Nous avions rendu compte dans notre brève d’actualité « Déserteur et/ou menteur ?« de l’incroyable – et pour cause – aventure du colonel Harmoush. Ce personnage, révolté par les brutalités et crimes commis par ses camarades de l’armée syrienne contre la population civile, avait, lors de l’entrée des troupes de Damas dans la localité de Jisr al-Choughour, un temps contrôlée – et ensanglantée – par les opposants armés, déserté, et entraîné avec lui une trentaine de ses hommes. Harmouch et son groupe avaient même posé des mines aux abords de Jisr pour retarder les blindés de Bachar et ainsi donner le temps à la population civile de fuir vers la Turquie. Cet acte, que disons-nous, cet exploit « citoyen » (comme on dit en France) avait valu au colonel un succès médiatique flatteur en Occident. La BBC, entre beaucoup d’autres, avait consacré un reportage (forcément) élogieux au « colonel courageux ». Las, la même BBC vient de reconnaître, après quelques vérifications, qu’Harmouch avait menti, et s’était en réalité contenté de déserter tout seul, sans prendre le temps de poser la moindre mine sous les chenilles des blindés baassistes.
Si l’on prend la peine de relire notre article du 17 juin, on constatera que nous nous étions montrés très dubitatifs, voire franchement ironiques, vis-à-vis de l’épopée du colonel Harmouch. Mais nous sommes certains que les médias anti-Bachar trouveront bientôt à exhiber un autre colonel Harmouch, tout aussi « héroïque » que le précédent. Au fait, la BBC a quand même tenu à saluer la désertion « exemplaire » d’Harmouch. Encore un menteur pour la « bonne cause », après la vraie-fausse blogueuse lesbienne, barbue et américaine de Damas !