Parmi les incessants témoignages de la brutalité du régime de Damas pieusement recueillis par les micros occidentaux – américains, européens ou arabes – du côté de la frontière syro-turque des derniers temps, celui de l’homme se présentant comme un colonel déserteur de l’armée syrienne est l’un des plus mirobolants : interrogé par l’AFP le 14 juin, et diffusant un message vidéo d’un peu plus de 2 minutes, l’individu dit s’appeler Hussein Harmoush et être colonel dans une unité ayant participé à la reprise, le 12 juin, de la ville de Jisr al-Choughiour, près de la frontière turque, tombée sous le contrôle des opposants armés quelques jours plus tôt. Sur sa vidéo, Hussein Harmoush, habillé en treillis camouflé et s’exprimant sur fond de drapeau syrien, brandit une carte d’identité militaire difficilement déchiffrable.
Harmoush prétend avoir tenté de défendre les civils des exactions de ses camarades soldats, en luttant, avec une poignée de co-déserteurs et des armes légères, contre des blindés, dans Jisr al-Choughour. Cet exploit humanitaire, le « colonel » Harmoush affirme l’avoir accompli en posant avec ses camarades des mines pour stopper ou retarder les chars syriens. Il explique que son attitude lui était dictée par son refus de voir l’armée tuer des civils innocents. Le moins qu’on puisse dire; c’est que ce « colonel » a de la suite (rapide) dans ses idées : car enfin quitter brusquement, en pleine opération, ses collègues et camarades, rameuter d’autres soldats pour aussitôt poser des mines contre les chars avec qui l’on est venu, ça relève non seulement d’un courage proche de la témérité, digne des meilleurs films d’action hollywoodiens !
Bref, on peut légitimement suspecter le « colonel » Harmoush d’avoir un certain talent de conteur. Ou alors, d’être un dissident armé maquillé en militaire syrien. Ou, plus simplement encore, un banal désinformateur parmi beaucoup d’autres. Car notre héros raconte encore à l’AFP d’autres histoires extraordinaires, comme cet agent des services secrets syriens ayant refusé de tuer des civils et ayant vu sa femme violée pour cela. Ou comme ces snipers iraniens ou membres du Hezbollah libanais tirant depuis les toits de Damas sur les manifestants de l’opposition. On a l’impression qu’il ne faudrait pas beaucoup pousser notre « témoin » pour qu’il nous explique que ce sont des militaires nord-coréens ou vénézuéliens qui ont repris Jisr al-Choughour… Cette opposition syrienne, c’est vraiment l’imagination au pouvoir !
Bonjour,
Effectivement cela montre bien le très mauvais rôle du médiat dans cette affaire.
Il est certain que les ennemies de la Syrie et les « pêcheurs dans les eaux troubles » ont parié sur ce type d’infos et sur le propagande pour déclencher et maintenir les troubles en Syrie. Sans doute ils dépensé des sommes considérables pour y arriver au moment ou des millions de citoyens arabes souffres de la pauvreté et meurent de maladies facilement curables faute de pouvoir accéder au minimum des soins médicaux.