L’imam de la mosquée chiite Rida d’Anderlecht-Bruxelles a péri dans la tentative d’incendie perpétrée contre le lieu cultuel, lundi soir 12 mars, par un fanatique. Abdallah Dadou, 46 ans, père de quatre enfants, a succombé à l’inhalation de fumée en tentant de combattre l’incendie déclenché par un inconnu qui, après avoir menacé les occupants d’une hache, avait répandu de l’essence, puis des produits « accélérateurs » de feu, avant de le communiquer au tout. L’homme a été maîtrisé par les fidèles présents et retenu dans un local de la mosquée, avant d’être livré à la police. Un des collaborateurs de l’imam Dadou a été lui aussi intoxiqué en tentant de lutter contre le sinistre, mais s’en est tiré. La mosquée, la plus importante des quatre que compte l’agglomération bruxelloise, est, elle, presque complètement détruite.
Une piste -peut-être – syrienne et salafiste
D’après les premières déclarations des autorités judiciaires bruxelloises, l’agresseur est un arabe sunnite qui aurait voulu frapper la communauté chiite bruxelloise. Et cet acte, selon des fidèles chiites, serait en relation directe avec les événements de Syrie : des représentants de la communauté chiite de Belgique ont rappelé que le centre Rida avait déjà fait l’objet de menaces « salafistes » voici quelques années et avait alors été placé sous protection policière. Mais lundi soir, selon un des responsables de la mosquée d’Anderlecht, Azzedine Laghmich, le pyromane a proféré clairement des slogans anti-chiites liés à la crise syrienne : « C’est un salafiste, tous les témoignages des gens présents le montrent » a déclaré Laghmich à l’AFP.
Du côté des autorités belges, on n’exclut aucune piste, ni que l’individu ait bénéficié de complicités. La mort de l’imam Dadou, la destruction de la plus grande mosquée chiite de Bruxelles ont suscité l’émotion qu’on imagine. Des chiites ont improvisé une manifestation devant les décombres fumantes du centre Rida. Il est à noter que le dernier événement similaire en Belgique – l’assassinat par balles d’un imam séoudien et de son adjoint – remonte à 1989. Ajoutons que Bruxelles a vécu ces derniers jours un peu à l’heure syrienne, les partisans de Bachar ayant organisé un rassemblement le 11 mars dernier (voir notre article « La Syrie réelle à Bruxelles« , mis en ligne le 12 mars).
Si la piste salafiste et le contexte syrien se confirment – et à condition que l’individu ne soit pas un vulgaire déséquilibré – ce sera une démonstration supplémentaire de ce que la violence et l’intolérance ne sont décidément pas forcément du côté que l’on dit en Europe quand on aborde la question syrienne. A ce sujet, on notera que les médias de Belgique et d’ailleurs, en relayant sans réserves la propagande des opposants, contribuent à désigner les chiites, ou les partisans du régime comme des assassins réels ou en puissance, et installent ainsi un climat propice à certaines dérives.
quand est-ce qu’ils vont se mettre dans le crane que la religion est manipulée au service du pouvoir politique, il n’y a pas de guerre entre « sunnites » et « chiites »,ils sont tous les deux musulmans et croient aux mêmes préceptes et au même livre. Ces guerres,ces espions,ces fous manipulés sont au service des politiciens assoiffés de pouvoir,rien d’autre!! Tournez un peu les yeux vers les pays qui manipulent les religions au service de leur totalitarisme et vous aurez une idée des commanditaires.Ce bougre qui a commis le crime en brûlant la mosquée est sans doute un fanatique, mais c’est comme si, pour lutter contre la drogue, on attrapait le petit dealer en épargnant les parrains!!
« il n’y a pas de guerre entre « sunnites » et « chiites »,ils sont tous les deux musulmans et croient aux mêmes préceptes et au même livre. »
Bof ! C’est quand même une bonne raison pour ne pas aimer son prochain et se bagarrer avec, non ?
Ils ne se serait pas diviser, s’il croyait vraiment à la même même chose ! Ils s’appelleraient : sunchite ou chiinnites…
C’est sure que les gens intelligents respecte les croyances des autres même si elles sont différentes, tant qu’elle ne débordent pas sur leur propre vie.
Je note en passant, tout bêtement, que «…L’homme a été maîtrisé par les fidèles présents et retenu dans un local de la mosquée, avant d’être livré à la police…».
Une démonstration de plus de la maîtrise de soi.
Il s’agit surtout d’un retour à l’envoyeur(l’OTAN)des stratégies américaines d’affrontements chiites/sunnites dans le Moyen Orient (Irak, Liban etc…) http://bougnoulosophe.blogspot.com/2012/03/de-larc-chiite.html
Nous vivons dans un SEUL monde !
Pierre Piccinin a été viré du CCMO (Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient) pour son hétérodoxie sur la crise syrienne, comme le rapport une interview publiée initialement dans le journal algérien la Nouvelle République (dispo ici en pdf : http://www.lnr-dz.com/pdf/journal/journal_du_2012-03-10/lnr.pdf) et qu’on peut lire à cette adresse :
http://jmoadab.wordpress.com/2012/03/10/interview-de-pierre-piccinin-un-chercheur-belge-censure-par-le-lobby-du-conseil-national-syrien-la-nouvelle-republique/
Interview de Pierre Piccinin : Un chercheur belge censuré par le lobby du Conseil National Syrien (La Nouvelle République)
Pierre Piccinin a été l’un des tout premiers observateurs étrangers à entrer en Syrie. Par son travail de terrain, depuis le début des événements, il propose une vision à contre-courant de l’œil des « journalistes assis », devenant ainsi une véritable source d’information alternative aux médias français. Or, le politologue belge vient d’être radié du Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient (CCMO).
Les motifs invoqués par le service de communication du CCMO sont graves ; nous l’avons contacté ; voici la réponse qui nous a été faite :
« En décembre dernier, le bureau du CCMO a lancé une procédure disciplinaire à l’encontre de Monsieur Piccinin, suite à la polémique créée par nombre de ses papiers. Monsieur Piccinin a été invité, à trois reprises, à se présenter devant le bureau pour défendre ses travaux. N’ayant jamais donné suite à nos convocations, menaçant le CCMO d’un recours en justice et ayant tenu des propos injurieux à l’égard de l’association, le Conseil d’administration du CCMO a voté son exclusion à la majorité. »
Pierre Piccinin évoque quant à lui d’autres motivations, à l’origine de sa radiation : entre autres, l’influence de deux membres du Conseil national syrien (CNS), aussi membres d’honneur du CCMO. Ces derniers n’auraient que peu apprécié le franc-parler de Pierre Piccinin, désireux de décrire la réalité du terrain, et non celle que certains aimeraient que le public entende.
Un cas de censure, donc…
Aucun média français n’en parlera, ni le Canard enchaîné, ni non plus Médiapart, que nous avons pourtant sollicités.
Dans un entretien accordé en exclusivité pour La Nouvelle République, Pierre Piccinin revient sur un épisode qui remet en cause quelques paradigmes d’universitaires aux ordres du politiquement correct, et questionne en profondeur le travail de la presse française dans le dossier syrien.
– Pierre Piccinin, qu’est-ce que c’est, le CCMO, exactement ? Et qu’attendiez-vous d’un tel cercle de chercheurs ?
PP : Le Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient a été mis sur pied à l’initiative de son président, Sébastien Boussois, jeune docteur en sciences politiques. Son but était de constituer un outil performant, pour, dans un premier temps, permettre d’aider les jeunes chercheurs à trouver leur marques ; mais, à terme, le but était de créer un think tank sur le monde arabe, un centre de recherche indépendant et sans tabou. C’est du moins ainsi qu’il m’avait été présenté.
Ces deux aspects m’intéressaient : l’idéal de la jeunesse, avec l’espoir d’y trouver un franc-parler et une réelle indépendance, et cette ambition d’en faire « le » think tank sur le Moyen-Orient, comme me l’avait confié son président. Donc, lorsque l’on m’a proposé d’y adhérer, puis demandé d’entrer dans le conseil d’administration, j’ai répondu présent.
Je constate, hélas, que, en matière de tabou et d’indépendance, ma crainte s’est rapidement confirmée : la plupart des membres du CCMO, à commencer par le bureau directeur, se comportent en arrivistes rompus aux compromissions et utilisent cette structure pour promouvoir leur carrière. C’est de bonne guerre : la plupart des jeunes membres de ce cercle ont une carrière à faire et doivent donner des gages; mais c’est dommage. Ce qui a d’ailleurs entraîné la démission de plusieurs chercheurs déjà, assez déçus par cette attitude.
Et, en matière de compétence, de think tank, le CCMO, à peine créé, rejoint le troupeau des organisations de ce genre qui, comme me le disait tout récemment Moncef Marzouki, n’ont jamais rien compris au monde arabe et n’y comprendront jamais rien, car elles s’enferment dans des grilles de lecture préfabriquées par l’Occident, politiquement correctes surtout, et refusent toute remise en question.
Le CCMO est une structure assez récente. Elle n’est pas très connue et, en fin de compte, ma radiation par ce groupe n’a en soi que peu d’importance. Ce qui est proprement effarant, par contre, c’est la manière dont les choses se sont passées et, surtout, les motivations des membres administrateurs de ce cercle.
– Quelles sont ces motivations et quel est le conflit qui vous oppose au CCMO (et à quels membres) ?
PP : Personnellement, je n’ai jamais eu de conflit avec le CCMO, jusqu’à ce que je me rende une première fois en Syrie, en juillet 2011, et que je témoigne de la réalité du terrain : une opposition minoritaire, fragmentée, aux objectifs différents, parfois violente et armée ; et un pays pas du tout à feu et à sang, généralement très calme, dans les grandes villes notamment, où une large partie de la population soutient le gouvernement, fût-ce par défaut.
J’ai aussi rapporté le fait que j’avais pu me déplacer tout à fait librement et me rendre partout où je l’avais voulu.
C’est alors que le vice-président du CCMO, Jean-Baptiste Beauchard, jeune doctorant, attaché à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (ceci permettant peut-être de comprendre cela, en France particulièrement), s’est déchaîné à mon encontre, m’accusant à mi-mots d’être un suppôt du régime. Sa réaction, épidermique, est due –je suppose- aux faits que, d’une part, mes observations contredisaient tout ce que lui et son père, le professeur Jacques Beauchard, professeur émérite de l’Université Paris XII, écrivaient et racontaient sur la Syrie, et, d’autre part, que, moi, je l’ai fait : j’y étais ; pas eux (c’est triste à dire, mais le fait que j’ai couvert tous les terrains du « Printemps arabe », exception faite du Bahreïn, a suscité assez bien de jalousie de la part de plusieurs collègues).
Les articles que j’ai publiés à la suite de mes séjours en Syrie on continué de m’attirer des inimitiés, et celle, notamment, du journaliste belge Baudouin Loos, qui fait la pluie et le beau temps au quotidien Le Soir, concernant tout ce qui a trait au Moyen-Orient, et a choisi une ligne éditoriale des plus simplistes concernant la Syrie. Au CCMO, on m’a expliqué que Baudouin Loos avait menacé de mettre un terme à la collaboration entre le CCMO et Le Soir, dans le cadre de l’organisation d’une conférence, vu que j’étais membre de ce cercle. On m’a fait comprendre que je devenais un problème et qu’il me fallait rentrer dans le rang ou quitter le cercle. A tout le moins me mettre un peu à l’écart du Conseil d’Administration, ce que j’ai accepté en donnant ma démission (et ce qui a ensuite été utilisé contre moi : on a justifié la procédure disciplinaire, notamment, au motif que je savais que mes écrits nuisaient au CCMO, puisque j’avais accepté de me mettre en retrait du CA – sic).
Ensuite, il y a eu les pressions de Salam Kawakibi, chercheur à l’université d’Amsterdam et sympathisant déclaré du Conseil national syrien. Je ne le connaissais pas et l’ai rencontré pour la première fois à Bruxelles, à l’Institut royal pour les Relations internationales (l’Institut Egmont), lors d’un séminaire : lorsque j’ai fait part de mon expérience en Syrie, il a éclaté, est devenu proprement odieux, et aucun débat scientifique n’a plus été possible ; l’esclandre a mis tous les participants mal à l’aise. J’ignorais qu’il était membre d’honneur du CCMO, qui m’en a informé, en m’apprenant aussi que Kawakibi avait menacé de démissionner du cercle si je n’en étais pas éjecté, imité en cela par Bassma Kodmani, directrice de l’Arab Reform Initiative et porte-parole du CNS en France, également membre d’honneur du CCMO.
Et, à ma connaissance, il y a encore eu la réaction d’un autre membre du bureau directeur du CCMO, Julien Salingue, doctorant à l’Université de Paris VIII. Pour moi, il est devenu le parfait exemple de cette bienpensance bobo : d’un côté, il s’insurge –et avec raison- contre les sionistes qui font déprogrammer un colloque sur l’apartheid israélien en Palestine, qu’il avait tenté d’organiser dans son université, et crie à l’atteinte à la liberté d’expression et de recherche ; et, d’un autre côté, cela ne le gêne absolument pas de m’exclure et de me censurer sur le dossier Syrien. Salingue m’a écrit pour justifier sa position : il trouve intolérable qu’un de mes articles sur la Syrie ait été reproduit sur le site pro-Assad InfoSyrie et estime que « cela donne à réfléchir »; mais qu’y puis-je et en quoi suis-je responsable ? Je n’ai fait que décrire ce que j’avais observé sur le terrain et tirer les conclusions qui s’imposaient. Si le Ministère de l’Information syrien reprend le papier, ce n’est pas de mon ressort.
Mais, des entretiens que j’ai eus au sein du CCMO, je retiens que ce sont surtout les menaces de Kawakibi et Kodmani qui auraient pesé dans la balance.
Je n’ai par ailleurs eu aucun contact avec les autres membres du CA, et je ne connais pas certains d’entre eux ; qui ne me connaissent pas non plus et avec lesquels je n’ai jamais eu l’occasion de débattre de mes observations en Syrie. Je suppose donc qu’ils ont gentiment voté mon exclusion pour, eux aussi, montrer patte blanche et ménager leurs arrières
Le plus effarant, dans cette histoire, en effet, c’est qu’il n’y a jamais eu débat. Je n’ai même pas été entendu : le bureau m’a convoqué à trois reprises, mais chaque fois à une date où le président et le vice-président savaient fort bien que j’étais en Libye et en Tunisie (pour revoir Moncef Marzouki, après son élection), puis en Syrie et, enfin, au Yémen, à l’occasion des élections. Et, là, le bureau a décidé de m’exclure, tout d’un coup, ajoutant aux motifs précédemment mentionnés le fait que je refusais de me présenter pour m’expliquer, et ce alors que je leur avais annoncé que je serais à Paris début avril et que nous avions convenu de nous y rencontrer.
Ils ont été jusqu’à retirer du site du CCMO mes articles, qu’ils y avaient publiés après aval du comité de lecture pourtant. Je n’existe plus : mon nom a été martelé, effacé ; mes écrits sont censurés, c’est la mise à l’index.
Bref, concernant la Syrie, ils donnent les gages qu’on attend d’eux… Surtout dans la France sarkozienne, dont le gouvernement soutient les rebelles, y compris des mouvements salafistes pas très sympathiques et sûrement pas démocratiques. Car, en fin de compte, le CCMO, qui se voulait international, demeure très franco-français et, vu le climat de terreur qui règne dans les universités sur certains thèmes, on peut les comprendre…
Mais c’est en cela que cette affaire devient sérieuse, car symptomatique d’une réalité oppressante qui grève la recherche et empêche la bonne compréhension, en l’occurrence, du conflit syrien.
– Quelle est la « version officielle » ?
PP : Elle ne diffère pas de ce que je viens de dire ; et c’est précisément ce qui est interpellant.
Le courrier que j’ai reçu me signifiant mon exclusion, à ma grande surprise (alors que je pensais rencontrer le bureau en avril, comme je l’ai dit), est très clair : « la polémique suscitée par vos écrits et le discrédit qu’ils jettent sur la renommée de notre cercle (…) sont constitutifs d’un motif grave en faveur de votre exclusion ».
Comme je le disais, il n’y a même pas débat ; on ne cherche même pas à savoir si mon travail de recherche est honorable ou non et si mes conclusions sont fondées ou non. Aucun débat scientifique. Je suis exclu parce que les observations de terrain que j’ai publiées ne correspondent pas à la pensée dominante et sont désapprouvées de facto ; et ils le disent sans s’en cacher.
Si j’avais menti et travesti les faits, dans je ne sais quel but, et que, au terme d’une controverse scientifique, j’eusse été confondu, je n’aurais rien à redire. Mais il ne s’agit pas de cela : les faits que j’ai rapportés sont bien établis et, d’ailleurs, mes adversaires refusent le débat pour cette raison ; non, je suis radié car mes observations dérangent ; la question de leur qualité et de la pertinence de mes conclusions ne se pose même pas !
J’ai été invité à participer à une conférence sur la situation en Syrie, à l’Université Libre de Bruxelles. A l’annonce de ma présence à la table, Baudouin Loos et Salam Kawakibi ont refusé d’y participer. Et Kawakibi a répondu aux organisateurs qu’il refusait de se confronter à « des théories négationnistes » (sic). Cela dit, ni l’un ni l’autre n’ont été sur le terrain. En outre, ils connaissent mes arguments et les éléments factuels que j’ai rassemblés lors de mes séjours d’observation en Syrie. Que pourraient-ils leur opposer ? Ils le savent et préfèrent donc éviter le débat. Il en a été de même de la part de Thomas Pierret, un chercheur d’Edimbourg qui m’avait attaqué dans la presse suite aux articles que j’avais publiés en juillet 2011, au retour de ma première incursion en Syrie : invité à confronter sa position avec la mienne à Paris, il a aussi refusé le débat.
C’est effrayant qu’on en soit là : on n’est même plus dans le « politiquement correct » ; on est passé à la « pensée unique ». On n’en est plus seulement à dire « ce qu’il faut penser » ; on en est venu à dire aussi « ce qu’il ne faut pas penser ».
Et, le plus grave à mon sens (car, des censeurs et des pressions, on en a toujours connu), c’est que tout cela ne semble plus déranger personne et que tout ce petit monde journalistique et universitaire, à quelques rares exceptions près, joue parfaitement le jeu et sait s’indigner quand c’est utile à la bonne conduite d’une carrière et se taire à d’autres occasions, voire, même, a appris à anticiper et à faire montre de sa soumission en s’attaquant d’emblée à ceux qui ne disent pas comme il faut.
Outre cela, le bureau me reproche également d’avoir formulé des « critiques, voire des insultes, à l’égard du CCMO ».
D’une part, répondant à un courrier qui m’avertissait d’une procédure disciplinaire à mon encontre, je ne m’adressais pas « au CCMO », mais aux seuls membres du Conseil d’Administration, et ce, de manière très informelle, puisque je connaissais personnellement certains d’entre eux. Mais, surtout, en matière « d’insultes », voici ce dont il s’agissait : j’ai comparé à celles de l’Inquisition les méthodes mises en œuvre à mon égard. C’est tout. Aujourd’hui le bureau me le reproche en m’expliquant, avec le plus grand sérieux du monde, que l’Inquisition est une institution qui a tué des milliers de personnes et qu’il est donc intolérable que j’aie osé commettre cette comparaison. Quant aux « critiques » : j’ai supplié le CA de ne pas faire du CCMO, jeune structure porteuse d’espoir, un club de carriéristes prêts à donner tous les gages qu’on lui demanderait.
– Comment vos collègues réagissent-ils ?
PP : Pour l’instant, personne n’est encore réellement au courant. Si votre article sort dans la presse, je suppose que ça jettera un froid. Mais, connaissant les milieux académiques, chacun viendra certainement me taper sur l’épaule dans mon bureau et me faire part de son indignation, mais aucun ne prendra la plume pour dénoncer la méthode et, en public, tous feront semblant de ne pas me connaître.
– Votre point de vue sur la Syrie est bien isolé. Comment expliquez-vous cela ? A part le réseau Voltaire et vous-même, qui critique le regard des médias sur la Syrie ?
PP : Il n’est pas si « isolé » que cela… Et il n’est pas nécessaire d’aller chercher le Réseau Voltaire (à propos duquel j’aurais quelques réserves à émettre) pour trouver des témoins du terrain syrien. Plusieurs chercheurs et journalistes se sont rendus sur place et on confirmé, de manière générale, le tableau que j’avais dressé en juillet 2011 déjà : Alain Gresh (Monde diplomatique), Gaëtan Vannay (RSR), François Janne d’Othée (Le Soir), Françoise Wallemaq (RTBF), Christophe Lamfalussy (La Libre Belgique), George Malbrunot (Le Figaro), etc.
Je ne crois pas qu’il y ait « complot » des médias contre le régime de Damas. Le problème, c’est que le régime a fermé les frontières à la presse dès le début des événements ; vieux réflexe stalinien propre au fonctionnement du baathisme syrien. Dès lors, il a livré les médias pieds et poings liés à l’Observatoire syrien des Droit de l’Homme, pour qui le champ était libre, leur source quasiment unique, qui travaille main dans la main avec les opposants, le CNS notamment. Et les médias ont promu cette vision artificielle du conflit : « un peuple uni contre une féroce dictature ».
Mais, en fin de compte, il n’a pas été très difficile, pour ceux qui le voulaient, d’entrer en Syrie et de constater la réalité des événements. C’est ce que j’ai fait. Et ce que beaucoup d’autres ont fait depuis, mais, le plus souvent, en passant par les canaux de l’opposition, de l’Armée syrienne libre, qui ne montre que ce qui lui est favorable (d’où le reportage complètement parti-pris de Manon Loizeau, par exemple), comme le gouvernement, de son côté, ne montre également que ce qui l’arrange. Il faut lire les presses russe et chinoise, qui donnent une version tout à fait différente de ce que l’on peut lire et entendre en Europe : leurs journalistes entrent en Syrie avec l’accord du régime et se font tout autant trimballer, mais par le gouvernement dans ce cas-là, qui ne leur montre que l’autre côté du conflit. J’ai eu l’opportunité –et c’est probablement ce qui fait l’originalité de mon travail ; et qui dérange mes détracteurs- de rencontrer les deux parties, à plusieurs reprises, dans l’objectif de produire un tableau complet et une analyse dès lors plus réaliste de ce qui se passe aujourd’hui en Syrie.
Le problème, pour la presse, c’est maintenant de se dédire : le conflit dure et dure ; et il devient évident que la vision manichéenne développée ne tient plus la route. En outre, les journalistes qui se succèdent sur le terrain se rendent bien compte qu’elle ne correspond pas à la réalité. Il va donc bien falloir que les rédactions revoient leur ligne en ce qui concerne la Syrie, car la distorsion entre ce qui se passe et ce qu’ils disent est devenue flagrante.
– Pensez-vous être victime de ce que Chomsky appelle « la Fabrique du consentement » ?
PP : Cela, c’est à vous de me le dire.
Pour ma part, je me contenterai de vous rapporter ce que m’a répondu un jour le rédacteur-en-chef d’une revue très connue, mais dont, par charité, je tairai le nom. Je lui avais proposé un article. Il m’a dit : « tout ce que vous dites est vrai et très intéressant ; mais nous ne pourrons pas le publier, car cela risquerait de désorienter nos lecteurs » (sic)…
– Quels conseils donneriez-vous aux Français pour s’informer correctement sur la Syrie ?
PP : Je n’ai pas de conseil à donner en la matière.
S’informer n’a rien de très compliqué, en fin de compte, surtout avec l’outil internet qui a depuis longtemps enlevé le monopole de l’information aux grands journaux « politiquement prudents » ; mais rechercher l’information peut prendre beaucoup de temps.
Ainsi, ceux qui veulent s’informer le font déjà et trouvent sur la toile des faits, des analyses étayées, et, avec un peu de méthode et d’esprit critique, ils peuvent comprendre assez bien ce qui se passe réellement en Syrie.
Quant aux autres, on peut leur donner tous les conseils que l’on veut : ça ne les intéresse pas.
– Votre proverbe, maxime favorite…
PP : Je n’ai généralement pas peur de dire ce que pense, y compris sur des sujets délicats, comme la question israélo-palestinienne ou, en ce moment, les « révolutions » arabes.
Ce sont des sujets à propos desquels règne un politiquement correct convenu, auquel il est difficile de déroger sans s’attirer le courroux de certains cercles de pouvoir, sans prendre le risque de se faire des ennemis, à commencer de ceux-là mêmes qui pratiquent l’équilibre rassurant de l’homme couché et, d’une part, saisissent l’occasion de s’attaquer à un discours à contre-courant pour donner de cette manière un maximum de gages et, d’autre part, haïssent ceux qui, par ce discours politiquement incorrect, mais bien souvent très juste, leur renvoie l’image de leur lâcheté et de leur compromission intellectuelle.
Aussi, je cite volontiers ces quelques vers du Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand : « Oui, c’est mon vice. Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse. »
Mais il est rare que mes interlocuteurs en saisissent le sens exact.
Dès lors, je reprendrai plutôt à mon compte cet extrait d’un célèbre discours de Jean Jaurès : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire. C’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. »
Ou cette très belle pensée de Jean Guéhenno, que j’ai placée en tête de mon blog : « La vraie trahison est de suivre le monde comme il va et d’employer l’esprit à le justifier. » Je trouve qu’elle est parfaite, en la circonstance.
C’est à cela que j’essaie de me tenir, en tant qu’être humain et en tant que chercheur. C’est certes difficile et ce n’est pas en pratiquant cette philosophie qu’on peut arriver à « faire carrière ».
Mais à quoi bon faire carrière, si c’est pour devoir déguiser sa pensée en permanence, renoncer à dire la vérité et à défendre le juste ?
Pour récolter en échange quelques piètres honneurs, une place dans un institut ou telle distinction académique sans la moindre valeur éthique ? De mon point de vue, c’est sans aucun intérêt. A fortiori dans mon métier : la recherche et l’enseignement.
Et, si j’avais eu cette « ambition », cet objectif-là, j’aurais choisi la banque, pas l’histoire et les sciences politiques.
Propos recueillis par Jonathan MOADAB
Paru dans La Nouvelle République (Algérie)
« Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le plaisir aristocratique de déplaire. » (Baudelaire)
Voilà donc où a aboutit ce beau siècle : mensonge, falsification, arrivisme, conformisme…etc ; que le lecteur naïf ne se méprenne pas : ceci est vrai aussi bien en sciences dites humaines (quel non sens, toutes les sciences sont la création de l’homme, à ma connaissance, il n’existe pas une théorie du calcul intégral due aux singes par exemple ; mais enfin, on lit toujours Marx avec profil, alors que les diverses divagations de Bourdieu n’intéressent personne)qu’en sciences dites exactes (quelle appellation vulgaire par son coté purement quantitatif ! A ce compte là l’histoire serait une science inexacte !). Voici ce que pense un auteur disparu à ce propos « On ne demande plus à la science de comprendre le monde, ou d’y améliorer quelque chose. On lui demande de justifier instantanément tout ce qui se fait. Aussi stupide sur ce terrain que sur tous les autres, qu’elle exploite avec la plus ruineuse irréflexion, la domination spectaculaire a fait abattre l’arbre gigantesque de la connaissance scientifique à seule fin de s’y faire tailler une matraque ».
Il se confirme, Bwane, que de tous les commentateurs d’Infosyrie, vous êtes celui qui prend le plus de hauteur – ce qui ne vous empêche certes pas de descendre vigoureusement dans l’arène – et que vous disposez d’un bon bagage historique et philosophique. Vous citez Baudelaire, nous citerons les Romains « Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur ! » (tout en souhaitant réduire rapidement le nombre de ces ennemis, par la raison ou par la force).
Bonne nuit et merci de votre contribution,
Luis Denghien & Infosyrie
Pourrais-je discuter avec vous, cher Louis, pour avoir la même place à côté de BWANE que j’aime bien d’ailleurs ? 😉 😉 😉
Un prix masculin… Et un prix féminin !!! En tout cas, vous vous complétez souvent à merveille, tous les deux !
Merci Louis et infosyrie. Je ne connaissais pas cette belle citation , et je trouve le commentaire dont vous la faites suivre « (tout en souhaitant réduire rapidement le nombre de ces ennemis, par la raison ou par la force) » digne d’une maxime stratégique, c’est précisément ce que fait la direction syrienne : dialogue, réformes et éradications des groupes armés. Cordialement.
les histoires ne sont pas credibles. Les salafistes sont comme les talibans: ils vont faire la guerre seulement si des nons-musulmans les attaquent.
pour ceux qui croient info-syrie, c’est vrai. Pour les autres, ce n’est que des attaques gratuites de la part du régime.
toujours pas de video de ces salafistes en action…
info-yire, avez-vous finnit de nous casser les prunes? (oups, non puisque vous êtes paye pour le faire)
« Casser les prunes » de gens comme vou est notre plus beau salaire, cher Basharr (joli prénom, au fait !)
Louis Denghien & Infosyrie
Lugubre personnage,
non satisfaits de mettre la Syrie à feu et à sang, vous et vos tristes acolytes agissez maintenant à Bruxelles, ou bien le régime sanguinaire de Damas agirait à Bruxelles, histoire de se discréditer davantage ? Infâme créature, nous avons expliqué mille fois,-mais les sourds ne peuvent entendre ni les aveugles voir-, que nous voulons comprendre ce qui se passe en Syrie, et non pas croire à je ne sais quoi. Vous, et vos amis étant si bêtes, si haineux, et vos crimes si « transparents », nous avons vite compris de quoi il retournait, et depuis nous employons nos maigres forces,-comparées aux milliards de dollars de vos employeurs du Golf et à leurs satellitaires prostituées-, à rectifier l’opinion du public relativement à la campagne mondiale qui ne vise rien de moins que la disparition de la Syrie en tant que Nation Souveraine et Indépendante. L’armée arabe syrienne a taillé en pièces vos amis salafistes et drogués, transfuges d’al-qaida, aussi bien à Homs qu’à Idleb. La Syrie sortira mille fois plus forte de cette terrible épreuve, et vous et vos amis, qu’allez-vous faire ? Vous réfugier à Israël ? Ou au Qatar ? Mais petit conseil d’ennemi : partout où vous irez, vous serez également méprisés, mais étant donné les faibles de survie de ce micro-état compradore, je vous conseillerai de se faire S au carré (i.e salafiste-sioniste). Fume.
BWANE
Je vous lis toujours avec tant de plaisir.
Votre dernière phrase est un pur merveille « je vous conseillerai de se faire S au carré (i.e salafiste-sioniste).
Il faillait y penser mais BWANE l’a trouvé.
BRAVO mon ami !
« toujours pas de video de ces salafistes en action… » Mais vous ne savez même pas ce qu’est un salafiste !!
Sinon il y a énormément de vidéos qui montrent les terroristes en actions … puisqu’ils aiment se filmer ! En Libye par exemple vous verrez ces salafistes massacrer les noirs !
Charmant crétin, un brin de connaissance historique te ferait savoir qu’Ibn Taymya, penseur islamique très apprécié chez les salafistes et les wahabites, avait émis une fatwa rendant licite le meurtre des alaouites et le jihad contre eux.
Je t’ai déjà donné le visuel que tu demandais d’un salafiste syrien appelant à la lutte armée : un imam de Deraa, Loay az-Zoabi : http://www.elaph.com/Web/news/2011/9/686270.html ou http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111114.OBS4493/nous-pronons-un-salafisme-nouveau.html
Au Liban, Ahmad al-Assir, chef d’un groupe salafiste important de Saïda ne cache pas son soutien matériel aux insurgés syriens (et autres combattants de l’étranger), et laisse entendre à mots couverts sa volonté d’en découdre avec le Hezbollah : http://english.al-akhbar.com/content/salafi-leader-al-assir-holds-anti-assad-protest-central-beirut
Ce sans compter la retape de groupe comme le Hizb ut-Tahrir, qui n’est pas salafiste, mais qui appelle au jihad contre le régime syrien ou bien la Jamaa Islamiya libanaise (Frères musulmans) qui est grosso modo sur la même ligne : soutien à l’insurrection contre le régime syrien + volonté de confronter le hezbollah au Liban.
D’une manière générale je te conseille pour te déniaiser le très long et récent article du journaliste Nir Rosen qui a rencontré de nombreux chefs militaires de l’insurrection syrienne. Le tableau qu’il en brosse est celui d’une opposition à coloration nettement islamique (sunnite)- visible dans le choix des slogans, dans le choix des noms des groupes combattants, dans la justification idéologique du combat, … – où les salafistes sont bien une tendance encore minoritaire mais qui prend clairement de l’ascendant : http://mideast.foreignpolicy.com/posts/2012/03/08/islamism_and_the_syrian_uprising
Voici un exemple de déclaration d’Ahmad al-Assir. A la question du journal libanais al-Akhbar qui lui demande jusqu’où selon lui le soutien libanais à la révolution syrienne doit aller, le leader salafiste répond : « Je suis pour un soutien aux opprimés avec ce qui les soulage de leur oppression… de l’appel à des manifestations et à élever la voix, jusqu’à collecter des armes ».
http://english.al-akhbar.com/content/al-assir-new-guardian-sunni-interest-lebanon
« But how far should Lebanese support for the Syrian revolution go? “I am for supporting the oppressed with what relieves them of their oppression…from calling demonstrations and raising the voice in denunciation, to gathering arms,” he replies. »
Et voici pour un « visuel » sur des salafistes étrangers (en l’occurence libyens et tendance GICL-al Qaïda) venus mener le jihad en Syrie :
http://www.lefigaro.fr/international/2011/12/23/01003-20111223ARTFIG00350-des-libyens-epaulent-les-insurges-syriens.php
toujours pas de video de ces salafistes en action
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Cela est très simple parce que lorsqu’une personne honnête voir l’acte. Elle lutte vivement pour l’arrêter au détriment de sa vie et ne prend pas le PLAISIR comme votre camp de filmer les carnages et cadre les autres pour leur crime.
Question pour vous:
Avez-vous un complexe d’infériorité pour se donner se prénom?
Qui sème le vent,récoltera la tempête. Voilà donc les fruits merveilleux d’une année de mensonges. Par ailleurs, voici une vidéo qui montre sans doute possible comment nos salafistes, pardons nos démocrates-humanistes fabriquent les vidéos de leurs crimes, pour attribuer ce derniers à l’inévitable régime sanguinaire que vous savez, responsable des crimes passés, présents et à venir, commis en Syrie.
http://www.youtube.com/watch?v=lsnn5IMIdIM&feature=youtu.be
peut-être que la presse va changer, à moins qu’elle ne soutienne que cet Iman s’est tué pour faire croire que c’est les opposants alors que c’est Bachar qui a mis le feu…. au vu de l’invraissemblance qui règne aujourd’hui toute imbécilité est possible, elle n’a pas de limites, même Bernard blier dans une répartie a dit: le jour où le c… sera sur orbite, tu n’arrêteras pas de tourner. »
Interview de Pierre Piccinin : Un chercheur belge censuré par le lobby du Conseil National Syrien (La Nouvelle République)
http://jmoadab.wordpress.com/2012/03/10/interview-de-pierre-piccinin-un-chercheur-belge-censure-par-le-lobby-du-conseil-national-syrien-la-nouvelle-republique/
sûrement, c’est un complot du cns qui sont derrière cette affaire ,je me demande si ces rebelles salafistes bientôt ne vont retourner leurs vestes envers les pays qui les soutiennent et les financent qui les poussent à
faire ces crimes inacceptables !
Que Dieu prenne l’âme de cet imam mort si lâchement en pitié !
Que Dieu accorde le courage à sa femme et à ses quatre enfants !
Rien d’étonnant de cette tragédie criminelle que le criminel n’a respecté ni le lieu sacré d’une mosquée, ni la vie humaine essayant même de tuer le maximum en mettant le feu de la sorte.
« La destruction même d’al-Kaabah pierre par pierre est plus acceptable à Allah que tuer une seule âme » Allah dit dans le Coran. Mais cette verset n’est jamais enseignée chez les salafistes-wahhabites alors qu’en Syrie, les cheikhs musulmans mettent l’accent sur ce types de versets.
Depuis le temps que des fous salafistes wahhabites d’Arabie lancent des fatwas contre les minorités, il fallait attendre.
Combien d’attentats commis contre les chiits en Irak ?
Combien d’attentats commis contre les lieux sacrés en Irak, Afghanistan et Pakistan alors que jamais un imam chiite à travers l’histoire a lancé une fatwa contre les sunnites. Rappelons seulement combien la commémoration d’Achoura et la mort de Hussein, petit-fils du prophète, a coûté aux chiites dans plusieurs pays il y a juste quelques mois, tous tués par des salafistes-wahhabites ?
L’islam n’a rien avoir avec les wahhabites d’Arabie et leur doctrine barbare, mais malheureusement, avec leur argent, ils manipulent les pauvres et les naïfs sans parler de dirigeants occidentaux qui ferment les yeux car leurs intérêts se croisent de temps en temps avec ces monarchies d’autre âge.
Combien de fois, j’ai écrit ici sur ces chaines satellites allumées jour et nuit pour diffuser une seule chose: la haine contre les chiites, allaouites et chrétiens lançant des fatwas à gauche et à droite, avec un mot gentil pour tuer pour aller au paradis « farm, hacher » les hérétiques. Les inquisiteurs du Moyen Age passeront pour des anges à côté de ARROUR, Aid al-Qarni, al-Lahidan et et et. Je suis même prête à vous traduire leurs propos aussi démocrates comme vous aimez!
La première fois où j’ai entendu tels propos, c’était l’été dernier; je ne pouvais pas dormir, je tremblais dans les draps, cachant même la tête tout en imaginant des personnes dans des hachoirs avec des maux du ventre terribles, quittant plusieurs fois le lit pour vomir.
Je n’avais jamais imaginé auparavant qu’au XXIème que quelqu’un puisse parler ainsi et encore moins un religieux, moi, femme de belles lettres. J’ai découvert cela, effrayée, avec la crise syrienne où chaque jeudi ARROUR parle de ses chaines SAFA/Wissal pour donner des consignes aux Syriens, « tuer un million à Alep » s’il faut, et alors ?
« Hacher les allaouites, chrétiens et chiites et jeter leurs restes aux chiens », pourquoi pas! Une bonne manière démocratique de débarrasser de l’adversaire, non?
Amis occidentaux, vous n’êtes pas à l’abri dans votre continent qui non seulement proche de ce monde, mais qui abrite des musulmans de toute tendance qui vont régler leur conflit théologique chez vous.
Il y a eu Saint-Barthélemy chrétien, il faut peut-attendre à un nouveau saint-Barthélemy musulman sur le sol européen.
Amis, dirigeants occidentaux, vous êtes en train de jouer avec le feu !
Vous êtes incapables de mesurer la gravité de la situation et encore moins les conséquences.
Aujourd’hui Bruxelles, demain ce sera le tour de qui, où et quand ?
Malheureusement, le pire reste à venir car ces fous n’épargnent jamais personne surtout ils n’ont rien à perdre car, selon leur croyance, ils vont directement au paradis sans même passer par le purgatoire. 😉
Et il ne faut pas oublier que le fléau du fanatisme est une épidémie qui infecte beaucoup de cervelles dans notre monde.
J’ai l’impression de vivre ce que Voltaire écrivait à son époque.
Que le Dieu nous protège tous !
Amen !
« ils vont directement au paradis »
c’est pour cela que le paradis ne me tente pas du tout du tout !
Le grand mufti de l’Arabie saoudite dans une conférence au Koweite:
– Le jihad en Syrie est un devoir pour chaque musulman.
– Il faut détruire chaque église dans al-Jazeera al-Arabiyyeh car le Koweït en fait partie. Le vrai islam ne reconnait pas d’autres religions.
Pitié, nos jolies églises en Syrie, les plus anciennes et les plus belles du monde, sauvegardées par Omar ibn Al-Khattab, Khaled ibn al-Walid et d’autres ainsi que par tous les califes omayyedes seront donc détruites si ces fous arriveront au pouvoir.
Vous n’avez qu’à regarder sa tête, on dirait le diable en personne alors que notre beau Grand Mufti, Hassoun, a un visage angélique « simahom fi wjuhihem »
http://alkhabarpress.com/%D9%85%D9%81%D8%AA%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D8%B9%D9%88%D8%AF%D9%8A%D8%A9-%D8%AF%D8%B9%D9%85-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%8A%D8%B4-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%88%D8%B1%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%AD%D8%B1-%D8%AC/
Quel horreur. Au se cours!! Cela me fait tellement de la peine!!
Qu’il est vilain!! (j’adore les commentaires après !!)
Le m^me site raconte (d’après SANA) que la bataille d’Idleb est terminé en faveur de nos forces loyalistes bien sur et qu’ils ont attrapé à Homs certains terroristes responsables du massacre de Karm al Zeitoun.
J’aime la Syrie
Le Qatar a-t-il les yeux plus gros que le ventre ?
http://www.franceculture.fr/emission-du-grain-a-moudre-le-qatar-a-t-il-les-yeux-plus-gros-que-le-ventre-2012-03-13
ils n’ont vraiment que l’argent et le pouvoir dans le coeur ces chiens d’émirs, je n’ai qu’un seul souhait et je pris Allah pour que leurs peuples les renversent et traîne ces sales gros porcs dans les rues de riyad et ainsi de suite
La chaine wahhabite SAFA lorsqu’elle ne présente pas ses cheikhs wahhabites faisant des fatwas pour tuer les minorités, donne la parole à ASL et le soi-disant témoin de Homs avec un discours appelant à une haine confessionnelle contre les chiites et les allaouites avec toute légalité, haut et fort. Je n’ai pas pu continuer. Vous serez peut-être plus courageux.
D’après ce que c’est passé hier à Bruxelles, tout s’explique :
http://www.youtube.com/watch?v=tcJaKeSGu8o&feature=related
l’énergumène de présentateur dit qu’il ne peut même pas tuer un poulet et qu’il utilise une machine pour ça !
L’imbécile d’AbouJafar serait sa machine pour tuer les syriens ?
Assassinat d’un imam à Anderlecht: cette terreur-là, on la connaît bien
Quand on est belgo-turc, d’origine syrienne, de parents alaouites, antifasciste et témoin « privilégié » du terrorisme, devant la mort tragique de l’imam Abdellah Dahdouh dans un attentat à caractère confessionnel visant la mosquée chiite Rida à Anderlecht, on ne peut s’empêcher de penser à l’affaire Madimak qui, le même jour, a été classée par la justice turque.
Le 2 juillet 1993, à Sivas (centre de la Turquie), un hôtel accueillant des intellectuels de gauche venus célébrer un poète alevi du XVIe siècle dénommé Pir Sultan Abdal, fut incendié par une foule hystérique hurlant « Tremblez mécréants, l’armée de Mohammed arrive » et « Nous voulons la charia ».
Il y eut 37 morts (dont trois des terroristes morts accidentellement) et une soixantaine de blessés. L’armée et la police laissa faire les lyncheurs qui, pendant plus de huit heures, se sont livrés à une orgie de violence digne des célébrations du Ku Klux Klan. Le conseiller communal de la ville Cafer Erçakmak excita la foule, appelant à « tuer tous les impies ». Les pompiers « dépêchés » sur les lieux avec plus de six heures de retard tabassèrent certains survivants de l’incendie.
Cinq militants salafistes ont fait l’objet de poursuites mais ils ne seront jamais retrouvés. Désormais, ils ne risquent plus d’être inquiétés car hier, soit 18 ans après les faits, il y a eu prescription.
Dans la foulée, les forces progressistes et les organisations alévies de Turquie ont battu le pavé pour protester contre l’impunité flagrante dont bénéficient les tueurs, une impunité saluée, vous avez bien lu, saluée par le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan par la formule « hayirli olsun ».
Hier, à Ankara, les policiers ont tiré en l’air pour disperser la foule des démocrates turcs en colère en raison du classement de l’affaire de Madimak. A Sivas, les victimes emprisonnées dans la fumée et les flammes de leur hôtel, n’ont pas eu droit aux coups de semonce de la police…
Revenons à présent à l’attentat commis à la mosquée Rida de Bruxelles.
Puisque l’auteur de l’incendie criminel déclare avoir agi pour se venger du sang sunnite versé par les chiites en Syrie, il est peut-être temps de se pencher sur la responsabilité des chaînes qataries et saoudiennes de désinformation, respectivement Al Jazeera et Al Arabiya. On y trouve tous les clichés de la propagande djihadiste concernant les événements en Syrie. Quant aux médias internationaux tels que France 24, BBC ou CNN, leurs analyses de la situation syrienne à l’emporte-pièce et leur lecture confessionnelle des événements n’est certainement pas innocente. Les atrocités commises par les groupes terroristes comme le Jounoud Al Cham (Les Soldats du Levant) à Homs, Tal Kalakh et Rastan qui, depuis le départ des troupes syriennes du Liban en 2005, se sont installés et renforcés à Tripoli, sont soigneusement dissimulées par « nos » médias. Ces attentats odieux commis au sabre et au couteau sont systématiquement mis sur le compte de l’armée syrienne et des milices du régime, les « chabbihas » et ce, sans la moindre vérification. Violemment anti-chiite et changeant régulièrement de nom, ce groupe qui noyaute le mouvement syrien de contestation mène le djihad non pas pour instaurer la démocratie et la liberté d’expression mais un califat sunnite.
Par ailleurs, avec une propagande qui assimile à tort le régime laïc de Bachar El-Assad à un « pouvoir alaouite » et les alaouites aux chiites, qu’espère-t-on obtenir comme résultat sinon l’exacerbation des clivages confessionnels ? Combien de fois faudra-t-il encore répéter qu’il y a plus de différences entre alaouites et chiites qu’entre chiites et sunnites ?
Vous voulez arrêter le terrorisme ? Commencez par en finir avec vos mensonges à propos de la Syrie.
Bahar Kimyongür, auteur de Syriana, la conquête continue, Ed. Investig’action et Couleur Livres, Bruxelles, 2011
14 mars 2012
Merci, cher Maysaloun pour toutes ces informations. Comme vous le dites les média occidentaux et golfistes sont complices des crimes commis en Syrie par les fanatiques que vous savez. J’apprends ce soir que les victimes des boucheries de Homs appartiennent toutes à une seule confession, vous devinez de laquelle il s’agit (c’est le correspondant d’alalam qui le révèle, les média syriens,-laïcité oblige- ne parlent pas de ce coté des choses. Bien à vous.
P.S-je ne sais quel distributeur diffuse votre livre, mais les libraires en province n’arrivent pas à le commander.