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Histoire de recoller - pour la galerie - les morceaux, mais aussi bien sûr pour entretenir son statut précaire d'homme d'Etat, Nicolas Sarkozy a donc téléphoné à Dimitri Medvedev, président de la Fédération de Russie, mercredi soir 8 février, soit quatre jours après le double véto resté en travers de bien des gorges occidentales. Langue de bois, langue de vipère.. Dans un compte-rendu de la conversation publié par le service de presse de l'Elysée, on apprend que malgré les "divergences", le président [...]



Coup de fil pour coup de froid

Par Louis Denghien,



La communication entre les deux hommes ne s'est pas vraiment améliorée depuis le 1er mars 2010

La communication entre les deux hommes ne s'est pas vraiment améliorée depuis le 1er mars 2010

Histoire de recoller – pour la galerie – les morceaux, mais aussi bien sûr pour entretenir son statut précaire d’homme d’Etat, Nicolas Sarkozy a donc téléphoné à Dimitri Medvedev, président de la Fédération de Russie, mercredi soir 8 février, soit quatre jours après le double véto resté en travers de bien des gorges occidentales.

Langue de bois, langue de vipère..

Dans un compte-rendu de la conversation publié par le service de presse de l’Elysée, on apprend que malgré les « divergences« , le président français avait exprimé le souhait que la Russie « apporte son plein soutien au plan de la Ligue arabe, pour convaincre Bachar al-Assad de s’effacer, prévenir ainsi une guerre civile qui menacerait l’intégrité de la Syrie et la stabilité de la région » et « permette que s’engage une transition politique ordonnée« . Ce qui, venant d’un dirigeant entièrement dévoué à Washington et à l’OTAN et à leur projet de renversement violent du pouvoir et de soutien actif aux bandes armées, est un bel exercice d’hypocrisie diplomatique.

Nicolas Sarkozy a continué dans la langue de bois atlantiste en demandant à son homologue russe « d’accentuer la pression sur le régime syrien pour que cesse la répression brutale contre le peuple syrien afin que celui-ci puisse enfin réaliser ses aspirations à la liberté et la démocratie ». Bref, Nicolas Sarkozy – en panne d’imagination ? – a représenté à Medvedev le projet que son représentant au Conseil de sécurité avait rejeté de spectaculaire façon…

Côté russe, un communiqué de la présidence nous donne les grandes lignes de la réponse de Medvedev. Qui donc a mis en garde le président français contre toute action unilatérale : « Dans le cadre de la poursuite d’un travail difficile, en particulier au Conseil de sécurité de l’ONU, en vue de résoudre la crise en Syrie, Dimitri Medvedev a appelé les différents partenaires à éviter des mesures unilatérales précipitées ». Comme par exemple un soutien armé aux insurgés.

Bref, chacun campe sur ses positions, mais il est permis de penser que la position française est un peu moins confortable ou valorisante que celle de la Russie. Paris, comme les autres capitales occidentales, est plus que jamais réduit à la jactance, voire à l’imprécation moralisante. Un registre dans lequel excelle Alain Juppé qui, mercredi sur France Info, a qualifié les engagements pris par Bachar al-Assad devant Sergueï Lavrov – référendum sur la modification de la constitution, notamment – de « manipulation ». « Lorsqu’on a massacré 6 000 de ses concitoyens (…) on n’a plus de légitimité » a-t-il martelé,  reprenant les bilans truqués de l’OSDH, ignorant le mal fait depuis des mois par les groupes armés, et parlant au nom d’un « peuple syrien » fantasmatique.

On pourra répondre encore à cet imposteur – du point de vue du gaullisme, pour commencer – que lorsqu’on a encouragé – et directement et massivement  participé – à une guerre civile et à un renversement de régime qui ont entraîné la mort de 20 à 50 000 personnes – dont le chef de l’Etat qu’on recevait naguère avec pompe et force courbettes à l’Elysée – eh bien on n’a plus aucune légitimité non plus. Et si l’on se faisait lyrique et visionnaire, on imaginerait bien le général de Gaulle, revenu d’entre les morts, chasser Juppé et son patron des palais nationaux, comme Jésus le fit pour les marchands du Temple.

Revenons sur terre : Alain Juppé a annoncé de réunir bientôt un groupe « des amis de la Syrie« . Les « amis de la Syrie« , ce sont tous ceux qui alimentent l’opposition armée et génèrent à flot continu les mensonges et manoeuvres contre la souveraineté et la stabilité de ce pays, au premier rang desquels la France sarkozyste. Mais nos lecteurs avaient rectifié d’eux-mêmes…

A. Juppé : faire de sa morgue une posture d'Homme d'Etat, de son opportunisme une ligne politique...

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21 commentaires à “Coup de fil pour coup de froid”

  1. s.34 dit :

    Dieu tout-puissant comment avez-vous pu laisser un pitre pareil représenter une nation aussi grande et prestigieuse que la France?
    D’ailleurs aucun pays même principauté mériterait d’avoir à sa tête ce criminel, ce mafieux vulgaire affublé de tocs qui a bradé la France, son or, son patrimoine, ses services publics pour ses maîtres les banksters.

    • classe dit :

      La france est une grande nation barbare qui mérite bien ses dirigeants. Infosyrie est pathétique à faire de la lèche en espérant le départ de sarko pour des jours meilleurs.

      C’est le parti socialiste qui a été le premier à appeler à l’interventionnisme de la france en libye « au nom de la france ».

      la france c’est un pays qui a détruit des millions de vies et qui continuent à se présenter aux yeux du monde comme un modèle c’est peut-être votre modèle pas le mien. Quelle horreur.

      Vous me faites tous délirez avec votre dogme « france » il peut se passer tout et n’importe quoi vous continuerez encore et encore à vénérer cette mère indigne qui vous a façonné à coup de barre de fer. pitoyable.

      • Yasmine dit :

        Je ne pense pas que l’UMPS reflète l’opinion des français. Je doute que ceux-ci veuillent être impliqués dans une autre guerre comme en Libye. Cependant, c’est vrai qu’on a pas vu beaucoup de français exprimer leur désaccord quant à la position de Juppé vis à vis de la Syrie…

  2. Souriya ya habibati dit :

    Il faudrait bientôt envisager des cours de cyrillique simplifié..
    Allah Souriya Bachar wbass

  3. l'étrangère dit :

    MISERE INTELLECTUELLE ET VERNIS DE CULTURE OU LORSQUE LE MÉPRIS, LES RANCOEURS, LES FRUSTRATIONS, LA RUSE INEFFICACE, ET LE SUIVISME CONFONDU AVEC LA FIDÉLITÉ… DOMINENT UN HOMME QUI OCCUPE LE POSTE PHARE DE LA DIGNITE ET DE L’INTELLIGENCE DE LA FRANCE ! TERRIBLE CONSTAT SUR CET HOMME PRETENDUMENT GAULLIISTE, INCAPABLE DE COMPRENDRE QUE CE QUE « LUI » CONSIDERE COMME DES « MINORITES SYRIENNES » NE SERONT JAMAIS DES « COLLABOS » ET QU’ILS N’ONT QUE FAIRE DE SES CONSEILS EMPOISONNES.

    ALAIN JUPPE, MINISTRE FRANÇAIS DES AFFAIRES ETRANGERES
    Extraits d’une interview accordée le 02 février à L’Orient-Le Jour (DONC PRO-HARIRI ).
    «La France, l’Union européenne et les missions parlementaires restaient attentives à la protection des minorités chrétiennes et des minorités religieuses en général. Nous sommes très vigilants en Égypte, en Irak – malheureusement ils ont fini par fuir –, naturellement au Liban et en Syrie. J’adresse un message en direction de nos amis chrétiens de Syrie. Ce qui m’inquiète un petit peu, c’est la façon dont ils collent totalement au régime. Je les invite réfléchir bien à l’avenir, car ce régime n’a pas d’avenir. C’est aussi pour protéger les minorités que la demande a été faite à l’opposition syrienne d’inclure des représentants des communautés chrétiennes. La situation en Syrie est une menace pour la stabilité de la région parce que l’on voit bien ses conséquences au Liban et en Turquie avec des milliers de réfugiés et aussi sur les relations avec l’Iran. Je mets en garde contre le risque très fort de déclenchement d’une guerre civile en Syrie. La situation en Libye était différente de celle de la Syrie. En Libye, il y a une société civile plus homogène, constituée pour l’immense majorité de sunnites malékites; en Syrie, il y a une forte minorité alaouite, une forte minorité chrétienne, des sunnites, des chiites, donc une société profondément divisée et le risque d’affrontement est évident. D’où la nécessité d’aller très vite, avec un grand thème: le changement de régime. Le CNS n’a pas encore fait ses preuves. Il est vrai que l’unification, l’organisation de l’opposition est difficile. Elle a des tendances différentes. Il y a l’intérieur et il y a l’extérieur. Nous les appelons à se regrouper, à faire place aux différentes communautés, en particulier les chrétiens, les alaouites. Quant au choix de leurs dirigeants, il y aura des élections bientôt. C’est aux membres de ce conseil et aux Syriens eux-mêmes de prendre des décisions.»
    http://www.neworientnews.com/news/fullnews.php?news_id=54811

  4. Kinan dit :

    Vous avez raison pour ce qui est de l’hypocrisie des Occidentaux quant à leurs craintes philanthropiques sur la possibilité d’une guerre civile, qu’ils alimentent en toute conscience et de plus en plus ouvertement.

    Une question reste portant sur la surprise feinte des Occidentaux devant le véto russe. On peut en effet se poser la question de savoir quand les Occidentaux ont-ils compris que les Russes allaient l’utiliser.
    S’attendaient-ils à voir la Russie accepter la nouvelle résolution AVANT l’entrevue russo-américaine entre Lavrov et Clinton à Munich qui a précédée les déclarations de Lavrov sur le véto russe à la résolution qui allait venir ( http://fr.rian.ru/world/20120203/193242855.html )?
    Autrement dit est-ce que d’éventuelles négociations russo-occidentales sur une solution à la yéménite (éventuellement en garantissant les intérêts russes en Syrie) ont achoppé parce que les Occidentaux n’ont pas mis assez sur la table pour que les Russes acceptent, ou bien parce que les Russes tiennent au principe de respect de la souveraineté des Nations à l’ONU et/ou perçoivent la volonté de regime change en Syrie comme une première étape vers la guerre contre l’Iran et donc leur expulsion du Moyen-Orient ?
    La question est d’importance car quand en mars Poutine sera confronté à des révoltes colorées alimentées de Washington au moment de l’élection présidentielle (ce qui ne fait aucun doute), il pourrait être tenté d’abattre la carte syrienne pour faire se relâcher la pression : négocier son consentement à une résolution au Conseil de sécurité (sous la forme d’une abstention) contre la paix à l’intérieur. Ceci dans le cas où les Russes ne feraient pas du refus du regime change en Syrie une question de principes ou de géostratégie majeure…

    Autre chose. Je copie in extenso ici l’interview donnée au site Nawaat ( http://nawaat.org/portail/2012/02/07/ahmed-manai-la-ligue-arabe-a-enterre-le-rapport-des-observateurs-en-syrie/ ) par un observateur de la mission de la Ligue arabe tunisien, Ahmed Manaï. Comme je l’ai déjà dit, son interview décapante a d’autant plus de poids que celui-ci a été un opposant résolu à Ben Ali ce qu’il a payé physiquement de sa personne et par l’exil : http://www.abdallah-kallel.com/actualite/pages/P077_Ahmed_Manai.php

    INTERVIEW AVEC AHMED MANAÏ, OBSERVATEUR DE LA LIGUE ARABE EN SYRIE

    Etant l’un des 166 observateurs envoyés par la Ligue arabe en Syrie, on a interviewé Ahmed Manaï, ancien expert international auprès de l’ONU, militant en faveur d’une démocratisation de la Tunisie et auteur de « Supplice Tunisien – Le jardin secret du général Ben Ali ».

    Nawaat: Quelle était votre réaction, en tant que membre tunisien des observateurs envoyés par la Ligue arabe, face au véto sino-russe au projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie ?

    A.M: Une immense satisfaction pour le peuple syrien et la Syrie, leur présent et leur avenir. Le véto sino-russe a sauvé un pays, berceau de la civilisation humaine et arabe, de la destruction totale à laquelle le destinaient d’autres arabes et que les puissances de la guerre s’apprêtaient à lui faire subir. Avec ce véto la Syrie ne connaîtra pas, je l’espère, le sort de l’Irak si proche avec son million de morts, ses 3 millions d’orphelins, ses deux millions de veuves, ses quatre millions de réfugiés et sa société déstructurée. Il ne connaîtra pas non plus le sort incertain de la Libye déstructurée et désarticulée.

    Nawaat: Vous avez écrit sur votre page facebook que la décision du “renvoi de l’ambassadeur syrien” de la Tunisie émane non pas du Président Marzouki mais de Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahdha et du Qatar, d’où est-ce que vous détenez cette information ?

    A.M : Je rappelle d’abord qu’il n’y a pas d’ambassadeur de Syrie à Tunis depuis plus d’un an, mais juste un vice chargé d’affaires.

    On n’a pas besoin de puiser ce genre d’information à une autre source que celle de M.Ghannouchi lui-même. Il suffit de revenir à ses déclarations et rappeler, par exemple, celle qu’il a faite en novembre 2011, je crois, dans laquelle il a « décidé « que la Tunisie allait renvoyer l’ambassadeur syrien.. Il avait déclaré plus tard, « qu’il allait remettre les ambassades du Yémen et de la Syrie aux opposants des deux pays » ignorant sans doute la convention de Genève qui régit les relations diplomatiques et consulaires.
    Il n’était alors que le chef d’un parti politique ayant gagné les élections.
    Heureusement que le gouvernement de l’époque avait tempéré son zèle. Maintenant il est tout et décide de tout, toujours sans autre qualité que celle de président d’un parti chef de file de la majorité à l’assemblée nationale constituante.

    Pourquoi le Qatar ? Parce que ce pays, sous-traitant des basses besognes, qui pilote « l’initiative arabe » avait enjoint à tous les pays sous sa tutelle, d’accompagner la réunion du Conseil de sécurité du 04/ 02, par une action concertée de rupture avec la Syrie. Ils ont tout prévu sauf le double véto. Il a donné aussi des consignes à certains médias pour chauffer un peu plus l’ambiance. Le CNT syrien pour sa part a recommandé aux siens de procéder à l’occupation des ambassades syriennes partout dans le monde et à ses militants et ses groupes armés de se distinguer par des actions d’envergure. Cependant je ne vous cache que j’ai des amis à la ligue qui m’ont confirmé certaines choses, entre autres l’alignement inconditionnel de la délégation tunisienne à la ligue arabe sur le Qatar.
    D’autre part, tout cela est en droite ligne de la stratégie concertée entre les « frères » et leurs alliés arabes, turcs et occidentaux.

    Nawaat: Que pensez-vous, de la décision même de “renvoi d’un ambassadeur” ?

    A.M: Je rappelle que la Tunisie a envoyé une délégation officielle qui a participé à la rédaction du rapport de la mission arabe en Syrie. Si les décideurs tunisiens avaient consulté les membres de cette délégation sur la situation en Syrie, ils leur auraient conseillé sûrement autre chose. Je ne sais pas d’ailleurs si ces décideurs avaient connaissance de cette mission qui comprend des ambassadeurs, de hauts fonctionnaires et des officiers supérieurs.

    Alors qu’est ce que j’en pense ? C’est une décision irréfléchie, prise par des amateurs de la diplomatie et des relations internationales, inconscients du tort qu’ils font aux intérêts et à l’image d’un pays qui s’est longtemps distingué par sa diplomatie sage et équilibrée, ou alors, une décision dictée par plus forts qu’eux !
    Curieusement aucune des puissances qui s’apprêtaient il y a quelques semaines à lancer leur aviation sur la Syrie, n’a eu recours à la rupture des leurs relations avec la Syrie.

    Nawaat : Quels sont les différents agents (On a parlé de l’Iran, de Hezb Allah, Irakiens … ) impliqués aux événements qui se déroulent en Syrie depuis mars 2011 ? Pouvez-vous nous éclaircir plus les acteurs svp ?

    A.M : L’Iran et le Hezbollah sont des alliés stratégiques des syriens. Les irakiens par contre, étaient en mauvais termes avec eux, quoique actuellement on assiste à leur rapprochement.

    Seraient-ils impliqués dans les évènements en Syrie ? Je ne crois pas que les syriens auraient besoin de l’aide de quiconque pour gérer la situation intérieure de leur pays. De nombreux médias ont parlé de combattants du Hezbollah et des Pasdaran iraniens qui seraient engagés dans la répression des manifestants. C’est tout simplement de la propagande. Mais il est certain qu’ils coopèrent à plein au niveau du renseignement, par exemple.

    Il y a d’autres pays impliqués à fond dans la crise syrienne : ce sont les pays du golfe avec à leur tête le Qatar, puis la Turquie et l’ensemble des pays de l’OTAN. Certains d’entre eux accueillent les groupes armés sur leur sol, d’autres les financent, d’autres encore les entraînent et certains autres leur assurent la couverture médiatique.
    Il y a d’autres acteurs de taille, tels que les Russes et les Chinois, mais comme on l’a vu lors du dernier vote du Conseil de Sécurité, leur rôle est surtout de soutien.
    Mais il y a aussi, en plus de ces Etats, des mouvances politiques très influentes, telle que les frères musulmans et les Salafistes.

    Nawaat: Que pensez-vous de la couverture médiatique en Syrie ? Qu’en est-il de la censure ?

    A.M: Il y a une couverture médiatique étrangère sur la Syrie et une autre en Syrie.
    L’une des questions inscrite dans le protocole et à laquelle devrait répondre la mission des observateurs concerne les médias et leurs conditions de travail. Le rapport final y a répondu ainsi :
    « Vérification des agréments accordés par le gouvernement syrien aux médias arabes et internationaux, et enquête sur les possibilités offertes à ces médias de se déplacer librement dans toutes les régions de la Syrie..
    41 – Le gouvernement syrien, par la voix de son ministre de l’information, a confirmé avoir accordé l’agrément à 147 divers médias arabes et étrangers depuis le début de décembre 2011 et jusqu’au 15/01/2012. 112 divers médias étrangers nouveaux ont visité le territoire syrien en plus des 90 médias déjà présents sur le territoire syrien qui disposent de correspondants permanents.
    42 – La Mission a suivi cette question et a observé la présence de 36 médias arabes et étrangers et un certain nombre de journalistes dans un certain nombre de villes syriennes. Elle a reçu quelques plaintes qui indiquent que le gouvernement syrien a accordé des autorisations pour certains médias d’opérer en Syrie pour une durée n’excédant pas 4 jours considérés comme durée insuffisante de leur point de vue, en plus de ne pas permettre leur déplacement à l’intérieur du pays à moins d’indiquer au préalable leur destination et de demander une autre certification pour se rendre à certaines zones sensibles. Le gouvernement syrien se dit prêt à accorder aux médias des mandats de 10 jours renouvelables.
    43 – Des rapports et des déclarations de certains secteurs de la Mission montrent l’existence de restrictions gouvernementales sur le déplacement des médias dans les secteurs de l’opposition, incitant ces journalistes à se déplacer, dans de nombreux cas, derrière le déplacement de la mission, pour exercer leurs fonctions.
    44 – La ville de Homs a été le témoin de l’assassinat d’un journaliste français travaillant pour France 2, et de la blessure d’un journaliste de nationalité belge. Sur ces deux cas, le gouvernement et l’opposition ont échangé les accusations sur la responsabilité de chacun dans ces incidents et ils ont publié, chacun, des déclarations condamnant la partie adverse. Le gouvernement syrien a constitué une commission gouvernementale d’enquête sur l’incident pour déterminer ses causes. Il faudrait noter que les rapports de la Mission de la Ligue arabe à Homs indiquent que le journaliste français a été tué à la suite des tirs de mortier par l’opposition.
    Quant au rôle des médias internationaux, il suffit pour y répondre, qu’il y a une soixantaine de chaînes télévisées, dans tous les pays, qui débitent en permanence et dans toutes les langues, un flot de mensonges et de propagande éhontée sur la situation en Syrie.

    Nawaat: Revenons au “véto”: Il y a de cela un an, La Russie et la Chine, avec l’Allemagne, le Brésil, et Inde se sont abstenus vis-à-vis de la résolution 1973 autorisant le recours à la force contre le régime de Kadhafi en Libye. Comment expliquez-vous l’usage de ce véto cette fois-ci pour le cas de la Syrie ?

    A.M : La résolution 1973 sur la Libye, votée en principe pour assurer la protection des populations civiles a été détournée par les pays de l’OTAN. Le résultat de la guerre de l’OTAN contre la Libye, encore très peu connu du grand public, a été catastrophique. La Russie et la Chine, n’avaient pas fait usage de leur droit de Véto, estimant sans doute que la résolution serait exécutée à la lettre. Il y aussi que la Libye, même avec sa production pétrolière de près de 4% de la production mondiale, n’a pas le même poids stratégique que la Syrie dont la production pétrolière est presque négligeable.

    Le double Veto sino-russe, a empêché que le verrou syrien ne se brise, et que ces deux pays ne deviennent les prochaines cibles de l’occident. Il est donc avant tout l’affirmation de la fin d’un monde dominée par les USA et du retour à un monde binaire. Il y a une autre raison qu’a expliqué le chef de la diplomatie russe, c’est qu’il y avait une clause secrète dans cette résolution qui autorise le recours à l’intervention armée.

    Nawaat: Les Russes et la Chine ont intérêt à maintenir Bashar Al Assad à la tête du régime syrien, notamment pour des raisons purement économiques qui serait entravées en cas d’embargo sur les armes: Selon le think tank russe Cast, la Syrie a acheté 700 millions de dollars d’armes à la Russie en 2010, soit 7% des ventes russes du secteur… Pourquoi la communauté internationale ainsi que les médias internationaux semblent offusqués par le véto sino-russe déjà annoncé par l’ambassadeur de Russie à l’Onu, Vitali Tchourkine le 4 octobre 2011 puis ce jeudi 2 février 2012 ?

    Les Etats n’ont pas de sentiments mais des intérêts. Certes les Russes et les Chinois ont de nombreux intérêts économiques, commerciaux et stratégiques avec la Syrie. Les ventes d’armes n’en constituent qu’une partie infime.

    Nawaat: Le massacre à Homs, tuant plus de 200 vies, le plus meurtrier depuis le début des événements vous semble-il suspect ?

    Ce massacre est signé et ses auteurs se moquent de notre intelligence. Est-il possible de croire un instant, qu’un gouvernement, quel qu’il soit, puisse commettre un tel massacre le jour même où son affaire est portée devant Conseil de sécurité ?

    A.M: En fait, il s’agit d’un coup monté dans le cadre d’une stratégie globale et concertée où sont intervenus les « militants syriens » à l’étranger pour occuper les ambassades et les consulats syriens», l’appel au renvoi des ambassadeurs syriens dans les pays arabes et bien sûr ce massacre de Homs.
    Alors ce massacre : tous ceux qui ont suivi les télévisions ce jour là ont vu des photos de très nombreuses victimes. La plupart de ces victimes avaient les mains liées derrière le dos et certaines avaient le visage au sol.

    Les metteurs en scène nous ont expliqué que c’étaient les victimes des bombardements des bâtiments et des habitations par les blindés et même par l’aviation syrienne. Curieusement ces victimes ne portaient pas de blessures ni même aucune trace de l’effondrement de leurs maisons et habitations. Chacun peut en tirer les conclusions qu’il veut. En tout cas tout au long de la journée du 4 février, de citoyens syriens ont témoigné qu’ils avaient reconnu parmi ces victimes, des proches et des voisins enlevés depuis une semaine et même des mois.
    Chacun peut en tirer les conclusions qu’il veut.

    Nawaat: En réaction à ce véto et suite au massacre à Homs qui a eu beaucoup d’échos sur la scène internationale, Susan Rice, l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, a déclaré que les dirigeants russes et chinois auront sur les mains toute effusion de sang supplémentaire. Que pensez-vous de cette recrudescence de tension et les jeux d’intérêts entre la Chine et la Russie d’un côté face aux USA, à la France et au Royaume Uni de l’autre côté, tous membres permanents du conseil de sécurité ?

    A.M: La meilleure réponse faite à Susan Rice, est venue de l’ambassadeur syrien aux Nations unies, qui lui a rappelé les 60 Vétos des USA pour faire avorter les résolutions condamnant Israël. Mais il y a dans la déclaration de Rice une menace à peine voilée, parce que le sang risque de couler en Syrie. La coalition anti-Syrienne va continuer dans son entreprise de déstabilisation de la Syrie et envisage de recourir prochainement à l’assemblée des Nations Unies pour s’offrir un droit d’intervenir militairement.
    Globalement nous vivons un retour de la guerre froide avec cette fois-ci une Russie et une Chine plus puissantes, assurées du soutien d’un certain nombre de pays émergents, avec en face un occident en crise et même en déclin.

    Nawaat: Le 8 janvier dernier, des navires de guerre russes ont accosté à la base navale russe située au port de Tartous en Syrie, chose déjà prévue depuis aout 2010… Avec ce véto, serions-nous dans une phase catastrophe de préparation à une guerre dont les alliés semblent de plus en plus définis ?

    Après la guerre d’occupation de l’Irak, puis le retrait honteux des troupes américaines, il est difficile de croire que les américains puissent s’engager de nouveau dans une guerre impliquant une présence de leurs troupes au sol. C’est ainsi qu’ils ont choisi, dans le cas libyen, de faire intervenir l’aviation de l’OTAN et de leur apporter un soutien au final.

    Ce scénario n’est pas valable dans le cas Syrien parce que la Syrie est une puissance relativement importante et qu’elle a des alliés très puissants. C’est pourquoi, la coalition anti syrienne a choisi de faire imploser le pays de l’intérieur en créant, finançant, entraînant et armant des foyers de rébellion.
    Sommes-nous à la veille d’une guerre ? S’il y a une guerre, elle ne sera pas confinée aux frontières du Moyen-Orient, tout le monde en est convaincu même les plus fous et tous ceux qui en dressent les plans!

    Nawaat: En continuant à collaborer et avec le régime syrien et avec l’opposition syrienne divisée, la ligue arabe semble croire à une possible ‘solution politique’ à la crise syrienne, afin le Président Bashar Al-Assad délègue ses prérogatives au Vice-président pour former, dans les deux mois, un gouvernement d’union nationale qui conduirait le pays vers des élections libres.
    Le véto sino-russe bloque cette résolution, quel genre de pression se préparerait à votre avis pour mettre à genoux Bashar Al Assad ?

    A.M: La Ligue arabe est entièrement discréditée en enterrant le rapport de sa propre mission d’observateurs et par son recours au Conseil de sécurité. Elle a laissé échapper l’occasion unique de participer au règlement de l’affaire syrienne. Tout ce qu’elle peut proposer dans l’avenir sera sans valeur.
    Maintenant c’est le tour de la Russie de jouer le rôle principal mais aussi à la direction syrienne appelée à accélérer et à concrétiser les réformes.

    Nawaat: A votre avis, quel serait le véritable poids du CNS (pro intervention militaire) et du Comité national de coordination pour le changement démocratique (contre une intervention et dont on entend rarement parler de lui dans les médias internationaux) ?

    A.M: Le CNS n’a pas une bonne réputation en Syrie justement parce qu’il appelle à l’intervention armée. Les syriens ont une vieille tradition de patriotisme et une haute histoire de résistance à la domination étrangère. Par contre, à l’étranger, il est le chouchou des médias et le partenaire favori des hommes politiques, qui le soutiennent et le financent.
    D’ailleurs le CNS n’a pas de représentants à l’intérieur du pays et une de ses composantes, les kurdes, vient de le quitter.
    C’est différent dans le cas du Comité de Coordination, parce que ses représentants sont presque tous des militants de l’intérieur du pays, et n’ont qu’un porte parole à l’étranger, Haytham Manna. Il est tout à fait normal qu’on ne parle pas de ce Comité dans les médias de la propagande et de la désinformation qui soutiennent l’intervention.

    Nawaat: Comment estimez-vous les actions entreprises par les déserteurs de l’armée régulière syrienne ? Disposez-vous de preuves qui prouvent que l’armée syrienne libre (ASL) commet des actes de barbarie ?

    A.M :Le rapport de la mission des observateurs arabes signale l’existence de l’ASL et d’autres groupes armés qui attaquent les forces gouvernementales, procèdent aux enlèvements de civils qui ne sont libérés que contre paiement de rançon, de meurtres, de sabotage des installations pétrolières, de bâtiments civils, des trains et voies ferrées….

    Nawaat: Dernière question : peut-on être pour ou contre le régime de Bashar Al Assad et du Président syrien en lui-même ?

    A.M : Ceux qui croient que le départ d’un président résoudrait tous les problèmes du pays, sont tout simplement des idiots. Nous n’avons pas réussi à tirer les leçons des exemples tunisien, égyptien et yéménite et convenir que les lendemains de dictature sont souvent plus difficiles à gérer que la dictature elle-même, parce que les oppositions n’ont pas encore appris à gouverner !

    • classe dit :

      Je trouve rigolo que les chrétiens arabes voient la france comme leur maman. Quelle mère indigne tout de même.

      Les occidentaux que vous voyez comme des êtres supérieurs tous autant que vous êtes, ont un QI de 2. La seule chose à laquelle ils sont doués c’est pour faire passer du caca pour du caviar pour peu que ce soit leur caca et bien sûr faire passer le caviar des autres pour du caca.

      Si c’est ça la grandeur…

      L’europe a passé son histoire a faire en sorte que les autres peuples du monde ne puissent contester sa domination. Domination qui ne repose que sur la mécanisation. Alors ils se disent que des arabes qui font du commerce c’est au pire la même chose que des japonais ce n’est pas si terrible en somme (les sueurs froides du péril jaune étant réchauffés depuis).

      En attendant, il y a aussi des problèmes immédiats et des atouts pour les occidentaux:

      1/ étant donné qu’ils ne se font plus la guerre, ils ne peuvent plus relancer leur économie.
      2/ en détruisant des pays pour les sauver de leur dictateurs, ils font coup double en éliminant un adversaire et en décrochant les $ de la reconnaissance (« les mecs libérés ne savent rien faire et tout ce qu’ils veulent c’est le consumérisme occidental donc on va pouvoir leur refourguer aux meilleurs prix ^^ donc plus on détruit mieux c’est. A nous la relance de l’économie »).
      3/ les musulmans dans le tableau c’est tout de même préoccupant, le priorité n’étant à priori pas de consommer mais de prier. mais le pari c’est qu’il en dureront pas, les arabes rêvent du consumérisme à l’occidentale. Quand les tunisiens auront mangés leur pain noir ils reviendront à la raison matérialiste de base…

      En attendant c’est cool comme concept, je détruis chez l’autre ça relance mon économie avec super bonus et autre.

      • sowhat dit :

        « En attendant c’est cool comme concept, je détruis chez l’autre ça relance mon économie avec super bonus et autre »

        mais ça ne fonctionne pas comme ça cher Classe, tout au plus quelques mois ou quelques années. Leur système c’est la perpétuelle fuite avant et l’auto-intoxication. Il n’y a qu’à regarder leurs déficits. Leur prospérité fort inégalitaire du reste ne repose que sur la prédation à grande échelle. Que déviendrait la France sans l’Afrique ? d’où l’élimination de Kadhafi par les français car Kadhafi avant tout menaçait les intérêts de l’empire français en Afrique.

  5. david cameroun dit :

    vive bachar el assad on est tous avec toi. ma vie, mon sang pour toi mon président bachar el assad.

  6. claude dit :

    « Et si l’on se faisait lyrique et visionnaire, on imaginerait bien le général de Gaulle, revenu d’entre les morts, chasser Juppé et son patron des palais nationaux, comme Jésus le fit pour les marchands du Temple. »

    En tant que fille d’un chef de maquis gaulliste je ne peux que vous approuver

  7. Ulpien dit :

    RIA Novosti (version russe), 9.2.2012 04:56

    La réaction/connerie de l’ambassadeur français en Russie, M. Jean de Gliniasti sur la position du Président russe Dmitri Medvedev dans l’entretien téléphonique avec Sarkozy:
    « Nous comprenons les préoccupations de Moscou. Nos amis russes nous ont dit, qu’ils craignent une déstabilisation dans la région et un renforcement des groupes radicaux sunnites. Nous voyons aussi un tel danger. »
    Il a ajouté que son pays n’exige pas de la Syrie un changement brusque du régime politique.
    « Mais ce qui concerne l’avenir de la Syrie après le départ de Bachar al-Assad, nous croyons que des mécanismes démocratiques permettront à trouver une formule firme. Et même les Confrères Musulmans, s’ils parvenaient au pouvoir, vont prendre distance de leurs paroles actuelles et meneront une politique plus adéquate. Je le dirais ainsi: Nous sommes prêts à prendre le risque de la démocratie. Et nous pensons que ce risque est justifié. Bien qu’il y ait à un certain mesure un risque ». – a-t-il dit.
    De plus. Il a expliqué que pour contourner le véto (de la Russie et de la Chine), « il fallait trouver des autres mécanismes, des autres structures internationaux », parmi eux le soi-dit « groupe des amis du peuple syrien », une coalition, dont la formation a été initiée par la France pour soutenir le plan de la Ligue Arabe.»

    http://ria.ru/arab_sy/20120209/560858868.html

    RIA Novosti 9.2.2012 16:33

    La Russie considère comme illégitime le « groupe des amis du peuple syrien » selon le droit international.

    http://ria.ru/arab_sy/20120209/561347215.html

    • Ulpien dit :

      C’est bizarre qu’un ambassadeur d’un pays si fier de sa laicité s’engage d’une telle manière pour les Cons-Frères, un groupe avec une connotation confessionelle bien évidente…

      Mais, à mon avis, se pose une question légitime: Est-ce que le rôle tellement important ou bien décisif qui joue le CRIF dans la politique française, ne viole-t-il pas le principe de laicité français si fameux?

      • sowhat dit :

        On aura tout loisir d’admirer ces (con)frères à l’oeuvre en Lybie, en Tunisie et en Egypte (40% de frérots + 20% de salfistes au parlement) pays qu’ils sont en train de conduire au désastre. Sans parler du régime AKP en Turquie, qui comme on le sait est un modèle pour ce qui est des libertés publiques. Plusieurs centaines de militants laïques, de syndicalistes, de journalistes, de militaires républicains fidèles à la ligne kémaliste sont emprisonnés en Turquie et souvent tenus au secret et pas un mot à ce sujet dans les médias français …

  8. suchite dit :

    ….. » Nous sommes prêts à prendre le risque de la démocratie. Et nous pensons que ce risque est justifié. Bien qu’il y ait à un certain mesure un risque ». – a-t-il dit. »..
    CE RISQUE DE LA DEMOCRATIE PREND LE CHEZ TOI, EN FRANCE , ET FICHE LA PAIX A LA SYRIE ET BACHAR. AU DIABLE VOTRE DEMOCRATIE.
    VIVE BACHAR ET VIVE LA RESISTANCE.

  9. Yasmine dit :

    Les Occidentaux choqués par la popularité russe en Syrie
    http://www.voltairenet.org/Les-Occidentaux-choques-par-la

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