C’est la guerre – des communiqués – entre Damas et Washington après la participation peu discrète de l’ambassadeur américain Robert Ford à la manifestation des opposants à Hama, le 8 juillet. Le ministère syrien des Affaires étrangères a accusé le diplomate américain – qui a été convoqué pour explications – de tentative de déstabilisation en prenant fait et cause pour les opposants, en un « bain de foule » devant les objectifs des caméras de la presse internationale. Le département d’Etat américain rétorque que l’ambassadeur avait averti à l’avance les autorités syriennes de sa présence à Hama, et nie toute intention de vouloir renverser ou aider à renverser le gouvernement de Bachar al-Assad ; selon le porte-parole du Département d’Etat, Victoria Nuland, par sa présence M. Ford voulait simplement montrer la « solidarité » des Etats-Unis avec le peuple syrien.
La redoutable « solidarité » made in USA
On a beau être familiarisé avec les élégances de la langue de bois diplomatique, on est cependant impressionné par la qualité de cynisme de la diplomatie américaine qui, depuis des années, à coups de fausses nouvelles et d’aide logistique aux manifestants ou émeutiers, s’est acharnée à montrer sa « solidarité » aux Kurdes irakiens contre Saddam Hussein, aux séparatistes de Cyrénaïque contre Kadhafi, aux nationalistes ukrainiens contre Poutine, aux opposants de droite vénézuéliens à Hugo Chavez, aux tribus de l’Alliance du nord afghane contre les Talibans pachtouns, à la jeunesse dorée téhéranaise contre Ahmadinejad, aux ethnies ivoiriennes du nord contre celles du sud, au Sud-Soudanais contre Omar el-Béchir, aux Frères musulmans égyptiens contre Nasser, et maintenant à ceux de Syrie contre Bachar al-Assad. Que voulez-vous, les Américains ont le coeur sur la main (et la main sur le colt) !
Cette « solidarité » agissante des Américains a généré la ruine et la division religieuse de l’Irak, une guerre sans fin et sans issue en Afghanistan, les premiers bombardements d’une capitale européenne depuis 1945 – Belgrade – et un interminable matraquage aérien en Libye. On constatera au passage que dans leur malheur les Palestiniens ont au moins la consolation de pouvoir se dire que eux, au moins, n’ont jamais vraiment « bénéficié » de la « solidarité » de Washington.
Quant aux manifestants d’Hama, le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils n’ont ni dignité, ni lucidité politique : les Américains, en effet, méprisent ou détestent leur vision théocratique du monde, et ne les soutiennent que pour les raisons géostratégiques évoquées un peu plus haut. Ces manifestants n’ont pas d’avantage de mémoire historique : les Américains laissent TOUJOURS tomber leurs alliés : Chine nationaliste, Sud Viet Nam, Cambodge de Lon Nol, généraux argentins et chiliens, dictateurs de Panama ou du Nicaragua, ou encore, plus récemment et plus près de la Syrie, opposants kurdes et chiites d’Irak incités à la révolte puis abandonnés froidement à la répression de Saddam Hussein en 1991. En ce qui concerne la Syrie, les hommes de Washington veulent l’affaiblissement et, si possible, le morcèlement d’une grande nation, pilier de la résistance à Israël dans la région, pas l’établissement d’un califat.
tres bon site, oui a la resiatence mediatique
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