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A l'issue de son deuxième entretien avec Bachar al-Assad et de son séjour de 48 heures à Damas, Kofi Annan s'est donc déclaré "optimiste". Il est vrai que c'est un optimisme relatif : "La situation est si mauvaise et si dangereuse qu'aucun de nous ne peut se permettre d'échouer", a-t-il expliqué. La situation de la Syrie n'est certes pas idéale, mais c'est surtout la situation de l'opposition radicale, armée ou politique, qui est devenue franchement mauvaise. Quant aux mesures "concrètes" réclamées [...]



La visite de Kofi Annan : un bilan globalement positif

Par Louis Denghien,



Kofi Annan et les chefs spirituels syriens : la tolérance existe depuis longtemps en Syrie

Kofi Annan et les chefs spirituels syriens : la tolérance existe depuis longtemps en Syrie

A l’issue de son deuxième entretien avec Bachar al-Assad et de son séjour de 48 heures à Damas, Kofi Annan s’est donc déclaré « optimiste« . Il est vrai que c’est un optimisme relatif : « La situation est si mauvaise et si dangereuse qu’aucun de nous ne peut se permettre d’échouer« , a-t-il expliqué.

La situation de la Syrie n’est certes pas idéale, mais c’est surtout la situation de l’opposition radicale, armée ou politique, qui est devenue franchement mauvaise. Quant aux mesures « concrètes » réclamées par Kofi Annan au président syrien – ouverture de couloirs humanitaires et dialogue politique – Bachar a répondu qu’elles ne pouvaient être opératoires ou même envisageables dès lors que les forces syriennes se heurtent à des groupes terroristes avec lesquels aucune solution politique n’est possible.

La tolérance existe en Syrie, Kofi Annan l’a rencontrée !

Du reste, l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe n’a pas dû entendre un autre discours de la part des autorités religieuses syriennes qu’il a rencontrées dimanche : Kofi Annan a en effet pu entendre le grand mufti de Syrie cheikh Ahmad Badreddine Hassoune, ainsi que des dignitaires religieux chrétiens, alaouites. Ces personnalités ont pu sans doute faire entrevoir, en temps réel, ce qu’étaient l’exception et jusqu’il y a peu le « miracle » syriens : la coexistence globalement harmonieuse de diverses communautés religieuses, ce depuis l’indépendance du pays. Le diplomate international a appelé ces différents chefs spirituels à promouvoir la tolérance et la justice, et à contribuer à « bander les blessures« . Cheikh Hassoune, qui a été, lui, cruellement « blessé« , son fils ayant été abattu par des insurgés qui entendaient ainsi faire payer au Grand mufti sunnite son appui au gouvernement, a répondu que la Syrie était le « berceau » du message de tolérance, et il a – une nouvelle fois – exhorté les groupes radicaux à déposer les armes. Cheikh Hassoune a dit qu’il considérait comme « non syriens » ceux qui prennent les armes pour « saboter la patrie » pour le compte de puissances étrangères. Un message complété aussitôt par celui du patriarche d’Antioche de l’Eglise grecque orthodoxe, Mgr Ignatios IV Hazim, qui a pu lui aussi rappeler à Kofi Annan que les Syriens vivaient ensemble, quelle que soit leur appartenance religieuse, dans la « Grande maison Syrie« .

Kofi Annan, de son côté, a dit avoir rencontré, lors de son séjour, des personnalités de l’opposition, des commerçants, des hommes d’affaires et des représentants de toutes les catégories de la société syrienne et que tous ses interlocuteurs étaient désireux de parvenir à un accord et à un apaisement, et pour, justement, bander les blessures.

Il y a sans doute, au terme d’un an de violences et d’instabilité, un désir général des Syriens, quelles que soient leurs positions, d’en finir avec cette spirale sanglante :  mais les bandes armées appuyées par l’étranger, et qui revendiquent ouvertement une logique révolutionnaire voire de guerre sainte, s’excluent d’elles-mêmes de cette « paix des braves ». Elles s’en excluent d’autant plus que leur recrutement est très souvent, désormais, étranger : aller parler, M. Annan, de dialogue et de cessez-le-feu à des volontaires islamistes libyens ou irakiens, à des djihadistes d’al-Qaïda. Ceux-là, l’émissaire des Nations-Unies n’a pu les rencontrer, et ils n’auraient rien eu de constructif à lui dire. Paix aux hommes de bonne volonté, mais à ceux-là seulement.

Cela dit, la visite de Kofi Annan a été utile : elle a marqué le retour officiel, en quelque sorte, de Bachar al-Assad dans le jeu diplomatique international, sa légitimité étant, par la force des choses, reconnue par l’ONU – et la Ligue arabe. Plus question de lui demander de démissionner, ou de lui proposer un exil en Tunisie ou au Maroc. On est passé, contraint et forcé, à autre chose, en deux ou trois semaines. Et puis l’émissaire de l’ONU, qui devait s’en douter un peu, a pu vérifier que tous les syriens ne réclamaient pas le départ de leur président, loin de là.

Hystérie et marginalisation séoudiennes

Signalons encore une rencontre à New York entre Hillary Clinton et Sergueï Lavrov, la première ne se trouvant plus en situation de prendre de haut le second. Signalons aussi la fuite en avant, corollaire de leur échec politique, des Séoudiens, toujours égaux à eux-mêmes : le prince Seoud al-Fayçal, ministre des Affaires étrangères, a ré-agité dimanche son projet d’armer les opposants au régime syrien, seul moyen selon lui « de mettre fin au conflit« . Bref que périssent des dizaines de milliers de Syriens pourvu que Bachar al-Assad soit abattu. Avec cette ligne-là, les Qataris et Séoudiens risquent assez vite, en dépit de tous leurs dollars, de se retrouver marginalisés, notamment au sein de la Ligue arabe, comme on tient à l’écart de dangereux excités.

Le chef de la diplomatie séoudienne : s'enfoncer à défaut de s'imposer

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10 commentaires à “La visite de Kofi Annan : un bilan globalement positif”

  1. Souriya ya habibati dit :

    « globalement positif » dites-vous?! ça ne semble pas l’avis de la horde de commentateurs radios sur les médias « pluralistes » et « libres »!! m’enfin
    Souriya Allah hamiha

    Pour Marie-Christine,
    Souriya Allah hamiha = La Syrie est protégée par Dieu.

  2. Vanalic dit :

    Tiens! Tiens!

    En voila une surprise, la Frau Merkel en Afghanistan? Sans Sarko, est-ce donc possible?

    Frau restes y, Sarko te rejoindra ou mieux on te l’enverra après le 06 mai, avec un peu plus de chance cela sera fait dès le 22 avril !

    Glückwunsch, und guten Aufenthalt im westlichen Ländern  » Bordell  » Frau Merkel !

    Avec le départ de Sarko Monsieur le fomentateur, il y aura très certainement une paix durable en Syrie indépendante…

    D’autre part on entendra plus le pleurnichard de Villepinte de crier tout en gesticulant:  » Aidez-moi, aidez-moi »,  » Casse-toi pauv’con  » !

    Et que « la Syrie m’empêche de dormir », A. Juppé chef de la diplomatie à New York,l’hypocrite patenté!

    Milles excuses, ce n’est pas tout à fait dans le ton de l’article de L.D.
    Mais bon c’est fait!

  3. Charles dit :

    Les dictatures contre-révolutionnaires du Golfe ont du souci à se faire. Après une année de succès en Tunisie, Égypte, Libye, Yémen, elles échouent en Syrie. Cet échec à l’extérieur va les affaiblir significativement à l’intérieur, face aux mouvements révolutionnaires qu’elles ne sont pas parvenues à étouffer sur leurs territoires. Le nouveau régime syrien et la révolution bachariste en cours pourraient bien devenir un exemple pour le « printemps arabe » : la preuve vivante qu’il est possible de ne pas échouer en démocratie fraternelle-musulmanne.

  4. hezbollah dit :

    échec des comploteurs qui voulais balkanisée la Syrie comme la Yougoslavie.

    Maintenant il faut nettoyer la merde envoyée par l’ arabie yéhoudite et le qatar.

    http://www.lelibrepenseur.org/wp-content/uploads/2011/12/FED_Arabe.jpg

  5. Riviere nicolas dit :

    article du washington post sur des préparatifs serieux de guerre en Syrie : http://www.washingtonpost.com/world/national-security/talk-of-military-aid-rises-as-hopes-fade-for-peaceful-syria-solution/2012/03/10/gIQAzis83R_story.html

    Un commentaire interessant : Some facts, for perspective. Assad’s bloody repression is running at about 50 dead per 100,000 population (10,000/yr for a population of 20.7 million). That death rate puts Syria a little above the middle of the pack of countries with the highest murder rates: Honduras (82.1), El Salvador (66), Cote D’Ivoire (56.9), Jamaica (52.1), Venezuela (49.0), Belize (41.7), Guatemala (41.4), St Kitts (38.2), Zambia (38), and Uganda (36.3). Also, top US cities are New Orleans (49) and St Louis (40).

  6. Amical dit :

    Le cauchemar américain

    Quelques infos très importantes :

    1- La nomination de Kofi Anane envoyé de l’ONU et de la ligue arabe.
    2- La tenue d’une réunion à la ligue arabe entre Lavrov et les ministres arabes des affaires étrangères qui a débouché sur feuille de route en cinq points.
    3- La proposition chinoise de sortie de crise très proche de l’accord Russie ligue arabe.
    4- Les pourparlers entre Hilary Clinton et Sergey Lavrov pour une résolution consensuelle au conseil de sécurité.
    5- L’annonce de la très probable participation de Lavrov à la prochaine réunion du conseil de sécurité sur la Syrie.

    Ces informations augurent de la volonté américaine de trouver une solution réaliste à la crise syrienne.

    Question : pourquoi les américain cherchent à favoriser un compromis de sortie de crise via le conseil de sécurité ?

    A mon avis, au rythme où vont les choses, les américains ont commencé à se rendre compte que, d’une part ils n’ont plus aucune carte majeure à jouer pour peser significativement sur le cours des événements en Syrie. D’un autre coté, ils savent que s’ils continuent à persister dans une posture intransigeante, une solution peut être trouvée directement entre le président Bachar et l’opposition interne avec la bénédiction des alliés de la Syrie. Une telle issue, actuellement plausible compte tenu des rapports de force sur le terrain, serait fatale pour les américains et leurs alliés européens et ce pour plusieurs raisons :

    1- Un tel scénario serait fatal au statut de la première puissance et son rôle futur dans les relations internationales en termes de crédibilité et de prestige.
    2- La chine et surtout la Russie seraient les seuls gagnants au plan international avec un impact significatif sur leur rôle futur dans les affaires internationales.
    3- Au plan régional, le front de refus, Iran en tête, sortirait largement conforté au détriment d’Israël, de la Turquie et surtout des monarchies du golfe. Ces dernières qui se sont particulièrement exposées en misant très gros sur la chute du régime syrien perdraient toute crédibilité notamment l’Arabie Saoudite et le petit émirat du Qatar.
    4- L’opposition de l’extérieur déjà divisée et sévèrement critiquée serait définitivement discréditée.
    5- Enfin le président Assad sortirait le plus grand gagnant avec une stature auréolée aux plans, national, régional et international.

    Face à un tel scénario, les américain sont acculés à prendre directement le dossier syrien en main pour trouver un compromis pour éviter le pire et limiter les dégâts en termes d’impact.

  7. La mission SECRETE de Koffi Annan? ou la politique du MAMBA VERT sortant sa tête de l’eau?

    Cas de la Cote d’ivoire

     » Je demande aux forces militaires et policières de cesser toute action visant à entraver le travail pacifique et essentiel de l’Organisation des Nations Unies. Les soldats et les policiers doivent se souvenir de leur devoir sacré de servir et de protéger le peuple de Côte d’Ivoire et se détourner de ceux qui s’accrochent au pouvoir de façon illégitime au prix de la paix et du progrès « , poursuit Kofi Annan, qui en profite pour lancer  » un appel à tous les Ivoiriens afin qu’ils refusent la manipulation des différences tribales, travaillent ensemble pour la paix, la stabilité et la réconciliation et exigent le respect des lois et des droits humains.  »
    Koffi Annan , crise sur la Côte d’ivoire 2010

    http://www.journal-adjinakou-benin.info/?id=4&cat=21&id2=5060&jour=22&mois=12&an=2010

    Le Serpent quelqu’en soit sa forme ou sa couleur reste toujours venimeux

    Cas de la syrie 12 mars 2012

    L’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, a appelé à « arrêter maintenant » les tueries de civils en Syrie, après des entretiens dimanche à Damas avec le président Assad. L’émissaire des Nations unies avait quitté la Syrie sans réels progrès, M. Annan n’ayant pas reçu de réponse du président syrien sur les « mesures concrètes » présentées lors des discussions.

    M. Annan souhaitait l’instauration d’un cessez-le-feu, l’ouverture d’un accès humanitaire, la libération des prisonniers et l’ouverture d’un dialogue politique. Pour M. Assad, ces demandes ne peuvent être acceptées car, selon lui, l’opposition à son régime est le fait de « terroristes » avec lesquels aucune solution politique n’est possible. M. Annan avait pourtant quitté la Syrie en se déclarant « optimiste ».

    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/03/12/syrie-la-communaute-internationale-multiplie-les-appels_1656744_3218.html

  8. Dé Débora dit :

    Globalement positif Alors pourquoi cette déclaration une fois en Turquie ?

  9. chiflout1 dit :

    De toute façon Annan est l’homme des Américains. Il avait été choisi par eux en remplacement de Boutros Ghali, beaucoup moins docile et beaucoup moins complaisant sur la Palestine.

    Si les Américains se calment, ce sera pour fomenter un plan encore pire, encore plus sale et plus immonde: vous croyez qu’on calme comme ça un roquet hystérique comme Juppé ou la Clinton? Leur objectif est de détruire tous les Etats de la région pour les morceler et de préférence mettre à leur tête des pouvoirs islamiques rétrogrades, type frères musulmans ou wahhabites d’Arabie. Bien entendu, l’épuration ethnique des minorités, notamment chrétienne, est au programme et n’émeut pas le moins du monde les Américains car il s’agit de créer des blocs de population homogènes pour leur appliquer ensuite des modes de gestion globaux en vue d’amener les populations locales à adopter les modes de vie occidentaux et rien de tel qu’un émirat islamique réactionnaire pour donner envie aux gens de se jeter dans les bras de la société de consommation, par rejet. Le but final est un reformatage culturel du monde arabe en vue d’une intégration de la zone dans un ensemble plus grand au service du projet mondialiste.

    Si vous trouvez que cette analyse est excessive ou encore « complotiste » (le mot inventé pour déconsidérer les gens faisant preuve d’esprit critique et qui ne se laissent pas laver le cerveau par la propagande ambiante), écoutez donc n’importe laquelle des vidéos de cette liste, vous comprendrez alors ce qui se trame actuellement en Syrie et ailleurs: http://www.dailymotion.com/group/pierrehillard/1?mode=playlist#video=xnczns Pierre Hillard est historien et tout ce qu’il dit est étayé par des sources, qu’il cite abondamment.

    On saisit alors pourquoi les Al-Qaïda et compagnie sont les alliés objectifs des Etats-Unis et des mondialistes, et pourquoi nos dirigeants se foutent de nous lorsqu’ils nous débitent des tirades sur le danger du terrorisme islamique, puisqu’ils l’instrumentalisent et s’en servent pour réaliser leurs desseins. Les Etats comme la Syrie où cohabitent pacifiquement des populations différentes et qui nourrissent des valeurs traditionnelles comme l’attachement à la religion, le sens de la famille ou le respect de l’autorité et où la société de consommation n’est pas implantée, sont justement ceux dont le modèle s’oppose le plus à celui des mondialistes et les met directement dans leur collimateur.

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