situation de chaos à ses frontières, propre à justifier une nouvelle guerre d’expansion vers le « Grand Israël » ?
    Il faudrait être dingue !

    • sowhat dit :

      « Je n’ai toujours pas compris quel peut être l’intérêt d’Israël dans cette stratégie »

      propager le désert autour d’Israel

    • marie dit :

      sauf si les islamistes restent sous contrôle,aujourd’hui ils tuent plus d’arabes que de juifs.
      S’ils devenaient incontrôlables, on pourrait alors leur faire la guerre avec autant d’énergie qu’on l’a fait contre le nazisme.
      On passerait alors en boucle les scènes d’égorgement, les massacres d’un autre temps,des massacres d’enfants et de femmes filmés par les bourreaux eux-mêmes et alors qui est-ce qui ne sera pas d’accord pour leur éradication totale.
      Si c’est pas machiavélique !!!!!!!
      Tout est l’art de présenter son ennemi, la force elle, est aux mains des nantis
      Bien sûr comme toute guerre les victimes collatérales innocentes seraient exterminées.C’est comme pour Hiroshima ou Nagasaki, on a tapé dans le tas, aucun tri préalable.

  5. amical dit :

    ZB une voix dissonante dans l’Amérique pro sioniste

    A propos de la position dissonante de Zbigniew Brzezinski sur la Syrie, il faut signaler que ce n’est pas la première fois que ce personnage se démarque des idées de l’establishment américain fortement influencé par le lobby sioniste.
    .
    Son analyse actuelle de la situation en Syrie me rappelle, sa position à l’égard des menaces israéliennes contre l’Iran. Dans l’une de ses interventions il a exprimé une critique virulente à l’égard du comportement particulièrement opportuniste des israéliens qui selon lui cherchent à impliquer de gré ou de force les Etats-Unis dans une guerre contre l’Iran pour le seul intérêt de l’entité sioniste..

    Le monsieur ne s’est pas contenté d’exprimer sa différence d’opinion sur le sujet, mais il a été jusqu’à proposer une surveillance des aéroports militaires de l’entité sioniste pour détecter tout mouvement suspect et même de proposer, qu’en cas d’attaque contre l’Iran, sans le consentement de la Maison Blanche, l’armée américaine se doit avoir des instructions claires pour l’avorter quitte à recourir à l’usage de la force.

    Dans son analyse il considère que sur la question du nucléaire iranien les intérêts américains et israéliens ne sont pas de la même nature. Il considère aussi qu’une guerre contre l’Iran dans le contexte imposé par l’entité sioniste est particulièrement préjudiciable pour les intérêts stratégiques américains.

    Encore une fois, une telle prise de position face à l’influence hégémonique du lobby sioniste dans le pays de l’oncle SAM donne une idée claire sur le tempérament du monsieur.

    Enfin l’analyse de ZB me rappelle une autre analyse sur la question de la de la nature des relations entre l’entité sioniste et les Etats-Unis. Il s’agit de l’article, paru en 2006, particulièrement intéressant de deux auteurs américains que sont : John Mearsheimer et Stephen Walt. Ces deux auteurs de Harvard, ont démontré dans cet article célèbre, l’asservissement de la politique étrangère américaine au Moyen Orient par le lobby sioniste aux seuls intérêts israéliens et parfois même contre les intérêts à long terme des Etats-Unis d’Amérique. Cette analyse a valu au deux auteurs une mise en quarantaine et un prix fort en termes de carrière.

    Pour plus d’information sur l’article des deux auteurs et la puissance du lobby sioniste aux Etats-Unis consulter les liens suivants :

    http://www.ism-france.org/analyses/Le-Lobby-Israelien-article-4470

    http://video.google.com/videoplay?docid=5838829577913530#

    http://french.irib.ir/info/moyen-orient/item/172463-zbigniew-brzezinski-washington-doit-empêcher-israël-de-mener-une-attaque-militaire-contre-l’iran

    • sowhat dit :

      Les propos de ZB peuvent être une pure (et double) intox destinée autant aux membres de la direction syrienne (afin d’y provoquer des défections) qu’au président Assad. Dans les propos de ZB il y en a pour tout le monde, chacun peut comprendre ce qui l’arrange. C’est du déjà vu.

      • amical dit :

        Nuance, je n’ai jamais dit que ce monsieur etait pro arabe. c’est plutôot un réaliste qui défend les intérêts américains avant tout.

    • Lajri dit :

      si on veut lui accorder le bénéfice du doute et croire ses paroles, peut-être est-il un des rares à s’apercevoir que les sionistes détruiront l’Amérique comme ils ont détruit l’Allemagne. L’Amérique « réelle » comme l’Europe et en particulier la France doivent se réveiller de leur torpeur.

  6. vilistia dit :

    Vous avez bien décrit Brzezinski.

    Brzezinski dirige Obama.

  7. Binze dit :

    en ce moment piccinin sur lcp.

  8. Cécilia dit :

    L’Éducation Nationale en Tunisie islamiste impose l’enseignement de la langue des néo-othomans dans ses établissement. Le projet de Califat musulman sous la direction des Turcs est-il en marche ?

    http://www.youtube.com/watch?v=npJOw2RlQyE&list=UU-48PCT3flS86JkLzxlTA9g&index=7&feature=plcp

    • Cécilia dit :

      D’ailleurs,lors de l’ouverture de la 23ème conférence Nationaliste Arabe à Tunis, Belqassem al-Chabi a surnommé Eurdogan « le sultan Abdulhamid », célèbre sultan ottoman et calife des musulmans. Ce sultan est connu par une série de massacres, les massacres hamidiens perpétré par son armée. Dans toute l’Anatolie et jusqu’à Constantinople, entre 1894 et 1896, ce seront plus de 200 000 Arméniens qui seront tués, quelque 100 000 islamisés de force et plus de 100 000 femmes enlevées pour être envoyées dans des harem. Ces massacres, qui précèdent de deux décennies le génocide arménien, ont valu au sultan le surnom le « Sultan Rouge ».

      Beaucoup ont protesté sur la présence de Rached al-Ghanouchi, le président de Nahda, estimant qu' »il n’a pas sa place ici, lui qui a reçu le sommet des ennemis de la Syrie » comme le dit un nationaliste tunisien.
      L’autre dit que celui qui se trouve en même côté que USA, Israel et les pays du Golf ne peut pas être qu’un ennemi de la résistance et c’est pour cela, ils sont les ennemis de la Syrie et cherchent à la détruire ».
      Un troisième dit que le mouvement des frères musulmans est l’ami des ennemis des Arabes et il est l’ami de l’Occident. « C’est un mouvement crée pour détruire l’islam et la nation arabe. », ajoute-il.

      http://www.youtube.com/watch?v=KhbVBgwHhJI&feature=channel&list=UL

  9. NO PASARAN dit :

    Très bon résumé de la situation :

    http://lepetitblanquiste.hautetfort.com/archive/2012/06/04/syrie-massacre-et-manipulation.html

    (Rien que vous ne sachiez déjà, mais un bon article à partager sur facebook pour ceux qui seraient intéressés. Pour vous montrer aussi que de plus en plus de monde s’insurge contre la situation et milite pour une Syrie souveraine !!!)

    Au fait, combien de personnes à la manif dimanche ? Merci et bonjour à tous ! (La prochaine fois, please, essayez de prévenir avant qu’on puisse rameuter du monde…)

  10. NO PASARAN dit :

    « En vérité, tant qu’il n’y a pas de coopération internationale qui aboutisse à un gouvernement qui puisse vivre avec Assad, et qui implique une sorte d’effort assidu en vue d’établir un certain consensus national, ce conflit va continuer.  » On peut traduire par : « on n’a trouvé personne pour remplacer Assad, alors restons-en là », non ?

  11. vilistia dit :

    Ajoutée par Stef2892 le 10 nov. 2010

    L’équipe de Méridien Zéro reçoit Michel Drac pour son livre Choc et Simulacre.

    Michel Drac nous brosse ici un portrait du très discret Zbigniew Brzezinski membre du CFR, du groupe Bilderberg et de la commission Trilatérale.

    Un homme dont les écrits préparent et annoncent depuis longtemps l’arrivée du Nouvel Ordre Mondial.

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=yKcPRmLlQqM

  12. vilistia dit :

    Volte-face de la Turquie sur la Syrie ?

    Des indications de plus en plus précises montrent que la Turquie serait en train de réviser radicalement sa stratégie et sa politique dans la crise syrienne, vieilles de 14 mois, mises sur la même ligne que le bloc BAO.

    Déjà, au début mai 2012, le 7 mai 2012, M K Bhadrakumar jugeait qu’il y avait des signes convaincants de l’évolution de la Turquie…

    «What gives cautious optimism is also that Turkey has been “retreating”. Notably, FM Ahmet Davitoglu has retracted from his rhetoric. He probably sensed that he crossed a red line and there has been adverse reaction in the Arab world, which is historically very sensitive about the Ottoman legacy. Besides, within Turkey itself, the government’s Syria policy has come under heavy fire. A Turkish intervention in Syria can be safely ruled out in the absence of a national consensus within Turkey.»

    Le 3 juin 2012, une analyse de DEBKAFiles tend à confirmer cette évolution turque. Elle confirme par ailleurs, plus précisément, une sensation ressentie durant la semaine qui a suivi le massacre de Houla, où la Turquie s’est montrée extrêmement discrète, voire dispensatrice d’un silence assourdissant.
    Dans le concert humanitariste général des “Amis de la Syrie”, dont elle était un des membres les plus actifs (jusqu’à accueillir le club en mars à Istanboul), la discrétion de la Turquie a constitué un évènement remarquable… DEBKAFiles écrit :

    «…In an astonishing about face, Turkey has just turned away from its 14-month support for the anti-Assad revolt alongside the West and made common cause with Russia, i.e. Bashar Assad. […]

    »Washington, London and Paris began rushing forward contingency plans for this eventuality upon discovering that Ankara had secretly notified leaders of the rebel Free Syrian Army Thursday, May 31 that it had withdrawn permission for them to launch operations against the Assad regime from Turkish soil. It was then realized that Turkish Prime Minister Tayyip Erdogan and his Foreign Minister Ahmet Davutoglu had stabbed Western-Arab Syrian policy in the back and moved over to help prop Assad up at the very moment his regime was on the point of buckling under international after-shocks from the systematic massacres of his own people.

    »That day, Erdogan’s betrayal was confirmed when Davutoglu announced over Turkish NTV: “We have never advised either the Syrian National Council or the Syrian administration to conduct an armed fight, and we will never do so.” He added: “The Syrian people will be the driving force that eventually topples the Syrian regime. Assad will leave as a result of the people’s will.” This was precisely the view voiced this week by Russian President Vladimir Putin, when he spoke out against violent rebellion, military intervention and sanctions to topple the Syrian ruler.

    »For the time being, the pro-Assad Moscow-Tehran front, bolstered now by Ankara, has got the better of Western and Arab policies for Syria…»

    Avant le texte cité plus haut, le 30 avril 2012, le même M K Bhadrakumar, lors d’un séjour en Turquie, appréciait sévèrement la position turque dans la crise syrienne, jugeant catastrophique pour ce pays de “suivre la voie des USA”, et s’interrogeant sur les choix d’Erdogan («Isn’t Turkey following the footsteps of the US — getting bogged down in quagmires some place else where angels fear to tread, and somewhere along the line losing the plot? I feel sorry for this country and its gifted people. When things have been going so brilliantly well, Erdogan has lost his way.»).

    La surprenante et assez incompréhensible politique syrienne de la Turquie depuis le printemps 2011 (expliquée par certains, et à notre sens d’une façon très acceptable, par des traits de caractère et d’humeur des deux principaux dirigeants turcs, Erdogan et Davutoglu , – voir le 29 février 2012) serait ainsi en train de changer et l’on pourrait à nouveau applaudir à la politique de ce pays, – parce qu’Erdogan aurait “retrouvé sa voie” un instant égaré.

    DEBKAFiles parle de “la trahison d’Erdogan”, ce qui est un bon signe d’une certaine assurance qu’on pourrait avoir de la réalité de ce tournant.
    Il y a eu, ces derniers jours, un regain de déclarations officielles turques fortement en faveur de l’Iran (voir PressTV.com, le 31 mai 2012), et ceci va évidemment avec cela.

    Dans tous les cas, on observera le caractère de volatilité extrême de la crise syrienne, avec l’apparente affirmation de “lignes” très affirmées (pro ou anti Assad), mais plutôt comme éléments de communication.
    Du point de vue de la politique suivie, il existe une réelle fluctuation pour la plupart des pays dont la politique n’est pas fondée sur des choix politiques clairs et explicitées par des arguments convaincants, cela montrant qu’il n’y a pas non plus de leadership politique impératif (notamment, rien de ce point de vue, pour le parti anti-Assad de la part des USA) mais des décisions suivant les perceptions générales, les intérêts, les humeurs et les influences temporaires, et les réactions des uns et des autres vis-à-vis de la pression constante et très puissante du Système.

    Cela rend compte de la manufacture particulière de la crise syrienne, où les facteurs d’idéologies de communication (humanitarisme, libéralisme interventionniste) et d’artificialité de certains groupes (nombre de groupes “rebelles” formés de toutes pièces, sans racines intérieures) tiennent une place très spécifique, où le caractère politique principal est la création du désordre et l’opposition aux principes structurants.

    Au reste, il s’agit bien d’une situation très caractéristique, d’une époque évidemment “crisique”, faite quasi exclusivement de crises diverses, où domine la dynamique d’autodestruction du Système.

    http://www.dedefensa.org/article-volte-face_de_la_turquie_sur_la_syrie__04_06_2012.html

  13. Djazaïri dit :

    Bernard Guetta dans sa chronique sur France-Inter vient de faire référence à la position de Kissinger et admet à contre-coeur que cette position est réaliste.

  14. RoyL dit :

    Attention à ces deux là, s’il vous plait: ce sont des *âmes*
    damnées de l’enfer (ayant leurs place réservées déjà, comme
    minimum); rappelons nous des grecs, d’Ulysse et du lieu
    souterrain où règne Hadès:

    […T]outes les âmes sont retenues comme des ombres sans force ni
    sentiment, pure présence d’un passé à jamais aboli, et qui
    peuvent reprendre vie quand on les évoque, en général par une
    LIBATION DE SANG à même le sol. […]

    Ulysse apporte un agneau et une chèvre noire à sacrifier
    (libation de sang) dans son voyage en enfer, pour faire que ces
    âmes se souviennent et parlent.

    Est-ce que Brzezinski et Kissinger parleraient pour le plaisir,
    l’amour de la science ou comme un hobby?!

  15. agent orange dit :

    En écoutant attentivement la vidéo (http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=z7vdqQihohg), il apparait que Bzrezinski n’est pas forcement contre une « intervention » en Syrie. D’après lui elle doit se faire avec la coopération internationale, autrement dit avec les chinois et les russes. Sans la participation de ces pays, une catastrophe est à prévoir.
    Ci dessous une transcription de la fin de son intervention.

    « Don’t put me in position in defending brutality and knifing of people because frankly this is not the issue. We do know such things happens and they’re horrible. They also happen in a much larger scale in many other countries in which we are not intervened. My point is we’re dealing here with a region in which all of these issues are interconnected.
    If we act simply on the basis of emotion and sort of vague threats that the Russians have to be forced to be good boys, we are going to produce a regionwide outbreak in which the issues within Syria will become linked with a conflict between the Saudis and the Shiites, Iraq will become destabilized, Iran will be involved, the Israeli on the side are also interested not having a particular strong Syria, so they are watching carefully, we may have a breakdown of the negotiating process with Iran on top of it and we’re going to have a major international problem in our hands with political and economic consequences that are very serious.
    And what I hear is a lot of emotion and sloganeering but I haven’t heard what the secret plans that the White House is conceiving actually are and how they are going to be implemented unless we get international cooperation on it ».

  16. chb dit :

    Sur ForeignPolicy.com, Joshua Landis publiait hier un article très pessimiste sur les suites d’une éventuelle intervention occidentale en Syrie. Il anime SyriaComment, une revue de presse tout-à-fait anti al Assad, mais la perspective d’un nouvel Irak lui semble très mauvaise tant pour les USA que pour le Moyen-Orient. Selon lui, la Syrie jeune et pauvre n’est pas terrain favorable à l’émergence de la démocratie par la révolution. Il est bien tard pour avouer cela, Monsieur l’Universitaire !
    Intro(trad. maison) :
    « Soyons clairs : Washington recherche un changement de régime en Syrie au moyen de la guerre civile. Les Etats Unis, l’Europe et les pays du Golfe veulent un coup d’état, alors ils affament le pouvoir de Damas tout en approvisionnant l’opposition. Ils ont sanctionné la Syrie à mort et déversent de l’argent sur les rebelles, leur distribuent à la pelle des armes fournies par le Golfe. Cela modifiera l’équilibre en faveur de la révolution. Les USA ne peuvent et ne doivent pas aller plus loin que ça. (…) Les nouveaux maîtres de la Syrie seront face à un un ensemble de défis dès leur prise du pouvoir. Ils devront employer les centaines de milliers de chômeurs syriens qui se sont sacrifiés pour la révolution, qui ont perdu leur famille, et qui ont combattu la tyrannie. Si les Etats-Unis s’impliquent militairement – détruisant palais présidentiel et installations militaires – ils deviendront responsables de la Syrie [ndt: comme de l’Irak, laissé en ruines?]. Pourront-ils discipliner les douzaines de milices qui se sont créées pour former les forces révolutionnaires ? Si le bilan des décès s’aggrave une fois que le régime Assad sera écarté, est-ce que les USA continueront à se mettre en frais pour stopper les crimes? (…)»

    Stay Out of Syria – Foreign intervention to topple Bashar al-Assad’s bloody regime risks a fiasco on par with Iraq and Afghanistan.
    BY JOSHUA LANDIS | JUNE 5, 2012
    http://www.foreignpolicy.com/articles/2012/06/05/stay_out_of_syria

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