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D'un Ford à l'autre... Simone Lafleuriel-Zakri, qui vit à Paris, réside plusieurs mois par an à Alep en Syrie. Passionnée d’histoire et de géopolitique, elle consacre son travail à une meilleure connaissance du monde arabe. Elle a notamment collaboré à l’ouvrage de l’Unesco Sciences et technologies en Islam. De plus, elle a publié Syrie, berceau des civilisations (ACR éditions) et La Botaniste de Damas (Editions Encre d’Orient). Elle réagit à la présence de l'Ambassadeur des Etats Unis, John Ford, à Hama [...]



« Westerns à Hama » : hommage à Ford… John !

Par Simone Lafleuriel-Zakri,



John Ford, réalisateur américain

Robert Ford, ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique, en visite aux opposants au régime de Bachar al-Assad, à Hama

D’un Ford à l’autre…

Simone Lafleuriel-Zakri, qui vit à Paris, réside plusieurs mois par an à Alep en Syrie. Passionnée d’histoire et de géopolitique, elle consacre son travail à une meilleure connaissance du monde arabe. Elle a notamment collaboré à l’ouvrage de l’Unesco Sciences et technologies en Islam. De plus, elle a publié Syrie, berceau des civilisations (ACR éditions) et La Botaniste de Damas (Editions Encre d’Orient). Elle réagit à la présence de l’Ambassadeur des Etats Unis, John Ford, à Hama aux côtés des opposants vendredi 8 juillet.

Quel scoop cette  « Chevauchée fantastique » (1939) à Hama, ce « Champion » (1925), cet aimable « Strong boy » (192?), je veux parler de Robert Ford, ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique  !

Dûment renseigné par « An informer » (« Un mouchard », 1935), cet aimable descendant de cowboys est, comme on le voit, un homonyme distingué d’autres Ford,  dont certains construisaient  des véhicules quand d’autres faisaient du cinéma. Robert F., lui, est  depuis peu en poste à Damas. Il  était connu jusqu’à  cette date de juillet 2011, comme « Un homme  tranquille »  (« A quiet man« , 1952), un diplomate plutôt destiné à réchauffer  les relations d’habitude tendues entre les USA et la Syrie.

Pourtant, et sans « Permission jusqu’à l’aube » (1955) normalement requise du pays où chaque diplomate est en poste, il décida de marcher « Sur la piste » (1945)  de  ces  » fils du désert  » (Sons of the desert – 1948) venus peupler  Hama et sa région.

Cette trangression unique des usages en diplomatie,  jamais encore observée, mais super-médiatisée,  passe désormais en boucle sur nos écrans ! Elle  n’était pas pourtant « Un obstacle » (1920) pour la diplomatie américaine qui guide « le Monde en marche » (1934) :   une « Marche vers sa destinée » (1939), vers la démocratie et vers la sticte observance de droits de « L’homme libre » (1920) .

A Damas, pourtant de cet événement singulier, inédit, « Toute la ville en parle » ! Mais la provocation attise la colère du régime…

Hama, comme les guides touristiques « Syrie » le notent, est bien connue pour être très musulmane ! On y rencontre le plus souvent des « Hommes sans femmes » (« Men without women » 1930). Les  femmes  de la région, elles, bien voilées, ont la réputation d’être assez farouches (« Wild women » 1918). Elles sont peu abordables y compris quand elles participent avec bébés et vieillards à « La Charge  héroïque » (1949) de ce dernier vendredi, comme d’ailleurs à toutes les charges régulièrement menées par ces opposants dont le régime de Damas dit que ce ne sont que des « Têtes brûlées » (1919)  et de « sublimes canailles » (1932).

Notre ambassadeur US se lança donc sur la piste de ces « Hommes  marqués » (1919) :  ces « Widers of Vengeance » en grand nombre, bien décidés à faire payer  les milliers de morts des années 1980 et d’exiger le retour  de chaque  « Proscrit » (1919) de leur ville, réfugié en Arabie ou ailleurs en terre d »islam. Depuis des années et en tout lieu, ils  y proclament  désormais  qu’ils sont  » Gagnants quand même » (1928), malgré les coups très durs portés par le régime  du Baath de Damas.  Ce régime qui se veut laïc, tient à les persuader  mais en vain,  que « Dieu est mort » (1947), ce qui provoque inévitablement leur colère.

Or, donc, et sans autorisation, l’intrépide  mais souriant Robert Ford se lança « Sur la Piste des M« …usulmans  de Hama et des habitants de la région, tous dûment assimilés à la « tribu des Mohawks » (1939) dans sa mémoire nourrie depuis son enfance de références « western »…

Robert F. n’avait qu’un but : voler au secours de ces démocrates opprimés pour « Les sauver » (1920)  des agissements de ces « Sublimes canailles » déjà citées.

Ce geste rès médiatisé devait,  sans aucun doute, protéger ces « Fighting’s gentlemen » (1919) « without guns »  (sans fusils, désarmés). Il lui fallait aussi, et comme en Libye, démarquer les Etats-Unis des agissements cyniques des deux ex-puissances mandataires européennes qui, dans ces  mêmes  années 1920, semèrent le désordre dans toute la  région. Notons qu’à cette  même époque et alors que l’homonyme John Ford devenait le maître du genre western, les USA vivaient des années calamiteuses de prohibition, de krach financier et d’essor du gangstérisme qui détournèrent, mais pour un temps seulement, leur attention de cette région pétrolière. Les Franco-Anglais devenus maîtres de la région du Moyen-Orient et sans rivaux notables soumettaient alors tous les « Fils du désert » – y compris ceux d’Arabie. Ces opposants d’alors étaient bien décidés pourtant à recueillir « Les  Raisins de la colère »  arabe (enfin !) et croyaient  hélas, comme en ces jours de printemps arabe, pouvoir  jouir  des fruits de leurs oppositions nationalistes. Hélas les raisins eurent le goût très amer de l’Osrom syrien (vinaigre de raisin) de cette époque précoce de l’année.

Pour en revenir aux rives de cet autre « Rio Grande » (1937) qu’est l’Oronte syrien, rebelle autant que la population de Hama, notre diplomate s’y retrouva « Face à face » (1921) avec un autre chevalier blanc mais représentant, lui, l’ex-puissance mandataire en Syrie et rémora frétilllant des USA, sur le  terrain des révoltes mondiales : Son Excellence Mr Eric Chevallier, mandaté par le Ministère français des Afffaires Etrangères était bien décidé en ce lieu et par une visite peu médiatisée, elle, aux hôpitaux de la ville, à rappeler la solidarité de la France avec la population syrienne en général, et en particulier avec les blessés de ce Bilad Sham où « Le Soleil brille pour tout le monde » (1920). Ce french doctor  (« A Secret man » 1917) – venu du pays des « hommes libres » déjà cités, observateur devenu lui aussi acteur mais plus discrètement, de « la Bataille de Midway » (1942).

Un « informer « (1935) présent dans cette foule immense m’a raconté que Mr Ford, fleuri et embrassé,  quitta les opposants de Hama avec lesquels il avait, comme promis, pris officiellement contact.

Ce « Mouchard » (1935) proche de la voiture de l’ambassadeur ajouta que l’ambassadeur US  salua les opposants d’un vibrant « Ce n’est qu’un au revoir » (1955), qui réconforta tout le monde et émut aux larmes le peuple américain !

Les Syriens de Syrie ne  ressemblent  pas pourtant aux Indiens du Far West mais les révoltés de Hama et des grandes tribus voisines vont certainement faire un effort… Avec quelques plumes arrachées aux oies et canards des marais du Gharb proche, ils pourront figurer dignement dans la longue liste de ces chefs d’oeuvre du cinéma US d’autrefois et aussi dans tout ce cinéma qui se tourne actuellement en Syrie, muet faute de journalistes dûment accrédités, mais terriblement parlant en même temps !

Ah mais il fallait le faire, et bien que n’étant pas une spécialiste du genre, je l’ai fait… merci, merci merci… !!!



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2 commentaires à “« Westerns à Hama » : hommage à Ford… John !”

  1. souriwbass dit :

    Très bonne culture cinématographique, mais ça s’arrête là. J’ai l’impression que vous écrivez pour lire et relire votre texte en tant que tel,je vous imagine très satisfaite de votre exploit, votre article n’est pas spontané et sent la sueur, je ne suis pas contre l’humour bon ou mauvais même en traitant des choses graves sauf que vous n’avez rien traité, vous avez relaté avec du retard des faits , d’accord, mais où est l’intérêt? Qu’est ce que votre immense connaissance de la Syrie selon le CV en haut de l’article nous apporte? Honnêtement rien, ceci est valable pour tous les articles que vous avez écrits sur ce site car je les ai tous lus , pardon pour ne pas vous mentir, celui-ci je ne l’ai pas fini, c’était trop pénible.

    Ps: Comme vous êtes très soucieuse de nous étonner par votre connaissance dans tous les domaines y compris littéraires, pour votre prochain article, n’utilisez pas le passé simple et le passé composé dans le même texte, c’est soit l’un soit l’autre.

    • lafleuriel Zakri dit :

      Ne vousfachez pas et bof non, je n’ai pas sué du tout et c’est vrai je n’ai pas fait attention aux temps. j’écris vite ….je me suis amusée parce que justement les temps sont graves et que ce qui se passe en Syrie me rend triste. Mais je n’aime pas les westerns et ne vais guère au cinéma !
      Ne me lisez pas.. .Ne perdez donc pas votre temps ! il y a tant d’autres études et de spécialistes, et de tous les genres sur ce pays et sur la région..; ET en ces temps graves, tant d’articles justes ou manipulateurs et tant d’informations fantaisiistes qu’un de plus ou de moins ! Mais c’est à vous, Souriwbass, de nous parler de votre pays ! Comme vous je lis tout avec attention. Et enfin il est bien vrai que plus je vais en Syrie et plus je trouve que ce pays est complexe…

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