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« La Syrie tiendra des élections libres et transparentes qui donneront naissance à un Parlement représentant les aspirations du peuple syrien ». La déclaration faite le 6 août par Walid al-Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères, engage évidemment tout le régime, tant devant l’opinion internationale que devant le peuple syrien. Tout le monde attend en effet ce test – le plus déterminant – de la volonté de réforme proclamé à plusieurs reprises par le président Bachar al-Assad. Le moins qu’on puisse dire [...]



Bachar : la réforme oui, la chienlit non !

Par Louis Denghien,



Walid al-mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères

Walid al-Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères

« La Syrie tiendra des élections libres et transparentes qui donneront naissance à un Parlement représentant les aspirations du peuple syrien ». La déclaration faite le 6 août par Walid al-Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères, engage évidemment tout le régime, tant devant l’opinion internationale que devant le peuple syrien. Tout le monde attend en effet ce test – le plus déterminant – de la volonté de réforme proclamé à plusieurs reprises par le président Bachar al-Assad. Le moins qu’on puisse dire c’est que ce dernier a pris des décisions – et des responsabilités – historiques, acceptant que soit mis fin à la suprématie historique du parti Baas, et que soient créées de nouveaux partis, extérieurs à la coalition gouvernementale du Front national patriotique. On le sait cette libéralisation ne s’applique pas aux formations qui procéderaient des Frères musulmans, qui sont considérés – à bon droit – par le pouvoir comme des partisans d’une théocratie contraire à la tradition – et à la constitution – laïques du pays, comme les principaux responsables des violences en cours, notamment à Hama, et qui sont par ailleurs liés d’assez près aux Saoudiens et à leurs homologues égyptiens.

Walid al-Mouallem a assuré que ces élections législatives auraient lieu « avant la fin de l’année ». Voici plusieurs semaines que la législature de l’actuel Parlement est arrivée au terme de ses quatre ans.

Reste à savoir si les secteurs les plus responsables de l’opposition accepteront de jouer le jeu. S’ils ne le font pas, ils seront – on prend peu de risques à le prédire – débordés et marginalisés par la frange radicale du mouvement, très minoritaire mais très organisée et bien armée. La Syrie est donc à la croisée des chemins et la balle est plutôt dans le camp de cette opposition réformiste.

Le syndrome du refoulé politique

Autre geste de bonne volonté du pouvoir, Bachar al-Assad a accepté de s’entretenir au téléphone avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, lequel lui a, entre autres choses, demandé de « mettre fin immédiatement à l’utilisation des militaires contre les populations civiles » Le problème étant que si cette demande est légitime, elle repose sur des prémices quelque peu faussées par plus de quatre mois de désinformation intensive, en Occident et ailleurs. On ne se lassera pas de répéter que tous les manifestants anti-régime ne sont pas des civils désarmés et modérés, et que lorsqu’un mouvement insurrectionnel violent se déclenche, à Hama, à Homs ou dans la région frontalière de la Turquie, le régime n’a d’autre ressource que d’envoyer la force armée. N’importe quel pays – fut-ce la France de Sarkozy – confronté à ce type de situation agirait de même.

C’est d’ailleurs ce qu’a dit en substance le président syrien au ministre libanais des Affaires étrangères, Adnan Mansour, dimanche 7 août ; pour Bachar al-Assad, il est du devoir de l’Etat de protéger les Syriens contre « les hors-la-loi qui coupent les routes, bouclent les villes et terrorisent les citoyens ». Bien entendu, ces seuls mots suffiront aux commentateurs euro-américains pour anathémiser une nouvelle fois le dirigeant syrien. Quand bien même ces commentateurs se doutent confusément que des opposants violents s’efforcent par tous les moyens de créer une situation de guerre civile dans plusieurs villes du pays. Mais pas question de renoncer pour autant à leur schéma simpliste et bien pensant. En psychanalyse on parle du « refoulé », ensemble de sentiments inavouables ou inassumables et donc enfouis dans l’inconscient : que le pouvoir syrien ne soit pas seul responsable des violences et des victimes, qu’il ait le soutien d’une majorité de Syriens, voilà le genre de sentiments, d’idées que ne peuvent assumer la grande majorité des commentateurs français. Et qu’ils refoulent du mieux qu’ils peuvent, tant que c’est possible. Au fait, les journalistes et éditorialistes français ont bien refoulé profondément leurs doutes – si tant est qu’ils en aient eu – sur les « armes de destruction massives » de Saddam Hussein ? Ils n’en sont donc plus à un « refoulé » près.

Quand TF1 faisait trembler la ménagère de 50 ans avec Saddam et ses super-pouvoirs



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3 commentaires à “Bachar : la réforme oui, la chienlit non !”

  1. Cécilia dit :

    Questions:
    Bâtiments publics attaqués, routes coupées, magasins pillés, voitures incendiées, c’est ce que s’est Passé à Hama et à Der Zor, mais comment nos gouvernements occidentaux allaient réagir si cela a été chez nous?
    A Londres, suite à des émeutes pour la troisième nuit,il y a eu (seulement) une centaine d’arrestation!
    En Syrie, la police n’est pas assez équipe et entrainée surtout devant des bandes armées, de ce fait, le pays a fait appel à l’armée, d’ailleurs, c’était à la demande de plusieurs cheikhs des tribus.

  2. Akyliss dit :

    oui c’est vrai Cécilia, mais la tendance et la realpolitik font qu’on doit croire les dirigeants occidentaux puisqu’ils sont élus démocratiquement et ne pas croire les dirigeants estampillé « dictature », exemple : israel à tout les droits du monde, elle peut spolier, tuer des palestiniens, détruire des maison appartenant à des palestiniens et même interdire aux occidentaux de voyager librement et de sortir de leur pays d’origine tout en sachant que personne ne lui fera une seule reproche, par contre attention si le président syrien écrase par mégarde un chat qui traverse la rue, les dirigeants occidentaux commencent à aboyer et demande la démission du président syrien…

  3. Amandine dit :

    Je souhaite de tout mon cœur que les choses s’arrangent en SYrie mais il y a tellement de pays qui ne veulent que le chaos pour un but inavoue , et qu’ils font passer pour de l’humanisme , sans compter les extrémistes donc après 5mois je perd un peu espoir pourtant c’est lustrent ce qu’il ne faut pas faire. Au contraire il faudrait continuer a manifester pour montrer qu’on est pour les reformes et que la majorité ne veut pas de l’anarchie qui causera le chaos voulu par l’occident et les extrémistes religieux

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