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Même dans les pays les plus alignés sur le Nouvel Ordre mondial et ses mots d'ordre, des voix discordantes - et autorisées -se font quand même entendre. Ainsi en Grande-Bretagne, plus que jamais, en ce qui concerne la politique étrangère et singulièrement le dossier syrien, le "porte-avions des Etats-Unis en Europe". Et dont le Premier ministre David Cameron a mérité au moins autant que son prédécesseur Tony Blair le sobriquet de "caniche" de président américain. Une voix isolée, mais dans un [...]



Une grande figure du journalisme anglais dénonce le bourrage de crâne sur la Syrie

Par Louis Denghien,



Jonathan Steele : une pointure du journalisme britannique, et un dénonciateur des mensonges de son gouvernement - et d'autres - sur la Syrie

Jonathan Steele : une pointure du journalisme britannique, et un dénonciateur des mensonges de son gouvernement - et d'autres - sur la Syrie

Même dans les pays les plus alignés sur le Nouvel Ordre mondial et ses mots d’ordre, des voix discordantes – et autorisées -se font quand même entendre. Ainsi en Grande-Bretagne, plus que jamais, en ce qui concerne la politique étrangère et singulièrement le dossier syrien, le « porte-avions des Etats-Unis en Europe« . Et dont le Premier ministre David Cameron a mérité au moins autant que son prédécesseur Tony Blair le sobriquet de « caniche » de président américain.

Une voix isolée, mais dans un journal influent

Eh bien, dans ce même pays sous influence, dont le Premier ministre vient de traiter Bachar al-Assad de « maudit tyran« , c’est un journaliste chevronné, l’ancien responsable de la rubrique internationale du grand quotidien de référence The Guardian (de sensibilité plutôt travailliste) qui vient de dénoncer les mensonges et l’attitude de son gouvernement et d’une grande partie de sa presse. Jonathan Steele, déjà auteur en novembre dernier d’une tribune libre qui s’attaquait à nombre de contre-vérités sur la crise syrienne véhiculés docilement par ses confrères, vient à nouveau de dénoncer – dans une nouvelle tribune libre publiée par The Guardian – la désinformation dont continue malheureusement à faire l’objet ce pays. « Cette couverture médiatique est devenue une arme de propagande contre la Syrie » dit-il notamment. Et Steele de pointer plusieurs éléments de cette propagande, les négations, omissions ou francs mensonges relatifs aux faits suivants : la popularité de Bachar, la mission des observateurs arabes, l’implication militaire et diplomatique américaine. A propos de la mission de la Ligue arabe en Syrie, Jonathan Steele écrit que son actuel dénigrement par les Occidentaux est motivé par la crainte que les observateurs donnent dans leurs rapports un son de cloche, notamment sur la soi disant opposition pacifique, un son de cloche assez éloigné de la vulgate en cours.

Et, toujours sur ce sujet, le journaliste prévoit – sans prendre trop de risques, il est vrai – que la Ligue arabe va, à l’occasion de sa réunion du 22 janvier au Caire, de fortes pressions pour mettre fin à sa mission. Mission dont Steele estime la prolongation nécessaire pour garantir une vision plus objective de la situation, elle-même condition de l’instauration d’un dialogue effectif entre pouvoir et opposition.

Jonathan Steele a, comme Infosyrie de l’autre côté de la Manche, fort à faire dans un pays qui héberge l’agence de désinformation qu’est l’OSDH dont le patron Rami Abdel Rahmane a ses entrées chez William Hague, patron de la diplomatie britannique, une diplomatie aussi fidèlement suiviste du Département d’Etat américain sur la Syrie qu’elle l’avait été pour Israël, l’Irak, l’Afghanistan ou la Libye. Mais Steele est une grande figure du journalisme anglais – deux fois lauréat des trophées de la presse britannique, catégorie « Reporter de l’année ». Et The Guardian, qui offre une tribune à son ex-collaborateur, est un média de premier plan.



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54 commentaires à “Une grande figure du journalisme anglais dénonce le bourrage de crâne sur la Syrie”

  1. Souriya ya habibati dit :

    Allah Souriya Bachar wbass.
    MERCI Infosyrie.

    • Mohamed dit :

      Les néo-islamistes et la descente « aux enfers » !

      Les néo-islamistes et la culture du « grimper pour mieux tomber » (dans l’abîme).
      Par Rafik Nasrallah, 19.01.2012.

      Il est beau le titre du film égyptien (le grimper vers l’abîme), et dont on a dit que l’histoire est tirée des dossiers des renseignements égyptiens, dans le beau temps !
      Les néo-islamistes, en Egypte et dans le monde arabe, grimpent vers « l’abîme ».
      Ils négocient, secrètement et ouvertement, avec Jeffrey Feltman, et ils accordent une procuration irrévocable au 1er ministre turc Recep Tayyip Erdogan pour conduire la marche vers un leadership (islamisé) pour des transformations qui vont remodeler la carte arabe et islamique, démographiquement et sectairement, et ils frottent leurs mains de bonheur parce que les coffres du gaz qatari sont grand ouverts, pour que les néo-islamistes y puisent ce qu’ils veulent pour falsifier tous les faits.
      Ils brandissent de faux slogans qui contredisent la forme de leurs barbes et des djellabas qu’ils portent (nous voulons un état civil), mais quel état civil fondé sur la loi de la charia qu’il se sont taillée, aussi, sur leur propre mesure, et quelle justice et liberté, celle basée sur la culture des mutilations itinérantes dans les villages et villes syriennes, où prédominent les décapitations et les démembrements, sauf si les néo-islamistes veulent reproduire l’expérience cambodgienne où les crânes sont ramassés dans les musées pour la construction « du nouvel état cambodgien ».
      Les néo-islamistes sont tolérants devant l’américain parce qu’il est prêt à leur présenter toutes les facilités qui vont les propulser vers le pouvoir (l’abîme), du moment qu’ils ont présenté leurs garanties et ont juré sur le « livre sacré », qu’ils ne vont pas permettre le changement de l’équation du conflit avec Israël, car ce dernier s’est plié à la paix, et comme dit le saint Coran, nous devons nous y plier nous aussi, cette expression n’a – t – elle pas été dite par certains dirigeants des frères et des salafistes sur les écrans lumineux, ces derniers jours, des positions nationalistes et nationales ! Certains dirigeants des frères de Syrie ne se sont –ils pas exprimés à ce sujet, et approuvés par Burhan Ghalioun ?
      Les néo-islamistes sont très froids à l’encontre du « Camp David », et leurs yeux ne voient pas la judaïsation d’Al Quds, ni les agressions contre les mosquées en Palestine occupée, ni la continuité du blocus de Gaza, ni l’existence de dizaine de milliers de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, ni l’interdiction à l’armée égyptienne d’envoyer plus de 1300 soldats, avec armes légères, dans la presqu’île de Sinaï, qui équivaut trois fois la superficie du Liban.
      Les néo-islamistes passent devant le bâtiment de l’ambassade israélienne, et ne voient pas le drapeau israélien, mais ils se rappellent, tout simplement, le film d’Adil Imam « l’ambassade dans l’immeuble » et ils sourient.
      Les néo-islamistes s’assombrissent, se mettent en colère s’ils voient le drapeau iranien, et les manœuvres iraniennes, et les déclarations iraniennes qui soutiennent la Palestine et la résistance, et ils déversent leur colère extrême contre l’Iran qui interfère dans les affaires arabes et islamiques !
      Les néo-islamistes ne se soucient guère des générations, des souches, qui héritent du pouvoir dans les pays du golf, et dans les royautés arabes, mais ils trouvent dans le régime syrien leur bête noire, et appellent à la guerre sacrée contre ce régime, alors que certains d’entre eux se réunissent avec des israéliens à Ankara pour organiser le cours et les faits de ce qu’ils appellent la période d’après – chute du régime en Syrie.
      Les néo-islamistes, en Jordanie, ont leurs yeux sur Damas et non sur l’ambassade israélienne à Amman, ni sur les dispositions de l’accord de Wadi Araba, ni sur Al Quds très proche, au lancement d’œil, et qu’il est possible d’atteindre par la marche à pied.
      Les néo-islamistes s’accalment, donc ils se rapprochent du pouvoir (l’abîme).
      Ils sont sectaires jusqu’à l’os, même si, ils essayent de montrer leurs cravates (on dit en Egypte que certains regardent le front de chaque égyptien pour voir s’il est estampillé, en signe de suivi permanent de la prière, sinon il sera traité de « dhimmi » / Ahl Dimma.
      Les néo-islamistes sont indisposés par toute discussion sur le nationalisme arabe, la résistance arabe, et ils relient entre le nationalisme et l’identité de certains régimes arabes particuliers, et ils considèrent que cette nation a échoué et que l’alternative logique est l’islam politique, selon la nouvelle terminologie pour la période post-néoconservateurs arabes, qui sont apparus sur la scène de la décadence / défragmentation arabe, au cours des dix dernières années.
      Les néo-islamistes, ont pour pain politique et idéologique la « fitna » / discorde, entre les sunnites et les chiites, dont a parlé Kissinger, à maintes reprises, en 1974, et traduite par les néoconservateurs avec leur occupation de l’Irak.
      Et avec la croissance des nouveaux médias, que se partagent les wahhabites et les néolibéraux, les néo-islamistes ont une culture basée sur l’enracinement du conflit ethnique arabo-persique qui a des fondements sectaires que promeuvent des dizaines d’écrans et de stations et de journaux à culture wahhabite appuyée par des fatwas et des lois sur la subordination à un salafisme qui lance une guerre sans merci contre l’autre.
      Les néo-islamistes veulent démanteler les armées arabes à l’instar de ce qui s’est passé en Irak, au Yémen, en Libye, et les voilà qui posent des pièges sous le conseil militaire en Egypte, dans le but de la dissolution de l’armée égyptienne.
      Les voilà en Syrie, engagés dans une « guerre sainte » contre l’armée syrienne, la dernière armée arabe à posséder encore une doctrine de combat contre Israël, après avoir menotté l’armée égyptienne par « camp David ».
      Les néo-islamistes veulent étouffer l’âme du moyen orient avec leurs lois qui vont régresser le monde arabe et musulman à l’ère du début de l’occupation ottomane de cette région, versée dans 4 siècles d’obscurantisme meurtrier dont nous continuons, encre, à payer le prix fort, et ce qui fait rire et pleurer, c’est que les néo-islamistes ont retourné le drapeau au néo-ottoman qui va conduire le mouvement de la libération et du changement démocratique, au moyen orient.
      Elle pousse à rire et à pleurer, la scène qui s’étend d’Afghanistan au Maroc.
      Les américains négocient avec les talibans, même s’ils urinent, publiquement, sur leurs cadavres, et les talibans sourient aux américains, tant que l’arrivée au pouvoir, sera de nouveau avec une garantie américaine.
      Les américains veulent que les prières se fassent, à longueur de journée, dans les mosquées égyptiennes, tant que ce sont les frères qui conduisent la prière.
      Les américains veulent de Qaradawi davantage de fatwas risibles qui appellent à la guerre sainte « jihad » à Damas pour arriver à la mosquée des Omeyyades, alors que nous reportons notre guerre sainte pour la mosquée d’Al Aqsa, jusqu’au jugement dernier.
      Les américains sont contents de Ghannouchi qui a crié « la Palestine ne nous intéresse pas », parce que l’important c’est de faire nos prières, à temps, à Tunis.
      Les américains sont satisfaits du visage radieux et souriant de Mustafa Abdel Jalil qui va renforcer la procréation en Libye pour compenser les 60 000 morts, par l’autorisation de la polygamie.
      Les américains sont satisfaits de Omar Al Bachir, du moment qu’il lève son bâton pour approuver le partage du Soudan, et consacrer sa charia islamique particulière au Soudan, malgré les gémissements de Hassan Al Tourabi.
      Les américains sont satisfaits, parce qu’Ismail Hania a été reçu en héros en Turquie, en Tunisie, même s’il a été frappant qu’aucun responsable égyptien n’a reçu l’homme qui préfère encore, rester un prêcheur dans une des mosquées de Gaza.
      Les américains sont satisfaits du discours sectaire et confessionnel au Liban et prennent soin de tous les mouvements que connaît le nord du Liban, et les visages barbus qui brandissent l’étendard d’Al Qaeda dans les rues de Tripoli jusqu’aux rues de Saïda, alors que le Rial qatari est devenu maîtres des monnaies.
      Néo-islamistes …, Félicitations pour votre montée vers « l’enfer ».

      Article écrit en arabe par Rafik Nasrallah, publié par le site Arabi Press, le 19.01.2012, et traduit en français pour les lecteurs d’Infosyrie, le 20.01.2012.
      Lien de l’article en arabe :

      http://www.arabi-press.com/?page=article&id=18335

      • BWANE dit :

        Merci Mohamed pour cet excellent article, très instructif pour ceux qui nourrissent encore des illusions sur ces néo-islamistes, et pour votre excellente traduction.

  2. Kinan dit :

    Traduction de l’article de Jonathan Steele par Mounadil Djazaïri :

    Les Syriens sont une majorité à soutenir le président Assad, mais ce n’est pas des média occidentaux que vous pourriez l’apprendre.

    La popularité d’Assad, les observateurs de la Ligue Arabe, l’implication militaire des Etats Unis : tout cela est distordu par la propagande de guerre occidentale.

    Par Jonathan Steele, The Guardian (UK) 17 janvier 2012

    Supposez qu’une enquête d’opinion digne de confiance constate que la plupart des Syriens sont en faveur du maintien au pouvoir de Bachar al-Assad, ne serait-ce pas une information majeure ? Tout particulièrement du fait que cette conclusion irait à l’encontre du discours dominant sur la crise syrienne, et que les media considèrent ce qui est inattendu comme plus intéressant à rapporter que ce qui est évident ?

    Pas toujours, hélas. Quand la couverture d’un drame en cours cesse d’être juste et se transforme en arme de propagande, les faits gênants doivent être occultés. Il en a été ainsi pour les résultats d’un récent sondage YouGov Siraj sur la Syrie commandé par The Doha Debates, financé par la Qatar Foundation. La famille royale du Qatar a adopté une des lignes les plus dures contre Assad – l’émir vient juste d’appeler à une intervention de troupes arabes – ça a donc été une bonne chose que Doha Debates ait publié le sondage sur son site web. Ce qui est dommage, c’est qu’il a été ignoré par presque tous les organes de presse de chaque pays occidental dont le gouvernement a appelé Assad à s’en aller.

    La conclusion principale était que, alors que la plupart des Arabes ailleurs qu’en Syrie, pensent que le président devrait démissionner, les attitudes à l’intérieur du pays sont différentes. Quelque 55 % des Syriens veulent qu’Assad reste, par crainte d’une guerre civile – un spectre qui n’a pas le même caractère théorique que pour les Syriens qui résident à l’étranger. La moins bonne nouvelle pour le régime d’Assad est que le sondage a aussi observé que la moitié des Syriens qui acceptent son maintien au pouvoir considèrent qu’il doit organiser des élections libres dans un futur proche. Assad prétend qu’il est sur le point de le faire, une promesse qu’il a répétée dans ses derniers discours. Mais il est d’une importance vitale qu’il promulgue la loi électorale le plus vite possible, autorise les partis politiques et s’engage à permettre à des observateurs indépendants de contrôler le scrutin.

    Le biais dans la couverture médiatique continue avec la distorsion de la mission d’observation de la Ligue Arabe en Syrie. Quand la Ligue avait soutenu une zone d’exclusion aérienne en Libye au printemps dernier, elle avait eu droit aux éloges de l’Occident pour son action. Sa décision de faire médiation en Syrie a été moins bien accueillie par les gouvernements occidentaux et par les organisations d’opposition syriennes les plus en vue qui sont de plus en plus en faveur d’une solution militaire plutôt que politique. La démarche de la Ligue a donc été rapidement mise en doute par les dirigeants Occidentaux, et la majorité des média occidentaux s’est faite l’écho de cette position. La crédibilité du président Soudanais de la mission a été attaquée. Des critiques du fonctionnement de la mission formulées par un de ses 165 membres ont fait les gros titres. Des demandes ont été faites pour que la mission se retire en faveur d’une intervention de l’ONU.

    Les détracteurs semblaient craindre de voir la mission d’observateurs Arabes rapporter que la violence armée n’est plus l’apanage des forces du régime, et que l’image de manifestants pacifiques brutalement réprimés par l’armée et la police est fausse. Homs et quelques autres villes syriennes sont en train de devenir comme Beyrouth dans les années 1980 ou Sarajevo dans les années 1990, avec des affrontements entre milices qui font rage le long de lignes de faille ethniques et sectaires.

    Il en va de même pour l’intervention militaire étrangère qui a déjà commence. Elle ne suit pas le modèle libyen car la Russie et la Chine sont furieuses d’avoir été bernées par l’occident au Conseil de Sécurité l’an dernier. Elles n’accepteront pas une résolution de l’ONU qui permettrait un quelconque recours à la force. Le modèle pour la Syrie est d’un type plus ancien, qui remonte à l’époque de la guerre froide, avant que les « interventions humanitaires » et la « responsabilité de protéger » soit développée et souvent utilisée à mauvais escient. Souvenez-vous du soutien de Ronald Reagan aux contras qu’il armait et entraînait pour essayer de renverser le gouvernement sandiniste du Nicaragua à partir de bases au Honduras ? Remplacez le Honduras par la Turquie, la base arrière où la soi-disant Armée Syrienne Libre s’est installée.

    Là aussi, le silence des media occidentaux est remarquable. Aucun journaliste n’a rendu compte d’un article important de Philip Giradi, un ancien officier de la CIA qui écrit maintenant pour American Conservative – un magazine qui critique le complexe militaro-industriel d’un point de vue néoconservateur dans la ligné de Ron Paul, qui s’est classé deuxième dans la primaire républicaine du New Hampshire la semaine dernière. Giraldi affirme que la Turquie, un pays membre de l’OTAN, est devenue l’agent exécutant de Washington et que des avions militaires de l’OTAN dont les marques d’identification ont été retirées se sont posés à Iskenderun près de la frontière syrienne pour débarquer des volontaires Libyens et des armes saisies dans l’arsenal de feu Mouammar Kadhafi. « Des formateurs appartenant aux forces spéciales françaises et britanniques sont sur place, » écrit-il, « prêtant assistance aux rebelles tandis que la CIA et les Special Ops US fournissent du matériel de télécommunications et des informations pour aider la cause rebelle, rendant les combattants capables d’éviter les concentrations de troupes syriennes… »

    Alors que le risque d’une guerre totale augmente, les ministres des affaires étrangères de la Ligue Arabe s’apprêtent à se rencontrer au Caire ce weekend pour discuter de l’avenir de leur mission en Syrie. Il y aura à coup sûr des informations des media occidentaux pour souligner les propos de ces ministres qui ont le sentiment que la mission a « perdu sa crédibilité, » « a été dupée par le régime » ou « a échoué à faire cesser la violence. » Les arguments contraires seront minimisés ou occultés.

    Malgré les provocations venues de tous côtés, la Ligue devrait s’en tenir à ses constatations. Sa mission en Syrie a vu des manifestations pacifiques aussi bien pour que contre le régime. Elle a vu, et dans certains cas souffert, de la violence exercée par des forces d’opposition. Mais elle n’a pas encore eu assez de temps ni de personnel suffisamment nombreux pour parler avec un large échantillon d’acteurs en Syrie et donc pour pouvoir faire un ensemble de recommandations claires. Par-dessus tout, elle n’a même pas commencé à accomplir cette partie de son mandat qui lui demande de contribuer au lancement d’un dialogue entre le régime et ses détracteurs. La mission doit rester en Syrie et non être brusquement révoquée.

    • Kinan dit :

      Mounadil Djazairi a également traduit un article paru dans The Independent (le journal anglais où écrit par exemple Robert Fisk) sous la plume de Patrick Cockburn concernant la nouvelle propagande véhiculée via Youtube portant sur la Syrie :

      QUELLES MAINS SONT DERRIÈRE CES IMAGES TERRIBLES SUR YOUTUBE?

      La désinformation et la sombre propagande sont aussi vieilles que la guerre elle-même, et internet n’a fait qu’augmenter les possibilités de répandre le brouillard de guerre.

      Par Patrick Cockburn, The Independent (UK) 15 janvier 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

      La “rumeur” avait autrefois mauvaise réputation. Dans les pièces de Shakespeare, le postulat est que les « rumeurs » sont des mensonges de niveau artistique et la diffusion de récits détaillés mais faux de victoire ou de défaite. Aucun journaliste ne pourrait parler de manière crédible de massacre, de torture ou d’arrestations massives sur la base de « rumeurs insistantes » comme seule preuve de ce qu’il écrit. Les rédacteurs en chef de n’importe quel journal, chaîne télévisée ou station de radio où travaillerait ce journaliste secouerait la tête en signe d’incrédulité devant une source aussi vague et douteuse et refuserait certainement de la publier.

      Mais supposons que notre journaliste écarte le mot “rumeur” et lui substitute comme sources “YouTube” ou “blogueur”. Alors, si on en croit l’expérience récente, les rédacteurs en chef feront un clin d’œil, félicitant éventuellement leur journaliste pour s’être servi judicieusement d’internet. La BBC et d’autres chaînes de télévision diffusent des images nocturnes de chaos en provenance de Syrie, en déclinant froidement toute responsabilité quant à leur authenticité. Ces réserves sont débitées à une telle fréquence qu’elles ont maintenant autant d’impact sur les téléspectateurs que les avertissements selon lesquels un reportage filmé contient des photos au flash. Les gens croient, c’est compréhensible, que si la BBC et d’autres chaînes de télévision n’étaient pas convaincues de l’authenticité des images de YouTube, elles ne s’en serviraient pas comme source principale d’informations sur la Syrie.

      Les images sur YouTube ont sans doute joué un rôle positif dans les soulèvements du printemps arabe, mais la presse internationale est généralement muette sur la facilité avec laquelle on peut les manipuler. Prise sous le bon angle, on peut faire ressembler une petite manifestation à un rassemblement de dizaines de milliers de personnes. Des tirs dans une rue d’une seule ville peuvent servir à fabriquer des « preuves » de tirs dans une dizaine de villes. Les manifestations n’ont pas besoin d’être des évènements authentiques photographiés par chance au moyen de téléphones mobiles par les citoyens concernés ; souvent la seule raison de la manifestation est de fournir du matériel pour YouTube. Les chaînes de télévision ne vont pas rejeter ou souligner la manipulation d’un film qui est gratuit, spectaculaire, en plein dans l’actualité – et avec lesquels elles ne sauraient rivaliser avec des correspondants réguliers et des équipes de tournage même si elles dépensaient beaucoup d’argent.

      Dans la presse écrite, les blogueurs ont aussi la partie facile, même en l’absence de preuves qu’ils sachent quoi que ce soit à propos des évènements. D’où la facilité avec laquelle un homme, étudiant Américain en Ecosse, a pu se faire passer pour une lesbienne persécutée à Damas. Depuis la guerre en Irak, même les blogueurs les plus ardemment partisans ont pu être présentés comme des sources d’informations objectives. Aussi ternie que puisse être désormais leur réputation, ils ont encore un certain cachet et de la crédibilité.

      Les gouvernements qui excluent la presse étrangère en temps de crise, comme l’Iran et (jusqu’à la semaine dernière) la Syrie, créent un vide de l’information aisément comblé par leurs ennemis. Ces derniers sont beaucoup mieux équipés pour donner leur propre version des évènements que ce n’était le cas avant le développement des téléphones mobiles, de la télévision satellitaire et de l’internet. Les monopoles étatiques sur l’information ne peuvent plus être maintenus. Mais le simple fait que les oppositions aux gouvernements syrien et iranien ont pris le dessus dans l’agenda médiatique ne signifie pas que ce qu’elles disent est vrai.

      Au début de l’année dernière, j’avais rencontré des Iraniens , pigistes à Téhéran pour des publications occidentales dont les accréditations avaient été temporairement suspendues par les autorités. Je leur avais dit que c’était certainement une frustration pour eux, mais ils m’avaient répondu que même s’ils avaient pu transmettre des articles – disant que rien d’important ne se passait – leurs rédactions ne les auraient pas crus. Ces dernières avaient été persuadées par des organisations d’exilés, se servant de blogs et de séquences YouTube soigneusement sélectionnées, que Téhéran bouillonnait visiblement de mécontentement. Si les journalistes locaux disaient que c’était une grossière exagération, leurs employeurs auraient soupçonné qu’ils étaient victimes d’intimidation ou à la solde des services de sécurité iraniens.

      Il n’y a rien d’anormal ou de surprenant dans le fait que des mouvements révolutionnaire se livrent à de la manipulation propagandiste n’est ni un mal en soi, ni quelque chose de surprenant. Ils l’ont toujours fait dans le passé et il aurait été étonnant qu’il en aille autrement aujourd’hui. Mon père, Claud Cockburn, qui luttait au côté des forces gouvernementales [républicaines, NdT] pendant le guerre civile espagnole avait une fois fabriqué une histoire sur une révolte contre les partisans du général Franco à Tétouan au Maroc espagnol. Il était resté perplexe quand, des années après, on l’a critiqué rageusement pour ce qu’il considérait comme un joli coup de propagande, comme si la désinformation n’avait pas été une arme politique utilisée par tous les mouvements politiques depuis Périclès.

      De tels stratagèmes n’ont pas été rendus obsolètes par les progrès de la technologie de l’information de ces vingt dernières années. On décrit généralement ces derniers comme étant une évolution absolument salutaire et démocratique qui a inspiré les soulèvements du printemps arabe. Et ce fut le cas à un certain point. La poigne de fer des Etats policiers sur la presse et les autres sources d’informations a été brisée dans tout le Moyen Orient. Les gouvernements ont découvert que la répression brutale du passé pouvait être contre productive. A Hama, dans le centre de la Syrie en 1982, les forces du président Hafez Al-Assad avaient tué 10 000 personnes selon les estimations beaucoup plus selon certaines autres estimations, NdT] et détruit la rébellion sunnite, mais il n’y avait pas eu une seule photo de cadavre. Des scènes d’un tel massacre seraient aujourd’hui sur chaque écran e télévision dans le monde entier.

      Les avancées technologiques ont donc rendu plus difficile la dissimulation de la répression par les gouvernements. Mais ces évolutions ont aussi rendu plus facile la tâche des propagandistes. Certes, les gens qui dirigent les journaux, les stations de radio et les chaînes de télévision ne sont pas des imbéciles. Ils connaissent la nature douteuse de bon nombre d’informations qu’ils répercutent. L’élite politique à Washington et en Europe était divisée entre les pour et les contre une attaque américaine contre l’Irak, rendant plus facile l’expression individuelle de désaccords par des journalistes. Mais il existe aujourd’hui un consensus écrasant dans les media étrangers pour dire que les rebelles sont des gens bien et que les gouvernements sont mauvais. Pour des institutions telles que la BBC, une couverture informationnelle complètement déséquilibrée devient acceptable.

      Tristement, al Jazeera qui a tant fait pour briser le contrôle étatique sur l’information au Moyen Orient depuis sa création en 1996 est devenue l’arme de propagande complaisante des rebelles Libyens et Syriens.

      L’opposition syrienne a besoin de donner l’impression que son insurrection est plus proche de réussir qu’elle ne l’est en réalité. Le gouvernement syrien n’a pas réussi à écraser les contestataires, mais ces derniers sont par contre très loin de pouvoir le renverser. Les dirigeants de l’opposition en exil veulent une intervention militaire en leur faveur comme ce fut le cas en Libye, bien que les situations soient très différentes.

      Le but de la manipulation de la couverture médiatique est de persuader l’occident et ses allies arabes que la situation en Syrie va approcher du point qui leur permettra de reproduire leur succès libyen. D’où le nuage épais de désinformation déversé sur internet.

      Lien article original : http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/patrick-cockburn-whose-hands-are-behind-those-dramatic-youtube-pictures-6289808.html

      • Souriya ya habibati dit :

        Cher Kinan, vous qui avez le chic de trouver les copies originales, je vous soumets ce lien qui évoque un rapport allemand qui analyse les événements de 2011 et s’attarde longuement sur le cas syrien..

        La lecture de l’article est très agréable au coeur des descendants des Omeyyades.

        Je sais que nos AMIS traducteurs attitrés trouveront le moyen de le faire savourer à nos AMIS Français sincèrement amoureux de notre chère Syrie.
        C’est simple, le rapport parle du meneur de jeu syrien..

        في ملاحظة ذكية لتقرير تحليلي ألماني مطول نشر عن أحداث العالم عام 2011 يقول أحد كتاب التقرير بأن اللاعب السياسي السوري يمارس بهدوء أعصاب اللحظات الصعبة في كرة القدم عندما يدرك مدرب فريق ما أن فريق خصمه ارتفعت معنوياته وبدأ يظهر فنونه الكروية في هذا الجو وتحول الى تسجيل أهداف التعادل بعد الخسارة ..ودفعت النشوة بالانتصار والأهداف المتلاحقة وارتفاع مستوى الأدرينالين فريق الخصم الى الضغط والهجمات المتلاحقة التي قد تثمر عن هدف الفوز…فيلجأ المدرب الذكي على الجانب الآخر الى امتصاص هذه الفورة والاندفاعة بتمييعها عبر الطلب من لاعبيه بالقاء أنفسهم أرضا وتبريد اللعب وتقطيع أوصال الوقت بالارتماء على الأرض والمبالغة في التألم ..وفي لحظة ما يقوم بطلب التبديل ..وكل ذلك لاطفاء فوران الخصم والتهابه واستعادة زمام المبادرة ..والانقضاض عليه..

        http://www.facebook.com/notes/%D8%A8%D9%82%D9%84%D9%85-%D9%86%D8%A7%D8%B1%D8%A7%D9%85-%D8%B3%D8%B1%D8%AC%D9%88%D9%86/%D8%A7%D9%84%D8%B1%D8%B3%D8%A7%D8%A6%D9%84-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%85%D9%88%D9%8A%D8%A9-%D8%A7%D9%86-%D9%87%D8%B0%D8%A7-%D9%8A%D8%B1%D9%8A%D8%AF-%D9%87%D8%B0%D8%A7-%D9%88%D8%A5%D9%84%D8%A7-%D9%81%D9%87%D8%B0%D8%A7-/291053024275778

        • Kinan dit :

          Souriya ya habibati,

          malheureusement je ne sais que déchiffrer quelques mots en arabe (genre « Syrie, mon amour ») mais pas réellement le lire (je suis né en France, seulement d’origine syrienne).
          Toujours est-il que la source de votre texte semble venir d’ici : http://m.arabtimes.com/portal/article_display.cfm?ArticleID=25453

          En tout cas je devrai moi aussi attendre qu’un traducteur charitable se manifeste, avant de pouvoir en prendre connaissance, car j’ai essayé un coup de google traduction et je n’ai obtenu qu’un sabir incompréhensible.

          Merci quand même. 🙂

          • Souriya ya habibati dit :

            MERCI Kinan,

            Le lien arabtimes reproduit le même billet de Naram Sargon.

            آ. هاكن شفايكرت c’est le nom d’un des contributeurs dans le rapport allemand cité par notre auteur; j’essaie de copier le nom phonétiquement, ça donne A. Hagen shfaïkert.

            C’est une des questions que vous avez posée à un clone-cyberopposant-face-bouc-eux dans le lien suivant qui m’a fait croire que vous maîtrisiez la langue arabe

            http://www.infosyrie.fr/actualite/mort-de-gilles-jacquier-juppe-senfonce-
            resolument/

            Encore MERCI Kinan, Souriya Allah hamiha.

            (j’espère que mon emploi de temps demain me permettra de traduire les paragraphes les plus parlants de l’article)

          • Kinan dit :

            Un peu difficile. Le nom que j’ai trouvé s’en rapprochant le plus est Eike Hagen-Schweikhardt (le « E » de Eicke pour le Alif ?), acteur puis caméraman allemand. Mais rien sur la Syrie. Désolé.

            PS : bien vu, j’ai quelques arabophones autour de moi et quand il y a plus d’une phrase ou quelques mots à lire en arabe, il m’arrive de me les faire traduire…

          • Souriya ya habibati dit :

            MERCI Kinan d’avoir pris la peine de faire ces recherches et GROS bisous à tous les arabophones de votre entourage.
            Allah yehmi Souriya.

      • NO PASARAN dit :

        Super, Kinan, merci !

  3. Rensk dit :

    Hello…

    – Une voix isolée (???)…

    Faite juste une visite, ils semble qu’ils savent des chose que ni moi ni vous ne savez… Y sont lent… mais très percutants !
    http://www.voltairenet.org/Le-fiasco-des-barbouzes-francais-a

  4. Michel dit :

    Selon Alexandre Adler
    http://www.tourmag.com/Alexandre-Adler-%C2%A0On-vit-une-vague-d-Islamisme-mais-on-va-vers-la-stabilisation-%C2%A0_a49162.html

    En Syrie, il y a bien un mouvement populaire, où les Sunnites et les Frères Musulmans sont très impliqués, mais il existe aussi un mouvement de soutien au gouvernement où l’on retrouve toutes les minorités du pays, les Alaouites, les Druzes ou les Chrétiens, qui savent très bien ce qui les attend si le gouvernement s’effondre : on est proche de la guerre civile.

    Que Bachar El Hassad se retire et ça ne signifiera nullement la fin des troubles, bien au contraire ; les Alaouites, par exemple, qui sont armées, se replieraient sur leur territoire…

    Le plus probable, c’est que le gouvernement actuel garde le pouvoir et que la guerre continue.

    D’autant plus qu’entre les Sunnites et les différentes minorités, il n’y a aucun sentiment de liens patriotiques. La segmentation religieuse est trop prégnante.

    En réalité, comme en Irak, les troubles qu’on observe en Syrie sont encore un moment de la guerre civile entre l’Arabie Saoudite, leader des Sunnites, et l’Iran, porte-parole des Chiites.

    Ici, le Printemps arabe » tourne à la confrontation religieuse, contrairement au Maghreb où la religion fragmente moins la société.

    • Souriya ya habibati dit :

      J’appelle les Infosyriens à re-feuilleter le très désormais célébre livre « Les intellectuels faussaires », ils comprendront ce que vaut la référence médiatique que vous citez.
      Allah Souriya Bachar wbass.

    • MS dit :

      Alexandre Adler a une lecture sectaire de la Syrie en particulier et du proche orient en général. Sa vision est conforme aux intérêts sionistes et israéliennes. Il suffit de partir du constat suivant: Damas et Alep ne se sont pas mobilisées malgré le fait que la majorité de ces deux villes est « Sunnite » alors que M ADLER se taise …

      Ce que je viens de dire ne signifie pas du tout qu’il n’y a pas un problème de sectarisme qu’il faut régler mais de là à traiter les syriens comme des êtres sectaires …

      Je me rappelle encore l’émission sur Fairouz où F MITTERAND traitait Fairouz de chanteuse chrétienne!!!! Apparemment le ridicule ne tue pas!!!

      • Souriya ya habibati dit :

        Merci MS pour avoir évoqué Fairouz qui a gardé une FIDELITE sans faille à la Syrie qui a couvé ses premiers pas vers la célébrité.
        Allah Souriya Bachar wbass.

    • Michel dit :

      Attention : Je ne cherche pas à donner ou à ne pas donner raison à Alexandre ADLER. En fait, j’ai voulu en mettant ces quelques lignes sur Infosyrie montrer que certains journalistes défendent aujourd’hui moins cette fausse révolution. Donc un peu plus d’objectivité qu’avant.

      Ci-après un article intéressant car venant d’une de nos ministres d’origine maghrébine:

      Pour Jeannette Bougrab, il «n’existe pas d’islamisme modéré» ni de «charia light»
      20minutes.fr

      ‘Je ne connais pas d’islamisme modéré… Il n’y a pas de charia ‘light’.’ C’est en des termes très virulents que Jeannette Bougrab, secrétaire d’Etat à la jeunesse, a exprimé, samedi 3 décembre, dans une interview au Parisien, son inquiétude face aux succès des partis islamistes dans les urnes au Maroc, en Tunisie et en Egypte.
      Interrogée sur le fait de savoir si le discours de la diplomatie française devrait être plus ferme face aux islamistes portés au pouvoir par les urnes au Mahgreb, la secrétaire d’Etat, fille de harki, répond : ‘Je ne suis pas ministre des affaires étrangères. Je réagis en tant que citoyenne, en tant que femme française d’origine arabe.’
      ‘NE PAS CHOISIR ENTRE LA PESTE ET LE CHOLÉRA’
      ‘Ben Ali ou Moubarak avaient agité le chiffon rouge des islamistes pour obtenir le soutien des pays occidentaux’, rappelle-t-elle. ‘Mais il ne faudrait pas tomber dans l’excès inverse. Moi, je ne soutiendrai jamais un parti islamiste. Jamais. Au nom des femmes qui sont mortes, de toutes celles qui ont été tuées, notamment en Algérie ou en Iran, par exemple, parce qu’elles ne portaient pas le voile.’
      ‘Je me refuse à croire qu’il y aurait une sorte de malédiction sur ces pays arabes, que le choix devrait se résumer entre les dictatures et l’islamisme, entre la peste et le choléra’, insiste Mme Bougrab. Interrogée sur le caractère démocratique des victoires islamistes, elle n’hésite pas à affirmer : ‘Parfois la dictature est venue des urnes.’ ‘Je fais partie de celles qui estiment qu’on peut interdire des partis politiques fondés sur des pratiques qui portent atteinte à une Constitution’, conclut-elle.

      • Yasmine dit :

        « Ci-après un article intéressant car venant d’une de nos ministres d’origine maghrébine » Qu’a t-il d’intéressant cet article ? Pourquoi avoir précisé qu’elle est d’origine maghrébine ? Cette femme ne comprend visiblement rien à la politique, j’espère qu’elle a été remise à sa place. Ses déclarations discréditent la France à l’étranger. Les situations au Maroc, en Tunisie et en Egypte sont incomparables. Il n’y a pas eu de révolution au Maroc, le PJD ne sert qu’à justifier le maintien au pouvoir d’M6. En Tunisie et en Egypte, il y a eu une véritable révolution (pas totalement terminée). Mais en Libye et en Syrie, il n’y a pas de révolution, les US (et leurs valets) cherchent juste à justifier une agression impérialiste pour « compenser » la perte de l’Egypte.
        « Mais il ne faudrait pas tomber dans l’excès inverse. Moi, je ne soutiendrai jamais un parti islamiste. Jamais. Au nom des femmes qui sont mortes, de toutes celles qui ont été tuées, notamment en Algérie ou en Iran, par exemple, parce qu’elles ne portaient pas le voile. » Cette citation traduit à elle seule sa profonde méconnaissance de l’Algérie et l’Iran. Deux pays qui ne se ressemblent pas d’ailleurs. Si elle était un peu plus informée elle saurait que la guerre civile en Algérie n’est pas due aux « islamistes » (je pense qu’elle parlait de ces évènements) mais à l’arrêt brutal du processus démocratique par les généraux algériens qui -voyant le pouvoir leur échapper- ont provoqué une guerre civile qui s’est soldée par plus de 250 000 morts. Aujourd’hui, les généraux attribuent ces massacres à la GIA alors qu’ils sont de leurs faits pour la plupart (opérations sous faux drapeau afin de discréditer le FIS, massacre de villages entiers qui ont voté FIS afin de les punir d’avoir « mal voté » etc.). Pour ce qui est de l’Iran, le voile fait partie d’un code vestimentaire mais les femmes ne meurent pas si elles refusent de porter le voile. Là elle fantasme complètement ! Si l’Iran est diabolisé c’est pour justifier une future agression à son encontre (après la Syrie, l’Iran!). D’ailleurs l’agression de la Syrie vise entre autre à isoler l’Iran.

    • fatima dit :

      Pour moi, c’est le journaliste le plus détestable en France !!
      Il est très fanatique pour sa religion et depuis que je le vois à la télé ou l’écoute à la radio ou même de le lire dans les journaux, il n’appelle le régime syrien que par sa religion « les alaouites »..et il rappelle toujours la majorité sunnites et les minorités chrétiennes et …et…
      Il n’y a pas plus répugnant que ces nominations …
      Donc, il utilise la devise de ces compatriotes sioniste « diviser pour régner »

      • Yasmine dit :

        « il n’appelle le régime syrien que par sa religion « les alaouites »..et il rappelle toujours la majorité sunnites et les minorités chrétiennes et …et…
        Il n’y a pas plus répugnant que ces nominations …
        Donc, il utilise la devise de ces compatriotes sioniste « diviser pour régner » » Exactement. La plupart des médias occidentaux ont une vision sectaire des évènements du moyen orient. Par exemple, ils réduisent le Hezbollah à un mouvement islamiste alors qu’au Liban on le considère comme la Résistance qui a libéré le Liban-sud de l’occupation israélienne. Par contre jamais on les entendra parler d’intégrisme quant aux actes d’Israel alors même que cet état est fondé sur la religion (« Dieu nous a donné cette Terre » etc.).

  5. Mohamed dit :

    TÉMOIGNAGE D’UNE FEMME DE LETTRES SYRIENNE SUR CE QUI SE PASSE DANS SON PAYS
    Résister aux milices armées soutenues par l’étranger est une question de survie pour le peuple syrien
    Victime de milices islamistes violentes qui terrorisent les gens, la population syrienne craint ces opposants armés qui sèment la peur et le chaos. L’écrivaine syrienne Nadia Khost — auteur de nombreux ouvrages d’essais et de nouvelles portant sur l’histoire, l’architecture, la conservation et la protection du patrimoine de la Civilisation Arabe — vit à Damas. Ce qu’elle nous dit ici, sur ce qui se passe véritablement en Syrie, doit être pris très au sérieux. Son témoignage ne correspond en rien à la version des faits qui nous est rapportée par de prétendus « grands reporters » français.

    17 JANVIER 2012
    Il n’y a plus de fioul à Alep… les vendeurs ne peuvent que crier leur détresse aux observateurs délégués par la Ligue Arabe : « Nous sommes des travailleurs démunis, les bandes armées coupent les routes, volent le fioul, dérobent ou détruisent nos véhicules… quand ils ne nous tuent pas ! ». Telles sont les vraies raisons de la pénurie qui empêche actuellement les pauvres gens de gagner leur vie.

    Les bandes armées sévissent là où elles peuvent… Les observateurs écoutent les témoignages des blessés, entendent les pleurs des enfants réclamant leurs pères kidnappés, constatent les blessures portées post mortem, notent les identités, les récits, les lieux, les horaires…

    Pendant ce temps, les télévisions syriennes filment à distance et restituent des images d’horreurs, de massacres, que les Syriens ne pouvaient imaginer se produire sur leur sol. Des images qu’ils n’ont jamais connues au cours de leur histoire contemporaine : cadavres mutilés, membres coupés, cœurs arrachés, corps brûlés et manifestement torturés.

    Ainsi, le 8 janvier, nous avons tous partagé le malheur et la tristesse d’un groupe d’habitants de la ville de Homs à peine éclairés par les bougies encore allumées et qui, en pleine veillée funèbre en hommage à leurs victimes, se sont vus attaqués par des bandes armées faisant sur leur passage de nouvelles victimes…des morts et des blessés. Toujours à Homs, le 10 janvier nous avons déploré un ingénieur assassiné, son collègue blessé, un enseignant kidnappé. Finalement, ces bandes assassines en sont arrivées à interdire la fréquentation des établissements scolaires dont environ un millier de bâtiments sont désormais en ruines !

    Par conséquent, le problème actuel en Syrie n’a rien à voir avec ce qu’affirment les médias occidentaux ; à savoir, un conflit entre une opposition politique qui demande des réformes et un gouvernement qui les refuse. Le problème en Syrie est celui de bandes armées et de groupes de criminels qui sèment le chaos en s’attaquant à une société habituée depuis des décennies à vivre en sécurité. Lorsqu’une infirmière déclare aux observateurs envoyés par la Ligue arabe : « Alors qu’avant nous rentrions chez nous à une heure du matin en toute confiance, à présent nous n’osons plus sortir à la tombée de la nuit », elle résume une réalité inédite en Syrie.

    En effet, l’un des buts de l’assassinat de soldats et de policiers est justement la généralisation du chaos. Ce même chaos que Georges Bush a installé en Irak avec comme conséquence prévisible, le démantèlement de l’État et la domination de gangs violents. Dans sa guerre contre la Syrie, l’Occident a adopté ce même projet. La preuve en est que lorsque le gouvernement syrien a annoncé une amnistie générale pour tous ceux qui déposeraient leurs armes, Madame Clinton a interpellé les rebelles en ces termes : « ne rendez pas vos armes ! ».

    Toute personne qui voudrait honnêtement s’enquérir de la vérité ne pourrait nier que des tueurs, et d’ignobles criminels, sont utilisés pour répandre la terreur dans le but d’exécuter un projet politique visant l’autorité de l’État, la partition de la Syrie et par là, l’anéantissement de l’un des bastions de la résistance au projet sioniste. En cas de doute, souvenons-nous toujours du projet de l’Organisation Sioniste mondiale : « La désintégration de la Syrie et de l’Irak en provinces ethniquement ou religieusement homogènes… est l’une des priorités d’Israël… le premier pas vers ce but passe par la dissolution de leurs armées ».

    Ce but a été atteint en Irak où l’une des premières décisions de Paul Bremer [administrateur civil de l’Irak-2003- Ndt] a consisté à dissoudre l’armée irakienne. C’est aussi ce qui a été prévu pour la Syrie où l’armée est la cible des attaques des bandes armées. Plus de mille soldats et officiers syriens ont été tués ; et pendant que des médias occidentaux et arabes appellent nos soldats à la désertion des officiers ont déclaré dans nos journaux et sont venus nous dire à la télévision syrienne qu’ils avaient été kidnappés, filmés et torturés de manière à fournir les faux témoignages de désertion diffusés par Al-Jazira.

    Les méthodes les plus viles sont utilisées pour faire plier le peuple syrien. Ainsi, dans la banlieue de Damas, les bandes armées ont imposé la fermeture des boutiques dans les quartiers de Harasta et de Darayya, sous prétexte de faire respecter ce qu’ils ont présenté comme une consigne de « grève générale », tout en avertissant que celui qui n’obéirait pas serait tué, ou verrait ses enfants kidnappés et tués ! A Deraa, un homme qui a osé refuser a été tué et sa femme a été blessée. A Homs, un commerçant m’a confié qu’après des dizaines d’ordres reçus par téléphone, il a été obligé de fermer boutique.

    Après ce genre de mises en scène, les « spécialistes en communication », en collusion avec ces bandes armées, filment les commerces fermés, envoient leurs images à la chaine qatari Al-Jazira qui s’empresse d’annoncer que le peuple syrien a répondu à l’appel à la grève générale, ou encore que les villes ont été vidées de leurs habitants par crainte du régime ! Une autre fois, trois jeunes frères ont été tués dans le seul but de discréditer le service de sécurité syrien et l’armée.

    Les Syriens sont douloureusement consternés quand ils entendent ces criminels raconter leurs crimes comme on raconterait une histoire banale et reconnaitre, sans états d’âme, avoir touché de l’argent pour abattre un manifestant. Tout cela pour offrir aux médias occidentaux la confirmation de leur version falsifiée disant que les services de sécurité tuent des manifestants pacifiques !

    Cette cruauté et cette sauvagerie est contraire à toutes les traditions syriennes d’amour, de solidarité, de pardon, et de tolérance de ses concitoyens.

    Pour le peuple syrien, ce n’est donc plus une question d’opposition politique, mais une question d’existence ! C’est ce qui explique l’ampleur des manifestations spontanées à Damas au soirde la décision de la Ligue Arabe de suspendre la Syrie en tant qu’État membre. C’est ce qui explique également les manifestations spontanées dans toute la Syrie suite à la grande explosion de Kafarsouseh [1] .

    Tenant compte de ces réalités, celui qui comprend l’Histoire ne peut pas ne pas comprendre que c’est le peuple syrien qui est en train de sauver son pays. Sa voix est désormais plus forte que celle des politiciens. Les femmes qu’elles soient voilées ou non, les jeunes, les vieux, les enfants… tous expriment avec passion leur refus de l’ingérence sous toutes ses formes, condamnent le rôle du Qatar, critiquent la Ligue Arabe, sans épargner Sarkozy, Clinton et Obama.

    Aujourd’hui, il est indéniable qu’il y a un peuple syrien dont la conscience politique est aiguisée. Un peuple qui sait qu’il affronte des forces expansionnistes américano-sionistes qui organisent contre lui une guerre diplomatique, militaire, économique et médiatique. Une guerre dirigée par la France et à laquelle participent la Turquie et les pays du Golfe menés par le Qatar. Une guerre dont l’outil militaire est l’organisation d’Al-Qaïda et l’outil politique, quelques opposants syriens de l’extérieur !

    Et ce peuple conteste la politique économique, la corruption, et les responsables de pays dont il a été un protectorat. Ce peuple a développé un sens aigu du danger et a parfaitement compris que l’Occident n’intervient certainement pas pour l’avènement de la démocratie et l’avancement des réformes, mais plutôt pour briser la volonté syrienne opposée aux projets occidentaux et sionistes.

    Ce peuple magnifique se dresse telle une épée dans une bataille décisive. Il ne cesse de réinventer ses messages en réponse au projet de partition américano-européo-sioniste qui voudrait mettre à profit sa mosaïque ethnique et religieuse, pour arriver à le diviser. Division qu’il refuse ! Ainsi, les kurdes et arabes, réunis en congrès national, ont rejeté à l’unisson toute intervention étrangère. Les musulmans et les chrétiens ont prié main dans la main dans les mêmes églises, des délégations de femmes musulmanes se sont déplacées pour rendre visite au Patriarche maronite du Liban et se porter garantes de la protection des chrétiens d’Orient.

    Nous n’ignorons pas que toutes sortes de pressions continueront à s’abattre sur nous pour briser notre volonté, notre dignité, et notre fierté de Syriens. Les sanctions économiques et les bandes armées font partie de ces pressions. Bandes armées qui, pour rendre la vie encore plus pénible à notre peuple, coupent la route aux camions de fioul ; font exploser les pipelines et les conduites de gaz qui alimentent les centrales électriques ; brûlent les établissements publics, les mairies et les postes de police, attaquent les transports de ravitaillement chargés de sucre et de riz à destination des différentes régions du pays, font sauter les chemins de fer…

    Du coup, l’électricité est rationnée et ce sont donc les pauvres et la classe moyenne qui souffrent le plus de l’inflation qui en résulte. Pour autant, cette souffrance ne rapproche pas les Syriens patriotes de ces opposants qui soutiennent le projet occidental expansionniste et appellent à des sanctions contre la Syrie. Au contraire, leur souffrance renforce leur sentence : « Un tel comportement est celui d’un traitre responsable du sang versé et de l’atteinte à la sécurité de la patrie ! ».

    Est-il difficile de comprendre que les meurtres, les assassinats de professeurs d’universités et d’ingénieurs, les rapts d’enfants, les viols, visent aussi à briser la vie économique, sociale et culturelle ?

    De fait, les crimes des milices armées ont paralysé l’activité culturelle dont tous les centres se sont vidés, même ceux des villages les plus reculés. Les galeries d’art et les musées sont désertés, bien qu’en Syrie le tarif des billets d’entrée aux théâtres et concerts reste symbolique.

    Dans ces conditions, comment imaginer que des Syriens puissent s’autoriser de telles activités alors que des cérémonies funèbres pleurent les nombreuses victimes tombées dans plus d’une région, et que même les églises se sont interdites les célébrations coutumières de Noël et du Nouvel An ? Comment s’intéresser à la culture alors que des bandes armées infligent au pays d’importantes pertes économiques en brûlant ses instituts, en faisant exploser ses oléoducs et gazoducs, en paralysant son réseau commercial et social par les barrages de l’horreur sur la route internationale entre Damas et Alep ? Alep, où un habitant qui a vu son usine incendiée, deux fois de suite, est mort de chagrin !

    C’est ainsi que l’on brise la vie des citoyens. C’est ainsi que chacun, chez soi, ne parle plus que des événements tandis que les sujets d’ordre culturel deviennent inopportuns !

    C’est pour toutes ces raisons que les habitants demandent la protection de l’armée. Mais la Ligue Arabe persiste à exiger son retrait des villes alors qu’il est évident que les forces de sécurité intérieure ne disposent pas des moyens susceptibles de lutter contre les opérations terroristes. L’État syrien n’avait aucune raison de les armer à outrance puisqu’il est clair que l’ennemi vient d’Israël, et non pas du peuple syrien.

    Il était impératif que l’armée intervienne. D’ailleurs, une fois qu’elle a dû se retirer, les bandes armées s’en sont données à cœur joie. La maman du petit Sari Saoud tombé sous leurs balles à Homs n’a rien dit d’autre en hurlant sa douleur : « Si l’armée avait été présente, mon fils ne serait pas mort ! ». C’est donc parce que l’armée s’est retirée que ces gangs peuvent passer d’une banlieue de Damas à une autre (de Moadamieh à Doumar, Qudsaya), appuyant furieusement sur leurs gâchettes crachant balles et roquettes pour obliger les habitants à se calfeutrer chez eux avant même la tombée de la nuit.

    Il faut que le monde sache que ce sont ces criminels que la « communauté internationale » protège et que les médias clientélistes occidentaux et arabes, tels qu’Al-Jazira et Al-Arabia, ont choisi de défendre !

    Ces bandes armées ne sont pas tombées du ciel ! C’est le néo-libéralisme et l’économie de marché adoptée ces dix dernières années qui les ont marginalisées. Tout un système parrainé par des corrompus qui ont pillé le secteur public, couvert la contrebande d’armes vers la Syrie, exacerbé les ressentiments d’injustice sociale et économique d’une classe pauvre ; elle-même négligée par une classe politique qui n’a pas pris les décisions nécessaires pour redresser la situation en misant sur l’éducation et la culture. Ce faisant, elle a abandonné certains des ces marginaux aux contrebandiers et aux prêcheurs des mosquées wahhabites qui les ont intégrés dans leurs groupes armés.

    C’est donc sur cette frange de la population embrigadée par de notoires obscurantistes que se fondent les espoirs de ceux qui appellent à une intervention étrangère !

    Bien avant ces événements sanglants et ce qu’il a été convenu de désigner par « le printemps arabe », les ouvriers, paysans, écrivains…, ont discuté de la situation politique et économique au sein de leurs congrès respectifs et ont réclamé les réformes nécessaires. À cette époque, nous n’avons pas entendu les voix de ceux qui exigent aujourd’hui la chute du régime !?

    Nous disons donc que c’est nous, Syriens de l’intérieur, qui avons demandé à changer notre réalité et que c’est plutôt l’Occident colonialiste, dont le but est de vaincre notre résistance, qui ne veut pas de nos réformes ! De ce fait, nous nous devons de défendre notre patrie avant tout le reste ; le peuple syrien refusant nettement et clairement la tutelle étrangère qu’elle soit arabe ou occidentale.

    Sarkozy et Clinton peuvent répéter à l’envi : « Al-Assad doit démissionner ! », le peuple syrien leur répond : « C’est à nous de choisir notre président, pas à vous ! ».

    Telle est la transition qualitative majeure vécue par le peuple syrien qui, après avoir livré son sort aux partis politiques avant les événements, envahit toutes les places publiques, retrouve sa voix et sa langue, exprime sa volonté et, en bref, s’adresse à l’Occident colonialiste en lui disant : « Dégage ! ».

    Ce peuple syrien qui manifeste ne le fait ni sur ordre de ses autorités, ni sur ordre d’un quelconque parti politique. Il s’implique dans cette vie politique en des moments décisifs pour son pays, et contre la partition il brandit sa cohésion. Une cohésion soutenue passionnément par les femmes. En effet, qu’elles aient une activité professionnelle ou non, elles sont désormais nombreuses à s’avancer devant les caméras de télévision pour exprimer leurs opinions sur la situation.

    Contre vents et marées, les Syriens condamnent le communautarisme sectaire à la base du projet qui vise à vider le pays de ses chrétiens. Les chrétiens parfaitement conscients du danger sont montés en première ligne pour prendre la défense de notre pays. Nous n’avons jamais su distinguer un chrétien d’un musulman, et il nous est difficile de classer nos amis sur des bases religieuses ou ethniques, car la Syrie est une terre d’Histoire et l’héritière de civilisations anciennes dont elle a thésaurisé les croyances et les confessions.

    Ceci explique la réponse civilisée de son peuple au démantèlement ourdi par le projet de partition colonialiste. Les religieux musulmans et chrétiens se réunissent dans les églises et les salons pour prier ensemble. Le dignitaire musulman commence par la lecture d’un texte de l’Évangile que le prêtre chrétien termine par la lecture d’un verset du Coran. Leur dernière union dans la prière s’est déroulée le 9 janvier 2012 dans les salons de l’hôtel Dedeman en présence de journalistes occidentaux ; alors qu’au même moment était célébrée une messe en hommage aux âmes des martyrs, en l’Eglise de la Croix de Damas et en présence du Mufti de la République et des Évêques des églises.

    Ceux qui projettent de vider la région de ses chrétiens n’ont pas pu ne pas recevoir ce message éloquent !

    Que faire ?

    La Syrie qui célèbre les fêtes musulmanes et chrétiennes, la Syrie qui a envoyé son armée pour protéger les chrétiens du Liban lors de la guerre civile puis a sacrifié dix mille de ses soldats pour le protéger de l’invasion israélienne, la Syrie qui a accueilli 1 million et demi d’Irakiens suite à l’invasion de l’Irak est aujourd’hui confrontée à une coalition armée et fait face à une Europe en perte de valeurs où des personnalités de la stature de Charles de Gaulle n’existent plus.

    Elle endure une guerre à la fois médiatique, diplomatique et économique, prise entre la contrebande d’armes sophistiquées et des criminels infiltrés à partir de la Turquie et du Liban. Mais l’Histoire a enseigné à son peuple la patience devant l’adversité ; il reste convaincu qu’il remportera la victoire face à la coalition et au projet occidental et sioniste.

    D’où notre conviction que, dans ce contexte particulier, prendre à cœur la défense du peuple syrien revient aussi à défendre la dignité, ce qu’il y a de noble en l’humanité. Et l’intelligence de chacun d’entre nous impunément bafouée par les médias internationaux.

    Il est du devoir des hommes libres et des sages de ce monde de soutenir ce peuple en dénonçant les crimes couverts par les politiques et les médias de l’Occident colonialiste.

    Nadia Khost
    10 Janvier 2012

    Commentaires de la traductrice

    « Prendre à cœur la défense du peuple syrien revient aussi à défendre la dignité, ce qu’il y a de noble en l’humanité, et l’intelligence de chacun d’entre nous impunément bafouée par les médias internationaux » nous dit Nadia Khost.

    En quoi les médias bafouent-ils « l’intelligence de chacun d’entre nous » ? Pouvons-nous répondre à cette question en quelques lignes, alors qu’au sein des médias officiels une Armada de journalistes affirme depuis des mois que notre « humanité » exige une intervention militaire pour justement aller « défendre la dignité du peuple syrien » ? Cette question est essentielle puisqu’il est désormais très clair que si l’OTAN et ses alliés avaient pu intervenir rapidement en Syrie à « la mode libyenne », ils y seraient déjà, avec ou sans l’accord de l’ONU comme ils n’ont pas hésité à le faire lors de l’invasion de l’Irak en 2003. Ceci dit, il ne semble pas qu’ils aient abandonné leur projet, mais plutôt que la partie est remise jusqu’au jour où le peuple syrien et les infrastructures du pays seront suffisamment éreintés, pour leur assurer « la mise en scène » compatible avec leurs prétendus idéaux de démocratie, de progrès, et d’auto-détermination des peuples.

    D’ici-là, le « rôle militaire » est dévolu aux médias car si les citoyens savaient… ils refuseraient d’être les complices de tous ceux pour qui le « veau d’or » est désormais le seul dieu digne de foi, et la base de la « Nouvelle Alliance » entre les néoconservateurs occidentaux et les intégristes et takfiristes orientaux, formés, dirigés, et soutenus par la fine fleur de nos envoyés spéciaux [2] et… de nos vaillants philosophes. Est- ce là un excès de langage ? Ou bien, est-ce la conclusion logique des déclarations et agissements des amis de Bernard-Henri Lévy (BHL), plutôt manipulés que manipulateurs ? BHL en a trop fait ou trop dit… Il s’est trahi ? [3] Qu’à cela ne tienne, écoutons un argument choc tel celui de Caroline Fourest qui nous explique, sur France 2, qu’ « il faut défendre les intégristes et même les jihadistes parce que nos principes d’universalisme nous font refuser la dictature » ! [4] C’est le monde à l’envers !

    Mais le mainstream médiatique et ses spécialistes de la propagande et de l’intox, même religieuse, sont là pour tenter de laver le cerveau du citoyen et le convaincre, par matraquage, que les terroristes d’hier sont en réalité la promesse d’un avenir radieux après le printemps… arabe. C’est ainsi que des bandes armées, téléguidées de l’extérieur pour semer le chaos en Syrie, deviennent des révolutionnaires luttant pour la démocratie au sein d’une prétendue « Armée Syrienne Libre » (ASL) ! Dixit : Sofia Amara désormais très « grande reporter » grâce à ce mensonge, Manon Loizeau, Martine Laroche Joubert… inutile d’en rajouter !

    Pourtant, après tant d’autres témoignages, Nadia Khost n’invente rien, surtout pas lorsqu’elle rappelle : « La désintégration de la Syrie et de l’Irak en provinces ethniquement ou religieusement homogènes, comme au Liban, est l’objectif d’Israël, à long terme, sur son front Est ; à court terme, l’objectif est la dissolution militaire de ces États ». Les références abondent pour celui qui se donne la peine de se renseigner sur un pays dans la tourmente avant de se vanter d’y être entré clandestinement [5], mais c’est sans doute politiquement incorrect de s’y référer, voire même de les lire !

    Prenez la peine d’écouter les déclarations publiques de Joe Biden avant celles de Barack Obama : « Le lien indissociable entre la culture, la religion et l’ethnicité que les gens ne comprennent pas vraiment… qui est unique… qui est si fort avec les juifs du monde entier… si j’étais un juif je serais un sioniste… je suis un sioniste » [6]. Ajoutez celle d’Ariel Sharon : « A chaque fois que nous faisons quelque chose, vous me dites l’Amérique fera ceci ou cela. Je vous dis clairement… Ne vous inquiétez pas des pressions américaines sur Israël. Nous, le peuple juif, contrôlons l’Amérique, les Américains le savent » [7].

    Vous comprendrez alors trois choses essentielles à propos des Syriens :

    Leur résistance devant le projet américano-sioniste pour un Nouveau Moyen-Orient dépecé sur des bases ethniques et religieuses est une question d’existence et, par conséquent, les médias ne défendent pas leur dignité mais la dislocation de leur société.

    Ils sont antisionistes dans un sens anti expansionniste puisque cela ne peut se faire qu’aux dépens de leur vie, de leur patrie, et de leur région.

    Les circonstances font que leur Président, qu’ils soutiennent majoritairement, ne peut pas démissionner, car il ne peut se dérober devant sa responsabilité historique.

    Mouna Alno-Nakhal, Biologiste
    15 janvier 2012.

    Article proposé et traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal pour silviacattori.net
    http://www.silviacattori.net/article2705.html

  6. LeBaron dit :

    C’est la fin des vidéos de propagande d’une révolution bisounours ».
    France 24 aussi ouvre les yeux sur la réalité, ou le modérateur etait en congé ?.
    Attention images choquantes
    On The Observers: Grim video casts shadow on methods of Free Syrian Army

    http://observers.france24.com/content/20120119-video-syrian-opposition-army-methods-farouk-brigade-free-syrian-army-deserter-homs-interrogation-secret-service

  7. L17 dit :

    Bonsoir
    Merci Info Syrie pour ce article, à KINAN et à Mounadil Djazaïri pour ses traductions :
    @ Michel
    Je n’ai aucune confiance en Alexandre Adler : les confrontations religieuses ont « Bon dos », surtout qu’en Syrie des pays étrangers (vous avez le choix..) ne manquent pas d’exciter les différentes ethnies et groupes religieux les uns contre les autres pour déstabiliser le Régime de Damas…

    Avant l’invasion Us de l’Irak, les irakiens vivaient en paix. Depuis l’occupation américaine a duré presque 10 ans : pays saccagé, détruit, volé, des milliers et des milliers de morts à l’actif des troupes US. Elles viennent de parti se cherchant un nouveau Theatrum belli en ayant semé le chaos et la guerre civile : presque chaque jour un attentat fait des dizaines de victimes innocentes : very « good » job, les petits gars de l’Oncle Sam !
    Alexandre Adler roule pour les USA, ce qui le discrédite à mes yeux.

    Cordialement à tous

  8. Candide dit :

    Jonathan Steele, a une grande qualité ici, celle d’aller dans le sens de pro-fachy. Il mérite donc le titre de « grande figure du journalisme ».

    Gilles Jacquier, prix Albert-Londres, mort sur le terrain en faisant son travail, n’a pas eu droit à un seul mot de compassion ici. Il a même été accusé par certains d’être un espion.

    Quelle honte !

    • Akyliss dit :

      j’aime ta façon de voir les choses selon ton opinion…
      en attendant les russes sont toujours avec la Syrie, Bachar est encore au pouvoir, et les vérités malgré tes affirmations glané de ci de la commencent à montrer leur bout de nez…

      • Candide dit :

        « en attendant les russes sont toujours avec la Syrie, Bachar est encore au pouvoir, et les vérités malgré tes affirmations glané de ci de la commencent à montrer leur bout de nez… »

        Je ne vois pas bien le rapport avec mon post.

        • Akyliss dit :

          tu ne vois pas bien le rapport ?
          il existe un logiciel qui « brouille » les pistes de ceux qui veulent attraper et connaitre leurs lieu de résidence de personne, ce logiciel agit en cachant l’IP c’est à dire qu’il envoi l’espion vers une fausse piste et ainsi de suite, il esquive à chaque fois l’espion en lui brouillant la piste de l’IP et l’espion n’arrive jamais à l’IP …

          toi c’est presque comme ce logiciel, tu esquives la réalité et les questions en posant d’autres questions qui sont loin de la réalité, et d’une question posé tu réponds par une autre question qui éloigne du sujet sans jamais vouloir accepter la vérité.

          pour la Russie je te rappel juste que tu fanfaronnais lorsque ce pays a proposé sa propre résolution contre la Syrie et que pour toi la Russie allait enfin laisser tomber la Syrie…et quand je te rappel ce que tu as dit à propos de cette épisode, tu ne réponds pas …

          et maintenant tu nous sors que personne n’a eu un mot pour le journaliste français et que même certains l’accuse d’être un espion…et pourtant tu ne t’ai jamais plaint que la France n’a jamais eu un mot pour les victimes des deux attentats à part accuser sans preuves le gouvernement syrien.
          peut être que le gouvernement syrien n’est pas parfait mais à ce jour je n’ai pas encore vue une seule démocratie parfaite qui ne se mêle pas des affaires des autres en pretextant la sauvegarde des peuples…

          voilà le rapport Candide avec ton commentaire

    • Marie dit :

      A Candide,
      je ne pense pas que nous ayons manqué de compassion ni nous ni les personnes comme soeur Agnès Myriam qui l’ont accompagné dans ses démarches.
      Si vous êtes si fin moraliste, pensez-vous vraiment que les militaires ou autres victimes ont eu droit à tous les honneurs et en premier lieu à la vérité.Ils sont morts dans l’exercice de leurs fonctions et sont considérés comme déserteurs par vos soins!!
      Gardez vous donc un peu de honte qui rachètera peut-être un peu votre conscience……

  9. BWANE dit :

    Dans le l’infect Figaro d’hier, la vielle ganache Michel Kilo explicite pour nous sa manie « de nier ce qui est, pour expliquer ce qui n’est pas ». Décidément, toute cette pseudo-oppostion de l’étranger ne vaut rien, c’est une notable quantité d’importance nulle comme aurait dit certain compte. Jugez par vous même :
    http://www.lefigaro.fr/international/2012/01/17/01003-20120117ARTFIG00640-kiloc-est-a-la-societe-civile-de-renverser-assad.php

    • Etudiant dit :

      Tu es ridicule Bwane.
      Si Kilo voyage, il réside toujours en Syrie, où il a fait de nombreux séjours en prison pour avoir osé critiquer le régime par le passé.
      Il a un courage que tu n’auras jamais.
      Et d’ailleurs il défend une position éloignée de celle de la contestation. Une position qu’Infosyrie jugerait d’ailleurs de « modéré » puisqu’il revient à ce site de classer les opposants syriens.

      Donc Bwane calme tes ardeurs et réfléchis avant d’écrire.

      • Jo dit :

        « réfléchis avant d’écrire. »

        Parle pour toi

      • BWANE dit :

        A propos de ridicule, tous les lecteurs de ce site savent de science certaine que vous ressemblez à un étudiant comme un couteau sans manche auquel manquerait seulement la lame ressemblerait à vrai couteau. Quant au fait que la vielle ganache résiderait en Syrie, je vous concède qu’il y réside à la manière spéciale qu’a Hariri de résider au Liban : de mémoire de Libanais, on n’a jamais vu Hariri rester sept jours consécutifs au Liban.
        Je sais bien que je ne fais pas preuve d’originalité,-puisqu’il s’agit d’un lieu commun de la psychologie la plus élémentaire-, en affirmant que, que lorsque vous dites « Il a un courage que tu n’auras jamais », il faut lire « Il a un courage que je n’aurais jamais », c’est votre pensée secrète et inavouable, et votre inconscient tourmenté intime l’ordre à votre conscient interlope de projeter sur l’adversaire, afin de le discréditer, mais surtout de vous sauver vous-même.Bref, depius toujours, les esprits faibles accusent leurs adversaires de leurs propres tares. Enfin, je regrette de ne pouvoir accéder à votre dernière demande, qui, décodée, signifie « je vous implore d’adoucir un peu votre critique, ayez pitié de nous ».

        • Akyliss dit :

          BWANE, et dire que tu as failli nous priver de ce genre de réponse en mettant fin à ta participation sur ce site ! 🙂

          franchement c’est un plaisir de te lire BWANE !

          • BWANE dit :

            Merci Akyliss, tous ces faux-ânons parlent d’eux mêmes chaque fois chaque fois qu’ils s’aventurent nous critiquer, quelle misère d’avoir à affronter ces minus, il faut à chaque fois les élever afin de pouvoir les frapper !

          • BWANE dit :

            Prière de lire :
            Merci Akyliss, tous ces faux-ânons parlent d’eux mêmes chaque fois qu’ils s’aventurent à nous critiquer, quelle misère d’avoir à affronter ces minus, il faut immanquablement les surélever suffisamment afin de pouvoir les frapper !

          • Akyliss dit :

            mais c’est moi qui te remercie pour ta défense pour la Syrie et les syriens et en plus tu le fait avec un beau style d’écriture 😉

      • SORISHARIF dit :

        Michel Kilo est un vrai faucheton .
        Il est à Paris pour chercher son cheque chez Ghalion .
        http://www.youtube.com/watch?v=5osFGqpoY2k

        • BWANE dit :

          Merci SORISHARIF pour cette excellente vidéo (en arabe), on y voit notamment la vielle ganache doublée d’un hypocrite (i.e Michel Kilo) démentir les propos que lui prête le Figaro (cf. lien ci-dessus) à propos de l’ASL, pour soutenir que cette ASL protège les inévitables civils et pacifiques, et désarmés, et démocrates,..de qui vous savez. La vidéo continue en montrant les exploits humanitaires de cette ASL, notamment, ses attaques contre l’armée, effectuées nuitamment, pour certainement protéger les civils. J’ai trois autres choses à ajouter à propos de cet individu :
          1)il possède ou loue (je ne sais, du moins si je crois le même article du Figaro et d’autres journaux du même tonneau). C’est étrange comme certains opposants ont une attirance presque magnétique pour le triangle Paris-Londres-Washington, je suppose que c’est parce que ces capitales sont les championnes des droits de l’homme et de la démocratie, et non des complots tordus qu’elles trament contre les peuples, comme veulent nous le faire accroire certains esprits aigris et complotistes,
          2)il a été l’un des instigateurs en 2006 de la déclaration dite de « Beyrouth-Damas »,
          3)il a publié dans le quotidien libanais An-Nahar une sorte d’étude ethnique-religieuse pour insinuer que la ville de Lattaquié est en train d’être colonisée (!!) par …les alaouites.

          • SORISHARIF dit :

            J’ajoute cher BWANE que ce laïque de 90 kilos à demandé au chrétiens de Syrie et pas aux Syriens tous court de rejoindre sa révolution.
            Ses écrits dans le journal Libanais Alsafir pour défendre ses idées d’opposant ressemblent à un discours d’un membre du partie baas il ya 40 ans (rigide et rien à tirer).

        • fatima dit :

          Kilo devait rester au prison !!! Il est vraiment abruti ce gars.. Tu es vraiment lamentable ..
          MR Kilo,J’espère que tu as vu le video qu’on t’a offert pour te montrer que tu es un trs grand menteur !! Ils crient « allah wa akbar !!! « Rétou allah y akhdone » afin de se débérasser de ces insectes nuisibles..
          HONTE !! à Michel et ses copains

          • Cécilia dit :

            Miche Kilo ne va pas bien. Sa position était très critiquée dès le début, notamment par ses propres amis, les chrétiens, qui ont publié une déclaration en commun contre lui :

            Pas de surenchères sur les chrétiens ! »

            Michel Kilo a fait l’unité des chrétiens… contre lui

            Cette déclaration est une réponse à l’opposant Michel Kilo, une des figures de proue de l’opposition intérieure à Bachar al-Assad, et un des orateurs de la réunion historique de l’opposition intérieure syrienne à l’hôtel Sheraton de Damas, le 27 juin dernier. Michel Kilo avait, dans un article publié le 12 août par le quotidien libanais As-Safir, stigmatisé ce qu’il appelle la « dérive » des églises chrétiennes syriennes. Par « dérive » il faut entendre le refus global de celles-ci de s’engager aux côtés de l’opposition radicale et de se voiler la face devant le rôle joué, au sein de cette opposition, par les islamistes radicaux, appelant à une « Saint-Barthélémy » islamiste des partisans – chrétiens ou musulmans – de Bachar.

            Toujours est-il qu’un mois et demi après l’article de Kilo, les chefs des Eglises syriennes lui rétorquent par une déclaration bien sentie, signée des « Chrétiens libres de Jésus » :

            « Nous les chrétiens syriens, toutes églises comprises, nous savons avec certitude que l’Eglise a pris la bonne décision de ne pas mélanger religion et politique. Nos Eglises, connues depuis toujours pour leur courage dans les moments les plus durs, nous réaffirmons nos positions en ce qui concerne la Syrie et que ce qui se passe dans le pays est un complot venant de l’étranger, visant tous les Syriens, et dans le but de dicter une ligne de conduite à la politique étrangère de la Syrie comme c’est le cas en Irak, en Libye ou en Egypte.

            Nous appelons nos fidèles à ne pas se laisser entraîner dans une action éloignée de l’esprit de notre Seigneur Jésus-Christ et de ses recommandations, afin de ne pas faire de mal à la Syrie, des dirigeants de laquelle nous témoignons des efforts pour le dialogue inter-religieux et la protection du droit d’expression de la croyance.

            Nous sommes aujourd’hui devant un choix, celui d’une position dans l’esprit de Notre Seigneur Jésus-Christ : donc il ne faut pas suivre le Satan venu de l’étranger auteur de complots nous conduisant à l’erreur et nous entraînant dans leur plan.

            Que Dieu pardonne le pêcheur et que la paix soit avec nous et notre pays. »

            On ajoutera que l’ensemble des évêques maronites syriens ont publié eux aussi, le 21 septembre, une déclaration réagissant aux accusations de Michel Kilo et s’en prenant d’ailleurs nommément à lui, ainsi qu’aux diverses formes d’islamisme radical ayant déjà ensanglanté le pays et la région. Les évêques maronites reprochent notamment à Kilo de falsifier, dans un sens lénifiant, l’histoire des relations entre l’Islam sunnite et les autres confessions, qu’elles soient chrétiennes, chiites ou druzes. Et aussi de refuser le « Dialogue national » initié par le gouvernement. On pourra peut-être reprocher à ce texte d’être un peu trop « globalisant » par rapport à l’Islam, notamment dans sa branche sunnite, qui rassemble la majorité de la population syrienne, dont la très grande majorité n’est pas impliquée dans le mouvement de contestation et encore moins dans les violences meurtrières. Mais c’est vrai que les chrétiens de Syrie, qui connaissent le triste sort de leurs frères irakiens – ou des coptes égyptiens -, ont de sérieuses raisons d’élever le ton. A ce propos on rappellera qu’un exemple de cohabitation réussie entre les deux grandes religions existe dans la région : au Liban dont l’actuelle majorité – pro-syrienne, au fait – associe le puissant mouvement chiite Hezbollah au Courant patriotique libre (chrétien maronite) du général Michel Aoun.

            En conclusion, la déclaration des évêques maronites adresse à Kilo cette fin de non recevoir (qui reproduit l’exergue figurant en début du texte) :

            « Pas de surenchère sur les chrétiens, monsieur Michel Kilo ! Cessez de nous pousser vers l’inconnu ! C’est honteux de la part d’un intellectuel comme vous d’accepter d’être le Cheval de Troie des ennemis des Syriens ! »

            http://www.infosyrie.fr/actualite/face-a-lingerence-a-la-subversion-et-au-radicalisme-islamique-front-uni-des-eglises-chretiennes-syriennes/

          • NO PASARAN dit :

            Ca, ça s’appelle « Vlan dans ta gueule, Michel  » !!!

    • Souriya ya habibati dit :

      J’adore votre citation « de nier ce qui est, pour expliquer ce qui n’est pas »

      ce lien pour les photos..
      http://www.sana.sy/ara/336/2012/01/20/395361.htm

      • BWANE dit :

        Merci pour les photos , c’est le portrait exact de cette hideuse démocratie que ces prétendus opposants pacifiques et désarmés veulent instaurer en Syrie par le fer et le feu. Qu’ils soient éternellement maudits.

      • Cécilia dit :

        Jusqu’à quand les enfants du Satan continuent à pratiquer leur rite de sacrifice humaine ?

        Il faut les envoyer cadeau pour juppé!

  10. Francis dit :

    Je voulais vous signaler que ce matin sur « France Info » il y a eu 3 minutes de journalisme, consacrées à une interview de soeur Marie Agnès qui a facilité l’accréditation de Gilles Jacquier par les autorités syriennes. Elle a clairement accusé les Jihadistes d’être responsables de la mort du journaliste et elle s’est étonnée du silence des medias sur les agissements criminels de ces pseudo révolutionnaire.

    L’interview est passée tôt le matin vers 5h30, je ne l’ai pas réentendu de la journée. J’ai cherché sur le site de France Info mais aucune trace !

    • Akyliss dit :

      « L’interview est passée tôt le matin vers 5h30, je ne l’ai pas réentendu de la journée. J’ai cherché sur le site de France Info mais aucune trace ! »

      c’est tout à fait normal ! un peu de vérité pour faire passer les gros mensonges mais attention la vérité se dit à des heures où la plupart des gens sont encore en train de dormir ou en train de prendre leur petit déjeuner !

  11. SORISHARIF dit :

    Le film comique de la soirée, à ne pas rater, on n’arrête pas le progrès d’imagination de ces opposants.
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=clCWszPKNeY

  12. Cécilia dit :

    Grand expert canadien à Russia Today :

    – Le chemin de Téhéran passe par Damas.
    – L’Occident cherche à déstabiliser la Syrie.
    – CNS ne présente pas la rue syrienne.
    – la compagne contre la Syrie est un plan américain préparé depuis les années 90

    https://www.youtube.com/watch?v=JE1p11xrtdo

  13. Gallus dit :

    Il est à noter que l’annonce du prochain référendum par Bachar Al Assad a été totalement black-outée dès 5 heures du soir du jour où le discours a été prononcé. Alors que les premières infos mentionnaient ce détail sur Yahoo et Google, il a été ensuite caviardé. Sans doute les rédacteurs en chef ont repeigné l’information en éliminant ce qui pouvait porter atteinte à « l’image recommandée » concernant la Syrie. De toute façon, si le référendum donne une majorité pour la nouvelle constitution, les médias français ne menaqueront pas de dire que le scrutin est truqué.

  14. Cécilia dit :

    al-Jazeera,
    Toujours avec ses films hollywoodiens !

    La chaine qatarie a annoncé la mort de Tamer al-Bitar, « l’évêque grec orthodoxe de l’église Om al-Zennarr à Homs, tué par le service de la sécurité syrien ».
    Or,Tamer al-Bitar, habitant le quartier al-Mahattah, non seulement ne possède cette fonction. Pire, cette même église appartient au rite syriaque orthodoxe et non grec-orthodoxe comme cela a été annoncé par al’Jazeera. « C’est ridicule! Ces gens là qui informent ces chaines ne peuvent pas être de Homs. Actuellement je suis en arrêt de maladie depuis 5 ans, en plus, je suis diacre « chammas » et non évêque » dit-il.
    Par ailleurs, il parle d’une nouvelle étape dans le complot à savoir celle d’incitation des minorités rappelant l’assassinat d’un évêque irakien en Irak et les attaques des églises coptes en Egypte.
    « Ce que se passe en Syrie est dans le but de diviser le pays en petites entités confessionnelles » dit-il.

    http://alkhabarpress.com/SiteNews/details.php?docId=29718

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