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Simone Lafleuriel-Zakri, qui vit à Paris, réside plusieurs mois par an à Alep en Syrie. Passionnée d'histoire et de géopolitique, elle consacre son travail à une meilleure connaissance du monde arabe. Elle a notamment collaboré à l'ouvrage de l'Unesco Sciences et technologies en islam. De plus, elle a publié Syrie, berceau des civilisations (ACR éditions) et La Botaniste de Damas (Editions Encre d'Orient). Elle répond ici à un article de RFI "Les réfugiés syriens en [...]



Réponse à un article de RFI

Par Simone Lafleuriel-Zakri,



Simone Lafleuriel-Zakri, qui vit à Paris, réside plusieurs mois par an à Alep en Syrie. Passionnée d’histoire et de géopolitique, elle consacre son travail à une meilleure connaissance du monde arabe. Elle a notamment collaboré à l’ouvrage de l’Unesco Sciences et technologies en islam. De plus, elle a publié Syrie, berceau des civilisations (ACR éditions) et La Botaniste de Damas (Editions Encre d’Orient). Elle répond ici à un article de RFI « Les réfugiés syriens en Turquie sous bonne garde »…

« Mais bien sûr que ces réfugiés sont et seront sous bonne garde et il faudrait aussi en expliquer les bonnes raisons turques : pour moi, elles sont multiples. D’abord il y a le problème des Kurdes qui sont nombreux à vouloir passer ensuite et sans doute les Turcs voudraient contrôler cette composante des réfugiés… Ensuite parce que dans ces réfugiés, il y a aussi les groupes d’islamistes qui sont présents dans toutes ces villes où ont lieu les derniers affrontements : Jisr al Shouggour, Idleb, Maarat al Noman, etc, et en remontant dans le temps et sur le NET on lit bien que ce ne sont pas les premières manifestations de ces Islamistes dans la région (voir par exemple années 2006 et plus, les affrontements locaux sont récurrents)… De plus et il faut regarder les cartes, toute la région frontalière concernée est cette zone donnée par la France mandataire à la Turquie. Nombre de Syriens de ce nord-ouest syrien ont de la famille encore en Turquie, y avaient des terres, parlent turc et voudraient bien se réinstaller sans doute dans cette région où ils se rendaient normalement en famille et pour du shopping (et du trafic (essence et plus ) depuis quelque temps. Dans le cadre de son rapprochement avec le monde arabe et après le rejet européen, et avec les pays de son « Est » asiatique et pétrolier, la Turquie a conclu des accords qui font que toute personne du monde arabe peut passer en Turquie sans visa et donc ce fut la ruée des deux côtés de cette frontière dont la Syrie d’ailleurs n’avait jamais reconnu ce tracé mandataire (accord reconnu depuis deux ans peut être ou un peu  plus)
Enfin, et si les commentateurs et journalistes de la géopolitique moyen-orientale rapportent un durcissement du ton turc envers la Syrie, il ne faut pas prendre les apparences pour de la réalité  : les enjeux économiques de la Turquie et de ce monde asiatique plus considéré largement, sont bien plus intéressants que la situation de quelques milliers de réfugiés qui parlent arabe et turc, et sont finalement aussi turcs que syriens…
Il reste en conclusion que la majorité de ces gens ont, mais comme partout dans le monde actuel, des désirs et des besoins dont ils espéraient et la réalisation et la satisfaction mais qu’ils ont été pris en otages comme d’habitude sans savoir et sans pressentir même, comme je le pense, finalement par qui leur galette de pain sera finalement mangée. »



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