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Infatigables, les partisans de l'indépendance, de l'unicité et de la stabilité de la Syrie envahissent régulièrement par centaines de milliers les rues et places des principales villes syriennes. Depuis la promulgation officielle des sanctions de la Ligue arabe, dimanche 27 novembre, les rassemblements se sont succédés, aussi denses et résolus, semble-t-il, que précédemment. Certains pourraient penser que de telles manifestations, si impressionnantes qu'elles puissent être, n'ont pas d'impact sur les médias et donc l'opinion occidentaux. Et c'est vrai qu'assez longtemps, [...]



Au fait, la Syrie réelle est toujours là !

Par Droits réservés,



Tartous, le 30 novembre : témoigner, tant qu'il le faudra !

Infatigables, les partisans de l’indépendance, de l’unicité et de la stabilité de la Syrie envahissent régulièrement par centaines de milliers les rues et places des principales villes syriennes. Depuis la promulgation officielle des sanctions de la Ligue arabe, dimanche 27 novembre, les rassemblements se sont succédés, aussi denses et résolus, semble-t-il, que précédemment. Certains pourraient penser que de telles manifestations, si impressionnantes qu’elles puissent être, n’ont pas d’impact sur les médias et donc l’opinion occidentaux. Et c’est vrai qu’assez longtemps, les journaux d’information ont superbement ignoré ces manifestations, ne voulant connaître que celles dûment estampillées « opposition ».

Pour casser le stéréotype médiatique

Voire : en France, il n’est plus rare de  lire dans la presse écrite et en ligne des allusions ou de voir des photos de ces rassemblements pro-gouvernement et même de visionner, dans les journaux télévisés, de brefs reportages sur ces manifestants syriens non agrées par la médiasphère. Les pires contempteurs du régime syrien – sauf BHL tout de même – se sentent obligés de concéder que Bachar al-Assad conserve des partisans, même s’ils en relativisent – politiquement correct oblige – le nombre et la constance.

Et puis, ces foules ne peuvent manquer de conforter les analyses et positions des alliés de la Syrie. Qui savent très bien que la situation intérieure syrienne n’a rien à voir, comme on s’obstine à nous le répéter, huit mois après le début des troubles, avec l’antagonisme d’une petite clique répressive et ultra-minoritaire et d’un peuple unanimement soulevé, et qu’au contraire, le rapport de forces politique intérieur en Syrie n’est pas à l’avantage de l’opposition, pour ne pas parler de sa frange terroriste plus ou moins salafiste.

Ces foules, patriotiques avant même que d’être bacharistes ou baaasistes, prouvent à ceux qui veulent bien le voir que la Syrie est devenue le nouveau terrain de chasse des manipulateurs, truqueurs et fauteurs de guerre qui ont déjà frappé, selon le même « process », l’Irak hier et la Libye aujourd’hui. Ce civisme syrien est donc utile, en même temps qu’il est admirable.

 



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35 commentaires à “Au fait, la Syrie réelle est toujours là !”

  1. fatima dit :

    Chaque fois que je vois les photos des manifestants : hommes, et femmes, je me dis « que ce peuple est capable de faire bouger des montagnes, pas par les armes mais par sa détermination pour préserver son pays de toute invasion occidentale ou ottomane ou golfique ». Et il ne va pas s’arrêter. Et si un jour la ligue arabe s’effondra , ce serait par les syriens. C’est ça la Syrie : résistante , debout et protégée grâce à ce fantastique peuple.

    • Mohamed dit :

      Je vous laisse avec les messages que cette talentueuse jeune fille Alepine, a lancé en pleine manifestation millionnaire à Alep, le 13.11.11, pour rejeter les décisions de la ligue arabe. Admirez l’éloquence, la pertinence, la présence et beaucoup d’autres qualités :
      http://www.youtube.com/user/tamadonte?feature=mhee#p/u/10/BM4cf7ZfwV8

      • Cécilia dit :

        Merci Mohamed,

        La petite Aïcha n’a rien oublié ni personne ni organisation :

        – la ligue « arabe ».
        – le complot.
        – l’opposition.
        – les amis russes et chinois.
        – l’armée « héroïque » de son pays.
        – son peuple fort, patriotique et résistant.
        – son président.
        – sa ville Alep.

        Aïcha n’est qu’une petite syrienne parmi d’autres alors juppé, obama, erdugan, ligue et consorts, êtes-vous stupides de croire pouvoir mettre à genou tel peuple ?

        Occupez-vous de votre peuple et votre économie car vous avez beaucoup de chats à fouetter chez vous et laisser les Syriens tranquilles !

        Cécilia, une Syrienne parmi d’autres

  2. denia dit :

    admirable ces syriens !!
    malgré le complot ils restent unis. dans une conscience politique très lucide ils finiront par être un modêle dans la région et dans le monde…
    à bon entendeur, salut!!

  3. denia dit :

    J’ai une grande admiration pour le peuple syrien qui, malgré les pressions et le complot reste uni dans une conscience politique toujours très lucide. Ce pays finira par être un modèle d’unité et de démocratie dans la région et sans doute dans le monde, n’en déplaise à certains.
    à bon entendeur, salut!

  4. Yassin le Syrien de Paris dit :

    Vive la Syrie Unie forte moderne laic et nationaliste!
    nous voulons pas de la démocratie à l’occidentale non! non!
    et ni les frêres musulmans! la Charia n’est pas faite pour la Syrie ok!
    allez en Arabie saoudite pour cela le royaume de l’hypocritie, le roi abdallah fervent wahabite amateur de wisky et de jeune filles!

  5. Hamed dit :

    Manœuvres des pays du Golfe contre le peuple syrien
    par Sami Kleib
    Mondialisation.ca, Le 30 novembre 2011

    D’après une personnalité proche du Secrétaire Général de la Ligue Arabe, Nabil Arabi, celui-ci aurait exprimé, lors d’une réunion formelle, son inquiétude réelle quant aux plans d’intégration de la Jordanie et du Maroc au sein du Conseil de Coopération des Pays du Golfe (CCG), suggérant à son auditoire que c’était là un véritable danger pour la Ligue Arabe, car il en résulterait une nouvelle partition du Monde Arabe avec, d’une part les monarchies et les principautés ; d’autre part le reste des pays arabes. Ce qui permettrait à l’Occident de contrôler efficacement les sources d’énergie et l’ensemble des décisions politiques concernant la région.

    Selon la même source, le secrétaire général adjoint de la Ligue Arabe, Ahmed Bin Houli (d’origine algérienne) serait réduit le plus souvent à un rôle d’exécutant des points de vue et directives du ministre des affaires Étrangères qatari, Sheikh Hamad Bin Jassem Bin Jabr Al Thani, ce qui aurait conduit nombre de participants à se poser des questions sur les positions réelles de l’Algérie. D’autant plus, qu’historiquement — et à commencer par son ministre des Affaires Étrangères Abdel Aziz Boutéflika dès l’époque où celui-ci a occupé ce poste — la diplomatie algérienne s’est toujours distinguée par sa fermeté et l’efficacité de ses initiatives au sein de la Ligue. Aurait-elle peur de subir le même sort que la Tunisie ou la Libye, voire pire ?

    Décrivant l’offensive des pays du Golfe, Nabil Arabi aurait dit : « Une offensive d’une telle force et d’une telle ampleur est des plus inquiétantes » avec, pour preuve, le fait indiscutable que certains de ces pays se comportent comme si la Ligue Arabe n’était qu’une sorte de couverture les autorisant à s’en prendre à d’autres États membres tels que la Libye, le Yémen, l’Egypte, la Syrie, etc… Comme d’autres responsables de la Ligue Arabe, Nabil Arabi n’a pu que constater l’ambiguïté délibérée des décisions prises à l’encontre de la Libye et serait allé jusqu’à dire : « Personnellement, je ne savais pas que la décision de l’établissement d’une « no-fly zone » et l’interdiction de survol de l’aviation libyenne pouvaient donner prétexte à l’OTAN d’aller bombarder, à l’artillerie lourde, des régions libyennes choisies pour cibles. Si je l’avais su, je n’aurais jamais cautionné cette décision ».

    Il est certain que la légitimation de l’intervention de l’OTAN en Libye a été ourdie sous la mandature d’Amr Moussa. D’où la probabilité que Nabil Arabi ait voulu envoyer un message très clair pour signifier que d’autres pays arabes sont tombés dans le même piège alors même que, en sa qualité de Secrétaire Général de la Ligue Arabe, Nabil Arabi ait dû finir par bien accueillir l’élimination de Mouammar Kadhafi et de son régime.

    Par ailleurs, diverses sources proches d’Ahmed Bin Houli rapportent que Nabil Arabi aurait ajouté que les pays du Golfe ont exercé d’énormes pressions pour arriver à faire adopter la position que l’on sait contre la Libye, et qu’ils sont en train d’agir de même contre la Syrie.

    Il faut rappeler que le texte de l’article premier de la décision de la Ligue arabe, prise le 14 mars 2011, équivalait à une sollicitation claire du Conseil de Sécurité pour une intervention militaire en Libye, puisque cet article lui demandait de : « Prendre immédiatement les mesures nécessaires pour l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne interdisant tout mouvement de l’aviation militaire Libyenne, établir une zone de sécurité dans les sites exposés aux bombardements en tant que mesure préventive permettant la protection du peuple libyen et des résidents de toutes nationalités, tout en respectant la paix régionale et la souveraineté des États voisins. »

    En outre, diverses personnalités proches de la Ligue Arabe ont affirmé qu’actuellement certains pays du Golfe, le Qatar en premier, font pression pour assurer une couverture comparable pouvant légitimer une intervention internationale en Syrie, mais qu’ils se sont heurtés à de sérieuses objections émanant d’autres pays arabes. Ainsi, l’Égypte et l’Algérie ont refusé jusqu’ici de les suivre. Le Roi d’Arabie Saoudite ne s’est pas montré enthousiaste non plus, malgré les pressions venues de personnalités saoudiennes et koweitiennes qui n’exprimaient pas nécessairement la décision officielle de leurs deux pays.

    À ce stade, des questions se posent concernant la complicité des pays du Golfe et d’Ankara visant à déstabiliser la Syrie de l’intérieur.

    Les connaisseurs des arcanes de la Ligue Arabe se transmettent les informations sur les manipulations destinées à encourager la Turquie et la Jordanie à élever le niveau de leur ingérence dans les affaires syriennes sous prétexte de protéger les civils, les réfugiés, et les dissidents de l’Armée ; et à les inciter à réfléchir sérieusement aux modalités d’établissement de « zones tampons » à leurs frontières communes avec la Syrie. Tout cela assorti d’une panoplie de sanctions telles que le gel des transactions et des avoirs financiers dans les banques arabes, l’arrêt des investissements des pays du Golfe, la suspension de la Syrie de la zone de libre-échange arabe (GAFTA), et son asphyxie par l’exercice de pressions sur les États et les sociétés qui traitent avec les secteurs économiques et financiers syriens.

    Ingérence étrangère et opposition

    Des médias israéliens, dont le quotidien « Haaretz », se sont intéressés aux divers plans visant à transformer Homs, Hama, et Edleb en « zones sous protection internationale », mais les moyens pour y parvenir n’ont pas été réunis étant donné que le double veto sino-russe prononcé contre toute intervention étrangère dans les affaires syriennes contribue toujours à rendre cette manœuvre très difficile. Si bien que d’autres moyens sont à l’étude, telle l’idée des « couloirs humanitaires » avancée par le ministre des Affaires Étrangères français Alain Juppé.

    Il convient de préciser que la Chine et la Russie ne sont pas les seuls pays à s’opposer aux plans de déstabilisation de la Syrie. En effet, une intervention turque ou internationale n’a pas reçu l’aval de tous les pays membres de la Ligue Arabe. Plusieurs d’entre eux ont exprimé clairement des réserves, qui sont restées cependant inaudibles ou délibérément ignorées, tout comme le désaccord arabo-arabe au sujet de l’opposition syrienne censée être représentée par le Conseil National Syrien (CNS).

    D’après Ammar al-Qurabi, (chef de l’Organisation nationale des droits de l’Homme basée au Caire -Ndt), Nabil Arabi aurait reçu vingt-cinq demandes d’entretien de la part de l’opposition syrienne, au moment même où le Qatar et des pays du Golfe, notamment, exerçaient d’intenses pressions sur les pays arabes pour les conduire à reconnaître le CNS.

    Tandis que d’autres pays, notamment occidentaux, considèrent qu’il est impératif d’élargir la représentativité du CNS avant de le reconnaître officiellement, d’autres forces de l’opposition syrienne déclarent que le CNS ne peut représenter la volonté populaire. Ils accusent le CNS d’être dominé par la Turquie, le Qatar, et d’autres pays arabes, et de n’être qu’un écran derrière lequel se cachent les Frères Musulmans. Ceci explique pourquoi le CNS n’aurait pas encore été reconnu comme l’unique représentant de l’opposition syrienne, ni par un État arabe, ni par un État occidental.

    Il n’est absolument pas exclu que nous assistions maintenant à une intensification des pressions devant conduire à l’organisation d’une conférence réunissant une « opposition élargie » – où seraient présentes toutes ou la plupart des parties – dans le seul but de légitimer sa reconnaissance par les pays arabes et occidentaux et, du même coup, réussir à délégitimer le gouvernement syrien avec tout ce que ceci pourrait engendrer comme obstacles pour les diplomates syriens basés à l’étranger, dans leurs tentatives de conciliation.

    Il faut savoir que la contrebande d’armes – qui depuis plusieurs mois ont envahi le territoire syrien – a provoqué la division de l’opposition syrienne extérieure, certaines personnalités refusant d’accorder tout crédit au CNS. Ainsi, Haytham Manna en grande délicatesse avec Burhan Ghalioun a déclaré : « Si les manifestations en Syrie s’étaient islamisées, confessionnalisées, ou armées, elles seraient déjà terminées », étant donné que ce sont toujours les armes qui l’emportent. Avec son mouvement d’opposition, Manna a exigé de Ghalioun et du CNS qu’il dirige, qu’il adopte une position claire quant à la séparation de la religion et de l’État, les mettant au défi de le faire.

    Ceci dit, la plupart de ces opposants disent que, si le régime syrien veut éviter une intervention étrangère, c’est à lui de prouver sa volonté de réformes et d’initier des mesures concrètes en ce sens, notamment en termes d’élections permettant un partage effectif du pouvoir.

    Il n’en demeure pas moins que, ces dernières semaines, c’est le Qatar qui a joué le rôle majeur pour rassembler les opposants. Il a du reste invité la plupart de leurs représentants à Doha. Certains vont jusqu’à dire que la dernière rencontre entre le premier ministre qatari et le prince héritier d’Arabie Saoudite a été quasi-exclusivement consacrée à la crise syrienne alors que ce dernier, suite à sa nomination, avait reçu un message d’amitié remarqué de la part du Président Bachar el-Assad, auquel il a répondu en termes chaleureux, souhaitant à la Syrie de sortir saine et sauve de la crise en cours.

    Les autorités turques aussi ont joué un rôle majeur. Elles ont intensifié leurs pressions et leurs déclarations intempestives par la voix de Recep Tayeb Erdogan. Et, au dire de certains opposants, Al- Qurabi entre autres, toutes sortes de scénarios ont été imaginé par la direction politique turque : « Coup d’État militaire, établissement de zones tampons, sanctions économiques et financières, et encouragement à la dissidence de militaires syriens ».

    Aussi, il semble que l’intervention de l’armée syrienne à Homs, avec l’adoption d’une politique sécuritaire « chirurgicale » visant à capturer ou à tuer des groupes de bandes armées, a poussé certains pays du Golfe a accélérer la cadence et l’intensité des pressions sur la Ligue Arabe, et particulièrement sur Nabil Arabi, pour établir un protocole menottant la Syrie, de telle sorte qu’elle ne puisse ni l’accepter, ni le refuser. En l’acceptant, elle ouvrait ses portes à des observateurs pas nécessairement neutres, aux trafics d’armes, aux manifestations, aux dissidents armés. En le refusant, elle ouvrait la voie au Conseil de Sécurité et bridait l’action de la Russie.

    Sujets de désaccord entre la Syrie et la Ligue Arabe

    Le quotidien As-Safir a pu se procurer, auprès de sources proches d’Ahmed Bin Houli, des documents échangés entre la Ligue Arabe et Damas durant les deux derniers mois.

    Le premier document (numéro 7435, daté du 16 octobre 2011), comportait les exigences suivantes :

    1. Arrêt total de tous les actes de violence dirigés contre les citoyens syriens, et arrêt total de toutes les violences quelle qu’en soit l’origine.

    2. Annonce par les autorités syriennes de leur volonté de libérer tous les prisonniers politiques en raison des événements en cours, avant la célébration de l’Aid Al-Adha [Fête du Sacrifice ou AID AL-KEBIR, Ndt]

    3. Évacuation totale de toute présence militaire des villes et des quartiers habités.

    4. Tenue d’un Congrès pour un vaste dialogue national au siège du secrétariat général de la Ligue Arabe et sous ses auspices, dans un délai de 15 jours, et après exécution des articles ci-dessus 1,2, 3.

    Ce congrès devant réunir des représentants du gouvernement syrien et de toutes les parties de l’opposition pour s’accorder sur une feuille de route précisant les modalités nécessaires à la mise en œuvre d’un processus de réforme politique conforme aux ambitions du peuple syrien.

    Le comité ministériel et le secrétariat général de la Ligue Arabe sont chargés de la préparation des modalités nécessaires à l’exécution de ces articles.

    Le 26 octobre 2011, un deuxième document émanant du comité ministériel « suite à son accord avec Son Excellence le Président Bachar el-Assad » précisait les amendements suivants, apportés par la Syrie :

    1. Arrêt total de toutes les violences quelle qu’en soit l’origine.

    2. Libération des détenus en raison des événements en cours.

    3. Evacuation de toute présence armée des villes et des quartiers habités.

    4. … non modifié

    5. Invitation des organismes officiels de la Ligue arabe et des médias arabes et internationaux à circuler librement dans toutes les régions syriennes pour s’informer et rendre compte de la réalité des événements sur le terrain.

    Les informations émanant de milieux officiels de la Ligue Arabe indiquent que, lors des discussions qui ont eu lieu en marge du conseil ministériel entre Nabil Arabi, ses conseillers, et certains représentants des pays du Golfe, le Sheikh Hamad en premier, l’impression générale était que la Syrie refuserait ces résolutions, vu que Nabil Arabi avait entendu le Président Assad répéter à maintes reprises qu’il refuserait toute atteinte à la souveraineté de la Syrie et que le dialogue devrait avoir lieu sur le territoire syrien.

    Mais l’approbation de l’Initiative Arabe par la Syrie, couplée avec le renforcement des mesures sécuritaires dans les régions « chaudes », notamment pendant l’AID Al-Adha, a contribué à relever le niveau des pressions des pays du Golfe et des pays occidentaux sur la Ligue Arabe, pendant que les médias arabes et internationaux s’acharnaient à diffuser des images de meurtres, de violences, et d’incursions, prétendument attribuées au régime syrien. Là-dessus est venu s’ajouter le fameux « protocole arabe » dont le contenu était toujours censé être refusé, sans délai, par les Syriens.

    Pièges du protocole arabe

    Là encore, la Syrie n’a pas répondu par la négative. Au contraire, elle a décidé d’aller dans le sens du vent au risque de se trouver entraînée dans la bourrasque. Elle a accepté le principe du « protocole » tout en travaillant à son amendement. Ainsi, elle en a exclu l’article stipulant la présence de « gardes personnelles ou privées », comme elle a refusé de souscrire à tout rapport ou déplacements des représentants de la Ligue Arabe avant consultations croisées avec le gouvernement, en précisant que les rapports devraient être soumis en parallèle au secrétaire général de la Ligue et au gouvernement syrien. Quant au financement, il devait être assumé par la Ligue Arabe, elle-même.

    Qu’est-ce qui conduit la Syrie à accepter ce qui risque de menacer sa souveraineté ?

    L’opposition voit dans cette attitude conciliante du gouvernement syrien un signe de faiblesse révélateur de son incapacité à refuser quoi que ce soit et qui annonce sa chute imminente. Le point de vue des dirigeants syriens est radicalement à l’opposé de cette analyse. En effet, ceux qui les côtoient vous font remarquer que, alors que la crise entre dans son neuvième mois, il ne peut pas avoir échappé aux observateurs que le gouvernement et l’armée syrienne sont restés solidaires ; que le nombre de déserteurs n’a même pas atteint la proportion observée en temps normal ; qu’il n’y a pas de craintes particulières concernant la situation financière puisque la Syrie sort de dix-sept années de blocus qui ne l’ont pas empêchée de développer son agriculture, d’exporter ses produits, et que rien ne pourrait étrangler son économie tant que ses relations resteraient ouvertes avec l’Irak, le Liban, la Russie, l’Indonésie, l’Inde…

    Les mêmes considèrent que cette attitude conciliante de la part des Syriens a pour but premier de maintenir l’« unité du front arabe » pour éviter de légitimer une intervention étrangère et renforcer les positions de la Russie et d’autres alliés auprès du Conseil de Sécurité. Cela d’autant plus que les Syriens peuvent présenter des dossiers documentés par des photos, vidéos, et DVD, prouvant la participation de centaines d’individus armés à des exactions, à des assassinats liés à des différences communautaires, à des mutilations de cadavres, à des viols… en particulier, dans la région de Homs ; certains de ces dossiers confirmant l’implication directe de certains pays du Golfe dans le financement et l’armement, dossiers qui pourront être divulgués si les Arabes persistent dans leur intensification des pressions jusqu’au point de rupture.

    Cette logique des Syriens laisse à penser qu’ils ne prendront pas les devants pour sortir de la Ligue Arabe. Mais, au cas où certains voudraient les en exclure, ils devront en supporter les conséquences. Ici, il n’est pas inutile de rappeler que Nabil Arabi a raconté récemment comment il a été obligé, lorsqu’il était Ministre des Affaires Étrangères, de renvoyer à plus tard la question du rapprochement égypto-syrien sous la pression des pays du Golfe ; comme il n’est pas inutile de rappeler que cette logique est soutenue par le peuple syrien. En effet, si les décisions de la Ligue ont trouvé un écho favorable chez une partie des Syriens, l’autre partie a réagi par des manifestations massives et répétées. C’est ainsi que les décisions de la Ligue ont mis en mouvement les forces du patriotisme arabe en soutien avec la Syrie contre toute intervention étrangère.

    Dans ces conditions, la situation syrienne paraît se diriger vers plus de complexité, puisque le contrôle de la sécurité intérieure subit les pressions immenses de l’extérieur. Mais certains, dont les Russes en particulier, soutiennent que le régime est encore capable de réaliser une percée majeure du fait de ses avancées en matière de réformes politiques dont il faudrait accélérer le pas pour le transposer dans la réalité des faits. C’est ce qui a conduit Moscou à jouer un rôle de médiateur et à recevoir une délégation du CNS. Cette démarche faisant suite à la « Conférence d’Antalya » supposée réunir les représentants de tous les partis constitués d’opposants syriens basés à l’étranger, qui s’était soldée par un appel à la chute du régime de Bachar el-Assad.

    Récemment, un certain nombre de pays arabes ont exprimé leur réelle inquiétude en cas d’éventuels « faux pas » contre la Syrie. Mais, il est intéressant de noter que ces réserves ont été rejetées par Nabil Arabi et le Sheikh Hamed, et que les amendements au « protocole » proposés par l’Algérie n’ont pas été pris en considération. Certains suggèrent que les tentatives pour envenimer la situation en Égypte sont en relation directe avec d’autres dossiers arabes et internationaux. Du reste la déclaration officielle de l’Égypte ne traduisait pas un grand enthousiasme, ni pour accueillir le CNS, ni pour une intervention internationale dans les affaires internes de la Syrie.

    Les pessimistes vont jusqu’à croire que le Monde arabe assiste à une étape de désintégration de la Ligue Arabe ou à sa soumission aux diktats des pays du Golfe, ce qui nécessiterait l’affaiblissement du rôle de l’Égypte, pour commencer.

    D’autres pensent que la bataille régionale/internationale a atteint son point culminant fournissant une occasion favorable pour attaquer la Syrie comme prélude à l’encerclement de l’Iran. Mais, cela suppose que le camp d’en face, c’est-à-dire l’Iran, la Syrie, le Hezbollah, la Russie, soient prêts à une confrontation, ce qui ajoute à la complexité et à la durée de la crise syrienne. À moins qu’un événement interne inattendu ne survienne et que la situation ne glisse vers le piège d’une confrontation avec la Turquie, la Jordanie, ou…

    Au milieu de tout cela, le Liban sera probablement confronté à une série de secousses politiques et sécuritaires, puisque la plupart de ses politiciens définissent leur politique en fonction de leur positionnement face à la crise syrienne.

    Sami Kleib
    As-Safir, 25 novembre 2011.

    • Mohamed dit :

      Merci Hamed,
      Voilà les commentaires de la traductrice :

      La guerre contre le peuple syrien n’est certes pas une « guerre déclarée » puisqu’on incite l’opinion publique à s’intéresser à son sort au nom de la prétendue « responsabilité de protéger » qui apparaît désormais comme le moyen idéal, non pour éviter son malheur, mais pour égarer notre compréhension des véritables enjeux. Peu importe que ce peuple se mobilise inlassablement depuis des mois, pour manifester en sa majorité son soutien à son Président, laissant de côté des revendications de réforme devenues secondaires face à un danger qu’il a bien mesuré. Peu importe qu’il rejette toute ingérence ou intervention étrangère, et qu’il réaffirme son refus de céder à l’escalade de la violence et aux escadrons de la mort téléguidés et financés de l’extérieur. Peu importe la vérité des faits à ceux qui les dénaturent, tant que l’opinion publique chez nous continue de croire que le peuple syrien est victime de ses dirigeants, et non pas la cible de puissances étrangères.

      Une fois de plus, la grande majorité des journalistes jouent sur l’affrontement entre le Bien et le Mal. Leurs mensonges sont des armes autrement plus meurtrières et surtout « humainement » plus acceptables qu’une intervention militaire, rendue momentanément impossible pour des « raisons techniques », comme nous l’explique Sami Kleib ; des journalistes qui pratiquent contre le peuple syrien une stratégie que l’on pourrait qualifier de « terrorisme médiatique », par le biais d’informations erronées et non vérifiées, de vidéos qu’ils savent truquées, et de reportages totalement mensongers. Comme on l’a vu avec la diffusion du reportage de Sofia Amara, qu’Arte et la Télévision Suisse Romande ont pourtant diffusé et rediffusé, malgré le fait que sa non crédibilité n’a pas pu leur échapper, compte tenu des protestations anticipées venues de personnes directement concernées. [1]

      Mais quelque chose est en train de changer. Il semble qu’il ne soit plus absolument indispensable de ne consulter que des sites internet non inféodés aux manipulateurs de tous bords. En effet, certains rédacteurs de nos médias dits « traditionnels » commencent à lever un coin du voile jeté sur nos consciences, sans cependant renoncer à diffuser les informations fausses ou tendancieuses qui émanent de sources plus que douteuses, tel que l’OSDH, le prétendu Observatoire Syrien des Droits de l’Homme basé à Londres, et qui fait état quotidiennement d’un nombre de victimes, sans que l’on sache ni qui compte les morts, ni leur identité, ni surtout qui les a tués. [2]

      Témoin de ce changement ? Un article édifiant dans l’édition papier du 23 novembre du journal satirique « Le Canard enchaîné » qui titre : « Une intervention « limitée » préparée par l’Otan en Syrie. En projet, une formation à la guérilla des déserteurs syriens par les services secrets français » ! Les extraits – recopiés ici – en disent long sur cette intervention extérieure :
      […]
      « Les Turcs proposent d’instaurer une zone d’ « interdiction aérienne » et une zone tampon à l’intérieur de la Syrie, destinée à accueillir les civils qui fuient la répression et les militaires qui désertent (évalués à 8000, officiers supérieurs compris, par les services français de renseignement). Pas simple à réaliser, car il faudrait dès lors que des bases aériennes turques accueillent les avions français et britanniques. »
      « « Avant même la réalisation de ces projets stratégiques, dit-on au ministère de la Défense, les services secrets étaient à l’œuvre. » Au nord du Liban et en Turquie, où se réfugient nombre de déserteurs syriens, des officiers français de la DGSE et britanniques du MI 6 ont pour mission de constituer les premiers contingents de l’Armée syrienne libre, encore embryonnaire. »
      […]
      « Déserteurs à mobiliser

      Une guerre anti-Bachar par intermédiaire, donc ? « Il ne s’agit pas de recommencer ce qui s’est passé en Lybie », confirme un officier de haut rang à la Direction du renseignement militaire. « Mais ce sont les Français et les Britanniques qui ont pris les premiers contacts avec les rebelles. » Des contacts politiques, avec des exilés réfugiés à Paris ou à Londres, et militaires, avec des déserteurs, afin d’évaluer l’importance relative de leur Armée syrienne libre, qui a déjà attaqué plusieurs bâtiments officiels. »
      […]
      « L’ « Armée syrienne libre » !? N’est-ce pas cette armée qui a revendiqué avoir tué sept pilotes militaires syriens dans le bus qui les transportait ? » [3]

      Faut-il comprendre que c’est cette soit disant « Armée syrienne libre » qui élimine les fleurons des « défenseurs de la patrie » (désignation officielle de l’Armée syrienne), est celle-là même que la Ligue Arabe voudrait promouvoir en exigeant du gouvernement syrien le retrait des soldats de l’Armée Nationale hors des villes et des quartiers habités ? Armée qui a déjà perdu plus de mille soldats. C’est en tout cas ce que semble souhaiter François Zimeray, Ambassadeur de France pour les droits de l’Homme et compagnon de route de BHL, lorsqu’il cherche désespérément à nous convaincre, sur Europe 1, « de la dimension de cruauté de la répression syrienne ». Lui, non plus ne s’embarrasse pas de détails pour nous communiquer ses sources, mais joue plutôt sur une fibre sensible dont il semble être lui-même dépourvu, tout simplement, parce qu’il ne peut pas ignorer qui commet ces cruautés.

      Finalement est-il déraisonnable de considérer que le problème n’est pas « en » Syrie mais « autour » d’une Syrie, prise entre le feu de visées hégémoniques contradictoires et sommée de se mettre à genoux, alors que son peuple a décidé de rester debout ? Y parviendra t-il ? Nous osons le croire.

      Mouna Alno-Nakhal
      29 novembre 2011.

      [1] Voir le contre-documentaire, en 8 parties, mettant gravement en question la crédibilité du reportage : « Syrie, dans l’enfer de la répression » réalisé par Sofia Amara, diffusé sur Arte le 11 octobre 2011. http://www.silviacattori.net/article2441.html
      [2] http://www.mondialisation.ca/index.php ?context=va&aid=27865

      [3] http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/24/97001-20111124FILWWW00663-syrie-7-pilotes-militaires-tues.php

      http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27950

      • Rami dit :

        Quelqu’un peut-il me dire pourquoi certaines références ci-dessus présentées sont estampillées par un certain Karbalaqsa (Kerbala al-Aqsa)… l’orientation chiite des diffuseurs de cette soit-disant contre enquête ne semble pas faire de doute, non ?

        • Cécilia dit :

          Rami,

          Depuis quand « al-Aqsa » est une référence chiite ?

          C’est la grande mosquée de Jérusalem, le grand symbole des musulmans du monde entier.
          Le voyage nocturne de prophète est-il une référence chiite pour vous cher Rami ?

          En plus, où est le rapport de tout cela avec un contre enquête journalistique faite par une chaine française sur un sujet politique ?

          A titre personnel, je trouve que vos propos reflètent déjà votre orientation religio-politque qui cherche à mettre le « chiite » à toutes les sauces.

          Arrêtez de salir l’image de l’islam et manipuler les musulmans.
          Restez surtout le plus loin possible de la Syrie et des Syriens.
          Gardez bien votre place en Arabie et à Qatar.

          En Syrie, j’ai appris depuis toute petite :

          « al-din lillah wal-watan llijami3 »
          (La religion est à Dieu et la patrie est à tout le monde)

          • BWANE dit :

            Merci cécilia d’avoir remis ce misratiste à sa place…au qatar ! Je ne connaissais pas cette sorte de nouveau clone dont la bête noire semble être l’Iran en particulier et le chiisme en général, -allez voir ce qu’il raconte à propos du documentaire publié par Infosyrie hier et de la réponse cinglante que je me suis senti obligé de lui infliger ; Il semble que certains haut-stratèges aient décidé d’affecter ici une nouvelle génération de clones, plus inculte que la précédente si je puis dire.

  6. Cécilia dit :

    Les Syriens patriotiques d’Idleb ont été agressés par l’opposition démocratique pro OTAN au début d’une manifestation contre les décisions de la ligue hébraïque. Il y a eu cinq morts parmi les manifestants contre la ligue :

    http://www.shukumaku.com/Content.php?id=37156

    N.B (Il est à signaler qu’Idleb connait un vrai problème avec les terroristes vu surtout sa position d’une ville proche de la Turquie)

  7. Hamed dit :

    Ce chemin de Damas semé d’embûches

    jeudi 1er décembre 2011 – 06h:00

    Pepe Escobar
    Asia Times

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    La question à un demi-billion de dollars dans l’ « Hiver arabe » : qui va ciller le premier dans le scénario de l’Occident pour aller traîner jusqu’à Téhéran, via Damas ?

    (JPG)
    Base navale russe de Tartous
    (Ria Novosti – Alexey Fedose)

    Toujours à l’affût

    Alors qu’ils font le point devant l’échiquier régional et le formidable déploiement des forces alignées contre eux, le chef suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, et la dictature militaire du mullahtariat à Téhéran voient à quoi ils doivent simultanément faire face : à la superpuissance de Washington, aux va-t-en-guerre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), à la puissance nucléaire d’Israël, et à toutes les monarchies absolues arabes sunnites, et même à la Turquie laïque à majorité sunnite.

    Alors que de son côté, la République islamique ne peut compter que sur Moscou. Une carte moins mauvaise qu’il n’y paraît.

    La Syrie est l’allié majeur incontesté de l’Iran dans le monde arabe, pendant que la Russie, avec la Chine, en sont les principaux alliés géopolitiques. La Chine, pour l’instant, a laissé clairement entendre que quelle que soit la solution pour la Syrie, elle doit être négociée.

    La seule et unique base navale de la Russie en Méditerranée est le port syrien de Tartous. Ce n’est certes pas par hasard que la Russie y a installé son système de défense anti-aérienne S-300 – l’un des meilleurs systèmes de missiles sol-air (toute altitude) au monde, comparable à l’American Patriot. Son perfectionnement vers un système S-400 bien plus sophistiqué est imminent.

    Du point de vue de Moscou – aussi bien que de Téhéran -, un changement de régime à Damas est hors de question. Cela signifierait quasiment l’éviction des navires russes et iraniens de la Méditerranée. (*)

    Pourtant des mouvements latéraux importants sont déjà engagés par l’Occident. Des diplomates à Bruxelles ont confirmé à Asia Times Online que les anciens « rebelles » libyens – qui tentent en ce moment de se trouver un gouvernement crédible – ont déjà donné le feu vert à l’OTAN pour la construction d’une base militaire tentaculaire en Cyrénaïque (province au nord-est de la Libye).

    Ce n’est pas l’OTAN qui a le dernier mot pour de telles questions. C’est décidé par le grand patron – le Pentagone -, intéressé à stimuler l’Africom (commandement militaire US pour le contrôle de l’Afrique – ndt) en coordination avec l’OTAN. Au point qu’on s’attend à ce que 20 000 hommes de troupes soient déployés sur le terrain en Libye – dont au moins 12 000 Européens. Ils seront responsables de la « sécurité intérieure » en Libye, mais aussi sur le pied de guerre pour toutes campagnes militaires ultérieures éventuelles sur – qui d’autres ? – la Syrie et l’Iran.

    Écraser ces chiites

    Autant la dernière « coalition de la volonté » (Coalition of the willing est le nom que G. W. Bush a donné aux États qui ont accepté de participer à la guerre américaine en Irak en 2003 – ndt) – qui, soit dit en passant, répète le modèle libyen – autant cette coalition est dirigée contre le régime de Bashar al-Assad en Syrie, autant elle représente aussi une guerre chrétiens-sunnites contre chiites, que ce soit la minorité alaouite de Syrie ou les majorités chiites d’Iran, d’Irak ou du Liban.

    Cela s’intègre totalement dans l’ « opportunité stratégique » déterminée par le puissant lobby pro-israélien à Washington : si nous frappons l’axe Damas/Téhéran, nous portons un coup fatal au Hezbollah au Liban. Cela, pensent les idéologues, pourrait passer maintenant dans l’opinion publique mondiale sous couvert d’ex-Printemps arabe – aujourd’hui « Hiver arabe » après métamorphose, avant d’être l’ « Été arabe », dans les contre-révolutions arabes.

    Comme Téhéran l’observe, ce qui se passe réellement pour la Syrie, est une couverture « humanitaire » pour cacher une opération complexe anti-chiite et anti-Iran.

    La feuille de route est d’ores et déjà claire. Un Conseil national syrien non représentatif, acrimonieux – du style libyen – est déjà en place. Idem pour une « insurrection » sunnite armée de pied en cap et quadrillant les frontières du Liban et de la Turquie.

    Les sanctions frappent déjà essentiellement la classe moyenne syrienne. Une campagne internationale implacable de dénigrement du régime Assad a été déployée. Et les opérations psychologiques abondent, avec l’objectif de persuader des éléments de l’armée syrienne de déserter (ça ne marche pas).

    Un rapport (1) d’un chercheur basé au Qatar pour l’Institut international d’Études stratégiques n’est même pas loin d’admettre que la soi-disant « Armée libre syrienne » n’est surtout qu’une bande d’irréductibles islamistes, plus quelques réels transfuges de l’armée, mais pour la plupart des Frères musulmans radicalisés achetés, payés et préparés à des fins militaires par les États-Unis, Israël, les monarchies du Golfe et la Turquie. Il n’y a rien de « pro-démocratie » dans tout cela – comme rabâché sans cesse par les médias privés occidentaux et les médias à capitaux saoudiens.

    Comme pour le Conseil national, basé à Washington et à Londres et saupoudré de ces habituels exilés douteux, son programme appelle à gouverner la Syrie aux côtés de l’armée, de cette même armée – comme la junte militaire égyptienne – qui a tiré sur les civils qui manifestaient. Cela nous rappelle que la seule solution sensée pour le peuple de Syrie est de faire tomber le régime de l’État policier d’Assad, tout en étant farouchement opposé au douteux Conseil national syrien.

    Le modèle (de dictateur) de cette année

    Et puis il y a l’Occident, comme toujours malavisé et mal informé, qui croit que la Ligue arabe – qui n’est aujourd’hui rien de plus qu’une marionnette de la politique étrangère US – partage les aspirations démocratiques du peuple syrien. Le blogueur arabe en colère, As’ad Abu Khalil, a raison quand il dit qu’après la chute du président Hosni Mubarak en Égypte, « la Ligue est devenue désormais une extension du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ».

    Le CCG est en réalité le Club de la Contre-révolution du Golfe. Leur sport favori au CCG est de privilégier un certain « modèle » de dictateurs – à commencer par eux-mêmes, mais aussi en incluant Ali Abdullah Saleh, du Yémen, et les petits rois de Jordanie et du Maroc, qui seront annexés au CCG car ils souhaitent s’intégrer au Golfe persique (ce que contredit la géographie). D’un autre côté, le CCG abhorre les « mauvais » dictateurs, comme Mouammar Kadhafi qui est éliminé et Assad, lesquels, et non par hasard, sont de républiques laïques.

    La Maison des Saoud, la Jordanie et le Qatar en pleine ascension sont plus qu’à l’aise en travaillant pour les USA et Israël. La Maison des Saoud – élément de pointe du CCG – a envahi le Bahreïn avec 1500 hommes de troupe pour écraser les manifestations pro-démocratie, absolument les mêmes manifestations qu’en Égypte et en Syrie. La Maison des Saoud a aidé la dynastie sunnite régnante al-Khalifa, dans un Bahreïn à 70 % chiite, à pratiquer la torture généralisée ; des Bahreïnis confirment que tous ceux qui ont été torturés ont été contraints d’avouer des liens directs avec le « diable » de Téhéran.

    En Égypte, la Maison des Saoud a soutenu Moubarak même après qu’il ait été destitué. Maintenant, elle soutient – jusqu’ici à hauteur de 4 milliards de dollars US – une junte militaire qui veut essentiellement garder le pouvoir, sans contrôle, derrière une façade « démocratique ».

    La Maison des Saoud ne pouvait pas coexister avec une Égypte démocratique victorieuse. Tous ceux qui croient la Maison des Saoud quand elle prétend défendre les droits humains et la démocratie au Moyen-Orient devraient aller passer des tests dans un asile.

    La Ligue arabe – et par extension, la Maison des Saoud – a donné une carte verte à l’OTAN pour bombarder un de ses États membres. Elle a suspendu la Syrie le 12 novembre – comme elle l’avait fait pour la Libye le 22 février – parce que, contrairement à ce qui s’est passé pour la Libye, les conceptions US et européennes au Conseil de Sécurité des Nations-Unies se sont heurtées aux veto de la Russie et de la Chine.

    Bienvenue à la « nouvelle » Ligue arabe dans laquelle, si vous ne vous prosternez pas devant l’autel du GCC, vous êtes condamné à un changement de régime.

    Adorer le CCG n’est pas la même chose qu’adorer le Pentagone et l’OTAN. La Jordanie et le Maroc sont membres du Dialogue méditerranéen de l’OTAN, et le Qatar et les Émirats arabes unis (EAU) sont membres, eux, de l’Initiative de coopération d’Istanbul. En outre, la Jordanie et les EAU sont les seules troupes de Nations arabes contribuant à l’OTAN en Afghanistan.

    Ivo Daalder, ambassadeur de l’Administration Obama à l’OTAN, a déjà donné l’ordre à la Libye d’entrer dans le Dialogue méditerranéen, aux côtés du Maroc, Jordanie, Égypte, Tunisie, Algérie, Mauritanie et Israël. Et plus tôt ce mois-ci, il a déclaré au Conseil de l’Atlantique qu’il était nécessaire d’attaquer la Syrie ; une « nécessité urgente » (donnant l’impression qu’Assad allait raser la ville d’Homs) ; un « soutien régional » (qui viendra en un éclair de la Ligue arabe/CCG) ; et un mandat de l’ONU (qui n’arrivera pas, comme l’ont laissé clairement entendre la Russie et la Chine).

    C’est donc à cela qu’on peut s’attendre exactement de la part de la « coalition de la volonté » : quelques sombres cabales accusant le régime Assad, un soutien immédiat de la Ligue arabe/CCG, et, probablement, une action unilatérale parce que, en passant par l’ONU, ça ne marchera pas.

    Le rêve du Grand Moyen-Orient

    Pas étonnant que certains esprits sains à Damas, lisant dans le marc de café, aient décidé de certaines actions. Damas a envoyé des messagers secrets pour sonder l’humeur de Washington. Le prix à se retrouver seul : couper tous liens avec Téhéran, pour de bon. Le régime Assad continue de se demander ce qu’il obtiendrait en retour.

    Les alaouites, environ 12 % de la population et faisant partie de l’élite dirigeante, n’abandonneront pas le régime Assad. Les chrétiens et les Druzes ne s’attendant qu’au pire de la part d’un nouvel ordre dominé par les irréductibles Frères musulmans. Idem le voisin crucial, le gouvernement Nuri al-Maliki à Bagdad.

    La Russie sait que si le modèle libyen actuel est reproduit en Syrie – et avec le Liban déjà de facto sous blocus de l’OTAN – la Méditerranée deviendra ce rêve, un lac OTAN, nom de code pour le contrôle américain absolu.

    Moscou voit aussi que, dans le Grand Moyen-Orient de conception US – quand on dit « Grand », ça va de la Mauritanie au Kazakhstan -, les seuls pays qui ne sont pas engagés avec l’OTAN par une myriade de « partenariats » sont, en dehors de la Syrie, le Liban, l’Érythrée, le Soudan et l’Iran.

    Comme pour le Pentagone, le nom du jeu est « repositionnement ». Donc, si vous êtes en Irak et que vous le quittez, vous pouvez aller partout ailleurs dans l’ « arc d’instabilité », de préférence dans le Golfe. Il y a déjà 40 000 soldats US dans le Golfe – dont 23 000 au Koweït. Une armée secrète du Pentagone et de la CIA est entraînée par les anciens de Blackwater (société militaire privée américaine) « renommée » Xe, dans les Émirats arabes unis. Un OTAN dans le Gulf est en train de voir le jour. OTAN/CCG, qui dit mieux ?

    Quand les néoconservateurs US régnaient sur l’univers – c’était seulement il y quelques années -, la devise était « Les vrais hommes vont à Téhéran ». Il faut la revoir. Elle devient « Les vrais hommes vont à Téhéran en passant par Damas mais seulement s’ils ont assez de couilles pour faire plier Moscou ».

    Note

    1) Voir : La route révolutionnaire : parmi l’opposition syrienne – Emile Hokayem – IISS Voices

    (*)

    INFO

    La Russie va envoyer une flotte de navires de guerre en Syrie

    Par RFI – 29 novembre 2011

    Moscou va envoyer au printemps 2012 une flotte de navires de guerre en Syrie, selon le quotidien russe Izvestia. Les navires, menés par l’unique porte-avions russe, l’Amiral Kouznetsov, mouilleront dans le port de Tartous, où se situe la seule base navale russe de toute la Méditerranée. Officiellement, la manœuvre n’a rien à voir avec la tension grandissante dans la région.

    Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio Il ne faut pas voir l’escale des bateaux russes à Tartous comme une réaction aux événements qui se déroulent en Syrie, a expliqué le porte-parole de la marine russe. Cette escale, dit-t-il, était prévue dès 2010, quand il ne s’y passait rien, il y a eu une préparation active et il n’y a aucune raison de l’annuler ou de la reporter. L’Amiral Kouznetsov doit quitter les eaux de la Russie début décembre par le nord, par la mer de Barents. Le porte-avions, avec à son bord une dizaine d’avions de chasse, contournera ensuite l’Europe par l’ouest pour entrer en Méditerranée par le détroit de Gibraltar. Il doit atteindre le large de la Syrie au printemps prochain. Mais pour plusieurs observateurs, cette manœuvre pourrait bien être un avertissement lancé à l’Otan, qui pourrait être tenté de répéter en Syrie le scénario libyen. C’est en tout cas l’avis d’un ancien haut gradé de la marine de guerre russe, cité par Izvestia.

    Pour l’amiral Victor Kravtchenko, « la présence d’une force navale, autre que celle de l’Otan sera bénéfique pour la région, parce qu’elle permettra d’empêcher toute intervention militaire armée ».

    La Russie continue de s’opposer à toute sanction à l’égard de son allié syrien. Le chef de la diplomatie, Serguei Lavrov, a répété ce lundi soir que la crise devait être résolue par la voie du compromis et sans intervention étrangère.

    Source

    (JPG)

    * Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007) et Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge. Son dernier livre vient de sortir ; il a pour titre : Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009).

    Il peut être contacté à l’adresse : pepeasia@yahoo.com

    Du même auteur :

    – Un mauvais procès de l’iranophobie nucléaire – 14 novembre 2011
    – Comment l’Occident a fait main basse sur la Libye – 23 octobre 2011
    – Libye : à présent, c’est la vraie guerre qui commence… – 17 septembre 2011
    – Néo-colonialisme Version 2.0 – 1er septembre 2011
    – Que se passe-t-il vraiment en Libye ? – 6 juillet 2011
    – Pour le petit roi Sarko, c’est l’heure de ramasser le butin de guerre – 16 juin 2008

    24 novembre 2011 – Asia Times – traduction : JPP

  8. Cécilia dit :

    La Syrie réelle est toujours là.

    Dans cette vidéo, des Syriens protestent contre la ligue devant le bureau à Damas :

    https://www.youtube.com/watch?v=xoT_7hE1STc

  9. Mohamed dit :

    La Turquie et l’abîme syrien
    jeudi 1er décembre 2011 – 05h:59
    Ramzy Baroud – The Palestine Chronicle

    Lorsque Recep Tayyip Erdogan est devenu le Premier ministre de la Turquie en 2003, il semblait être certain de la nouvelle orientation que prendrait son pays. Elle permettrait de maintenir des liens cordiaux avec les vieux amis de la Turquie, dont Israël, mais aussi de tendre la main à ses voisins arabes et musulmans et à la Syrie en particulier.

    Fini le temps où Recep Tayyip Erdogan considérait Bachar al-Assad comme un ami proche…
    Les relations amicales entre Ankara et Damas ont rapidement évolué depuis l’emphase rhétorique sur les liens culturels jusqu’aux accords commerciaux et aux échanges économiques portant sur des milliards de dollars. La vision d’un « zéro problème » en politique étrangère qui était celle du ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu, semblait être un exploit réellement à portée de main, même dans une région marquée par les conflits, les occupations étrangères et le « grand jeu » des rivalités.

    Le raid israélien sur le bateau humanitaire turc – le Mavi Marmara – dans les eaux internationales le 31 mai 2010, n’a pas suffi à saper cette vision. La réponse officielle turque à la violente attaque par Israël – qui a assassiné neuf citoyens turcs – a été de l’ordre des grandes colères, mais elle ne paraissait au niveau de ce que la Turquie a considéré comme un acte de piraterie commis par l’Etat israélien en Méditerranée.

    Mais la révolte syrienne qui a explosé en mars dernier, la sévère répression du gouvernement à l’égard de la dissidence et la militarisation croissante de l’opposition – tout cela poussant le pays sur la voie d’une véritable guerre civile – a obligé la Turquie à faire le deuil de son « zéro problème » en politique étrangère .

    Alors que la Turquie manifestait clairement sa contrariété face aux répressions sanglantes contre les mouvements de protestation réclamant la liberté et des réformes politiques, son attitude de plus en plus conflictuelle envers Damas n’était pas tout à fait altruiste. Prenant en compte le caractère exceptionnel de la situation dans le monde arabe, la Turquie a dû faire des choix difficiles.

    Le soutien initialement réservé de la Turquie à une intervention militaire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord [OTAN] contre la Libye a été un test décisif. Il s’est avéré que l’appartenance de la Turquie à cette organisation, et sa position régionale ont été plus importantes que n’importe quelle vision de politique étrangère.

    « La même ironie renversante était visible dans les relations de la Turquie avec [le dirigeant assassiné Mouammar] Kadhafi en Libye. Une fois ces régimes tombés … le ’zéro problème’ risquait de ressembler à un mauvais pari », écrit Steven Cook dans Atlantic, le 18 novembre.

    L’autre « ironie renversante » est l’attitude hostile de la Turquie envers la Syrie du président Bachar al-Assad, un moment considéré par Erdogan comme un ami personnel. En fait, le rôle de premier plan actuellement joué par Ankara pour isoler et sanctionner Assad a l’allure « d’un dénouement officiel de l’investissement d’Erdogan et Davutoglu dans Bachar al-Assad », et par conséquent la « fin de ce qui a été présenté comme une diplomatie innovante pour la Turquie », selon Cook.

    Malgré la pression sur Ankara pour que la Turquie accentue sa prise de distance de la Syrie, et les fines insinuations selon lesquelles les dirigeants turcs bougent trop lentement sur ​​ce front, le seul langage est révélateur d’un virage complet en politique étrangère.

    Dans une déclaration datée du 15 novembre, Erdogan a suggéré que l’on ne pouvait pas faire confiance à Assad. « Personne ne s’attend plus à ce que [le président syrien] réponde aux attentes du peuple et de la communauté internationale … Notre souhait est que le régime d’Assad, qui est maintenant sur le fil du rasoir, n’entre pas dans cette voie de non-retour , qui conduit au bord de l’abîme. »

    Ce langage apocalyptique peut être justifiée si l’on prend en compte une guerre civile presque inévitable en Syrie, et l’instabilité qu’une telle guerre pourrait créer à une frontière turque déjà instable au sud.

    De plus, avec des acteurs régionaux et internationaux déjà en lice pour une possible exploitation des malheurs internes de la Syrie, les propres problèmes internes de la Turquie pourraient bientôt être exploitées au profit de forces extérieures. Ainsi, la nouvelle politique étrangère turque semble être centrée sur la garantie d’une position de leadership pour Ankara dans n’importe quel futur scénario pour la Syrie. C’est un changement remarquable – d’une approche moraliste à la politique, puis à une brutale realpolitik, qui peut exiger de sacrifier les autres pour son propre bénéfice.

    Le réalisme politique est souvent truffé de paradoxes. Alors que la Turquie avait autrefois menacé de faire la guerre à la Syrie aà moins qu’lle n’expulse Abdullah Öcalan du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), elle « appuie maintenant un individu, Riad al-Assad, dont l’Armée Libre Syrienne fait exactement la même chose à travers la frontière syrienne », selon l’ écrivain Jeremy Salt qui vit à Ankara. En outre, « pour affronter la Syrie … La Turquie s’est mise en désaccord avec l’allié de la Syrie, l’Iran, dont la coopération lui est nécessaire pour s’occuper du PKK. »

    En affirmant une position de leadership dans l’effort continu visant à renverser le gouvernement syrien, la Turquie espère conjurer les répercussions non souhaitables qui suivront l’effondrement de la Syrie – et espère donc contrôler l’issue de cette aventure. Cela explique pourquoi la plus grande ville de Turquie, Istanbul, a servi d’hôte pour le Conseil National Syrien, et pourquoi l’Armée Libre Syrienne, qui a lancé plusieurs attaques meurtrières sur les installations de des services de sécurité syriens, trouver un refuge sûr dans les territoires turcs.

    Politiquement parlant, la Turquie joue aussi un rôle de premier plan. Le Ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, après une rencontre avec le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, a appelé à une pression internationale plus forte contre Damas. « S’ils n’écoutent pas, nous devons alors augmenter la pression pour arrêter le bain de sang en Syrie », a-t-il dit. « Mais cette pression ne doit pas être une pression unilatérale. Tous les pays concernés devraient agir de concert. »

    Ce que Davutoglu entend par « agir ensemble », et quel sont les pays « concernés » reste ouvert à la spéculation.

    Mohammad Riad Shaqfa, le chef du mouvement des Frères Musulmans interdit en Syrie, a offert sa propre feuille de route lors d’une conférence de presse à Istanbul. « Si la communauté internationale tergiverse alors il sera plus exigé de la Turquie en tant que voisin pour s’impliquer plus sérieusement que d’autres pays pour abattre ce régime », a déclaré Shaqfa. « Si d’autres interventions sont nécessaires, comme une protection par les airs en raison de l’intransigeance du régime, alors le peuple acceptera l’intervention turque. »

    Un plan détaillé de cette intervention envisagée a été publié dans le journal turc Sabah, le jour même des commentaires faits par Shaqfa. Selon le journal Sabah, un plan d’intervention a été mis en avant par les « forces d’opposition ». Ses détails comprennent un nombre limité de zones interdites aux vols qui seront progressivement élargies de façon à inclure des principales provinces syriennes, et également un blocus de la ville d’Alep dans le nord.

    Considérant l’escalade de la violence en Syrie, et le manque évident de bonnes intentions de tous les « pays concernés », la Syrie est au bord de l’abîme d’une longue guerre civile, de divisions sanglantes sans précédent.

    « En tant que négociateur et intermédiaire entre le gouvernement syrien et l’opposition interne, la Turquie a un rôle à jouer », écrit Jeremy Salt, « mais provoquer la Syrie le long de sa frontière, sermonner Bachar al-Assad comme s’il était un gouverneur provincial récalcitrant à l’époque de la domination ottomane et accorder son soutien à ceux qui tuent les citoyens syriens n’est pas la voie à suivre. »

    Ramzy Baroud ( http://www.ramzybaroud.net ) est un journaliste international et le directeur du site PalestineChronicle.com.

  10. karim dit :

    il est formidable de ire en francais la propagande de mokhabarate. le site dont les discours est concerté avec des tueurs et pilleurs n’a pas honte de decrire les partisant du Boucher comme partisant de l’unité et de la stabilité , il sont partisant aussi tant que vous etes , de la légalité et, iberté et la democratie . ce que vous faites n’est rien d’autre que l’apologie du crime

    • Akyliss dit :

      Karim, va écouter les autres moutons et fout nous la paix, tu est le modèle des petits moutons syriens qui ne voit que ce qu’ils désirent : se venger du pere et du fils Al Assad… le reste pour toi n’est qu’une histoire fausse, la propagande atlantiste est bien gravé dans ta tête de pseudo révolutionnaire, tu es embrigadé, tu crois que la démocratie c’est le paradis…
      si tu veux voir des soutiens des moukhabarats sur ce site libre à toi mais réfléchis deux secondes avant de dire des anneries : ça leur sert à quoi la bas en Syrie, que des personnes crée un site pro Bachar en France ????

      dit moi ça va changer le cours des choses ?
      ça va faire que l’OTAN arrêtera tout du jour au lendemain ?

      heureusement que infosyrie existe car de vrai journaliste qui parle de la réalité ça n’existe presque plus en France !
      si les médias sous controle de saint sarkozy auraient été honnête ils auraient parlé de tout ce qui s’y passe réellement et ils n’auraient pas besoin de faire passer des véhicules de transport de troupe ou des blindés pour des chars…

      alors Karim va faire un tour sur ton site préféré infos de la Syrie

    • Cécilia dit :

      « il est formidable de ire en francais la propagande de mokhabarate »

      C’est incroyable Karim !

      Vous venez m’apprendre que les émokhaarates » sont ici sur ce site !

      Il faut vite appeler le DGSE !

      Non, non, L’affaire est plus grave que cela car elle touche la souveraineté nationale de la France.

      Vite, il faut alerter Sarkozy !

      • BWANE dit :

        Je l’ai bien écrit ci-dessus, ce Karim fait bien partie de la la même promotion que Rami, encore plus lamentable que la précédente, leur place bien marquée se trouve aux cotés de leurs amis salafistes libyens qui viennent d’emménager en Turquie,-en compagnie du super-démocrate Belhaj-, afin d’assassiner pacifiquement et démocratiquement des innocents, pour ensuite imputer ces crimes au « régime sanguinaire » que vous savez, au grand contentement des organisations de défense des droits de l’homme, des media meanstream, et de …l’OTAN.

  11. karim dit :

    j’aimerai bien entendre l’accent des rédacteurs !

  12. Visage pale dit :

    Le deuxième paragraphe, génial ! J’étais morte de rire. Il faut dire que BHL confirme l’adage qui dit : « le ridicule ne tue pas »
    Hélas pour moi, je n’ai jamais réussi à lire le Monde aux autres journaux un peu sophistiqués et qui me dépassent.
    Continuez. Mon copain dit : entre deux tyrannies, il faut choisir la moindre. Bachar n’a pas toujours été très malin, et lent à faire évoluer son pays. Mais il a maintenu la paix entre toutes ces minorités.
    Les hommes de paix sont rares. Tous les hommes sont faillibles et imparfaits.
    Les premiers imbéciles manipulés, c’est ces terroristes qui n’hésitent pas à y laisser leur peau. Tout ça au bénéfice de qui ? D’eux ? Sûrement pas.

  13. Etudiant dit :

    http://sana.sy/fra/51/2011/12/02/385672.htm

    Les rassemblements pro-Bachar ont un coup de mou.
    Peu de monde sur la place des 7 rivières à Damas.

    • sowhat dit :

      mais ils sont toujours plus nombreux que les rassemblements anti et surtout il y a beaucoup de femmes

    • Cécilia dit :

      Non Etudiant, vous ignorez une chose :

      Depuis la décision de la ligue hébraïque, la rassemblement ne tient pas seulement sur la place des « 7 rivières, mais, en même temps, sur la place d’al-Hijaz et Bab Thoumas d’où cette impression « coup de mou ».

      En plus, c’est aussi tous les vendredi sous le slogan « notre vendredi » en réponse à l’opposition salafiste qui sort des mosquées tous les vendredi ainsi à ceux qui disent que le régime oblige les gens à sortir de leur travail, leurs universités et leurs écoles.

    • spartacus dit :

      pauvre garçon !! tu veut pas aller dialoguer avec tes potes du figaro ,vu qu’ici tu n’a rien à dire ,on a dépasser les provocations niveau maternelle,quand tu sera en cour moyen tu revient merci d’avance!!

    • Akyliss dit :

      Tu prends tes sources de SANA maintenant Etudiant !!!???
      je suis étonné mais peut être par ce que les images t’intéresse par ce qu’il y a moins de monde que d’habitude pour dire que les pros-Bachar sont moins nombreux !
      bizarre tout de même non ? si on suit la logique des anti-Bachar, les manifestants pro-Bachar sont forcés pour venir manifester et donc là d’un coup ils sont moins nombreux, ca signifie quoi ? qu’ils n’ont plus peur du « régime » ou qu’ils ne soutiennent plus Bachar ?

      tu oublies juste un petit détail qui a son importance quand même Etudiant !
      cette manifestation c’est passé le vendredi 2 décembre, jour ou normalement les antis manifestent …

      on a pas beaucoup entendu parler des manifs anti ce vendredi dis donc

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